Dorure sur bois

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Toutânkhamon.

Depuis l'Antiquité, il a été d'usage de rehausser les objets d'art, de culte, ou précieux, en les recouvrant d'or. Ce métal, le seul à l'époque à avoir la particularité de ne pas s'oxyder, était symbole d'immortalité, et donc du divin.

On trouve ainsi des statuettes de bois, des objets en métal, en pierre, dont la surface totale ou partielle a fait l'objet d'un recouvrement, à l'aide d'une feuille d'or très mince, afin de ne pas boucher les détails du support.

Cette pratique a évolué au cours des siècles, et on dore encore aujourd'hui beaucoup d'objets. Au fil du temps, on a vu apparaître deux autres procédés de dorure.

Méthode de dorure sur bois[modifier | modifier le wikicode]

Il existe deux techniques principales de dorure : la dorure à l'eau et la dorure à la mixtion. On peut appliquer des feuilles d'or, d'argent, de cuivre, de palladium, etc. La dorure à l'eau ou à la détrempe est le procédé traditionnellement utilisé sur le bois.

  1. Dégraisser et poncer le bois.
  2. Apprêter : appliquer une dizaine de couches d'apprêt. Ils sont constitués de colle de peau de lapin et de blanc de meudon. Les derniers blancs sont lissés puis adoucis.
  3. Le ponçage : avec de la prêle ou de papier de verre très fin, pour rendre les apprêts parfaitement lisses.
  4. La reparure : étape comparable à la ciselure en orfèvrerie. À l'aide de fers à re-parer, le doreur fait ressortir les ornements, les arêtes arrondies sous les couches d'apprêt ; il affine la sculpture, fait naître des jeux d'ombre et de lumière. C'est une étape qui nécessite une parfaite connaissance des styles.
  5. Le jaunissage : application de jaune d'encollage (ocre jaune et colle de peau de lapin diluée).
  6. Assietter : l'assiette appelée aussi le bol d'Arménie, facilite le brunissage de l'or. C'est une argile composée de terre et d'oxyde de fer qui lui donnent une coloration sanguine orangée.
  7. Le chiennage : une fois la pose de l’assiette terminée, le doreur polit la surface assiettée afin que des petits grains restant ne rayent les feuilles d’or. Cette opération facilite également le brunissage. Traditionnellement, cette opération était effectuée à l'aide d'une peau de chien de mer (ou ange de mer), qui est aujourd'hui protégé.
  8. La pose : l’application des feuilles d’or est très délicate ; en effet, vu leur fragilité, elles ne peuvent être touchées à la main, elles sont posées en vrac sur un coussin. Pour les déplacer, le doreur utilise donc le plat d'un couteau à dorer pour les positionner l'une après l'autre sur l'avant du coussin, puis souffle dessus pour les aplatir, c’est le jonflage.
  9. Le brunissage : une fois le support sec, le doreur procède alors au brunissage. Cette étape consiste en l'écrasement le l'or avec une pierre d'agate pour le rendre brillant. Elle permet un contraste avec les parties restées mates. Le brunissage ne peut avoir lieu que sur une dorure à l'eau.
  10. Le ramendage : au cours du ramendage, sur certaines parties, l’or adhère mal et se détache. Le doreur comble donc chaque espace laissé vide à l’aide de petits morceaux de feuilles.
  11. Le matage : à présent, il s’agit d’une étape de protection et de conservation ; on applique de la colle de peau de lapin très diluée pour gainer l'or et le protéger.
  12. la patine : c’est la finition ; chaque patine étant unique, elle aide à retrouver l’authenticité du produit. Pour cela, le doreur ajoute des lavis colorés ou encore reproduit l’usure du temps au moyen de craquelures, salissures, etc.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Gilles Perrault, Dorure et polychromie sur bois - Techniques traditionnelles et modernes , Éditions Faton. 1992
  • Atelier de restauration Gérald Ganay, Doreur sur Bois : www.geraldganay.com