Formules de thermodynamique
En thermodynamique moderne, les fonctions d'état caractéristiques d'un corps pur peuvent être exprimées au moyen de nombreuses relations.
Les fonctions d'état sont : la pression p, la température T, le volume V, l'énergie interne U, l'entropie S, l'enthalpie H, l'énergie libre F et l'enthalpie libre G.
Entre ces fonctions et leurs dérivées partielles, on peut établir des dizaines de formules : il existe 28 expressions des fonctions d'état, donc 56 dérivées partielles.
En réalité, seules certaines ont un intérêt scientifique et pratique.
Thermoélasticité
[modifier | modifier le wikicode]La première formule importante est intrinsèquement liée à l'équation d'état :
Elle peut être interprétée comme l'équation d'une surface dans un espace vectoriel à trois dimensions.
L'habitude est de définir le plan tangent à la surface en un point A (appelé un « état A »). Par exemple, si on considère la quantité facilement mesurable :
On peut en déduire les 2 coefficients thermoélastiques du gradient :
Le nombre , positif, est appelé « coefficient thermoélastique de compressibilité isotherme », homogène à l'inverse d'une pression, reliée en physique statistique aux fluctuations de pression, (en pascals).
Le nombre est appelé « coefficient thermoélastique de dilatation isobare », qui est souvent positive, avec des exceptions notables comme l'eau liquide entre 0 °C et 4 °C et le bismuth.
On définit aussi le coefficient β :
appelé « coefficient thermoélastique d'augmentation relative de pression isochore » (à préférer à « dilatation isochore »).
Il existe une relation entre β, α et χT :
- α est lié à la loi de Gay-Lussac ;
- β est lié à la loi de Charles ;
- χT est lié à la loi de Mariotte et aux expériences d'Amagat.
On définit la compressibilité adiabatique :
avec
On démontre alors la formule de Reech :
Relations de Mayer
[modifier | modifier le wikicode]On définit l'enthalpie :
- H = U + pV
Cette relation suggère un lien entre Cp, CV et les coefficients thermoélastiques. La relation de Mayer l'établit.
Réciproquement, la formule de Reech suggère une autre relation du même type :
Cette relation fait intervenir P = ƒ(S,T), qui est plus difficile à obtenir.
De même :
À entropie constante, le volume V peut diminuer quand la température T augmente (si α T est positif), ce qui justifie le signe négatif.
Il existe des relations analogues à celle de Mayer pour les coefficients de réponse à la pression, c’est-à-dire pour χT et χS.
Relations de Clapeyron
[modifier | modifier le wikicode]Le « coefficient de chaleur latente de dilatation », noté ℓ, vaut :
Le « coefficient de chaleur latente de compression », noté h, vaut :
Ces relations ont été trouvées très tôtModèle:Référence nécessaire. Leur vérification expérimentale par Thomson et Joule constitueront en fait le premier test démontrant une contradiction dans la « théorie du calorique », appelant la construction d'une science thermodynamique, différente, qui est à l'origine de celle que l'on connaît aujourd'hui.
Démonstration
[modifier | modifier le wikicode]Pour établir ℓ, on observe que le gradient de G(p,T) a un rotationnel nul. Pour établir h, on observe que le gradient de F(V,T) a un rotationnel nul.
Formules de Maxwell
[modifier | modifier le wikicode]Les formules de Maxwell concernent les dérivées secondes des fonctions d'état, donc les dérivées premières des coefficients calorimétriques.
On obtient ainsi que la dérivée partielle de Cp(p,T) par rapport à p est liée à l'équation d'état. Donc, seule sa valeur à la limite des pressions nulles Cp(0,T) = C0(T) est « libre de choix » : on étudie donc expérimentalement beaucoup cette région de l'espace des états, pour reconstruire une fonction caractéristique du gaz réel.
Il en est de même pour CV(V,T) pour V tendant vers l'infini. On sait déjà par la relation de Mayer que cette limite vaut C0(T) - R.
L'étude expérimentale d'un corps pur gazeux se résume donc à :
- Déterminer l'équation d'état ;
- Déterminer C0(T).
On sait alors reconstruire la fonction d'enthalpie libre G(p,T) qui caractérise toutes les propriétés thermodynamiques du gaz réel.
Autres relations
[modifier | modifier le wikicode]Il existe en thermomagnétisme des relations similaires (on définit par exemple la désaimantation adiabatique).