Histoire de France/Affermissement du pouvoir royal

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Chapitre IX
Affermissement du pouvoir royal
Introduction

Henri IV et Louis XIII préparent le grand règne. Richelieu et Mazarin reprennent la lutte contre la maison d'Autriche. La France acquiert le premier rang en Europe (1598-1661).

Arbre généalogique des Bourbons[modifier | modifier le wikicode]

Une période d'essor économique[modifier | modifier le wikicode]

Portrait d'Henri IV, par Frans Pourbus le Jeune (avant 1698).

Henri IV avait conquis son royaume, mais pauvre, ruiné. L'État se trouvait particulièrement faible ; pour gagner à lui la noblesse et la bourgeoisie, il était obligé de négocier. Pour Henri IV commence la longue reconquête du royaume, car les trois quarts des Français ne le reconnaissent pas pour roi. Il s'attache d'abord à mettre de l'ordre dans les finances et à diminuer les charges publiques. Aidé de son ministre Sully, il acquitta en quelques années plus de cent millions de dettes de l'État, racheta une grande partie des domaines aliénés pendant les guerres civiles, et mi en réserve quarante millions. L'industrie fut puissamment encouragée : on fit des plantations de mûriers et bientôt les manufactures de soieries françaises fournirent l'Angleterre, l'Allemagne et le Portugal. Le verre, le cristal, les glaces, les tapisseries, les dentelles, les toiles prirent un grand développement. Les ouvriers les plus habiles en tous genres étaient attirés à Paris. En peu de temps, la France se releva ; elle devint prospère.

Maximilien de Béthune, baron de Rosny, plus tard duc de Sully, naquit dans la Beauce, en 1560. À douze ans, il entra au service de Henri de Béarn. Calviniste, il engagea le roi à se faire catholique pour le bien de la paix ; puis, lorsque Henri eut triomphé de ses ennemis, il devint son principal ministre (1599). Outre le soin des finances, Sully eut la mission d'embellir la capitale, de relever le commerce et d'améliorer l'agriculture. À Paris furent construits plusieurs ouvrages d'art comme l'Hôtel de Ville, le Pont-Neuf, l'hôpital Saint-Louis ; en province, il fit tracer des routes, creuser le canal de Briare et permit la libre circulation des grains. Pour les colonies, il envoya au Canada Samuel Champlain qui fonda Québec sur les bords du Saint-Laurent en 1608. La production agricole retrouve son niveau de 1560 en 1610. Le désir de paix est unanime : il favorise la mise en place de l’édit de Nantes, la reconstruction, dans le Languedoc et le Nord de la France, a un effet d’entraînement sur toute l’économie.

Henri IV n'avait pas perdu de vue la politique menée par François Ier, et il se préparait à reprendre la lutte contre la maison d'Autriche. Dans ce but, il avait organisé une belle armée en Champagne, et négocié une alliance avec tous les petits États allemands qui avaient à se plaindre de l'empereur. Tout était bien préparé, lorsque la mort frappa Henri IV.

Le saviez-vous ?
Le roi n'institua pas la poule au pot comme le plat national français comme il est parfois affirmé. Mais dans une querelle avec le duc de Savoie, il aurait prononcé son désir que chaque laboureur ait les moyens d'avoir une poule dans son pot. Le duc de Savoie, en visite en France, apprenant que les gardes du roi ne sont payés que quatre écus par mois, propose au roi, de leur offrir à chacun un mois de paye ; ce à quoi le roi, humilié, répond qu'il pendra tous ceux qui accepteront, et évoque alors son souhait de prospérité pour les Français, symbolisé par la poule au pot. Son ministre Sully explique dans ses mémoires intitulés Les économies royales sa conception de la prospérité de la France, liée au développement de l'agriculture : « pâturage et labourage sont les deux mamelles de la France ».

La société reste cependant violente : les soldats congédiés forment des bandes organisées militairement qui écument les campagnes, et qui doivent être poursuivies militairement pour disparaître progressivement dans les années 1600. La noblesse reste elle aussi violente : 4 000 morts par duel en 1607, les enlèvements de jeunes filles à marier provoquent des guerres privées, où là aussi le roi doit intervenir45.

L'assassinat de Henri IV, par Gaspar Bouttats (fin du XVIIe siècle)

Le 14 mai 1610 à Paris, un individu nommé François Ravaillac, s'élança sur le roi et le frappa de deux coups de couteaux. Henri IV ne tarda pas à expirer. Ravaillac présente son acte criminel comme une mission divine. L'ordonnance d'exécution de Ravaillac pour « l'inhumain régicide par lui commis en la personne du Roi Henri quatrième » du 27 mai 1610 précise que le condamné, une fois soumis à la question puis pénitence faite, doit être conduit en place de Grève où il est destiné à « [être] tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras des jambes, sa main droite, qui tenait le couteau avec lequel il a commis ledit régicide, sera brûlée de feu de soufre, et sur les endroits tenaillés, il sera jeté du plomb fondu, de l'huile bouillante, de la poix, de la résine brûlante, de la cire et soufre fondus ensemble. Ensuite, son corps sera tiré et écartelé par quatre chevaux. Les membres de son corps seront consommés au feu, réduits en cendres et jetés au vent ». Le supplice aurait duré une journée entière car François Ravaillac était doté d'une très bonne constitution. Ses parents sont forcés à l'exil sous peine de mort. Ses biens saisis, sa maison à Angoulême détruite avec interdiction d'utiliser le terrain pour bâtir. Ses frères et sœurs sont contraints à changer de nom sous peine de mort. Au cours du lit de justice tenu le 15 mai, son fils aîné Louis (futur Louis XIII), âgé de neuf ans, proclame la régence de sa mère la reine Marie de Médicis.

Questionnaire[modifier | modifier le wikicode]

  1. Que fit Henri pour ramener la prospérité ? Comment l'industrie fut-elle encouragée ?
  2. Qui était Sully ? Que fit-il pour embellir Paris ? pour favoriser le commerce ? pour faire fleurir l'agriculture ?
  3. Qui assassina Henri IV ? Comment fut-il châtié ?

Louis XIII — Marie de Médicis[modifier | modifier le wikicode]

Troubles de la régence

Henri IV laissait le trône à un enfant de neuf ans. Lorsque Sully apprit la mort de son roi, il s'écria : « La France va tomber en d'étranges mains ! ».

La reine, Marie de Médicis[1], prit la régence ; les seigneurs et les protestants relevèrent aussitôt la tête. « Le temps des rois est passé, celui des grands et des princes est venu », écrit l'un d'eux. Les guerres civiles recommencèrent.

Ce que demandaient surtout les chefs des différents partis, c'étaient les millions amassés par Henri IV. La régente les leur distribua à profusion, puis elle se laissa dominer par Léonora Galigaï, qu'elle avait amenée de Florence pour en faire sa dame d'honneur.

Concini et les états généraux

Léonora fit donner à Concini, son mari, le marquisat d'Ancre et le titre de maréchal de France. Cette subite élévation excita la jalousie des grands qui se mutinèrent de nouveau ; la régente, après avoir épuisé le trésor pour les satisfaire, convoqua les états généraux qui ne firent rien d'important (1614). Ce furent les derniers états généraux avant ceux de 1789.

Concini, plus maître que jamais, abandonna la politique de Henri IV : il fit alliance avec la maison d'Autriche et fiança le jeune roi avec Anne d'Autriche, la fille du roi d'Espagne (1615).

Albert de Luynes

Louis XIII, prince taciturne, ennuyé, n'aimant que la chasse aux oiseaux, s'attacha Charles d'Albert de Luynes, qui lui dressait des faucons et des éprviers. Albert, très ambitieux, résolut de supplanter Concini ; il profita de son crédit pour éveiller dans l'âme du jeune roi le désir de régner par lui-même. Concini fut arrêté sur le pont du Louvre, et, comme il faisait mine de résister, Vitry, capitaine des gardes, l'étendit raide mort (1617). La reine mère fut réléguée à Blois. Albert de Luynes, fait chancelier et connétable, sans jamais avoir commandé un régiment, eut à lutter contre Marie de Médicis et contre les protestants. les troupes de Marie de Médicis furent vaincues ; mais le roi et de Luynes, après avoir pris aux protestants la ville de Saint-Jean-d'Angély, échouèrent devant Montauban. De Luynes y contracta une fièvre, probablement la scarlatine, qui, en quelques jours, le conduisit au tombeau (15 décembre 1621).

Figure Nom et blasonnement
Charles d'Albert de Luynes (1578 † 1621)

Écartelé : I et IV, d'or, au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur (d'Albert) ; II et III, d'azur à deux loups rampant d'argent affrontés (de Ségur) ; sur-le-tout, de gueules à une masse d'armes d'or garnie de sable et posée en pal, au chef d'argent chargé d'un gonfanon de gueules (de Sarrats).

Richelieu

Au règne des favoris allait succéder le règne d'un grand ministre qui sut diriger le roi, et, en son nom, gouverner la France. Ce ministre était Richelieu.

Armand du Plessis, cardinal de Richelieu, naquit en 1585. Il se destinait d'abord à la carrière des armes ; mais à la mort de son frère, évêque de Luçon, il fut contraint de rentrer dans les ordres afin de conserver à sa famille le bénéfice de l'évêché de Luçon, et à l'âge de 22 ans, Henri IV le nomma à l'évêché de cette ville. Député du clergé aux états de 1614, il s'y fit remarquer par son habileté politique et son éloquence. Marie de Médicis lui donna sa confiance et le fit entrer au conseil en 1616 ; disgracie lors de l'arrestation de Concini, il ne tarda pas à rentrer en faveur. En 1622, il réussit à réconcilier le roi et la reine mère, et obtint pour ce succès le chapeau de cardinal ; l'année suivante, il devint premier ministre.

Questionnaire[modifier | modifier le wikicode]

  1. Qui succéda à Henri IV ? Comment furent administrées les finances pendant la régence ?
  2. Qui devint premier ministre ?
  3. Qui remplaça Concini ? Comment fut tué Cocini ? Quelle opposition éprouva Albert de Luynes ?
  4. Que savez-vous sur Richelieu avant son entrée au ministère ? Comment arriva-t-il au pouvoir ?

Louis XIII — Richelieu[modifier | modifier le wikicode]

Plan de Richelieu

Dès son arrivée au pouvoir, Richelieu jugea la situation : les protestants formaient comme un État dans l'État, les grands ne se regardaient plus comme les sujets du roi, la maison d'Autriche profitait de la faiblesse de la France pour établir sa propre suprématie. Il fallait donc :

  • soumettre les protestants ;
  • réduire à l'obéissance les grands seigneurs ;
  • abaisser la puissance de la maison d'Autriche.
Richelieu et les protestants

Les protestants étaient organisés et armés ; ils voulaient former une république au sein de la monarchie. Richelieu résolut d'en finir avec eux. pour cela, il s'empara de la Rochelle (1628), la grande forteresse du parti, puis il dicta aux protestants la paix d'Alais (1629), par lequel il ne leur laissait que la liberté de conscience. Les protestants de France, suite à l'Édit de Nantes, avaient formé un État dans l’État : ils ont leurs assemblées politiques, une organisation territoriale et leurs places fortes militaires. Leur métropole est la ville de La Rochelle qui s’est de fait affranchie de l’autorité royale depuis un demi siècle. Le pouvoir royal entend mettre un terme à cette exception politique qui remet en cause son autorité.

Siège de la Rochelle

Le cardinal fit fermer le port aux vaisseaux anglais par une digue de 1 400 mètres et coupa ainsi toute communication avec l'étranger. Les Rochellois résolurent de prolonger la résistance ; il élurent maire Guiton, qui jura de plonger son poignard dans le cœur du premier qui parlerait de se rendre. Le siège dura 11 mois ; les trois quarts des habitants étaient morts de faim ou de misère. La prise de la Rochelle découragea le parti protestant qui rendit ses autres places sans résistance.

Richelieu et la noblesse

Tranquille du côté des protestants, Richelieu s'attaqua aux nobles, qui conspiraient sans cesse contre son crédit, ou qui bravaient les édits royaux. Le cardinal fit raser leurs châteaux forts, enleva aux gouverneurs de provinces l'administration de la justice et des finances qu'il confia à des intendants, abolit les charges trop indépendantes de connétable et de grand amiral, et se montra impitoyable contre les conspirateurs.

Répression des conspirateurs

Richelieu fit décapiter le comte de Chalais, convaincu de complot (1626) ; les comtes de Montmorency-Boutteville et de Chapelle, pour avoir enfreint la loi contre le duel (1627) ; le duc de montmorency, gouverneur du Languedoc, coupable de révolte armée avec Geston, frère du roi (1632) ; le comte de Soissons (1641) et fin Cinq-mars, le plus cher écuyer de Louis XIII, pour avoir comploté, avec l'Espagne, la chute du ministre et le démembrement du royaume (1642).

Journée des dupes

Irrités par ces actes de sévérité, les grands résolurent de renverser le ministre. Ils trouvèrent des auxiliaires dans Gaston d'Orléans et dans la reine mère. louis XIII, un moment, parut prêt à disgracier le cardinal. Mais Richelieu, après une entrevue avec le roi, déjoua tous les complots et fit condamner à mort le maréchal de Marillac, et Marie de Médicis dut prendre le chemin de l'exil. On appela cette journée la journée des Dupes (1630).

Richelieu et la maison d'Autriche

À l'extérieur, Richelieu reprit la politique de Henri IV et de François Ier contre l'Autriche et l'Espagne, dont la puissance menaçait toujours l'équilibre européen. La maison d'Autriche soutenait alors contre les princes protestants d'Allemagne la terrible guerre de Trente ans que l'on divise en quatre périodes. l'Autriche fut victorieuse pendant les trois premières.

Période française de la guerre de Trente ans

Richelieu, qui s'était préparé de longue main, envoya des armées dans le Nord, vers le Rhin, en Italie et en Espagne. Dans le Nord, les Français prennent Arras et occupent l'Artois ; sur le Rhin, ils enlevèrent Brisach et s'emparent de l'Alsace ; en Italie, le comté d'Harcourt se rend maître de Turin, et du côté des Pyrénées est faite la conquête du Roussillon (1640).

Mort de Richelieu et de Louis XIII

Les exigences de sa politique l'ont rendu tellement impopulaire qu'à l'annonce de sa mort le 4 décembre 1642, le peuple allume des feux de joie pour fêter l'événement. Le roi lui-même s’empresse de rebaptiser le Palais Cardinal en Palais Royal, avant de mourir quelques mois après, le 14 mai 1643.

Gouvernement de Richelieu

Pendant son ministère, Richelieu organisa la marine, fit creuser le port de Brest, encouragea les lettres et les arts ; il fonda l'Académie française[2], la Bibliothèque du roi, le Palais-Royal, et prépara ainsi le règne de Louis XIV.

Questionnaire[modifier | modifier le wikicode]

  1. Énumérez les trois grands projets de Richelieu.
  2. Que fit Richelieu pour soumettre les protestants ?
  3. Parlez du siège de la Rochelle.
  4. Nommez quelques nobles que Richelieu fit décapiter.
  5. Qu'est-ce que la journée des Dupes ?
  6. Qu'est-ce que la guerre de Trente ans ? En combien de périodes la divise-t-on ?
  7. Quels furent les théâtres de la guerre pendant la période française ? Quelles furent les principales conquêtes ? Que se proposait Richelieu ?
  8. Quand moururent Richelieu et Louis XIII ?

Louis XIV — Mazarin[modifier | modifier le wikicode]

Minorité de Louis XIV

À la mort de Louis XIII, le trône passait à un enfant de cinq ans, Louis XIV, et la régence à une femme, Anne d'Autriche ; Mazarin succédait à Richelieu ; Condé et Turenne allaient prendre la direction des armées.

Victoire de Rocroi

Le nouveau ministre donna d'abord toute son attention à la grande lutte contre l'Empire et contre l'Espagne. Les Espagnols battus partout sous Louis XIII voulurent profiter des embarras de la régence pour reprendre l'offensive ; ils entrèrent donc en Champagne et mirent le siège devant Rocroi. Le duc d'Enghien[3], qui fut le grand Condé, osa les attaquer malgré l'avis de ses officiers et les défit cinq jour après l'avènement du roi (1643).

Victoires de Fribourg et de Nordlingue[4]

L'année suivante, Condé et Turenne, réunis, attaquèrent l'ennemi qui s'était retranché à Fribourg. Le combat fut opiniâtre ; d'Enghien emporta la position. En 1645, Condé et Turenne, réunis une seconde fois, gagnèrent, sur les Allemands, la victoire de Nordlingue ; Mercy, leur général, mourut dans la mêlée. En Espagne, ils échouèrent à deux reprises au siège de Lérida.

Victoire de Lens

Turenne pénétra ensuite au cœur de l'Allemagne, fit sa jonction avec les Suédois et attaqua l'armée bavaroise. Pendant ce temps, Condé remportait aux Pays-Bas la victoire de Lens (1648).

Paix de Westphalie

Ce dernier triomphe décida l'empereur d'Allemagne à signer la paix de Westphalie (1648). Cette paix mettait fin à la guerre de Trente ans, ruinait la prépondérance de l'Autriche et assurait l'Alsace à la France.

Questionnaire[modifier | modifier le wikicode]

  1. Qui succéda à Louis XIII ? Qui gouverna la France ?
  2. Quelle victoire remporta le duc d'Enhien en 1643 ?
  3. Quelles victoires furent remportées par Condé et Turenne en 1644 et 1645 ?
  4. Quelle victoire fut gagnée en 1648 ? Quel en fut le résultat ?
  5. Quel traité termina la guerre de Trente ans ?

Louis XIV — La Fronde[modifier | modifier le wikicode]

Troubles intérieurs

Mazarin cédait trop facilement aux diverses influences de son entourage ; de plus, il cherchait à s'enrichir, tandis que la misère publique, accrue par les guerres et les impôts, était devenue lamentable. Le parlement, usant de son droit de remontrances, critiqua d'abord, puis refusa d'enregistrer certains édits imposants de nouvelles taxes. La régente fit arrêter trois conseillers influents : Blancmesnil, Broussel et Charton ; Paris se souleva et se couvrit de barricades. C'était la Fronde qui commençait.

La Fronde

Cette guerre civile fut appelée la Fronde pour la comparer à un jeu d'enfants. Les chansons et les satires y servaient autant que les armes ; on appelait ces écrits et ces bons mots des « mazarinades » parce qu'ils étaient dirigés contre Mazarin qui se contentait d'en rire. Plus de 4 000 furent répertoriées. On distingue la vieille Fronde ou Fronde parlementaire, de 1648 à 1650, et la jeune Fronde ou Fronde des princes, de 1650 à 1653.

La vieille Fronde

Anne d'Autriche, effrayée par l'émeute des Barricades, quitta Paris, et se retira à Saint-Germain avec le jeune roi. Mazarin s'enfuit aussi. Une armée, commandée par Condé, vint assiéger la capitale ; le parlement céda et la paix fut rétablie.

La jeune fronde

Bientôt Condé se tourne contre Mazarin, brave l'autorité de la régente et devient chef de la révolte ; mais il est battu par Turenne à Jargeau et à Bléneau. il allait encore être vaincu à Paris, au combat de la prote Saint-Antoine, lorsque Mademoiselle d'Orléans[5] fit tirer le canon de la Bastille sur les troupes royales, et Condé resta maître de Paris. Mais bientôt les Parisiens, indignés de l'arrogance de leur nouveau maître, se soulevèrent contre lui, et le forcent à s'éloigner de la capitale. Le prince irrité met alors son épée au service des Espagnols, tandis qu'Anne d'Autriche, le jeune roi et Mazarin rentrent à Paris, fortifiés.

Guerre avec l'Espagne

Mazarin, délivré de la guerre civile, continue à poursuivre les Espagnols qui n'avaient pas voulu traiter en Westphalie et qui se croyaient invincibles avec l'épée de Condé ; mais la France avec Turenne remporta la victoire aux Dunes, près de Dunkerque (1658).

Paix des Pyrénées

L'Espagne demanda la paix. Mazarin et Louis le Haro, ministre du roi d'Espagne, eurent une entrevue dans l'île des Faisans, formée par la Bidassoa ; ils signèrent le traité des Pyrénées (1659). La France garda l'Artois, la Cerdagne et le Roussillon conquis par Richelieu ; Condé obtint son pardon. De plus, Louis XIV épousa Marie-Thérèse d'Espagne, qui renonçait à tout droit sur la couronne de son père, moyennant une dot de cinq cent mille écus d'or.

Mort de Mazarin

Mazarin mourut en 1661. Il fut un habile politique, mais un mauvais administrateur des deniers de l'État.

Faits contemporains

Le baromètre est inventé par Torricelli, de Florence, en 1643 ; le duc de Tocsane invente en 1654 le thermomètre, alors instrument à alcool portant 50 graduations. La première révolution d'Angleterre a lieu ; Charles Ier est décapité (1649).

Questionnaire[modifier | modifier le wikicode]

  1. Quelles furent les causes de la Fronde ? Qu'appelait-on mazarinades ?
  2. Quel fut le principal événement de la vieille Fronde ?
  3. Quelle fut la conduite de Condé dans la jeune Fronde ? Quels succès obtint Turenne contre Condé ? Quel fut le résultat de cette guerre ?
  4. Quelle bataille amena la paix des Pyrénées ? Par qui fut-elle gagnée ?
  5. Qui signa le traité des Pyrénées ? Quelles en étaient les principales conditions ?
  6. En quelle année mourut Mazarin ?
  7. Citez des faits contemporains.

Questions de récapitulation[modifier | modifier le wikicode]

Première partie[modifier | modifier le wikicode]

  1. Quelle fut la régente pendant la minorité de Louis XIII ?
  2. Comment mourut Concini ?
  3. Quel fut le triple but de la politique de Richelieu ?
  4. Quelle fut la conduite de Richelieu envers les nobles et les bourgeois ?
  5. Qu'était-ce que la guerre de Trente ans ?
  6. En combien de périodes la divise-t-on ?
  7. Racontez la bataille de Rocroi.
  8. Mazarin fut-il un négociateur habile ?

Deuxième partie[modifier | modifier le wikicode]

  1. Quel fut le principal ministre de Henri IV ?
  2. Que fit-il pour l'agriculture, le commerce ?
  3. Que savez-vous sur Albert de Luynes ?
  4. Que fit Richelieu contre les protestants ?
  5. Racontez la mort de Richelieu.
  6. En quelle année Louis XIV monta-t-il sur le trône ?
  7. Quelles furent les dernières batailles de la guerre de Trente ans ?
  8. Quels exploits ont illustré Condé et Turenne ?
  9. Comment commença la Fronde ?
  10. Comment se termina-t-elle ?

Tableau synoptique de la guerre de Trente ans[modifier | modifier le wikicode]

Période palatine
1618-1623
Causes :
  • l'Allemagne est partagée en deux camps : la ligue catholique qui a pour chef l'empereur, et l'union évangélique des princes protestants ;
  • deux gouverneurs impériaux sont jetés par les fenêtres à Pragues.

Événements :

  • les protestants déposent l'empereur Ferdinand II et nomment Frédéric V électeur palatin (1618) ;
  • Frédéric est battu à la montagne Blanche (1620) par Tilly, général des catholiques.

Résultats :

  • à Ratisbonne (23 février 1623) l'électorat de Frédéric est donné au duc de Bavière, Maximilien, chef de la ligue catholique.
Période danoise
1625-1629
Événements :
  • Christian IV, roi de Danemark, vient au secours des protestants (1625). Il est vaincu à Lutter par Tilly (1626). Vallenstein, général de l'empereur, bat aussi les protestants, s'empare de la Foméranie et du Mecklembourg.

Résultats :

  • le traité de Lubeck (1629) laisse à Christian ses États ;
Période suédoise
1630-1635
Événements :
  • Richelieu donne 400 000 écus à Gustave-Adolphe roi de Suède et le lance sur l'Allemagne ;
  • Gustave est vainqueur de Tilly à Leipzig (1631), sur le Lech où Tilly est tué, enfin à Lutzen où il est tué lui-même (1632).

Résultats :

  • l'Autriche reste finalement victorieuse à Nordlingue (1634) ;
  • le traité de Prague laisse à la maison d'Autriche sa prépondérance.
Période française (1ère phase)
1635-1642
Préparatifs :
  • Richelieu prend directement part à la lutte. Il resserre ses alliances avec la Savoie, la Tocsane et Mantoue ; s'allie aux Suédois et aux princes protestants ;
  • il met sur pied quatre armées qu'il dirige contre les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.

Événements :

  • aux Pays-Bas : après un échec à Corbie, les Français prennent Arras et occupent l'Artois (1640) ;
  • sur le Rhin en Allemagne : Bernard de Saxe-Weimar, à la solde de Richelieu, bat les Impériaux, s'empare de Brisach et de l'Alsace (1639) ;
  • les Suédois remportent en Allemagne de nombreuses victoires ;
  • en Italie : d'Harcourt bat les Espagnols et s'empare de Turin (1640) ;
  • en Espagne, Richelieu prend Perpignan et occupe le Roussillon (1641). Il meurt en 1642.
Période française (2e phase)
1643-1648
Événements :
  • Mazarin reprend la lutte sur les mêmes théâtres ;
  • aux Pays-Bas : les Espagnols assiègent Rocroy ; Condé les bat et s'empare de Thionville ;
  • les Impériaux reprennent l'offensive en 1648 ; ils sont battus à Lens, par Condé ;
  • en Allemagne : Condé et Turenne vont au secours de Rantzau vaincu en Allemagne par Mercy et gagnent la bataille de Fribourg (1644). Puis Condé s'empare de Philipsbourg, Worms, Spire, Mayence ;
  • Condé court au secours de Turenne vaincu en Allemagne, et tous deux gagnent la bataille de Nordlingue où Mercy est tué (1645) ;
  • Turenne est encore vainqueur à Sommershausen (1648) ;
  • en Italie, les Français sont victorieux et occupent Milan ;
  • en Espagne, d'Harcourt, puis Condé, échouent au siège de Lérida.
Résultats généraux
de la guerre de Trente ans
  • les traités de Westphalie (Munster et Osnabruck) donnent à la France l'Alsace moins Strasbourg, les Trois-Évêchés, Philipsbourg et Pignerol ;
  • la Suède reçoit la Polméranie et trois millions d'écus d'or ;
  • la Hollande et la Suisse devient des républiques indépendantes ;
  • l'autorité de l'empereur sur les principautés de l'Allemagne devient presque nulle.

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. Marie de Médicis : seconde femme de Henri IV.
  2. Académie française : société de quarante écrivains, fondée par Richelieu, en 1635.
  3. Duc d'Enghien : titre que portaient les fils aînés des princes de Condé du vivant de leur père.
  4. Nordlingue : en allemand Nordlinguen.
  5. Mademoiselle d'Orléans, ou Mademoiselle de Montpensier : fille de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII.