Introduction au cours de questions monétaires et financières/De la monnaie à la finance
Le rôle de la finance
[modifier | modifier le wikicode]Tout en ayant des liens naturels avec la monnaie, la finance s'en distingue en ce sens qu'elle s'intéresse
- au financement (sous toutes ses formes et durées) de l'activité économique,
- à la prise en compte des risques économiques (et monétaires),
- ainsi qu'au placement des ressources liquides, réorientées vers l'épargne, le crédit et l'investissement.
La finance contribue ainsi largement à ce que les économistes appellent l'« allocation des ressources » une fonction essentielle pour assurer le développement économique.
Les acteurs et le développement du secteur financier
[modifier | modifier le wikicode]Il existe plusieurs types de finances, un secteur de plus en plus diversifié et omniprésent dans l'économie actuelle.
La première distinction est entre finance publique et finance privée, et à l'intérieur de celle-ci entre finance personnelle et finance d'entreprise. On peut aussi faire une répartition entre les différents métiers et techniques que sont la banque, l'assurance et les marchés financiers (bourses...).
Le secteur de la finance contribue jusqu'à 10% du PIB dans les pays les plus développés, et est devenu un important facteur d'emploi. Les pays émergents se lancent aussi dans cette voie essentielle, comme l'atteste le développement de la microfinance et du microcrédit.
Le secteur de développement le plus rapide est celui des marchés financiers. Ils permettent l'achat et la vente d'actifs financiers : actions, obligations et contrats dérivés (marchés à terme, marchés d'options financières ou monétaires). S'y ajoutent bien d'autres actifs : devises (c'est le marché le plus important actuellement en volume d'opérations, on peut aussi y assimiler le marché des dérivés sur taux d'intérêt), matières premières et énergie, et même... droits à polluer ("bourse du carbone").
Les ressorts de l'activité financière: l'importance des critères de risque
[modifier | modifier le wikicode]Bien qu'elles se posent différemment selon les types de finances, les critères de décisions utilisés par les acteurs sont généralement l'efficacité économique, la rentabilité des fonds, et la répartition du risque.
La décision financière a souvent été qualifiée de "décision sous contrainte de risque et d'incertitude". Par convention
- le risque est ce qui peut être quantifié sous forme de probabilités issues de statistiques historiques
- l'incertitude (ou ambiguïté) est ce qui, en l'absence de séries historiques pertinentes, ressort de scenarios hypothétiques. Pour assimiler les incertitudes aux risques, on utilise des probabilités subjectives mais ajustables en fonction de l'arrivée de nouveaux éléments (probabilités bayésiennes).
Les marchés financiers modernes sont devenus d'énormes lieux (de plus en plus électroniques plutôt que physiques) où s'échangent les risques, sous la forme d'achat et de vente de "contrats dérivés" standardisés, entre les acteurs économiques qui veulent s'en protéger et ceux qui veulent en tirer parti en les prenant à leur compte. Concernant ces derniers, on qualifie souvent de "spéculation financière" cette fonction essentielle pour permettre la "liquidité" de ces marchés (autrement dit l'existence en permanence de contreparties aux offres et aux demandes qui se présentent sur le marché).
Cette orientation fortement centrée "risque" ou du moins "équilibre risque - rentabilité", fait que la théorie financière moderne est devenue basée essentiellement, voire exagérément, sur des modèles probabilistes et hyper-rationnels, nourris à partir de données statistiques, notamment sur la "volatilité" des prix et des rendements. Cela limite quelque peu le champ de cette théorie, car les évènements, et aussi les comportements - pas toujours totalement rationnels - des acteurs, ne sont pas toujours quantifiables et probabilisables ou, quand ils le sont, peuvent d'écarter des statistiques passées.
De nouveaux modèles dit de "finance comportementale" commencent à apparaître, notamment pour prendre en compte certains excès apériodiques connus sous le nom de "bulle financière" et de "krach".
Pour en revenir aux aspects monétaires et au rôle des banques centrales, une politique monétaire trop rigide ou trop laxiste a bien entendu des conséquences sur le secteur de la finance, en créant une sous-alimentation ou suralimentation de celui-ci en argent liquide. De plus, les critères de valorisation et de rendement des actifs financiers sont corrélés, certes partiellement, avec les niveaux des taux d'intérêts à court terme lesquels sont pilotés par les banques centrales.
Un aspect basique de la finance souvent mal compris : la relation entre rendement et prix
[modifier | modifier le wikicode]Le rendement d'un actif financier est, jusque là aucune erreur possible, le ratio revenu / prix de marché de l'actif financier. r = R / P
Sans grands effort mathématiques il en découle que le prix s'obtient par la division revenu / rendement. P = R / r
Il en ressort que plus le rendement sur le marché est bas plus le prix est élevé.
- Un titre financier qui rapporte un revenu de 8 euros alors que le rendement sur le marché est de 10 %, vaudra 8 / 0,10 = 80 euros.
- Si le rendement du marché tombe à 6%, son cours montera à 8 / 0,06 = 133 euros.
L'exemple est volontairement simpliste car il faudrait faire un calcul dit "actuariel" tenant compte également de la "valeur finale" (valeur de remboursement pour simplifier) du titre.