Introduire la biodiversité dans la construction et l'urbanisme/Compatibilité entre biodiversité, ville et habitat
Rendre les arbres, les plantes grimpantes et le bâti respectivement « écocompatibles »
[modifier | modifier le wikicode]L'arbre urbain a un coût financier significatif (pépinière, plantation, taille, entretien du pied d'arbre, abattage, remplacement..), ses racines sont parfois gênantes pour les (impétrants, égouts, trottoir...) alors que sa partie aérienne peut gêner les réseau électrique aériens, organisation des chantiers, transports exceptionnels, etc.). Pourtant cet arbre est aussi source de nombreux autres bénéfices, environnementaux notamment. Comment maximiser les avantages en minimisant les inconvénients ?
Les approches environnementales cherchent à permettre et développer les fonctions écologiques de l'arbre ; microclimat plus doux et air plus pur, production d'oxygène, puits ce cabone, pompe à nitrates et phosphates, contribution à un cycle de l'eau plus calme, ombre estivale, support, abri et source de biodiversité animale (oiseaux, chauves-souris, insectes et invertébrés associés) et végétale (lichens, mousses et autres épiphytes).
Ceci implique de comprendre et respecter le fait que l'arbre vit normalement symbiotiquement avec de nombreuses autres espèces. C'est une communauté cohérente (biocénose éventuellement la plus auto-entretenue possible) que l'écologue cherche à réintroduire en ville, pour un bénéfice esthétique et écologique maximal et un entretien minimal et rationnel.
Il doit cependant respecter les contraintes réglementaires et urbanistiques. L'arboriculteur-écologue peut apporter des conseils sur le choix des essences, des plants en pépinières, les modalités de plantation ou de semis, la tailles des arbres jeunes et adultes, une gestion plus écologique des feuilles mortes et du bois mort... mais, de leur côté, l'urbaniste et l'habitant peuvent aussi aider la ville et le bâti à mieux accueillir l'arbre et ses espèces associées.
Un plan de gestion et de renouvellement des arbres et des paysages urbains permet d'anticiper, sans toutefois garantir contre l'aléa (tempête, délinquance, accident..).
'Larbre urbain ou d'agrément est reconnu comme un élément important, structurant et nécessaire du patrimoine urbain, mais en raison des stress qu'il subit tout au long de sa vie, un arbre urbain meurt généralement trois fois plus jeune que son espérance de vie dans son milieu naturel. De plus, en milieu très artificialisé et pollué, ou à cause des tailles successives, il croît souvent plus lentement, et parfois avec difficulté. Les jeunes pousses ayant peu de chances de survie en ville, on les plante pour cette raison déjà âgés de quelques années, issus de pépinière).
Certains arbres peuvent néanmoins atteindre une taille et un âge respectables. En revanche à âge égal, l'arbre urbain est plus riche en chicots et en cavités pouvant abriter des nids d'oiseaux et des espèces saproxylophages par ailleurs menacées. Il aura des fonctions écologiques plus ou moins facilitées ou contraintes selon qu'il soit arbre isolé, en alignement, en massifs ou dans une forêt urbaine ou périrubaine, selon le type de sol, selon son emplacement et son exposition.. qui l'exposeront à un stress plus ou moins important (Boulevards, Square, Quai, Place, Cours, jardin public, Parc urbain, cimetière, bord de voie ferrée, etc.)
De manière générale, plus un arbre est grand et gros, plus il offre une prise importante au vent et plus il produit une quantité significative de feuilles mortes, fruits, pollens qu'il aurait idéalement fallu tant que possible prendre en compte avant de l'avoir planté.
Les arbres peuvent physiquement interagir de nombreuses manières avec leur environnement bâti, avec des impacts positifs ou négatifs selon les cas. .
- branches : les branches cassées ou le chablis qui suit une tempête pose plus de problèmes en ville qu'en forêt,
- feuillage : il est responsable d'une interception de la lumière et donc d'une ombre portée (qui peut poser problème si elle cache le soleil d'un panneau photovoltaïque). Le feuillage est source de feuilles mortes (que par exemple les gestionnaires de voies ferrées souhaitent éviter à proximité des voies, car elles peuvent gêner le freinage des trains)
- en grandissant l'arbre occupe un espace (public ou privé) croissant ; il peut visuellement cacher une partie de l'environnement. Cela est parfois utile pour cacher des éléments disgracieux de l'environnement urbain. Mais s'ils a été mal positionné, un jeune arbre pourra quand il sera adulte gêner ou interdire le passage d'un véhicule, cacher un monument ou une vue que l'urbaniste ou les habitants auraient peut-être souhaité conserver.
- L'arbre poussant sur une propriété peut gêner le propriétaires voisin.
- Les arbres croissent en largeur. Certaines essences tendent à épouser la forme qui les jouxte, d'autres la poussent, étant capable de faire par exemple tomber un mur.
- Racines : Les racines contribuent à décolmater, aérer et drainer les sols urbains. Mais sécrètant des substances qui leur permettent de s'immiscer dans certains matériaux naturels (Roche-mère calcaire par exemple), les racines de certaines essences peuvent s'immiscer dans certains murs dégradés ou humides (briques ou pierres maçonnées à la chaux hydraulique ) et dans presque tous les murs hétérogènes et humides.
Les racines de certaines essences d'arbres (peuplier par exemple) peuvent déformer, voire soulever et percer le macadam d'un trottoir. Les racines d'un saule peuvent à plus de 10 m de l'arbre
Vauban et Colbert faisaient planter des arbres sur les fortifications, mais sur des murailles de plus de 10 mètres d'épaisseur. Un arbre qui pousse ancré dans un mur ou sur une terrasse ou toiture non prévus pour le recevoir endommage les appareillages de briques ou pierre, modifie la circulation de l'eau dans le mur (capillarité le long des racines).
Les interactions Arbre-Environnement urbain construit sont nombreuses et demandent à être prises en compte très en amont des projets urbanistiques ; L'architecte, l'urbaniste et l'habitant qui les plantent ou les entretiennent doivent considérer certains textes réglementaires (limites de propriété, sécurité..). Des outils de sensibilisation, formation concertation peuvent être mobilisés.
À faire et ne pas faire
[modifier | modifier le wikicode]De nombreux conseils existent dans la littérature portant sur l'arboriculture ornementale, ou dans la « Charte européenne de l'arbre en ville ».
Par exemple, la manière dont les arbres sont plantés et disposés (ou auront poussé spontanément) limitera ou non les risques de vandalisme, d'accident. L'élagage doux, la taille (dont en têtard) permettent d'agir sur la forme des arbres et de les rendre plus "transparent" face à la lumière solaire. En ville, la taille et les soins aux arbres doivent être faits par des spécialistes et avec précaution.
Les arbres plantés près de réseaux d'égouts doivent en être séparés par un feutre anti-racine si l'on veut éviter le risque de pénétration de racines dans l'égout.
Des arbres adaptés à leur contexte (de milieux acides en milieux acides, de milieux humides en milieu humide..) et si possible d'essence locale et issus d'écotypes correspondant le plus au milieu qu'ils occupent sont recommandés (pour des raisons de résilience écologique).
Pour en savoir plus :
[modifier | modifier le wikicode]- Société Française d’Arboriculture
- « Charte européenne de l'arbre en ville »