Introduire la biodiversité dans la construction et l'urbanisme/Préalables/Principes écologiques de bases/L'eau, élément vital et structurant
L'eau est le premier élément vital pour toutes les espèces vivantes connues. En tant que tel, elle est un des principaux facteurs écologiques permettant ou non la présence de vie très localement (in situ) ou pour les espèces, biotopes et écosystèmes de l'environnement proche) ;
... avec trois conditions importantes dans l'espace construit :
- disponibilité spatiale et temporelle (s'il s'agit d'eau "piégée" dans un réservoir étanche, elle n'a pas d'utilité écologique)
- accessibilité spatiale et temporelle pour les organismes vivants et le substrat (par capillarité, ruissellement),
- quantité suffisante
- qualité (température, pH, pollution...)
Ces 4 facteurs seront déterminants dans la sélection naturelle des espèces qui occuperont un biotope.
En milieu construit, l'eau (plus ou moins stagnante ou circulante) peut provenir de trois principales sources (naturelles ou artificielles)
- eaux météoritiques (pluie, neige, givre, rosée, condensation de brouillard)
- nappe superficielle
- apports artificiels (eau du robinet, eaux grises recyclées...)
Les approches écologiques cherchent à valoriser, voire à enrichir ou allonger le cycle naturel de l'eau. L'eau peut aussi être filtrée sur lit de sable, charbon de bois activé, tourbe, ou être épurée sur un lagunage naturel
L'exemple de Portland (Oregon, USA)
[modifier | modifier le wikicode]Le climat estival sec de cette ville industrielle et portuaire située trop à l'intérieur des terres pour bénéficier des brises marines et est propice à l'empoussièrement de l'air, aux smogs photochimiques (ozone) et aux pollutions des eaux de ruissellement lors des pluies d'orage, qui pourraient alors contribuer en aval au phénomène des zones marines mortes, récurrentes et marquées sur cette partie du littoral des USA depuis la fin du XXème siècle [1]. Portland a depuis 1990 été pionnière en matière de gestion alternative des eaux pluviales urbaines avec divers projets-vitrines incluant l'aménagement de parkings et noues collectant épurant les eaux de ruissellement, ainsi que des rues écologiques dites Green Streets. Le premier projet, de « mini linear wetland » (mini-zone humide linéaire) ayant servi autour du Oregon Museum of Science and Industry (OMSI) de vitrine a associé dix étangs paysagés collectant, filtrant, lagunant puis infiltrant ver la nappe les pluies tombant sur 700 places de parking [2], permettant au passage une économie 78.000 $US rien que pour n'avoir pas eu à poser un réseau supplémentaire de conduites. Le système de gestion de l'eau pourrait dans ce type de cas devenir un des éléments des trames vertes urbaines (double bénéfice).
De l'eau pour boire
[modifier | modifier le wikicode]La plupart des animaux ont besoin de boire.
Durant de longues périodes, certains (fourmis par exemple) peuvent se contenter des gouttes de rosées, ou d'autres d'encore moins (les molécules d'eau présentes dans leurs aliments, même en très faible proportion dans le cas des mites par exemple).
Il est possible d'aider des animaux, dont invertébrés en leur offrant de l'eau. Idéalement, près des habitations, cette eau doit être pluviale, propre et « courante ». Ceci peut se faire en ne « tubant » pas les zones de ruissellement provisoire, les ruisseaux et petits cours d'eau). Il est aussi possible d'offrir de petites réserves d'eau régulièrement (tous les quelques jours) renouvelées (car les eaux stagnantes peuvent favoriser certains moustiques piqueurs « indésirables » près des habitations).
Une simple coupelle d'eau, garnie de cailloux émergent de l'eau permet ainsi aux abeilles de venir boire ; c'est une des recommandations simples du programme « Oasis Nature » de l'ONG "Humanité et Biodiversité" présidée par Hubert Reeve à l'attention des propriétaires ou utilisateurs de jardin, parcs ou simples balcon et terrasses. Si l'eau est régulièrement changée, les larves de moustiques ne s'y développeront pas. Certaines des coupelles doivent être placées au soleil pour que les UV solaires s'y réverbèrent, afin de mieux signaler cette eau aux insectes tels que les abeilles, et dans un espace dégagé, afin qu'elles puissent voir venir d'éventuels prédateurs.
Notes
[modifier | modifier le wikicode]- ↑ Articles et vidéos de la National Science Fondation sur les marines dead zones Consulté 2010/04/02
- ↑ MAMR Avril 2007|UNE PRATIQUE D’URBANISME DURABLE : LA GESTION ÉCOLOGIQUE DES EAUX DE PLUIE, consulté 2010/04/02