Jardin au naturel/Comment aménager un jardin au naturel ?/Comment favoriser certains animaux ?/Aider les hyménoptères
Les hyménoptères sont des insectes qui existaient déjà il y a plus de 200 millions d’années. À l’heure actuelle, il y en a environ 120 000 espèces connues sur plus d’un million estimées.
Présentation des hyménoptères
[modifier | modifier le wikicode]Les hyménoptères regroupent de nombreuses espèces parmi lesquelles les fourmis, les guêpes et les abeilles. Ces insectes experts en construction de nids soignent et élèvent leurs petits. Certaines espèces vivent en colonies, d’autres sont solitaires. Les femelles possèdent un organe de ponte (tarière) qui leur sert à déposer leurs œufs ou un aiguillon pour se défendre et chasser les proies pour nourrir leurs petits. Les mâles en sont dépourvus car leur rôle se limite à la reproduction.
Les larves d’hyménoptères se développent dans différents lieux selon l’espèce : sous les feuilles des plantes, dans le bois mort, les arbres et dans le sol. Elles se nourrissent de feuilles, de bois ou encore d’autres larves (chenilles) qu’elles parasitent. Certaines se développent dans des cellules approvisionnées en miel, pollen ou insectes. Les larves donneront après métamorphose des individus adultes.
Ces insectes sont indispensables à la nature… et à l’Homme : 35% de nos ressources alimentaires dépendent des insectes et à 80% des abeilles.
Importance écologique des hyménoptères
[modifier | modifier le wikicode]Les guêpes capturent mouches, moustiques et larves pour nourrir leurs petits. Certaines espèces participent à la pollinisation des fleurs. Elles aident aussi les agriculteurs en consommant les insectes parasites du bétail.
Les fourmis participent à la protection des arbres en régulant les populations d’insectes parasites. Elles contribuent à la fois à homogénéiser et aérer le sol. Au moins 90 % des cadavres d’insectes finissent dans des fourmilières, elles ont un rôle de nettoyeuses de la nature.
Les abeilles sont très connues pour leur rôle de pollinisateurs. On estime qu’elles pollinisent plus de 80% des fleurs. Sans elles beaucoup de plantes ne produiraient ni fruits ni graines et de nombreux animaux ne pourraient plus se nourrir. Il est donc facile de prendre conscience du rôle fondamental que l’abeille joue dans la stabilité des écosystèmes.
Aider les abeilles sociales
[modifier | modifier le wikicode]Les abeilles sociales ont la particularité de vivre en colonie et de prendre soin de leur progéniture. La colonie se compose de trois castes : la reine, les ouvrières et les mâles. La reine est l’unique femelle fertile et fécondée, elle est à l’origine de toute la colonie et son espérance de vie est de plusieurs années. Les ouvrières sont des femelles stériles assurant l’entretien et le ravitaillement du nid, ainsi que les soins au couvain (les jeunes abeilles). Les mâles, ou faux-bourdons, ont pour rôle de féconder les futures reines et meurent après l’accouplement.
Une colonie peut vivre plusieurs années. Lorsqu’elle devient trop importante en nombre d’individus, l’ancienne reine emmène une partie de sa cour et laisse la colonie restante avec la nouvelle reine, ce phénomène s’appelle l’essaimage. Les abeilles sociales ont un rôle important dans la pollinisation des fleurs et produisent du miel.
Pour aider les abeilles sociales et les accueillir chez vous, aménagez un espace fleuri dans votre jardin ou sur votre balcon. Les fleurs doivent présenter un intérêt pour les abeilles en étant mellifères, c'est-à-dire qu’elles doivent produire le nectar nécessaire à la fabrication de miel. Veillez à planter des essences locales et de préférence sauvages.
Installer votre coin de nature avec les fleurs sauvages mellifères dans un endroit ouvert et ensoleillé. Vous avez le choix entre semer des graines, replanter des pousses que vous aurez échangées avec d’autres et qui vous assureront de leur provenance. Plus simple encore, laissez un coin de pelouse pousser en prairie, il ne tardera pas à fleurir et attirer les insectes.
Enfin, pour préserver les abeilles sociales, supprimez complètement l’utilisation de produits comme les désherbants ou les insecticides… auxquels elles sont particulièrement sensibles. Préférez-leur des traitements naturels moins ravageurs pour la faune, la flore et meilleurs pour la santé.
Favoriser les abeilles solitaires
[modifier | modifier le wikicode]Environ 90% de nos abeilles sauvages sont des abeilles solitaires. Elles ne vivent pas en colonie et ne s’occupent pas de leur progéniture. La femelle construit seule son nid, elle fabrique des loges ou cellules dans lesquelles elle pond un œuf et place de la nourriture sous forme de boulettes prémachées : pollen, nectar… Elle ferme ensuite le nid par un bouchon. Les abeilles solitaires occupent une diversité d’habitats bien plus importante que les abeilles sociales et chaque espèce a ses exigences. Pourtant, leur créer un espace d’accueil est très facile.
La majorité des abeilles solitaires sont dites « terricoles ». Elles nichent dans le sol en creusant des galeries verticales ou horizontales. Laissez-leur un coin de jardin ensoleillé avec un sol mis à nu ou un petit talus. Vous pouvez aussi creuser des trous d’un mètre carré sur quatre-vingt centimètres de profondeur et les remplir de sable ou de terre calcaire ou de terre argileuse… Si vous optez pour du sable, préférez celui de construction jaune non lavé. Pour les moins courageux, un tas de sable fera l’affaire et elles vous en seront grée tout de même.
Vous pouvez aussi accueillir les abeilles solitaires dites « squatteuses » qui pondent leurs œufs dans des cavités. Percez, sans passer au travers, des bûches de bois durs de trous de quatre à douze millimètres de diamètre. L’entrée des galeries doit être bien lisse et sans aspérités. Placez vos buches dans un endroit abrité : sous un arbre, un appentis… Vous pouvez également installer des fagots de tiges creuses de différents diamètres.
Quant aux abeilles dites « charpentières », qui creusent elles-mêmes leur cavité dans des tiges, fabriquez des fagots de tiges avec de la moelle comme le sureau. Placez-les à l’abri de la pluie en les disposant dans une boite de conserve, ou un bout de tuyau.
Ne les placez pas tous vos gîtes au même endroit, cela risquerait d’attirer l’attention des oiseaux qui viendraient s’y nourrir et ruinerait vos efforts d’aménagements. N’hésitez pas à placer un grillage à fines mailles pour les protéger.
Si proposer des gîtes aux abeilles solitaires est une bonne chose, n’oubliez pas qu’elles ont besoin de nourriture. Les femelles des abeilles solitaires visitent plusieurs centaines de fleurs pour pouvoir approvisionner un seul nid de six à huit cellules. Aménagez un coin de jardin avec des plantes sauvages locales et bien sûr proscrivez tout emploi d’insecticides dans votre jardin.
Préserver les bourdons
[modifier | modifier le wikicode]À l’instar des guêpes, fourmis et autres abeilles, les bourdons appartiennent à l’ordre des hyménoptères. Plusieurs dizaines d’espèces sont présentes en France. Comparativement aux abeilles, les bourdons ont un corps plus massif, trapu, mais surtout plus sombre et plus velu. Ils vivent en petites colonies qui se développent à partir d’une reine.
Chez le bourdon, seule la reine survit à la mauvaise saison, bien enterrée dans une galerie. Au printemps, cette dernière refonde une colonie. Elle part en quête d’un nid d’oiseau abandonné, d’une fissure dans un mur ou encore d’un terrier. Une première génération d’ouvrières stériles est produite. Elles s’occuperont de la deuxième génération, fertile, qui apparaîtra à la fin de l’été. Elles leurs apporteront nourriture, chaleur et les protégeront des prédateurs éventuels. Cette deuxième génération produit des mâles et des futures reines, qui quelques jours après leur envol auront pour objectif de se reproduire. Les femelles chercheront ensuite un abri hivernal, les mâles seront décimés dès l’arrivée des premiers froids. Une reine peut vivre jusqu’à 3-4 ans.
Comme tous les insectes, les bourdons sont très importants pour la stabilité et la richesse des écosystèmes. Ils participent à la pollinisation de très nombreuses espèces végétales, cultivées mais surtout sauvages. En effet, sans leur activité, la production de fruits et de graines est réduite, voire supprimée. Dans certains cas, la relation entre l’espèce pollinisatrice et le végétal est quasi exclusive et la disparition plus ou moins complète d’un des deux partenaires a des conséquences très graves pour l’autre. Les bourdons ont donc à la fois un rôle agronomique mais aussi écologique.
Malheureusement, les bourdons sont menacés, et il n’est pas rare d’observer des individus gisant à nos pieds. De nombreuses observations ont montré que les populations régressent avec la raréfaction de certaines plantes comme les trèfles. Les bourdons sont également menacés par l’emploi, encore trop systématique, des insecticides.
Chacun de nous peut agir pour les protéger. Voici quelques conseils faciles à appliquer :
- Tondez votre pelouse plutôt le matin ou le soir.
- Installez des plantes mellifères à base d’aromatiques et d’ornementales à fleurs simples et à floraisons étalées.
- Laissez des trèfles et des pissenlits de votre gazon.
- Évitez toute utilisation d’insecticide.
- Construisez des nichoirs à bourdons.
Les bourdons ne sont pas des insectes nuisibles, ils se défendent uniquement s’ils sont dérangés. Comme chez tous les hyménoptères, les mâles ne piquent jamais car ils ne possèdent pas de dards. En cas de piqûres, posez un glaçon et la douleur disparaîtra. Les bourdons sont des insectes très utiles alors qu’attendons-nous pour leur faire une fleur ?