Philosophie/Acte/Puissance

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La puissance est chez Aristote associée à la matière, alors que l'acte relève plutôt des causes formelles et finales (voir les 4 causes). L'exemple dont Aristote se sert le plus est celui de la statue : elle est en puissance contenue dans la pierre ou l'airain, et c'est le sculpteur qui l'actualise.

La puissance représente donc l'indéterminé : un bloc de marbre recèle en puissance une infinité de statues, mais une seule en émergera. L'acte, et en particulier l'acte humain, est ce qui donne forme au monde : l'œuvre est extraite de la matière. La croissance d'un embryon, par exemple, est vue par Aristote comme l'émergence d'un être à partir de la matière donnée par l'œuf ou les menstrues.

Quant à l'entéléchie, elle est souvent difficile à distinguer de l'acte dans les textes d'Aristote. Elle n'est pas pour autant totalement synonyme de l'acte : elle est à la fois le processus qui mène de la puissance à l'actualisation, et l'actualisation à son plus haut degré d'achèvement, lorsqu'elle ne renferme plus aucune indétermination issue de la matière. L'âme, qui donne sa forme aux corps de tous les être vivants, n'est jamais désigné comme une actualisation, mais toujours comme une entéléchie, signe de la perfection et de l'accomplissement d'une nature parfaitement achevée dans ses formes et dans ses fins : "il y a beaucoup plus de finalité et de beauté dans les œuvres de la nature que dans celles de l'art." (Parties des Animaux).