Philosophie/Athéisme

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- Athéisme -
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Doctrine qui affirme l’absence de toute forme de divinité, incluant sans s’y limiter la conception qu'en donne les religions monothéismes et polythéistes. Cette affirmation peut s'exprimer dans la pratique par un large spectre d’attitude allant de l’indifférence la lutte. Comme pour toute croyance, l’athéisme pourra difficilement conduire à l’indifférence face à une société prônant la mort des hérétiques. Ou dans une extrême inverse trouver des adversaires contre lesquels lutter dans une société traditionnellement dénué du concept même de divinité. Ou même des opposants sérieux dans une société de coutume animiste qui attribuerait une même dignité spirituelle divine à toute chose existante, et où la notion de divinité aurait une influence nulle dans les attentes de comportement interrelationnel.

L'athéisme est lié au monisme maté­rialiste, qui en est l'ontologie courante bien que non nécessaire (Hobbes). Dans les cultures où l’éthique, la politique et les structurations sociales se fondent historiquement sur des croyances et pratiques théologiques, l'athéisme peut prendre une signification morale et politique, et potentiellement apparaitre comme une position de rupture. Lorsque c’est le cas, cette posture peut être assumée ou non. En découle une double tradition d'athéisme : assumé et re­vendiqué ou dissimulé et clandestin. Dans ce type de situation, les détracteurs des athés les ont souvent accusé de ne pouvoir être moraux, voire de miner le lien social (Locke), l'athéisme rejetant le fondement théo­rique servant de justification péremptoire à l’imposition d’une structure hiérarchique. Ceci étant, de tels accusations et rejets sont tout aussi communes envers d’autres croyances non-athées, dès lors qu’elle inspire un sentiment de menace à un ordre établi.

L'antiquité connaît peu de doctrines réellement athées. Épicure par exemple affirme que les dieux n’interviennent jamais dans les affaires humaines, ce qui en pratique équivaut à dire qu’il est indifférent que les divinités existent ou non. Dès cette période cependant se rencontre de nombreuses critiques de l'anthropomorphisme et de la superstition. L'accusation d'athéisme portant alors à la fois sur les rares personnes qui se revendiquent athée que sur ceux qu'on soupçonne d'afficher des croyances différentes de ses convictions. L'athéisme étant aussi dénoncé chez ceux dont la conception du dieu est jugé inacceptable, hérétique ou trop peu canonique – même lorsque ces conceptions accordent au dieu une grande importance. Parmi des figures célèbre de la philosophie Hegel, Spinoza, ou Hobbes ont été accusé d'athéisme, alors que leur pensées s’ancre radicalement dans une forme de théologie ou une autre. Dans cette usage à visé diffamante plutôt que descriptive, l'athéisme devient relatif à une vision de donnée du concept de divinité, et plus le refus ou l'absence de toute religion.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • (français) Christian Godin - Dictionnaire de philosophie  - Éditions fayard - 2004
  • (français) Noëlla Baraquin, Anne Baudart, Jean Dugué, Jacqueline Lafitte, François Ribes, Joël Wilfert - Dictionnaire de philosophie  : 3e édition - Éditions Armand Colin - 2007
  • (français) Elisabeth Clément - La pratique de la philosophie de A à Z - Éditions Hatier - 2000
  • (français) Louis-Marie Morfaux, Jean Lefranc - Nouveau vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines : 3e édition retirage avec corrections - Éditions Armand Colin - 207