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Technologie/Moteurs thermiques/Moteur Diesel/Alternateur

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Modifier ce modèle
Machine triphasée, le rotor est alimenté en courant continu.

Une machine synchrone est une machine électrique :

  • soit produisant un courant électrique dont la fréquence est déterminée par la vitesse de rotation du rotor : fonctionnement en « génératrice » dans deux quadrants du plan couple-vitesse avec la vitesse en ordonnée et le couple en abscisse. Par exemple, comme toutes les machines électrique qui sont par nature réversibles, une machine synchrone passe sans discontinuité du fonctionnement « moteur » au fonctionnement « générateur » par simple inversion du signe du couple (charge entrainée ou entrainante, comme par exemple pendant les phases d'accélération ou de freinage) ou du signe de la vitesse (inversion du sens de rotation). L'alternateur est une application particulière de la machine synchrone, fonctionnant en génératrice dans un seul quadrant du plan couple-vitesse ;
  • soit absorbant un courant électrique dont la fréquence détermine la vitesse de rotation du rotor, mais au-delà de quelques kilowatts, les machines synchrones sont généralement des machines triphasées. Le rotor, souvent appelé « roue polaire », est alimenté par une source continue ou équipé d'aimants permanents.

Principes généraux

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La machine synchrone se compose d'une partie tournante, le rotor, et d'une partie fixe, le stator. Pour les faibles puissances et les puissances moyennes, le rotor se compose d'aimants permanents, mais pour les puissances importantes on utilise un électro-aimant. Pour produire du courant, on utilise une force extérieure pour faire tourner le rotor : son champ magnétique, en tournant, induit un courant électrique alternatif dans les bobines du stator. La vitesse de ce champ tournant est appelée « vitesse de synchronisme ». Si l'on ne fait pas tourner le rotor par une force extérieure, il tournera seul s'il est alimenté par un courant alternatif : son champ magnétique s'alignera tour à tour sur chacune des trois bobines du stator provoquant, de décalage en décalage, la rotation du rotor. Sa vitesse de synchronisme sera directement liée à la fréquence de l'alimentation électrique.

  • Toutes les grandeurs statoriques sont repérées soit par l'indice S soit par des indices en majuscules.
  • Toutes les grandeurs rotoriques sont repérées soit par l'indice r soit par des indices en minuscules.

L'angle correspond au décalage angulaire entre le stator et le rotor.

  •  : Inductances propres d'un enroulement du stator ; d'un enroulement du rotor.
  •  : Inductance mutuelle entre deux enroulements du stator.
  •  : Valeur maximale de l'inductance mutuelle entre l'enroulement du rotor et un du stator (correspondant à une position pour laquelle θ = 0 ± 2π/3 ).

La mise en équation n'est opérable que pour une machine à pôles lisses et dont le circuit magnétique est non saturé. Pour les autres machines, on apportera des correctifs permettant (avec plus ou moins d'exactitude) la prise en compte de leurs complexités.

Pour la suite on considère une machine pour laquelle :

  • Son circuit magnétique est homogène (entrefer constant) et non saturé. De ce fait, les diverses inductances sont constantes (entrefer constant).
  • Les courants des trois phases statoriques ont la même valeur efficace IS (la machine est assimilable à un récepteur triphasé parfaitement équilibré).
  • Elle possède une seule paire de pôles (machine bipolaire). Les machines multipolaires se ramènent à une machine bipolaire au prix d'une transformation angulaire.

On fixe l'origine des temps de manière à pouvoir écrire :

On en déduit les courants des deux autres phases du stator :

Avec : , et  : pulsation des courants statoriques.

Au rotor, il n'y a que le courant continu Ir alimentant la bobine du rotor par l'intermédiaire d'un contact glissant sur deux bagues collectrices.
Il n'y a pas de glissement dans le cas d'un moteur synchrone, seulement un léger angle de déphasage.

Remarque

Si le rotor est constitué d'un aimant, on considèrera une bobine produisant un moment magnétique équivalent, c’est-à-dire traversée par un courant Ir que l'on détermine à l'aide de la méthode d'Hopkinson (application du théorème d'Ampère à un circuit magnétique).
C’est-à-dire :
la longueur de l'aimant
respectivement la section moyenne de l'aimant et celle de la bobine
On pose :
En supposant que la bobine et l'aimant ont la même section, on obtient :
Flux à travers un enroulement statorique
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Comme :

, alors ,

On pose

  •  : inductance cyclique

L'expression du flux devient alors

l'expression du nombre complexe représentant le flux est

avec la représentation complexe d'un courant sinusoïdal « fictif » de valeur maximale et de pulsation .

En toute rigueur, cette substitution n'est valable qu'en régime établi : aucune modification de la charge ou de l'alimentation. C'est une condition nécessaire pour affirmer que la fréquence de rotation est exactement égale à la fréquence de l'alimentation.

Flux à travers un enroulement rotorique
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Le flux traversant le rotor est le résultat de deux champ magnétiques :

  • Le champ tournant, créé par les enroulements statoriques ;
  • Le champ propre, créé par l'enroulement rotorique qui est constant (courant continu) mais qui tourne mécaniquement à la même vitesse que le précédent (machine synchrone). Avec la même limite qu'au paragraphe précédent : aucune modification de la charge ou de l'alimentation.
Tension aux bornes d'une phase du stator
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On pose la tension à vide, c’est-à-dire la tension lorsque (tension créée par le seul champ rotorique)

Il existe plusieurs modèles équivalents de la machine synchrone suivant le nombre de paramètres dont on veut tenir compte.

Le modèle équivalent de Behn-Eschenburg

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Le modèle de Behn Eschenburg ne s'applique que si la machine est non saturée et à pôles lisses. C'est le plus simple, il ne tient compte d'aucune saturation ni variation de l'entrefer. Il consiste à remplacer chaque phase de la machine par un ensemble de trois dipôles en série tels que la tension aux bornes de ce dipôle est égale à :

avec :

et constants et indépendants du fonctionnement de la machine.
uniquement proportionnelle à la fréquence de rotation et au courant d'excitation (courant rotorique).

Ce modèle convient bien aux gros turboalternateurs de forte puissance. On peut encore simplifier le modèle (et les calculs qui en découlent) en négligeant devant .

Le modèle équivalent de Potier

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Détermination des paramètres du triangle de Potier.

Ce modèle est plus complet que celui de Behn-Eschenburg. Il tient compte de la saturation en faisant varier le courant d'excitation en fonction du courant traversant les bobines du stator. Cette modification du courant excitateur fait varier la fcem.

Dans ce modèle on a :

Le modèle de Blondel à deux réluctances

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Il permet de prendre en compte les variations angulaires de réluctance des machines synchrones à pôles saillants.