Entre Bible et Coran/Prières

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Entre Bible et Coran

Entre Bible et Coran
Code de la route
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Sommaire
  1. Le livre
  2. Attributs et noms du Dieu unique
  3. Prières
  4. Prophètes
  5. Introduction historique
  6. Anges
  7. Croyants
  8. Pays
  9. Amen
  • Généralités
  1. Canon
  2. Contexte géographique
  3. Contexte historique
  4. Concurrence religieuse
  5. Calendrier
  6. Commandements et guide
  • Récits
  1. Jardin d'Eden
  2. Abraham
  3. Égypte
  4. Moïse
  5. Noé
  6. Marie
  7. Jésus
  • Pratiques
  1. Entre Dieu et l'Homme
  2. Alimentation
  3. xxx
  4. xxx
  • Interdits
  1. Divination
  2. Idolatrie
  3. xxx
  4. xxx
  5. xxx
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Coran[modifier | modifier le wikicode]

La première sourate du Coran, également appelée l'ouvrante, est récitée lors des prières musulmanes. Mahomet l'a nommé « la mère du Coran » (Oumm-ul-Kitab). La tradition veut que ce soit la première sourate complète qui lui ait été révélée (l'ordre fixé du Coran n'est pas l'ordre chronologique de la révélation coranique, c'est pourquoi cette affirmation n'a pas de caractère évident). Elle est aussi appelée fātiḥat al-kitāb ou fātiḥat al-Qurʾān (Fatiha est un prénom arabe féminin.) Il y a environ 25 autres noms épithètes de cette sourate.

Elle est récitée au début de chaque unité (rak'ah) de prière, auquel cas le terme « amin » (« amen ») y est ajouté en conclusion.

Texte en arabe Translittération Traduction de Muhammad Hamidullah
1 بسم الله الرحمن الرحيم Bismillah ar-rahman ar-rahim Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
2 الحمد لله رب العالمين Al Hamdulillahi rabbi-l-`alamin Louange à Allah, Seigneur de l'univers.
3 الرحمن الرحيم Ar-rahman ar-rahim Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,
4 ملك يوم الدين Maliki yawm ad-din Maître du Jour de la rétribution.
5 اياك نعبد واياك نستعين Iyaka na`budu wa iyaka nasta`in C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours.
6 اهدنا الصراط المستقيم Ihdina as-sirat al-mustaqim Guide-nous dans le droit chemin,
7 صراط الذين انعمت عليهم غير المغضوب عليهم ولا الضالين Sirat al-ladhina an`amta alayhim ghayri al-maghđubi alayhim wa la ad-dalin Le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.

Les deux mots « ar rahmān » et « ar rahīm » sont souvent traduits par « miséricordieux » en français. Par exemple « le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux » (traduction de Muhammad Hamidullah). Ce sont deux formes linguistiques différentes de la racine triconsonontale « R-H-M » qui signifie « miséricorde » (voir l'article langues sémitiques). Le mot « rahmaan » indique l'importance alors que « rahīm » évoque la permanence temporelle.

rapport à la religion judéo-chrétienne[modifier | modifier le wikicode]

Les islamologues occidentaux se sont aussi intéressés à la question par la suite. Il est difficile de répondre quant à l'âge de la Fatiha, car l'apport spécifiquement islamique est ici difficile à établir. En effet, cette prière aurait pu se trouver dans les livres de prière juifs ou chrétiens[1].

En 1939, l'islamologue Arthur Jeffery a publié un article montrant la diffusion de variantes de la sourate Al-Fatiha dans le monde musulman. Il relève que cette sourate est parfois absente des manuscrits anciens, lui donnant davantage une place de prière introductive que de sourate[2].

Selon le philologue Chr. Luxenberg, la sourate Al-Fatiha possède une rôle liturgique particulier qu'elle aurait acquis en replacement de la sourate 96 plus ancienne "dont l’origine christiano-syriaque est évidente"[3].

Le « nous », première personne du pluriel par opposition au « je », indique que le fidèle prie au nom de tous les musulmans et pas seulement en son seul nom[4]. On retrouve également l'usage du «nous» dans le «Notre Père».

Ce verset est aussi significatif en ce qu'il inclut une relation entre le nom d'Allah le plus commun, « الله », et un autre, « رب », qui peut être traduit par « Seigneur » et qui partage la même racine que l'hébreu « rabbi ». Dans certains exemplaires du Coran, les deux mots apparaissent en rouge à chaque occurrence.

De nombreux chercheurs se sont penchés sur cette sourate du Coran. Certains ont vu dans ce texte des ressemblances avec des textes chrétiens comme les psaumes 1 et 2[5] ou le Notre Père[6].

Le dernier verset a fait l'objet de recherches particulières. Édouard-Marie Gallez considère que celui-ci verset est une "apposition[...] à un ensemble cohérent et structuré par lui-même". Il rejoint en cela Antoine Moussali qui défendait que la sourate Al-Fatiha était une prière ancienne sans le dernier verset[7].

Certaines recherches s’intéressent à des tournures particulières. Selon Mohammed Arkoun, Al-Fatiha commencerait par "Louange à Dieu, le Seigneur des siècles". Cette épiclèse divine correspond au terme syriaque d'oulmin. Ce terme devient alamin en arabe et prend le sens des "mondes créés par Dieu". L'auteur s'interroge sur le sens, syriaque ou arabe, qu'avait ce mot lors de l'énonciation de cette sourate[8]. Soulignant la difficulté de compréhension de ce terme, d'autres chercheurs voient dans le terme alamin le terme araméen "cosmos"[9],[10].

Jan Van Reeth a mené une étude globale sur la sourate. Il remarque des similitudes avec Isaïe 35. L'auteur présente une filiation de certaines expressions de certains versets de la sourate depuis le texte biblique à travers le Targoum des Prophètes[11]. À l'inverse, selon lui, les premiers versets proviennent de liturgie chrétienne et rappellent une doxologie puis des répons psalmodique. Ainsi, le verset 5 serait une adaptation du Deus in adjutorium meum intende, Domine ad adjuvandum me festina commençant la prière des heures. Pour lui, la sourate Al-Fatiha est un "restant de livre d'heure. Cette sourate est composée d'un extrait de la grande doxologie (rappel mnémotechnique pour chanter l'intégralité de celle-ci), du verset commençant la prière des heures. L'auteur traduit le dernier verset en "le chemin de ceux que tu combles de grâces, non de ceux qui sont anéantis ou égarés." et y voit une introduction à la lecture de l'épisode de l’Évangile traitant de Jean Baptiste[11].

Fréquences[modifier | modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. allemand Theodor Nöldeke, Geschichte des Korans, vol. 1, p. 110.
  2. Arthur Jeffery, « A Variant Text of the Fatiha », dans The Muslim World, no 29, 1939, p. pp. 158-162. 
  3. LUXENBERG (Christoph). Die Syro-Aramäische Lesart des Koran. Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache.pp. 293-298.
  4. Roger Caratini et Hocine Raïs, Initiation à l'Islam : La foi et la pratique, Presse du Châtelet, , 203 p. (ISBN 2-84592-076-8), II, chap. 1 (« Les cinq piliers de l'Islam »), p. 126.
  5. L-J. Bord, "Semblance, ressemblances et dissemblance : le psaume premier et Al-Fatiha", Cedrus Libani 53, p. 27-33.
  6. Masson D., Le Coran et la révélation judéo-chrétienne, Études comparées, Paris, A. Maisonneuve, .
  7. « La curieuse racine kfr dans le Coran (520 fois !) », sur www.lemessieetsonprophete.com (consulté le 14 février 2016)
  8. Arkoun, Construction humaine de l'Islam (lire en ligne)
  9. A Jeffery, the Foreign vocabulary of the Qur'an, Baroda, 1938, p. 208.
  10. Paret R., Der Koran. Kommentar und Konkordanz, 1977, p. 12.
  11. 11,0 et 11,1 Jan M. F. Van Reeth. (2006). Le vignoble du paradis et le chemin qui y mène: la thèse de C. Luxenberg et les sources du Coran. Arabica, 53(4), 511–524.