Initiative sociale et environnementale : Ordi 2.0

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La naissance du projet[modifier | modifier le wikicode]

Le concept de reconditionnement des ordinateurs est né avec l’idée de recycler les vieux ordinateurs qui ne servaient plus aux gens. En effet, ces personnes se séparaient de leurs ordinateurs usagés pour en acheter de nouveaux, plus performants, alors que ceux-ci étaient toujours en état de fonctionner. Plutôt que jeter ces outils à la décharge, qui sont très polluants, mieux valait les réutiliser d’une manière solidaire.

Plusieurs organismes différents sont nés dans ce but à divers endroits en France. Ils se mettent à coopérer avec d'autres acteurs pour favoriser l’accès au numérique aux populations exclues. Ces organismes aident ces gens-là en leur donnant des formations et en leur faisant des dons d’ordinateurs.

Cette initiative citoyenne a donc un double intérêt, elle s’inscrit dans la lutte contre l’exclusion sociale et dans une démarche environnementale. À un niveau plus local, d'innombrables associations luttent avec leurs moyens contre la fracture numérique en permettant à une population défavorisée un premier contact avec l'outil informatique et le réseau Internet.

D'autres organismes (Artisans du monde, Max Havelaar, ...) se servent des possibilités naissantes de commerce sur Internet pour essayer de mettre en place à leur échelle de nouveaux rapports Nord/Sud. Cela ne se rapproche pas directement de la lutte contre la fracture numérique mais se servir de l'outil Internet dans un but solidaire, c'est donner une raison de plus d'intéresser et de former une population défavorisée au réseau des réseaux.

L’État français essaie, depuis peu, de mettre en place des projets formalisés au niveau des régions avec le label Ordi 2.0. Cette démarche s’appuie sur différents acteurs institutionnels et/ou privés qui auront chacun un rôle important à jouer. En effet, il y a déjà des acteurs de ce type qui sont présents dans beaucoup de régions, comme en Bretagne, dans le Rhône… Ce nouveau pôle aura pour objectif de mutualiser les compétences afin de créer une véritable filière organisée.

La fracture numérique[modifier | modifier le wikicode]

La fracture numérique désigne le plus souvent l'inégalité d'accès aux technologies numériques (dont principalement l'ordinateur) et parfois le clivage entre les info-émetteurs et les info-récepteurs. Cette inégalité est fortement marquée entre les pays développés d'occident et les pays du Sud, dits en voie de développement.

Les progrès technologiques liés à l'informatique et à internet sont à la base du développement de la « société de l'Information », qui succède à la société industrielle. Bien que cette nouvelle forme de société soit à la source d'une forte croissance économique, elle a également mis en place de nouvelles formes d'exclusion que l'on rassemble sous le nom de fracture numérique. De nombreuses actions politiques ont été mises en place afin de lutter contre la fracture numérique, on les regroupe sous le nom de e-inclusion. Car la vie politique ne peut ignorer les 40 % de français qui n'ont toujours pas accès à internet et qui sont en situation d'exclusion sociale due au numérique.

Selon le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie) dans son étude de "La diffusion des technologies de l'information dans la société française", en recoupant les informations sur l’utilisation de l’ordinateur au travail et au domicile, on constate que 40% de la population n'est jamais confrontée à l’informatique. Il s’agit principalement des plus de 60 ans, des personnes peu diplômées (83% des non-diplômés et 49% des titulaires d’un Bepc) et des personnes vivant dans un foyer percevant moins de 1 500 Euros mensuels.

Pour leur très grande majorité ce sont des personnes isolées, en situation de précarité et s'investissant très peu à la vie publique. Il y a un gros décalage entre les « habiles » du numérique et ces personnes qui y viennent doucement. C'est dans ce contexte qu'est né l'internet pour tous. Le but : aider des familles qui ne sont pas équipés en matériel informatique. Et ceci afin de permettre aux personnes n'ayant pas accès au numérique, qui sont souvent déjà suffisamment isolées du monde, de s'approprier les différents outils avec l'aide de personnes compétent et présentent pour les aidés.

Il est cependant intéressant de remarquer que la fracture numérique ne se limite pas à l'accès aux nouveaux moyens de communication. Il importe de distinguer trois niveaux d'inégalités vis-à-vis des nouvelles technologies : L'inégalité dans l'accès à un ordinateur, à Internet... L'inégalité dans l'usage d'outils pas forcément simple. L'inégalité dans l'usage des informations issues de ces outils.

Peut-être que favoriser l'accès à Internet ne suffit pas à lutter contre la fracture numérique ? Il faut aussi apprendre à utiliser sereinement et pleinement ces outils (un ordinateur, le réseau Internet, ?). Il faut de plus favoriser un certain apprentissage du regard critique car on trouve sur Internet notamment profusion d'informations, encore faut-il savoir les utiliser.

D'une manière générale, le fossé numérique peut être défini comme une inégalité face aux possibilités d'accéder et de contribuer à l'information, à la connaissance et aux réseaux, ainsi que de bénéficier des capacités majeures de développement offertes par les TIC. Ces éléments sont quelques-uns des plus visibles du fossé numérique, qui se traduit en réalité par une combinaison de facteurs socio-économiques plus vastes. Dans le domaine d'Internet, l'Afrique accuse un très important retard. D'ailleurs, il a fallu attendre jusqu'à novembre 2000 pour que le dernier pays africain (l'Érythrée) soit connecté. Et il est évident qu'une très faible minorité de la population africaine a accès au réseau.

Cependant, aujourd'hui, Internet connaît une croissance rapide, notamment du fait de la privatisation du secteur de la communication et de l'attrait du courriel par rapport au courrier papier pour les échanges avec l'étranger. Cette opportunité favorise l'éclosion de nombreux nouveaux fournisseurs d'accès. En conséquence, bien qu'encore hors de prix, le coût de l'accès à Internet a tendance à baisser.

Avantages et inconvénients de l'évolution exponentielle de l'informatique[modifier | modifier le wikicode]

Le fait que cette technologie (informatique) se développe à un rythme soutenu depuis plus de 10 ans est à la fois un avantage et un inconvénient. Car de nos jours, l'ordinateur est dépassé en moins de 6 mois, ce qui montre que c'est un secteur qui est encore en plein développement et où l'innovation est sans cesse présente.

Or, il en résulte que c'est une technologie très couteuse à l'achat si l'on veut être à la pointe de la nouveauté. Ce qui a pour conséquence de réserver cette technologie aux élites qui disposent de suffisamment d'argent pour pouvoir en acquérir. Un fossé énorme se crée entre les différentes catégories de la population sur les utilisations de l'outil informatique, sans parler bien sur du fossé lié à l'âge.

Le « point positif » de l'évolution rapide de ce secteur est que les gens aisés changent en général assez rapidement leur matériel, même avant qu'il ne soit hors d'usage. Ce qui permet la création de nouvelles filières: le recyclage et le reconditionnement d'ordinateurs.

Si nous continuons à ce rythme-là, dans quelques années, il y aura plus d’ordinateurs jetés à la poubelle dans les pays en développement que dans les pays riches, car les pays moins avancés récupère le matériel en fin de vie (comme l'exemple des voitures). Ce qui rend encore plus urgent l’amélioration du recyclage de ces déchets.

C'est ce qui se passe en ce moment en France, avec la création du label Ordi 2.0 pour structurer la filière. Ceci est primordial car il s'agit autant d'enjeux sociaux, environnementaux qu'économiques. En effet, cette filière permettrait de réduire la fracture qui existe aujourd'hui entre les pauvres et les riches, car c'est un outil qui est très évolutif, et surtout qui permet l'accès à l'information et la connaissance. Ceci d'autant plus que des logiciels libres arrivent à bien se développer pour concurrencer les logiciels payant tel que Windows et Apple. En effet, l'arrivée de Linux sur le marché à complètement changer l'horizon d'évolution de la bulle informatique.

Nécessité de structurer la filière[modifier | modifier le wikicode]

Afin de contribuer à la limitation du gaspillage de matériel informatique, et pour accélérer l’équipement à bas prix des publics en difficulté économique, le Secrétariat d’État chargé de la prospective et du développement de l’économie numérique a organisé le déploiement d’une filière nationale de collecte, de rénovation et de réemploi solidaire de matériel informatique baptisé "Ordi 2.0".

Dans le contexte du volet numérique du Plan de Relance, la construction de cette filière a été pilotée par la Délégation aux Usages de l’Internet (DUI), avec le soutien de l’ensemble des acteurs de la Société de l’Information (collectivités, industriels, monde associatif et société civile).

En effet, les partenariats sont essentiels pour les dons d’anciens ordinateurs, et les approches par la création de réseaux permet d’élargir le nombre de familles bénéficiaires. Il y a donc une cohérence à opérer entre l’État, la Région et les communautés d’agglomération ou urbaine. La mutualisation de leurs soutiens pour assurer en 2010  la conception de ce pôle régional et la mise en place d’ordinateurs solidaires pourrait créer une réelle dynamique.

Quelque chose de primordial se prépare pour structurer cette filière: la mise en place au niveau national du label Ordi 2.0, un service d'ordinateur solidaire qu'il sera possible de retrouver dans toutes les régions de France. Pour cela, un réel travail en amont doit être effectué pour structurer et pérenniser la filière des ordinateurs solidaires. Tout au long de l’année 2010, deux phases menées en concomitance structureront le travail: • Une phase de benchmarking et d’étude, faisant appel aux expertises et aux propositions des différents organismes signataires de la charte Ordinateurs solidaires ou recensés comme acteurs potentiels. • Une phase expérimentale, engagée avec des donateurs, des reconditionneurs, des facilitateurs et formateurs ou accompagnateurs de projets, permettant de montrer la viabilité du dispositif en alimentant les travaux de la phase d’étude.

Afin d'obtenir de bons résultats, plusieurs organismes se sont mis à collaborer. Ce projet est en général porté par une association locale qui vise à aider les populations qui n'ont pas accès aux outils numériques, autant sur leur lieu de travail que chez eux.

Les catégories touchées par ce manque d'accès à la technologie sont celles qui ne disposent d'aucune possibilité de pouvoir s'en sortir. Leur travail étant souvent physique et très peu rémunérer, ces gens n'ont pas l'envie d'essayer ce nouveau média, devenu quasi indispensable de nos jours, car ils ne disposent pas la formation adéquate ni l'argent pour acheter le matériel.

Désireux de mettre à disposition des ordinateurs à des personnes n’ayant pas accès à l’informatique et plus généralement au TIC (Technologies de l'information de communication), les associations de ce genre reconditionnent en général des ordinateurs de collectivités et d’entreprises.


Cadre du projet: le Label ordi 2.0 et la charte Ordi 2.0[modifier | modifier le wikicode]

Cette charte valorise les 3 préoccupations du développement durable (environnementales, économiques et sociales) en prônant :

-Le respect de l’environnement D’après le constat précédent sur l’impact environnemental du matériel informatique, il est nécessaire de prolonger la durée de vie des équipements informatiques pour contribuer à réduire l’empreinte écologique. Les adhérents à l’opération se conformeront donc, notamment, aux dispositions du décret de transposition de la directive DEEE du 20 juillet 2005 et des arrêtés s’y référant.

-La création de nouveaux emplois d’insertion Depuis longtemps, les structures d’insertion par l’économie (exemple : Emmaüs, Envie, Ateliers du Boccage...) se sont spécialisées dans le recyclage des déchets. Elles permettent à un grand nombre de personnes en situation d’exclusion de retrouver un emploi. La directive européenne sur les D3E ouvre de nouvelles perspectives à l’économie sociale et solidaire, en permettant la mise en place de véritables filières de reconditionnement du matériel informatique, potentiellement créatrice de nouveaux emplois.

-La lutte contre la fracture numérique Une partie de la population n’a pas suffisamment accès à la société de l’information. Mais de nombreux centres communautaires (espaces publics numériques, associations, écoles, bibliothèques, centres sociaux, MJC, etc.) permettent la sensibilisation et la formation à l’informatique de ces publics. Ces différents lieux d’initiation sont les principaux demandeurs de matériel informatique revalorisé.


Quelques exemples: objectifs et contexte[modifier | modifier le wikicode]

L’exemple de défi[modifier | modifier le wikicode]

C'est le nom d’une association basée en Pays de Lorient, a été créé en octobre 2007. Depuis différentes associations avec le même but se développe au quatre coins de la France.

Dans le contexte du tout numérique, il est parfois difficile, pour les ménages équipés, d'imaginer qu’il existe un réel fossé numérique au sein de nos sociétés. Pour les membres de Défis, la réduction de cette fracture numérique constitue une mission de service public. Le challenge ? Reformater des ordinateurs destinés à la casse, les équiper de logiciels gratuits, et permettre à des personnes laissées sur le bord du chemin des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et en particulier d’Internet, de s’approprier la technologie et les ouvertures qu’elle génère. Certes l’objectif premier de Défis lors de sa création n’était pas de réduire la masse des DEEE (Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques) mais leur action est aussi une façon de démontrer qu’on peut facilement allier souci de préservation de l’environnement et engagement social. Défis au pluriel car il s’agit non seulement de combler autant que possible le fossé existant, à la fois en termes matériel et de formation, mais aussi de promouvoir le recyclage du matériel informatique et l’accès pour tous aux applications de base d’un ordinateur via la promotion des logiciels libres. Les créateurs de l’association insistent depuis le début de l’aventure sur l’aspect solidaire mais surtout sur le caractère coopératif que doivent revêtir les actions.

Défis, en donnant une seconde vie aux ordinateurs, s'inscrit dans une démarche de développement durable. Elle s'occupe du reconditionnement, de prêt d'ordinateur et de l'accompagnement envers les personnes qui ne savent pas se servir de ces outils. Ce genre d'association prête des ordinateurs aux plus démunis et ainsi contribue à la réduction du fossé numérique. Ils aident aussi certains utilisateurs dans la découverte de l'informatique et des usages de l'internet.

La démarche de ce projet est très simple. Il suffit que des personnes donnent le matériel dont elles ne se servent plus au lieu de le jeter n'importe où et donc où les déchets ne seront pas correctement traités. Ensuite ce matériel est pris en charge par du personnel qualifié pour reconditionner ces vieux ordinateurs. Ils vont donc être nettoyés, puis on va y vérifier ce qui fonctionne encore et changer les pièces qui ne sont plus en état. Ceci dans le but de favoriser l’accès au numérique aux personnes déjà suffisamment isolées du monde.

Cela permettra à certaines personnes de s’insérer plus facilement dans une société de plus en plus numérique. Il va sans dire que certains auront besoin d’être formés pour mieux prendre en mains cet outil.

Type de matériel proposé et recherché, pour l'association Défi:

Évidemment, certains ordinateurs sont plus faciles à reconditionner que d’autres, c’est pourquoi les associations recommandent du matériel (pour ceux qui pensent faire don de leur ordinateur). Actuellement, les modèles d’ordinateurs idéalement recherchés (en prenant en référence les processeurs) sont équipés de : Processeurs : Pentium IV (1,6 Ghz minimum)AMD Athlon 1800+ Mémoire vive (RAM) de 128 ou 256 ou + bien évidement Disque dur de minimum 20 Go Écrans 17″ et 19″, ou de tous types   Pour ce qui est des ordinateurs Apple : l'ensemble de bureau et portables (Macintosh) postérieurs à l’an 2000 
 Pour le petit Matériel qui servira à la création de salles de formation, ils sont à la recherche de hubs 100 ou switchs, routeurs et modems ADSL…
Des cartes graphiques 3D avec 32 Mo de mémoire.

Les  objectifs 2010 d'Ordinateurs Solidaires (association située en Rhône Alpes):[modifier | modifier le wikicode]

De nombreuses villes partenaires de l’agglomération lyonnaise et de la Région Rhône-Alpes sollicitent régulièrement les collectivités lyonnaises pour obtenir du matériel revalorisé. Ce projet entend donc répondre à la fracture numérique sur le plan local et éventuellement dans le cadre de la solidarité internationale. Les cibles sont surtout les particuliers et les associations. Pour arriver à cela, les objectifs sont :

• Finaliser et initier la mise en œuvre de la filière « Ordinateurs Solidaires » à l’échelle de Rhône-Alpes. • Créer le pôle de coordination Ordi 2.0 dans le cadre de l’appel à projet lancé par la DUI . • Concevoir et mettre en œuvre une plateforme web régionale d’échanges en lien avec le site national Ordi 2.0.


-La démarche: Adaptée après les premières rencontres de janvier 2010, la démarche portée par l'association (Ordinateur Solidaires) vise à conduire une étude qui permette de tester en grandeur réelle, sur tous les départements de Rhône-Alpes où les conditions seront réunies, la filière « Ordinateurs Solidaires ». Ceci afin d’en tirer les enseignements pour définir les modalités d’organisation du projet,  son modèle économique et les conditions d’accompagnement des publics bénéficiaires. Ces expérimentations s’appuieront sur un trio d’acteurs volontaires formé au minimum d’un donateur, un re- conditionneur et un porteur de projet d’accompagnement des publics bénéficiaires.

-Les  grandes étapes: • Sélection des porteurs de projet d’accompagnement des publics bénéficiaires • Rencontre et sollicitation des donateurs • Rencontre et sollicitation de réconditionneurs • Lancement de l’expérimentation.


Les problèmes environnementaux lié à l'usage de l'ordinateur[modifier | modifier le wikicode]

La consommation d'énergie dans les différentes phases[modifier | modifier le wikicode]

Quelques chiffres pour démontrer ce qu'il faut pour faire un ordinateur neuf (avec l'écran): 1,5 tonne d'eau, 240 kg d'énergie fossile, 22 kg de produits chimiques...

Pour ne pas parler dans le vent, mieux vaut parfois sortir sa calculette. Voici un calcul qui va vous démontrer que la fabrication d’un ordinateur émet 24 fois plus de CO2 que l’énergie consommée pendant un an d’utilisation. Partant, le geste le plus efficace pour préserver l’environnement est d’utiliser le matériel informatique le plus longtemps possible.

Les ordinateurs sont fabriqués en Chine où l’électricité est produite à partir du charbon. La plupart des sources (Ademe et AIE) conviennent que 1 kWh électrique produit à partir du charbon émet environ 0,980 kg de CO2. Comme il faut 900 kWh d’énergie pour produire un ordinateur (source : EcoInfo / étude EuP - ISSN 1404-191X), les émissions de CO2 résultantes sont d’environ 890 kg de CO2 auxquelles il faut ajouter environ 50 kg pour le transport. Au final, la fabrication de votre ordinateur a émis près d’une tonne (940 kg) de CO2 !

Passons à l’utilisation. Selon l’Ademe, le kWh électrique émet en moyenne en France 90 grammes de CO2. Comme un ordinateur consomme environ 450 kWh d’électricité par an, son utilisation émet 40 kg de CO2 chaque année.

En France, il faut donc utiliser un ordinateur fabriqué en Chine plus de 24 ans pour émettre autant de CO2 que lors de sa fabrication.

Ce n’est pas le cas pour les autres pays de l’OCDE où la moyenne des émissions de CO2 par kWh électrique est plus proche de 550 grammes. Dans ces pays, il suffit d’utiliser l’ordinateur entre 4 et 6 ans pour produire autant de CO2 que lors de sa fabrication.

L’objectif de ce calcul est de vous démontrer que, si elles sont importantes, les économies d’énergie lors de l’utilisation ne doivent pas détourner les utilisateurs de gestes tout aussi essentiels : - utiliser le plus longtemps possible son ordinateur, - favoriser son reconditionnement en fin d’utilisation, - et acheter du matériel d’occasion reconditionné autant que possible.

Malheureusement, toute l’industrie informatique se concentre sur l’arbre qui cache la forêt. Les éditeurs, les fabricants, et les prestataires oublient sciemment l’énergie grise et vous encouragent à vous concentrer sur la phase d’utilisation car elle concentre le plus gros gisement d’économies financières. Ils nous font souvent remarquer d'éviter les veilles... afin de diminuer la consommation d'énergies, alors que la plus grosse déperdition se fait lors de la fabrication.

Pourtant, si vous souhaitez mettre en place une politique vraiment efficace, mieux vaut commencer par utiliser votre matériel le plus longtemps possible, par collecter vos DEEE, et par acheter du matériel d’occasion. Voici une analyse de cycle de vie http://www.eco-info.org/spip.php?article161

Constat sur le recyclage[modifier | modifier le wikicode]

Il est urgent de trouver des méthodes de recyclage des déchets électroniques, en particulier des ordinateurs, qui respectent l’environnement et la santé des personnes. En effet, d’après des projections réalisées par des chercheurs américains, les pays en développement vont devoir faire face à une quantité croissante de déchets électroniques venant de leur propre marché. À l’heure actuelle ces pays recyclent des déchets informatiques qui proviennent principalement des pays riches.

Cependant selon des chercheurs (Eric Williams et ses collègues), la quantité d’ordinateurs jetés à la poubelle sera plus importante dans les pays en développement que dans les pays développés dans six à huit ans. En 2030, il y aurait 400 à 700 millions de vieux PC à recycler dans les pays en développement contre 200 à 300 millions dans les pays riches, toujours d’après les projections des chercheurs, publiées dans la revue Environmental Science and Technology. Ils se sont appuyés sur les données de l’Union internationale des télécommunications (ONU) pour estimer l’évolution de l’usage des ordinateurs selon les pays.

Les ordinateurs usagés connaissent dans certains pays une seconde vie sur le marché de l’occasion. Cependant une bonne partie des déchets informatique est tout simplement exportée vers ces pays en développement pour être recyclée (plus précisément pour que les matières premières de valeur comme le cuivre soient récupérées). Cette activité est plus rentable dans des pays où les salaires sont bas et les contraintes réglementaires légères ou inexistantes, comme en Afrique. Par exemple, de vieux ordinateurs s'entassent dans une déchetterie près d'Accra, au Ghana. Les déchets y sont brûlés pour la récupération des métaux.

Problème: les méthodes utilisées sont mauvaises pour la santé et l’environnement. Les gaines plastiques sont brûlées, de l’acide nitrique et du cyanure sont utilisés pour récupérer les métaux. Des pratiques qui polluent l’air, l’eau et les sols, et mettent en danger la santé des travailleurs exposés et la biodiversité environnante.

Plusieurs pays ont pris des dispositions pour limiter les problèmes liés au recyclage des déchets électroniques. L’Europe a banni l’exportation de certains appareils contenant des produits dangereux ; des pays d’Asie ont banni l’importation de certains déchets. Aux États-Unis, l’interdiction d’exporter les déchets électroniques est discutée. Mais cela s'arrête là pour le moment, mais devrait évoluer d'ici quelques années car la quantité de déchets produits par les pays en développement va augmenter très rapidement. La mise au point rapide de meilleures méthodes de recyclage, avec un coût raisonnable, est nécessaire. Il est donc essentiel de commencer à y réfléchir dès à présent !

Pourtant, afin d'encourager le recyclage de matériel informatique, l'Union européenne a adopté la directive des D3E et entrée en vigueur le 13 aout 2005. Elle oblige les compagnies productrices de matériel informatique ou les collectivités locales, de reprendre un matériel informatique usagé. Tout du moins lorsque le client le demande, car si nous voulons recycler notre vieil ordi, on doit pouvoir l'amener à la mairie ou à un magasin informatique sans problème. Mais dans les faits, cette directive n'est pas vraiment appliquée. Et cela car la directive est peu connue, pour les collectivités et entreprises visées, c'est une perte d'argent. En effet, ça leur prend pas mal de temps, d'espace et d'argent à aménager un espace d'accueil pour le matériel informatique, un réseau de recyclage … Il n'y a donc presque aucun effet en pratique sur le recyclage de matériel informatique des particuliers... Nous pouvons d'ailleurs observer encore beaucoup d'ordinateurs jetés dans les rues.   Ensuite, les grandes compagnies, qui utilisent de véritables parcs informatiques, ne sont pas tenues, par cette directive à encourager le recyclage, car cette directive n'a un effet que sur les collectivités locales et les compagnies productrices de matériel informatique. Cependant les grandes entreprises ont besoin de se débarrasser de leurs vieux ordinateurs, parce qu'ils les renouvellent régulièrement (tous les quatre ans en général). 

Et ce sont en fait des courtiers en informatique qui achètent les ordinateurs usagés, qui posent des problèmes pour le reconditionnement solidaire. Logique, car entre donner gratuitement les ordinateurs à une entreprise de recyclage ou reconditionnement, ou les vendre, beaucoup d'entreprises préfèrent en retirer un bénéfice. Qui plus est ces courtiers viennent eux-mêmes chercher le matériel, alors pourquoi se poser des questions.   Mais que font ces courtiers de ce matériel ensuite ? En fait, ils les revendent dans des pays où le recyclage informatique n'est pas du tout réglementé. Et ou cela leur coute donc moins cher ! De plus, un vieil ordinateur ici, vaut cher au Maroc, et puis à la fin de sa vie, ils peuvent être jetés dans la nature sans souci...

Donc le reconditionnement, c'est encore mieux !![modifier | modifier le wikicode]

On parle beaucoup de recyclage mais pas de reconditionnement alors que c'est LA solution la plus écologique si on regarde le cycle de vie totale. Acheter un ordinateur reconditionné permet d'allonger sa durée de vie (de 2 à 3 ans de nos jours contre 5 à 6 ans il y a une décennie...). De plus, cela permet de faire de la réduction à la source en ne nécessitant pas de matières premières pour faire un ordinateur neuf. Le recyclage éthique (non exporté dans les pays pauvres) est une solution mais le reconditionnement passe avant.

Quelques chiffres pour démontrer ce qu'il faut pour faire un ordinateur neuf (avec l'écran): 1,5 tonne d'eau, 240 kg d'énergie fossile, 22 kg de produits chimiques...

Le pire dans les déchets électroniques ? Les téléphones cellulaires, lecteurs MP3 et autres gadgets d'Apple qui sont des concentrés de métaux lourds et autres. Acheter reconditionné est le meilleur moyen de faire un geste pour l'environnement et de ménager votre porte-monnaie.

Le problème de fond est le sous-développement, la fracture numérique ne fait que refléter des inégalités. Résoudre la « fracture numérique » peut faciliter l'accès à l'information et à l'éducation, et aider à la transformation économique, mais ne peut être le moteur principal d'un développement durable...

bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

http://www.ordinateurs-solidaires.fr/

http://www.defis.info/web/

http://www.afnet.fr/

http://www.dsa-asn.org/

http://www.renaissancenumerique.org/

http://www.villes-internet.net/

http://www.acidd.com/

http://www.ordi2-0.fr/

http://www.ordi2-0.fr/spip.php?rubrique19 (liste de tous les reconditionneurs)

http://www.ecodair.org

http://www.ordinateur-occasion.com

http://www.eco-informatique.com/

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/internet-monde/fracture-numerique.shtml

http://www.crysalis-informatique.fr