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Les débuts

L'origine de la carte postale remonte à 1865 lorsque le Prussien Heinrich Von Stephan en émit l'idée à Karlsruhe, mais c'est en Autriche que fut expédiée en 1869 la première carte postale, suite aux interventions du professeur Emmanuel Hermann auprès de l'administration postale autrichienne. Le succès est immédiat mais certains pays comme l'Angleterre et la France, reprochant son manque de discrétion à un support envoyé sans enveloppe, traînent les pieds.

En France, la première carte postale apparaît en 1870 dans la ville de Strasbourg assiégée par l'armée allemande. Ce n'est toutefois que le 20 décembre 1872 que l'envoi de cartes postales non illustrées est officialisé. Les cartes illustrées font leur apparition en 1889 ; à l'occasion de l'Exposition Universelle, une carte représentant la Tour Eiffel est vendue à 300.000 exemplaires.

Les premières cartes photographiques semblent avoir été commercialisées en France en 1891 par le Marseillais Dominique Piazza. Cependant, jusqu'à la fin du XIXe siècle, les cartes portant des photographies restent rares car les dessins sont beaucoup plus faciles à reproduire. L'idée est en fait beaucoup plus ancienne puisqu'elle a été énoncée en 1851 par le photographe marseillais Louis Rodéro.

Une nouvelle définition est donnée le 20 novembre 1903 par la Poste française, le recto étant divisé en deux parties consacrées à la correspondance et à l'adresse et le verso étant intégralement réservé à l'illustration. Le début du XXe siècle constitue l'âge d'or de la carte postale. En 1920, on en vend en France près de 800.000 exemplaires. Avant la diffusion du téléphone, on les utilise même pour communiquer d'un quartier à l'autre d'une même ville, en particulier pour fixer des rendez-vous.

La carte postale et la photographie

La carte postale a été longtemps l'un des principaux outils de la démocratisation de la photographie. Entre 1900 et 1920, elle est un peu le journal illustré, le cinématographe et la télévision de l'époque. Elle fait l'inventaire des richesses du pays et raconte d'innombrables événements ou anecdotes sur la vie nationale et la vie locale. Les cartes permettent aux historiens, aux ethnologues et aux sociologues de reconstituer la vie et les mentalités de l'époque. Les amateurs d'art, d'architecture et d'archéologie y trouvent aussi leur bonheur. On les recherche donc activement et certaines d'entre elles ont aujourd'hui une très grande valeur.

Malheureusement, à partir des années 1920, le déclin s'amorce. La carte photographique renonce à refléter les mœurs et l'actualité, donc l'éphémère et le transitoire, pour se concentrer sur des vues plus générales et/ou touristiques, sans caractère marqué, et surtout sans information originale à transmettre. Les éditeurs abandonnent les procédés de reproduction de qualité au profit de techniques et de matériaux médiocres.

Yvan Christ écrit en 1968 :

Reporters et observateurs, ces petits maîtres de l'instantané que furent les premiers illustrateurs de cartes postales, se voulaient à l'affût de tout et de rien, qu'ils traduisaient avec une ferveur de néophytes et une inlassable curiosité d'esprit qui, un demi-siècle plus tard, nous frappent d'admiration. Un « réalisme poétique », tel était, bien qu'informulé, leur mot d'ordre.

La carte postale érotique

Dès son origine, la photographie a été utilisée pour la production de nus dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'étaient pas tous artistiques. Ce sont les proches des photographes, ou des modèles habitué(e)s à poser pour des peintres ou des sculpteurs, ou encore des prostituées, qui présentaient leurs charmes et/ou leurs appas devant l'objectif.

La relative permissivité qui régnait au début du XXe siècle a permis le développement de tout un commerce de cartes postales érotiques, que l'on envoyait tout de même discrètement sous plis cachetés. Des photographes comme Jean Agélou ont mis ainsi sur le marché des milliers d'images de nu ou de « charme », -l'expression n'existait pas encore à l'époque. Ces images font aujourd'hui le bonheur des collectionneurs et des amateurs de curiosa (pour les non initiés, les collectionneur et les bibliophiles désignent sous ce terme générique les objets, les œuvres d’art ou les livres relatifs à la sexualité et à l’érotisme).

Statistiques

En 1968, Lourdes vient en tête des envois de cartes (8.000.000), loin devant Royan (800.000), La Baule et Biarritz (600.000), Argelès, Saint-Raphaël et Saint-Malo (400.000).

Une centaine d'éditeurs couvrent le territoire français.

Chaque cliché est tiré à au moins 5.000 exemplaires pour atteindre un minimum de rentabilité. Les vues se périment très vite, surtout celles où l'on voit la vie quotidienne, car la mode change vite, les modèles d'automobiles aussi, de même que les constructions ou les magasins.

(à suivre)

Bibliographie

  • CHRIST, Yvan .- Au temps où la carte postale est muette. In : Photo-Revue, juillet-août 1968, pp. 316-319.


Histoire