« Photographie/Surfaces sensibles/Papiers noir et blanc » : différence entre les versions

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=== Le support ===
=== Le support ===

Les « papiers » photographiques ne sont en fait pas tous des papiers, puisque le support de la future image peut être aussi bien une feuille de matière plastique, une toile, une tôle d'aluminium, etc.


==== Les papiers « barytés » ====
==== Les papiers « barytés » ====


Les papiers dits '''barytés''' sont constitués d'un support classique à base de fibres de cellulose, qui peut exister en différentes épaisseurs. Les plus minces ont la « force » d'un papier ordinaire, ils permettent d'obtenir des photocopies ou des tirages qui peuvent être insérés dans des études, des mémoires ou des thèses avec la même rigidité que les pages « normales ». Les supports plus courants sont de type mince pour les tirages de petit format, épais pour des agrandissements de plus grand format, et l'on a beaucoup utilisé les supports de type cartoline à l'époque où les [[cartes postales]] en noir et blanc étaient constituées de véritables photographies.
Ils se caractérisent par des épaisseurs différentes appropriées aux divers formats d'agrandissement et aux différents usages possibles. Les plus minces ont la « force » d'un papier ordinaire, ils permettent d'obtenir des photocopies ou des tirages qui peuvent être insérés dans des études, des mémoires ou des thèses avec la même « main » que les pages « normales ». Les autres sont dits « minces » ou « épais », ces derniers étant presque toujours choisis pour les formats au-delà de 18 x 24 cm en raison de leur meilleure tenue mécanique.


Avant l'étendage de l'émulsion sensible, les supports fibreux sont généralement recouverts d'un enduit qui les rendra plus lisses et qui donnera plus d'éclat aux blancs des images. Cet enduit est constitué le plus souvent d'un composé chimique extrêmement peu soluble dans l'eau, le sulfate de baryum ; ce produit se présente sous une forme très divisée, avec des grains dont les dimensions sont inférieures au micromètre, on l'introduit dans un liant à base de gélatine ou parfois de caséine, voire de latex. La couche barytée a aussi pour fonction d'isoler la future image d'argent du papier proprement dit, qui peut contenir des impuretés potentiellement nuisibles à la bonne conservation des images.


Après étendage de la couche barytée, les papiers sont brossés ou calandrés de façon à présenter une surface aussi lisse que possible. Toutefois, on a fabriqué des papiers photographiques en cherchant à conserver la texture des fibres, ce qui nécessitait une couche barytée aussi mince que possible.
Après étendage de la couche barytée, les papiers sont brossés ou calandrés de façon à présenter une surface aussi lisse que possible. Toutefois, on a fabriqué des papiers photographiques en cherchant à conserver la texture des fibres, ce qui nécessitait une couche barytée aussi mince que possible.


==== Les papiers plastifiés ====
==== Les papiers plastifiés ====

Ils sont généralement désignés par la référence '''RC''', pour ''resin coated''.

À la différence des papiers barytés classiques, l'émulsion est ici étendue sur une pellicule de matière plastique. Ces papiers ont pour avantage de permettre un traitement très rapide, dans la mesure où seule l'émulsion est imprégnée par les produits chimiques. Le lavage et le séchage deviennent extrêmement rapides ; une fois sèches, les épreuves restent parfaitement planes, ce qui évite une des difficultés qui rebutent souvent les amateurs qui se lancent dans les travaux de laboratoire.


Les papiers RC ont failli faire disparaître tous les autres dans les années 1970, malgré des inconvénients notoires : gamme de gris restreinte par rapport aux papiers classiques, aspect souvent désagréable de toile cirée, conservation plus ou moins aléatoire, etc. Beaucoup de photographes de renom, dont [[Jean Dieuzaide]], ont dénoncé l'acharnement de l'industrie photographique à promouvoir ces papiers qui, certes, lui procuraient plus de profits, mais au détriment de la qualité.
Les papiers RC ont failli faire disparaître tous les autres dans les années 1970, malgré des inconvénients notoires : gamme de gris restreinte par rapport aux papiers classiques, aspect souvent désagréable de toile cirée, conservation plus ou moins aléatoire, etc. Beaucoup de photographes de renom, dont [[Jean Dieuzaide]], ont dénoncé l'acharnement de l'industrie photographique à promouvoir ces papiers qui, certes, lui procuraient plus de profits, mais au détriment de la qualité.


Même si les papiers plastifiés de 2011 sont bien meilleurs que ceux des années 1970, ils restent plus difficiles à traiter du fait de la réaction très rapide de leurs couches sensibles, et moins beaux que les papiers barytés à cause de leur plus faible teneur en argent.
Même si les papiers noir et blanc plastifiés disponibles en 2011 sont bien meilleurs que ceux des années 1970, ils restent plus difficiles à traiter du fait de la réaction très rapide de leurs couches sensibles, et moins beaux que les papiers barytés à cause de leur plus faible teneur en argent.


==== Les toiles photographiques ====
==== Les toiles photographiques ====
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D'autres colorations sont possibles, mais tombées en désuétude. En Allemagne, par exemple, on a longtemps aimé des papiers dotés d'une tonalité verte. La firme [[Leonar]] offrait encore, au cours des années 1960, un riche nuancier dans lequel on pouvait trouver de telles émulsions, très appréciées en Allemagne.
D'autres colorations sont possibles, mais tombées en désuétude. En Allemagne, par exemple, on a longtemps aimé des papiers dotés d'une tonalité verte. La firme [[Leonar]] offrait encore, au cours des années 1960, un riche nuancier dans lequel on pouvait trouver de telles émulsions, très appréciées en Allemagne.

Les émulsions sont généralement recouvertes d'une couche protectrice de gélatine vierge. En effet, les grains de bromure d'argent peuvent être rendus développables non seulement par l'action de la lumière, mais aussi par de nombreuses autres actions physico-chimiques, à commencer par le frottement. Il suffit de plier une feuille de papier photographique, puis de la développer, pour constater le noircissement qui se produit à la pliure.


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Entre les papiers brillants et les papiers mats, on peut trouver toute une gamme de textures semi-mates, toilées, etc.
Entre les papiers brillants et les papiers mats, on peut trouver toute une gamme de textures semi-mates, toilées, etc.


Outre leur aspect superficiel, le rendu des valeurs n'est pas du tout le même pour les divers états de surface, en ce qui concerne la finesse des détails reproductibles et l'étendue de la gamme des gris offerte.
Comme nous l'avons montré dans les généralités sur les papiers photographiques, le rendu des valeurs n'est pas du tout le même pour les divers états de surface, en ce qui concerne la finesse des détails reproductibles et l'étendue de la gamme des gris offerte. Les papiers brillants sont généralement ceux qui restituent le moins mal possible l'étendue des valeurs du sujet.

Les blancs d'un papier brillant renvoient environ 80 % de la lumière qu'ils reçoivent, tandis que les noirs n'en renvoient que 2 % dans les directions autres que celle de la réflexion spéculaire. Les blancs renvoient donc 40 fois plus de lumière que les noirs, ce qui donne un contraste d'image :
:: <math>C_{brillant} = log(40) = 1,6 \,</math>

Comme pour les papiers brillants, les blancs d'un papier mat renvoient aussi pratiquement 80 % de la lumière qu'ils reçoivent, mais les noirs en renvoient beaucoup plus, 10 % ou parfois davantage. Le rapport des luminances des zones claires et des zones sombres chute donc considérablement, n'atteignant guère que 8, le contraste d'image est beaucoup plus faible :
:: <math>C_{mat} = log(8) = 0,9 \,</math>

La comparaison de ces deux valeurs du contraste maximal montre qu'un papier brillant pourra restituer une gamme de valeurs de gris presque deux fois plus étendue que celle d'un papier mat. Il faudra donc préférer systématiquement les surfaces brillantes pour les photographies documentaires et d'une manière général pour toutes celles dont on attend une reproduction aussi précise que possible des détails les plus fins. Les papiers mats au contraire vont tasser les valeurs, ce qui peut être intéressant pour cacher les petits défauts de la peau d'un modèle ou pour accentuer l'effet d'une scène de brume.


Au laboratoire, les papiers mats se comportent, à l'état mouillé, comme s'ils étaient brillants. on ne peut donc juger l'image définitive qu'après séchage, ce qui constitue souvent un piège pour les débutants.
Au laboratoire, les papiers mats se comportent, à l'état mouillé, comme s'ils étaient brillants. on ne peut donc juger l'image définitive qu'après séchage, ce qui constitue souvent un piège pour les débutants.

Version du 12 mars 2011 à 15:57

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Constitution d'un papier photographique noir et blanc

Le support

Les papiers « barytés »

Ils se caractérisent par des épaisseurs différentes appropriées aux divers formats d'agrandissement et aux différents usages possibles. Les plus minces ont la « force » d'un papier ordinaire, ils permettent d'obtenir des photocopies ou des tirages qui peuvent être insérés dans des études, des mémoires ou des thèses avec la même « main » que les pages « normales ». Les autres sont dits « minces » ou « épais », ces derniers étant presque toujours choisis pour les formats au-delà de 18 x 24 cm en raison de leur meilleure tenue mécanique.


Après étendage de la couche barytée, les papiers sont brossés ou calandrés de façon à présenter une surface aussi lisse que possible. Toutefois, on a fabriqué des papiers photographiques en cherchant à conserver la texture des fibres, ce qui nécessitait une couche barytée aussi mince que possible.

Les papiers plastifiés

Les papiers RC ont failli faire disparaître tous les autres dans les années 1970, malgré des inconvénients notoires : gamme de gris restreinte par rapport aux papiers classiques, aspect souvent désagréable de toile cirée, conservation plus ou moins aléatoire, etc. Beaucoup de photographes de renom, dont Jean Dieuzaide, ont dénoncé l'acharnement de l'industrie photographique à promouvoir ces papiers qui, certes, lui procuraient plus de profits, mais au détriment de la qualité.

Même si les papiers noir et blanc plastifiés disponibles en 2011 sont bien meilleurs que ceux des années 1970, ils restent plus difficiles à traiter du fait de la réaction très rapide de leurs couches sensibles, et moins beaux que les papiers barytés à cause de leur plus faible teneur en argent.

Les toiles photographiques

Elles sont réservées aux agrandissements géants, car il est très difficile de manipuler, à l'état humide, des tirages papier de très grande surface.

Les supports métalliques

Les émulsions photographiques peuvent être déposées sur les supports les plus divers. Les photographies tirées sur des plaques d'aluminium ont un aspect très particulier, souvent variable avec l'angle d'observation ; cet aspect n'est pas approprié à tous les types de sujets.

Le caractère rigide des supports métalliques oblige à mettre en œuvre des cuves de traitement d'une surface plus grande que les plaques elles-mêmes, contrairement à ce qui se passe avec les papiers ou avec les toiles qui restent souples et peuvent être traités dans des cuves allongées munies de systèmes d'enroulement et de déroulement.

Ces supports sont toujours beaucoup plus onéreux que les papiers classiques. Pour les photos qui nécessitent des opérations correctrices, des masquages, etc., il est hautement conseillé de faire d'abord des essais sur des surfaces courantes avant de passer à l'agrandissement définitif.

Les émulsions

pochette de papier photographique Leonar Leigrano (années 1960)

Beaucoup de produits sensibles ont été utilisés au fil des temps et même si certains photographes remettent à l'honneur des procédés anciens, pratiquement tous les papiers photographiques actuellement disponibles utilisent des émulsions à base de gélatine et de bromure ou de chlorobromure d'argent.

Selon leur composition chimique, les émulsions actuelles présentent des tonalités plus ou moins bleutées (tons « froids ») ou brunâtres (tons « chauds »). Ces tonalités dépendent aussi dans une large mesure des produits utilisés pour le traitement.

D'autres colorations sont possibles, mais tombées en désuétude. En Allemagne, par exemple, on a longtemps aimé des papiers dotés d'une tonalité verte. La firme Leonar offrait encore, au cours des années 1960, un riche nuancier dans lequel on pouvait trouver de telles émulsions, très appréciées en Allemagne.

L'aspect des surfaces

Couleur du fond

Les papiers de couleur crème ou « chamois », jadis très en vogue, ont de nos jours pratiquement disparu. On préfère maintenant les fonds blancs.

État de surface, contraste et autres aspects pratiques

Entre les papiers brillants et les papiers mats, on peut trouver toute une gamme de textures semi-mates, toilées, etc.

Comme nous l'avons montré dans les généralités sur les papiers photographiques, le rendu des valeurs n'est pas du tout le même pour les divers états de surface, en ce qui concerne la finesse des détails reproductibles et l'étendue de la gamme des gris offerte. Les papiers brillants sont généralement ceux qui restituent le moins mal possible l'étendue des valeurs du sujet.

Au laboratoire, les papiers mats se comportent, à l'état mouillé, comme s'ils étaient brillants. on ne peut donc juger l'image définitive qu'après séchage, ce qui constitue souvent un piège pour les débutants.

L'aspect brillant est obtenu directement à la fabrication pour les papiers plastifiés mais pour les papiers barytés il nécessite une opération de glaçage qui peut se révéler fort délicate et génératrice de défauts quand elle est mal conduite. Si la plupart des papiers anciens se laissaient glacer très facilement, il n'en est pas de même pour les papiers modernes qui sont pour la plupart inaptes à ce traitement.

Bibliographie

  • DUBREUIL, Jean-Pierre .- Savoir choisir son papier d'agrandissement. In : Chasseur d'Images, n° 7, octobre-novembre 1977, pp. 27-29.