« Histoire de France/Triomphe de la royauté — guerres d'Italie » : différence entre les versions

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== Louis XII ==
== Louis XII ==
;Caractère de Louis XII
Le successeur de Charles VIII, si léger dans sa jeunesse, prit à tâche de faire oublier ses infidélités passées. Ceux qui l'avaient combattu sous la régence d'Anne de Beaujeu redoutaient sa vengeance, il les rassura ainsi : « Ce n'est pas au roi de France à venger les injures faites au duc d'Orléans », et il confirma dans ses charges La Trémouille, son vainqueur à Saint-Aubin-du-Cormier, en disant : « S'il bien servi son roi contre moi, il me servira de même contre les ennemis de l'État ».

Louis avait eu pour première femme Jeanne, fille de Louis XI, canonisée sous le nom de sainte Jeanne de Valois ; parvenu au trône, il épousa Anne de Bretagne, veuve de son prédécesseur, et par ce mariage, il s'assura la possession de la Bretagne.
;Guerres d'Italie
Malheureusement, Louis XII, comme son prédécesseur, se laissa gagner par la manie des conquêtes. Il résolut de faire valoir ses droits :
*sur Naples, comme successeur de Charles VIII ;
*sur le Milanais, comme héritier de son aïeule, Valentine Visconti<ref>Valentine Visconti : veuve du duc d'Orléans, assassiné en 1407. La famille des Visconti avait été dépouillée du Milanais par les Sforza dont un membre Ludovic le More occupait le duché.</ref>.

Il conquit d'abord le duché de Milan (1500) ; puis il s'empara d'une partie du royaume de Naples, et céda l'autre à Ferdinand d'Espagne. Mais les Espagnols se jouèrent de la France, et envoyèrent contre les français une puissante armée<ref>Les Espagnols étaient commandés par le célèbre Gonzalve de Cordoue.</ref> qui les défit à Séminara, à Cérignole (1503), et sur les bords du Garigliano, malgré les exploits de La Trémouille, de La Palisse, de Louis d'Ars et surtout de Bayard.
;Traités de Blois
Louis XII, découragé, signa, en 1505, les traités de Blois qui détachaient de la France la Bretagne et la Bourgogne pour les donner en dot à Claude de France, sa fille, fiancée à Charles d'Autriche qui fut plus tard l'empereur Charles-Quint ; ces traités furent annulés par les états généraux de Tours (1506), qui prièrent le roi de marier sa fille à François d'Angoulême, héritier présomptif de la couronne, ce qui eut lieu.
;Ligue de Cambrai
Mais bientôt Louis XII recommença la guerre : il se jeta dans la ligue de Cambrai contre les Vénitiens et les vainquit à la bataille d'Agnadel (1509). C'est dans cette bataille que Louis dit aux soldats qui faiblissaient : « Courage, mes enfants, le roi vous voit ».
;Sainte Ligue
Les Vénitiens vaincus parvinrent à rompre la ligue de Cambrai et à tourner contre les français leurs anciens alliés ; ils formèrent, avec le roi d'Aragon, le pape Jules II, l'empereur d'Allemagne, le roi d'Angleterre et la Suisse une nouvelle alliance connue sous le nom de Sainte Ligue (1511). Louis XII se défendit avec énergie et chargea son neveu Gaston de Foix de diriger la guerre. Il délivra Boulogne, gagna la bataille de Ravenne (1512). Cependant, il tomba percé de coups.
;Revers — Mort de Louis XII
Gaston étant mort, tout fut perdu pour la France. La Trémouille se laissa battre à Novare (1513), Ferdinand s'empara de la Navarre espagnole ; les Suisses pénétrèrent en Bourgogne et assiégèrent Dijon, les Anglais et les Allemands vainquirent l'armée française à Guinegate, véritable déroute connue sous le nom de « Journée des éperons<ref>Journée des éperons : ainsi nommée parce que les chevaliers s'étaient plus servis de leurs éperons pour fuir que de leurs armes pour combattre !</ref> ». Louis XII, entouré d'ennemis, dut signer le traité de Londre (1514), qui consacrait l'abandon du Milanais.
Il mourut quelque temps après (1515).
=== Questionnaire ===
=== Questionnaire ===



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Sommaire
Ce livre est actuellement en travaux. Tant que cet avis n'aura pas disparu, veuillez en considérer le plan et le contenu encore incomplets, temporaires et sujets à caution.
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Chapitre VI
Triomphe de la royauté — guerres d'Italie
Introduction

La féodalité apanagée est ruinée et soumise. Les guerres d'Italie ne rapportent rien, sinon de la gloire.

Louis XI — Charles le Téméraire

La France à l'avènement de Louis XI

Pendant la guerre de Cent ans, de grandes familles féodales s'étaient reformées ; Charles VII lui-même avait eu déjà à lutter contre les puissants ducs de Bretagne, de Bourbon, d'Alençon, d'Armagnac, etc... Son fils, Louis XI, passera tout son règne à les combattre et à les vaincre ; l'un de ses plus grands adversaires sera le duc de Bourgogne.

Caractères de Charles le Téméraire et de Louis XI

Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, homme robuste et de grande taille, ami du luxe et des plaisirs, violent et bilieux, ne connaissait que la force comme moyen de succès. Louis XI, au contraire, était petit et chétif ; mais actif, réfléchi, rusé, impitoyable. Sa maxime était : « Qui ne sait dissimuler ne sait régner ». Toutefois les débuts de son règne ne furent pas heureux ; son impatience d'humilier les grands nobles lui fit commettre des fautes, et il mécontenta tout le monde.

Ligue du bien public

Charles le Téméraire profita de ces mécontentements ; un grand nombre de vassaux, comtes et barons, s'unirent à lui et formèrent la Ligue[1] du bien public (1465). Louis XI livra au Téméraire la bataille indécise de Montlhéry (1465) ; mais, trouvant les coalisés trop nombreux, il résolut de traiter avec eux plutôt que d'exposer de nouveau les destinées du royaume au hasard d'un combat ; il promit tant et si bien, à tous et à chacun, que furent signés les traités de Conflans et de Saint-Maur.

Par le traité de Conflans, il céda les villes de la Somme[2] à Charles le Téméraire ; par celui de Saint-Maur, il donna la Normandie à Charles, duc de Berry, son frère, le titre de connétable au comte de Saint-Pol, des pensions, des terres, des gouvernements aux autre seigneurs. Le peuple fut oublié ; aussi appela-t-il la coalition la Ligue du mal public.

2e coalition

Pour Louix XI, autre chose était de promettre, autre chose de tenir.

Il comble de faveurs quelques seigneurs, flatte les bourgeois de Paris, donne de l'argent au duc de Bretagne, puis il enlève à son frère le gouvernement de la Normandie, moyennant une pension de 60 000 livres. Le duc de Bourgogne forme aussitôt une seconde ligue (1467).

Louis XI à Péronne

Louis XI eut recours à ses moyens familiers : l'intrigue et la ruse. Il offrit lui-même d'aller s'entretenir à Péronne avec son cher et féal cousin. Comme il s'y trouvait, arriva la nouvelle d'une révolte des Liégeois, excitée par des agents français. CHarles entra dans une fureur extrême, il voulait mettre le roi à mort ; ses conseillers s'y opposèrent mais Louis XI se trouva prisonnier dans le château. Pour recouvrer sa liberté, il signa le traité onéreux de Péronne, jura tout ce qu'on lui fit jurer, et fut contraint le suivre le duc au siège de Liège pour assister aux châtiments infligés aux bourgeois. Quand il revint à Paris, il se vengea de tous ceux qu'il soupçonnait de trahison, et fit casser le traité de Péronne par les états généraux réunis à Tours (1468).

3e coalition

Une troisième ligue[3] se forma plus redoutable que les deux autres (1471). Charles le Téméraire rentra en Picardie, massacra les habitants de plusieurs villages et rentra en Picardie, massacra les habitants de plusieurs villages et vint faire le siège de Beauvais. La ville, sans garnison suffisante, fut défendue par les habitants, et le duc fut obligé de lever le siège. Il ne fut pas plus heureux à Rouen et ailleurs ; il finit par signer la trève de Senlis.

Au siège de Beauvais, la tradition veut qu'une jeune fille, Jeanne Laisné ou Fourquet, s'arma d'une petite hache pour repousser un Bourguignon qui sautait de son échelle d'assaut. Enhardies, les femmes de la ville portent poudre et armes aux combattants, jetant elles-mêmes sur les assaillants des pierres ou de l’huile bouillante.

Questionnaire

  1. Quel était l'état de la France en 1461 ?
  2. Qu'est-ce que la Ligue du bien public ? Comment se termina-t-elle ?
  3. Comment Louis XI observa-t-il les traités de Conflans et de Saint-Maur ?
  4. Racontez l'entrevue de Péronne.
  5. Quelle ville fut assiégée par Charles le Téméraire dans la troisième coalition ? Comment fut-elle défendue ?

Louis XI — Sa mort

Questionnaire

Charles VIII

Régence d'Anne de Beaujeu

Louis XI laissait un royaume « bien arrondi » à son fils Charles VII, enfant de treize ans, sans instruction et sans capacité. Les grands nobles essayèrent de reconquérir leur indépendance, mais Anne de Beaujeu, ayant pris la tutelle de son jeune frère, sut les maintenir dans le devoir.

Anne de Beaujeu

Anne de France était mariée à Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu. On la compare à Blanche de Castille. Les deux princesses déployèrent dans le gouvernement du royaume la même habilité. Toutes deux eurent à lutter contre de puissants seigneurs ; toutes deux conclurent des traités importants. À la majorité de Charles VII, Anne se retira des affaires et vécut dans le duché de son époux.

États généraux

En 1484, Anne, pour fortifier son pouvoir attaqué, convoqua les états généraux. Ils se réunirent à Tours et laissèrent à Anne de Beaujeu toute son autorité. Puis ils votèrent les subsides demandés et se séparèrent, non sans avoir émis des doctrines assez hardies au sujet de la souveraineté du peuple.

Guerre folle

Le duc d'Orléans, qui aspirait à la tutelle, s'unit au duc de Bretagne et voulut s'emparer du pouvoir par les armes. Anne de Beaujeu attaqua les révoltés avec décision. Son général, La Trémouille[4], battit Louis d'Orléans à Saint-Aubin-du-Cormier et le fit prisonnier (1488). Après cette défaite, le duc de Bretagne se hâta de signer le traité de Sablé (Sarthe), qui le réconciliait avec le roi.

Charles VIII épouse Anne de Bretagne

Anne de Beaujeu, avant de rentrer dans la vie privée, fit épouser au jeune roi Anne de Bretagne, héritière du duché, et déjà fiancée à Maximilien d'Autriche, veut de Marie la Bourgogne (1491). Ce mariage préparait la réunion de la Bretagne à la France ; mais il avait l'inconvénient d'irriter Maximilien à qui on dut renvoyer Marguerite, sa fille, fiancée au dauphin depuis neuf ans.

Onéreux traités

À partir de ce moment, Charles VIII gouverna par lui-même et rêva de conquérir le royaume de Naples, sur lequel Charles d'Anjou lui avait transmis des droits. Pour exécuter son projet en sécurité, il dut traiter avec ses voisins qui le menaçaient d'une coalition. Par le traité de Senlis, il rendit à Maximilien la dot de Marguerite, l'Artois et la Franche-Comté ; à Etaples, il paya au roi d'Angleterre les arrérages[5] de la pension annuelle promise à Picquigny ; enfin, à Narbonne, il rendit le Roussillon et la Cerdagne à Ferdinand le Catholique (1492).

Expédition en Italie

Ces précautions prises, Charles VIII partit pour l'Italie, divisée alors en plusieurs petits États ennemis les uns des autres. Sa marche fut un triomphe ; il entra à Naples presque sans coup férir (1494). Mais pendant que Charles VIII passait son temps en fêtes et en grands projets, une coalition se préparait contre lui dans le nord de l'Italie. Dès qu'il en eut connaissance, il partit avec 9 000 hommes, trouva la route barrée à Fornoue par 40 000 coalisés, attaqua l'ennemi avec ardeur et força le passage (1495). Cette victoire lui ouvrait la route de France, mais les généraux d'Aubigny et de Montpensier[6] qu'il avait laissés à Naples se laissèrent battre par les Espagnols et la conquête fut perdue.

Bataille de Fornoue

Charles VIII avait rejoint le corps d'armée à la tête duquel il devait combattre. Le roi donna l'ordre de charger, et la bataille commença sur tous les points. Elle fut très chaude, mais dura peu. Lors de cette bataille, le roi avait, à un moment, devancé le gros de sa garde sans regarder si elle le suivait de près : il n'était plus qu'à une centaine de pas de l'armée ennemie ; le marquis de Mantoue, qui le voyait peu accompagné, le chargea à la tête de sa cavalerie. Le roi, serré de près, se défendit jusqu'à ce qu'un gros de troupes royales arriva à son aide et le délivra de tout péril.

Mort de Charles VIII

Charles VIII s'appliquait à bien gouverner son royaume, lorsqu'il mourut prématurément des suites d'un accident, au château d'Amboise. En regardant jouer à la paume le 7 avril 1498, il heurte violemment du front un linteau de pierre sur la montée cavalière du château. Après sa mort, la succession revient à son cousin Louis XII, lequel épouse également sa veuve, Anne de Bretagne. Il est inhumé à la basilique Saint-Denis tandis que son cœur rejoint la Basilique Notre-Dame de Cléry, afin qu'il puisse être près de ses parents, Louis XI et Charlotte de Savoie. Avec lui s'éteignit la branche des Valois directs.

Fait contemporain

L'Amérique est découverte en 1492, par Christophe Colomb.

Questionnaire

  1. Pourquoi Anne de Beaujeu convoqua-t-elle les états généraux ?
  2. Que fit le duc d'Orléans ?
  3. Que savez-vous sur Anne de Bretagne ?
  4. Quels traités passa Charles VIII avec ses voisins ?
  5. Quelle expédition le roi entreprit-il ensuite ? Quelle brillante victoire remporta-t-il ? Que devint sa conquête de Naples ?
  6. Que dit Charles VIII à Fornoue ?
  7. Comment mourut Charles VIII ?

Louis XII

Caractère de Louis XII

Le successeur de Charles VIII, si léger dans sa jeunesse, prit à tâche de faire oublier ses infidélités passées. Ceux qui l'avaient combattu sous la régence d'Anne de Beaujeu redoutaient sa vengeance, il les rassura ainsi : « Ce n'est pas au roi de France à venger les injures faites au duc d'Orléans », et il confirma dans ses charges La Trémouille, son vainqueur à Saint-Aubin-du-Cormier, en disant : « S'il bien servi son roi contre moi, il me servira de même contre les ennemis de l'État ».

Louis avait eu pour première femme Jeanne, fille de Louis XI, canonisée sous le nom de sainte Jeanne de Valois ; parvenu au trône, il épousa Anne de Bretagne, veuve de son prédécesseur, et par ce mariage, il s'assura la possession de la Bretagne.

Guerres d'Italie

Malheureusement, Louis XII, comme son prédécesseur, se laissa gagner par la manie des conquêtes. Il résolut de faire valoir ses droits :

  • sur Naples, comme successeur de Charles VIII ;
  • sur le Milanais, comme héritier de son aïeule, Valentine Visconti[7].

Il conquit d'abord le duché de Milan (1500) ; puis il s'empara d'une partie du royaume de Naples, et céda l'autre à Ferdinand d'Espagne. Mais les Espagnols se jouèrent de la France, et envoyèrent contre les français une puissante armée[8] qui les défit à Séminara, à Cérignole (1503), et sur les bords du Garigliano, malgré les exploits de La Trémouille, de La Palisse, de Louis d'Ars et surtout de Bayard.

Traités de Blois

Louis XII, découragé, signa, en 1505, les traités de Blois qui détachaient de la France la Bretagne et la Bourgogne pour les donner en dot à Claude de France, sa fille, fiancée à Charles d'Autriche qui fut plus tard l'empereur Charles-Quint ; ces traités furent annulés par les états généraux de Tours (1506), qui prièrent le roi de marier sa fille à François d'Angoulême, héritier présomptif de la couronne, ce qui eut lieu.

Ligue de Cambrai

Mais bientôt Louis XII recommença la guerre : il se jeta dans la ligue de Cambrai contre les Vénitiens et les vainquit à la bataille d'Agnadel (1509). C'est dans cette bataille que Louis dit aux soldats qui faiblissaient : « Courage, mes enfants, le roi vous voit ».

Sainte Ligue

Les Vénitiens vaincus parvinrent à rompre la ligue de Cambrai et à tourner contre les français leurs anciens alliés ; ils formèrent, avec le roi d'Aragon, le pape Jules II, l'empereur d'Allemagne, le roi d'Angleterre et la Suisse une nouvelle alliance connue sous le nom de Sainte Ligue (1511). Louis XII se défendit avec énergie et chargea son neveu Gaston de Foix de diriger la guerre. Il délivra Boulogne, gagna la bataille de Ravenne (1512). Cependant, il tomba percé de coups.

Revers — Mort de Louis XII

Gaston étant mort, tout fut perdu pour la France. La Trémouille se laissa battre à Novare (1513), Ferdinand s'empara de la Navarre espagnole ; les Suisses pénétrèrent en Bourgogne et assiégèrent Dijon, les Anglais et les Allemands vainquirent l'armée française à Guinegate, véritable déroute connue sous le nom de « Journée des éperons[9] ». Louis XII, entouré d'ennemis, dut signer le traité de Londre (1514), qui consacrait l'abandon du Milanais. Il mourut quelque temps après (1515).

Questionnaire

François Ier — Fin des guerres d'Italie

Portrait de François Ier

Louis XII laissa le trône à son cousin et gendre François d'Angoulême, arrière petit-fils de Louis d'Orléans, frère de Charles VI. Ce prince, qui avait épousé Claude de France, fille du dernier roi, fut accueilli avec enthousiasme par la noblesse française : c'était en effet un « roi gentilhomme qui montait sur le trône ».

Expédition en Italie

Dès la première année de son règne (1515), François Ier reprit les projets de ses prédécesseurs sur l'Italie. Il franchit les Alpes et écrasa à Marignan l'infanterie suisse, jusque-là réputée la première de l'Europe.

Passage des Alpes

L'Italie attirait François Ier ; mais comment y pénétrer ? Vingt mille Suisses, « ces dompteurs de princes », gardaient solidement les passages des Alpes, au mont Cenis et au mont Genèvre.

Le roi réunit une armée nombreuse, remarquable surtout par une forte artillerie et par les vieux capitaines de Charles VII et de Louis XII[10]. La nécessité leur inspira le projet d'Annibal, le passage des Alpes au défilé de l'Argentière. En six jours il fut effectué. Colonna, général ennemi, averti de l'arrivée des Français, ne voulait pas y croire : « Ont-ils volé par-dessus les montagnes ? » disait-il. Une heure après, Bayard et la Palisse, qui conduisaient l'avant-garde de l'armée, le faisaient prisonnier au milieu de son dîner, avec un butin considérable et mille hommes d'armes.

Bataille de Marignan

Les Suisses se montrèrent intrépides : ils s'avançaient en colonne serrée, armés de leurs longues piques. L'artillerie française ouvrait dans leurs rangs de larges trouées ; chaque coup de canon emportait des files entières mais ils se serraient rapidement et avançaient toujours. Les deux armées furent bientôt mêlées dans une épouvantable lutte qui dura jusqu'à minuit. À ce moment, la lune se coucha et les ténèbres firent suspendre la bataille.

Le lendemain, au point du jour, la lutte recommença encore avec plus d'acharnement. Tout à coup on entendit les cris de « San Marco ! San Marco ![11] ». C'était l'armée vénitienne qui accourait au secours des Français. Vaincus par le nombre, les Suisses se retirèrent en laissant douze mille morts ; les Français en perdirent six mille.

François Ier armé chevalier

Le vainqueur de Marignan voulut être armé chevalier par Bayard. Ce dernier lui donna l'accolade, puis embrassant son épée, le fit chevalier.

Fin des guerres d'Italie

La victoire de Marignan donna le Milanais à François Ier et amena la conclusion de trois traités qui terminèrent les guerres d'Italie proprement dites (1516).

  • le traité de Fribourg ou paix Perpétuelle[12], avec la Suisse, mettait à couvert la frontière française de l'est. Les Suisses s'engageaient à fournir à la France autant de soldats qu'elle pourrait en solder.
  • le Concordat de Bologne, avec le pape Léon X, réglait les affaires ecclésiastiques de France. Il concédait au roi la nomination aux évêchés et aux abbayes, sauf la confirmation du saint-siège.
  • le traité de Noyon, avec l'Espagne, stipulait que Naples resterait à Ferdinand, mais qu'il rendrait la Navarre à la maison d'Albret. Cette dernière clause ne fut pas remplie.

Questionnaire

  1. Quelle expédition entreprit François Ier ?
  2. Racontez le passage des Alpes.
  3. Comment se conduisit François Ier à Marignan ?
  4. Quelle cérémonie eut lieu après la bataille de Marignan ?
  5. Quels traités terminèrent les guerres d'Italie ? Que stipulait chacun de ces traités ?

Questions de récapitulation

Première partie

  1. Quel était le caractère de Louis XI ?
  2. Comment se passa l'entrevue de Péronne ?
  3. Qui était Jeanne Hachette ?
  4. Quelles furent les conditions du traité d'Arras ?
  5. Nommez les rois qui prirent part aux guerres d'Italie.
  6. Quels étaient les droits de chacun ?
  7. Qu'appelle-t-on guerre folle ?
  8. Quel était le caractère de Louis XII ?

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Tableau synoptique des guerres d'Italie

Causes :

  1. Les prétentions de Charles VII sur Naples ;
  2. Celles de Louis XII sur le Milanais et sur Naples ;
  3. L'état d'anarchie dans lequel se trouvait l'Italie.
Guerre Description
1ère guerre
1494-1495
contre Naples
(Charles VIII)
Succès. Charles VII traverse le col du Genèvre, entre à Milan, se dirige sur Rome et Naples où il entre en triomphant. Trivulce chargé de l'arrêter passe de son côté avec 5 000 hommes.
Colation. Une redoutable coalition, où entrent tous les princes du nord de l'Italie, veut lui barrer le chemin. Il bat les coalisés à Fornoue (1495) et rentre en France.
Revers. D'Aubigny et Montpensier perdent le royaume de Naples.
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Notes

  1. Ligue : association de personnes ou de plusieurs États pour se défendre ou attaquer.
  2. Villes de la Somme : Amiens, Montdidier, Péronne, Corbie, Roye, Saint-Quentin.
  3. Au traité de Péronne le roi avait promis la Champagne à son frère, mais il lui donna la Guyenne pour l'éloigner du Téméraire. Ce fut une cause de la troisième coalition.
  4. La Trémouille, né en 1460, fut chargé du commandement des troupes royales pendant la minorité de Charles VIII ; il commanda l'armée à la bataille de Fornoue, occupa le Milanais, se battit à Marignan, et fut tué à la bataille de Pavie (1525).
  5. Arrérages : pension, tribut ou intérêts, qui n'ont pas été payés à l'échéance.
  6. Gilbet de Montpensier : connétable, père du célèbre connétable de Bourbon.
  7. Valentine Visconti : veuve du duc d'Orléans, assassiné en 1407. La famille des Visconti avait été dépouillée du Milanais par les Sforza dont un membre Ludovic le More occupait le duché.
  8. Les Espagnols étaient commandés par le célèbre Gonzalve de Cordoue.
  9. Journée des éperons : ainsi nommée parce que les chevaliers s'étaient plus servis de leurs éperons pour fuir que de leurs armes pour combattre !
  10. >Le connétable de Bourbon, Anne de Montmorency, La Trémouille, La Palisse, Lautrec, Trivulce et Bayard.
  11. San Marco : cri de guerre des Vénitiens. Saint Marc est le patron de Venise.
  12. Paix Perpétuelle : ainsi appelée parce que les Suisses n'ont plus combattu contre la France jusqu'en 1789.