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+ Conquête de l'Algérie
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Les libertés sont garanties. Le catholicisme n'est plus la religion officielle : les Français peuvent choisir la religion de leur choix, c'est la liberté de conscience. Concernant les libertés individuelles, les libertés fondamentales ne sont plus octroyées aux Français, mais considérées comme des droits naturels. De plus, il est possible de se réunir en fondant des associations.
Les libertés sont garanties. Le catholicisme n'est plus la religion officielle : les Français peuvent choisir la religion de leur choix, c'est la liberté de conscience. Concernant les libertés individuelles, les libertés fondamentales ne sont plus octroyées aux Français, mais considérées comme des droits naturels. De plus, il est possible de se réunir en fondant des associations.


== Conquête de l'Algérie ==
L'Algérie, territoire Français jusqu'à l'accord de son indépendance en 1962, fut conquise par Louis-Philippe. Le gouvernement de la Restauration avait légué les ports d'Alger, d'Oran et de Bone ; mais la conquête du pays était à faire. De 1830 à 1834, elle progressa lentement par crainte de mécontenter l'Angleterre ; les Français se limitèrent à occuper quelques villes de la côte et à fortifier les positions acquises. Cette situation changea rapidement sous Louis-Philippe, qui nomma un gouverneur général de l'Algérie en 1834 : Jean-Baptiste Drouet d'Erlon.

En 1836, le maréchal Clauzel dirigea une expédition contre Constantine, ville forte, bâtie sur un rocher, entourée par le Rummel. L'entreprise échoua : le corps d'expédition était insuffisant, et après quelques assauts infructueux, l'armée dut battre en retraite. L'année suivante, le général Damrémont organisa une seconde expédition contre Constantine. Après plusieurs jours de bombardement, Damrémont, décidant de lancer, est tué par un boulet en allant examiner une brèche. Le général Valée lui succède et donne l'attaque. Les zouaves<ref>Zouaves : unités d’infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui dépendait de l’armée de terre française.</ref> de Lamorcière se précipitent les premiers, suivis par le colonel Combes, qui mourra peu après son retour du combat. L'armée s'empara de la place, et par elle de la province de l'est.

La province de l'ouest, celle d'Oran, opposa une plus forte résistance. Un jeune émir<ref>Émir : titre de noblesse musulman.</ref>, Abd el-Kader (عبد القادر بن محي الدين), y prêchait la guerre sainte contre les Français. La lutte contre cet adversaire commença vers 1833 et dura près de 15 ans. Le 6 juin 1836, le général Bugeaud est envoyé en Algérie avec la double mission de combattre Abd el-Kader et de faire la paix avec lui. En 1837, après les échecs cuisants de l'armée Française et notamment celui de la bataille de la Macta le 28 juin 1835 à Mascara contre les forces de l'émir, ce général signe avec Abd el-Kader le traité de Tafna. Les termes du traité demandaient à ce dernier de reconnaître la souveraineté de la France en Afrique du Nord. Cependant, la contrepartie pour les Français était de reconnaître la souveraineté d'Abd el-Kader sur environ 2 tiers de l'Algérie (Sud et Ouest, sauf Oran, Alger et le Constantinois), qu'il tentait alors d'ériger en un état indépendant.

En 1842, le maréchal Bugeaud, devenu gouverneur général s'occupe de coloniser l'Algérie dont il veut faire « une France nouvelle par l'épée et la charrue » ; mais il n'oublie pas l'émir qui est vivement poursuivi dans les montagnes ; le duc d'Aumale le surprend à Taguin (1843) et lui enlève sa smala, c'est-à-dire sa famille, ses trésors, ses troupeaux et les principaux chefs musulmans. Cette smala était comme la capitale ambulante d'Abd el-Kader ; elle comprenait {{formatnum:6000}} tentes et {{formatnum:30000}} personnes. L'émir, acculé à la frontière, se réfugie chez le sultan du Maroc qui lui avait accordé son appui en 1839.

Le sultan du Maroc, Abd-er-Rhaman réunit une armée de {{formatnum:40000}} hommes dont il confie le commandement à son fils. De son côté, le marchéal Bugeaud s'avance à la tête de {{formatnum:10000}} soldats ; il rencontre les soldats Marocains le 14 août 1844 sur les bords de l'Isly et les met en déroute. Ils abandonnèrent leur matériel : tentes richement meublées, des drapeaux, des canons, etc. Pendant ce temps, le prince de Joinville bombardait Tanger et Mogador à l'autre bout du Maroc. Abd-er-Rhaman demanda la paix et s'engagea à expulser Abd-el-Kader, qui soutint la lutte pendant trois ans encore.

Le 21 décembre 1847, les troupes d'Abd el-Kader quittèrent le Maroc, en passant la rivière Kiss, sous la direction de l'émir seul à cheval, et entrèrent en Algérie. Le général Lamoricière, prévenu à temps, envoya sur son passage deux détachements de vingt spahis, en burnous blancs, commandés par les lieutenants Bou-Krauïa et Brahim et se porta sur la frontière ; il y reçut avec Bou-Krauïa des hommes envoyés d'Abd el-Kader, chargés de porter sa demande d'aman (assurance/protection/sauf conduit) pour lui et ceux qui l'accompagnaient. Le général remit aux envoyés son sabre et le cachet du commandant Bazaine, en leur donnant verbalement la promesse de l'aman le plus solennel (il ne pouvait pas écrire). Abd el-Kader renvoya ses deux officiers et le lieutenant Bou-Krauïa avec une lettre dans laquelle il négociait la condition d'être conduit à Alexandrie ou à Saint-Jean-d'Acre. Le général Lamoricière y consentit par écrit.

Le rendez-vous fut fixé le 23 décembre 1847 sous un arbre qui existe toujours (les Français y ont mis une plaque). L’émir fit la prière d’e-Asr à Sidi-Brahim, à 5 km de l’endroit où a été signé l’armistice (Sidi Tahar), puis passa la nuit à Ghazaouet. Le 24 décembre, Abd el-Kader fut reçu par les généraux Lamoricière et Cavaignac et par le colonel Montauban, au marabout de Sidi-Brahim, théâtre de ses victoires. On l'amena ensuite à Nemours (Dgemma-Ghazouat) devant le duc d'Aumale. Le prince ratifia la parole donnée par le général Lamoricière, en exprimant l'espoir que le roi lui donnerait sa sanction. Le gouverneur général annonça à l'émir qu'il le ferait embarquer le lendemain pour Oran, avec sa famille ; l'émir s'y soumit sans émotion et sans répugnance. Avant de quitter le prince, Abd el-Kader lui envoya un cheval de soumission, pour consacrer sa vassalité et sa reddition.

Abd el-Kader fut interné à Pau, puis au château d'Amboise dont Napoléon II lui ouvrit les portes en 1853. L'Algérie était conquise, à l'exception de la grande Kabylie qui ne le sera définitivement que sous Napoléon III. Le gouvernement y fit construire des routes et des chemins de fer pour permettre son exploitation.
== Questions de récapitulation ==
== Questions de récapitulation ==
== Notes ==
== Notes ==

Version du 3 août 2012 à 13:10

Sommaire
Ce livre est actuellement en travaux. Tant que cet avis n'aura pas disparu, veuillez en considérer le plan et le contenu encore incomplets, temporaires et sujets à caution.
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La Monarchie de juillet et les héritages de la Révolution : étude du portrait de Louis Philippe Ier

Portrait de Louis-Philippe Ier par Franz Xaver Winterhalter, 1841.
Portrait de Louis XVI par Antoine-François Callet, 1788.

Des idées, nées sous la révolution de 1789, ont été reprises par la monarchie de juillet. Tout d'abord, on voit que Louis Philippe n'est plus, contrairement à ses prédécesseurs, « roi de France », mais « roi des Français » : le peuple est derrière le roi, la souveraineté populaire a été conservée. De plus, Louis Philippe est habillé en tenue militaire, puisqu'il porte épaulettes, sabre et décorations : ceci renvoie à sa participation à la bataille de Valmy, en 1792, pour repousser les monarchies voisines qui essayent d'envahir la France ; on y voit également le mérite comme critère. Sur les armoiries de la monarchie de juillet apparaît le drapeau aux trois couleurs de la liberté, symbole créé sous la révolution et supprimé pendant la restauration.

Le système politique veut limiter des pouvoirs du roi. Sur les armoiries, au centre se trouve la « charte constitutionnelle de 1830 » a laquelle le roi a prêté serment : le régime politique est une monarchie parlementaire libérale. Le parlement est donc conservé : il est constitué de la Chambre des pairs, réplique française de la « chambre des lords », et de la Chambre des députés. Pour finir, le roi doit être accepté par le parlement et la succession n'est plus héréditaire.

Les libertés sont garanties. Le catholicisme n'est plus la religion officielle : les Français peuvent choisir la religion de leur choix, c'est la liberté de conscience. Concernant les libertés individuelles, les libertés fondamentales ne sont plus octroyées aux Français, mais considérées comme des droits naturels. De plus, il est possible de se réunir en fondant des associations.

Conquête de l'Algérie

L'Algérie, territoire Français jusqu'à l'accord de son indépendance en 1962, fut conquise par Louis-Philippe. Le gouvernement de la Restauration avait légué les ports d'Alger, d'Oran et de Bone ; mais la conquête du pays était à faire. De 1830 à 1834, elle progressa lentement par crainte de mécontenter l'Angleterre ; les Français se limitèrent à occuper quelques villes de la côte et à fortifier les positions acquises. Cette situation changea rapidement sous Louis-Philippe, qui nomma un gouverneur général de l'Algérie en 1834 : Jean-Baptiste Drouet d'Erlon.

En 1836, le maréchal Clauzel dirigea une expédition contre Constantine, ville forte, bâtie sur un rocher, entourée par le Rummel. L'entreprise échoua : le corps d'expédition était insuffisant, et après quelques assauts infructueux, l'armée dut battre en retraite. L'année suivante, le général Damrémont organisa une seconde expédition contre Constantine. Après plusieurs jours de bombardement, Damrémont, décidant de lancer, est tué par un boulet en allant examiner une brèche. Le général Valée lui succède et donne l'attaque. Les zouaves[1] de Lamorcière se précipitent les premiers, suivis par le colonel Combes, qui mourra peu après son retour du combat. L'armée s'empara de la place, et par elle de la province de l'est.

La province de l'ouest, celle d'Oran, opposa une plus forte résistance. Un jeune émir[2], Abd el-Kader (عبد القادر بن محي الدين), y prêchait la guerre sainte contre les Français. La lutte contre cet adversaire commença vers 1833 et dura près de 15 ans. Le 6 juin 1836, le général Bugeaud est envoyé en Algérie avec la double mission de combattre Abd el-Kader et de faire la paix avec lui. En 1837, après les échecs cuisants de l'armée Française et notamment celui de la bataille de la Macta le 28 juin 1835 à Mascara contre les forces de l'émir, ce général signe avec Abd el-Kader le traité de Tafna. Les termes du traité demandaient à ce dernier de reconnaître la souveraineté de la France en Afrique du Nord. Cependant, la contrepartie pour les Français était de reconnaître la souveraineté d'Abd el-Kader sur environ 2 tiers de l'Algérie (Sud et Ouest, sauf Oran, Alger et le Constantinois), qu'il tentait alors d'ériger en un état indépendant.

En 1842, le maréchal Bugeaud, devenu gouverneur général s'occupe de coloniser l'Algérie dont il veut faire « une France nouvelle par l'épée et la charrue » ; mais il n'oublie pas l'émir qui est vivement poursuivi dans les montagnes ; le duc d'Aumale le surprend à Taguin (1843) et lui enlève sa smala, c'est-à-dire sa famille, ses trésors, ses troupeaux et les principaux chefs musulmans. Cette smala était comme la capitale ambulante d'Abd el-Kader ; elle comprenait 6 000 tentes et 30 000 personnes. L'émir, acculé à la frontière, se réfugie chez le sultan du Maroc qui lui avait accordé son appui en 1839.

Le sultan du Maroc, Abd-er-Rhaman réunit une armée de 40 000 hommes dont il confie le commandement à son fils. De son côté, le marchéal Bugeaud s'avance à la tête de 10 000 soldats ; il rencontre les soldats Marocains le 14 août 1844 sur les bords de l'Isly et les met en déroute. Ils abandonnèrent leur matériel : tentes richement meublées, des drapeaux, des canons, etc. Pendant ce temps, le prince de Joinville bombardait Tanger et Mogador à l'autre bout du Maroc. Abd-er-Rhaman demanda la paix et s'engagea à expulser Abd-el-Kader, qui soutint la lutte pendant trois ans encore.

Le 21 décembre 1847, les troupes d'Abd el-Kader quittèrent le Maroc, en passant la rivière Kiss, sous la direction de l'émir seul à cheval, et entrèrent en Algérie. Le général Lamoricière, prévenu à temps, envoya sur son passage deux détachements de vingt spahis, en burnous blancs, commandés par les lieutenants Bou-Krauïa et Brahim et se porta sur la frontière ; il y reçut avec Bou-Krauïa des hommes envoyés d'Abd el-Kader, chargés de porter sa demande d'aman (assurance/protection/sauf conduit) pour lui et ceux qui l'accompagnaient. Le général remit aux envoyés son sabre et le cachet du commandant Bazaine, en leur donnant verbalement la promesse de l'aman le plus solennel (il ne pouvait pas écrire). Abd el-Kader renvoya ses deux officiers et le lieutenant Bou-Krauïa avec une lettre dans laquelle il négociait la condition d'être conduit à Alexandrie ou à Saint-Jean-d'Acre. Le général Lamoricière y consentit par écrit.

Le rendez-vous fut fixé le 23 décembre 1847 sous un arbre qui existe toujours (les Français y ont mis une plaque). L’émir fit la prière d’e-Asr à Sidi-Brahim, à 5 km de l’endroit où a été signé l’armistice (Sidi Tahar), puis passa la nuit à Ghazaouet. Le 24 décembre, Abd el-Kader fut reçu par les généraux Lamoricière et Cavaignac et par le colonel Montauban, au marabout de Sidi-Brahim, théâtre de ses victoires. On l'amena ensuite à Nemours (Dgemma-Ghazouat) devant le duc d'Aumale. Le prince ratifia la parole donnée par le général Lamoricière, en exprimant l'espoir que le roi lui donnerait sa sanction. Le gouverneur général annonça à l'émir qu'il le ferait embarquer le lendemain pour Oran, avec sa famille ; l'émir s'y soumit sans émotion et sans répugnance. Avant de quitter le prince, Abd el-Kader lui envoya un cheval de soumission, pour consacrer sa vassalité et sa reddition.

Abd el-Kader fut interné à Pau, puis au château d'Amboise dont Napoléon II lui ouvrit les portes en 1853. L'Algérie était conquise, à l'exception de la grande Kabylie qui ne le sera définitivement que sous Napoléon III. Le gouvernement y fit construire des routes et des chemins de fer pour permettre son exploitation.

Questions de récapitulation

Notes

  1. Zouaves : unités d’infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui dépendait de l’armée de terre française.
  2. Émir : titre de noblesse musulman.