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'''Exemple de la « Marche turque »'''
'''Exemple de la « Marche turque »'''


[[Fichier:Mozart K331 Sonate piano 11 3emvt debut mainD theme encadre.svg |vignette |center |upright=2.5 |Début du « rondo à la turque » de Mozart, main droite.]]
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[[Fichier:Mozart K331 Sonate piano 11 3emvt debut mainD.midi |vignette |Début de la « Marche turque » de Mozart, main droite.]]
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Version du 12 mai 2021 à 09:56

Table des matièresIndex


3. Mélodie

La mélodie désigne les notes jouées successivement.

Quelques « règles »

Dans une mélodie, les notes sont organisées par des règles. C'est le fait de suivre telles ou telles règles qui fait que l'on reconnaît un style de musique : baroque, romantique, sérielle, klezmer, rock 'n roll…

Il n'y a par ailleurs pas de règle assurant le succès d'une mélodie ; certains compositeurs ont un grand succès mais celui-ci ne peut pas s'expliquer par l'application d'une méthode rigoureuse. Et une mélodie n'est pas forcément écrite pour être plaisante, en particulier si le morceau est écrit pour évoquer quelque chose de désagréable ou douloureux.

Nous pouvons quand même tenter de comprendre pourquoi l'on aime ou l'on n'aime pas une œuvre, au delà de nos goûts particuliers.

En général, on aime une musique quand elle peut se chanter. Parce que l'art, c'est d'abord un partage, quelque chose que l'on peut s'approprier (mais pas que).

Donc qu'est-ce qui fait que quelque chose est chantable ?

Premier élément : des intervalles par trop grands. Les grand sauts aigus-graves ou graves-aigus sont difficiles à maîtriser quand on n'est pas un musicien aguerri. Donc « on » aime bien les petits intervalles mélodiques (disons de la seconde à la quinte).

Deuxième élément : on aime bien quand la mélodie est faite d'un motif qui se répète. C'est aussi la répétition qui rend la poésie agréable : la répétition rythmique (même nombre de pieds dans un vers, scansion) et les rimes (répétition de sonorités).

Troisième élément : on aime bien quand les notes font partie d'une gamme familière, typiquement de 5 à 7 notes. Le choix de la gamme, et en particulier de l'organisation des notes (le mode), est ce qui colore la mélodie : joyeuse ou triste, sinisante ou arabisante etc.

Quatrième élément : on aime bien quand le rythme est régulier, cadencé. La musique, ça se chante mais ça se danse aussi.

Ces règles forment un carcan assez rigide. Si on les respecte, on fera quelque chose d'écoutable par le grand public, pas forcément « génial » mais écoutable. Mais bien sûr, l'art c'est la liberté de création non ? Donc il faut aussi savoir sortir de ce carcan. Cela rend la musique vivante, originale.

Certains compositeurs s'attachent à utiliser de nouvelles règles voire à introduire le hasard ; c'est le cas de la musique savante contemporaine dite « atonale ».

Exemple de la « Marche turque »

Début de la « Marche turque » de Mozart, main droite.
Début de la « Marche turque » de Mozart, main droite.

Prenons par exemple le début de « la Marche turque » (ou « rondo à la turque ») de Mozart (Allegretto de la sonate pour piano no11). Pour le thème à la main droite, nous avons un motif, une « cellule » (encadrée ci-dessus) composée de quatre double-croches en mouvement conjoint suivies d'une croche une tierce au dessus (les intervalles sont faibles, premier élément). Cette cellule est répétée (deuxième élément) de manière régulière (quatrième élément), parfois partiellement (encadré pointillé).

En revanche, le troisième élément « font partie d'une gamme familière » n'est pas respecté : en musique tonale (dans laquelle s'inscrit Mozart), il n'y a pas de gamme avec un sol et un dièses mais avec un fa et un do bécarres. Ces altérations accidentelles permettent de respecter la succession d'intervalles « seconde majeure descendante — seconde mineure descendante — seconde mineure ascendante » (que l'on peut noter –2M, –2m, +2m), ce motif étant transposé en commençant aux notes si, . La dernière tierce du motif est parfois mineure (lorsque le motif part du si), parfois majeure (lorsqu'il part du ) ; on peut considérer que le premier motif est en tonalité de la mineur, puis en do majeur. En revanche, lorsque le motif commence par un fa, il ne comporte que des secondes mineures (–2m, –2m, +2m), il s'agit de la gamme chromatique.

De manière plus synthétique, on peut considérer que cette partie utilise la gamme de la mineur harmonique (la succession -do-si-do-mi s'inscrivant dans cette gamme) à l'exception d'un passage en gamme chromatique.

Mouvement mélodique

Le terme « mouvement » désigne la manière dont deux notes se suivent. Le mouvement peut être :

  • conjoint, lorsque les notes sont des degrés voisins (distantes d'une seconde mineure ou majeure), ou disjoint lorsque l'intervalle est lus grand ;
  • ascendant lorsque l'on va vers une note plus aiguë, descendant lorsque l'on va vers une note lus grave.

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