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PHOTOGRAPHIE


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Netteté des images photographiques


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Ce terme a fait son apparition dans le langage photographique occidental (un peu snob) vers la fin des années 1990. Il fait référence au mot japonais boke, qui signifie tout simplement flou et désigne plus particulièrement l'aspect que prennent les images des objets qui ne se trouvent pas dans le plan de mise au point. Le flou, volontaire ou non, peut contribuer à mettre le sujet principal en valeur s'il a pour effet d'atténuer l'impact visuel des détails susceptibles de perturber la vision. La question n'est pas anodine car l'aspect des zones floues varie beaucoup selon l'objectif utilisé et devient parfois franchement désagréable.

La forme de l'image d'un point lumineux formée hors du plan de mise au point reproduit toujours celle du diaphragme par lequel les rayons lumineux pénètrent dans l'appareil. Pour comprendre simplement comment les choses se passent, nous pouvons imaginer un objectif muni d'un diaphragme carré et qui focalise en un point P les rayons lumineux issus d'un point de la scène photographiée. Après avoir traversé l'ouverture, le faisceau lumineux a la forme d'une pyramide dont le diaphragme constitue la base carrée. Si la surface sensible est située au niveau de P, elle reçoit tous les rayons en ce point et l'image est lumineuse et nette. Si la surface sensible est située en avant ou en arrière de P, elle ne reçoit plus une image mais une tache carrée plus ou moins grande. Cette tache présente des bords nets, elle est à peu près uniformément éclairée et sa luminosité varie selon la loi de Bouguer, c'est-à-dire qu'elle est inversement proportionnelle à sa surface et donc au carré de sa distance avec P.

Les « diaphragmes à vanne » de certains objectifs utilisés autrefois en photogravure permettaient justement d'obtenir des ouvertures carrées ou rectangulaires optimisant l'effet des trames optiques. Avec un diaphragme à cinq lamelles, les rayons forment un cône dont le sommet est le point de convergence et dont la base est un pentagone curviligne. Avec les objectifs catadioptriques, la lumière passe par un espace annulaire et les taches sont elles aussi en forme d'anneau. Ces deux formes très différentes sont bien visibles sur les images ci-dessous :

taches pentagonales formées sur une photographie faite à l'aide d'un diaphragme à 5 lamelles (agrandir !)
détail des taches formées par un objectif catadioptrique

Il y a ici un paradoxe : lorsqu'elle se forme hors de la surface du récepteur, l'image d'une source lumineuse ponctuelle prend la forme d'une figure géométrique dont les bords sont nets et pourtant cela donne, dans la plupart des cas, une image floue ... Raisonnons sur un sujet qui se trouve hors du plan de mise au point :

  • si ce sujet ne comporte aucune source lumineuse à la fois intense et de faible étendue, alors l'infinité des points qui le composent donnent une infinité d'images à bords nets, peu lumineuses et très légèrement décalées les unes par rapport aux autres. Ces images nettes fusionnent pour former, toutes ensemble, une zone floue sur la photographie.
  • si ce sujet comporte des sources lumineuses à la fois intenses, de très faible étendue et bien distinctes les unes des autres, alors les images de ces sources donnent des taches à bords nets et bien visibles puisqu'elles ressortent en tant que telles sur un fond sombre. Comme l'œil va tout droit vers les zones claires, ces taches perturbent forcément la vision, surtout si elles ont une forme inhabituelle comme les anneaux formés derrière les objectifs à miroir.
  • dans les cas intermédiaires on a une combinaison de zones floues bien dégradées avec d'autres plus ou moins nettes selon la luminosité et l'étendue des éléments du sujet ; c'est là que les pires problèmes peuvent apparaître ...


mauvais meilleur

Derrière ces branches de Forsythia apparaissent des taches très gênantes dues à l'utilisation d'un téléobjectif à miroir.

Dans des conditions voisines et avec un téléobjectif classique, les taches sont arrondies et bien moins perturbantes.

Les premiers plans flous sont rarement recommandés mais ici le téléobjectif catadioptrique déstructure les zones claires.

Avec un objectif classique les taches rondes ont un centre lumineux et le flou, bien que très gênant, est « moins pire ».

La mise au point a été parfaitement réalisée sur ce héron mais l'usage d'un objectif catadioptrique et la présence de zones relativement brillantes dans l'environnement rendent l'aspect des berges du plan d'eau particulièrement dérangeant (cliquer sur l'image pour l'agrandir !). De plus, l'ouverture étant fixe, on ne peut pas compter sur l'ouverture du diaphragme pour modifier la profondeur de champ.

Les conditions étaient bien meilleures pour cette photo de Flamant rose. Évidemment le cadrage est fort différent mais surtout les plans ne sont pas étagés de façon continue, le sujet se trouve loin du décor et celui-ci ne comporte pas de zones lumineuses assez intenses pour former des taches claires. C'est une idée à retenir aussi pour les portraits.


Il résulte apparemment de tout ceci que la meilleure forme du diaphragme, pour la photographie générale au moins, est le cercle. Comme toujours les choses sont moins simples qu'il y paraît : selon leur formule optique, les objectifs donnent des taches circulaires plus lumineuses sur les bords qu'au centre, ou inversement, et donc des fonds flous plus ou moins agréables à l'œil ...


Netteté des images photographiques