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== Dorure à la feuille ==
== Dorure à la feuille ==


La dorure à la feuille, la plus ancienne, est toujours pratiquée, notamment pour des supports en [[bas-relief]] supportant mal d'autres procédés, comme le bois (encadrements de miroirs ou tableaux), le fer forgé, les plaques commémoratives, etc. Mais aussi des [[toiture]]s ([[Hôtel des Invalides|Dôme des Invalides]]), des [[sculpture]]s et autres décors ([[Opéra Garnier]]) à [[Paris]].
La dorure à la feuille, la plus ancienne, est toujours pratiquée, notamment pour des supports en [[bas-relief]] supportant mal d'autres procédés, comme le bois ([[encadrement (art)|encadrement]]s de miroirs ou tableaux), le fer forgé, les plaques commémoratives, etc. Mais aussi des [[toiture]]s ([[Hôtel des Invalides|Dôme des Invalides]]), des [[sculpture]]s et autres décors ([[Opéra Garnier]]) à [[Paris]].


L'or étant un métal très ductile, il est possible par martelage d'obtenir des feuilles très minces (quelques micromètres) et plastiques sans casser le fil du métal. Ces feuilles d'or sont alors posées à l'aide d'un pinceau sur le support préparé, parfois à l'aide de blanc d'œuf pour assurer l'adhésion. Un lustrage assure l'aspect final.
L'or étant un métal très ductile, il est possible par martelage d'obtenir des feuilles très minces (quelques micromètres) et plastiques sans casser le fil du métal. Ces feuilles d'or sont alors posées à l'aide d'un pinceau sur le support préparé, parfois à l'aide de blanc d'œuf pour assurer l'adhésion. Un lustrage assure l'aspect final.

Version du 2 août 2007 à 15:45

Depuis l'Antiquité, et notamment les Égyptiens, il a été d'usage de rehausser les objets d'art, de culte, ou précieux, en les recouvrant d'or. Ce métal, le seul à l'époque à avoir la particularité de ne pas s'oxyder, était symbole d'immortalité, et donc du divin.

On trouve ainsi des statuettes de bois, des objets en métal, en pierre, dont la surface totale ou partielle a fait l'objet d'un recouvrement, à l'aide d'une feuille d'or très mince, afin de ne pas boucher les détails du support.

Cette pratique a évolué au cours des siècles, et on dore encore aujourd'hui beaucoup d'objets. Au fil du temps, on a vu apparaître deux autres procédés de dorure.

Dorure à la feuille

La dorure à la feuille, la plus ancienne, est toujours pratiquée, notamment pour des supports en bas-relief supportant mal d'autres procédés, comme le bois (encadrements de miroirs ou tableaux), le fer forgé, les plaques commémoratives, etc. Mais aussi des toitures (Dôme des Invalides), des sculptures et autres décors (Opéra Garnier) à Paris.

L'or étant un métal très ductile, il est possible par martelage d'obtenir des feuilles très minces (quelques micromètres) et plastiques sans casser le fil du métal. Ces feuilles d'or sont alors posées à l'aide d'un pinceau sur le support préparé, parfois à l'aide de blanc d'œuf pour assurer l'adhésion. Un lustrage assure l'aspect final.

Les Techniques de dorure ont évolué au cours des siècles suivant les périodes.

  • La dorure à l'eau (à la détrempe)

Ce procédé utilisé sur du bois sculpté nécessite une vingtaine d'opérations successives et permet d'obtenir une finesse et un détail mis en valeur par le brunissage.

  • La dorure à la mixtion (à l'huile)

La dorure à l'eau sur les parties brunies, et la dorure à l'huile sur les parties mates. L'association des deux techniques offre une meilleure mise en volume des profils sur lesquels les ornements sont moulés.

Dorure au mercure

Ce procédé consiste à appliquer sur le support parfaitement décapé aux acides un amalgame liquide, l'or ayant la particularité de se dissoudre dans le mercure. On chauffe ensuite l'objet, ce qui a pour effet de sublimer le mercure qui s'évapore, laissant l'or seul au fond des moindres détails du support.

Ce procédé donne une dorure très solide et durable, mais ne peut s'appliquer qu'à des objets de petite taille pour des raisons de manipulation, et supportant l'épreuve du feu. Il s'agit le plus souvent de bronzes d'art ou d'ameublement, ou d'autres métaux.

La dorure appliquée, on termine la surface par un brunissage, qui consiste à écraser la couche d'or dans les pores du support, à l'aide d'un outil appelé brunissoir constitué d'une pierre dure emmanchée: hématite, agate .

Une finition peut être réalisée grâce à diverses recettes afin de modifier le ton de la dorure.

C'est un procédé qui donne une dorure de grande qualité, durable, qui a été appliqué à la plupart des sculptures en bronze doré depuis la Renaissance. Il est aujourd'hui quasi-abandonné, car sa mise en œuvre dégage des vapeurs de mercure très toxiques et dommageables pour l'artisan et l'environnement.

Dorure galvanique

C'est le procédé technologiquement le plus récent. Il utilise la découverte de Galvani, qui consiste à plonger deux électrodes métalliques dans un bain de sel, formant pile électrique. Mais si on fait passer du courant, on provoque le déplacement de molécules métalliques d'une électrode vers l'autre, de l'anode vers la cathode. Ce procédé s'appelle galvanisation.

L'objet, préalablement rendu conducteur à l'aide de plombagine (poussière de plomb) s'il ne l'était pas, est immergé dans un bain conducteur, et sert de cathode. L'anode est constituée d'inox ou de platine.

Ce procédé a été maîtrisé au XIXe siècle par l'orfèvre Christofle, dont la réputation est due à la dorure de l'immense statue, fort connue, qui couronne Notre-Dame de la Garde à Marseille, réalisée sous Napoléon III.

Ce procédé est actuellement le plus répandu, à l'échelle industrielle, notamment en électronique. Il permet une dorure régulière, dont on maîtrise l'épaisseur. En ce qui concerne les bronzes d'art, il a l'inconvénient de se ternir un peu, et d'avoir un éclat métallique un peu froid, pas toujours heureux, le plus souvent mat.

Dorure sur bois (les étapes)

Il existe deux techniques principales de dorure: la dorure à l'eau et la dorure à la mixtion. On peut appliquer des feuilles d'or, d'argent, de cuivre, de palladium, etc. La dorure à l'eau ou à la détrempe est le procédé traditionnellement utilisé sur le bois.

1. Dégraisser et poncer le bois.

2. Apprêter : apppliquer une dizaine de couches d'apprêts. Ils sont constitués de colle de peau de lapin et de blanc de meudon. Les derniers blancs sont lissés puis adoucis.

3. Le ponçage : avec de la prelle ou de papier de verre très fin, pour rendre les apprêts parfaitement lisses.

4. La reparure : étape comparable à la ciselure en orfèvrerie. À l'aide de fers à reparer le doreur fait ressortir les ornements, les arrêtes arrondies sous les couches d'apprêts, il affine la sculpture fait naitre des jeux d'ombre et de lumière. C'est une étape qui nécessite une parfaite connaissance des styles.

5. Le jaunissage : application de jaune d'encollage (ocre jaune et colle de peau de lapin diluée).

6. Assietter : L'assiette appelée aussi le bol d'Arménie, facilite le brunissage de l'or. C'est une argile composée de terre et d'oxyde de fer qui lui donnent une coloration sanguine orangée.

7. Le chiennage : Une fois la pose de l’assiette terminée, le doreur polit la surface assiettée afin que des petits grains restant ne rayent les feuilles d’or. Cette opération facilite également le brunissage.

8. La pose : L’application de la feuille d’or est très délicate, en effet vu leur fragilité elles ne peuvent être touchées a la main, elles sont posées en vrac sur un coussin, pour les déplacer le doreur utilise donc le plat d un couteau a dorer pour les positionner l une après l autre sur l avant du coussin, puis souffle dessus pour les aplatir, c’est le jonflage.

9. Lebrunissage : Une fois le support sec, le doreur procède alors au brunissage. Cette étape consiste en l'écrasement le l'or avec une pierre d'agate pour le rendre brillant. Elle permet un contraste avec les parties restées mates.

10. Le ramendage : Au cours du ramendage, sur certaines partie l’or adhère mal et se détache. Le doreur comble donc chaque espace laissé vide à l’aide de petits morceaux de feuilles.

11. Le matage : A présent il s’agit d’une étape de protection et de conservation, on applique de la colle de peau de lapin très diluée pour gainer l'or et le protèger.

11. la patine : C’est la finition, chaque patine étant unique elle aide à retrouver l’authenticité du produit, pour cela le doreur ajoute des larvis colorés ou encore reproduit l’usure du temps au moyen de craquelures, salissures etc.

Liens externes

Le Wiktionnaire possède une entrée pour « Dorure sur bois ».

  • http://www.doreur.fr/ Site d'un artisan vous expliquant sa passion, son travail. Vous pourrez decouvrir au fil de son site, les étapes de la dorure, les outils utilisés, son histoire, mais également des galeries d'image et un catalogue en ligne !
  • http://www.gripari.fr/ Site d'un doreur amateur, indépendant de tout fournisseur. Détail des techniques utilisées, exemple par l'image.
  • http://www.bellino.fr/ Dorure sur bronzes et orfèvrerie. Compléments d'information et nombreuses photos sur le site. Exemples de restaurations.