« Histoire de France/Triomphe de la royauté — guerres d'Italie » : différence entre les versions

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Louis XII laissa le trône à son cousin et gendre François d'Angoulême, arrière petit-fils de Louis d'Orléans, frère de Charles VI. Ce prince, qui avait épousé Claude de France, fille du dernier roi, fut accueilli avec enthousiasme par la noblesse française : c'était en effet un « roi gentilhomme qui montait sur le trône ».
Louis XII laissa le trône à son cousin et gendre François d'Angoulême, arrière petit-fils de Louis d'Orléans, frère de Charles VI. Ce prince, qui avait épousé Claude de France, fille du dernier roi, fut accueilli avec enthousiasme par la noblesse française : c'était en effet un « roi gentilhomme qui montait sur le trône ».
;Expédition en Italie
;Expédition en Italie
Dès la première année de son règne (1515), François I{{er}} reprit les projets de ses prédecesseurs sur l'Italie. Il franchit les Alpes et écrasa à Marignan l'infanterie suisse, jusque-là réputée la première de l'Europe.
Dès la première année de son règne (1515), François I{{er}} reprit les projets de ses prédécesseurs sur l'Italie. Il franchit les Alpes et écrasa à Marignan l'infanterie suisse, jusque-là réputée la première de l'Europe.
;Passage des Alpes
;Passage des Alpes
L'Italie attirait François I{{er}} ; mais comment y pénétrer ? Vingt mille Suisses, « ces dompteurs de princes », gardaient solidement les passages des Alpes, au mont Cenis et au mont Genèvre.
L'Italie attirait François I{{er}} ; mais comment y pénétrer ? Vingt mille Suisses, « ces dompteurs de princes », gardaient solidement les passages des Alpes, au mont Cenis et au mont Genèvre.
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Les Suisses se montrèrent intrépides : ils s'avançaient en colonne serrée, armés de leurs longues piques. L'artillerie française ouvrait dans leurs rangs de larges trouées ; chaque coup de canon emportait des files entières mais ils se serraient rapidement et avançaient toujours. Les deux armées furent bientôt mêlées dans une épouvantable lutte qui dura jusqu'à minuit. À ce moment, la lune se coucha et les ténèbres firent suspendre la bataille.
Les Suisses se montrèrent intrépides : ils s'avançaient en colonne serrée, armés de leurs longues piques. L'artillerie française ouvrait dans leurs rangs de larges trouées ; chaque coup de canon emportait des files entières mais ils se serraient rapidement et avançaient toujours. Les deux armées furent bientôt mêlées dans une épouvantable lutte qui dura jusqu'à minuit. À ce moment, la lune se coucha et les ténèbres firent suspendre la bataille.


Le lendemain, au point du jour, la lutte recommença encore avec plus d'acharnement. Tout à coup on entendit les cris de « San Marco ! San Marco !<ref>San Marco : cri de guerre des Vénitions. Saint Marc est le patron de Venise.</ref> ». C'était l'armée vénitienne qui accourait au secours des Français. Vaincus par le nombre, les Suisses se retirèrent en laissant douze mille morts ; les Français en perdirent six mille.
Le lendemain, au point du jour, la lutte recommença encore avec plus d'acharnement. Tout à coup on entendit les cris de « San Marco ! San Marco !<ref>San Marco : cri de guerre des Vénitiens. Saint Marc est le patron de Venise.</ref> ». C'était l'armée vénitienne qui accourait au secours des Français. Vaincus par le nombre, les Suisses se retirèrent en laissant douze mille morts ; les Français en perdirent six mille.
;François I{{er}} armé chevalier
;François I{{er}} armé chevalier
Le vainqueur de Marignan voulut être armé chevalier par Bayard. Ce dernier lui donna l'accolade, puis embrassant son épée, le fit chevalier.
Le vainqueur de Marignan voulut être armé chevalier par Bayard. Ce dernier lui donna l'accolade, puis embrassant son épée, le fit chevalier.
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*le traité de Noyon, avec l'Espagne, stipulait que Naples resterait à Ferdinand, mais qu'il rendrait la Navarre à la maison d'Albret. Cette dernière clause ne fut pas remplie.
*le traité de Noyon, avec l'Espagne, stipulait que Naples resterait à Ferdinand, mais qu'il rendrait la Navarre à la maison d'Albret. Cette dernière clause ne fut pas remplie.
=== Questionnaire ===
=== Questionnaire ===
#Quelle expédition entreprit François I{{er}} ?
#Racontez le passage des Alpes.
#Comment se conduisit François I{{er}} à Marignan ?
#Quelle cérémonie eut lieu après la bataille de Marignan ?
#Quels traités terminèrent les guerres d'Italie ? Que stipulait chacun de ces traités ?


== Questions de récapitulation ==
== Questions de récapitulation ==

Version du 13 mai 2011 à 22:22

Sommaire
Ce livre est actuellement en travaux. Tant que cet avis n'aura pas disparu, veuillez en considérer le plan et le contenu encore incomplets, temporaires et sujets à caution.
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Chapitre VI
Triomphe de la royauté — guerres d'Italie
Introduction

La féodalité apanagée est ruinée et soumise. Les guerres d'Italie ne rapportent rien, sinon de la gloire.

Louis XI — Charles le Téméraire

La France à l'avènement de Louis XI

Pendant la guerre de Cent ans, de grandes familles féodales s'étaient reformées ; Charles VII lui-même avait eu déjà à lutter contre les puissants ducs de Bretagne, de Bourbon, d'Alençon, d'Armagnac, etc... Son fils, Louis XI, passera tout son règne à les combattre et à les vaincre ; l'un de ses plus grands adversaires sera le duc de Bourgogne.

Caractères de Charles le Téméraire et de Louis XI

Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, homme robuste et de grande taille, ami du luxe et des plaisirs, violent et bilieux, ne connaissait que la force comme moyen de succès. Louis XI, au contraire, était petit et chétif ; mais actif, réfléchi, rusé, impitoyable. Sa maxime était : « Qui ne sait dissimuler ne sait régner ». Toutefois les débuts de son règne ne furent pas heureux ; son impatience d'humilier les grands nobles lui fit commettre des fautes, et il mécontenta tout le monde.

Ligue du bien public

Charles le Téméraire profita de ces mécontentements ; un grand nombre de vassaux, comtes et barons, s'unirent à lui et formèrent la Ligue[1] du bien public (1465). Louis XI livra au Téméraire la bataille indécise de Montlhéry (1465) ; mais, trouvant les coalisés trop nombreux, il résolut de traiter avec eux plutôt que d'exposer de nouveau les destinées du royaume au hasard d'un combat ; il promit tant et si bien, à tous et à chacun, que furent signés les traités de Conflans et de Saint-Maur.

Par le traité de Conflans, il céda les villes de la Somme[2] à Charles le Téméraire ; par celui de Saint-Maur, il donna la Normandie à Charles, duc de Berry, son frère, le titre de connétable au comte de Saint-Pol, des pensions, des terres, des gouvernements aux autre seigneurs. Le peuple fut oublié ; aussi appela-t-il la coalition la Ligue du mal public.

2e coalition

Pour Louix XI, autre chose était de promettre, autre chose de tenir.

Il comble de faveurs quelques seigneurs, flatte les bourgeois de Paris, donne de l'argent au duc de Bretagne, puis il enlève à son frère le gouvernement de la Normandie, moyennant une pension de 60 000 livres. Le duc de Bourgogne forme aussitôt une seconde ligue (1467).

Louis XI à Péronne

Louis XI eut recours à ses moyens familiers : l'intrigue et la ruse. Il offrit lui-même d'aller s'entretenir à Péronne avec son cher et féal cousin. Comme il s'y trouvait, arriva la nouvelle d'une révolte des Liégeois, excitée par des agents français. CHarles entra dans une fureur extrême, il voulait mettre le roi à mort ; ses conseillers s'y opposèrent mais Louis XI se trouva prisonnier dans le château. Pour recouvrer sa liberté, il signa le traité onéreux de Péronne, jura tout ce qu'on lui fit jurer, et fut contraint le suivre le duc au siège de Liège pour assister aux châtiments infligés aux bourgeois. Quand il revint à Paris, il se vengea de tous ceux qu'il soupçonnait de trahison, et fit casser le traité de Péronne par les états généraux réunis à Tours (1468).

3e coalition

Une troisième ligue[3] se forma plus redoutable que les deux autres (1471). Charles le Téméraire rentra en Picardie, massacra les habitants de plusieurs villages et rentra en Picardie, massacra les habitants de plusieurs villages et vint faire le siège de Beauvais. La ville, sans garnison suffisante, fut défendue par les habitants, et le duc fut obligé de lever le siège. Il ne fut pas plus heureux à Rouen et ailleurs ; il finit par signer la trève de Senlis.

Au siège de Beauvais, la tradition veut qu'une jeune fille, Jeanne Laisné ou Fourquet, s'arma d'une petite hache pour repousser un Bourguignon qui sautait de son échelle d'assaut. Enhardies, les femmes de la ville portent poudre et armes aux combattants, jetant elles-mêmes sur les assaillants des pierres ou de l’huile bouillante.

Questionnaire

  1. Quel était l'état de la France en 1461 ?
  2. Qu'est-ce que la Ligue du bien public ? Comment se termina-t-elle ?
  3. Comment Louis XI observa-t-il les traités de Conflans et de Saint-Maur ?
  4. Racontez l'entrevue de Péronne.
  5. Quelle ville fut assiégée par Charles le Téméraire dans la troisième coalition ? Comment fut-elle défendue ?

Louis XI — Sa mort

Questionnaire

Charles VIII

Questionnaire

Louis XII

Questionnaire

François Ier — Fin des guerres d'Italie

Portrait de François Ier

Louis XII laissa le trône à son cousin et gendre François d'Angoulême, arrière petit-fils de Louis d'Orléans, frère de Charles VI. Ce prince, qui avait épousé Claude de France, fille du dernier roi, fut accueilli avec enthousiasme par la noblesse française : c'était en effet un « roi gentilhomme qui montait sur le trône ».

Expédition en Italie

Dès la première année de son règne (1515), François Ier reprit les projets de ses prédécesseurs sur l'Italie. Il franchit les Alpes et écrasa à Marignan l'infanterie suisse, jusque-là réputée la première de l'Europe.

Passage des Alpes

L'Italie attirait François Ier ; mais comment y pénétrer ? Vingt mille Suisses, « ces dompteurs de princes », gardaient solidement les passages des Alpes, au mont Cenis et au mont Genèvre.

Le roi réunit une armée nombreuse, remarquable surtout par une forte artillerie et par les vieux capitaines de Charles VII et de Louis XII[4]. La nécessité leur inspira le projet d'Annibal, le passage des Alpes au défilé de l'Argentière. En six jours il fut effectué. Colonna, général ennemi, averti de l'arrivée des Français, ne voulait pas y croire : « Ont-ils volé par-dessus les montagnes ? » disait-il. Une heure après, Bayard et la Palisse, qui conduisaient l'avant-garde de l'armée, le faisaient prisonnier au milieu de son dîner, avec un butin considérable et mille hommes d'armes.

Bataille de Marignan

Les Suisses se montrèrent intrépides : ils s'avançaient en colonne serrée, armés de leurs longues piques. L'artillerie française ouvrait dans leurs rangs de larges trouées ; chaque coup de canon emportait des files entières mais ils se serraient rapidement et avançaient toujours. Les deux armées furent bientôt mêlées dans une épouvantable lutte qui dura jusqu'à minuit. À ce moment, la lune se coucha et les ténèbres firent suspendre la bataille.

Le lendemain, au point du jour, la lutte recommença encore avec plus d'acharnement. Tout à coup on entendit les cris de « San Marco ! San Marco ![5] ». C'était l'armée vénitienne qui accourait au secours des Français. Vaincus par le nombre, les Suisses se retirèrent en laissant douze mille morts ; les Français en perdirent six mille.

François Ier armé chevalier

Le vainqueur de Marignan voulut être armé chevalier par Bayard. Ce dernier lui donna l'accolade, puis embrassant son épée, le fit chevalier.

Fin des guerres d'Italie

La victoire de Marignan donna le Milanais à François Ier et amena la conclusion de trois traités qui terminèrent les guerres d'Italie proprement dites (1516).

  • le traité de Fribourg ou paix Perpétuelle[6], avec la Suisse, mettait à couvert la frontière française de l'est. Les Suisses s'engageaient à fournir à la France autant de soldats qu'elle pourrait en solder.
  • le Concordat de Bologne, avec le pape Léon X, réglait les affaires ecclésiastiques de France. Il concédait au roi la nomination aux évêchés et aux abbayes, sauf la confirmation du saint-siège.
  • le traité de Noyon, avec l'Espagne, stipulait que Naples resterait à Ferdinand, mais qu'il rendrait la Navarre à la maison d'Albret. Cette dernière clause ne fut pas remplie.

Questionnaire

  1. Quelle expédition entreprit François Ier ?
  2. Racontez le passage des Alpes.
  3. Comment se conduisit François Ier à Marignan ?
  4. Quelle cérémonie eut lieu après la bataille de Marignan ?
  5. Quels traités terminèrent les guerres d'Italie ? Que stipulait chacun de ces traités ?

Questions de récapitulation

Première partie

  1. Quel était le caractère de Louis XI ?
  2. Comment se passa l'entrevue de Péronne ?
  3. Qui était Jeanne Hachette ?
  4. Quelles furent les conditions du traité d'Arras ?
  5. Nommez les rois qui prirent part aux guerres d'Italie.
  6. Quels étaient les droits de chacun ?
  7. Qu'appelle-t-on guerre folle ?
  8. Quel était le caractère de Louis XII ?

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Tableau synoptique des guerres d'Italie

Causes :

  1. Les prétentions de Charles VII sur Naples ;
  2. Celles de Louis XII sur le Milanais et sur Naples ;
  3. L'état d'anarchie dans lequel se trouvait l'Italie.
Guerre Description
1ère guerre
1494-1495
contre Naples
(Charles VIII)
Succès. Charles VII traverse le col du Genèvre, entre à Milan, se dirige sur Rome et Naples où il entre en triomphant. Trivulce chargé de l'arrêter passe de son côté avec 5 000 hommes.
Colation. Une redoutable coalition, où entrent tous les princes du nord de l'Italie, veut lui barrer le chemin. Il bat les coalisés à Fornoue (1495) et rentre en France.
Revers. D'Aubigny et Montpensier perdent le royaume de Naples.
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Notes

  1. Ligue : association de personnes ou de plusieurs États pour se défendre ou attaquer.
  2. Villes de la Somme : Amiens, Montdidier, Péronne, Corbie, Roye, Saint-Quentin.
  3. Au traité de Péronne le roi avait promis la Champagne à son frère, mais il lui donna la Guyenne pour l'éloigner du Téméraire. Ce fut une cause de la troisième coalition.
  4. >Le connétable de Bourbon, Anne de Montmorency, La Trémouille, La Palisse, Lautrec, Trivulce et Bayard.
  5. San Marco : cri de guerre des Vénitiens. Saint Marc est le patron de Venise.
  6. Paix Perpétuelle : ainsi appelée parce que les Suisses n'ont plus combattu contre la France jusqu'en 1789.