« États généraux du multilinguisme dans les outre-mer/Thématiques/Les technologies de la langue, la présence des langues sur la toile et sur les réseaux sociaux » : différence entre les versions

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*utiliser le vecteur des projets collaboratifs et libre Wikimédia, et spécialement Wikipédia et le Wiktionnaire, pour faire vivre sur internet les langues d'outre-mer et favoriser la diffusion mondiale des richesses de l'Outre-Mer. 

Liens utiles : 
- Le site de l'association Wikimédia France [http://www.wikimedia.fr] 
- Le rapport « L'outre-mer sur les projets Wikimédia » [http://www.wikimedia.fr/%C3%A9tudes-et-rapports] 
- Comment débuter sur Wikipédia [http://www.wikimedia.fr/sites/default/files/Bienvenue_sur_Wikipedia.pdf] (pdf)
*utiliser le vecteur des projets collaboratifs et libre Wikimédia, et spécialement Wikipédia et le Wiktionnaire, pour faire vivre sur internet les langues d'outre-mer et favoriser la diffusion mondiale des richesses de l'Outre-Mer. 

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- Le rapport « L'outre-mer sur les projets Wikimédia » [http://www.wikimedia.fr/%C3%A9tudes-et-rapports] 
- Comment débuter sur Wikipédia [http://www.wikimedia.fr/sites/default/files/Bienvenue_sur_Wikipedia.pdf] (pdf)



==Vos compléments d'informations et commentaires==
==Vos compléments d'informations et commentaires==

Version du 14 mars 2012 à 15:32

Présentation générale

Internet et les technologies du numérique offrent de nouvelles opportunités pour la vitalité des langues, leur valorisation, leur transmission et leur enseignement. Les technologies de la langue, si elles sont développées pour les langues régionales, sont de nature à répondre aux besoins d’aide à la traduction et à l’interprétation pour les usagers des services publics. Dans cette perspective, il était nécessaire de faire un point sur la nature et l’avancée des technologies de la langue, de mener une réflexion sur la façon dont elles pourraient être utilisées pour faciliter le multilinguisme et d’évaluer la nature et la taille de l’effort à effectuer pour doter les langues d’outre-mer de telles technologies. Le développement de la diversité culturelle et linguistique sur internet nécessite également une meilleure connaissance de la présence des langues sur internet, ainsi qu’un accompagnement pour la constitution de réseaux sociaux et de communautés de locuteurs.

Atelier : Technologies de la langue pour l’aide aux usagers des services publics

Résumé

L’atelier a débuté par une présentation rappelant ce que recouvrent les technologies de la Langue, et soulignant l’importance de disposer de données pour pouvoir les développer.

Il y a eu un accord unanime de l’ensemble des participants à l'atelier pour affirmer que les technologies de la Langue sont nécessaires, et même indispensables pour permettre le multilinguisme.

On note une explosion des applications de ces technologies, en particulier sur l’internet et sur les terminaux mobiles, mais on constate que ces technologies n’existent que pour 1% des langues parlées dans le monde (une soixantaine sur les quelques 6000 langues répertoriées), comme le souligne très justement Marcel Diki-Kidiri.

Préconisations

La proposition exprimée dans l’atelier est de se donner pour objectif de développer les technologies de la langue pour toutes les langues de France, et en particulier pour les langues d’outre-mer, et pas uniquement pour le français comme cela est le cas actuellement, dans le cadre d’une action de recherche coordonnée.

Cela pourrait se faire en adaptant pour ces langues les technologies qui existent déjà pour d’autres langues, dont le français. Pour ce faire, il faut produire les données (corpus, lexiques,…), en quantité et qualité suffisantes pour permettre le développement de ces technologies. Il conviendra également d’évaluer systématiquement les performances obtenues par ces technologies au fur et à mesure de leur développement et de les comparer aux besoins des applications que l’on vise.

- Quelles technologies choisir ?

Il est proposé de choisir quelques technologies pour commencer.

On pourra privilégier les technologies ayant trait à l’oral (reconnaissance de la parole, synthèse vocale, par exemple), car : Elles présentent un intérêt pour traiter les langues à tradition orale, sans système d’écriture ; Elles sont essentielles dans les cas d’illettrisme ou d’analphabétisme ; Cela permet de profiter du formidable déploiement de la téléphonie mobile ; Elles permettent le passage de l’écrit à l’oral, et réciproquement, pour l’aide au handicap dans l’accessibilité à l’information pour les malvoyants ou les malentendants ; Ainsi que les technologies de traduction automatique, voire de traduction vocale qui pourraient permettre de résoudre également le problème de traduction simultanée entre de nombreuses paires de langues pour assurer l’intermédiation lors de colloques internationaux semblables à ces états généraux eux-mêmes. Pour le développement de ces technologies, on encouragera le développement ou l’utilisation de logiciels libres (comme Moses en traduction automatique), de plates-formes collaboratives (comme Let’sMT!) et de données libres de droits (comme celles de Wikipedia).

- Quelles langues choisir ?

Il est également proposé de choisir quelques langues (4 à 5) dans un premier temps. On pourra alléger l’effort en travaillant sur des familles de langues (les créoles à base lexicale française par exemple). On a exprimé l’intérêt de traiter les langues véhiculaires. En ce qui concerne la traduction automatique, on pourrait commencer sur des paires de langues incluant le français comme langue source ou langue cible, puisque nous avons le français en partage. Il faudra par ailleurs vérifier que toutes les langues concernées sont bien répertoriées sur internet.

- Quelles applications choisir ?

Plusieurs pistes d’applications pour les besoins des usagers des services publics ont été proposées : Développer des systèmes d’aide à la traduction pour les usagers de la poste et des banques, ou dans les hôpitaux, où l’on voit qu’il existe actuellement une barrière des langues qui constitue un obstacle à la qualité du service rendu au public ; Envisager des systèmes de traduction pour les soins médicaux, la machine pouvant assurer une confidentialité que ne permet pas l’intervention actuelle de médiateurs humains ; Disposer de systèmes de traduction pour pouvoir publier dans sa langue maternelle, chacun pouvant lire dans sa propre langue, et pour accéder aux ouvrages, ou plus généralement aux documents dans les bibliothèques numériques ; Installer des bornes vocales plurilingues dans les musées, ou dans les administrations ; Fournir des logiciels d’aide en ligne pour l’apprentissage des langues ; Permettre le sous-titrage automatique et la traduction à la demande des émissions radio ou télédiffusées, le principe fondateur étant de permettre à chacun d’accéder à l’information, à la connaissance, quelle que soit la langue dans laquelle elle a été codée, et l’incapacité à avoir accès à une langue que l’on ne connaît pas pouvant être assimilée à un handicap.

Cette première liste d’applications possibles pourra être complétée à l’aide d’une enquête auprès des utilisateurs potentiels.

Considérations générales

D’un point de vue général, et comme dans d’autres ateliers, l’importance de veiller à la reconnaissance, au respect, à la légitimité de toutes les langues a été soulignée, avec le sentiment que les technologies peuvent aider à y parvenir en simplifiant leur coexistence et leur intercompréhension.

Il a également été dit qu’il n’était pas nécessaire d’attendre l’arrivée de ces technologies avancées pour déjà utiliser les technologies actuelles afin de promouvoir le plurilinguisme, par exemple dans les émissions radio ou télédiffusées, ou sur les sites Web institutionnels.

Enfin, il est apparu que l’effort visant à couvrir l’ensemble des langues de France pouvait être partagé conjointement entre l’État et les collectivités locales et territoriales, voire avec la contribution du secteur privé, puisque celui-ci pourra ainsi également mieux satisfaire ses usagers.

Atelier : Présence et dialogue des langues et des cultures sur internet.

Modérateure : Rodica Ailincai (IUFM de l'université de la Polynésie française)

Rapporteur : Thibault Grouas (Délégation générale à la langue française et aux langues de France)

Thèmes de travail

  • Adapter les politiques d'aménagement du territoire pour une meilleure prise en compte du numérique et de l'accès à l'internet.
  • Développer les partenariats en milieu scolaire pour sensibiliser à l’usage des langues minoritaires sur l’internet.
  • Encourager la productivité en langues locales sur les réseaux de télécommunication mobile et sur les réseaux sociaux.
  • Inciter les citoyens et les acteurs privés et publics de l'outre-mer à participer aux projets de traduction des réseaux sociaux les plus courants afin de stimuler leur usage au sein de la population.

Questions et préconisations à débattre

  • Comment mettre les nouvelles technologies de l’information et de la communication au service du développement des langues de l’outre-mer ?
  • Comment favoriser la production de contenus écrits et oraux en langues autochtones sur l’internet, sous différentes modalités  ?
  • Encourager et accompagner la participation citoyenne aux projets collaboratifs de type encyclopédique (Wikipédia...) ou terminologique (wiktionnaire, wikilf) dans les langues locales.
  • Mettre à disposition des usagers une plate-forme de débat sur la terminologie et l'enrichissement des langues de France, de façon analogue à l'initiative wikilf, qui a rencontré un franc succès en ce qui concerne la langue française.
  • Encourager l'utilisation des réseaux sociaux (facebook, twitter...) pour favoriser la création littéraire et artistique et la dissémination des œuvres, la maitrise de l'expression écrite, assurer aux langues de France leur maintien et leur vitalité.
  • Stimuler l'émergence de communautés virtuelles structurées autour de pratiques langagières parfois menacées

Débat avec les participants

Guadeloupe : médiathèque, atelier de maitrise des langues. Mettre en ligne les ateliers en langue locale sur le portail ? traducteur guadeloupéen : créole très peu utilisé comme langue de discussion sur internet, le chat...

le SMS : l'orthographe s'apparente beaucoup au créole. Pratique orthographique du fran-créole. Ce n'est pas un signe de réussite sociale de parler le créole. Les références écrites sont le français, très mauvaise image du créole. comment faire connaitre les cultures sur internet ? Quelle mise en valeur de l'artisanat dans les langues locales ?

La Réunion - étude sur les SMS et le chat : le créole est très utilisé avec une très grande liberté d'écriture. Première génération qui assume. Ce sont des espaces de jeu ouverts et procurant le plaisir de pratiquer la langue. Par exemple : un site expliquant que l'origine culturelle provient de l'identité linguistique. Responsable d'un site caraïbe créole guadeloupéen : problème de référencement avec Google. Les articles en créoles ne sont pas lus. Google favorise les langues les plus présentes.

-> Se mettre en relation avec Google pour améliorer ce point.

-> Il est plus facile de mettre des vidéos ou de la musique car les ados ne lisent pas le créole mais vont écouter la musique et regarder les vidéos.

-> Trouver des méthodes plus ludiques : Un professeur en Guyane propose d'associer l'apprentissage de la langue à la rédaction d'articles sur internet.

-> Cela permettrait de créer des communautés de débat avec les jeunes : Expérience de dialogue avec des enfants ne parlant pas français sur internet, écrivez comme cela vous vient à l'esprit. Meilleure progression en français grâce aux technologies.

-> Enseignement à distance pour éviter l'absentéisme. Par exemple : krakémento.gf : site en créole guyanais. Aménagement du territoire : internet disponible sur le territoire indien en Guyane. Recenser les différents lieux d'accès. Les écoles ne sont pas suffisamment connectées à internet. Réticences. Traduction de séries pour ados sur youtube en créole guyanais et bushi nengué : référencement à faire car beaucoup de choses. Facebook : les gens sont choqués quand on s'exprime en créole !! remarques désobligeantes. "la technologie doit être en français". Vrai complexe d'utiliser les technologies autrement qu'en français. Terminologie du site : il a créé sa propre terminologie, mais il faudrait créée une base de données harmonisée pour tous ces termes. Proposition : veiller à l'accès à internet dans les écoles. Outil indispensable pour une meilleure éducation à l'écrit. Il faut des outils qui fonctionnent. Besoin de logiciels de traduction orale ? Il faut d'abord structurer les besoins et trouver une démarche d'originalité. Technologies à expérimenter : ce peut être utile. Académie des langues kanak : outils développés : www.alk.nc.] diffusion des caractéristiques phonétiques des langues, pages de présentation des langues disponibles en langue locale et français. Encart presse hebdo en langue kanak. Outils pédagogiques et supports pour les langues kanaks mis en ligne, échange entre les enseignants. Des outils différents : entre réseau social et site officiel, cela n'a rien a voir. Recherche de contenu = nécessité de produire.

-> Le collaboratif suffit-il ? Nécessité d'aide du ministère de la Culture et de la Communication, du CNDP pour faire des contenus utilisables dans le cadre pédagogique. Savoirs faire traditionnels : fabriquer des pirogues par exemple, comment fabrique-t-on le manioc ? La langue locale pourrait être beaucoup plus adaptée car richesse d'expression (exemple du breton avec la marée). Nécessité de faire des fiches techniques sur les cultures.

-> Former des créateurs de site maitrisant la langue locale. Projets intéressants : Hmong : la lecture chez les jeunes est de moins en moins répandue. Le choix de la traduction automatique n'est pas bon, en revanche le sous titrage est une bonne idée. Animateur radio palikur : facebook très utilisé et MSN aussi en palikur, c'est une langue déjà écrite. La bible a été traduite en palikur ce qui a beaucoup aidé. Comment traduire ces langues vers le français ? Ou trouver des traducteurs ?

-> Cela a permis l'émergence d'une communauté sur internet, d'une véritable communauté. Mais exclue des non pratiquants du français. Priorité : un dialogue sur internet entre communauté de locuteurs palikur, bushi ningue... la traduction n'est pas forcément la solution : il faut se décomplexer. Cela ne représente pas une forte valeur ajoutée. Le dialogue entre communautés est très important : il permet de partager des choses que l'on ne partagerait pas forcément en français. INTIMITE CULTURELLE quelques sites en kalinien. Il faut segmenter par âge pour proposer des offres intéressantes. Promouvoir le phénomène communautaire. Professeur de créole : formation des jeunes très importante. Volonté de s'exprimer en créole par écrit : sentiment de liberté associé à la langue. Mais il faut éviter les interdits. Pas de formation de CAPES de créole en Guyane : impossible d'enseigner, du coup l'enseignant est hésitant et réticents à utiliser le créole. Inventaire des ouvrages à faire et des œuvres traduites. Donner le choix au visiteur de choisir sa langue. Le cout est très bas et permet de toucher un large public : très important.

Atelier : Atelier d’écriture Wikipédia.

Modérateurs : Adrienne Alix et Guillaume Goursat (Wikimédia France)

Rapporteur : Jean-marc Rosier (Traducteur Martinique)

Résumé

L'atelier a rassemblé un petit groupe d'une dizaine de personnes autour d'Adrienne Alix, directrice des programmes de Wikimédia France, et Guillaume Goursat, membre de Wikimédia France (Wikimédia France est une association française dont l'objectif est de soutenir et promouvoir Wikipédia et les projets Wikimédia sur le territoire français, dans toutes les langues présentes sur le territoire). 

 L'atelier a commencé sur le constat, exposé dans le rapport sur « L'outre-mer sur les projets Wikimédia », que les langues d'outre-mer sont encore très peu présentes sur des projets majeurs et extrêmement consultés de par le monde, comme Wikipédia ou le Wiktionnaire. Il n'y a par exemple que deux versions de Wikipédia en langues d'outre-mer. Le Wiktionnaire francophone, qui contient des définitions de mots de 987 langues, ne compte pas d'alternative en langue d'outre-mer. 

 Pourtant, les projets Wikimédia peuvent être un outil fondamental et populaire de transmission, légitimation, diffusion et stabilisation des langues. Participer à un projet collaboratif de transmission des connaissances peut aider à lutter contre un certain « complexe » des langues principalement orales et servant à décrire l'informel. Ce constat, fait au cours des sessions et des discussions avec les différents intervenants, que les langues d'outre-mer n'étaient pas forcément utilisées pour transmettre des connaissances « savantes » et que cela freinait leur appropriation et leur transmission. 



L'atelier a montré concrètement comment contribuer sur Wikipédia, se créer un compte, et quelles étaient les étapes nécessaires à la création d'une version linguistique de Wikipédia. Il s'agissait avant tout de lever certaines barrières dues à la méconnaissance du fonctionnement de Wikipédia, et de susciter l'envie de créer des versions de Wikipédia en langues locales, en fournissant les informations de base et les contacts utiles. 



Préconisations

  • Les projets Wikimédia pourraient donc être utilisés pour transmettre la connaissance, locale et générale, dans les langues d'outre-mer et langues maternelles des locuteurs des territoire d'outre-mer, tout en faisant en même temps un travail de valorisation des cultures, savoirs et traditions d'outre-mer sur les projets Wikimédia en français.
  • L'atelier s'est conclu sur l'idée que la DGLFLF pourrait être, notamment par son volet d'accompagnement numérique, un interlocuteur conjoint, avec Wikimédia France, auprès des communautés linguistiques d'outre-mer, pour apporter une aide et un soutien à la création et au développement de versions des projets Wikimédia en langues d'outre-mer, afin de favoriser le rayonnement et le développement de l'outre-mer sur le cinquième site internet au monde, et premier site culturel et à but non lucratif. 



Ce sera donc le sens de la recommandation exposée à la fin des états généraux du multilinguisme dans les outre-mer :

  • utiliser le vecteur des projets collaboratifs et libre Wikimédia, et spécialement Wikipédia et le Wiktionnaire, pour faire vivre sur internet les langues d'outre-mer et favoriser la diffusion mondiale des richesses de l'Outre-Mer. 

Liens utiles : 
- Le site de l'association Wikimédia France [1] 
- Le rapport « L'outre-mer sur les projets Wikimédia » [2] 
- Comment débuter sur Wikipédia [3] (pdf)


Vos compléments d'informations et commentaires