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Robert Capa est Endre Friedmann le 22 octobre 1913 à [[Budapest]]. Ses parents sont Deszö et Julia Friedmann<ref name="Whelan569">{{harvsp|Richard Whelan|2004|p=569}}</ref>.
Robert Capa ou Polifroni Robert est né le 22 octobre 1913 à [[Budapest]]. Ses parents sont Deszö et Julia Friedmann<ref name="Whelan569">{{harvsp|Richard Whelan|2004|p=569}}</ref>.


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Version du 19 janvier 2012 à 13:37

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Il fut peut-être l’un des photographes de guerre les plus célèbres et a couvert les plus grands conflits de son époque.

Biographie

Robert Capa ou Polifroni Robert est né le 22 octobre 1913 à Budapest. Ses parents sont Deszö et Julia Friedmann[1].

En 1931, lorsqu’il est forcé de quitter sa contrée natale pour Berlin, à l’âge de 17 ans, contraint à l’exil par le régime autoritaire de son pays natal, il a pour objectif de faire carrière dans le journalisme. Il trouve un premier travail comme apprenti développeur dans une agence de photos berlinoise. Parallèlement il suit des études de sciences politiques à la Deutsche Hochschule für Politik.

Il fait la rencontre de Simon Gutman, fondateur de l’agence photos Dephot, qui lui donne l’occasion de couvrir son premier sujet, Léon Trotsky. Il part donc en 1932 à Copenhague (Danemark), pour photographier le responsable communiste pourchassé par des assassins aux ordres de Staline.

Juif, il quitte l’Allemagne pour Paris, lorsque Adolf Hitler accède au pouvoir. C’est dans cette ville qu’il rencontre dans les cafés de Montparnasse David Seymour et Henri Cartier-Bresson, avec qui il fonde quelques années plus tard la coopérative photographique Magnum. Il décide de franciser son prénom pour ne pas heurter les administrations, et se fait connaître sous le nom de André Friedmann. Épais sourcils, yeux et cheveux noirs, lèvres charnues, son charme est immense.

Il fait la connaissance de Gerda Taro, une étudiante allemande juive et anti-fasciste, qui d’assistante, devient photographe. Avec cette dernière, il partage une romance.

En 1935, il crée avec elle un subterfuge. Ses photos se vendant très mal en ces temps de disette, il décide de prendre un pseudonyme : « Robert Capa », qui est proche du nom du réalisateur Frank Capra, de plus, en hongrois « cápa » signifie requin. En prenant ce pseudonyme, il invente tout un personnage autour de lui. Capa est américain, Capa est chic, Capa est riche, Capa est mondain.

La même année, il participe à la création de l’agence Alliance-Photo aux côtés de Pierre Boucher et Maria Eisner.

La guerre d’Espagne

Il part avec sa compagne en 1936, couvrir la Guerre civile espagnole aux côtés de troupes républicaines, pour les magazines Vu et Regard.

En Espagne, il devient un fervent anti-fasciste mais sa seule arme reste son appareil photo. Il va même jusqu’à monter certaines photos de toutes pièces, notamment une improbable victoire des forces républicaines[2].

Mais c’est avec une photographie, devenue depuis célèbre, qu’il obtient une grande renommée. Intitulée Mort d’un soldat républicain, elle représente un soldat des forces républicaines, en chemise blanche, s’effondrant après avoir été touché par une balle. Cette photo symbolise la guerre d’Espagne et est gravée dans la mémoire collective. À partir de 1935, à cause de son engagement une polémique sur l’authenticité de la photo voit le jour. Après enquête, l’identité du soldat est découverte, il s’agit de Federico Borrell Garcia et il est bien tué le 5 septembre 1936, le jour où Capa prend la photo[3]. Mais la polémique continue. Le journal catalan El Periodico[4] en juillet 2009 affirma, clichés comparatifs à l’appui, que la photo n’a pas été prise près de Cerro Muriano, mais près de la localité d’Espejo à 50 kilomètres, endroit où il n’y avait pas de combats à la date de la prise de vue[5]. La confusion vient également du fait que Capa a pris en photo la mort de deux soldats républicains différents à cet endroit[5].

Alors qu’il est à Paris, Gerda Taro est écrasée accidentellement par un char républicain près de Brunete en Espagne lors des combats de la bataille de Brunete. Elle décède le 26 juillet 1937 et jusqu’à la fin de sa vie, Capa aime à dire que Gerda et lui étaient mariés.

La seconde guerre sino-japonaise

En 1938, il est envoyé par le magazine Life pour couvrir la seconde guerre sino-japonaise.

Il prend une photo qui fait la couverture de Life, celle d’un enfant chinois, habillé en militaire. Life titra la photo : Un défenseur de la Chine.

La Seconde Guerre mondiale

Il émigre à New York rejoindre sa mère et son frère. Là, il est chargé par le magazine Colliers de couvrir le front d’Afrique du Nord en 1942. Il part ensuite en Sicile, suivre pour le magazine Life le débarquement des troupes alliées. Ses photos sont pleines de souffrance et elles font voir le courage de la population sicilienne face à la guerre. Au prés des soldats il prend des photos partout même dans les plus petits villages. En effet la photo symbole du débarquement en Sicile où l'on voit un soldat américain accroupi et un berger sicilien qui lui indique la route a été tirée près de Sperlinga. Le 6 juin 1944, toujours pour Life, il est le seul photographe présent lors du débarquement allié en Normandie sur la plage d’Omaha Beach. Pendant plus de 6 heures, sous les bombes et entre les balles, il photographie la guerre au plus près. Aux côtés des soldats, il prend 119 photos. Malheureusement, un laborantin de Life, pressé par le temps (les photos sont arrivées juste avant le bouclage), ferme dans sa hâte la porte de l’appareil de séchage. L’émulsion des pellicules fond. Au final, il ne restera que 11 photos valables, mais assez floues.

L’une des photos les plus marquantes prises par Capa lors du débarquement, est celle d’un soldat allié, qui à peine après avoir quitté sa barge de débarquement, est en train de tenter par tous les moyens de rester hors de l’eau, alors que le poids de sa mitraillette l’en empêche. La photo, assez floue pour les raisons évoquées précédemment, mais bien cadrée, est légendée par [Life]Slightly out of focus, (« un peu floue »), titre que Capa reprend en 1947 pour son autobiographie.

À la Libération, Capa prend des clichés des femmes tondues à Chartres et offre ainsi un témoignage sur l’épuration[6].

Magnum

En 1947, il fonde avec David Seymour, Henri Cartier-Bresson et George Rodger la coopérative photographique Magnum. Magnum regroupe certainement les plus célèbres photographes et photojournalistes du monde.

Capa et ses amis ont décidé de créer une coopérative et non une agence pour permettre aux photographes de garder l’intégralité des droits de leurs photos, ce qui jusque-là n’était pas le cas avec les agences photos de l’époque.

La collection de Magnum comprend une large variétés de sujets comme : la famille, la drogue, la religion, la guerre, la pauvreté, la famine, le crime, le gouvernement et les célébrités.

Israël

En 1948, il assiste à la naissance de l’État d’Israël. Il développe un lien étroit avec le jeune État, où il se rend à plusieurs reprises entre 1948 et 1950. Les photos prises au cours de ces séjours font l’objet d’un livre, « Report on Israel », publié en 1950 (avec un texte d’Irwin Shaw).

John Steinbeck

Il entretient une grande amitié avec l’écrivain américain John Steinbeck. Ils partiront ensemble en URSS durant l’année 1947. De ce voyage naît le livre, A Russian Journal, dont les photos sont de Capa.

La guerre d'Indochine

Le magazine Life a besoin d’un photographe pour couvrir la guerre d’Indochine. Étant au Japon en 1954 pour une exposition photos de Magnum, il se porte volontaire. C’est donc aux côtés des troupes françaises qu’il parcourt le Viêt Nam.

Le 25 mai 1954, près du Tonkin, au Viêt Nam, voulant prendre une photo générale des soldats français, il s’écarte du chemin et marche sur une mine. À titre posthume, la France lui décerna la Croix de guerre.

Le style Capa

Pour qu’une photographie ait le style Capa, il faut qu’elle soit prise au plus près de l’Homme et de l’action. Il s’intéresse à l’éphémère de la vie, aux instants fragiles d’une existence.

Dans toutes ses photographies, Robert Capa tenta de prendre l’instant où l’Homme fait face au danger et parfois à la mort, à la vérité. Pour cela il faut que le photographe soit le plus près possible du danger. Robert Capa disait même : « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près ». Modèle:Référence souhaitée C’est pour cette raison que ses plus célèbres photographies sont mal cadrées et bien souvent floues. Il les a prises la plupart du temps debout ou allongé, la stabilisation de la prise n’est bien souvent pas possible.

Par exemple, il photographie un coureur du Tour de France dans sa chambre de repos avec sa femme et ses enfants et le visage ravagé d’une femme espagnole réfugiée. Son regard c’est celui d’un humaniste, non pas réellement un artiste, le simple témoin du bonheur et de la douleur des hommes.

Depuis 1955, le Prix Robert Capa Gold Medal (Médaille d’or Robert Capa) est remis par l’Oversea Press Club of America (OPC) pour « le meilleur grand reportage photographique publié ayant requis un courage et une logistique exceptionnels » (Best published photographic reporting from abroad requiring exceptional courage and enterprise).

Anecdotes

Il a eu une liaison de deux années avec Ingrid Bergman, ce qui ne fut connu que des années plus tard lorsqu’elle publia son autobiographie.

Il entretint une longue amitié avec Ernest Hemingway, qui s’est inspiré des photos de Capa pour écrire le livre « Pour qui sonne le glas ».

Robert Capa a donné son nom à la promotion 2004 de l’Institut d’études politiques de Strasbourg.

En janvier 2008, trois valises contenant de nombreux négatifs de Robert Capa, Gerda Taro et David Seymour, présumés détruits et dont la présence était soupçonnée à Mexico depuis 1995, ont été remis au Centre international de Photographie de New York fondé par Cornell Capa (1918-2008), frère de Robert[7].

Lors de la liberation de Paris, les reporters de guerre n'avaient pas la permission de suivre les troupes au contact, cependant ce ne fut pas le cas de Robert Capa, ayant pris part aux combat grâce aux hommes de la neuvième compagnie "la nueve" composée en majorité d'espagnols anti-franquiste. Le fait d'avoir couvert la guerre d'Espagne facilita cette levée d'interdiction (ref:"Slightly out of focus" de R. Capa)

Inspirations

La série de romans feuilletons écrite par Dan Franck et Jean Vautrin, intitulée Les Aventures de Boro, reporter photographe, s’inspire de la vie et l’œuvre de Capa. Blèmia Borowicz est un jeune hongrois juif par son père, émigrant à Paris pour devenir photographe et prenant Boro pour pseudonyme. Il est en Allemagne lors de la montée du nazisme, suit de près le Front populaire en France, puis part en Espagne lors de la guerre civile… Il connaît aussi une liaison avec une grande actrice fictive.

Le 20 janvier 2011, paraît aux Editions Héloïse d'Ormesson, le roman de Susana Fortes, En attendant Robert Capa (paru en 2009 en Espagne, et célébré par le prix Fernando Lara). Ce roman retrace l'histoire d'amour entre Capa et Taro : débutant en 1935, années de leur rencontre. Un mélodrame historique, une fresque flamboyante où l'amour se heurte aux atrocités du fascisme. Une ode à la liberté de pensée... Une histoire vraie.
Traduit en douze langues, il sera adapté au cinéma par Michael Mann avec Eva Green dans le rôle de Gerda Taro.

Principaux clichés et reportages

Citations

  • « If your pictures aren’t good enough, you aren’t close enough. » : Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près.
  • « War is like an aging actress : more and more dangerous and less and less photogenic. » : La guerre c’est comme une actrice qui vieillit : de plus en plus dangereuse et de moins en moins photogénique.
  • « For a war correspondent to miss an invasion is like refusing a date with Lana Turner. » : Pour un correspondant de guerre manquer une invasion c’est comme refuser un rendez-vous avec Lana Turner.
  • « Like people and let them know it. » : Aime les gens et fais leur savoir.
  • « It’s not always easy to stand aside and be unable to do anything except record the sufferings around one. » : Ce n’est pas toujours facile de rester à part et d’être incapable de rien faire sinon d’enregistrer la souffrance autour de soi.
  • « The pictures are there, and you just take them. » : Les photos sont là, et il ne te reste plus qu’à les prendre.
  • « I hope to stay unemployed as a war photographer till the end of my life. » : J’espère rester au chômage en tant que photographe de guerre jusqu’à la fin de ma vie. (Citation à la fin de la Seconde Guerre mondiale)

Bibliographie

Voici une liste non exhaustive de livres contenant des photos de Robert Capa :

  • Robert Capa, Robert Capa, Paris, Centre national de la photographie, coll. « Photo poche », , broché (ISBN 2867540488)
  • Death in the Making, de Robert Capa et Gerda Taro
  • A Russian Journal, texte de John Steinbeck, photographies de Robert Capa
  • Robert Capa : War and Peace
  • Richard Whelan, Robert Capa : La Collection, Phaidon Press Ltd, (ISBN 0-7148-9420-6)
  • Benoît Eliot et Stéphane Rioland (préf. John G. Morris), Robert Capa, D-Day, Point de vues, , 72 p. (ISBN 978-2-915548-09-9)

Notes et références

  1. Richard Whelan 2004, p. 569
  2. français Robert Capa - Guerre et amour.
  3. Présentation de la treizième photo de Robert Capa, collection Photo Poche aux édition Nathan (2001), (ISBN 2097541275).
  4. Modèle:CaFamosos pillados, de José Manuel Susperregui, Espejo de Tinta, 2006 (ISBN 8496280829).
  5. 5,0 et 5,1 La célèbre photo de Robert Capa serait un montage, Le Nouvel Observateur, 17 juillet 2009.
  6. Marc Nouschi, La démocratie aux États-Unis et en Europe (1918-1989), Paris, Armand Colin, (ISBN 2200250290), p. 216.
  7. français Michel Lefebvre, « Belle découverte de négatifs de Capa », Le Monde, (consulté le 28 janvier 2008).
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 et 8,6 Fluctuat, « Robert Capa » et œuvres majeures du photographe, [1], consulté le 4 août 2009.

Liens externes

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