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Cette baisse est imputable aux dispositifs des lois [[Claude Evin|Evin]] et de ses nombreuses modifications : alors que la tabac était retiré de l'[[Indice des prix à la consommation|indice des prix]] de l'[[INSEE]], le coût pour le consommateur augmentait périodiquement. Ainsi le prix des cigarettes a crû de 40 % sur la période [[octobre 2003]] - [[janvier 2004]], tandis que de nombreuses mesures d'aide à l'arrêt du tabac furent promues, comme la médicalisation des substituts nicotiniques.
Cette baisse est imputable aux dispositifs des lois [[Claude Evin|Evin]] et de ses nombreuses modifications : alors que la tabac était retiré de l'[[Indice des prix à la consommation|indice des prix]] de l'[[INSEE]], le coût pour le consommateur augmentait périodiquement. Ainsi le prix des cigarettes a crû de 40 % sur la période [[octobre 2003]] - [[janvier 2004]], tandis que de nombreuses mesures d'aide à l'arrêt du tabac furent promues, comme la médicalisation des substituts nicotiniques.
===Aux États-Unis===
===Aux États-Unis===
Aux Etats-Unis, 20,9% de la population fume en 2005, c'est-à-dire 44,5 millions d'Américains. On constate une diminution de la proportion de fumeurs qui était de 21,6% en 2003. Parmi les jeunes, 21,7% des lycéens et 8,4% des collégiens fumaient en 2004. (<small> Source : AFP dans ''Le Monde'', 11 novembre 2005 </small>)
Aux États-Unis, 20,9% de la population fume en 2005, c'est-à-dire 44,5 millions d'Américains. On constate une diminution de la proportion de fumeurs qui était de 21,6% en 2003. Parmi les jeunes, 21,7% des lycéens et 8,4% des collégiens fumaient en 2004. (<small> Source : AFP dans ''Le Monde'', 11 novembre 2005 </small>)


==Circuit économique==
==Circuit économique==

Version du 17 décembre 2005 à 18:45

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Les tabacs sont des plantes annuelles aux fleurs hermaphrodites de la famille des Solanacées, originaires d'Amérique du Nord. Il existe une soixantaine d'espèces du Genre Nicotiana, réparties dans trois sous-groupes. Les plants, pouvant atteindre 2 m de hauteur, comportent des feuilles isolées mesurant de 85 cm à 100 cm de longueur. On distingue le tabac d'ornement de celui utilisé pour la production de cigares ou de cigarettes.

La chaîne de production

Production

Les nicotiana sont des plantes néotropicales nitrophiles, originaires des régions chaudes et nécessitant un sol riche en humus. La température et la nature des sols jouent un rôle prépondérant sur les propriétés du tabac : la culture ne peut s'effectuer qu'entre des températures allant de 15 °C à 35 °C, 27 °C constituant un idéal pour l'épanouissement des plants. On estime la surface cultivée mondiale à 5 millions d'hectares, essentiellement en Asie et en Amérique, bien que sa relative plasticité lui permette d'être cultivée entre le 60e degré de latitude nord et le 40e degré de latitude sud. Le degré de maturation et la méthode de récolte des feuilles constitue un élément essentiel et déterminant pour leur destination. Sous-maturées, les feuilles sont destinées aux capes pour cigares (l'enveloppe extérieure). La récolte en feuilles peut durer plus d'un mois, les feuilles étant récoltées une par une selon la maturation, tandis que la récolte par tige est beaucoup plus rapide car mécanisée, mais au détriment de la qualité.

Ennemis

Maladies

  • Alternariose;
  • Fonte des semis;
  • Mildiou;
  • Oidïum;
  • Pourriture noire des racines;
  • Sclérotiniose;
  • Virus mosaïque du concombre;
  • Virus mosaïque du tabac (nielle);

Ravageurs

Taupes, courtillières, limaces, noctuelles, pucerons, hépiale, noctuelles (vers gris), thrips, punaises, etc. lolo

Carences

Autres ennemis

  • Orobanche (plante parasite);
  • Nématode des tiges (anguilules).

Traitement

Tabac blond type Virginie

Les feuilles de tabac récoltées, elles sont séchées pour éliminer plus de 90 % de leur eau. Les tabacs en feuilles sont classés selon leur variété ou leur mode de séchage :

  • sun-cured, tabacs orientaux séchés au soleil ;
  • flue-cured, tabacs type Virginie séchés à l'air chaud, très appréciés ;
  • fire-cured, tabacs noirs type Kentucky séchés au feu ;
  • dark air-cured, tabacs noirs séchés à l'air, goût français ;
  • light air-cured, tabacs clairs type White Burley séchés à l'air naturel, goût américain ;

S'ensuit soit un stockage pour les tabacs fire-cured ou certains light air-cured, soit une fermentation pour favoriser la volatilisation de la nicotine et de l'ammoniac.

Consommation

Historique

Fichier:Tabac-par-Monardes.png
Première illustration du tabac en 1571.

Le tabac a été fumé en premier lieu par les Amérindiens pendant des siècles. En 1556, André Thévet le rapporte en Europe et le cultive près d'Angoulême, mais c'est à Jean Nicot, diplomate français au Portugal, qu'il doit d'être popularisé par son introduction à la cour de France. La première illustration botanique du tabac est donnée par Nicolas Monardes en 1571.

La culture du tabac assure la fortune et l'expansion de plusieurs colonies du sud-est des États-Unis (Maryland, Virginie...), au cours du XVIIe siècle.

Appelé nicotiane en l'honneur de son découvreur, le tabac rencontra un grand succès à la cour de France où on lui prêta des vertus thérapeutiques. Toutefois, le tabac fut interdit en Angleterre, dans les pays musulmans, et en Russie où l'on risquait la peine de mort.

Le Cardinal de Richelieu instaura une taxe sur le tabac, et Jean-Baptiste Colbert établit un monopole d'état des ventes en 1674. L'usage du tabac se popularisa, et devint la marque du raffinement bourgeois. La cigarette est introduite en France en 1825.

Fleurs et fruits du tabac

Formes

Le tabac est consommé de plusieurs manières :

Législations

En France

Le tabac est considéré en France comme une drogue licite. Sa production et sa vente font l'objet d'une réglementation, mais ne sont plus depuis 1995 un monopole d'état. La distribution, assurée par les débitants de tabac, reste le monopole de la SEITA regroupée avec le fabricant national espagnol dans la société Altadis. Elle fait l'objet d'une taxation particulière.

La loi prévoit :

  • la fixation des teneurs maximales en goudron des cigarettes par arrêté du ministre de la Santé;
  • l'obligation de faire figurer sur les paquets de cigarettes la teneur en nicotine et en goudron ;
  • des avertissements sanitaires, dans un cadre noir et blanc d'une surface minimale d'un tiers de la surface des rectos et versos des paquets.
  • des lieux distincts ventilés et isolés pour le public, à l'entière discrétion des propriétaires. Le tabagisme dans les lycées et universités est également à l'entière discrétion des chefs d'établissement.

Successeur de la loi Veil (1976), la loi Evin (1991), codifiée dans le code de la santé publique, interdit notamment :

  • de fumer dans les lieux affectés à un usage collectifs ;
  • toute propagande ou publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac et des produits dérivés ;
  • toute distribution gratuite ;
  • toute opération de parrainage liée au tabac ;
  • la vente de tabac aux mineurs de moins de 16 ans.

En Belgique

Voir wikinations.be

En Italie

  • La loi de 1975 interdit de fumer dans les taxis, bus, métro et hôpitaux.
  • Une autre loi plus restrictive, adoptée en décembre 2002, entre en application à partir du 10 janvier 2005 : il est interdit de fumer dans tous les lieux publics (même les bureaux de tabac), sauf dans les salles aménagées pour les fumeurs.

En Suède

Le gouvernement suédois a interdit la consommation de tabac dans les restaurants, les bars et les boîtes de nuit, à partir du 31 mai 2005.

Au Québec

Évolution de la consommation

En France

Depuis l'introduction en France de la cigarette en 1825, et son industrialisation en 1840, la consommation de tabac n'a cessé de croître jusque dans les années 1980.La seconde moitié des années 1990 a été marquée par une diminution notable du nombre de consommateurs quotidiens : il est actuellement évalué à 25 % de la population française, soit 15 millions de personnes (source : OCDE).

Cette baisse est imputable aux dispositifs des lois Evin et de ses nombreuses modifications : alors que la tabac était retiré de l'indice des prix de l'INSEE, le coût pour le consommateur augmentait périodiquement. Ainsi le prix des cigarettes a crû de 40 % sur la période octobre 2003 - janvier 2004, tandis que de nombreuses mesures d'aide à l'arrêt du tabac furent promues, comme la médicalisation des substituts nicotiniques.

Aux États-Unis

Aux États-Unis, 20,9% de la population fume en 2005, c'est-à-dire 44,5 millions d'Américains. On constate une diminution de la proportion de fumeurs qui était de 21,6% en 2003. Parmi les jeunes, 21,7% des lycéens et 8,4% des collégiens fumaient en 2004. ( Source : AFP dans Le Monde, 11 novembre 2005 )

Circuit économique

La production de tabac, estimée à plus de 8 millions de tonnes, est dominée par la Chine, les États-Unis, l'Inde, le Brésil, et certains pays de l'ex-URSS. La très grande majorité des pays achètent des tabacs, même lorsqu'ils sont eux-mêmes producteurs : dans ce cas, les importations visent à suppléer les lacunes en terme de diversité.

La manufacture du tabac est dominée par la Chine, les États-Unis, les pays de l'ex-URSS et le Japon. La cigarette représente l'essentiel de la production, estimée à plus de 5 000 milliards d'unités en 1993.

Le premier producteur mondial de tabac est le monopole chinois (China State Tobacco Company)

Les quatre cinquièmes du marché sont dominés par six multinationales aux diverses marques : ce sont, dans l'ordre décroissant de production:

Conséquences sanitaires

Le tabac fait plus de 4 millions de morts par an dans le monde (soit 62 morts pour 100 000 habitants, 1 mort toutes les 8 secondes, 60 millions de morts en 50 ans), dont 60 000 en France (97 pour 100 000 hab.)

A titre de rappel, la Shoah, une des plus grandes tragédies de l'histoire humaines, a fait 6 millions de morts. La consommation de tabac est responsable de dix fois plus de victimes.

L'OMS estime que si la consommation poursuit les tendances actuelles, le tabac fera 10 millions de morts par an, ceci principalement dans les pays en développement.

Nicotine et manque

Le tabac est considéré comme une drogue licite dans de nombreux pays. Son principal alcaloïde, la nicotine, possède un effet psychoactif d'excitation ou de calme. L'accoutumance du corps à la nicotine est très rapide : une consommation modérée de 4 à 5 cigarettes par jour peut suffire à entraîner une dépendance psychique et physique. De nombreux additifs sont soupçonnés d'être ajoutés par les fabricants dans le but d'accroître la dépendance des consommateurs. C'est le cas de l'ammoniac, qui permet l'inhalation de la fumée sans provoquer de toux et facilite l'absorption de la nicotine. Le sevrage se traduit par des symptômes corporels de manque, au réveil notamment, ce manque pouvant conduire à des troubles de la concentration, une irritabilité, voire des malaises. Le fumeur en manque ressent également psychiquement le réflexe d'allumer une cigarette, le plus souvent dans des circonstances particulières.

Substances toxiques

La fumée résultant de la combustion du tabac comporte plus de 4 000 substances toxiques, dont 50 reconnues cancérigènes par le Comité International de Recherche sur le Cancer : du benzène, du monoxyde de carbone, du formaldéhyde, de la N-nitrosodiméthylamine et de la N-nitrosopyrrolidine durant la phase vapeur de la fumée, alors qu'on a trouvé du goudron, du benzo[a]pyrène, du cadmium, du nickel, de la N-nitrosonornicotine (NNN) et de la 4-(methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl-1-butanone) (NNK) durant la phase solide (particules) de la fumée. Certains produits, comme par exemple le polonium 210 sont radioactifs. Elle produit aussi des substances utilisées dans les gaz de combat ou les insecticides, comme le cyanure d'hydrogène à hauteur de 100 à 400 microgrammes par cigarette (Forestite, Zyklon B) à l'origine des maladies cardiovasculaires liées au tabac, et l'acroléine (Papite), à hauteur de 10 à 140 microgrammes par cigarette (ce qui conduit très facilement à un dépassement des limites légales admissibles dans l'air), un puissant irritant des muqueuses, cancérigène par ingestion orale, et justement soluble dans l'ethanol.

Risques cardio-vasculaires et respiratoires

  • Sphère ORL : le tabac est un irritant, provoquant laryngites, altération de la voix. Des études, tenues secrètes par les industriels du tabac mais révélées en novembre 2004, décrivent que « des rats soumis à une atmosphère enfumée auraient [...] montré des lésions des muqueuses nasales plus importantes que celles observées chez des rongeurs inhalant directement la fumée du tabac ». Cette irritation chronique est propice à la formation des cancers du pharynx et du larynx.
  • Poumons : Les dépôts de goudron irritent les voies respiratoires et favorisent l'apparition d'infections respiratoires, puis de la bronchite du fumeur, provoquant une hypoventilation des tissus et une diminution de la résistance aux exercices physiques. A long terme, les bronchites deviennent chroniques pouvant mener à l'insuffisance respiratoire. En aigüe, le monoxyde de carbone, quant à lui, se substitue à l'oxygène sur l'hémoglobine, et par conséquent diminue l'oxygénation du sang, provoquant un essoufflement (dyspnée).
    • La responsabilité du tabagisme dans la genèse des cancers (en particulier du poumon) a été longue à établir. Les première études qui lient le tabac au cancer ont été réalisée durant la période de l' Allemagne nazie, par Franz H. Müller (1939), Eberhard Schairer et Erich Schöniger de l'Unversité de Jena (1943). Les nazis, attaché à la pureté du corps et à leurs volonté de domination du monde sous un mode racial ont effectué une grande quantité de recherches sur le cancers (création d'un institut de recherche à l'Université de Jona) et ont été les premiers a mettre en place des politiques restrictives sur l'usage du tabac (cf: Robert N. Proctor. 380 pp. Princeton, N.J., Princeton University Press, 1999). Le rôle cancerigène du tabac a été également suspecté dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, notamment par Richard Doll, épidémiologiste anglais, puis confirmé par des études de vaste envergure dans les années 50 et 60. L'intense lobbying des industriels du tabac ont cependant sensiblement freiné la diffusion de ces données.


En France, les 60 000 morts dus au tabac sont principalement dus

Le tabac est la drogue la plus mortelle, avec plus de quatre millions de morts par an (un mort toutes les huit secondes) et soixante millions de morts pour la seule seconde moitié du XXe siècle, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé. Le tabac se situe bien loin devant l'alcool, qui comptabilise un peu moins d'un million de morts par an. Cette drogue est aussi la cause d'au moins vingt-cinq maladies connues. Le tabagisme passif est une cause croissante de décès en France, malgré les nombreuses interdictions de fumer dans les lieux destinés au public. On estime à près de 75 % les cas de cancers liés directement ou indirectement au tabagisme (cancers des poumons, de la langue, de la gorge...).

Autres effets

Bibliographie

  • Discours du Tabac, où il est traité particulièrement du Tabac en poudre. Avec des Raisonnemens Physiques sur les vertus & sur les effets de cette Plante, et de ses divers usages dans la Médecine. 1e édition : 1668, 2e édition, 1677, 3e édition, Jean Jombert, 1693. Edme Baillard, pseudonyme de Jean Le Royer de Prade

Références

Voir aussi

Liens internes

Liens externes


Du tabac : son histoire, sa culture, sa fabrication, son commerce : ses propriétés médicinales et toxiques : son influence sur l'homme : moyens d'en user selon son tempérament, d'en retirer la plus grande somme de bien-être et de jouissance et d'éviter les maux qui résultent de son abus / par le docteur G.-A. Henrieck