« Drogues et Expériences/Cocaïne » : différence entre les versions

Un livre de Wikilivres.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Revert vandalisme
m nettoyage, Typos fixed: succeptibles → susceptibles, AWB
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Chimiebox général|
{{Chimiebox général|
nom = Crack |
nom = Cocaïne |
image = Crack.jpg |
image = Cocaine.svg |
tailleimage = 200 px |
tailleimage = 200 px |
commentaire = Crack sous forme de « cailloux » |
commentaire = Structure de la cocaïne |
formule = [[Carbone|C]]<sub>17</sub>[[Hydrogène|H]]<sub>21</sub>[[Azote|N]][[Oxygène|O]]<sub>4</sub> |
formule = |
nom scientifique =<small>méthyl ester de l'acide 3-benzoyloxy-8-méthyl</br>-8-azabicyclo[3.2.1]octane</br>-4-carboxylique</small> |
nom scientifique = |
CAS = 0 |
CAS = 50-36-2 |
ATC = |
ATC = N01BC01 |
apparence = solide blanc à jaunâtre
apparence = poudre blanche floconneuse
}}
}}
{{Chimiebox physique}}
{{Chimiebox physique masse moléculaire| 303,35}}
{{Chimiebox physique fin}}
{{Chimiebox pharmaco|vert}}
{{Chimiebox pharmaco métabolisme | hépatique}}
{{Chimiebox pharmaco demi-vie | plus de 72 heures}}
{{Chimiebox pharmaco excrétion | urine}}
{{Chimiebox pharmaco fin}}
{{Chimiebox psychotrope
{{Chimiebox psychotrope
| catégorie= Stimulant
| catégorie= Stimulant
| conso= *Injection
| conso= *Inhalation
*Injection
| noms= * Poudre, Drepou
*Inhalation
* Coke, Coco, CC, C
*Ingestion
* Blanche
| noms= * cocaïne purifiée, coke basée
* Charlie
* kecra, caillou, youka, pure, erup
}}
}}
{{Chimiebox fin}}
{{Chimiebox fin}}
La '''cocaïne''' est un [[alcaloïde]] extrait de la [[coca]]. Puissant [[stimulant]] du [[système nerveux central]], elle est aussi un [[vasoconstricteur]] périphérique. En [[Occident]], elle est classée comme [[stupéfiant]].
Le '''crack''' est un [[stupéfiant]] dérivé de la [[cocaïne]]. À l'origine, il était obtenu à partir de ''la pasta'', qui est le nom donné au dépôt qui se fait lors de l'extraction de la [[cocaïne]] des [[feuille]]s de [[coca]]. Il s'agit d'une forme beaucoup moins élaborée du produit ce qui explique son prix plus faible.


==Historique==
Présenté sous forme de petits cailloux blancs ou jaunâtres, le '''crack''' se divise en deux qualités :
La cocaïne est utilisée de très longue date par les Indiens des [[Cordillère des Andes|Andes]] qui mâchent les feuilles de [[coca]] ou les consomment en infusion pour les aider à résister à la fatigue et à l'altitude.
* La ''[[free base]]'' (ou « crack des riches ») qui est le résultat de la purification de [[cocaïne]] au [[bicarbonate de soude]], à l'[[ammoniaque]] ce qui détruit la [[molécule]] rendant la [[cocaïne]] non-fumable : on dit alors que la [[cocaïne]] est « basée ». Ce crack « pur » est fabriqué par l'usager lui-même<ref>{{ouvrage| éditeur =La découverte| titre =Drogues et dépendances, données essentielles| auteurs =[[OFDT]]| année =2005| isbn =2-7071-4536-X}}</ref>. Son coût, hors matériel de [[purification]], est donc celui de l'hydrochlorure de [[cocaïne]] (poudre), à savoir entre 60 et 100 [[euros]] le [[gramme]] en [[Paris|région parisienne]].{{référence nécessaire}}
En [[1855]], le [[chimiste]] allemand [[Friedrich Gaedcke]] obtient des cristaux en distillant des feuilles de coca, il nomme cette substance ''erythroxyline''.<ref name="larousse">{{ouvrage| éditeur =Larousse| titre =Dictionnaire des drogues et des dépendances| auteurs =Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur| année =2004| isbn =2-03-505431-1}}</ref><br/>
* Le '''crack de rue''' (ou « [[cocaïne]] des pauvres ») qui est le résultat de la freebase coupée abondamment aux résidus de toutes sortes de [[drogue]]s, [[médicament]]s ou produits [[toxique]]s. Son coût est très faible, de 1 à 2 [[euros]] le caillou (un caillou = une dose), soit approximativement 15 [[euros]] le [[gramme]].{{référence nécessaire}} Les clients sont généralement des populations précaires.<ref name="larousse"/> Le nom de « crack de rue » vient du fait qu'il ne se trouve que dans la vente illégale, chez les [[dealer]]s, contrairement à la freebase qui se fait chez soi.
En [[1859]], Carl Scherzer, un voyageur, rapporte à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] des feuilles de coca à la demande du chimiste [[Friedrich Wöhler]] qui en confie l'étude à un de ses étudiants Albert Niemann.<ref name="larousse"/><br/>
En [[1860]], le chimiste [[Autriche|autrichien]] [[Albert Niemann (chimiste)|Albert Niemann]] isole le principe actif des feuilles de coca, la cocaïne et en décrit l'action [[anesthésique]].<ref name="eyrolles">{{ouvrage| éditeur =Eyrolles| collection =Eyrolles Pratique| titre =Les drogues, Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation| auteurs =Yasmina Salmandjee| année =2003| isbn =2-7081-3532-5}}</ref><br/>
Albert Niemann meurt peu de temps après et c'est un de ses collègues, [[Wilhelm Lossen]] qui trouve la formule brute en [[1865]], prouvant qu'il s'agit bien d'un [[alcaloïde]]. <ref name="larousse"/>
Mais ce n'est qu'en [[1879]] que le [[physiologiste]] [[Wassili von Anrep]] établit les propriétés psychotrope sur un modèle animal.<ref name="larousse"/>


Dans les dix années qui suivent cette découverte, elle est utilisée pour les anesthésies locales et ophtalmologiques. Au cours du {{XIXe siècle}}, elle sert contre les maladies respiratoires.<ref name="eyrolles"/>
== Historique ==
[[Sigmund Freud]] fait quelques travaux sur ses effets et en conseille l'utilisation notamment comme [[aphrodisiaque]] ou comme traitement des [[addiction]]s à l'[[opium]], à la [[morphine]] et à l'[[boisson alcoolisée|alcool]]<ref name="eyrolles"/>, avant de la proscrire en [[1887]] dans l'article {{citation|Cocaïnomanie et cocaïnophobie}}. Il l'a notamment prescrite pour soigner l'un de ses amis médecins, [[Ernst von Fleischl]], de sa [[morphine|morphinomanie]]. <br/>
La consommation de ''pasta'' (pâte de cocaïne base) est très répandue dans les zones de culture traditionnelle où elle se consomme dans des sortes de [[cigare]]s fait de papier journal.<ref name="larousse">{{ouvrage| éditeur =Larousse| titre =Dictionnaire des drogues et des dépendances|
C'est l'[[ophtalmologue]] [[Carl Koller]], qui a essayé la cocaïne sur le conseil de Freud, et le physiologiste Leopold Königstein qui appliquent les observations déjà faites sur le produit et pratiquent avec succès une anesthésie locale en chirurgie humaine. Ils présentent leurs travaux à la ''société des médecins de Vienne'', le [[17 octobre]] [[1884]] dans un contexte où l'anesthésie locale est inconnue, la cocaïne est alors présentée comme {{citation|miraculeuse}}.<ref name="larousse"/>
auteurs =Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur| année =2004| isbn =2-03-505431-1}}</ref>
Cette présentation peu onéreuse se développe à partir des [[années 1970]] d'abord au [[Pérou]] puis au [[Venezuela]]. Elle commença à s'exporter aux États-Unis quand les politiques entreprirent de renforcer les contrôles sur les précurseurs et les solvants permettant de purifier la cocaïne et avec elle, s'exporta la façon de la purifier qui utilisait alors de l'[[éther éthylique]].<ref name="larousse"/>
Ce procédé de purification fut simplifé par les usagers des [[Espace Caraïbe|Caraïbes]] qui chauffèrent la pasta avec du [[bicarbonate de sodium]] - voire de l'[[ammoniaque]] - solubilisé dans du [[rhum]] en solution aqueuse. La cristallisation obtenue permettait d'avoir accès à une forme fumable de cocaïne. Cette technique se propagea aux États-Unis pour s'appliquer non plus seulement à la pasta mais au chlorhydrate de [[cocaïne]] en remplaçant le bicarbonate de sodium par de l'[[ammoniaque]].<ref name="larousse"/>


Les premières apparitions du crack se firent aux débuts des années 1980 à [[Los Angeles]], [[Houston]], [[San Diego]], [[Miami]] et dans les [[Espace Caraïbe|Caraïbes]].
Dans la fin des [[années 1800]], elle devient populaire et s'incorpore dans les [[cigare]]s, [[cigarette]]s, [[chewing-gum]] et dans les boissons.<ref name="eyrolles"/><br/>
Dès [[1870]], on voit apparaître la consommation populaire de vin dans lequel sont infusées préalablement des feuilles de coca. En [[1871]], le marché est dominé par une marque restée célèbre : le [[vin Mariani]], du nom du [[pharmacien]] [[Angelo Mariani]] qui eut l'idée de commercialiser ce vin associé à un [[médecin]], Charles Fauvel, ce qui lui confère une légitimité médicale (ce qui autorise l'émission d'un [[brevet]]). Inventé en [[Corse]] en [[1863]], issu du mélange de [[vin de Bordeaux]] et d'extrait de coca, ce vin n’est qu’une des nombreuses productions de Mariani puisqu'en [[1890]] son officine du [[boulevard Haussmann]] à [[Paris]], qui ne désemplit guère, propose des pastilles à la cocaïne, des infusions de cocaïer, du vin, un élixir, des toniques et ce, en vantant la coca et ses applications thérapeutiques. De nombreuses personnalités des arts, de la littérature et de la politique apportent leur appui au vin Mariani. Citons les plus prestigieuses : [[Thomas Alva Edison|Thomas Edison]], [[Jules Verne]], [[Émile Zola]], le [[Prince de Galles]] et même le pape [[Léon XIII]], qui ne quittait pas sa fiole. <br/>
Quant au [[Coca-Cola]], il est créé à l'origine (en [[1886]]) pour satisfaire à la demande du marché américain, celle d'une boisson populaire à base de cocaïne, mais ne donnant pas prise aux critiques des [[ligue de tempérance|ligues de tempérance]] qui s'insurgent précisément contre les produits Mariani. En 1906, la proportion de cocaïne fut considérablement réduite (1/400e de [[Grain (unité)|grain]] par once de sirop), mais la cocaïne persista dans la composition de la boisson jusqu'en 1929.<ref>http://66.165.133.65/cokelore/cocaine.asp</ref>


Pourtant dès [[1885]], la multiplication des cas de ''cocaïnisme'' commence à être dénoncée par d'autres médecins (le psychiatre [[Albrecht Erlenmeyer]], le toxicologue [[Louis Lewin]]) et émeut l'opinion publique allemande.<ref name="larousse"/>
À partir de 1983-1984 le crack commença à envahir tout le reste des [[États-Unis]] plus particulièrement la côte Est.
À partir de 1985 il y eut une hausse fulgurante de consommateurs, surtout dans les ghettos afro-américains, avec près de 1.5 millions de nouveaux ''adeptes'' par an.
Cette période durera jusqu'en 1991 avec un taux record de consommateurs de près de 10 millions à 12 millions.


En [[1914]], l'essentiel des états américains ont réglementé l'usage et la distribution de cocaïne afin de réduire la criminalité pour en interdire peu à peu l'usage non-médical.<ref name="eyrolles"/>
En 1992-1993, ce chiffre se stabilisa avec de moins en moins de nouveaux consommateurs par an.
Au milieu du {{XXe siècle}}, elle n'est plus considérée comme un problème de santé publique.<ref name="eyrolles"/>
Cette période, 1985-1991, appelée en anglais "''crack epidemic''" (épidemie du crack), a été l'une des plus traumatisante pour l'histoire des [[États-Unis]] avec une très grande montée de la criminalité.


Dès le début des [[années 1960]], la consommation redevient préoccupante<ref name="eyrolles"/> pour exploser à la fin [[années 1970]] sous l'impulsion des [[cartel]]s qui cherchent à écouler leur production en baissant les prix.<ref name="larousse"/>
Il a été rapporté selon certaines sources que ce serait la C.I.A. qui aurait implanté la drogue, notamment le crack, et les armes à feu dans les ghettos ''blacks''.


Plusieurs conventions se tiennent sous l'égide de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] afin de la combattre. Ces conventions prohibent la production, le commerce, la détention et l'usage des drogues (excepté à des fins médicales) et ont directement influencé les législations des pays signataires.
Le crack est arrivé en Europe à la fin des [[années 1980]] et a pris une place importante à Paris notamment dans le nord-est à Stalingrad de 1991 à 1996. Le trafic s'est par la suite propagé en banlieue, au nord de Paris, et en province mais il reste assez marginal.
La [[convention unique sur les stupéfiants de 1961]] porte principalement sur la [[coca]], l'[[opium]], le [[cannabis]] et leurs dérivés. La cocaïne sera progressivement interdite dans la plupart des pays à mesure qu'ils adaptent leur législation propre et classée comme [[stupéfiant]].


Dans les pays occidentaux, durant une bonne partie des [[années 1980]] et [[années 1990|1990]], la cocaïne est associée aux classes aisées, notamment aux milieux du cinéma et de la chanson qui la consomme dans un but de [[dopage (sport)|dopage]]. Mais l'augmentation exponentielle de sa production - malgré les différentes campagnes mondiales de lutte contre cette drogue - contribue à faire chuter les prix de revente à la dose et la cocaïne est consommée dans tous les milieux depuis le début des [[années 2000]].<ref name="eyrolles"/>
== Consommation ==
<gallery>
Lorsque le ''caillou'' de crack est soumis à la flamme du [[briquet]] pour le chauffer préalablement à l'inhalation de sa fumée, il émet un craquement caractéristique qui lui a donné son nom.<ref name="mildt">{{ouvrage| éditeur =comité français d'éducation pour la santé et de la [[Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie|mildt]]| titre =Drogues, savoir plus risquer moins| année =2000| mois =juillet| isbn =2-908444-65-8}}</ref>
image:Koeh-204.jpg|''Erythroxylon coca''.
Image:Mariani pope.jpg|Publicité pour le vin Mariani.
</gallery>


==Chimie==
Le crack est fumé de manière très spécifique avec divers ustensiles, tels que les dosettes à [[pastis]], les [[canette]]s de [[soda]], et les [[pipe à eau|pipes à eau]], ce qui permet de le chauffer pour en inhaler la fumée. Mais il se fume également en [[Joint (argot)|joint]], mélangé avec du [[Haschisch|haschich]] et/ou de la [[marijuana]] : le ''blaka jango'' (ou « black joint »). <ref name="larousse"/>
La cocaïne est peu soluble dans l'eau mais son sel l'est.
Lorsque les deux formes de [[cannabis]] sont présentes simultanément, on parle alors de ''joint impérial''. Cette dernière technique a été inventé aux [[Antilles]].{{référence nécessaire}}


Elle s'extrait de feuilles d'une plante ''[[Erythroxylon coca]]''.
Le crack provoque des effets et des conséquences similaires à la [[cocaïne]], mais plus violents, rapides et brefs<ref name="mildt"/>. Il peut provoquer des altérations des voies respiratoires voire un arrêt cardiaque pouvant entraîner la mort.<ref name="mildt"/>


==Pharmacologie==
L'usage régulier entraîne des [[hallucination]]s, des comportements violents, des épisodes paranoïaques voire des états suicidaires.<ref name="mildt"/>
La cocaïne a des effets [[nooanaleptique]]s majeurs similaires à ceux des [[amphétamines]], notamment à ceux de la [[méthamphétamine]]. C'est un [[stimulant]].<br/>
Elle agit sur le [[système nerveux central]], en bloquant la recapture des monoamines dans l'espace [[Synapse et transmission synaptique|synaptique]].<br/>
Son effet est atrribué au fait qu'elle bloque la recapture de la [[dopamine]] et entraîne donc une augmentation de la concentration du [[neurotransmetteur]] dans diverses régions du [[cerveau]] notamment le [[nucleus accumbens]].<ref name="larousse"/>
Elle bloque aussi le transport de la [[sérotonine]] et de la [[noradrénaline]], mais ces mécanismes ne sont pas considérés comme appartenant aux effets psychostimulants.<ref name="larousse"/>


==Usage détourné et récréatif==
Il pose aussi des problèmes pulmonaires (''crack lung'') comme la [[dyspnée]] et des pathologies spécifiques à son usage (brûlure, abcès).<ref name="synthese">{{ouvrage| éditeur =Presses Universitaires de France| collection = Que sais-je ? |titre =Les drogues de synthèse| auteurs =Michel Hautefeuille, Dan Véléa| année =2002| isbn =2-13-052059-6}}</ref>
[[Image:Cocaine3.jpg|thumb|Cocaïne en poudre]]
La cocaïne se présente le plus souvent sous la forme d'une poudre blanche et floconneuse ; plus rarement sous forme de cristaux. La cocaïne (ou ''chlorhydrate de cocaïne'' de son nom scientifique) qui alimente le trafic clandestin est la plupart du temps coupée - « allongée » - avec des substances diverses visant à en augmenter le volume, tel que le [[bicarbonate de soude]], le [[sucre]], le [[lactose]] ou divers autres produits pharmaceutiques. Ces produits de coupe sont susceptibles d'en accroître les dangers par une potentialisation des effets ou par une interaction entre deux produits.<ref name="mildt">{{ouvrage| éditeur =comité français d'éducation pour la santé et de la [[Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie|mildt]]| titre =Drogues, savoir plus risquer moins| année =2000| mois =juillet| isbn =2-908444-65-8}}</ref>
La poudre vendue sur le maché clandestin comme étant de la cocaïne n'en contiendrait en fait que 3 à 35%.<ref name="larousse"/>


Sa saveur est amère et provoque une sensation d'engourdissement sur la langue quand on la goûte.
Il provoque une forte [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] psychique.
Les usagers réguliers restent soumis à des altérations de l'humeur plusieurs mois après l'arrêt.<ref name="mildt"/>


La cocaïne est considérée comme le premier psychotrope illicite ayant donné lieu à un trafic organisé mettant en place les stéréotypes de ce type de marché soit le ''fournisseur'' (futur [[dealer]]) et la pratique du ''coupage''.<ref name="larousse"/>
==Note==

===Habitudes de consommation===
{{Loupe|Modalité d'usage}}
;usage le plus répandu :
* priser (ou « sniffer » en [[langage courant]]) : méthode consistant à inhaler la cocaïne sous forme de poudre, en général au moyen d'un petit tube creux appelé « paille ». La cocaïne est alors disposée en petits tas filiformes, appelés « rails », « lignes », « tracks » ou « traces ». L'effet se fait sentir au bout de 2 minutes et dure environ 1 heure.<ref name="eyrolles"/>
;usages courants :
* [[freebase|FreeBase]] : Cocaïne basée (libérée de son sel, elle est plus pure) à l'aide d'[[ammoniac]] (ou de [[bicarbonate de soude]]) et d'un solvant organique, elle se fume dans une pipe (parfois considéré comme analogue au [[Crack (stupéfiant)|crack]]). L'effet se fait sentir au bout de 2 minutes et dure environ 30 minutes.<ref name="eyrolles"/>
* fumer en [[joint (argot)|joint]].
* « chasser le dragon » : méthode consistant à inhaler les vapeurs de cocaïne, chauffée la plupart du temps sur une feuille d'aluminium par le dessous.
* ingérer en ''parachutes'' une dose de cocaïne est enveloppée dans du papier à cigarettes et gobée. L'effet se fait sentir au bout de 20 minutes et dure environ 1 heure.<ref name="eyrolles"/>
* injecter en intra-veineuse. L'effet se fait sentir au bout de 10 minutes et dure environ 30 minutes.Elle se rencontre généralement ches les [[polytoxicomanie|polytoxicomanes]].<ref name="eyrolles"/>
;usages anecdotiques :
* appliquer sur certaines muqueuses (rectale, vaginale ou gland). L'insensibilité obtenue passe pour prolonger l'acte sexuel.<ref name="larousse"/>
* par voie orale sous forme d'extrait, de teinture ou de vin. Cet usage majoritaire au {{XIXe siècle}} a presque totalement disparu.<ref name="larousse"/>

Elle est parfois consommée avec de l'[[Diacétylmorphine|héroïne]] (''speed-ball'') afin de compenser les effets [[dépresseur]]s de l'héroïne par les effets [[stimulant]]s de la cocaïne.<ref name="synthse">{{ouvrage| éditeur =Presses Universitaires de France| collection = Que sais-je ? |titre =Les drogues de synthèse| auteurs =Michel Hautefeuille, Dan Véléa| année =2002| isbn =2-13-052059-6}}</ref>

===Effets et conséquences===
La cocaïne traverse la barrière [[placenta]]ire et expose le [[fœtus]] à des risques de retard de croissance, accidents vasculaires, malformation.

====Effets recherchés====
L'usage de la cocaïne provoque :
* une forte [[euphorie]]<ref name="eyrolles"/> ;
* un sentiment de puissance intellectuelle et physique (voire sexuelle) qui provoque une désinhibition<ref name="eyrolles"/> ;
* une indifférence à la douleur, à la fatigue et à la faim<ref name="eyrolles"/>.

Ces effets vont laisser place ensuite à ce qu'il est commun d'appeler « descente » ou « craving » : un [[état dépressif]] et à une [[anxiété]] que certains apaiseront par une prise d'[[Diacétylmorphine|héroïne]] ou de médicaments psychoactifs.<ref name="mildt"/>
La dose létale correspond à une concentration dans le sang supérieure à 1&nbsp;mg/litre.

====Effets à court terme====
* augmentation du rythme cardiaque ([[tachycardie]]), voire [[troubles du rythme cardiaque]]<ref name="eyrolles"/> ;
* augmentation de la pression sanguine ([[Hypertension artérielle|hypertension]]) et de la respiration<ref name="eyrolles"/> ;
* [[hyperthermie]]<ref name="eyrolles"/> ;
* [[crampe]]s, tremblements, [[spasme]]s, [[épilepsie]]<ref name="eyrolles"/> ;
* [[Épistaxis|saignements de nez]], [[anosmie]] durant 48&nbsp;heures en cas de prise par voie nasale.

La levée des inhibitions peut entraîner des actes violents ou des aggressions. <ref name="eyrolles"/>

====Effets à long terme====
Consommée de façon régulière, la cocaïne peut provoquer :
*une contraction de la plupart des vaisseaux sanguins<ref name="eyrolles"/> : les tissus, insuffisamment irrigués, se nécrosent. C'est souvent le cas de la cloison nasale avec des lésions perforantes pouvant aller jusqu'à la nécrose des parois nasales chez les usagers prisant régulièrement la cocaïne ;
*des troubles du rythme cardiaque pouvant entraîner des accidents cardiaques<ref name="eyrolles"/> ;
*des troubles de l'humeur : irritabilité, [[paranoïa]], attaque de panique, [[dépression (médecine)|dépression]]<ref name="eyrolles"/> ;
*une augmentation de l'activité psychique<ref name="eyrolles"/> : des [[insomnie]]s, des [[amnésie]]s, des difficultés de concentration, tics nerveux, etc. ;
*une [[Dépendance (toxicologie)|dépendance]] psychique rapide et forte<ref name="eyrolles"/>. On estime que 20% des usagers deviennent dépendants.<ref name="larousse"/>

La [[tolérance (toxicologie)|tolérance]] ne concerne que certains des effets notamment l'euphorie et est fortement liée aux sensibilité individuelle.<ref name="larousse"/>

Le syndrome de [[sevrage (toxicologie)|sevrage]] n'a été officialisé qu'en [[1987]] et ses manifestations physiques ne sont pas toujours observables.<ref name="larousse"/>

La consommation « en rail » favorise les transmissions virales ([[hépatite]]s B et C, [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]]) par le partage de pailles.<ref name="mildt"/>

====Décès lié à la cocaïne====
Les cas de décès imputés à la cocaïne sont dus à :
* un état de santé incompatible avec la prise de cocaïne (antécédent de problèmes cardiaques, [[Hypertension artérielle|hypertension]], [[insuffisance respiratoire]], [[asthme]], [[épilepsie]], problèmes hépatiques ou rénaux, [[Diabète sucré|diabète]]) ;
* un dosage trop élevé ([[surdose]]) ;
* un mélange avec d'autres substances aggravantes (risque de [[coma]] toxique en mélangeant alcool et cocaïne ; troubles cardiaques en mélangeant cocaïne et boissons stimulantes, [[tabac]], [[Viagra]], [[amphétamine]]s).

=== Traitements de la cocaïnomanie ===
{{Loupe|Addiction}}

===Statistique===
;Évaluation de la consommation
Selon le rapport de l'[[OICS]] du {{1er mars}} [[2006]], la cocaïne arrive au deuxième rang des [[drogue]]s dont l'usage est le plus répandu en [[Amérique du Nord]]. Il est estimé que les [[États-Unis d'Amérique|États-Unis]] comptent à eux seuls 2,3 millions d'usagers.

;Évaluation de la production
De 900 à 1 000 tonnes de cocaïne sont produits chaque année.<ref name="monde">''La cocaïne se démocratise en France et gagne du terrain sur le cannabis'', ''[[Le Monde]]'', 18 octobre 2006</ref>

La [[Colombie]] est le premier pays producteur de cocaïne, totalisant à elle-seule 776 tonnes par an (données 2005{{référence nécessaire}}).

;Évaluation du trafic
Selon un rapport de l'[[Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants]] ([[OCRTIS]]) du 18 octobre 2006, les saisies de cocaïne de 2005 (5 tonnes) sont en progression de 16 % par rapport à 2004, qui constituait déjà un record.<ref name="monde"/>

Le marché américain reçoit 600 des 900 à 1 000 tonnes produites chaque année.<ref name="monde"/>

Dans la zone euro, le cours de la cocaïne est de 26 000 à 28 000 euros le kilo (soit 26 à 28 euros le gramme).<ref name="monde"/>

===Termes dérivés===
; Cocaïnomanie
Ce terme est composé de cocaïne et de manie, du [[grec ancien|grec]] ''mania'' pour « [[folie]], passion ». Il désigne une [[consommation]] régulière et non-contrôlée de cocaïne, amenant un état de [[dépendance (toxicologie)|dépendance]], soit une [[toxicomanie]].

; Cocaïnomane
Ce terme dérivé du précédent désigne les personnes atteintes de cocaïnomanie.

; Cocaïnisme
Ce terme désigne une [[intoxication]] chronique à la cocaïne.

==Références==
<references/>
<references/>


==Voir aussi==
==Voir aussi==
{{Commons|Cocaine|la cocaïne}}
* [[Cocaïne]]
===Articles connexes===
* [[Toxicomanie]]
* Forme dérivée : [[Crack (stupéfiant)|crack]]
* [[drogue]]
* [[stupéfiant]]
* [[addiction]]
* [[sevrage (toxicologie)|sevrage]]
* [[surdose|overdose]]


===Lien externe===
===Lien externe===
{{fr}} [http://www.drogues.gouv.fr Site de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie]
{{fr}} [http://www.drogues.gouv.fr Site de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie]


=== Bibliographie ===
{{Portail médecine}}
* [[Sigmund Freud]] : ''Contribution à la connaissance des effets de la coca'', (1885) dans ''Un peu de cocaïne pour me délier la langue'', Max Milo Editions, 2005. ISBN 2914388764


{{Anesthésique local}}
[[Catégorie:psychotrope (nom familier)]]
{{Portail médecine}}
[[Catégorie:Anesthésique local]]
[[Catégorie:Alcaloïde tropanique]]
[[Catégorie:Stimulant]]
[[Catégorie:Stimulant]]
[[Catégorie:Ester carboxylé]]


[[de:Crack (Droge)]]
[[ar:كوكايين]]
[[bg:Кокаин]]
[[en:Cocaine#Crack cocaine]]
[[bn:কোকেইন]]
[[is:Krakk]]
[[bs:Kokain]]
[[it:Crack (stupefacente)]]
[[lt:Krekas]]
[[ca:Cocaïna]]
[[nl:Crack]]
[[cs:Kokain]]
[[pt:Crack]]
[[da:Kokain]]
[[de:Kokain]]
[[en:Cocaine]]
[[eo:Kokaino]]
[[es:Cocaína]]
[[et:Kokaiin]]
[[eu:Kokaina]]
[[fa:کوکایین]]
[[fi:Kokaiini]]
[[gl:Cocaína]]
[[he:קוקאין]]
[[hu:Kokain]]
[[id:Kokain]]
[[io:Kokaino]]
[[is:Kókaín]]
[[it:Cocaina]]
[[ja:コカイン]]
[[ko:코카인]]
[[ms:Kokaina]]
[[nl:Cocaïne]]
[[nn:Kokain]]
[[no:Kokain]]
[[pl:Kokaina]]
[[pt:Cocaína]]
[[ru:Кокаин]]
[[simple:Cocaine]]
[[sr:Кокаин]]
[[sv:Kokain]]
[[tr:Kokain]]
[[uk:Кокаїн]]
[[vi:Cocaine]]
[[yi:קאקעין]]

Version du 25 avril 2007 à 23:53

Modèle:Chimiebox général Modèle:Chimiebox physique Modèle:Chimiebox physique masse moléculaire Modèle:Chimiebox physique fin Modèle:Chimiebox pharmaco Modèle:Chimiebox pharmaco métabolisme Modèle:Chimiebox pharmaco demi-vie Modèle:Chimiebox pharmaco excrétion Modèle:Chimiebox pharmaco fin Modèle:Chimiebox psychotrope Modèle:Chimiebox fin La cocaïne est un alcaloïde extrait de la coca. Puissant stimulant du système nerveux central, elle est aussi un vasoconstricteur périphérique. En Occident, elle est classée comme stupéfiant.

Historique

La cocaïne est utilisée de très longue date par les Indiens des Andes qui mâchent les feuilles de coca ou les consomment en infusion pour les aider à résister à la fatigue et à l'altitude. En 1855, le chimiste allemand Friedrich Gaedcke obtient des cristaux en distillant des feuilles de coca, il nomme cette substance erythroxyline.[1]
En 1859, Carl Scherzer, un voyageur, rapporte à Vienne des feuilles de coca à la demande du chimiste Friedrich Wöhler qui en confie l'étude à un de ses étudiants Albert Niemann.[1]
En 1860, le chimiste autrichien Albert Niemann isole le principe actif des feuilles de coca, la cocaïne et en décrit l'action anesthésique.[2]
Albert Niemann meurt peu de temps après et c'est un de ses collègues, Wilhelm Lossen qui trouve la formule brute en 1865, prouvant qu'il s'agit bien d'un alcaloïde. [1] Mais ce n'est qu'en 1879 que le physiologiste Wassili von Anrep établit les propriétés psychotrope sur un modèle animal.[1]

Dans les dix années qui suivent cette découverte, elle est utilisée pour les anesthésies locales et ophtalmologiques. Au cours du XIXe siècle, elle sert contre les maladies respiratoires.[2] Sigmund Freud fait quelques travaux sur ses effets et en conseille l'utilisation notamment comme aphrodisiaque ou comme traitement des addictions à l'opium, à la morphine et à l'alcool[2], avant de la proscrire en 1887 dans l'article « Cocaïnomanie et cocaïnophobie ». Il l'a notamment prescrite pour soigner l'un de ses amis médecins, Ernst von Fleischl, de sa morphinomanie.
C'est l'ophtalmologue Carl Koller, qui a essayé la cocaïne sur le conseil de Freud, et le physiologiste Leopold Königstein qui appliquent les observations déjà faites sur le produit et pratiquent avec succès une anesthésie locale en chirurgie humaine. Ils présentent leurs travaux à la société des médecins de Vienne, le 17 octobre 1884 dans un contexte où l'anesthésie locale est inconnue, la cocaïne est alors présentée comme « miraculeuse ».[1]

Dans la fin des années 1800, elle devient populaire et s'incorpore dans les cigares, cigarettes, chewing-gum et dans les boissons.[2]
Dès 1870, on voit apparaître la consommation populaire de vin dans lequel sont infusées préalablement des feuilles de coca. En 1871, le marché est dominé par une marque restée célèbre : le vin Mariani, du nom du pharmacien Angelo Mariani qui eut l'idée de commercialiser ce vin associé à un médecin, Charles Fauvel, ce qui lui confère une légitimité médicale (ce qui autorise l'émission d'un brevet). Inventé en Corse en 1863, issu du mélange de vin de Bordeaux et d'extrait de coca, ce vin n’est qu’une des nombreuses productions de Mariani puisqu'en 1890 son officine du boulevard Haussmann à Paris, qui ne désemplit guère, propose des pastilles à la cocaïne, des infusions de cocaïer, du vin, un élixir, des toniques et ce, en vantant la coca et ses applications thérapeutiques. De nombreuses personnalités des arts, de la littérature et de la politique apportent leur appui au vin Mariani. Citons les plus prestigieuses : Thomas Edison, Jules Verne, Émile Zola, le Prince de Galles et même le pape Léon XIII, qui ne quittait pas sa fiole.
Quant au Coca-Cola, il est créé à l'origine (en 1886) pour satisfaire à la demande du marché américain, celle d'une boisson populaire à base de cocaïne, mais ne donnant pas prise aux critiques des ligues de tempérance qui s'insurgent précisément contre les produits Mariani. En 1906, la proportion de cocaïne fut considérablement réduite (1/400e de grain par once de sirop), mais la cocaïne persista dans la composition de la boisson jusqu'en 1929.[3]

Pourtant dès 1885, la multiplication des cas de cocaïnisme commence à être dénoncée par d'autres médecins (le psychiatre Albrecht Erlenmeyer, le toxicologue Louis Lewin) et émeut l'opinion publique allemande.[1]

En 1914, l'essentiel des états américains ont réglementé l'usage et la distribution de cocaïne afin de réduire la criminalité pour en interdire peu à peu l'usage non-médical.[2] Au milieu du XXe siècle, elle n'est plus considérée comme un problème de santé publique.[2]

Dès le début des années 1960, la consommation redevient préoccupante[2] pour exploser à la fin années 1970 sous l'impulsion des cartels qui cherchent à écouler leur production en baissant les prix.[1]

Plusieurs conventions se tiennent sous l'égide de l'ONU afin de la combattre. Ces conventions prohibent la production, le commerce, la détention et l'usage des drogues (excepté à des fins médicales) et ont directement influencé les législations des pays signataires. La convention unique sur les stupéfiants de 1961 porte principalement sur la coca, l'opium, le cannabis et leurs dérivés. La cocaïne sera progressivement interdite dans la plupart des pays à mesure qu'ils adaptent leur législation propre et classée comme stupéfiant.

Dans les pays occidentaux, durant une bonne partie des années 1980 et 1990, la cocaïne est associée aux classes aisées, notamment aux milieux du cinéma et de la chanson qui la consomme dans un but de dopage. Mais l'augmentation exponentielle de sa production - malgré les différentes campagnes mondiales de lutte contre cette drogue - contribue à faire chuter les prix de revente à la dose et la cocaïne est consommée dans tous les milieux depuis le début des années 2000.[2]

Chimie

La cocaïne est peu soluble dans l'eau mais son sel l'est.

Elle s'extrait de feuilles d'une plante Erythroxylon coca.

Pharmacologie

La cocaïne a des effets nooanaleptiques majeurs similaires à ceux des amphétamines, notamment à ceux de la méthamphétamine. C'est un stimulant.
Elle agit sur le système nerveux central, en bloquant la recapture des monoamines dans l'espace synaptique.
Son effet est atrribué au fait qu'elle bloque la recapture de la dopamine et entraîne donc une augmentation de la concentration du neurotransmetteur dans diverses régions du cerveau notamment le nucleus accumbens.[1] Elle bloque aussi le transport de la sérotonine et de la noradrénaline, mais ces mécanismes ne sont pas considérés comme appartenant aux effets psychostimulants.[1]

Usage détourné et récréatif

Cocaïne en poudre

La cocaïne se présente le plus souvent sous la forme d'une poudre blanche et floconneuse ; plus rarement sous forme de cristaux. La cocaïne (ou chlorhydrate de cocaïne de son nom scientifique) qui alimente le trafic clandestin est la plupart du temps coupée - « allongée » - avec des substances diverses visant à en augmenter le volume, tel que le bicarbonate de soude, le sucre, le lactose ou divers autres produits pharmaceutiques. Ces produits de coupe sont susceptibles d'en accroître les dangers par une potentialisation des effets ou par une interaction entre deux produits.[4] La poudre vendue sur le maché clandestin comme étant de la cocaïne n'en contiendrait en fait que 3 à 35%.[1]

Sa saveur est amère et provoque une sensation d'engourdissement sur la langue quand on la goûte.

La cocaïne est considérée comme le premier psychotrope illicite ayant donné lieu à un trafic organisé mettant en place les stéréotypes de ce type de marché soit le fournisseur (futur dealer) et la pratique du coupage.[1]

Habitudes de consommation

Pour plus de détails voir : Modalité d'usage.
usage le plus répandu
  • priser (ou « sniffer » en langage courant) : méthode consistant à inhaler la cocaïne sous forme de poudre, en général au moyen d'un petit tube creux appelé « paille ». La cocaïne est alors disposée en petits tas filiformes, appelés « rails », « lignes », « tracks » ou « traces ». L'effet se fait sentir au bout de 2 minutes et dure environ 1 heure.[2]
usages courants
  • FreeBase : Cocaïne basée (libérée de son sel, elle est plus pure) à l'aide d'ammoniac (ou de bicarbonate de soude) et d'un solvant organique, elle se fume dans une pipe (parfois considéré comme analogue au crack). L'effet se fait sentir au bout de 2 minutes et dure environ 30 minutes.[2]
  • fumer en joint.
  • « chasser le dragon » : méthode consistant à inhaler les vapeurs de cocaïne, chauffée la plupart du temps sur une feuille d'aluminium par le dessous.
  • ingérer en parachutes une dose de cocaïne est enveloppée dans du papier à cigarettes et gobée. L'effet se fait sentir au bout de 20 minutes et dure environ 1 heure.[2]
  • injecter en intra-veineuse. L'effet se fait sentir au bout de 10 minutes et dure environ 30 minutes.Elle se rencontre généralement ches les polytoxicomanes.[2]
usages anecdotiques
  • appliquer sur certaines muqueuses (rectale, vaginale ou gland). L'insensibilité obtenue passe pour prolonger l'acte sexuel.[1]
  • par voie orale sous forme d'extrait, de teinture ou de vin. Cet usage majoritaire au XIXe siècle a presque totalement disparu.[1]

Elle est parfois consommée avec de l'héroïne (speed-ball) afin de compenser les effets dépresseurs de l'héroïne par les effets stimulants de la cocaïne.[5]

Effets et conséquences

La cocaïne traverse la barrière placentaire et expose le fœtus à des risques de retard de croissance, accidents vasculaires, malformation.

Effets recherchés

L'usage de la cocaïne provoque :

  • une forte euphorie[2] ;
  • un sentiment de puissance intellectuelle et physique (voire sexuelle) qui provoque une désinhibition[2] ;
  • une indifférence à la douleur, à la fatigue et à la faim[2].

Ces effets vont laisser place ensuite à ce qu'il est commun d'appeler « descente » ou « craving » : un état dépressif et à une anxiété que certains apaiseront par une prise d'héroïne ou de médicaments psychoactifs.[4] La dose létale correspond à une concentration dans le sang supérieure à 1 mg/litre.

Effets à court terme

La levée des inhibitions peut entraîner des actes violents ou des aggressions. [2]

Effets à long terme

Consommée de façon régulière, la cocaïne peut provoquer :

  • une contraction de la plupart des vaisseaux sanguins[2] : les tissus, insuffisamment irrigués, se nécrosent. C'est souvent le cas de la cloison nasale avec des lésions perforantes pouvant aller jusqu'à la nécrose des parois nasales chez les usagers prisant régulièrement la cocaïne ;
  • des troubles du rythme cardiaque pouvant entraîner des accidents cardiaques[2] ;
  • des troubles de l'humeur : irritabilité, paranoïa, attaque de panique, dépression[2] ;
  • une augmentation de l'activité psychique[2] : des insomnies, des amnésies, des difficultés de concentration, tics nerveux, etc. ;
  • une dépendance psychique rapide et forte[2]. On estime que 20% des usagers deviennent dépendants.[1]

La tolérance ne concerne que certains des effets notamment l'euphorie et est fortement liée aux sensibilité individuelle.[1]

Le syndrome de sevrage n'a été officialisé qu'en 1987 et ses manifestations physiques ne sont pas toujours observables.[1]

La consommation « en rail » favorise les transmissions virales (hépatites B et C, sida) par le partage de pailles.[4]

Décès lié à la cocaïne

Les cas de décès imputés à la cocaïne sont dus à :

Traitements de la cocaïnomanie

Pour plus de détails voir : Addiction.

Statistique

Évaluation de la consommation

Selon le rapport de l'OICS du Modèle:1er mars 2006, la cocaïne arrive au deuxième rang des drogues dont l'usage est le plus répandu en Amérique du Nord. Il est estimé que les États-Unis comptent à eux seuls 2,3 millions d'usagers.

Évaluation de la production

De 900 à 1 000 tonnes de cocaïne sont produits chaque année.[6]

La Colombie est le premier pays producteur de cocaïne, totalisant à elle-seule 776 tonnes par an (données 2005Modèle:Référence nécessaire).

Évaluation du trafic

Selon un rapport de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) du 18 octobre 2006, les saisies de cocaïne de 2005 (5 tonnes) sont en progression de 16 % par rapport à 2004, qui constituait déjà un record.[6]

Le marché américain reçoit 600 des 900 à 1 000 tonnes produites chaque année.[6]

Dans la zone euro, le cours de la cocaïne est de 26 000 à 28 000 euros le kilo (soit 26 à 28 euros le gramme).[6]

Termes dérivés

Cocaïnomanie

Ce terme est composé de cocaïne et de manie, du grec mania pour « folie, passion ». Il désigne une consommation régulière et non-contrôlée de cocaïne, amenant un état de dépendance, soit une toxicomanie.

Cocaïnomane

Ce terme dérivé du précédent désigne les personnes atteintes de cocaïnomanie.

Cocaïnisme

Ce terme désigne une intoxication chronique à la cocaïne.

Références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 et 1,15 Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, (ISBN 2-03-505431-1)
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 2,16 2,17 2,18 2,19 2,20 2,21 2,22 2,23 et 2,24 Yasmina Salmandjee, Les drogues, Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation, Eyrolles, coll. « Eyrolles Pratique », (ISBN 2-7081-3532-5)
  3. http://66.165.133.65/cokelore/cocaine.asp
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Drogues, savoir plus risquer moins, comité français d'éducation pour la santé et de la mildt, (ISBN 2-908444-65-8)
  5. Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (ISBN 2-13-052059-6)
  6. 6,0 6,1 6,2 et 6,3 La cocaïne se démocratise en France et gagne du terrain sur le cannabis, Le Monde, 18 octobre 2006

Voir aussi

Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur la cocaïne.

Articles connexes

Lien externe

français Site de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie

Bibliographie

  • Sigmund Freud : Contribution à la connaissance des effets de la coca, (1885) dans Un peu de cocaïne pour me délier la langue, Max Milo Editions, 2005. ISBN 2914388764

Modèle:Anesthésique local Modèle:Portail médecine