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Version du 26 décembre 2011 à 19:31

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Sabine Weiss (Sabine Weber, jusqu'à son mariage avec le peintre Hugh Weiss), née en 1924 à Saint-Gingolph est une photographe d'origine suisse naturalisée française qui peut être rattachée au courant de la photographie humaniste.

Biographie

Attirée très jeune par la photographie, elle commence à photographier à l’âge de 12 ans avec un appareil photo acheté avec son argent de poche. Son père la soutient dans son choix, et elle apprend plus tard la technique photographique, de 1942 à 1945, auprès d’un photographe de studio à Genève : Frédéric Boissonnas.

Elle obtient son diplôme de photographe et ouvre son atelier personnel avant de partir s’installer définitivement à Paris en 1946. Elle devient alors, à 22 ans, l’assistante du célèbre photographe de mode Willy Maywald : « Quand je suis venue à Paris, j'ai pu travailler chez Maywald à qui un ami m'avait recommandée. J'y ai travaillé dans des conditions inimaginables aujourd'hui, mais avec lui j'ai compris l'importance de la lumière naturelle. La lumière naturelle comme source d'émotion ».

Elle travaille alors dans des secteurs variés : passionnée de musique, elle fixe les visages de grands noms de la musique (Igor Stravinski, Benjamin Britten, Pablo Casals, Stan Getz…) mais aussi ceux de la littérature, de l’art, etc. (Fernand Léger, Francis Scott Fitzgerald, Pougny, Alberto Giacometti, Robert Rauschenberg, Jan Voss, Jean Dubuffet…) ; elle collabore également à plusieurs revues et journaux connus en Amérique et en Europe pour des commandes publicitaires et de presse (Vogue, Match, Life, Time, Town and Country, Holiday, Newsweek, etc.). Enfin elle parcourt le monde en tant que photojournaliste, et en rapporte de nombreux clichés.

À partir de 1950, elle est représentée par l’agence Rapho, première agence de presse française gérant entre autres le travail de Robert Doisneau (qui lui propose de rentrer dans l’agence après une rencontre dans le bureau du directeur de Vogue), Willy Ronis, Édouard Boubat… Elle se marie la même année avec le peintre américain Hugh Weiss, rencontré lors d’un voyage en Italie quelque temps auparavant, et se lie d’amitié avec des personnalités du milieu artistique comme Jean Cocteau, Maurice Utrillo, Georges Rouault, et Jacques Henri Lartigue. Avec ce dernier elle partage l’amour de l’humanité et le goût pour les visions intimes de la vie.

Malgré ses succès et la publication d’une quinzaine d’ouvrages dont 100 photos de Sabine Weiss pour la liberté de la presse par RSF en 2007, Sabine Weiss reste une personnalité discrète et peu connue du grand public. Elle est photographiée par Gilles Dacquin en 2008. La photo humoristique est vendue aux enchères en 2009. Elle est exposée en 2008 au Rencontres d'Arles, France. Sabine Weiss est officier dans l'Ordre des Arts et des Lettres depuis 1999 (Chevalier en 1987).

Analyse de son œuvre

Son travail personnel est attaché à la vie dans son quotidien, aux émotions et aux gens. Il mêle habilement poésie et observation sociale, c’est pour cette raison que l’on rattache son œuvre au courant de la photographie dite « humaniste » : « Lumière, geste, regard, mouvement, silence, repos, rigueur, détente, je voudrais tout incorporer dans cet instant pour que s'exprime avec un minimum de moyen l'essentiel de l'homme. », « Mes photos (…) expriment un certain amour que j'ai pour la vie ».

Sabine Weiss, comme le photographe Bernard Plossu, récuse le statut d'artiste. Son but est de témoigner plutôt que de créer : - « Je témoignais, je pensais qu'une photo forte devait nous raconter une particularité de la condition humaine. J'ai toujours senti le besoin de dénoncer avec mes photos, les injustices que l'on rencontre. » - « Je n'aime pas les choses très éclatantes mais plutôt la sobriété… il ne s'agit pas d'aimer bien, il faut être ému. L'amour des gens, c'est beau. C'est grave, il y a une profondeur terrible. Il faut dépasser l'anecdote, dégager le calice, le recueillement. Je photographie pour conserver l'éphémère, fixer le hasard, garder en image ce qui va disparaître : gestes, attitudes, objets qui sont des témoignages de notre passage. L'appareil les ramasse, les fige au moment même où ils disparaissent ».

La photographe utilise essentiellement le noir et blanc, et axe sa recherche sur un cadrage précis, une certaine qualité de lumière, des ambiances… Elle fait de la photographie un art de vivre, en arpentant les rues de Paris, souvent la nuit, pour trouver des sujets variés mais toujours proche de l’homme dans ses moments universels : scènes de rue, solitudes, enfants, croyances, figures humaines dans le brouillard, fugacité d’une émotion… On retrouve dans sa production beaucoup d’enfants, de vieillards, de sourires de stars… tous reliés par une caractéristique commune de spontanéité et simplicité : « J'aime beaucoup ce dialogue constant entre moi, mon appareil et mon sujet, ce qui me différencie de certains autres photographes qui ne cherchent pas ce dialogue et qui préfèrent se distancier de leur sujet ».

Doisneau dit à propos des photographies de Weiss : « Les scènes, en apparence inoffensives, ont été inscrites avec une volontaire malice juste à ce moment précis de déséquilibre où ce qui est communément admis se trouve remis en question ».

Collections

Ses photographies font aujourd’hui partie de collections prestigieuses :

En 1955, Edward Steichen choisit trois de ses photographies pour l'exposition The Family of Man.

Lors d’une vente aux enchères en 2005, une de ses photographies, « la sortie du metro », est adjugée 11 500 €.

Publications

  • 1962 J'aime le théâtre, Éditions Rencontres, Suisse.
  • 1969 Une semaine de la vie de Daniel, Éditions Mac Millain, USA.
  • 1978 En passant, Éditions Contrejour, France.
  • 1982 Marchés et Foires de Paris, Éditions ACE, France
  • 1989 Intimes convictions,par Claude Nori, Éditions Contrejour, France
  • 1992 Hadad, Peintres, Éditions Cercle d'Art
  • 1992 Vu à Pontoise, Éditions municipales
  • 1995 La Réunion, Éditions de la galerie Vincent, Saint Pierre
  • 1996 Bulgarie, Éditions Fata Morgana
  • 1997 Giacometti, Éditions Fata Morgana
  • 1997 Des enfants, texte de Marie Nimier, Éditions Hazan, ISBN 2-85025-574-2
  • 2000 Poussettes, charrettes et roulettes, musée de Bièvres
  • 2000 André Breton, texte de Julien Gracq, Edition Fata Morgana
  • 2003 Sabine Weiss soixante ans de photographie, par Jean Vautrin et Sabine Weiss aux Éditions de La Martinière.
  • 2004 Claudia de Medici par Sabine Weiss
  • 2006 Musiciens des villes et des campagnes par Sabine Weiss, Gabriel Bauret, et Ingrid Jurzak
  • 2007 See and Feel , aux Éditions ABP (Pays-Bas).
  • 2010 "Masques et Rites", Burkina Faso, dans la revue d'art TROU no. 20 TROU XX / 2010 (Voir www.trou.ch)

Bibliographie

Décorations

Références

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