« Précis d'épistémologie/La recherche de la raison » : différence entre les versions

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Pour développer la raison, nous devons apprendre à raisonner et donc à inventer des discours et des théories, mais nous devons aussi surtout apprendre à écouter. Nous ne savons pas par avance ce que la raison va nous enseigner, nous le découvrons en tendant l'oreille et en ouvrant les yeux, en étant prêts à accueillir toutes les observations, les pensées et les principes qui pourraient nous éclairer, nous aider à mieux penser et à mieux vivre.
Pour développer la raison, nous devons apprendre à raisonner et donc à inventer des discours et des théories, mais nous devons aussi surtout apprendre à écouter. Nous ne savons pas par avance ce que la raison va nous enseigner, nous le découvrons en tendant l'oreille et en ouvrant les yeux, en étant prêts à accueillir toutes les observations, les pensées et les principes qui pourraient nous éclairer, nous aider à mieux penser et à mieux vivre.

Pour qu'un savoir puisse être partagé, il faut qu'il puise seulement dans des ressources communes, accessibles à tous. On pourrait croire que c'est une limite très restrictive, qu'en se privant de ressources privées, on se prive du même coup du meilleur du savoir, mais c'est l'exact contraire qui est vrai. Nos intelligences sont les plus puissantes justement quand elles se limitent aux ressources communes. C'est en nous entraidant que nous découvrons le mieux le pouvoir de nos intelligences, que nous développons les meilleurs savoirs et que nous faisons vivre la raison.


== Que pouvons-nous espérer ? ==
== Que pouvons-nous espérer ? ==

Version du 14 juin 2021 à 11:31

(en cours de réécriture)


« - ... je veux bien mener cet examen avec toi, pour que nous recherchions ensemble ce que peut bien être la vertu. 

- Et de quelle façon chercheras-tu, Socrate, cette réalité dont tu ne sais absolument pas ce qu'elle est ? Laquelle des choses qu'en effet tu ignores, prendras-tu comme objet de ta recherche ? Et si même, au mieux, tu tombais dessus, comment saurais-tu qu'il s'agit de cette chose que tu ne connaissais pas ?

- Je comprends de quoi tu parles, Ménon. Tu vois comme il est éristique, cet argument que tu débites, selon lequel il n'est possible à un homme de chercher ni ce qu'il connaît ni ce qu'il ne connaît pas ! En effet, ce qu'il connaît, il ne le chercherait pas, parce qu'il le connaît, et le connaissant, n'a aucun besoin d'une recherche ; et ce qu'il ne connaît pas, il ne le chercherait pas non plus, parce qu'il ne saurait même pas ce qu'il devrait chercher. » (Platon, Ménon, 80d-e, traduit par Monique Canto-Sperber, cf. Fine 2014)


Les deux prémisses de l'argument de Ménon sont fausses.

On peut savoir ce qu'on cherche avant de l'avoir trouvé. C'est évident. C'est ce qu'on fait à chaque fois que les problèmes qu'on cherche à résoudre sont bien identifiés.

On peut chercher sans savoir ce qu'on cherche. C'est moins évident. C'est ce qu'on fait quand on cherche sans savoir très bien où on va.

Savoir ce qu'on cherche sans l'avoir trouvé

Dès qu'on a un système de perception, ou de détection, on est capable de chercher en sachant ce qu'on cherche, avant de l'avoir trouvé. On cherche à détecter ce que le système est capable de détecter. On sait ce qu'on cherche si on sait ce qu'on est capable de percevoir. On trouve ce qu'on cherche en le percevant.

Poser un problème consiste à se donner une fin, un but, un objectif. On a résolu le problème quand on a atteint la fin qu'on s'est fixée ou quand on sait comment l'atteindre. On connaît une fin quand on sait percevoir ou détecter si elle est réalisée.

L'argument de Ménon confond la connaissance d'un problème avec la connaissance de sa solution. On peut connaître une fin, donc on sait ce qu'on cherche, avant de l'avoir atteinte, donc on n'a pas encore trouvé.

Quand on doit imaginer ce qu'on va faire avant d'agir, on remplace un problème par un autre : imaginer l'action ou le programme d'actions qui résout le problème initial. On peut alors explorer par l'imagination l'espace des possibilités de solution. On peut ainsi résoudre de nombreux problèmes sans quitter son fauteuil. Bien sûr, on a besoin de savoir anticiper afin de déterminer par l'imagination si une séquence d'actions est faisable et si elle permet d'atteindre le but. Lorsque le savoir acquis au préalable est suffisant, l'imagination seule, sans l'action, permet de trouver des solutions. Grâce à l'imagination le savoir déjà acquis est un tremplin pour acquérir davantage de savoir.

Une méthode générale de résolution de problèmes consiste à identifier toutes les possibilités de solution (toutes les actions et les séquences d'actions possibles par exemple) et à les essayer jusqu'à ce qu'on en trouve une qui atteigne l'objectif désiré. Cette méthode est très efficace tant que le nombre de possibilités à essayer n'est pas trop grand. Mais même les supercalculateurs les plus puissants ne peuvent pas résoudre ainsi certains problèmes parce que l'espace des possibilités qu'ils doivent essayer est beaucoup trop grand.

Une heuristique est une méthode de résolution de problèmes qui explore l'espace des possibilités de solution en sélectionnant certaines qui semblent prometteuses (Newell & Simon 1972, Russell & Norvig 2010). L'apprentissage par l'exercice peut être considéré comme une résolution d'un problème fondée sur une heuristique simple. Le problème est défini par les objectifs que le savoir-faire désiré doit atteindre et par leurs conditions initiales. Les possibilités de solution sont les façons d'agir que l'on peut essayer. On commence par sélectionner une possibilité, pas trop mauvaise si possible, puis on expérimente des variations et on évalue leurs résultats. On modifie par étapes successives le savoir-faire initial en conservant les variations qui semblent nous rapprocher du savoir-faire désiré. On explore ainsi l'espace des possibles par petits pas, en passant d'une façon de faire à une autre qui semble l'améliorer. C'est une forme d'apprentissage par l'essai, l'erreur et la réussite.

La résolution de problèmes est comme une prière. On a un problème et on prie pour trouver la solution. On ne trouverait pas la solution si on n'avait pas prié. C'est la prière qui nous donne la solution.

Chercher sans savoir ce qu'on cherche

Pour chercher la réponse à une question, il faut comprendre la question. Comment chercher la réponse à la question "qu'est-ce que la vertu ?" si on ne sait pas ce qu'est la vertu ?

On sait ce qu'on cherche quand on est capable de détecter si on l'a trouvé. Mais nous n'avons pas par avance des détecteurs de vertu, de raison ou de sagesse. Pour être capable de reconnaître la sagesse, il faut déjà être sage. Comment chercher la sagesse si on ne sait pas la reconnaître ? Même si on tombait dessus par hasard, on ne saurait même pas qu'on l'a rencontrée.

On peut avancer sans savoir où on va, simplement en allant droit devant soi. On ne sait pas où ce chemin nous mène, on le cherche, sans savoir ce qu'on cherche. On peut donc chercher sans savoir ce qu'on cherche.

On peut être porté et guidé par des idées sans savoir où elles nous mènent.

Il faut être expert pour reconnaître un savoir d'expert. Un débutant doit devenir expert, et donc acquérir un savoir qu'il n'est pas capable de reconnaître. Comment fait-il ?

Un débutant est capable de résoudre des problèmes de débutant, de reconnaître le savoir et les erreurs d'un débutant. Cela suffit pour démarrer. La capacité à reconnaître le savoir progresse en même temps que l'acquisition du savoir. Cela permet d'apprendre à résoudre des problèmes de plus en plus difficiles. C'est ainsi qu'on devient un expert.

On peut apprendre à percevoir. On ne sait pas par avance ce qu'on sera capable de percevoir. On ne sait pas par avance ce qu'on sera capable de trouver parce qu'on n'est pas encore capable de le percevoir.

Pour apprendre par l'exercice, par l'essai, l'erreur et la réussite, il n'est pas nécessaire de savoir où on va, il suffit de vouloir progresser.

Il n'est pas nécessaire de savoir par avance ce qu'on cherche, on peut l'apprendre en cours de route.

On ne se connaît pas soi-même. On ne sait pas par avance ce qu'on peut devenir. On cherche sans savoir ce qu'on cherche parce qu'on se cherche soi-même.

Nous ne savons pas de quoi nous sommes capables. La liste des problèmes que nous pouvons résoudre n'est pas connue d'avance.

Les problèmes théoriques

Résoudre des problèmes théoriques consiste à se servir du raisonnement pour augmenter notre savoir. Un problème est théorique lorsqu'on recherche par le raisonnement à répondre à une question. Si nous avons besoin d'observer ou d'expérimenter pour trouver une réponse, alors la question n'est pas un problème théorique. Le savoir préalable, l'énoncé de la question et nos facultés de raisonnement doivent suffire pour trouver la solution d'un problème théorique. S'il n'existe pas de raisonnement qui permette de répondre à la question, c'est que le problème théorique est mal identifié, ou que sa (méta)solution est de ne pas avoir de solution.

Pour une question fermée, il n'y a que deux solutions possibles, oui ou non. Pour une question ouverte, la solution doit nommer ou décrire un ou plusieurs êtres qui satisfont aux conditions énoncées dans la question. Les êtres ainsi nommés ou décrits sont alors les solutions du problème. Pour qu'un problème théorique soit résolu, il faut énoncer ses solutions et les justifier, en donnant un raisonnement qui prouve qu'elles sont véritablement des solutions du problème.

Pour qu'un problème théorique soit bien identifié il faut expliciter toutes les conditions du problème, y compris les principes qui nous serviront à raisonner pour le résoudre.

Quand on connaît les principes d'une théorie, on est capable de reconnaître les preuves qui reposent sur ces principes. On a ainsi un système de détection des preuves et des théorèmes. On peut ainsi savoir ce qu'on cherche, une preuve d'un théorème, avant de l'avoir trouvée.

L'acquisition du savoir par la résolution de problèmes théoriques exige un savoir préalable, déjà acquis, à partir duquel nous raisonnons. Le savoir théorique déjà acquis est un tremplin pour acquérir davantage de savoir, parce que nous pouvons apprendre en raisonnant tout ce que les bons principes enseignent.

En général l'énoncé d'un problème n'est pas suffisamment explicite pour qu'il soit un problème théorique bien identifié. Nous devons trouver nous-mêmes les principes qui nous serviront à raisonner (Aristote, Topiques).

Comment trouver les bons principes ? - On reconnaît les bons principes à leurs fruits. - Comment reconnaît-on les fruits ? - La raison porte des fruits quand elles nous aide à bien penser et à bien vivre. Mais nous n'avons pas par avance les détecteurs du bien penser et du bien vivre. Il faut déjà être sage pour reconnaître les fruits de la raison. Il n'est pas toujours plus facile de reconnaître les fruits que de reconnaître les bons principes. Et les bons principes font eux-mêmes partie des fruits.

La raison porte des fruits quand elle nous aide à penser bien, à faire le bien, à vivre bien. Mais on se fait facilement des illusions. On peut très facilement croire qu’on pense ou qu’on agit bien pour de très mauvaises raisons. La raison n’apporte pas toujours des réponses tranchées parce que la différence entre les vrais fruits et les illusions, entre le bon grain et l'ivraie, n’est pas toujours claire et nettement marquée.

Les pierres de touche de la raison

Une pierre de touche est une pierre dure et rugueuse sur laquelle on frotte un échantillon de métal précieux pour éprouver sa pureté. L'essayeur identifie le métal à partir de la trace qu'il laisse sur la pierre. Nous sommes à la fois des pierres de touche et des essayeurs pour la raison. Nous éprouvons la raison sur nous-mêmes et l'évaluons à partir de ses traces sur nos esprits.

Un débutant n'est pas toujours capable de reconnaître les fruits de la raison et les bons principes, parce qu'il n'est pas encore un très bon essayeur de la raison, il doit l'apprendre, mais il est quand même un essayeur débutant, capable de reconnaître les fruits et les bons principes accessibles au débutant. Il prend conscience des bons principes quand ils le font progresser, quand ils le rendent plus compétent. Les bons principes doivent rendre compétent. S'ils ne rendent pas compétent, ils ne sont pas de bons principes. La raison doit être bonne pour tous les esprits, sinon elle ne serait pas la raison.

Je suis la source, le milieu et la fin de la raison, la source parce que la raison naît de mes pensées, le milieu parce qu'elle se développe en moi quand je la cherche, la fin parce qu'elle s'accomplit quand je m'accomplis.

Je suis pour moi-même un critère fondamental de reconnaissance du bon savoir, puisque je le reconnais en reconnaissant ma compétence.

La réalité, la vie et les pensées mettent en permanence les pensées à l'épreuve. La pensée ne peut pas se développer sans se critiquer elle-même, parce qu'elle doit s'adapter à la réalité, y compris la réalité qu'elle est elle-même. Un esprit ne connaît pas par avance ce qui est bon pour lui-même. Il l'apprend par l'expérience et la critique.

Chaque esprit est pour lui-même comme pour tous les autres un critère de reconnaissance de la raison, parce qu'elle est nécessairement ce qui est bon pour tous les esprits.

Un véritable savoir peut toujours être partagé. Il me rend compétent parce qu'il peut rendre compétent tous les esprits. Si j'acquiers un savoir sans savoir l'expliquer, et donner des preuves acceptables par tous les esprits, c'est que je ne l'ai pas bien compris. Pour maîtriser un savoir, il faut être capable de l'enseigner clairement à tous ceux qui veulent l'acquérir.

Nous justifions notre savoir en donnant des preuves fondées sur des principes. Mais les principes doivent être eux-mêmes justifiés. Il faut qu'ils fassent leurs preuves en nous aidant à développer un bon savoir. Chacun peut se servir de sa propre expérience pour mettre des principes à l'épreuve et apprendre ainsi à reconnaître leur valeur. Mais il ne faut pas se limiter à sa propre expérience. Quand on prend un principe comme base d'un raisonnement, on affirme implicitement qu'il a une valeur universelle, qu'il peut servir à tous ceux qui veulent raisonner. Un principe doit donc être mis à l'épreuve de toutes les expériences de tous les esprits. Un principe fait ses preuves en aidant tous les esprits à développer un bon savoir.

La pensée solitaire est naturellement autocritique, tant qu'elle ne nie pas la réalité. Mais le développement de la raison est surtout une œuvre collective (Leibniz 1688-1690, Goldman 1999), à laquelle chaque être humain peut participer dès qu'il le veut, qu'il sait qu'il en est capable et qu'il se soumet volontairement à sa discipline : justification et évaluation critique.

Afin d'évaluer nos preuves nous devons les soumettre volontairement à la critique de tous les esprits. Les objections et les tentatives de réfutation peuvent nous conduire à modifier nos raisonnements, et parfois même à les abandonner, si la réfutation est décisive. Nous développons le savoir en conservant les principes et les preuves qui résistent bien aux épreuves critiques et en renonçant aux autres.

Tout le développement du savoir peut être conçu comme la résolution d'un unique et vaste problème. L'objectif est un savoir qui satisfasse notre désir de bien penser et de bien vivre. Nous explorons l'espace des possibles à chaque fois que nous examinons un savoir en vue de l'évaluer. Les épreuves critiques sont destinées à sélectionner les possibilités prometteuses. La critique est donc une heuristique qui nous aide à résoudre le problème du développement de la raison (Goodman 1955, Rawls 1971, Depaul 2006). Mais nous cherchons sans savoir ce que nous cherchons, parce que nous ne savons pas toujours par avance comment reconnaître la raison.

La découverte de la raison

La raison pratique nous donne le savoir et les pensées pour bien agir et bien vivre. La raison théorique nous donne le savoir et les pensées pour bien penser et développer un bon savoir. La raison pratique nous prescrit de développer la raison théorique, parce que nous avons besoin de bien penser pour bien vivre.

Que l'esprit doit vivre pour le bien de l'esprit n'est pas seulement un principe de la raison pratique, c'est aussi un principe de la raison théorique. Pour bien penser il faut toujours penser pour profiter des bienfaits de toutes les pensées. Le bon savoir est toujours un savoir qui nous invite à accueillir tous les bons savoirs. Le bon savoir n'est jamais fermé sur lui-même et il est toujours un savoir qui rend capable d'acquérir davantage de savoir.

Nous ne connaissons pas d'avance la portée de nos capacités à résoudre des problèmes. Nous la découvrons par l'exercice. En résolvant des problèmes, nous prenons davantage conscience de nos capacités. Mieux nous les connaissons et plus nous pouvons étendre leur champ d'applications. Nous nous découvrons ainsi nous-mêmes en tant qu'êtres rationnels, c'est à dire capables de développer la raison. Tous les développements de la raison sont des découvertes, parce que nous ne savons pas ce que la raison nous révélera avant de nous mettre au travail. Nous découvrons que nous sommes capables d'inventer ou de dévoiler la raison.

Pour savoir que la raison existe, nous avons besoin de la faire exister, en la partageant entre nous. En ce sens, c'est nous qui la faisons. Elle ne serait pas là si nous ne travaillions pas pour la faire vivre parmi nous. Mais on aurait tort de croire qu'elle est seulement notre invention, parce que nous ne décidons pas de ce qu'elle est, nous ne pouvons pas faire qu'elle soit ce qu'elle n'est pas, ou qu'elle ne soit pas ce qu'elle est. Quand nous travaillons nous la découvrons. Tout se passe comme si elle avait toujours été là de toute éternité, et nous sommes les derniers à l'apprendre.

Pour développer la raison, nous devons apprendre à raisonner et donc à inventer des discours et des théories, mais nous devons aussi surtout apprendre à écouter. Nous ne savons pas par avance ce que la raison va nous enseigner, nous le découvrons en tendant l'oreille et en ouvrant les yeux, en étant prêts à accueillir toutes les observations, les pensées et les principes qui pourraient nous éclairer, nous aider à mieux penser et à mieux vivre.

Que pouvons-nous espérer ?

La raison nous rend capables, mais de quoi ? Que pouvons-nous réaliser avec les compétences que nous développons rationnellement ? Que pouvons-nous espérer ?

Si la liste des problèmes que nous pouvons résoudre rationnellement était connue d'avance, nous saurions quoi espérer. Mais justement elle n'est pas connue d'avance. Nous ne connaissons pas l'étendue des compétences que la raison peut nous donner.

Comme nous ne savons pas de quoi la raison nous rend capables, nous pouvons placer nos espoirs très haut, que le présent éphémère soit la splendeur de la vérité éternelle, ou très bas, la raison ne sera jamais plus qu'une pauvre consolation dans une vallée de larmes.

Le développement de la raison est l'histoire d'un étonnement perpétuellement renouvelé. Les sciences ont dépassé nos espérances. La Nature nous a révélé beaucoup plus de secrets que ce que nous pouvions rêver.

Pour savoir de quoi la raison nous rend capables, la meilleure façon, et la seule, est d'essayer. Si on n'essaie pas on n'a aucune chance de se rendre compte de ce qui marche.