« Les cartes graphiques/Les cartes accélératrices 2D » : différence entre les versions

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Version du 8 mai 2022 à 13:54

Avec l'arrivée des interfaces graphiques (celles des systèmes d'exploitation, notamment) et des jeux vidéo 2D, les cartes graphiques ont pu s'adapter. Les cartes graphiques 2D ont d'abord commencé par accélérer le tracé et coloriage de figures géométriques simples, tels les lignes, segments, cercles et ellipses, afin d’accélérer les premières interfaces graphiques. Par la suite, diverses techniques d'accélération de rendu 2D se sont fait jour. La base d'un rendu en 2D est de superposer des images 2D pré-calculées les unes au-dessus des autres. Par exemple, on peut avoir une image pour l’arrière-plan (le décor), une image pour le monstre qui vous fonce dessus, une image pour le dessin de votre personnage, etc. Ces images sont appelées des sprites.

Les sprites sont superposées les uns au-dessus des autres, au bon endroit sur l'écran. Cette superposition se traduit par une copie des pixels de l'image aux bons endroits dans la mémoire, chaque sprite étant copié dans la portion de mémoire qui contient l'arrière-plan. Le rendu des sprites doit s'effectuer de l'image la plus profonde (l'arrière-plan), vers les plus proches (les sprites qui se superposent sur les autres) : on parle d'algorithme du peintre. Ce genre de copie arrive aussi lorsqu’on doit scroller, ou qu'un objet 2D se déplace sur l'écran.

Exemple de rendu 2D utilisant l'algorithme du peintre.

Ces techniques ne sont pas utiles que pour les jeux vidéo, mais peuvent aussi servir à accélérer le rendu d'une interface graphique. Après tout, les lettres, les fenêtres d'une application ou le curseur de souris sont techniquement des sprites qui sont superposés les uns au-dessus des autres. C'est ainsi que les cartes graphiques actuelles supportent des techniques d’accélération du rendu des polices d'écriture, une accélération du scrolling ou encore un support matériel du curseur de la souris, toutes dérivées des techniques d'accélération des sprites.

Le circuit de Blitter

Certaines cartes 2D ont introduit un composant pour accélérer les copies d'images en mémoire. Ce genre de copie arrive souvent lorsqu'on doit scroller, ou qu'un objet 2D se déplace sur l'écran. Déplacer une fenêtre sur votre bureau est un bon exemple : le contenu de ce qui était présent sur l'écran doit être déplacé vers le haut ou vers le bas. Dans la mémoire vidéo, cela correspond à une copie des pixels correspondant de leur ancienne position vers la nouvelle. Cela a aussi des applications dans les jeux en 2D. La base d'un rendu en 2D, c'est de superposer des images les unes au-dessus des autres. Par exemple, on peut avoir une image pour l’arrière-plan (le décor), une image pour le monstre qui vous fonce dessus, une image pour le dessin de votre personnage, etc. Ces images sont superposées sur l’arrière-plan au bon endroit sur l'écran, ce qui se traduit par une copie des pixels de l'image aux bons endroits dans la mémoire. Ce circuit chargé des copies s'appelle le blitter. Sans blitter, les copies étaient donc à la charge du processeur, qui devait déplacer lui-même les données en mémoire. Le blitter est conçu pour ce genre de tâches, sauf qu'il n'utilise pas le processeur.

La gestion des masques

Ceci dit, un blitter possède d'autres fonctionnalités. Il peut effectuer une opération bit à bit entre les données à copier et une donnée fournie par le programmeur. Pour voir à quoi cela peut servir, reprenons notre exemple du jeu 2D, basé sur une superposition d'images. Les images des différents personnages sont souvent des images rectangulaires. Par exemple, l'image correspondant à notre bon vieux pacman ressemblerait à celle-ci. Évidemment, cette image s'interface mal avec l’arrière-plan. Avec un arrière-plan blanc, les parties noires de l'image du pacman se verraient à l'écran.

Image de Pacman.

L'idéal serait de ne pas toucher à l’arrière-plan sur les pixels noirs de pacman, et de ne modifier l’arrière-plan que pour les pixels jaunes. Ceci est possible en fournissant un masque, une image qui indique quels pixels modifier lors d'un transfert, et quels sont ceux qui ne doivent pas changer. Grâce à ce masque, le blitter sait quels pixels modifier. Le blitter prend l'image du pacman, le morceau de l’arrière-plan auquel on superpose pacman, et le masque. Pour chaque pixel, il effectue l'opération suivante : ((arrière-plan) AND (masque)) OR (image de pacman). Au final, l'image finale est bel et bien celle qu'on attend.

Masque de Pacman.

L'accélération matérielle des sprites

Avec d'autres cartes 2D, les sprites ne sont pas copiés sur un arrière-plan préexistant. À la place, c'est la carte graphique qui décidera d'afficher les pixels de l’arrière-plan ou du sprite pendant l'envoi des pixels à l'écran, lors du balayage effectué par le CRTC. Pour cela, les sprites sont stockés dans des registres ou des RAM. Pour chaque RAM /sprite, on trouve trois registres permettant de mémoriser la position du sprite à l'écran : un pour sa coordonnée X, un autre pour sa coordonnée Y, et un autre pour sa profondeur (pour savoir celui qui est superposé au-dessus de tous les autres). Lorsque le CRTC demande à afficher le pixel à la position (X , Y), chaque triplet de registres de position est comparé à la position X,Y fournie par le CRTC. Si aucun sprite ne correspond, les mémoires des sprites sont déconnectées du bus et le pixel affiché est celui de l'arrière-plan. Dans le cas contraire, la RAM du sprite est connectée sur le bus et son contenu est envoyé au RAMDAC. Si plusieurs sprites doivent s'afficher en même temps, le bus choisit celui dans la profondeur est la plus faible (celui superposé au-dessus de tous les autres).

Sprites matériels.

Cette technique a autrefois été utilisée sur les anciennes bornes d'arcade, ainsi que sur certaines consoles de jeu bon assez anciennes. Mais de nos jours, elle est aussi présente dans les cartes graphiques actuelles dans un cadre particulièrement spécialisé : la prise en charge du curseur de la souris, ou le rendu de certaines polices d'écritures ! Les cartes graphiques contiennent un ou plusieurs sprites, qui représentent chacun un curseur de souris, et deux registres, qui stockent les coordonnées x et y du curseur. Ainsi, pas besoin de redessiner l'image à envoyer à l'écran à chaque fois que l'on bouge la souris : il suffit de modifier le contenu des deux registres, et la carte graphique place le curseur sur l'écran automatiquement. Pour en avoir la preuve, testez une nouvelle machine sur laquelle les drivers ne sont pas installés, et bougez le curseur : lag garantit !