Ville30/Le comité de quartier, organe de mobilisation et d'information entre riverains

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Pour cette thématique locale, le meilleur outil pour commencer cette consultation est, s'il existe, le comité de quartier. Liaison indépendante entre citoyens et représentants politiques, le comité de quartier est à la fois un instrument stimulant le dialogue et la critique du pouvoir mais aussi un moyen pour les élus de faire connaître et mieux accepter leur programme politique local. Selon le CARNACQ[1], « les comités de quartier sont des instances de réflexion, de propositions et d'actions en faveur du développement de leurs quartiers, ce qui va bien au delà de la transmission aux élus de messages sur l'humeur de leurs habitants ». Les autorités ont longtemps redouté de nouvelles protestations à leur égard via cette instance mais elles comprennent aujourd’hui l'intérêt qu'elles peuvent retirer du renforcement de la démocratie locale. Ainsi, les comités de quartiers sont, depuis quelques dizaines d'années, soutenus par les villes en terme de logistique et communication. Le comité doit rester neutre mais bourgmestres et échevins y refusent rarement une intervention et suivent généralement les discussions qui y sont menées. La police, les commerçants et des représentants des différentes institutions présentes dans le quartier participent spontanément aux réunions.

Les critiques à l'égard des comités de quartier sont nombreuses. Ils ne représentent qu'une faible proportion de la population et ne peuvent donc prendre démocratiquement position pour celle-ci. On peut également regretter la nature des débats souvent portés sur des questions individuelles – mais pas pour autant illégitimes – telles que l'assurance de pouvoir garer sa voiture et la propreté de son bout de trottoir. La participation et le débat sont cependant bien plus riches lorsqu'un nouvel élément perturbateur entre dans le débat, tel un gros projet immobilier. L'aménagement du territoire et la mobilité sont également deux sujets capables de mobiliser un nombre plus important de personnes. Si le comité n'a pas réellement de pouvoir politique, il a celui de pouvoir lancer un débat au sein de la population. Il s'agit également de faire prendre conscience qu'élus et citoyens partagent plus souvent qu'ils ne le pensent une vision commune de la politique (voir encadré). Ainsi, la volonté de mettre en place une zone 30 peut venir des autorités mais peut également émaner des citoyens. Le levier du comité pour faire réagir les uns et les autres peut être actionné par les deux parties.

Pour une réflexion globale à l'échelle de la ville, il est intéressant de se tenir au courant de l'état de la réflexion dans les comités voisins. Il est alors possible d'envisager un débat public à plus large audience.


En octobre 2012, la mobilité est un sujet préoccupant pour le quartier Saint-Léonard à Liège. La ligne de tram reliant le centre-ville à Coronmeuse y passera en effet en longeant la Meuse. Certains bus seront alors supprimés et d'autres verront leurs itinéraires modifiés. Bien plus encore, c'est toute la circulation au sein du quartier qui doit être adaptée. Les habitants s'interrogent : leur ligne de bus sera-t-elle préservée ? Seront-ils plus éloignés des arrêts ? Y aura-t-il plus de trafic au sein du quartier ? Pour répondre à ces questions, le comité de quartier organise une soirée thématique sur la mobilité à Saint-Léonard. Elle invite un responsable de la SRWT (société mère du TEC et gestionnaire du tram) et un membre de la plate-forme associative Ville 30. L'un et l'autre présentent le tracé du tram et une simulation du quartier mis à 30 km/h au départ d'une carte des 6 zones 30 correspondant aux 7 sites scolaires du quartier. Les habitants se montrent majoritairement intéressés et, même si toutes les questions – reprises dans le chapitre Foire aux questions – n'ont pu trouver de réponse satisfaisante aux yeux de ceux qui les ont posées, le débat est lancé et certains s'imaginent maintenant vivre dans un quartier à 30 km/h.


Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Le CARrefour National des Association d’habitants et des Comités de Quartiers (CARNACQ) est une fédération française représentant des comités de quartiers de plusieurs villes. Son rôle est de stimuler les échanges entre comités et de porter la voix des citoyens au delà d'une zone géographique restreinte. Il n'existe pas d'équivalent national en Belgique, mais selon les régions des instances plus locales comme la Coordination Consultative des Comités de Quartier (CCCQ) à Liège.