Grec ancien/La médecine
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Probablement inspirée par la médecine égyptienne, la médecine en Grèce antique est censée remonter à l'époque homérique. Elle ne prend toutefois son véritable essor qu'au Ve siècle av. J.-C. avec Hippocrate.
Médecine et épopée
[modifier | modifier le wikicode]L'Iliade cite pour médecins les guerriers achéens Machaon et Podalire[1], deux fils d'Asclépios, dieu de la médecine, ainsi que le dieu Péan, médecin des dieux. Le premier est chargé notamment de soigner Ménélas[2], atteint d'une flèche. Il commence par examiner (ἰδεῖν / ideîn, littéralement « voir ») le malade puis retire la flèche, déshabille le blessé, suce le sang de la plaie et applique des médicaments (φάρμακα / phármaka) sur lesquels nous n'avons pas de précision, si ce n'est qu'ils ont été offerts par le centaure Chiron à Asclépios, lequel les a transmis à Machaon.
La médecine est déjà reconnue comme un art à part entière : « Un médecin, à lui tout seul, vaut beaucoup d'hommes[3] », déclare Idoménée à propos de Machaon — formule qui deviendra proverbiale[4]. L'Iliade accordant davantage d’importance à Machaon qu'à Podalire, les commentateurs anciens[5] ont suggéré qu'Homère voyait en Machaon un chirurgien, son frère étant simple médecin : son nom viendrait de μάχαιρα / mákhaira, « couteau ». Péan soigne de même Hadès, atteint d'une flèche lancée par Héraclès : il répand sur la plaie des médicaments dont on précise cette fois qu'ils sont analgésiques[6].
L'Odyssée connaît des médecins de profession : le porcher Eumée cite le médecin (ἀτήρ / atếr, littéralement « celui qui soigne ») comme faisant partie des « artisans qui rendent service à tous[7] », à l'instar du couvreur ou de l'aède, mais aussi du devin. Ailleurs[8], le poète rend hommage à la science médicinale des Égyptiens, qu'il qualifie de « fils de Péan ».
Médecine et religion
[modifier | modifier le wikicode]Beaucoup de Grecs font reposer la guérison sur des pratiques magiques ou religieuses. De manière générale, les cultes guérisseurs ont pour caractéristique d'être situés hors des villes : développés de manière tardive, ils s'implantent à la marge[9]. Ainsi, Asclépios est d'abord vénéré à Trikka, en Thessalie, puis en pleine campagne près d'Épidaure. À Corinthe comme à Athènes, Délos ou Cos, le dieu s'installe à l'écart de l'agglomération. La visite au sanctuaire nécessite donc une excursion. Autre caractéristique, les sanctuaires sont souvent liés à une source ou une rivière dont les eaux possèdent des vertus bienfaisantes.
La plupart du temps, le dieu guérisseur agit par « incubation » : c'est le cas d'Asclépios à Épidaure ou Athènes, ou d'Amphiaraos à Oropos et Thèbes. Le rituel commence pour le malade par un bain de purification, suivi par un sacrifice relativement modeste et donc accessible à tous. À Épidaure, le patient doit également entonner un péan en l'honneur d'Apollon et d'Asclépios. Ensuite, le pèlerin s'endort sous le portique sacré (ἅϐατον / ábaton) — au moins à Oropos, Pergame et Épidaure, chaque sexe possède son propre portique[10]. Les plus chanceux bénéficient pendant leur sommeil d'une apparition du dieu ; en touchant la partie malade du corps, celui-ci la guérit. Le dieu peut également se contenter de dicter au patient une liste de médicaments que celui-ci s'empressera de se procurer une fois réveillé.
Les stèles retrouvées à Épidaure, sortes d'ex-voto, montrent qu'Asclépios guérit toutes sortes de maladies : il traite les ulcères et guérit la maladie de la pierre tout autant qu'il rend la vue aux aveugles. « Il y en aurait eu bien plus », commente Diogène au sujet d'une autre divinité guérisseuse, « si elles avaient été offertes par ceux qui n'ont pas été sauvés[11]. » Sans doute les patients non guéris attribuaient-ils cet échec au caractère insondable de la volonté du dieu.
Le traitement n'est pas gratuit : ainsi, à Oropos, le sanctuaire réclame une ἐπαρχή / eparkhế ou taxe de consultation à tout visiteur désirant se faire soigner. Une fois son dû acquitté – une drachme béotienne au début du Modèle:IVe siècle av. J.-C., ce dernier reçoit une lamelle de plomb avec l'inscription : « sanctuaire d'Amphiaraos – santé »[12] –, qui lui sert de ticket d'entrée. Un néocore (sacristain) surveille les patients pour qu’ils ne resquillent pas.
Certaines des « ordonnances » dictées par le dieu ont été conservées et permettent de mieux comprendre les guérisons attestées par les ex-voto. D'abord, il faut souligner que le rituel mêle savamment suggestion et mise en scène. Ensuite, le dieu ordonne généralement des remèdes simples (cataplasmes, tisanes) et prodigue des conseils d'hygiène de vie : nécessité de faire de l'exercice (sport et promenade), régulation du régime alimentaire. Enfin, le volet religieux à proprement parler est généralement assorti d'une véritable cure thermale, comprenant bains et frictions[13]. À Oropos, où aucun témoignage de guérison ne nous est parvenu, les instruments médicaux découverts témoignent de la pratique de la chirurgie[14].
Les troubles mentaux sont également guéris par des pratiques cathartiques. Ainsi, le chœur dans l’Hippolyte porte-couronne d'Euripide[15] distingue trois types d'« égarement ». L'un est de type panique (associé à Pan), l'autre de type lunatique (associé à Hécate, déesse lunaire), le dernière enfin est associé à Cybèle et aux Corybantes. Hippocrate lui-même reprend ce type de considérations, avec un effort supplémentaire de typologie, dans Du mal sacré[16]. La cure consiste généralement en une danse rituelle au son d'une musique dans le mode phrygien.
En l'espèce, ce n'est pas le rituel qui est adapté à la maladie mais l'inverse : si le malade réagit aux rituels de tel dieu, c'est bien que son mal était envoyé par ce dieu. En l'absence de réaction, on passe au dieu suivant. Aristophane, dans les Guêpes[17], illustre bien l'indifférence des Grecs à la nature du traitement : l'important, c'est qu'il soit efficace. Ainsi, le jeune Bdélycléon essaie de traiter son père successivement par une cure hippocratique (bains et purge), un passage par les Corybantes (traitement par l'hypnose) puis par une nuit dans le sanctuaire d'Épidaure.
Médecine scientifique
[modifier | modifier le wikicode]La première école de médecine grecque a ouvert ses portes à Cnide en 700 av. JC. Alcméon de Crotone, auteur du premier traité d'anatomie, a travaillé dans cette école, et c'est ici que la pratique de l'observation des patients trouve son origine. Hippocrate a établi sa propre école de médecine à Cos. [18] En dépit de leur respect bien connus pour la médecine égyptienne, les tentatives pour discerner une quelconque influence de l’Egypte sur la pratique grecque à ce stade précoce de l’histoire n'ont pas abouti de façon probante en raison du manque de sources et de la difficulté de comprendre l’ancienne terminologie médicale. Il est clair, toutefois, que les Grecs ont emprunté aux égyptiens les substances de leur pharmacopée, et l'influence devient plus prononcée après la mise en place d'une école de médecine grecque à Alexandrie.[19]
La médecine grecque, bien que pragmatique et fondée sur l’observation n’échappait pas aux présupposés idéologiques des doctrines de l’époque et notamment à la théorie aritotélicienne des quatre éléments qui inspirera la théorie hippocratique des humeurs qui constituera le cadre doctrinaire de son école.
L'apport hippocratique
[modifier | modifier le wikicode]Le développement scientifique de la médecine grecque est traditionnellement attribué à Hippocrate de Cos, médecin du Modèle:Ve siècle av. J.-C. On lui rattache un ensemble de traités, le Corpus hippocratique, bien qu’il n'ait vraisemblablement écrit aucun d'entre eux. Portant sur des sujets variés comme la gynécologie ou la chirurgie, ils s'étalent en effet de la fin du Ve siècle jusqu'à l'époque hellénistique : on estime généralement qu'il s'agit d'une bibliothèque d'école de médecine.
Le Corpus hippocratique contient les principaux textes médicaux de cette école. Bien qu’on ait cru initialement qu’il avait été écrit par Hippocrate lui-même, aujourd'hui, de nombreux chercheurs pensent que ces textes ont été écrits par une série d'auteurs sur plusieurs décennies. Comme il est impossible de déterminer quels sont les textes qui ont été écrit par Hippocrate lui-même, il est difficile de savoir quelles sont les doctrines dont Hippocrate a été à l'origine.
L'existence du Serment d'Hippocrate implique que cette médecine Hippocratique a été pratiquée par un groupe de médecins professionnel lié (au moins entre eux) par un strict code éthique. Les étudiants payaient normalement une taxe pour leur formation (des exceptions étaient prévues pour la fixation du montant) et entrait dans une relation quasi familiale avec son professeur. Cette formation comprenait quelques cours théoriques et sans doute une expérience pratique comme assistant du professeur, depuis que le serment à posé le principe que l'étudiant sera en relation avec les patients. Le serment impose aussi des limites à ce que le médecin peut ou ne peut pas faire (même si on me le demande, je ne prescrirai pas un médicament mortel) et donne un aperçu étonnant de l'existence d'une autre catégorie de professionnels spécialistes, peut-être des chirurgiens (Je laisserai effectuer cette opération par des praticiens, spécialistes de cet art ).[20]
L'enseignement qui ressort du Corpus hippocratique apporte trois innovations qui marqueront durablement la médecine occidentale.
Observation et raisonnement
[modifier | modifier le wikicode]Premièrement, Hippocrate écarte les considérations religieuses. Ainsi, l'auteur de Sur la maladie sacrée entreprend de montrer que l'épilepsie, appelée alors « maladie sacrée », n'est pas « plus divine ou plus sacrée que n'importe quelle autre maladie[21]. » Sa preuve est simple : la maladie ne s'en prend qu'aux « flegmatiques » (cf. ci-dessous la théorie des humeurs) or, si la maladie était véritablement une visitation divine, tous devraient pouvoir en être atteints. « Toutes les maladies sont divines et toutes sont humaines », conclut l'auteur[22]. Si le traité Du régime reconnaît l'importance des rêves, c'est pour les considérer — en partie — comme des symptômes liés à l'état physiologique du patient : si ce dernier fait des cauchemars à répétition, cela peut témoigner d'un désordre mental. Toutefois, le corpus hippocratique n'est pas totalement exempt de considérations irrationnelles : dans le même traité, l'auteur considère que le rêve est la manifestation symbolique d'un diagnostic que l'âme, pendant le sommeil, pose sur le corps qu'elle habite. Ainsi fait-il se rejoindre oniromancie et médecine[23].
La médecine hippocratique est donc fondée, de manière générale, sur l'observation et le raisonnement. Les Épidémiques comprennent ainsi des séries d'observations quotidiennes effectuées par le médecin sur son patient : il commence par décrire précisément les symptômes puis observe jour après jour l'état général (calme, agitation) en veille et pendant le sommeil. Son examen porte aussi sur l'état de la langue, l'urine et les selles. Un effort de rationalisation est fait : on distingue fièvre continue, fièvre quotidienne, fièvre tierce ou quarte suivant le rythme observé dans les poussées de fièvre[24].
La médecine hellénistique
[modifier | modifier le wikicode]Après Théophraste, le Lycée n’a plus produit d’œuvre originale. Bien que l'intérêt pour les idées d'Aristote soit demeuré intact, elles étaient généralement admises aveuglément et sont restées figées.[25]Ce n’est qu'à l'époque hellénistique, sous la Dynastie des Ptolémées que la biologie va progresser à nouveau. Alexandrie devient la capitale de la médecine. Les premiers enseignants en médecine de cette période sont Hérophile de Chalcédoine et Erasistrate de Céos. Leur principale innovation a été l'introduction de la pratique de la dissection, allant ainsi à l'encontre des pratiques religieuses prohibant l'ouverture du corps. Dans son traité « Sur les dissections », Hérophile décrit le cerveau et l'identifie, contre l'opinion d'Aristote, comme le centre de l’intelligence et du système nerveux dont il avait compris le rôle dans la motricité et la sensation. Il distingue les principaux ventricules et décrit le calamus scriptorius (fossette du plancher du quatrième ventricule), les « concaténations chorioïdes » (les méninges) et le « pressoir » (le sinus veineux, que l'on appellera ensuite en son honneur le torcular Herophili). Il fait la cartographie des veines et des nerfs et de leur trajet dans le corps. Hérophile s'intéresse également à l'anatomie de l'œil et du cœur. Il a fait également la distinction entre les veines et les artères, en notant que ces dernières présentent une pulsation tandis que les premières n’en ont pas. Il l'a découvert par une expérience qui consistait à sectionner certaines artères et veines du cou chez porcs jusqu'à l’arrêt de l’écoulement. [26] Dans le même ordre d'idées, il a développé une technique de diagnostic qui faisait appel à la distinction entre différents types de pouls. [27]
Erasistrate établi une relation entre la complexité accrue de la surface du cerveau humain par rapport à d'autres animaux et son intelligence supérieure. Il a parfois réalisé des expériences pour mener à bien ses recherches et il lui est arrivé de peser à plusieurs reprises un oiseau en cage, en prenant note de la perte de poids entre les périodes d'alimentation. Poursuivant les travaux de son maître sur la respiration, il a affirmé que le système des vaisseaux sanguins du corps humain était contrôlé par le vide, en faisant des prélèvements sanguins à différents endroits du corps. Selon la physiologie d’Erasistrate, l'air pénètre dans l'organisme, est ensuite conduit par les poumons vers le cœur, où il est transformé en esprit vital, et est ensuite pompé par les artères dans tout le corps. Une partie de cet esprit vital atteint le cerveau, où il est transformé en esprit animal, qui est ensuite distribué par les nerfs. [28]
Afin de mieux connaître l'anatomie interne, Hérophile et Érasistrate ont pratiquent même la vivisection. D'après le témoignage du médecin romain Celse[29], tous deux examinent la conformation des organes de criminels encore vivants, mis à leur disposition par le roi. [30]La science anatomique reste malgré tout limitée puisque Hérophile, semble-t-il, soutient que les nerfs optiques sont creux.
Postérité de la médecine grecque
[modifier | modifier le wikicode]À travers un contact prolongé avec la culture grecque, et la conquête de la Grèce, les Romains ont adopté un grand nombre des idées des Grecs sur la médecine. Les réactions de l’Ancien Empire romain à la médecine grecque allaient de l'enthousiasme à l'hostilité, mais finalement les Romains ont adopté une attitude favorable à la médecine d'Hippocrate. [31]
Cette acceptation a conduit à la propagation des théories médicales grecques dans tout l'Empire romain et donc, une grande partie de l'Occident. Après l'effondrement de l'Empire cependant, le soutien officiel de l'église catholique pour les enseignements de Galien en a fait la seule doctrine médicale politiquement acceptable jusqu'à la Renaissance. Ce soutien a été une des principales raisons de l'énorme impact de son enseignement, en dépit de leur valeur parfois douteuse. Par exemple, la théorie de la saignée était populaire au 19ème siècle, en dépit de son inefficacité totale et du risque extrême qu’elle faisait courir au patient : de nombreuses personnes, y compris, peut être, George Washington, sont décédé des suites de ce traitement. La médecine est très importante dans la culture grecque, car un mode de vie saine était considéré comme un idéal prioritaire.
Les œuvres des grands médecins grecs ont pu être en grande partie préservées grâce à Oribase, médecin grec du IVe qui a réuni dans sa monumentale synthèse, Collection médicale, les textes médicaux grecs les plus importants.
Bien que quelques précurseurs de l’atomisme dans l'Antiquité, tels que Lucrèce aient contesté le point de vue téléologique des idées d'Aristote sur la vie, la téléologie (et après la montée du christianisme, la théologie naturelle) restera au cœur de la pensée biologique jusqu'au XVIIIe et XIXe siècles. D’où les mots d’Ernst Mayr, Rien n’a été découvert qui eut une véritable conséquence sur la biologie après Lucrèce et Galien jusqu'à la Renaissance. [32] les idées d’Aristote sur l'histoire naturelle et la médecine ont perduré, mais elles ont été admises aveuglément. [33]
Notes
[modifier | modifier le wikicode]- ↑ Modèle:HomIli (XI, 833).
- ↑ Iliade (IV, 188-219).
- ↑ Iliade (XI, 514).
- ↑ Jouanna, p. 23.
- ↑ Scholies exégétiques du vers 193 ; cité par Modèle:IliCom1, note aux vers IV, 193-194. Voir aussi l’Ilioupersis, frag. I Davies.
- ↑ « ὀδυνήφατα / odynếphata », Iliade (V, 400-401).
- ↑ Modèle:HomOdy (XVII, 383-385).
- ↑ L'Odyssée (IV, 231-232).
- ↑ André et Baslez, p. 22-23.
- ↑ Brigitte Le Guen-Pollet, La Vie religieuse dans le monde grec du Modèle:Ve au Modèle:Sav, Presses Universitaires du Mirail, 1991, no 40, p. 132.
- ↑ Diogène Laërce (VI, 59). Cité par Eric Robertson Dodds, Les Grecs et l'irrationnel, Flammarion, coll. « Champs », Paris, 1977 (1re édition 1959) (ISBN 2-08-081028-6), p. 118.
- ↑ Le Guen-Pollet, op. cit., no 76, p. 207.
- ↑ André et Baslez, op. cit., p. 267-281.
- ↑ Le Guen-Pollet, op. cit., no 40, p. 132.
- ↑ Modèle:EurHip (141-150).
- ↑ Du mal sacré (I, 6, 360.13).
- ↑ Les Guêpes (v. 118-124).
- ↑ Atlas of Anatomy, ed. Giunti Editorial Group, Taj Books LTD 2002, p. 9
- ↑ Heinrich Von Staden, Herophilus: The Art of Medicine in Early Alexandria (Cambridge: Cambridge University Press, 1989), pp. 1-26.
- ↑ Owsei Temkin, "What Does the Hippocratic Oath Say?," in "On Second Thought" and Other Essays in the History of Medicine (Baltimore: Johns Hopkins University Press, 2002), pp. 21-28.
- ↑ Cité par LLoyd (1999a), p. 69.
- ↑ Sur la maladie sacrée, c.18.
- ↑ Dodds, op. cit., p. 124-125 et 136.
- ↑ Sur la nature de l'homme, c.15. Les Épidémies I fournissent un classement plus complexe.
- ↑ Annas, Classical Greek Philosophy pp 252
- ↑ Mason, A History of the Sciences pp 56
- ↑ Barnes, Hellenistic Philosophy and Science pp 383
- ↑ Mason, A History of the Sciences, p 57
- ↑ Sur la médecine, introduction, § 23 et suivants.
- ↑ Barnes, Hellenistic Philosophy and Science, pp 383-384
- ↑ von Staden, "Liminal Perils: Early Roman Receptions of Greek Medicine," in Tradition, Transmission, Transformation, ed. F. Jamil Ragep and Sally P. Ragep with Steven Livesey (Leiden: Brill, 1996), ps 369-418.
- ↑ Mayr, The Growth of Biological Thought, ps 90-94; quotation from p 91
- ↑ Annas, Classical Greek Philosophy, p 252