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Photographie/Personnalités/D/Louis Dodéro

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On sait peu de choses de la vie de Louis Dodéro sinon que c'était un photographe actif à Marseille dans les années 1850.

Un précurseur

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Louis Dodéro se présentait en 1851, dans une inscription située au dos d'un daguerréotype de la Collection Harmant, comme ... photographe, 8, rue St-Ferréol, inventeur d'un procédé déposé aux archives de l'Académie des Sciences de Paris, séance du 8 octobre 1850. Il semble bien qu'il fut le véritable inventeur du format dit « carte de visite » avant André Adolphe Eugène Disdéri, à qui cette innovation est généralement attribuée.

Louis Dodéro déclarait être « un fidèle lecteur » de la revue La Lumière, dans laquelle il écrivait semble-t-il assez fréquemment. Il souhaitait en particulier « trafiquer, par échange avec ses confrères du Nord, moyen facile de compléter des collections de part et d'autre » (La Lumière, 24 août 1851). Il soulignait ainsi la possibilité de constituer des archives monumentales et archéologiques, un travail réalisé à la même époque par d'autres photographes et artistes dûment mandatés par le Gouvernement.

Dans le domaine des idées, il s'avisa qu'au lieu de mettre sa signature sur ses cartes de visite, il pouvait y mettre aussi bien son propre portrait. Cette idée fut très fréquemment reprise par d'autres photographes, dès l'année 1851, alors que les brevets de Disdéri datent de 1854.

Le concept de la « carte postale photographique » remonte lui aussi à cette même année 1851, et Louis Rodéro ne manque pas d'autres idées : marquage photographique du linge confié aux bons soins de blanchisseuses souvent illettrées, intuition que « si on arrive à rendre les manipulations plus simples et moins coûteuses, on pourra les appliquer [les photographies] aux passeports, aux permis de chasse, etc. », remplaçant ainsi les « signalements policiers » alors en usage. Il préconise aussi l'usage de la photographie pour l'identité judiciaire et pour le contrôle des signatures, celles apposées sur les documents de toutes sortes pouvant lors être comparées à un modèle déposé au préalable.

Pierre G. Harmant écrit aussi : « personne, à ma connaissance, n'a dit que Disdéri ne lisait pas La Lumière. »

En octobre 2003, un daguerréotype quart-de-plaque réalisé par Dodéro a été vendu 28.000 € dans une enchère, au triple de son estimation. Cette image représente un « Homme au chevet d’un homme mort ». L’enchère était remarquable car à cette époque, la cote courante d’un daguerréotype était plutôt de l'ordre d'une centaine d’euros.

  • HARMANT, Pierre G. .- Documents pour l'histoire, Disdéri ou Dodéro. In : Photo-Revue, janvier 1970, pp. 2-4.
  • SAGNE, Jean .- L'atelier du photographe (1840-1940) .- Paris, Presses de la Renaissance, 1984, 337 p. (ISBN 2856162886)