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Photographie/Traitements couleurs/Traitement des films inversibles couleurs

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Traitements couleurs


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Généralités

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Il existe deux types principaux de films inversibles couleurs :

  • Les films Kodachrome, qui en 2010 sont en fin de vie, ne contiennent aucun formateur de couleurs. Ils sont en fait composés de trois couches d'émulsions noir et blanc, développées séparément selon un processus spécial nécessitant un matériel très spécifique.
  • Les films à développement chromogénique dont les trois couches sensibles contiennent des formateurs de couleurs et divers autres composés destinés à optimiser la formation des images colorées. Ce sont eux qui nous intéresseront ici plus particulièrement, dans la mesure où ils peuvent être traités par des amateurs soigneux, sans que ces opérations nécessitent la mise en œuvre de matériel complexe.

Les raisons qui peuvent pousser un amateur à envisager de développer lui-même ses diapositives sont devenues aujourd'hui sans grand objet en raison du développement de la photographie numérique :

  • gain de temps par rapport au traitement par un laboratoire professionnel,
  • coût de revient plus faible, à condition de traiter un nombre relativement important de films,
  • discrétion, lorsque la nature du sujet l'exige.

Il convient alors de se procurer des films vendus traitement non compris, ce qui en 2010 est pratiquement devenu la règle. La vente traitement compris ne se justifiait vraiment que pour des produits nécessitant un traitement spécial, hors de portée des amateurs et de la plupart des laboratoires professionnels. Elle était acceptée sans grand problème en France, mais en revanche illégale dans des pays comme les États-Unis, qui considéraient à juste titre qu'en cas de perte ou de détérioration accidentelle du film, le client avait payé un développement qui n'aurait jamais lieu.

Dans les années 1970, presque tous les fabricants de pellicules inversibles proposaient des traitements spécifiques pour leurs propres productions. Certains, comme le procédé Agfa P 41 réservé aux films Agfachrome 50 S et 50 L, étaient particulièrement simples à exécuter, permettant de développer les diapositives presque aussi facilement que les films noir et blanc. Assez vite cependant, sous la pression des laboratoires industriels, une tendance à l'unification est apparue et la plupart de ces traitements ont disparu, laissant la place aux diverses variantes du procédé E6 Kodak. Aujourd'hui, tous les films inversibles chromogéniques, quelle que soit leur marque, peuvent être traités de la même manière entièrement standardisée, de sorte que les laboratoires n'ont plus besoin que d'une seule chaîne de traitement.

Le développement des films inversibles ne présente aucune réelle difficulté, à condition de ne pas s'écarter du mode opératoire préconisé par le fabricant et de faire preuve d'un minimum de soin.

Schéma du traitement des films inversibles couleurs

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Développement monochrome de l'image négative

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Ce développement nécessite un révélateur noir et blanc de composition relativement classique, qui agit sur toutes les couches sensibles du film (il y en a au moins trois, parfois six). Ce premier révélateur transforme en argent métallique d'autant plus de cristaux de bromure d'argent que la zone considérée a reçu davantage de lumière. Â la fin de ce premier développement, il reste dans chaque couche sensible une quantité de bromure d'argent d'autant plus importante que l'insolation de cette couche a été plus faible : très peu dans les hautes lumières, et un maximum dans les ombres.

Le premier développement est toujours l'opération la plus importante et la plus délicate dans le cas d'un traitement inversible. C'est en effet lui qui détermine la quantité de bromure d'argent non développé qui servira par la suite à la formation des colorants au sein même de la pellicule.

Il permet de mettre fin de façon précise à l'action du premier révélateur, mais aussi d'assurer une certaine protection des bains suivants contre la contamination par les produits résiduels du premier révélateur. Ce bain d'arrêt est, selon les procédés, peut être précédé ou suivi d'une phase de lavage généralement très courte.

La suite du traitement a normalement lieu sans problème en pleine lumière.

Insolation du film ou voile chimique

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Il s'agit maintenant de rendre développables les cristaux de bromure d'argent qui ont échappé à l'action du premier révélateur. Pour ce faire, le film est réexposé sous une lumière très forte (soleil ou lampe à incandescence puissante) ou soumis à l'action de produits chimiques spéciaux. On réalise donc une « pose d'inversion » ou un « voile chimique ».

Développement chromogène

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C'est lors de cette phase que va se former l'image colorée. On utilise des produits développateurs spéciaux qui, en s'oxydant lors du développement, vont s'associer à des formateurs de couleurs présents dans les couches sensibles pour former des colorants insolubles qui vont constituer la future image colorée. Un temps minimum de développement doit être respecté de façon qu'il ne reste plus, à la fin de l'opération, aucun cristal de bromure non développé. Une fois ce résultat obtenu, une prolongation du développement n'a plus guère d'effet sur la qualité finale de l'image.

Lorsque le développement chromogène est terminé, les colorants ne sont guère visibles car l'ensemble du film est obscurci par le dépôt uniforme d'argent.

Cette phase est très importante car il faut éliminer soigneusement jusqu'aux dernières traces du second révélateur. Si tel n'était pas le cas, les restes de développateur chromogène seraient oxydés par le bain suivant et provoqueraient la formation de colorants avec les copulants encore présents dans les couches sensibles. Il pourrait en résulter un voile plus ou moins irrégulier, des coulures, des taches de toutes sortes, etc. Le lavage doit donc être suffisamment prolongé et l'eau utilisée ne doit pas être trop froide.

Un bain oxydant attaque le dépôt d'argent et le fait passer à nouveau à l'état de sel (bromure, ferrocyanure, etc). L'image colorée apparaît mais sous une forme très « pisseuse » en raison de la présence du sel non encore éliminé. Les débutants sont souvent très décontenancés par les divers aspects que prend le film au cours de ces phases successives...

Là encore, on risque de faire apparaître des dépôts indésirables au cours de l'opération suivante s'il reste des produits non éliminés.

Les sels d'argent sont rendus solubles pour rendre possible leur élimination. Certains films deviennent transparents et prennent leur aspect quasi définitif au cours du fixage, d'autres conservent un aspect plus ou moins laiteux qui ne disparaîtra que lors du séchage. Pas de panique !

Les deux opérations précédentes peuvent être réalisées simultanément grâce à l'action d'un seul bain de blanchiment-fixage, ou « blix » dans le jargon des laborantins.

Il faut éliminer aussi soigneusement que possible les traces des divers produits, en particulier du fixateur, faute de quoi la pérennité des colorants ne pourrait pas être assurée.

Elle est parfois omise dans les kits de traitement mais une faible quantité de formol permet de durcir la gélatine et d'optimiser la conservation des colorants. Quelques gouttes d'agent mouillant facilitent le séchage et préviennent la formation de dépôts indésirables.

Il va (presque) de soi qu'il ne faut jamais relaver le film après le bain de stabilisation !!

Le film est suspendu à l'aide de pinces spéciales, dans un lieu exempt de poussières. Il vaut mieux ne pas chercher à accélérer le séchage ; l'usage d'un sèche-cheveux n'est pas recommandé, on risque à la fois de faire fondre la gélatine si la température dépasse 40 ° et de coller à sa surface, de façon irréversible, toutes sortes d'impuretés contenues dans l'air ambiant.

Il reste à découper le film vue par vue et à mettre les morceaux sous caches. Attention aux cisailles spéciales, certaines sont mal conçues et peuvent rayer le film de façon irrémédiable. Les caches en carton sont les moins chers mais les modèles autocollants finissent toujours par se décoller. Les caches en plastique constituent sans doute le meilleur choix. Les caches munis de verre assurent une bonne planéité du film lors de la projection mais ils peuvent enfermer de l'humidité ; celle-ci favorise l'apparition de moisissures et parfois l'action combinée de la condensation et de la chaleur fait que l'émulsion fond et se colle au verre lors de la projection, ce qui a pour effet de détruire la diapositive. Il faut également faire une chasse impitoyable aux poussières lors du montage et parfois la crise de nerfs n'est pas loin.

Généralement le film a tendance à s'incurver plus ou moins naturellement, en particulier lors de la projection, de façon que la concavité se forme du côté où se situe l'émulsion. C'est pourquoi certains auteurs ont pu suggérer d'utiliser un verre seulement du côté du support, ce qui résout les problèmes de planéité tout en laissant respirer l'émulsion.

Le matériel nécessaire pour un traitement par l'amateur

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Il ne diffère pas fondamentalement du matériel nécessaire pour le développement des films monochromes.

  • Une cuve. Il faut penser en la choisissant que dans certains procédés, le film doit subir une exposition à la lumière entre les deux développements. Des spirales transparentes seront donc les bienvenues. En effet, si le film est déroulé pour subir la pose d'inversion, il est très difficile de le remettre en place par la suite et on risque de l'endommager lors de cette opération.
  • Un thermomètre de précision. Certaines températures doivent être respectées ou mesurées avec une très faible marge d'erreur, 0,2 °C ou même parfois 0,1 °C, ce qui nécessite un instrument de haute qualité, forcément onéreux. Il s'agit donc là d'un instrument essentiel à la réussite des traitements.
  • Un compte temps facilement lisible facilite la détermination des durées de passage dans les différents bains, durées qui là encore doivent être précises.
  • Des pinces ou tout autre système bricolé permettant de suspendre le film lors de son séchage. Une pince lestée accrochée à l'extrémité inférieure évitera l'enroulement intempestif du film et les détériorations qui pourraient s'ensuivre.
  • Des bidons en nombre suffisant pour le stockage des bains qui peuvent être récupérés d'une session de développement à la suivante. Attention à l'étiquetage, tout mélange de produits doit être évité.
  • Des récipients gradués permettant de mesurer des quantités de liquides sont indispensables pour obtenir des volumes de bains précis. L'idéal est d'en avoir deux à sa disposition, un grand d'un litre et un autre plus petit de 50 ou 100 cm³.
  • Des gants de caoutchouc sont fortement recommandés pour manipuler les produits, et en particulier les révélateurs chromogènes qui sont très fortement toxiques. Les gants doivent être souvent vérifiés car s'ils sont percés, ils favorisent le contact prolongé des produits avec la peau, ce qui peut être source de graves dermatoses, d'intoxications ou de phénomènes d'allergie. Certains modèles peuvent d'ailleurs être attaqués par les solvants contenus dans les révélateurs.

Précautions en tous genres

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  • Avant d'entamer le développement d'un film, il faut toujours s'assurer que rien ne manquera pour que toutes les opérations se déroulent sans perte de temps. On ne saurait trop recommander aux étourdis d'établir une liste des produits et du matériel nécessaires...
  • Sauf si l'on recherche les effets de surprise, il ne faut jamais traiter un film couleurs dans des produits conçus pour un autre. D'ailleurs, dans ce domaine, le moins que l'on puisse dire est que les surprises agréables ne sont pas très fréquentes. Le traitement croisé (développement d'un film pour diapositives dans des produits destinés au traitement des négatifs couleurs) peut néanmoins apporter des dérives de couleurs exploitables du point de vue artistique.
  • Utiliser des bain-marie de forte capacité, c'est pratiquement indispensable pour obtenir des températures non seulement précises, mais constantes. En fait la stabilité de la température est encore plus importante que son niveau, et il existe des abaques permettant de corriger les temps de traitement en fonction de la température. Il vaut donc mieux opérer à une température proche de la valeur idéale, à condition qu'elle soit stable et déterminée avec précision, plutôt que chercher à atteindre dans des conditions plus ou moins scabreuses la valeur conseillée, sans être sûr de pouvoir la maintenir.
  • Toujours agiter les bains de la même manière, pour éviter d'obtenir des résultats irréguliers. L'agitation est en effet un paramètre très important pour le renouvellement des bains à l'intérieur des couches de gélatine, elle influe directement sur les vitesses de réaction et donc, finalement, sur la formation des images colorées. On conseille généralement d'agiter pendant 3 ou 4 s deux fois par minute. L'agitation n'est jamais excessive pendant le lavage, pendant lequel il faut également penser à un renouvellement efficace de l'eau.
  • En cas de contact des révélateurs avec la peau, un rinçage immédiat s'impose, et pour plus de sûreté on peut compléter ce rinçage par un trempage dans une solution d'acide acétique dilué qui facilitera l'élimination des agents développateurs.
  • Attention aux projections sur les vêtements, elles provoquent des taches généralement indélébiles. Attention aussi aux projections dans les yeux, des lunettes de protection comme celles que l'on utilisa dans les laboratoires de chimie peuvent être utiles. Attention aussi aux produits qui émettent des vapeurs toxiques, il faut éviter de les respirer et opérer autant que possible dans des locaux bien aérés.
  • Les vieux chimistes savent bien que « trois petits rinçages valent mieux qu'un grand lavage ». Il y a toujours une séquence « vaisselle » lorsque l'on traite des films, à l'issue de laquelle tout le matériel doit être maintenu dans un état de parfaite propreté.

Les procédés pratiques

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  • procédé P 41 pour les pellicules inversibles Agfachrome 50 S et 50 L.
  • Développez vous-mêmes vos diapos. In : Chasseur d'Images, n° 3, décembre-janvier 1977, pp. 29-31.