Introduire la biodiversité dans la construction et l'urbanisme/Biodiversité dans l'environnement bâti : de quoi parlons nous ?/Le cas particulier des insectes
Les insectes et de nombreux autres invertébrés forment une composante absolument essentielle de la biodiversité.
Environ un million d'espèces d'insectes ont été décrits, soit environ les 2/3 des espèces animales connues, et il pourrait en exister 30 millions. Les plus nombreux sont les coléoptères (dont font partie les coccinelles).
Il est possible et parfois facile d'offrir aux insectes des habitats leur convenant : dans les espaces extérieurs (espaces verts, zones de nature, espaces cultivés et décoratifs, pièces d'eau et zones humides, bois morts, voire dans les serres pour certains pollinisateurs). Il convient toutefois d'éviter les situations de piège écologique.
Redonner une place au monde des insectes
[modifier | modifier le wikicode]Il est possible, sans prendre trop de risques en terme de désagréments, de favoriser les insectes, en particulier, ceux réputés utiles (pollinisateurs, consommateurs de pucerons et d'autres parasites) mais aussi de manière générale, de favoriser la diversité des insectes susceptibles de s'adapter aux conditions urbaines et périurbaines.
En jouant sur les facteurs importants pour eux :
- par le choix des plantes et fruits laissés à leur disposition (nectarifères, mellifères, sources de sucres...) ;
- par l'entretien de microclimats et milieux particuliers. Quelques espèces sont ubiquistes mais la plupart dépendent d'une ou de quelques plantes ou d'un milieu particulier. Ainsi des milieux chauds, humides, secs, en eau, sableux, etc. accueilleront des guildes d'espèces très différentes... Beaucoup d'insectes vivent grâce à la détection d'hormones, de phéromones et d'odeurs. Ces molécules sont souvent fragiles et mieux transportées par un air humide, non-acide et non pollué par des oxydants comme l'ozone ou les PAN fréquents en ville ;
- par une gestion adaptée de leurs milieux de vie ; fauche tardive, offre en bois mort ou chronoxyles, sols non travaillés et conservation de zones-refuges (non éclairées la nuit, non-fauchées durant un à trois ans) pour notamment y protéger les larves et chrysalides qui doivent pouvoir y passer l'hiver ;
- une offre en bois mort, tiges creuses favorise de nombreuses espèces (et leurs prédateurs). Pour des raisons surtout pédagogiques, on leur construit parfois un "hôtel à insectes". En réalité ou en complément, il est utile de produire une offre identique mais mieux répartie dans l'espace et dans les différents strates, du sol aux vieux arbres, en passant par la strate herbacée, les murs, etc. ;
on évitera simplement les zones polluées, la proximité des prises d'aération, les abords de voies ouvertes à la circulation automobile où les endroits où ces insectes risqueraient de gêner;
- Les osmies, premières pollinisatrices de la fin d'hiver peuvent facilement être favorisées, de même que les bourdons et diverses abeilles solitaires.
Les "indésirables"
[modifier | modifier le wikicode]Un nombre réduit d'insectes (dont termites, abeilles, guêpes, puces, mites alimentaires, mites des tissus...) sont indésirables dans les espaces habités, de même que certaines araignées et certains acariens allergisants. On craint à juste titre les termites (introduite et en expansion en France) et quelques espèces comme les capricornes mangeuses de bois.
Un bois naturellement résistant (châtaignier) ou bien coupé, bien préparé et toujours conservé sec, ou adéquatement protégé permet de les maintenir à distance.
En réalité, seule une infime part des insectes est vraiment xylophage, c'est-à-dire capable de directement attaquer les charpentes, planchers ou meubles (ex : termites). L'essentiel des insectes improprement qualifiés de mangeurs de bois (plusieurs milliers d'espèce en Europe, souvent en voie de régression ou de disparition) est en fait constitué du groupe des saproxylophages qui ne peuvent digérer que le produit de la décomposition du bois par des champignons et microbes, ce qui ne se produit qu'après que le bois ait été exposé à l'humidité.
Le cas des moustiques
[modifier | modifier le wikicode]- favoriser les chironomes (qui ne piquent pas) par l'eau courante ou modérément circulante ;
- défavoriser les moustiques piqueurs en ouvrant les points d'eau au soleil, en limitant les petits points d'eau stagnantes (bassines, pneus...) et les zones d'eau stagnantes non-ensoleillées et accumulant les feuilles mortes ; ou encore en offrant le gîte et le couvert à leurs nombreux prédateurs (hirondelles, chauve-souris en particulier mais aussi tritons, dytiques et autres mangeurs de larves de moustiques dans les mares).
Environnement nocturne
[modifier | modifier le wikicode]Les papillons de nuit sont les moins connus des papillons, bien que beaucoup plus nombreux en nombre d'espèces que les papillons de jours.
Ils sont souvent victimes d'une attraction fatale pour la lumière. Inversement, d'autres espèces, comme le dytique bordé sont paralysées par la lumière. D'autres espèces - dites « lucifuges » - fuient la lumière, qui devient alors un facteur de fragmentation de leur habitat.
Dans la mesure du possible, dans les jardins, écoquartiers et villes, il convient de restaurer et conserver des zones de noir (réserves de noir), ou mieux encore une véritable trame noire, de nuits étoilées ou un "chemin des lucioles". Les chauve-souris et d'autres espèces gênées par la lumière en profiteront aussi. Dans ces zones un éclairage asservies à un détecteur de présence ou disposant d'une minuterie permet de concilier environnement nocturne et sécurité, avec une économie d'énergie et de dépense en électricité.