Les débats de Gérard de Suresnes/Le chaos, un art de vivre

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Le chaos, un art de vivre


Nous avons posé ce cadre, dans un ordre clair et ramassé, afin que le lecteur comprenne l'effusion de délires qui vont se produire dès 1997 dans le studio de FunRadio. D'autant qu’une grande partie de ces événements s'est produite avant 1996.

Puisqu'on parle d'un personnage, il faut essayer de le voir agir comme tel, sans toutefois virer à la déshumanisation, qui est le risque pris pendant toute cette histoire par la radio et les auditeurs, à l'origine de polémiques a posteriori. Au fil du temps, l'émission où Gérard est associée devient un véritable enchaînement de sketches, où Gérard exprime tout le potentiel du personnage qu'il est et Max toute la virtuosité de l'artiste radiophonique qu'il est.

Il serait fastidieux d'essayer de ré-aborder tous les débats les uns après les autres, dans cette partie, car leur contenu n'a rien de littéraire sous quelque forme que ce soit (et contrairement à ceux démarrant en 1998). nous avons donc fait le choix d'aborder, dans un paragraphe uni, tous les sketchs qui feront le succès des débats de Gérard. Puis, nous évoquerons les phases entre janvier et octobre 1997 qui ont bâti puis présenté l'émission la plus chaotique de l'histoire de la radio.

Les sketchs de Gérard[modifier | modifier le wikicode]

En six mois radiophoniques, Gérard fera naître huit sketch qui feront le succès de toutes ses interventions. Après en avoir fait un tour d'horizon, nous les illustrerons par une émission qui les a pratiquement tous concentrés en quelques minutes.

Le sketch des habituels[modifier | modifier le wikicode]

Dans les six premiers mois des débats, Gérard reçoit, dans l'émission, des auditeurs qui l'insupportent. Il faut dire aussi qu'il a un objectif en faisant de la radio : échanger avec des filles. Très vite, les garçons l'agacent.

Il faut dire que dès le début, ce sont eux qui lui donnent la réplique et sont à l'initiative de tous les autres sketchs. Autant dire que Gérard les prend rapidement en grippe.

Dès le mois d'avril 1997, le sketch consiste donc à placer Gérard en situation d'autorité vis-à-vis des gens assurant le standard : je ne veux pas d'habituels (comprenons, pas de garçons habitués aux débats). En réponse, l'équipe l'informe qu'il n'y en a pas et Gérard pourchasse sans relâche le mensonge et la trahison dont il est sûr de faire l'objet. Puisqu'il a du mal à les identifier, il devient paranoïaque et croit les entendre à toute occasion.

Cette « pourchasse » des habituels, qui jalonnera l'émission tout au long de sa vie, se termine par le second sketch : le départ.

Le sketch du départ[modifier | modifier le wikicode]

Dans ce scénario, Max se trouve au centre. Lorsque Gérard reçoit des auditeurs qui font allusion à son passé amoureux, ses interventions dans d'autres radios ou des soirées auxquelles il participerait, sa réponse est toujours la même : démenti, hurlements, puis « si ça continue j'arrête. » Ce discours revient plusieurs fois par soir.

Max, alors « paniqué », le supplie de rester. Parfois, Gérard va plus loin en quittant le studio, mais il est toujours rattrapé et finit par revenir. Ce sketch dépassera le cadre des débats, Gérard le jouant aussi quand il est contrarié dans d'autres interventions (pour son anniversaire par exemple).

Il faut dire que le nombre d’occasions où Gérard voudra stopper est énorme. Toute invention sur la vie de Gérard ou révélation qu'il ne souhaite pas (sans d'ailleurs s'empêcher de la faire lui-même immédiatement) peut se conclure sur ce duo.

Ce sketch est le plus fréquent et ses déclinaisons dépendent des événements. Nous aurons l'occasion de les aborder rapidement, mais renverrons le lecteur à ces lignes pour le déroulé du scénario.

Le double-son[modifier | modifier le wikicode]

Timidement, l'équipe met en place un sketch qui prendra de plus en plus d'ampleur avec le temps. Il s'agit ici de jouer avec la technique de son pour déstabiliser Gérard, tout en ne comprenant pas qu'il le soit, voire en s'en offusquant.

Ce sketch commencera surtout une fois l'émission dans sa version « stabilisée ». à partir de ce moment, Gérard se plaindra souvent de s'entendre en double (le double-son), ou de ne plus s'entendre. Sa réaction est violente : jet du casque, cris, voire menaces de partir (sketch 2). en réponse, Max ou l'équipe nient, ce qui le rend encore plus hystérique.

Il faut s'en tenir là pour cette première partie, mais nous verrons que ce sketch fait partie des raffinements de la seconde partie au milieu même des débats.

Le sketch de la réputation[modifier | modifier le wikicode]

Les auditeurs mettent en place un sketch que soutiendra facilement l'équipe de Max. L'idée est ici de prétendre avoir entendu Gérard sur d'autres radios, l'avoir rencontré dans des contextes homosexuels, avoir entendu ses poèmes ou ses remix en discothèque. La réaction de Gérard est uniforme : il nie, insulte le colporteur de la rumeur, exige des « preuves réelles », expulse au standard. Selon le moment, Max l'appuie dans ces moments-là, où entretient la rumeur en doutant de la bonne foi de Gérard. Quand l'équipe colporte, transmet ou soutient des rumeurs, Gérard s'emporte encore plus loin et peut aller jusqu'à menacer du départ.

Le charme du sketch est que tout en niant en bloc, Gérard se justifie, très maladroitement, s'en agace, et cela donne rapidement des échanges bruyants, anarchiques et surréalistes, en ce qu'ils mettent aux prises des gens qui savent qu'on manipule du factice, mais dont l'un ne peut pas s'empêcher de le traiter comme une rumeur crédible nuisible à sa réputation.

Ce sketch connaîtra des variantes. Ainsi, à partir du moment où les données personnelles de Gérard ne seront plus sous son contrôle, pris dans sa naïveté et son besoin maladif d'être entouré, Gérard livre assez d'informations pour devenir victime d'usurpation d'identité. Malgré des débordements réels, qui interviendront plus tard, il ne s'agit pas d'autre chose que de la création artistique ? Ainsi, des documents sont construits où Gérard est mis en scène comme leur auteur ou leur signataire. Ces documents n'ont aucune exploitation autre que de lui être envoyés ou lus, ou racontés, pour l'obliger à se justifier et le paniquer, ce qui aura toujours un franc succès.

La sexualité de Gérard[modifier | modifier le wikicode]

À partir du début 1997, Max commence à proposer à Gérard de faire la fête avec son équipe, au fil des discothèques où il va exercer la fonction de DJ. Il sait bien, de par quelques échanges privés, la réalité de la vie de Gérard, que le public découvrira petit à petit. Ému, il décide de lui offrir l'accès à la Locomotive, discothèque parisienne située à Pigalle, où il officie en tant que DJ le vendredi soir. Gérard y fera exploser ses rencontres, précieuses après sa rupture avec Christine début 1997. En réalité, il rencontrera une centaine de personnes, mais il aura l'impression, entretenue par Max et les auditeurs, d'en côtoyer des millions.

Gérard est heureux à la Loco, il y développe une véritable vie sociale plus élaborée avec des gens. Il espère même faire des rencontres amoureuses, et il faut bien dire que certaines filles entament une aventure avec lui. Mais ces aventures se concluent vite, car la réalité rattrape Gérard et les filles le fuient, craignant ses abus dus à son alcoolisme et un mal-être constant du garçon.

Un soir, croisant quelqu'un au sortir des toilettes, se produit un échange étrange. Le résultat fut très rapide : le personnage Gérard, célèbre poète alcoolique, deviendra celui qui « se fait sodomiser dans les chiottes de la Loco ».

C'est suffisant pour créer une véritable « second life » à ce garçon. Autour de ses traits, Gérard verra apparaître des chansons parodiques, des magazines, des histoires, et toute une panoplie d'objets dédiés. Jusqu'ici, il était piraté pour ses poèmes, diffusés sous forme de parles d'instrumentales techno ; il est à présent invité à des soirées homosexuelles et de gigantesques partouzes où il donne des spectacles : poèmes, débats, sodomie. Le scoop du trimestre est la sortie, enregistrée sur CD et diffusable par la radio, d'une musique intitulée « les poèmes de Gégé », reprenant sur une musique rudimentaire quelques poèmes et surfant sur le prétendu succès de ces textes.

Ce fil directeur fera partie de la vie de Gérard pendant plusieurs années. Il l'entretient malgré lui par sa réaction. Très vite, on découvre qu'il ne sait pas le sens des mots « homosexuels », « travesti » et « hétérosexuel ». De plus, et sans raison, il affiche une haine viscérale contre les homosexuels et les « travelo ». Que les âmes sensibles se rassurent, cela n'avait ni origine, ni conséquences, ni finalité.

De nombreux sketch deviennent alors possibles sur ce fondement. Le premier consiste à raconter, en direct, une rencontre entre un auditeur et lui, l'auditeur étant le plus souvent homosexuel. La réaction est immédiate : il nie, insulte l'auditeur, expulse au standard, et quand l'équipe de la radio est hilare, la menace de partir et joue les autres sketch. Cela ne l'empêche pas de revenir à lui dès la séquence suivante, orchestrée par Max.

Le sketch de la vie[modifier | modifier le wikicode]

Comme on l'a vu, très vite mais en continu, le robinet des données personnelles de la vie de Gérard s'est ouvert. Cette situation, hors de contrôle, a toujours des conséquences potentiellement sérieuses. Gérard, au surplus, a une vie relativement misérable. Nous en avons déjà dessiné quelques traits, mais aurons l'occasion d'y revenir.

Ce qu'on sait déjà, c'est que, par exemple, il a eu des aventures chimériques avec des filles diverses (Aurore, Carole) et une histoire plus sérieuse avec Christine. Or, quand elles se terminent, le plus souvent mal comme on aura l'occasion de le découvrir, Gérard résout son mal-être en « n'en parlant plus. » Mais du coup, les auditeurs en font des sketchs réguliers, en l'interrogeant sur ces histoires, voire, comme il refuse de dire ce que tout le monde sait, en inventant des fictions autour d'elles.

Le simple fait d'y faire allusion plonge Gérard dans une violente colère. Elle peut dégénérer en sketch de départ ou d'ultimatum, en insultes et autres échanges virils et violents. L'équipe y participe assez largement, car cela fait partie de l'histoire de Gérard. La complexité du garçon rend impossible de savoir si les souvenirs étaient douloureux ou s'il surjouait un rôle. Une autre hypothèse, qu'on aura l'occasion de développer, est qu'il se comportait comme un enfant, refusant d'assumer ses erreurs et incapables de les éviter.

Le sketch des ultimatums[modifier | modifier le wikicode]

Dans ce contexte, les auditeurs les plus créatifs font exploser leur imagination. Connaissant de plus en plus d'informations personnelles sur Gérard, leur jeu consiste à les utiliser dans des brochures, courriers, affiches, et autres supports de communication. Ces instruments font partie intégralement du sketch 1.

En réalité, ce sketch prend une autre tournure, virant au harcèlement assez rapidement. Comme souvent quand on se livre en pâture à la place publique, les gens en usent et abusent, déchaînant une violence facile et grégaire. Cela se renforce par l'idée, que réussit à faire passer Max, que ces documents sont diffusés à l'échelle de tout le pays, voire au-delà.

Sans trop y croire, Gérard exige la fin de ces harcèlements. Pour y parvenir, il lance des ultimatums, dont le premier intervient le 29 mai 1997. « ça en fait trois en l'espace de huit jours. Vous avez un mois pour vous calmer. C'est-à-dire que vous avez tout le mois de juin et les vacances. Si au moins de septembre j'entends encore des conneries c'est plus la peine de compter sur moi. »

Ce jeu rend hilare l'équipe, et Max le mobilisera tout au long de la carrière de Gérard.

Une pièce de théâtre regroupant tous les sketchs[modifier | modifier le wikicode]

On pourrait prendre de nombreux moments où tous ces sketch ont été joués, mais notre préférence va toujours aux émissions primitives, car c'est souvent l'occasion de leur découverte et d'hilarités. Nous avons donc choisi de développer l'émission du 29 mai 1997. Ce soir-là, Gérard doit animer deux débats et, comme le veut la coutume, vient quelques instants avant pour se préparer et lire son courrier.

Ce soir-là, on y trouve par exemple : « Entrée à 500 francs (75 euros) + bises de Gégé ; remix en solde au prix sans concurrence de 300 francs sur les K7, 110 francs, incroyable ! Pour la présence exceptionnelle de Gérard à rennes le 29 juin sur la commune de Belchiefer. Organisée par la mairie, une grande fête. »

« Samedi 31 mai à Nantes au Milor[1] : Gérard de Fun, lecture du poème inédit et en direct, strip-tease et soupe de langues ! Pour 50 francs »

Il faut d'emblée observer deux paramètres clés. D'abord, notons que ces premiers courriers sont lus par Max lui-même, hilare face à ce texte. Et pour cause : rien n'y est véritablement vraisemblable ! Tout y est fait pour que, même si quelqu'un venait à le lire sans connaître, il ne se méprenne pas sur la réalité de ce qui y est inscrit. Mais Gérard, lui, ne voit pas cette évidence, et plonge dans une peur et une rage absolue, où se mélange, peut-être, une fierté d'être mis sur un tel piédestal, aussi factice soit-il.

Gérard reçois des affiches : « L'appel du 18 juin de Gérard »

Affiche rose, dans le style de celle du film « alerte à Malibu », on peut y lire : « Le 18 juin, Gérard xx de Suresnes, sera aux Zénith de Pau à l'occasion de son nouveau tube : les poèmes de Gégé. Version intégrale du remix « je voudrais te dire je t'aime », et un tube inédit. Pour seulement 250 francs, location FNAC Virgin Mégastore, Francebillets. Pour tout renseignement, contacter le fan-club de Gérard à Moncuq. Avec funradio et le magazine Star Club. »

L'affiche porte le nom de Gérard, sans qu'il se doute d'où les gens l'ont su. Il ne sera pas encore diffusé à la radio. Sa réaction est, en soi, hors du commun : « Je suis à la radio le 17 pour mon anniversaire, donc autant dire que je n'ai aucune chance d'être à Pau le 18 ». Mais il se défend ensuite : « non je ne renverrai pas l'affiche signée de ma main à celle qui me l'a envoyée. »

L'équipe est hilare. Gérard menace e : « ça en fait trois en l'espace de huit jours. Vous avez un mois pour vous calmer. C'est-à-dire que vous avez tout le mois de juin et les vacances. Si au moins de septembre j'entends encore des conneries c'est plus la peine de compter sur moi. » Ce sera le premier ultimatum de Gérard, qui crée là un concept que Max mobilisera souvent autant qu'il sera possible. Bien sûr, Max surfe entre le rire et l'absurde : « donc, pendant juin, ils peuvent continuer en fait. » « No, s'exclame Gérard. Si au moins de juin ça continue… de t'manière y a pas grand-chose à dire, yen a ras-le-bol ».

Gérard ne comprend pas comment on peut faire circuler à son sujet des projets de soirées dont il n'est pas au courant et qui, selon lui, se feraient dans le dos de ses « directeurs » 'Max et la radio, quoiqu'il n'y travaille pas). Il leur jurera fidélité !

Tout en soutenant, Max le défie en tournant en dérision totale le courrier reçu : « Encore des soirées, gémit Gérard en épluchant son courrier un peu plus tard avant son débat. Une du 3.

— Donc en somme, tu es pris le 28, le 29, le 30, tous les soirs.

— Ils iront se faire foutre, c'est du baratin, qu'ils ne comptent pas sur moi.

— Ça veut dire que si c'est de vraies soirées, ils vont pas se faire foutre, relève Max malicieusement

— Non même

— Ah tous alors ? Baratin ou pas ?

— Tous ! »

Gérard ne peut pas suivre, il est ballotté au fil de l'agilité de Max et complice inconscient d'un sketch.

L'équipe renforce : Florent reprend l'affiche et dit à Gérard : « ouais mais le tube inédit, tu sais forcément ce que c'est, t'es pas crédible. » « Ils ont ton nom de famille, tu leur a donné, ce n'est pas moi, ni nous ». Traité de menteur, Max n'en pointe pas moins les invraisemblances du courrier, comme l'alliance Nostalgie et Funradio. Mais cela ne permet pas à Gérard de sortir de son illusion.

Ce soir-là comme beaucoup d'autres, l'équipe va encore plus loin. Julie ouvre le bal : « L'autre problème Gérard, c'est que à cause de toi, Florent va en justice.

— Moi j'ai rien fait pour le foutre dans la merde

— Si, tu es allé voir les flics

— Non

— J'ai reçu, intervint Florent, une plainte de la police signée de ta main »

Gérard hurle alors : qui a signé ? Et bien sûr, Florent ne peut pas lui montrer le document. « Aucune preuve à me fournir ! » Ce concept de preuve pèsera lourd dans la suite, et Gérard crie à l'imposture.

Julie entretient également la rumeur : elle a cru le reconnaître sur Europe 1, mais après vérification, cela s'avère faux. Donc, déduit Max, des imposteurs se font passer pour Gérard dans les radios ou discothèques pour se faire de l'argent. « Il est interdit, dit Max « solennellement », d'utiliser le nom de Max le star-system, de Funradio ou de Gérard. C'est des marques qui vont être déposées si vous continuez. »

Le sketch de l'alliance fonctionne à merveille. Max s'offusque ensuite, quand Gérard lui lit la lettre, s'emportant contre ces imposteurs. Pour autant, il invite Gérard à relire les fascicules, ce qui pourrait évidemment provoquer l'effet contraire à celui recherché de la dénonciation et de la discrétion pour ne pas leur faire de publicité.

Les avant-débats, sous cet angle, deviennent totalement débridés et fous. Max rit, soutient, défie, alterne tous les registres, le théâtre est lancé. « Des auditeurs se plaignent, dit-il, car les auditeurs vont à ces soirées, paient et tu n'y es pas. » C'est, prétend-il, dans son courrier personnel, à lui, Max.

Les démentis s'enchaînent et se ressemblent, dans des sketchs théâtraux où l'équipe joue un rôle clé. « Quand on joue au con avec Gérard, dit Max ce soir-là, c'est lui le meilleur ! » Et Gérard se sent soutenu.

Les auditeurs participent à ces moments : « Je tenais à remercier Gérard, dit l'un d'eux, d'avoir adhéré à notre association et on voulait t'annoncer devant tout le monde que tu avais été élu, à la majorité président d'honneur de l'association Homo, Sex & Sun »

Gérard bondit. Cette association regroupe les homosexuels de France, Gérard y serait inscrit récemment et aurait envoyé une lettre avec un poème. Ce dernier dément avec emportement : « Je vous ai jamais envoyé de courrier, de poèmes, je n'ai pas vos adresses. »

Florent doute : « tu écrivais à tes amis homosexuels non ? » « Dans notre journal, distribué dans toute la France, on a fait une double page sur toi avec ton poème.

— L'été c'est le 21, t'es en plein bourgeon toi non ? Si tu commences à avoir les ragnagna à ton âge, c'est grave, mon petit. »

Le sketch se poursuit : « tu t'es porté volontaire pour encadrer un groupe de 40 homosexuels suisses sur quatre jours. » L'auditeur raconte des échanges qu'il aurait eus avec Gérard, qu'il nie violemment : « Ton groupe de 40 homo, tu te le mets dans le cul ! T'iras à Leclerc chercher des couches hygiéniques et tu te les mettras pendant ces trois jours !

— J'ai peut-être fait une gaffe, « hésite » l'auditeur. J'aurais peut-être pas dû le dire devant tout le monde.

— Si t'as les chevilles qui enflent, ça me fait de belles jambes.

— En tout cas on voulait remercier Gérard de venir nous dire bonjour tous les lundis midi. »

Max rappelle l'ultimatum, Gérard réclame le magazine à la radio, qui serait distribué dans le métro. « Envoie l'original, pas un truc falsifié. » « Bonne nuit à toi ! Tu dégages au standard ! Termine Gérard. »

Ce qui est sûr, c'est qu'associer Gérard à la communauté homosexuelle, ça fonctionne parfaitement pour le sketch. Sa réaction est viscérale, prévisible et systématique. Avant d'en apporter l'illustration suivante, il convient de préciser deux choses essentielles. D'abord, dans cette période, la société s'autorisait beaucoup plus de choses et d'écarts qu'aujourd'hui. Tout comme le diront plus tard les Inconnus, des sketchs ciblant des communautés étaient, entre 1970 et 2000, plus acceptables qu'aujourd'hui. Il suffit pour s'en convaincre de se remémorer les sorties de Coluche ou de Pierre Desproges sur les Juifs, les Noirs, les Arabes, qui faisaient rire la France entière sans que le moindre doute n'existe sur la totale ouverture d'esprit de ces comédiens. C'est donc pour cette raison qu'à cette époque, qui plus est après minuit, ce genre de sketch répété était admis de tous. La seconde chose essentielle est de se rappeler ce que Gérard avait montré à l'occasion du débat sur l'échangisme : une absolue incapacité intellectuelle, voire au-delà, à raisonner correctement. Dès lors, s'il peut paraître comme homophobe, il faut garder à l'esprit qu'il n'en a ni conscience, ni souhait, et s'inscrit plutôt dans une sorte de réaction pulsionnelle, renforcée par son « orgueil » d'être en public. Mais sa « responsabilité » dans la tenue de tels propos n'est pas à rechercher, tant il n'a pas conscience de ce qu'il fait, dit, génère, et tant la réalité est éloignée de lui. C'est ce qui le rend témoin d'une époque et qui le rendra victime d'une époque future.

Passablement agacé par les événements précédents, Gérard supporte mal les séquences qui suivent. D'abord, il rejette l'appel d'un auditeur prétendant avoir eu un rapport homosexuel avec lui. « Je suis monté à Paris, et à la terrasse d'un café, je vois un mec beau comme un camion. Je m'approche, et ça sentait fort le parfum. On boit un verre, on fait connaissance, et je découvre que c'est Gérard.

— Ca serait où ?

— Si je te dis le nom tout le monde va y aller.

— Tu ferais mieux de mettre ça dans ta poche avec ton mouchoir par-dessus. Je fréquente pas les terrasses de café.

— Il est pas sur les terrasses, intervient violemment Florent, il est dans les toilettes !

— Non plus, réplique Gérard, résigné.

— Comme disait Florent, reprend l'auditeur, après avoir fait connaissance il m'a emmené dans les toilettes et… voilà. »

Il décrit les détails, Gérard fulmine. Il ne peut s'empêcher de sourire, ce qui laisse à penser qu'au milieu de tout ce sketch, il se rend compte de ce qu'il se passe et y contribue volontairement. Car si le personnage est attaqué, si l'homme est bousculé par la réputation du personnage, Gérard doit à ce montage la popularité. Bien entendu, il est loin d'être une vedette connue de millions de gens, mais il connaît des dizaines de personnes, et cela représente déjà, pour lui, un événement de vie majeur.

« Par contre, dit l'auditeur à la fin, il faut te laver les dents parce qu'après, je sentais le pâté.

— P'ti con ! Quand tu feras allusion à une autre personne, tu me le diras. Ton histoire, tu te la mets dans le .

— Tu te rends compte, intervient Max en riant, du nombre de choses que tu mets dans les fesses des gens toute la journée. »

Pas de quoi déstabiliser Gérard dans sa colère : « ça ne tient pas debout ». Mais Gérard se défend moins quand toute l'équipe lui rappelle les toilettes de la Loco, etc.

Toujours dans l'idée du atténuation-atisement, « et ne profitez pas de ces soirées bidon pour revenir sur ces remix », déclara Max. « J'ai des soucis avec la maison de disques qui m'a appelé hier pour savoir si quelque chose était prévu pour l'été. » Gérard et Max discutent, le premier s'en remettant au second sur le fait d'enregistrer ou pas un remix où Gérard chanterait. « C'est toi le chef. » en quelque sorte, Gérard lui confie sa carrière.

« Mais l'accord, je l'ai donné », annonça Florent, comprenant rapidement l'esprit. Désespoir de Max, rage de Gérard. Un instant de lucidité toutefois : « Il essaie de me mettre en pétard pour qu'on soit en dispute tous les deux » dit-il à Max. Il fait la sourde oreille aux annonces de disque, etc. « J'attends la preuve », dit Gérard.

Le sketch du micro[modifier | modifier le wikicode]

En octobre, un nouveau sketch sera développé régulièrement, dans le sillage de celui que Max invente dans sa radio libre. Il consiste à faire croire à Gérard qu'on ne l'entend plus. Il dure plus ou moins longtemps mais s'avère très efficace : les auditeurs lui font savoir qu'on ne l'entend plus, il hurle sur l'équipe technique et du standard, Max confirme l'information voire lui reproche son silence, poussant Gérard au sommet de la rage. Il finit alors par se retourner contre ses coéquipiers dans la plus grande folie.

L’apothéose de ce sketch aura lieu le 23 octobre 1997, lors du débat sur les films porno. À cette occasion, Max pousse le sketch loin : Gérard va presque jusqu'à l'insulter, Max se montre d'une grande sévérité quant à son absence au micro, poussant sa nervosité à la rupture, la voix de Gérard devenant abîmée. Au cours de ce sketch, il sera même proposé de retourner le micro, tournant Gérard au sommet du ridicule. La scène est à peine descriptible : une équipe sérieuse, tenant son micro à l'envers, un animateur hystérique, jetant casques, fils, micros, et Max, parlant dans les enceintes du studio, prétendant ne rien entendre. L'altercation avec Max est violente, mais parfaitement de l'ordre du sketch. Celui-ci phagocytera totalement le débat, qui du reste s'essoufflait, et durera près de 30 minutes.

La construction d'un OVNI[modifier | modifier le wikicode]

Depuis Noël 1996 et après quelques bouts d'essai entre octobre et décembre, Max est persuadé que le concept est fait pour Gérard, après l'avoir reçu à Noël toute une nuit, Max prolongera le concept des débats et ils deviendront réguliers dès le début de l'année 1997. à cette période, Max alterne des moments de présence aux côtés de son auditeur et d'absence, le confiant alors à Julie et Florent.

Aborder un résumé de chaque débat, dans cette partie, n'aurait pas de sens. Le lecteur en a déjà saisi une partie substantielle via les sketchs présentés. Nous raconterons ainsi comment après une phase de découverte, Gérard s'est retrouvé au centre d'un chaos total alors qu'une période d'instabilité semblait traverser toute l'équipe. Enfin, la rentrée de la saison 1997-1998 a relancé un cycle, qui se termina par un véritable changement de paradigme.

L'apprentissage d'un « métier »[modifier | modifier le wikicode]

L'un des intérêts de mettre ce produit sous cette forme est qu'il évolue dans le temps, tant par ses participants que sa forme.

Une pléthore d'acteurs[modifier | modifier le wikicode]

Même si Gérard ne le comprend pas, il est peu probable d'avoir une audience de millions de personnes à plus de 2H du matin. Aussi, quand on trouve des auditeurs dans l'esprit de l'émission, à savoir sobres et maîtres d'eux mais assez relâchés pour perdre la notion de sens, on les garde.

Cette période est marquée par la recherche de tels profils, indispensables à l'existence même de l'émission. Les premiers « élus » sont Arnette, Luigi et David. Ce sont les participants de la première heure. Aucun équivalent féminin ne sera trouvé avant longtemps. Cette équipe sera complétée, à partir d'avril, par Tony. Puis, début juin, une nouvelle équipe se met en place, qui va ensuite alterner avec la précédente, voire s'y mélanger pendant l'été. Cette nouvelle équipe d'habituels représente une transition entre ce moment de construction et la fin de la saison, sachant qu'elle se découvre elle-même.

Gérard en est d'ailleurs contrarié. Ce que révèle les débats dès celui sur la séduction (9 janvier 1997), c'est que le but principal de l'animateur n'est pas tant de s'exprimer que de rencontrer des filles et de tenter sa chance. Les thèmes ne sont qu'un prétexte pour les amener à se dévoiler, sans que lui ne veuille le faire. Ce souhait permanent des filles sera un des moteurs majeurs du sketch sur les habituels.

Mais toute ambiguïté doit être ici levée sur un point clé : ces habituels sont des anonymes. Les plus fidèles d'entre eux raconteront souvent cette période, notamment dans quelles conditions ils sont arrivés et ont participé à l'émission. Tony, par exemple, racontera comment il avait installé un téléphone filaire (c'était la norme de l'époque) dans sa chambre en reliant la ligne téléphonique professionnelle de sa mère à celle-ci, pour participer, le soir, aux débats. Il expliquera toutefois comment il prenait au sérieux ce moment : enfermé, dans le noir, afin de concentrer au maximum son attention auditive pour réagir de la manière la plus spontanée mais appropriée aux événements. Il avait alors 16 ans. À cette époque, il était facile de passer à l'antenne, puisque l'équipe cherchait ses partenaires.

Partenaires certes, mais n'enlevant rien à son rôle clé. Pour ses premiers débats, perdu face à la situation, Gérard cherche le soutien de cette équipe, en demandant à Florent et Julie de répondre. Ceux-ci se placent sur le second degré et la vulgarité. Quant à Max, après avoir accompagné les choses, il quitte le studio dès fin janvier et le débat sur la virginité, laissant la place à Florent et Julie et ne revenant qu'en cas de perte de contrôle du personnage et à la fin des émissions.

Toujours plus loin[modifier | modifier le wikicode]

Gérard est invité à participer à l'émission, dans les studios, à partir de janvier 1997. Le scénario est assez classique : participation durant environ une heure à la radio libre, découverte du courrier reçu pour lui et deux débats. L'animateur reste constant dans son apparence : des t-shirts aux couleurs fantasques, parfois en double marcel, cheveux non lavés, porteur d'une odeur extrêmement puissante. Il ne se lave pas régulièrement et compense par du déodorant, s'ajoutant par litres à son odeur de transpiration. Tous les gens de la radio qui sont revenus sur cette époque racontent que l'odeur est un des éléments forts de ce garçon, mais Tony dira que cette odeur était moins le fait de son hygiène, quoique approximative, que de son application à nettoyer ses vêtements.

Toutefois, les modalités concrètes évoluent au fur et à mesure que les protagonistes font connaissance chaque semaine. À l'occasion de ses premiers débats (les couleurs, la virginité et le sexe), qui se dérouleront le 9 et 31 janvier 1997, Gérard se glisse dans la peau d'un animateur. L'habitude de l'antenne ne fait pas encore partie du personnage Gérard. Il est rapidement déstabilisé par les gens dans le studio et les perturbations, mais s'en amuse comme un enfant. Il ne gère pas le fil conducteur, n'hésitant pas lui-même à faire des digressions. Il hésite, se perd, demande un café, a du mal à se rassembler. Plus que l'habitude, Max parle d'une « bouteille de rouge ». Il est en effet probable que Gérard ait l'alcool gai mais soit très alcoolisé. Gérard prend ses marques, c'est-à-dire trouve ses expressions et sa posture à partir de ce qu'il a entendu à l'antenne par d'autres auditeurs, par Max, et conduit l'émission sur cette base. Très vite, un schéma général se dessine : une introduction (accueil des auditeurs et rappel des numéros pour joindre la radio), questions, et conclusion. Chez Gérard, la conclusion est un bilan de l'ambiance, jamais de synthèse du thème.

Dans le style, Gérard puise son inspiration directement de Max, mais sans le filtre du professionnalisme. Insultant, soupçonneux, même avec les filles dès qu'il est en désaccord avec elles, il oblige ses interlocuteurs à avoir un certain état d'esprit. Il n'hésite pas à décider qu'une auditrice est en fait un garçon et à la harceler sur ce registre, au risque de la vexer réellement. Mais ce n'est pas choquant, parce que Max a bâti l'émission sur ce registre. Par exemple, à la question « ça va ? » il répond toujours « je sais pas j'ai pas regardé ce matin » ou « qu'est-ce que ça peut te foutre, t'es médecin ? » Ces deux phrases, par mimétisme, ne quitteront d'ailleurs pas Gérard. En tout cas, l'irrespect et l'insolence étant une culture de l'émission, la réaction de Gérard à l'égard des auditrices ne dénote pas. Aux filles mécontentes, Julie les rassure et elles ne passent plus à l'antenne. L'équipe est en permanence à la recherche d'auditeurs capables s'inscrire dans l'esprit de l'émission. Il faut dire que la plupart des auditeurs ne sont pas ceux du débat mais des gens, récupérés de la radio libre, qui passent à l'antenne et à qui on propose de prolonger dans le débat.

Les auditeurs font également connaissance avec le personnage et la pièce (spontanée) qui se joue. Plus prompts à l'humour noir, les garçons commencent rapidement par jouer les sketchs classiques de Gérard, et par exploiter l'humour des questions de fond. Les filles, elles, après avoir été sérieuses jusqu'en avril, finissent à leur tour par prendre la mesure de l'esprit de l'émission et, à partir de fin mai, participent à la violence des émissions. Le 12 juin 1997, à l'occasion d'un débat chaotique sur la différence d'âge où aborder la première « question » relèvera du surréalisme, Gérard tente une seconde question (en effet, la première n'a que peu de réponse). Pour moi, l'âge ne compte pas », résume Gérard. « Mais pas un gros thon ! » plaisante-t-il avec Julie. « Avez-vous déjà eu des expériences avec des personnes plus âgées que vous ?

— Oui, dit Tony, ma copine a deux mois de plus que moi, j'ai 20 ans. Et je suis musulman polonais, c'est dur.

— Pour moi, c'est un écart plus gros, rétorque Gérard. »

La suite est toujours du même ton : « Je te verrais bien avec Jeanne Calment », digresse Tony parmi beaucoup d'autres plus insultantes pour Gérard. « Pour Gérard, l'amour est aveugle, sourd et muet », font partie des phrases mémorables de ce débat apocalyptique. Gérard en dégage une haine hurlante contre Tony et les garçons qui racontent la vie de son personnage « construit » par la voix populaire. Même Julie se confronte à lui : il veut une musique pour se calmer, Julie veut la conclusion d'un débat qui n'a jamais vraiment commencé. Gérard est au sommet de sa rage, Max intervient. D'un ton grave, il annonce que Gérard s'en va et part à sa poursuite dans les locaux de la radio. Gérard l'appelle à l'aide : « tu leur dis quelque chose ». Max le fait : « n'oubliez pas d'aller voter dimanche. » Après d'autres moments hors du temps, comme la diffusion d'un son où Germaine, qui l'avait contacté à l'occasion du débat sur la fidélité, lui enregistre un poème au milieu de sa ferme, à Montcuq-sur-Loire, Max conclut : « On fait une pause et on se retrouve pour le débat suivant. Et on change quelques auditeurs. On vous retrouve tout à l'heure… euh on va retrouver d'autres auditeurs pour le débat sur la sodomie. » Le son aura eu le mérite de calmer Gérard, qui à force d'être silencieux, s'apaise de lui-même. « Vous avez voulu jouer, tant pis pour vous », dit-il aux garçons. Comme ils repartent de plus belle, Gérard remonte vite en gamme, appelant de ses vœux « les preuves réelles » de ses passages. Max « modère » : « calme, parce que mon patron me dit que tu t'énerves trop ».

Cette violence, toutefois, n'intervient pas immédiatement. En janvier, bien qu'agacé par la vulgarité et l’obscénité des questions posées sur Minitel, Gérard ne s'énerve pas, sans doute trop intimidé par l'antenne. Puis, il le fera petit à petit mais manque d'agilité pour y parvenir entièrement. Dans une logique de provocation, Gérard lance, dans son débat sur la virginité (29 janvier 1997), « je vais porter plainte à la SPA car trop de singes sont en liberté », désignant son équipe. Un auditeur répond « ah ben alors ils vont t'enfermer vu que tu es en singe ». Réponse de Gérard : « toi, je t'emmerde ». Gérard gère difficilement ces échanges rapides et agiles.

Une fois installée, cette violence sera permanente et partie prenante du cahot. Lors du débat sur le mariage (6 juin 1997), parmi les absurdités : « Gérard, une rumeur sur Internet dit que tu vas te marier avec Arnette, c'est vrai ? » Bien qu'expulsant l'auditeur, Gérard accueillera, à son insu, Arnette quelques secondes plus tard, au moment de la question : « pensez-vous au mariage ». Cette fois, Gérard hurle, car les garçons l'interrompent et, pris dans son sillage, hurlent également. Gérard ordonne l'expulsion des garçons. Mais Philippe les renouvelle. Comme ce sont les mêmes, l'un d'eux décide de jouer le rôle du pollueur sonore, en hurlant en continu. Après en avoir plaisanté, le volume monte, Gérard hurle, le chaos reprend ses droits, malgré les pauses accordées par Julie. L'équipe teste également l'idée de déranger Gérard par des soucis techniques, scénario qui fonctionne assez bien mais reste sous contrôle. Max, de son côté, testera un rôle de régulateur auprès de Gérard et mesure toute son autorité auprès de lui. On notera toutefois qu'à la fin du débat, l'animateur n'aura posé que deux questions, pas conclu, et terminé dans des hurlements bestiaux couverts par des auditeurs déchaînés.

Une semaine plus tard, lors du débat sur la différence d'âge, Tonny dira ainsi « bienvenue dans la quatrième dimension, Gérard, c'est comme les hémorroïdes, même en grattant, ça ne part pas. » En pratique, Gérard n'arrive, dès le début et avant même la première question, pas à prendre le contrôle de son émission, à cause de son affection pour Françoise qui est elle-même incontrôlable, sous l'emprise de l'alcool au beau milieu d'une soirée festive chez elle.

Gérard, interrompu par Tony et David, interpelé par des questions, n'arrive pas à commencer. « J'ai mis deux heures à préparer ce débat », se plaint Tony, renforcé par la remarque de Gérard qui veut s'adresser aux filles en priorité. « Pensez-vous que la différence d'âge soit important ? » ouvre les hostilités, mais Gérard ne veut pas entendre Tony. « Vous la fermez » deviendra le titre du remix d'un auditeur inspiré. Gérard invente une nouvelle expression : « Quand je t'appellerai pot de chambre, tu sortiras de dessous le lit. »

« Tu es tellement énervé que tu as dû te faire sodomiser par ton tatoo », lit Julie sur Minitel. Le niveau d'agressivité a réellement augmenté d'un cran. Tony occupe alors les premières loges, faisant preuve de trésors d'ingéniosité. « Des rumeurs disent que t'es une fausse couche.

— Quand je trouverai chaussure à mon pied pour faire un gamin, mes poules auront des dents

— Tu m'enverras un chiot de la portée ?

— Non. »

Les digressions se multiplient et sont toutes sur le ton de l'attaque du personnage, voire de l'homme et son histoire, auquel répond la violence et la réparti absurde. Même face aux moments rationnels, Gérard ne parvient pas à comprendre.

Enfin, petit à petit, l'équipe teste ses sketchs. Dès janvier, le double-son. Timidement au début, le jeu devient récurrent ensuite et progressivement permanent. De même, celui de la réputation occupe une place prépondérante. En janvier, Florent l'informe que Philippe Bouvard a appelé pour qu'il participe aux Grosses têtes. Infidélité à Fun radio ? Impensable ! « C'est des conneries et j'aime pas ça », lâche Gérard, d'un ton plus ferme.

Le néant[modifier | modifier le wikicode]

Dès les premières questions du débat, on voit mal comment le sujet peut occuper du temps substantiel d'antenne radiophonique. Lors du débat sur les couleurs, on notera ainsi : « Pourquoi les femmes ne mettent pas de couleurs ? » S'en suit une discussion « passionnante » sur la lessive et son effet sur les couleurs. Lors du débat sur la séduction, Gérard soumet trois questions immédiatement, qui semblent une occasion de se démasquer pour attirer des filles : « comment séduire un homme, comment séduire une femme et séduire pour de bon est-il vrai ou faux ? »

Gérard est, de toute manière, bien incapable de tenir un quelconque débat de fond. D'abord car il porte en lui une forme de pudeur paradoxale. Ensuite car son intelligence ne lui permet pas d'aborder un quelconque sujet, ce qui ne l'empêche pas de tous les aborder avec aplomb, ce qui fait d'ailleurs toute la force de ce personnage. Enfin car sans vraies valeurs stabilisées, il n'est jamais à l'abri d'un dérapage.

Tout en abordant le sujet de la sexualité régulièrement à cette époque, il n'est pas à l'aise avec ce sujet dont il ignore bien des choses. Dès lors, il se laisse très facilement déborder. Le 31 janvier (débat sur la virginité), Gérard se fait prendre de cours : « Gérard est-il puceau ? » Pudique, ce dernier ne veut pas dévoiler quoique ce soit le concernant. Il répond par sa question : « la virginité, pourquoi ». « Pourquoi attendre pour avoir une relation ? » Cela ne l'empêchera pas, à force d'insister, de révéler des éléments de sa vie privée, tellement incroyables que personne ne veut les croire : premier baiser à 11 ans, premier rapport à 12, dans un bois. Cette réponse, qui est vraisemblable puisqu'il aura l'occasion de la répéter moultes fois, doit tenir compte cependant du fait qu'il ne différencie pas facilement les moments de l'amour, n'ayant pas idée des bases mêmes du discours sexuel (positions, fantasmes, etc). Son imagination et sa connaissance du sujet sont très pauvres, comme le révéleront nombre de ses futurs passages à l'antenne. Tant et si bien que cette réponse n'est pas crédible aux yeux des autres. De la même manière, il affiche une austérité sexuelle absolue tout au long de ses débats, qui ne semblera crédible à personne. Pourtant, rien ne prouve qu'elle était une simple pudeur, tant le personnage était loin de pouvoir découvrir ces réalités.

Il est remarquable que chaque thème lancé par Gérard n'appelle pas de réponse construite. Il peut y trouver une occasion d'exprimer son opinion, mais ne sait pas la construire. À l'occasion du débat sur la virginité, il n'arrive pas à comprendre, par exemple, que l'éducation et la culture influencent quelqu'un, par-delà l'autorité parentale. Ces sujets lui sont totalement étrangers. Pour lui, chacun peut librement décider de sa première fois, il ne peut pas saisir ceux qui se retiennent par tradition ou héritage éducatif. Il a même du mal à concevoir le principe même de l'altérité : face à un auditeur lui exposant sa virginité à l'âge de 40 ans, sa seule réaction est « menteur », parce que « j'ai cinq ans de moins et j'ai déjà eu des femmes qui m'ont attiré donc tu mens ». Pris entre sa vie et une ouverture inhabituelle sur le monde, mais aussi parce que son personnage suscite beaucoup d'histoires, il ne sait plus bien distinguer le vrai du faux, et adopte une position systématiquement opposante, voire adversative. À l'occasion d'un débat sur l'échangisme (11 avril 1997) : « Je trouve ça ignoble d'échanger sa copine pour une autre », dira-t-il, incapable de comprendre les enjeux autour des couples pratiquants ce loisir. « Payer » pour l'amour lui semble inconcevable, il découvre tout un univers. L'idée qu'il donne à l'antenne, c'est qu'il découvre un monde et ses questions font moins l'objet d'un débat que d'échanges, de témoignages, issus d'auditeurs authentiques, qui aident Gérard à apprendre un domaine qu'il veut aborder sans rien y connaître. Mais tout en s'y intéressant, il est obstiné et ne change pas sa vision en fonction des apports des auditeurs. En fin de compte, plus le débat devient authentique, moins Gérard a le contrôle, plus il s'agace auprès de l'équipe, qui le ramène à la réalité de ses contradictions, et détournent sa conception de l'émission en ne lui donnant pas le rôle qu'il espère. Pourtant une fois lancé, Gérard ose. Le 29 mai dans sa venue avant ses débats, un auditeur l'interroge sur les législatives : « Tu proposes quoi pour la France ?

— J'en ai rien à foutre. »

Parfois toutefois, Gérard va plus loin, grâce à un applomb qui lui permettra, petit à petit, de parler de tout, à sa manière. Lors du débat sur la bisexualité (6 juin 1997), Gérard se dit contre la bisexualité, soulignant alors sa manière d'aborder la question. « J'aime pas voir deux nanas qui se touchent, c'est tout. » Question suivante : « que pensez-vous de la bisexualité ». La nature ayant horreur du vide, les auditeurs décident de poser eux-mêmes des questions. Ainsi, avec humour, ils se demandent si des homosexuels peuvent être bisexuels, chose que Gérard écarte avec mépris, sûr de sa définition. Plus tard dans le débat, il ne saura pas répondre aux gens tentant de lui donner la vraie définition de ce terme, changeant même jusqu'au sujet faute d'en délimiter quoique ce soit. Alternant calme et furie, selon les vagues d'insultes et de cris, il peut passer des soirées entières sur un thème sans faire sens. Quand Gérard parle « d'approfondir les questions », Philippe et Julie lui font valoir que ça l'intéresse et qu'il a testé. « Parler toute une soirée de quelque chose qui ne t'intéresse pas, c'est pas possible ». Gérard précise alors qu'il n'aime pas non plus les homo, ni les hétéro. Julie éclate de rire et demande à Gérard de répéter ce non-sens, il ne sait pas de quoi il parle : il ne sait pas ce qu'est un « hétéro ». il annonce un prochain débat sur le sujet. Il se montre fier de ne pas préparer les débats à l'aide d'un dictionnaire. Résultat, « je ne suis pas hétér », dira-t-il à une auditrice. Celle-ci, sérieuse, lui lit la vraie définition du dictionnaire de la bisexualité, que Gérard ne comprend pas, il ne peut pas la résumer. Mais elle fera rebondir Julie : « est-ce que tu assumes ton propre sexe ? » Gérard refuse de répondre et veut que les auditeurs répondent. « Moi j'assure mon propre sexe avec une nana. » « Je vais étudier la définition que tu m'as donnée » dit-il. « Si vous voulez que je reste calme sans insulter, restez polis ».

Poursuivant son aplomb sur le néant : « Est-ce que deux mecs peuvent être bisexuels

— Je m'en fous, mais ils sont homo normalement. »

Un tel néant ne peut éviter les dérapages. Sur minitel, ils sont filtrés par Florent. Cela est plus difficile quand les auditeurs le font à l'antenne, occasionnant des déviances (évocation de Jean-Marie Lepen, etc). Les choses demeurent sous contrôle, Lofrent mettant fin immédiatement à ces digressions et Gérard l'imite aussitôt, dans des termes plus radicaux et l'incident devient humoristique. Il faut préciser qu'il est alors 2020 du matin, en janvier 1996, donc de tels dérapages, s'ils ne durent pas, sont imaginables tout en devant être immédiatement rectifiés. L'équipe préfère même que Gérard occulte le sujet, personne ne sait ce qu'il pourrait en dire et il pourrait le mettre en valeur alors que l'idée est précisément de le mettre sous le tapis. Lors du débat sur la virginité, expliquant la source de son inspiration du débat, Gérard explique qu'il a eu envie d'en parler face aux nombreux témoignages, dans le Star-System, de filles violées, etc. Julie doit l'empêcher de poursuivre sur un sujet difficile et qu'il ne peut pas affronter.

Sans soutien par le fond, libre cours est donné à l'imagination et la créativité des auditeurs. Mais comme sur tout espace de parole vide, ce qui prédomine rapidement est la vulgarité et la violence. Dès le premier débat, jaillit rapidement le néant, qui génère la créativité. De manière générale, La platitude des choses fait que chaque mot est pris sous ses sens les moins probables, donnant lieu à l'humour. Luigi crée ainsi un concept : est-ce que c'est vrai que… À partir de ce jour, le sketch de la réputation se joue à plein. Oes sujets se renouvellent assez facilement, avec notamment beaucoup de questions, en fin de période, des auditeurs sur le rôle de Gérard. Souvent, ils ;'interrogent pour savoir s'il est payé. Bien sûr, « vie privée » oblige, il refuse de répondre, et il est vrai que si on saura certaines de ses évolutions contractuelles, il ne sera pas facile de savoir à tout moment s'il agit en tant qu'auditeur ou salarié.

Gérard insulte alors et ordonne à son interlocuteur d'être poli. L'échange se débride. Julie pointe toutefois la contradiction : l'insulte et le refus de l'être. Mais Gérard dévie et ne traite pas le sujet. « Mais il a raison, assène Max à Julie, il a voulu parler politique, a levé la voix et a bien parlé ! »

Ce même soir, Gérard se trouve confronté à la bienveillance lucide d'un auditeur : « Gérard il est trop fort. Je l'ai jamais vu mais j'ai l'impression d'un gars qui vient du fin-fond de la cambrousse pour faire son spitch à la radio, et ça me fait délirer. Ce mec a du courage : si dans la vie il réussit avec ça, c'est trop fort. Quand il boit, c'est un jeu, quand il parle, j'ai l'impression qu'il comprend rien.

— Je viens pas du fond de ma cambrousse. Tu diras à ton copain que c'est pas la peine de rire derrière. Moi je viens de Suresnes. S'il me laisse cette chance parmi les autres auditeurs, je suis le seul. »

Le chaos fragile[modifier | modifier le wikicode]

À partir de mai 1997, les ingrédients que Gérard a mis dans ses émissions, mais surtout ceux qu'il a semés malgré lui dans la nature à travers des rencontres féminines, deviennent un cocktail explosif. Nous sommes en 1997, et à cette époque, tout le monde n'a pas de téléphone portable, mais le produit qui y amène s'appelle le tatoo. Il permet de se transmettre de courts messages. Gérard a réussi à s'en équiper, car cela ne coûte pas cher et se fait sans abonnement. Ce numéro est diffusé et Gérard reçoit des gens chez lui, achevant le mélange entre sa vie publique et privée, les péripéties de la seconde devenant le grain à moudre de la première. À partir de ce moment, Gérard va augmenter la fréquence de ses sketch.

Du point de vue radiophonique, c'est l'approche de la fin de saison. Funradio semble souhaiter mettre en place de nouveaux projets et Max lui-même doit réfléchir à faire évoluer son produit. Il devra consentir, en cette fin de saison, à être sous le feu des caméras de Fun TV, la chaîne que va lancer la radio à ce moment-là sur le câble.

Dans ce contexte où la radio teste des choses, Max perçoit probablement que l'esprit de son émission doit légèrement s'amender, y compris celui des débats de Gérard. Une autre séquence s'ouvre, transitoire.

À cette occasion, le public des habituels va se diversifier, rajoutant de nouveaux auditeurs et du personnel de la radio et, bien sûr, de la télévision. Le 29 mai et le 6 juin 1997, Gérard conduit un débat sur la fidélité. Il va découvrir une nouvelle équipe d'auditeurs et certains animateurs vont se tester à ses côtés. Les auditeurs découvriront ainsi, à titre exceptionnel, Philippe de Fun TV, qui sera le standardiste pour l'occasion. Nous détaillerons le portrait de Philippe et d'Olivier lorsqu'ils occuperont un rôle prépondérant, donc plutôt dans la seconde partie. Gérard découvrira Olivier, qui s'installe à la production de l'émission et endossera le rôle de personnages homosexuels lançant d'énormes sketchs avec lui. Enfin, Cyril fera son apparition, sous divers noms. Cyril est un salarié de FunTV, qui s'occupe notamment du matériel vidéo. Il est repéré pour cette émission pour sa capacité à mettre au point des canulars hilarants, pouvant faire hurler la victime malgré une innocence enfantine extraordinaire.

À partir d'une émission où Gérard fête son anniversaire, deux tendances fortes nous paraissent marquer cette fin de saison et déborderont des débats. La première, c'est que Max commence à remettre en cause Gérard violemment, la seconde est que ce dernier affermit le registre de la confrontation, créant un chaos radiophonique étrange. Ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas dans son meilleur état mental et que Max, par jeu ou par ses propres doutes, y contribue.

L'anniversaire de Gérard[modifier | modifier le wikicode]

La radio libre a été, sur la base de ces personnages, jalonnée de grands moments. Max et Gérard font partie des personnes les plus assidues du studio de Funradio, aussi l'année est marquée par leurs anniversaires. À cette occasion, Max réunit tous les personnages de son émission, dans une ambiance à la hauteur du caractère fantasque des individus en question.

Nous proposons d'en décrire certains, bien que cela soit difficile vu la cacophonie générale et le désordre général de tels programmes.

Moins d'un an après la rencontre de Max et de Gérard, à savoir le 17 juin 1997, Fun Radio fête l'anniversaire de Gérard. Il faut ici rattacher cet événement à la chronologie du personnage. À cette époque, il est à la fois construit et mélangé avec sa vie privée, le tout diffusé en place publique. Il a commencé ses débats et Max teste, semaine après semaine, des concepts, des scénario, des personnages, qu'on aura l'occasion d'évoquer lors d'une analyse détaillée des débats. Nous sommes proches de la fin de la saison, et Max se projette déjà sur l'aventure de Gérard l'année prochaine.

Pour la première fois, l'émission de ce soir-là est télévisée. Elle concentre de la radio libre pure, une ambiance studio incontrôlable et un sketch permanent pris entre la réalité et le surréalisme. Puisqu'on est sur Fun TV, Max peut introduire les équipes de cette chaîne : Olivier, Philippe et Cyril, dans le cadre de la télévision. Les gens de télévision mettent en place un décor, une atmosphère, pour faire de l'événement un prémices de ce qui pourra être fait avec Gérard.

Gérard se découvre visuellement, impressionné. Toutefois Gérard se pose en « guest star », remerciant Max, les équipes du standard, de la télévision, les invités ; puis répondant en direct à son tatoo, réclamant des cigarettes dans le studio (fumer est possible à cette époque-là). Il est ivre, ce qui est aussi un test pour voir son attitude réelle dans ces cas-là dans une émission. Max est hilare devant son image télévisuelle. Max tente de rendre l'émission visuelle à la hauteur du surréalisme radiophonique, ce qui est difficile car montrer les acteurs est difficile. Gérard et ses invités sont indisciplinés, distraits, ce qui rend la situation en soi extraordinaire.

Cette émission permet de remettre en perspective l'année : Max rappelle combien d'ultimatums ont été envoyés par Gérard et leur effet. Max rediffuse des débats et des meilleurs moments de l'année. Comme une fête, on retrouve les insultes des auditeurs sur les démons du personnage, les rumeurs, et tout ce qui fait le personnage de Gérard. Il joue parfaitement le jeu, explosant de colère au premier tracte, sortant du studio, Max doit rapidement le ramener auprès de lui. D'autres lui demandent de cesser la radio, suscitant sa réaction la plus vive. Pour cette émission comme de nombreuses autres, le cahot domine. Gérard, hors du studio, se retrouve à l'accueil de la radio, face à tous les auditeurs venus pour lui ce soir-là. Intimidé, il revient au studio, mais silencieux. Max devient alors agressif : il lui reproche ce comportement puérile. Tout en s'en amusant, il le réprimande, tente de l'associer à cette fête, réelle au demeurant, puisque sans cela Gérard aurait été seul chez lui. Peu à peu, Max parvient à le dérider, en invoquant son amitié, mais aussi parce que Gérard a été rasséréné par les auditeurs vus à l'accueil. Mais Max affirme les règles de manière directive : « tu restes dans le studio, les auditeurs viennent te voir. » L'alcool n'arrange pas l'imprévisibilité de Gérard, le rendant difficile à gérer et hilarant tout à la fois.

Les invités défilent, eux aussi offrant leur image à la télévision : Françoise de la Courneuve, Alain le bègue, Stéphane l'Alcoolo ; les auditeurs également. Françoise ouvre le bal des invités d'anniversaire de Gérard. Au second degré, elle emmène sa personnalité hors du commun également. Elle attaque d'emblée : « négatif, je t'attends tout à l'heure », annonce-t-elle, menaçant. Puis elle se radoucit et passe toute la soirée dans le studio avec Alain. Alain fait de même, ils se considèrent comme ami. Malgré sa timidité maladive qui génère son bégaiement, il voulait lire un poème pour Gérard, mais Gérard le lira lui-même. Stéphane offre à Gérard de l'eau de toilette, du savon, autant de choses bien loin du quotidien de Gérard. Les cheveux très longs, vêtu d'une cravate et d'un costume, il fait son entrée comme un artiste de cinéma qu'il « est ». il est gai et semble moins alcoolisé que Gérard. Stéphane va lire des poèmes, plus esthétiques que ceux de Gérard qui lit les siens pour relever la concurrence, sortis de sa mallette truffée d'autocollants à l'effigie de la station : « Adressé à ma Caille[2] pour essayer d'avoir ton adresse (mais ça va être dur) : Je voudrais avoir ton adresse mais tu ne veux pas Je voudrais avoir ton adresse pour t'écrire mais ma lettre revient Je voudrais avoir ton adresse pour venir te voir Je voudrais avoir ton adresse sur Minitel mais elle n'y est pas Je voudrais avoir ton adresse mais tu es déjà prise Je voudrais avoir ton adresse mais tu ne veux pas me voir Je voudrais avoir ton adresse pour venir te dire I love you[3] Je voudrais avoir ton adresse pour t'apporter des fleurs. »

« Ma caille, il y a de belles roses dans le jardin Ma caille dommage qu'elles seront fanées pour le 17 juin Ma caille je voudrais t'en offrir mais tu ne voudras pas Ma caille j'espère que tu aimes le parfum dégagé par une rose Ma caille dommage que le fleuriste ne veut pas te livrer les roses Ma caille je voudrais t'offrir des roses pour ta fête Ma caille en buvant un verre à la terrasse d'un café, te donner une rose Ma caille comment aimes-tu les roses Ma caille un inconnu t'offre des roses, tu les prends ou pas »

Comme ces personnages ne sont jamais aussi extraordinaires que dans leurs sketchs, Max veut que Françoise lance un « coup de gueule vis-à-vis de TF1 pour qu'ils remettent Haine et passion ». Elle se présente, avec sa fille, avec toute sa crédulité et sa naïveté. Son échange avec TF1 est encore un sketch remarquable, animé par d'autres animateurs jouant le rôle des interlocuteurs, « déstabilisés » par Françoise et son verbe et Max qui la soutient. « Féerique », commentera Max. Stéphane donne le change à un auditeur, « mais ne parlez pas politique », ordonne Gérard. Enfin Françoise participe au sketch concernant le personnage de Gérard : des perspectives de couple. Boutade bien sûr, étant mariée et mère de famille, mais Gérard y réagit vivement, conscient des rumeurs que cela peut susciter.

Parallèlement, Max veut associer Gérard au fil de la radio libre, qu'il essaie de poursuivre. Ce soir-là, les auditeurs viennent avec des histoires au second degré, drôles, peu crédibles, et Gérard doit tenter d'y répondre. Pire, il interrompt l'émission pour axer sur sa personne, la télévision, les gens qui l'attendent, etc. Il prend en otage l'émission, réclame de l'alcool, et dépasse totalement Max qui a du mal à contrôler la situation vu l'ambiance, le monde à la radio, l'état d'ivresse de Gérard. Les coulisses transparaissent presque dans le discours de Max, qui avouera plusieurs fois sa difficulté à gérer le spectacle télévisuel, parfois la fluidité radiophonique, et l'ambiance du studio où alcool, odeur d'après-rasage et de transpiration et folie dominent. Puisqu'on est en radio libre, on retrouve des sketchs classiques qui apparaîtront pendant les débats, tels que la rumeur qu'il passe sur d'autres radios, qui génère une réaction vive et brutale. De même, il refuse que les gens aient « du monde derrière toi ». En outre, la radio fait un sketch avec Gérard : ils appellent un numéro sexy et, étonnamment, l'hôtesse le reconnaît et s'ensuit un échange sexy entre eux. Gérard est attendri, raffiné (d'une vulgarité sans nom), le tout cohabitant dans des mêmes phrases et dans un échange parfaitement loufoque. À l'issue du sketch, Max révèle que l'interlocutrice est une hôtesse de profession et Gérard affiche toute sa maladresse. La seconde suivante, Gérard explose face à un auditeur lui rappelant une « rencontre aux toilettes de la Loco », renforcé par les « doutes » de Max et de Florent. C'est ce clair-obscur qui ponctuera toute l'émission. Pendant que les gens lui parlent, il grimace à la télévision, se distrait, et ne les écoute pas. D'autres auditeurs l'accusent de copie dans ses poèmes, pour le maintenir à un haut niveau d'adrénaline. Max les soutient dans leurs défis, que Gérard ne sait pas relever, et les confirme dans la pression mise sur Gérard pour l'agacer. D'autres auditeurs se présentent, dans l'esprit de la nuit : alcoolisé, dans son monde, hors du temps. Un échange intéressant : « Je voudrais, dit l'auditeur, passer un coup de gueule contre ceux se foutant de ta gueule.

— C'est pas grave, répond Gérard.

— C'est là qu'on voit que tu es un mec superbe, car tu t'énerves pas et pourtant ya de quoi

— C'est vrai, reprit Max avec son jeu de scène le plus sérieux, qu'il s'énerve très rarement. Il a un tempérament plutôt cool.

— Ça dépende quoi on parle, nuance Gérard. Ma vie privée ne regarde personne. »

Cette dernière phrase tombe à pic, après avoir désormais mélangé allègrement un personnage fantasque et sa vie privée, qu'il déballe à qui veut l'écouter gémir sur sa condition.

Quelques éléments de réalité émergent. ON entend explicitement Gérard voir Max comme son chef, et non plus seulement délégataire de son personnage. Max l'interpelle : « Déjà que tes poèmes sont nuls, si tu ne les as pas préparés ça fait peur. » Peu d'incidence vu l'état de Gérard et l'ambiance, mais ces parenthèses permettent de mieux comprendre la posture de l'équipe de Max et la sienne vis-à-vis de Gérard, et d'admirer le jeu d'acteur qui est le leur dès cette époque. D'autres éléments sont plus ambigus : Gérard tente de séduire Julie par ses poèmes, Max les méprise. De manière plus visible, Max se pose en véritable éducateur de Gérard, avec sa dureté, sa rigueur, mais aussi sa bienveillance. Max mentionne qu'il veut devenir animateur de radio, traçant la perspective des futures saisons : mais comment le devenir en étant incapable de distinguer la coulisse du spectacle, n'écoutant pas les auditeurs. Max commence un discours ambigu, en semblant dire que l'aventure de Gérard va s'arrêter. Max prépare déjà la future saison, où il entend mettre plus de pression, pour modifier le format même des émissions. Cette pression peut aussi s'interpréter comme l'expression de ses hésitations quant à l'avenir de Gérard, au cœur d'une émission éprouvante pour lui. Le cahot, qui caractérise cette période, n'est pas sans laisser des doutes chez son créateur même. La conséquence est qu'il se montre plus autoritaire, pour parvenir à progresser malgré Gérard, et se livre donc à des propos rudes du type « ça fait trois ans que t'es dans une cage et ne t'en rends pas compte. » Ce que Max gère le plus difficilement, c'est le comportement imprévisible et inconstant dû à l'ivresse de Gérard.

Un véritable élément biographique est à souligner ce soir-là, d'importance majeure pour la suite. Gérard vient de décrocher un métier à mi-temps d'agent de sécurité. Mais immédiatement, on apprend les difficultés de Gérard dans sa vie privée : difficulté à tenir les horaires, à effectuer assidûment sa mission (il appelle Funradio sur son lieu de travail). Il se défend, mais maladroitement. Heureusement, son chef est bienveillant : il s'agit d'un personnage, présent ce soir-là, appelé Henri. Les deux hommes, qui se rencontrent à l'occasion de ce métier, resteront amis jusqu'en 2000. Sur cet épisode, un énorme sketch se joue sur une révélation de codes secrets professionnels, qui menaceraient l'emploi de Gérard et le pousseraient donc à partir. On peut parler de sketch parce que ce code, soi-disant secret, est révélé publiquement. Dans une confusion totale, Florent donne le numéro de tatoo de Gérard. Étape ultime de la vie privée de Gérard exposée en place publique.

Côté auditeurs, on retrouve Arnette, « vexé » de ne pas avoir été invité mais qui vient lui remettre ses cadeaux physiquement. Philippe, Cyril et autres animateurs radio simulèrent une prise d'otage d'un mystérieux groupe, le FIAB, de bisexuels, dans un sketch surréaliste. Tony suit la même trajectoire qu'Arnette : il commence au téléphone et se retrouve dans le studio. Tous les personnages étaient présents physiquement et appelaient depuis la radio, retrouvant Gérard, ravi de les voir, dans ses ambiguïtés éternelles. Gérard est très surpris de rencontrer ces auditeurs, eux-mêmes faisant connaissance car ils ne se connaissent pas à cette époque-là. C'est aussi la première fois que les auditeurs interviennent sous des pseudos, fixant un principe qui sera la règle peu à peu. On retrouve aussi un « ami » de Gérard : Caramel.

Les cadeaux de Gérard se succèdent : un parfum, « Harley Daouidson », « Astrique » (Antarctique), un livre d'orthographe, un livre sexuel, des stylos, des bonbons, des nouilles, des livres de grammaire, des dictionnaires, une bouteille de champagne, des préservatifs, l'insigne du Sida (auquel Gérard est sensible). Autant d'occasion d'embaumer le studio d'une odeur de déodorant, alcool et transpiration.

C'est donc quatre heures de synthèse : Gérard croise tous les gens qui font la radio libre et son écosystème. Malgré l'alcool, Gérard a pu tester un nombre de situations énormes en radio, et Max pourra s'en inspirer pour la suite, chose qu'on observera dès la rentrée 1997, sur le même registre.

Max et la transition entre cycles[modifier | modifier le wikicode]

Dès le 29 mai, Max n'a plus tout à fait le même ton avec Gérard. Il devient difficile, d'ailleurs, de démêler le premier et le second degré dans les échanges qu'il a avec son protégé. Quand Gérard se plaint de ses débats, Max y répond par l'ironie. D'abord, sur les thèmes de débat. Max commence à proposer d'autres thèmes de débats : les hémorroïdes, le ver solitaire, les législatives, etc. « Gérard « mène les débats, mais n'a pas à trouver les idées », indique Max ironiquement. Il faut bien dire que les idées de thème sont un sujet récurrent dans toute la période. Mais Max a la ressource nécessaire et l'autorité face à Gérard qui rejette tout en bloc sauf ordre de Max. Cependant, à l'intérieur de l'émission, Max commence à tracer les contours d'un poste de « chef des débats » pour Gérard, libre de décider des auditeurs qu'il admet ou pas (sous réserve qu'il les reconnaisse). Ce soir-là toutefois, il semble avoir du mal à se synchroniser avec son équipe, qui a sélectionné des gens pour parler de la sodomie et non de la fidélité. Cette méprise permet à Gérard de renouveler son refus des habituels.

Le soir d'un débat sur la sodomie (11 juin 1997), après une nuit folle et chaotique comme Gérard et les auditeurs en offraient à l'époque, Max n'en reste pas moins dur, préparant la suite, en insistant pour qu'il adopte la posture d'un animateur radio face à son micro. C'est aussi une occasion pour lui de mettre une pression sur ce personnage à la fois si à l'aise et si instable. C'est lui-même qui, lassé de ce cahot, conclut en expulsant les auditrices, ce qui fera menacer Gérard de ne pas revenir la semaine suivante. Il faut dire qu'avant que Max ne conclut, Gérard commençait à tenter une séduction de certaines filles. Pour s'y aider, il lit un nouveau poème : « Un jour, j'ai rencontré une fille par la radio

Un jour, cette fille m'a dit je fais du 85

Un jour cette fille m'a téléphoné à la cabine

Un jour cette fille m'a dit qu'elle mesurait 1m65

Un jour cette fille m'a invité chez Macdonald

Un jour cette fille est venue me voir comment je dormais

Un jour cette fille comment je travaillais

Un jour cette fille m'a dit qu'elle faisait 47kg

Un jour cette fille est restée toute la nuit à la Loco

Un jour cette fille est venue chez moi

Un jour cette fille est restée sans me donner des nouvelles pendant 15 jours »

« Je voudrais t'inviter à dîner mais tu refuses

Je voudrais t'inviter à dîner mais tout est fermé

Je voudrais t'inviter à dîner sur l'herbe coupée

Je voudrais t'inviter à dîner sur un bateau

Je voudrais t'inviter à dîner dans une diligence

Je voudrais t'inviter à dîner sur un balcon

Je voudrais t'inviter à dîner mais personne garde le béné

Je voudrais t'inviter à dîner après avoir fait l'amour

Je voudrais t'inviter à dîner avec un bouquet de fleurs

Je voudrais t'inviter à dîner avec un bijou

Je voudrais t'inviter à dîner en tête à tête »


Gérard ne fera ensuite partager, d'un ton plus puéril et attendrissant, ses inspirations issues de son voyage à Cannes. En effet, Max, qui organise son émission sur place à l'occasion du festival, comme cela se faisait beaucoup sur les radios à cette époque-là, a convié Gérard avec l'équipe. Ce dernier relate ses sensations, avec ses mots, d'un moment qu'il n'avait sans doute jamais imaginé comme possible pour lui :

« Pour la première fois, j'ai pris l'avion, cela était drôle

Pour la première fois, je suis monté sur un bateau

Pour la première fois, je suis venu à Cannes

Pour la première fois, je vois des gens de Cannes

Pour la première fois, j'ai fait une émission de Cannes

Pour la première fois, j'ai vu des gens de la télé

Pour la première fois, j'ai été touché

Pour la première fois, je vois des stars inconnues

Pour la première fois, je voudrais que l'on se promène sur le pont d'un bateau

Je voudrais que tu deviennes ma princesse sur un yacht »

« Ma biche, je voudrais te tenir la main dans l'avion

Ma biche, je voudrais te tenir la main sur une vache

Ma biche, je voudrais te tenir la main sur le sable

Ma biche, je voudrais te tenir la main dans le foin

Ma biche, je voudrais te tenir la main dans un sillot

Ma biche, je voudrais te tenir la main dans la farine

Ma biche, je voudrais te tenir la main sur un stylo télé

Ma biche, je voudrais te tenir la main sur la Croisette

Ma biche, je voudrais te tenir la main sur un tapis rouge

Ma biche, je voudrais te tenir la main sur un drapeau ».


« Il faudrait t'éloigner du micro à cause de ton haleine, ça sent dans les enceintes des gens » dit Max en intermède. En réponse, Gérard fait mine de ne pas vouloir lire davantage de poèmes, mais quand Max insiste avec autorité, il cède immédiatement : « Quand tu me réveilles avec beaucoup de câlins, j'ai adoré cela

Quand tu me réveilles, tu es partie travailler je suis seul

Quand je me suis réveillé, tu étais sous la douche

Quand je me suis réveillé, tu es partie sans me dire au revoir

Quand tu es rentrée, je suis parti sur la route pour quinze jours

Quand tu es partie, je suis parti dans le jardin

Quand je suis parti au boulot, je me suis retrouvé seul

Quand tu es rentrée, je suis parti travailler

Quand je suis rentré au petit matin, tu as pris toutes tes affaires »


Gros chassé-croisé ! Réplique Max. « Improvisé », dit Gérard fièrement.

C'est aussi Max lui-même qui, pour la première fois, prendra acte que ses poèmes ne plaisent à personne. Gérard ne s'en offusque pas, sa vie a déjà tellement changé depuis le temps où il ne reposait sa sociabilité que sur eux. Il sent au fond de lui qu'un nouvel avenir s'ouvre, et Max aussi. Mais les auditeurs plébiscitent les poèmes.

Tout en bousculant l'animateur pour mesurer sa capacité à gérer la pression, ou pour exprimer sa propre frustration parfois, Max laisse le produit se construire. Le 6 juin 1997, lors du débat sur la bisexualité, se crée un nouveau concept : la pseudonymisation des auditeurs. Comme Gérard les expulse à tout propos, notamment pour rester exclusivement avec des filles, l'équipe décide de les faire repasser systématiquement sous des noms différents, devenant des pseudonymes. Le premier, qui incarnera la fin de cette phase et sera régulièrement rappelé jusqu'en 1998, est Caramel, joué par Cyril. Il ajoute au cahot. Il se montre très envahissant dès ce soir-là de juin 1997, parlant sans cesse, à la rage de Gérard. Toutes les minutes, il répète « bonsoir Gérard » et Gérard finit par dire « on en a rien à foutre de Caramel », mais il reste, et le standard ne l'élimine pas. Caramel hurle alors de tristesse, pleurant à chaudes larmes et bruyamment à l'antenne. Gérard, insensible, dépassé, se fait aider de Julie pour que pouvoir parler. Sinon, c'est le cafouillage. Il y en aura beaucoup : hurlements pour éliminer les garçons, refus radical de parler de Christine.

« Quelle serait votre réaction si une personne vous proposerait d'avoir un rapport bisexuel ». Caramel veut répondre avec enthousiasme, non sans avoir demandé de la répéter. Gérard refuse, expulse, Caramel hurle, et est expulsé.

L'émission du 3 juillet est un symbole de cette ambivalence de Max, entre doute, pression pour augmenter le cahot et lassitude du fonctionnement du personnage. Il « dénonce » le spectacle de Gérard : de plus en plus énervé, capricieux, difficile, paranoïaque. Gérard ne se préoccupe guère de la présence d'invités, et « fait sa star ». L'ambiance est hésitante entre sérieux et second degré :

Il est aigri en cette fin de saison, par ce qui se fait « de sur son dos » et l'ambiance à la radio. Il hurle en continu, témoignant d'un vrai besoin d'extraire une haine totale de son for intérieur. Max pose une interdiction, « il est hors de question que tu te mettes à hurler comme ça tout le temps. » « Ça devient hallucinant le nombre de fois où tu te mets à hurler et comme personne ne te dit rien tu hurles de plus en plus fort. » « Tu fais de la télé, c'est une honte », autant de moments où on voit Max réellement excédé mais au fond, amusé car cela prépare le surréalisme de l'émission des débats. Gérard se met en retrait, Max va lui parler, l'antenne est désertée. « Tu dégages », finit par sentancier Max, tout en jouant le sketch du départ. C'est à cette occasion qu'il sera véritablement recadré par Olivier pour son comportement, attestant du malaise ambiant. C'est aussi ici qu'on voit le double jeu tragi-comique de Max : « on parle pas de Françoise ce soir », souffle-t-il à un auditeur d'un ton complice, car il espère que le sujet resurgisse pour reprendre le spectacle surréaliste. « Je viens de me faire engueuler par Olivier, se plaint Gérard, s'il veut plus que je mette un pied à la radio, dans ces cas-là je fais plus rien.

— Tu cries trop, répond Max, semblant hésiter à son tour.

— Dans ces cas-là qu'on me le dise gentiment, on n'a pas besoin de gueuler comme ça.

— Est-ce que t'es gentil avec les gens toi, Gérard ?

— Je suis gentil avec qui je veux !

— Oui mais comme t'es gentil avec personne, ça suffit ! »

Et de mélanger le direct et sa vie parallèle et les discussions hors antenne. Fidèle à ses contradictions, il n'en reste pas moins présent et participant à la radio libre, dans des sketchs classiques de réputation, du départ, qui n'empêchent pas Max de le canaliser vigoureusement. « Je commence à en avoir ras-le-bol

— Oui mais nous aussi, ce soir ».

Max joue tous les sketchs du courrier et autres sous les caméras de fun TV, Gérard aussi en ajoutant celui des ultimatums, préparant deux débats chaotique à venir. « C'est moi qui commande », devra rappeler Max régulièrement. « ON est contrôlé par le CSA », dit Julie, et Max commence à faire croire à Gérard que ses mots sont du sérieux. Là encore, c'est un mélange entre pression et lassitude de l'instabilité du personnage.

« Je veux que deux personnes dans les studios, c'est moi qui vais choisir.

— C'est ça, écarte max avec mépris. »

Gérard conteste les choix de Max, dans un débat tendu. Il termine l'avant-débat par le lancement d'ultimatums pour la rentrée, non crédibles dans leur énoncé même, tant et si bien que Max peut facilement ouer le sketch du non soutien. Max reproche un manque d'implication de Gérard, il ne prend pas au sérieux les sujets, en tension entre sa frustration et son plaisir d'être dans ce tourbillon social.

Étrange fin de saison donc, qui laissera préfigurer du cahot régnant entre ce que Max ressent et doit gérer de son équipe, ce que Gérard vit, et ce que Max fait croire en terme de rigueur pour alimenter la fougue de son personnage. « On arrive au summum de la radio libre, dit Max pour montrer l'ambiance étrange. Gérard fait le ménage. »

Pour conclure la saison, Max affiche toute l'ambiguïté de ce qui se joue à ce moment de transition : « Gérard arrête nous dit-il », exprimant ainsi ne pas le souhaiter, mais « ah mais l'an prochain ça se passera pas comme ça, un débat toutes les trois semaines max ; on fera une semaine Gérard, une autre Françoise. » Max semble ainsi chercher un format acceptable : « il faudra surtout les préparer les débats », reproche-t-il à son animateur. « À la rentrée on fera en sorte que ça évolue, nécessairement, sinon on fera que tous les quinze jours. » « Non il n'y aura pas de débat qu'avec des filles, dit-il à une auditrice, parce que on veut pas d'émission à l'eau-de-rose. Oui, les filles sont souvent les plus inintéressantes dans les débats » car trop sérieuses.

Gérard et ses démons[modifier | modifier le wikicode]

Le soir de l'avant-débat du 29 mai 1997, le sketch des habituels prend une tournure un peu plus dure, mais drôle, qu'à l'habitude. Son message : pas d'habituels, ça se passe toujours mal avec eux. « Si t'es pas content, réplique Florent, tu fais ton propre standard.

« Dans ces cas-là, pas de débat, se défend Gérard. »

Mais personne ne le souhaite, aussi toute l'équipe est hilare. D'autant que chacun sait que Gérard, de toute manière, ne reconnaîtra rien. Pour éviter les débordements, Gérard refuse de donner son thème de débat à l'avance. Max veut toutefois le savoir hors antenne. Il coupe les micros, écoute Gérard et… « Ah, la fidélité ? », micro ouvert. « Certains le savent déjà, dit Gérard, en contradiction avec son obstination au secret. Je l'ai dit à deux trois gens au téléphone en privé, et yen a qui veulent réagir mais ils pourront pas »

Gérard fait comprendre que depuis quelques mois, il n'est pas satisfait de la manière dont se passe les débats. « Au bout de quatre questions, les gens disent n'importe quoi donc on est obligé d'arrêter. » Mais Max enchaîne. Gérard se trouve à refuser, en tête à tête, aux habituels de passer : David ce soir-là, qui reproche les insultes à l'égard des filles. « Pour éviter les insultes, ne mettons plus de filles » « Dans ce cas-là, ça sert à rien s'emporte Gérard. » Il ne fera qu'augmenter cette intensité de sentiments jusqu'en juillet 1996.

De manière générale, Gérard ne parvient plus à gérer efficacement ses relations sociales. Le soir du 29 mai, Gérard insulte alors et ordonne à son interlocuteur d'être poli. L'échange se débride. Julie pointe toutefois la contradiction : l'insulte et le refus de l'être. Mais Gérard dévie et ne traite pas le sujet. « Mais il a raison, assène Max à Julie, il a voulu parler politique, a levé la voix et a bien parlé ! »

Ce même soir, Gérard se trouve confronté à la bienveillance lucide d'un auditeur : « Gérard il est trop fort. Je l'ai jamais vu mais j'ai l'impression d'un gars qui vient du fin-fond de la cambrousse pour faire son spitch à la radio, et ça me fait délirer. Ce mec a du courage : si dans la vie il réussit avec ça, c'est trop fort. Quand il boit, c'est un jeu, quand il parle, j'ai l'impression qu'il comprend rien. — Je viens pas du fond de ma cambrousse. Tu diras à ton copain que c'est pas la peine de rire derrière. Moi je viens de Suresnes. S'il me laisse cette chance parmi les autres auditeurs, je suis le seul. »

Il semble en fait que ce mois-ci, dans un climat plutôt étrange, Gérard utilise sa « rage » radiophonique pour évacuer des frustrations internes. Le 12 juin, il annonce dès son intervention avant le débat sur la différence d'âge qu'il va refuser tout dérapage et ordonne que ses exclusions soient appliquées, y compris l'élimination des habituels. Cette annonce, « soutenue » par Max, est faite d'emblée dans des cris fermes et rageurs.

Malgré ces démons qui le rongent, couplés à son intelligence, son aplomb et sa difficulté générale de conduire une discussion, Gérard se maintient à flot par un mécanisme de déni tout à fait hors du commun. Lors du débat sur la bisexualité, il conclut en étant ravi de ne pas trop s'être énervé. Les auditeurs concluent, par l'absurde : « pour ne pas attraper la bisexualité, il faut se couvrir, mettre une écharpe, etc. » « Débat instructif ». Gérard attend des conclusions sur le débat, l'ambiance, mais pas le thème. Les garçons soulignent que l'hétérosexualité reste bien définie : « amour entre un homme, une femme, un animal, etc. » « Gérard s'est soigné de la maladie de la bisexualité, contractée avec un rapport avec une Christine, bisexuelle. » ON notera donc l'incohérence entre les accès de rage de Gérard et son sentiment général, mais cette contradiction restera permanente.

En ce début du mois de juin, et malgré les doutes de chacun, il semble qu'un produit soit né, au moins à moyen terme. D'un côté, un animateur aussi libre qu'un oiseau sur une branche, capable de parler de tout sans rien connaître, jusqu'aux éléments fondamentaux. Il commence à savoir ouvrir une émission, la fermer, et dégage des règles : pas de « portab », pas de bruits parasites, droit d'expulser les perturbateurs, interdiction de parler de Christine sous peine qu'il s'en aille. De l'autre, une panoplie d'auditeurs, pouvant jouer plusieurs rôles, mais se livrant surtout à la cacophonie et à l'insulte au milieu d'auditrices sérieuses. Gérard ne maîtrise par contre pas la subtilité auditive de la radio, mélangeant les bruits de l'environnement des auditeurs avec ceux du studio. L'arrivée de Philippe et d'Olivier semble avoir déclenché quelque chose : l'idée que les auditeurs seraient à la fois des habituels et des personnages.. Au milieu, une équipe, qui tente de ramener le juste milieu pour que le chaos reste radiophonique, malgré les cris, les insultes, les gens qui se parlent les uns sur les autres. L'équipe va aussi devoir se charger du Minitel, car Gérard ne peut pas tout gérer sans que le chaos ne devienne débordant.

Les débats de la fin de saison sont une sorte de synthèse de cette nouvelle formule.

Le 19 juin, Gérard organise un débat dont le thème n'est autre que lui-même. On y retrouve l'assurance sans fondement de l'animateur : « je ne suis pas hétéro, pas homo, rien du tout, un mec comme tout le monde. » ; l'absurde :

« pensez-vous que Gérard devrait dire Oui à une fille facilement ?

— Oui, dit un auditeur, aux accents homosexuels

— Pourquoi ?

— Parce que t'es un tombeur. 1M90, yeux bleus, blond, des cheveux longs jusqu'au milieu du dos, un beau corps.

— Tu te trompes

— Ah bon, on m'a menti ? T'es un vilain ? Un camionneur ? »

Certains auditeurs remettront Gérard devant une réalité :

« Sixième question : pensez-vous qu'il faudrait accorder plus longtemps l'antenne à Gérard ?

— Questions récurrentes, dirent tous les auditeurs.

— En fait, dit un auditeur avec sérieux, t'es pas fait pour la libre antenne. Gros soucis d'allocution, donc tu ne mettras jamais le feu à une antenne. On t'apprécie pour ça mais pas plus d'une nuit par semaine.

— Dans ces cas-là, si je suis pas fait pour faire des libres antennes, si vous voulez que je reste auditeur, arrêtez de demander comment va Gérard et comment va Gérard sur Minitel et au standard. Je me calmerai quand on arrêtera de demander mes remix et moi sans arrêt. À force, ceux qui se font du blé derrière mon dos, je vais arrêter.

Dans ce cahot général, Gérard en oublie les questions posées, pose plusieurs fois la même, mélange les auditeurs expulsés et accueillis, éructe à l'antenne. Aucune régulation de la parole n'est possible, le cahot est total et hilarant, Olivier y participe. Julie et Florent lui reprochent de ne pas tout avoir demandé. « Pensez-vous que je devrais être plus aimable ? » « Pensez-vous que je doive donner mon numéro de Tatoo ? »

En bouquet final, Julie lui demande une synthèse sur ce qu'il retient des retours des auditeurs, « tu comptes faire quoi ? En guise de réponse, dans une cacophonie générale et assourdissante, Gérard se contente de répondre aux questions qu'il a en tête. Désespérés de trouver du contenu, les membres de l'équipe retournent à son sujet de la sexualité, de la trahison de Fun, qui provoquent les mêmes réactions. Florent donne un numéro de tatoo au hasard, Gérard hurle croyant que c'est le sien. Julie doit le recadrer vigoureusement, après ce nouveau dérapage, où il s'enferme dans un mutisme puéril. Gérard veut punir les auditeurs en annulant des rendez-vous, mais ses armes sont bien risibles. En fin d'émission, Max étant satisfait, Gérard sourit et annonce sa participation, réelle cette fois, à une soirée où se rendra l'équipe de Funradio.

Le 26 juin, les auditeurs retrouvent Gérard et l'équipe ne parvient pas à dissimuler son malaise vis-à-vis de l'odeur du personnage, entre transpiration et déodorant excessif. Habité par ses démons, il s'en vexera fortement. En réalité, cette réaction fait écho à une baisse de régime générale du personnage, rattrapé par ses souffrances psychiques. Pour son débat sur les vacances, Gérard parle peu et se laisse donc déborder, l'équipe lui reproche de ne vouloir que des filles. « Pourquoi partez-vous en vacances ?

— Parce que Max emmène Gérard et nous en débarrasse.

— Moi, dit Tony, je vais visiter les grottes préhistoriques, en commençant par la grotte à Christine. »

Un auditeur de Minitel « invite Gérard quinze jours sur l'île de Pedos en Grèce. » puis on découvre un point sensible de Gérard : la protection des animaux. Il s'indigne à l'extrême si on abandonne son animal l'été.

Comme à son habitude, Gérard veut tout et son contraire. Alors qu'un auditeur commence à donner son adresse réelle, Gérard hurle et dit « vas-y, vas au bout ! » Heureusement, Florent interrompt le processus pour ne pas commettre l'étape suivante : « Gérard ne te prends pas pour le centre du monde, tu n'en es que le trou du cul ». Ce qui caractérise Gérard ici et toujours, c'est sa capacité, en une seconde, à passer de la colère au sourire. Il en fera plusieurs fois la preuve dans l'émission. Julie doit souvent intervenir pour cadrer Gérard, l'obligeant à accepter de parler à des garçons et à se centrer sur sa thématique, car quand il parle à une fille, il n'est jamais loin de la discussion à bâton rompu. Il a besoin de parler, de se confier, de tendresse, sans être capable de la susciter. Mais comme une apothéose, une fille finit par donner ses coordonnées personnelles à l'antenne, le faisant exploser en insultes et vulgarité, allant jusqu'à refuser toute régulation par Julie.

Enfin, un dernier élément clé des démons de Gérard et son rapport à la vie sociale. Dans ses phases alcoolisées, il est capable de raconter, hors antenne, bien des fables aux auditrices, pour séduire ou en rêvant sa vie. Ainsi, il nie beaucoup de ses actions, mais l'histoire n'est pas claire sur la réalité de ce qu'il affirme avec emportement. Le 3 juillet, avant son débat sur les relations amoureuses, il nie avoir dit à une auditrice qu'il allait avoir sa propre émission, or il reste probable que les faits lui donnent tort.

C'est donc un homme habité par ses démons qui anime ce début d'été et ce format d'émission qui s'installe. Les thèmes de débat et leur contenu, sans beaucoup changer, se rapprochent davantage des difficultés du personnage. Ce soir de juin, on notera ainsi un débat sur « Pourquoi les nanas nous forcent à manger ». On y apprend, à titre anecdotique mais révélateur de la vie de Gérard, Qu'il a mangé pour la première fois de sa vie une raclette, à 36 ans. Il nous laisse ainsi à voir son éloignement social depuis toujours. Le 3 juillet, il n'est plus calmable, hurlant en permanence, Julie finissant par s'en plaindre entre sérieux et plaisanterie.

Traversant difficilement cette période, elle transpirera sur la rentrée et Gérard conduira ses derniers débats de l'été 1997 avec peu d'entrain, aigri et facilement dépassé, plus prompt à la colère qu'à la gaîté.

Le chaos s'enlise[modifier | modifier le wikicode]

Comme on a eu l'occasion de le voir, créer des frontières entre les moments de l'émission des débats n'a rien de facile, car son support, le Star-system, pouvait lui aussi connaître des variations. C'est pour cette raison que, bien que le cahot qu'on va décrire commence en août 1997, donc au début d'une saison, il doit être présenté avant en tant qu'il existe dès le mois de juillet. De la même manière, la période précédente se termine avec la fin de la saison, mais le débat concerné peut tout aussi bien marquer le début de la phase suivante. De même, nous terminons cette période avec un débat sur les portables, marquant une rupture, mais l'évolution qui en résultera ne sera pas immédiate et il faudra donc en raconter d'autres pour rendre compte de la transition entre deux modèles. C'est bien ce cahot qui participe de l'art même du surréalisme. Même les limites de saison ne sont pas claires : en annonçant une dernière début juillet, on retrouve l'émission, et deux débats, en fin de mois de juillet. Ces débats, sur les vacances et les tatoo, sont encore de grands moments de cahot, allant jusqu'à la diffusion du numéro de tatoo de Gérard à l'antenne, suscitant son explosion, ses insultes et, visiblement, un harcèlement immédiat sur son appareil.

Enfin, il convient de noter que bien que chaotique, l'influence d'Olivier et de Fun TV permettra à certains débats de prendre du sens, ou plus précisément d'être narrables dans leur contenu surréaliste. C'est la raison pour laquelle certains débats seront retranscrits dès cette section, pour peindre les prémices du contenu surréaliste qui nous accompagnera tout au long e la seconde partie.

Comme on l'a vu, la fin de la saison 1997 était plutôt ambivalente, l'auditeur ayant du mal à déterminer ce qui relève de la réalité et de la plaisanterie pour provoquer Gérard dans les mots de Max. Force est d'admettre malgré tout que dans cette période, Max impulsera des changements et que cela rendra la cahot intermittent, plaçant ces émissions entre la continuité de la saison 1996 et un format dont le contenu est davantage radiophonique, qui arrive dans la seconde partie. On peut donc dire clairement que la période août-novembre 1997 est une transition où Max va clairement impulser des changements et, sans y parvenir immédiatement, lancer la dynamique. ON relèvera, outre les propos très marquants de la fin du débat sur les discothèques rapportés plus haut, de vraies remises en cause, entre provocations et messages : « ça se passera pas de la même manière, tu peux me croire.

— On va en discuter

— Ah mais pas besoin d'en discuter, le fait de moins se croire une star et de moins se regarder le nombril, inutile d'en discuter, c'est dans ta tête que ça se passe.

— On verra à la rentrée

— Tu verras tout seul dans ta tête »

À partir du 3 juillet 1997, la nouvelle équipe qui accompagnera Gérard commence à s'installer. Florent a quitté l'émission, tandis que Julie est resté. Olivier et Cyril, sous la houlette de Phildar en coulisses, occupent une place différente. Olivier est autant un cadre de l'émission de Max, et de Gérard, en coulisses qu'un « assistant » de Gérard dans les débats, voire un auditeur quand il est exclu des studios. Cyril inaugure un sketch dès juillet, consistant à s'approcher à quelques centimètres du visage de Gérard avec son caméscope pour « le filmer », suscitant la haine de Gérard qui créera l'expression récurrente « arrête avec ta caméra » ou « toi du dégages avec ta caméra ». Enfin, on retrouve tout un ensemble d'auditeurs habituels, mélangeant allègrement des animateurs de la radio et des auditeurs historiques. Cyril, avant de devenir permanent aux côtés de Gérard, participera d'ailleurs à ce titre aux émissions.

Lors du débat sur les relations amoureuses et les discomobiles, Olivier joue le rôle du réalisateur, qu'il occupera toute la période. Son intervention permettra parfois de lancer Gérard sur le pas de tir du surréalisme, l'arrachant à sa torpeur dépressive. Olivier jouera également un rôle nouveau, c'est lui qui remplacera Max dans le jeu du départ ou dans la régulation de Gérard, Julie étant avec lui pour calmer la fougue du personnage, mais aussi pour réguler les auditeurs quand Gérard quitte le studio. Ainsi, au moins pour cette partie de la période, il partagera l'autorité avec Max vis-à-vis de l'animateur. Dès ces débats, auditeurs et Olivier lanceront Gérard pour créer le cahot général qui prédominera toute cette période. Gérard inaugurera deux approches : exigence d'une pause musicale quand il est débordé, recours à Max pour calmer les gens quand il se met en colère, et pérennise les expressions « vous vous la fermez » et « c'est moi qui commande » qui animeront la suite de cette émission. Olivier se posera en soutien pour garder un débat continu, et un redoutable trublion une fois le cahot en place. Il testera les possibilités de sketchs existantes lors du débat sur les relations amoureuses le 3 juillet. Celui sur les discomobiles sera un concentré de sketchs de Gérard : ultimatums, départs, sa réputation, tout y passe, dans une cacophonie et des hurlements constants. Gérard semble particulièrement épris des ultimatums, en réclamant à cœur joie dès que Gérard perd le contrôle des auditeurs.

À partir de cette époque, Max et l'entourage de Gérard l'aideront à rédiger ses questions et à trouver des thèmes de débat. C'est peut-être ce qui explique que le surréalisme repose, à partir de ce moment, sur le contenu au-delà de la forme chaotique, la période restant toutefois plutôt désordonnée.

L'été a été agité pour Gérard, car si la radio s'est raréfiée, le tourbillon de ses relations épistolaires et téléphoniques avec les gens n'a pas diminué. Harcelé sur son tatoo, à sa cabine, Gérard semble de plus en plus vivre difficilement le harcèlement, il a également harcelé des filles qui ont porté plainte, notamment auprès de la radio. Il en est résulté un fait nouveau dans la vie de Gérard, à savoir que les auditeurs découvrent l'une des raisons pour lesquelles la relation avec Christine s'est arrêtée. Elle lui reproche de lui voler de l'argent. Ici encore, il niera jusqu'au bout, mais il est intéressant de remarquer que nombre de ses conquêtes, même les plus approfondies, lui feront ce reproche en fin de relation. Il y a donc fort à parier qu'une part de vérité existe dans cette rumeur. Mais comme elle fait surréagir le héros, elle deviendra un sujet récurrent des débats, avec réaction garantie systématiquement.

Un nouvel élément va s'ajouter au décor de cette émission : Gérard va se voir montrer les chiffres de ses audiences. Ainsi, en fin d'été, plus de 12 millions de personnes l'écouteraient. Il est persuadé, à partir de cette rentrée, de parler devant des millions de personnes après minuit, au grand plaisir de Max.

C'est au sortir de ce contexte que Max réinvite son protégé dès le jour de sa rentrée, le 26 août 1997. Gérard s'y rend très ivre, faisant resurgir ses démons à l'antenne. À cette occasion, une nouvelle standardiste a remplacé Florent : Gaëlle, que Gérard appellera « la Crapette », sans vraie raison. Elle le découvre petit à petit et s'en amuse rapidement.

Comme annoncé, les débats se font un peu plus rares à cette période. La saison commence, dès le 28, avec trois débats, sur la fatalité et la rentrée. Autant de moyens pour permettre à Gaëlle de découvrir l'univers de Gérard.

Ce nouveau contexte permet de commencer à esquisser des transcriptions de débat, encore qu'ils manquent trop d'éléments pour adopter le même format que la seconde partie. Après un résumé des éléments marquants de ceux les plus chaotiques, nous transcrirons ceux marquant le début d'une transition vers un art surréaliste maîtrisé, avant d'évoquer ceux marquant le revirement du format de l'émission, avec les péripéties de telles évolutions. Nous n'y reviendrons pas, mais pour tous ces débats, l'ensemble des sketchs qu'on a pus décrire sera répété régulièrement : sexualité de Gérard, réputation, départ, sa célébrité prétendue, ses remix, etc.

Des chaos mémorables[modifier | modifier le wikicode]

Les débats voient leur thème se diversifier, mais sans contenu. Gérard s'agace et veut passer des disques, ce qui amènera les gens du standard à le réguler. Chaque débat est un retour du calme au cahot. Gérard, le 28 août, se félicite d'en faire trois, mais il n'a qu'une ou deux questions par débat, n'échappant ainsi pas au chaos surréaliste. Ce chaos est aussi entretenu par le nombre d'auditeurs présents à l'antenne, qui sont souvent plus de cinq.

Parmi les moments mémorables des débats de Gérard, on se souvient de celui sur la fatalité, où Gérard disserte sur le mot fatalité aux côtés de Julie au Minitel, Gaëlle et Phildar au standard, Olivier, Tony, Arnet et autres habituels au standard : « une personne qui est bien avec tout le monde ». « Je suis fatal avec tout le monde », dira l'animateur aux personnes lui expliquant en quoi elles étaient potentiellement femmes fatales. « La fatalité, c'est quelque chose d'important » dira-t-il. Dans ce débat, le mot est pris sous tous angles possibles, sans lien : fatal car je fais rire, fatal « fixé irrévocablement par le sort », « d'une beauté envoûtante qui semble être désignée par le destin pour entraîner les hommes à leur perte », fatal « comme une erreur », fatal car je séduis, et d'autres sens créés par Gérard. « Je suis toujours fatal avec une nana ». Des questions totalement sans fondement : « pensez-vous être fatal avec des fleurs ». On notera la généralisation de nouvelles expressions : « avec un con comme moi, on s'amuse ; avec un con comme toi, on se fait chier ». « Con, c'est champion olympique de natation ».

Lors du débat sur la rentrée, on notera le début très engageant : « pour ou contre la rentrée ». Puis le cahot générera les expressions habituelles : « ça va ? Je sais pas j'ai pas regardé ce matin ».

Le débat sur les petits seins, troisième du jour, manquera de filles selon Gérard. Gaëlle joue pleinement le jeu, faisant croire à Gérard qu'Arnet est une fille malgré sa voix déformée assez mal dissimulée. « Je préfère les petits seins, ça fait moins mal, on en prend moins dans les yeux », dira Gérard. « Je préfère faire une branlette espagnole avec des petits seins ». « Gérard et malpoli car t'as un petit cul et il pourra pas le sodomiser », dira une auditrice à Arnet qui lui demande, au milieu du cahot, pourquoi il est malpoli.

Après un débat classique sur les transports en commun, le 4 septembre, il semble que Gérard ait trouvé de l'aide pour écrire les questions et trouver les thèmes de débat. Sur ce second point, il n'est d'ailleurs pas exclu que Max lui-même y ait apporté sa contribution. Dès ce débat, parmi les sujets classiques des filles provocatrices, de Christine et autres questions sans fin, d'importantes expériences sont testées par les auditeurs et l'équipe. Julie et Gaëlle lui proposent un titre de disque « je te tiens par la barbichette », pour une réalité Donne moi ma chance, sans que Gérard ne s'en émeuve. Cet essai inaugurera une longue série de titres et d'artistes que seul Gérard va connaître et sur lesquels nous reviendrons. En outre, il faut se rappeler que ce débat intervient moins d'une semaine après l'accident de voiture de Lady Diana, qui lui coûta la vie sous le pont de l'Alma à Paris le 31 août précédent. Par boutade, un auditeur lance: « Gérard, c'est vrai que c'est à cause de toi que Lady D a eu un accident ? » Gérard explose : « je n'attaquerai jamais un sujet de débat comme ça ». Pour une raison étrange, Gérard décide que ce thème est tabou, et toute personne qui l'aborde est exclue, comme si le thème pouvait devenir un dérapage. Cette vive réaction donna de nombreuses idées aux auditeurs qui, à partir de ce jour, mirent Gérard au premier plan de cet accident, ce qui le rend totalement hystérique. Nous aurons l'occasion d'y revenir.

Ce jour-là Gérard se montre satisfait : 12 questions, c'est un débat intéressant. Les prémices d'une aide qui rédige pour lui des choses qu'il ne comprend pas arrivent.

Le 11 septembre, Gérard anime un débat sur les « paparasites », réagissant sans l'admettre à la mort de Lady D poursuivie par ces photographes. Chauffé à blanc par le sketch de la réputation et de la célébrité, Gérard entame l'animation. Pendant l'avant-débat, on découvrira, dans le courrier, un « journal » : homomag. Ce magazine accompagnera Gérard une grande partie de sa carrière radiophonique. Lors du débat, immédiatement, les auditeurs se ressaisissent du sketch de Lady D : « est-ce que c'est vrai que, le soir du 30 août, tu faisais du stop sur le périph au Pont de l'Alma et le chauffeur a eu peur ? » Exclusion immédiate. Ce soir-là, on retrouve certains auditeurs, comme Constant de Versailles, qui participera plus tard à toute la farce du courrier autour de Gérard, et aux variantes de la réputation (services à son nom, vente d'éléments à l'effigie de Gérard, etc). Ils se sont rencontrés à la Loco et Constant deviendra un acteur important des sketchs de Gérard.


On notera des questions savoureuses et des réponses à la hauteur : « Comment réagissez-vous face aux paparasites ? » « Je mets un collier anti-puces ». Sur Minitel, Julie relaie les messages : « paparasites est le père des rasites ». Ici encore, après un début calme, le cahot reprend ses droits avec des hurlements et des insultes, mélangés au sketch se la réputation, des ex (surtout Christine), de la sexualité, bruitages obscènes, etc. Les auditeurs se prennent à un autre jeu : faire suivre les sketchs d'un soutien excessif, ce qui déstabilise Gérard et le calme. « Est-ce que tu aimes pas les paparasites depuis qu'un t'a mis son objectif dans l'anus aux toilettes de la loco ? » Puis, « j'aime pas les paparasites, c'est des salops ! » L'effet fonctionne, Gérard passant d'un début de colère au retour au calme. Dans ce cahot, Gérard abandonne l'antenne pour s'agacer contre Cyril qui le filme trop près de lui. Lors de ce débat, on donnera de nouveau le numéro de tatoo de Gérard à l'antenne, et ce dernier, plutôt que l'ignorance pouvant laisser subsister le doute, confirme que c'est le sien en hurlant contre les auteurs. Ils les exclut et, évidemment, ils sont de retour après la pause musicale. L'équipe demande à Gérar de réguler, de « gérer », mais il s'en montre bien incapable. Max doit intervenir pour calmer les choses, Gérard ne parvenant pas à faire la conclusion, Julie s'agaçant et lui disant qu'il n'a qu'à choisir ses auditeurs, les auditeurs faisant régner le cahot. Pour une des première fois, Gérard insulte et, en retour, des auditrices, au second degré, le menacent d'un procès, comme il le fait lui-même habituellement.

Le débat sur les passions s'inscrit dans la continuité, avec Julie qui durcit le ton et réussit à calmer et faire raconter à Gérard ses passions: la formule 1, la lecture, la pêche. « moi aussi, je suis passionné de chambres d'hôtels Formule 1 », dira un auditeur. Max contribue à ce calme par sa seule présence et son aide au standard. La lecture des titres en anglais pour Gérard est une aventure, ce qui aura des conséquences pour la suite. Puis le cahot revient, entre allusions à sa sexualité, cris et insultes de paranoïa de la part des auditeurs, Minitel provocateur et Julie qui se délecte de relayer les messages les plus insensés. Tony fait sa rentrée à l'occasion de ce débat. On notera aussi l'arrivée de Feuille de rose, une fille que Gérard tentera de séduire. Il proposera, d'ailleurs, d'envoyer des poèmes dédiés aux filles hors antenne. Olivier doit même intervenir, en tant qu'auditeur, pour réguler l'émission et le cahot. Gérard a peu de contrôle sur ses questions : « Que signifie fruit de la passion ? » En fin de débat, on verra se multiplier les effets transformateurs de voix (aigu, grave, etc). Les filles émettent de la jalousie vis-à-vis de Feuille de Rose, Gérard séducteur est ravi. Il conclura par des poèmes, couverts par des effets prolongés (voix en boucle, réverbération excessive, etc). L'équipe s'amuse beaucoup avec ces effets sonores. Il dédiera à des auditrices son fameux Je voudrais te dire je t'aime, perturbé par tous effets. Max y contribue largement. Tout est fait pour perturber la lecture qui, sur le fond, est connue, donc doit devenir surréaliste sur la forme via les effets de voix. Gérard persistera dans la variété: je voudrais te dire je t'aime deviendra, pour une autre auditrice, Je voudrais te faire l'amour, puis J'ai envie de t'aimer à Feuille de rose. Outre les effets d'Olivier, Cyril en rajoute physiquement. En fin de débat, l'équipe lui reproche de n'avoir que des thèmes déjà abordés à l'antenne, les Boys Band, annoncé pour la semaine suivante, étant un sujet qu'a abordé Max cette semaine-là. Cela permettra à Max de remarquer que les questions ont été écrites à l'ordinateur, donc que ce ne sont pas des questions de Gérard. Ce phénomène reviendra régulièrement. Puis Max remercie Cyril, filmant les débats, à la rage de Gérard.

La semaine suivante, Max reprochera à Gérard de ne pas suivre ses recommandations de thème et, de nouveau, de ne pas préparer les questions tout en voulant être payé. Curieusement, Gérard est mal à l'aise, repris par ses démons. Il veut la gloire, pas le travail qui doit s'y rapporter. Max se montre, avant les émissions, directif : il ne veut pas d'habituels et des sketchs traditionnels. Ce faux soutien réconforte Gérard, Max oscillant toujours entre son sérieux avéré et le second degré, brouillant toutes les cartes. Ce soir-là, la caméra prend un rôle essentiel. Fesse de babouin apparaît, en envoyant à Gérard du papier toilette, du savon et des boîtes d'aspirine vides. Ce personnage, qui a vécu aux côtés de Gérard quelques semaines, a été son ami dans la vraie vie, et sera une personnalité centrale des ennemis jurés de Gérard sous son pseudonyme, plus tard. Car après avoir quitté Gérard, il va exploiter tout ce qu'il détient sur lui pour monter des sketchs courriers extraordinaires.

Les débats sur les Boys Band puis les femmes suivent la même logique que les autres (habituels, cahot, etc), enrichi des sketchs de Cyril avec sa caméra portable. Les Spice Girls, ce sont des Boys Band, selon Gérard. Comme l'avait demandé Max, le premier débat est calme, le second revient aux fondamentaux chaotiques. ON apprend que Gérard adore Rickie Martins, auteur du tube de la période « un, dos tres », car ses « paroles que j'ai comprises sont bien, il dit à une nana qu'il veut lui faire l'amour ». Et surtout: « Je préfère le groupe Abba, ils ont de plus belles chansons et au moins, on comprend ce que ça veut dire. Même les Bee Gees, on comprend tout. Alors que les ones apart, quand le mec te dit je te donne, apparemment ils veulent vous donner quelque chose, en fin de compte ils veulent vous dire qu'ils vous donnent votre cœur. Ils vous déclarent leur flamme. Je les ai vus en direct. Je suis pas d'accord qu'ils reprennent une chanson de Goldmann. » Ce genre de déclaration, qui se multipliera bientôt, n'a pas à être commenté pour produire ses effets, tant le surréalisme prédomine déjà. Et d'enchaîner sur une réponse à une question minitel sans lien avec le débat même, où Gaëlle entre en débat avec lui. Pour Julie, ses poèmes sont des chansons de Boys Band, il peut être en duo avec Ricky Martin et faire un groupe avec lui, il a le niveau mental d'un boys band.

« Pour ou contre les femmes » introduit son second débat, où il retrouve Feuille de Rose. Cela ne l'empêche pas de rester ouvert aux autres filles, quitte à rendre jalouse sa « conquête » (qui joue avec ses sentiments, il va sans dire) et cela lui permet de régler ses comptes avec elle. Mais le cahot prend très vite le dessus : l'équipe refuse qu'il censure des sujets, les auditeurs l'insultent, Cyril le provoque avec la caméra proche de son visage (à quelques centimètres), des bruits de mouche intempestifs l'interrompent. Les sketchs de la sexualité s'enchaînent, Gérard restant non hétéro sexuel, non bi, mais normal. Julie modère le débat elle-même, pour qu'il ne vire pas à une séance de séduction. Du bruit et des cris, une vacuité totale, résument ce débat. « J'en ai marre d'avoir à foutre les gens », finira par dire Gaëlle. C'est à peu près cette même scène qui se reproduit partout : le hurlement contre le caméraman, les allusions des auditeurs et du minitel relayées par Olivier, les déformations sonores de la voix faites par Olivier, à la technique, et l'ambiguïté entre Gérard et les auditrices (il continue à utiliser l'émission comme prétexte à la séduction maladroite). Ce processus est d'ailleurs très ambivalent : quoiqu'entouré de filles à sa demande, rien n'en ressort. Elles lui donnent du sens, mais il les amuse, ce qui n'aboutit à aucune forme de concrétisation. Sous cet angle, Gérard passera la fin de l'année 1997 entouré, pendant les émissions, de Feuille de Rose, Gwenaëlle et Carole, se passant le relais dans la séduction et la jalousie, autour d'un garçon flatté d'être convoité mais incapable de construire davantage. Quant aux émissions, faute de fond véritable, l'émission a plus de relief par les agitations des auditeurs et de l'équipe que par ce qui s'y dit. Il faut d'ailleurs noter la capacité éternelle de Gérard à passer de la plus vive colère au sourire le plus sincère, dans un esprit enfantin qui restait le sien. L'innocence de Gérard sur la sexualité confirme cette impression de puérilité. Il est honoré de voir (ou de croire) que les filles luttent pour conquérir son cœur. Après avoir refusé le succès, Gérard finit par l'admettre et le survaloriser, au risque de devenir exigeant et de se vivre comme une vedette souhaitant n'entendre que des titres à son sujet et ne parler que de lui. Cette évolution, réelle quoique fragile, donnera l'occasion à Max de nombreux jeux où il joue l'autorité pour déstabiliser, avec succès, son protégé.

À partir du 25 septembre, on notera le léger retrait de Julie, notamment après le débat sur les médiums qu'on verra plus loin, qui sera remplacée petit à petit par Olivier. Le recul historique permet de voir une transition vers le départ de cette personnalité importante de la saison passée et son remplacement par un acteur fort de la future équipe. Le 9 octobre, elle évoquera des problèmes de santé, rendant difficile d'accompagner un tel cahot. Olivier testera des concepts nouveaux, à savoir faire annoncer par Gérard des titres de musique fantaisistes. Nous en évoquerons de nombreux dans la deuxième partie.

Cette période se traduira aussi par des thématiques de débats extraordinairement riches : l'intelligence, les obsédés, qui mettront Gérard en position difficile pour affronter le chaos. Il n'est pas rare qu'il arrive ivre dans le studio. Mais il tient l'alcool, tout en étant soumis à des excès de comportement et des attitudes de vedette. Max lui reproche, mais à un degré difficile à déterminer, son manque de rigueur : annoncé à l'antenne, il ne se présente pas au téléphone, donne peu de nouvelles, et vit en véritable marginal libre comme l'air. Le concept même de préparation est délicat pour Gérard. Cela permet à Max de travailler ses points sensibles en lui faisant croire à de la concurrence, pour susciter sa jalousie. Bien que mieux préparées car soutenu par Max, les questions ne manquent pas de vacuité : « peut-on prendre des cours d'intelligence ? » Le cahot prend donc toute la place, incarné par le caméraman, Max jouant le rôle de Caramel, les autres garçons, et les jeux d'Olivier avec la voix de Gérard (échos, boucles, déformations). On notera des moments révélateurs : ors du débat sur l'intelligence, alors que Gérard réussit à exclure tous les auditeurs masculins, il finit par dire aux filles « profitez-en, jusqu'à au moins 4H du matin ». Gaëlle l'interrompt « Justement, pour bien en profiter, on va conclure ». Mais Gérard ne cédant pas, les garçons reviennent pour l'amener à finir. Comme un enfant, il menace l'arrêt quand il n'a pas assez de filles à l'antenne, mais ne veut plus rien lâcher quand il y parvient, devant ainsi être totalement dirigé par l'équipe. Gérard s'en accommode, trouvant le moyen de s'étonner de devoir hurler dès le premier débat, contrairement à l'habitude, et annonçant que « le débat sur les obsédés va cartonner, je vais encore gueuler plus fort ». Cette conclusion permet de douter du fait que Gérard est une totale victime consentante de ces émissions, mais nous invite davantage à déceler une compréhension des phénomènes et une acceptation, non par masochisme, mais plutôt car la contrepartie sociale qu'il en tire est supérieure et que si elle doit passer par ce spectacle, Gérard l'accepte et l'entretient.

Ce qui rend chaotique l'émission, c'est la conjonction des auditeurs qui parlent sans limites, les uns sur les autres, vulgairement et bruyamment, avec les perturbations sonores d'Olivier et les interruptions de Gérard par la caméra qui l'excède, ponctuées par les menaces de départ de l'animateur régulé par Max. Tous ces éléments mis les uns parallèlement aux autres, et notamment sous l'impulsion des habituels et de l'équipe conjoints, donnent une impression de cahot informe et sans fin, qui pourrait se répéter indéfiniment si l'équipe ne l'encadrait pas par des horaires. Pendant les sketchs du départ, Max va jusqu'à improviser des réunions avec Gérard, en toute confidentialité via son micro-casque, dans les couloirs de la station, pour comprendre ce que vit Gérard et l'inciter à revenir à l'antenne. À cette époque, il faut aussi souligner que la station Fun s'inscrit en plein de la tendance de mise en émissions de télévision de ses programmes, et les débats de Gérard n'y échappent pas. L'équipe vidéo met donc en place tout un décor, lui-même propre à rendre fou Gérard par sa nature même, sa surcharge. Ce contexte attire jusqu'à des foules de dizaines de personnes, à 3H du matin, devant la radio, pour voir les débats sur un écran orienté vers l'extérieur et à l'accueil de la station. Le débat où cette innovation sera le plus criante est celui sur les OVNI, le 9 octobre 1997, faisant suite à une réédition du débat sur les femmes en mode conversation de comptoir, où Gérard n'eut que des femmes à l'antenne, mais ne s'empêcha pas de quitter les studios plusieurs fois pour protester contre la mauvaise réalisation de son équipe, à base de doubles sons et autres jeux avérés. Le débat sur les femmes, ce jour-là, est le premier qui se répétera plusieurs fois dans la carrière de Gérard.

Au sein de l'équipe, la transition se poursuit les semaines suivantes. D'abord, dès le 1er octobre et le débat sur les obsédés, apparaît une personnalité qui marquera une période postérieure à sa présence, à savoir Karine, au standard. Prête à défier Gérard, elle joue le rôle que jouait Julie, profitant de sa faiblesse face au sexe féminin pour lui imposer la présence d'auditeurs masculins. Elle ne sera pas dans tous les débats mais pourra parfois épauler Manu, à la demande de Gérard. Ce dernier ne cachera pas d'ailleurs une certaine attirance pour cette jeune fille. Pour remplacer Florent, Max recrute une personne prénommée Emmanuel, plus connu sous le nom de Manu. Ce dernier découvrira les débats en direct le 9 octobre, lors de celui sur les OVNI, après avoir tenu le standard d'autres animateurs nocturnes de la station. Il connaîtra, dès sa première, un des débats les plus chaotiques de l'époque. Il intégrera officiellement l'équipe de Max la dernière semaine d'octobre et les débats le 30 octobre 1997. Enfin, si Phildar n'arrive dans l'équipe officielle qu'en fin de période, il côtoie de près l'émission via Fun TV et il va même jusqu'à épauler Max, un soir du 30 octobre 1997. Lors du débat sur les animaux domestiques, alors que Max est absorbé dans le jeu de scène de Caramel, Gérard en appelle à Max bruyamment. Le Max qui lui répond, dans le même ton et avec les mêmes mots, la voix à peine transformée mais que Gérard ne reconnaîtra pas, c'est Phildar.

Côté auditeurs, en octobre, appelle un nouveau personnage appelé Goldorak, dans le sillage des débats sur les OVNI. Cet auditeur, très amateur des débats, les réécoute et dresse les statistiques des expressions de Gérard. Prenant les plus fréquentes, il les compte, une à une, et dresse les statistiques des débats. Il dira plus tard que ce fut un excellent moyen pour lui de passer à la radio, chez Max, chose qui l'amusait profondément. Mais ce qu'il se passe est plus fort : Goldorak, ou Goldo, devient le troisième habituel membre de l'équipe d'habituels des débats, qui survivra à toutes les évolutions de l'émission à partir de novembre 1997. Nous aurons l'occasion de revenir sur ces changements au fil de l'eau. Le 30 octobre 1997, à l'occasion d'un débat sur les animaux domestiques, où Max est particulièrement proactif dans la peau de personnages envahissants et sérieux, un nouveau personnage apparaît également : Monsieur Mazur. Louis Mazur, comme il se fait appeler, est un personnage qui deviendra le plus mythique de l'époque. La voix grave, le verbe lent, respectueux et distant, il rendra fou Gérard par son côté envahissant et la distance qu'il met entre lui et l'animateur, le rendant incapable de trouver les bonnes modalités pour réagir. Ce personnage mythique, qui nous accompagnera tout au long de cette histoire, est incarné par Mladen Derek, qui est plus connu sous son nom radiophonique d'Arnold. Animateur de Fun Radio dans cette période, il rejoint l'émission à la demande de Max qui a besoin de personnages pour l'animer. Du haut de sa forte légitimité et de son expérience, il accompagnera bon nombre de membres de la future équipe et, comme nous aurons l'occasion de l'évoquer, jouera de nombreux personnages. Monsieur Mazur reste toutefois celui le plus mythique dans son interaction avec Gérard. Le débat sur les animaux domestiques semble, avec celui de la mode de l'heure précédente, sceller une nouvelle équipe d'auditeurs et d'animateurs, douée d'un fort potentiel surréaliste.

Le changement dans l'équipe a des conséquences, parce que jusqu'ici, Gérard avait pour principaux adversaires et boucs-émissaires les auditeurs. Mais à présent, l'équipe n'étant plus uniquement constituée de filles, et participant activement au cahot, il peut aussi utiliser les coéquipiers masculins comme exutoires. Il faut toutefois bien préciser qu'il sera très progressif, Gaëlle demeurant aux côtés de Gérard quelques semaines encore, tandis que Manu et Olivier font leurs premiers pas dans les débats.

Il faut aussi mentionner que face à la situation des débats, Gérard se fait de plus en plus aider pour rédiger les questions et trouver des thèmes, par Max mais aussi par des auditeurs qu'il rencontre dans sa vie personnelle. Mais il devient fréquent de voir Gérard lire des questions qu'il ne comprend plus, l'amenant à perdre jusqu'à sa capacité minimale à conduire des émissions. Le fait de ne pas rédiger et de ne pas comprendre permettra aussi à Max de réactiver la fibre de la jalousie. Mais les auditeurs seront gratifiés de nouveaux thèmes dans le même esprit : la fête et les slips jaunes (16 octobre 1997), la mode et les animaux domestiques (30 octobre 1997), viennent ponctuer d'autres plus classiques et non maîtrisés comme la vie en couple et les cunnilingus (23 octobre 1997). Lors du débat sur les slips jaunes, l'histoire retiendra qu'intervient pour la première fois (et non la seule) un Frédéric TESTOT. Animateur de Fun radio à l'époque, il sera connu, pendant plusieurs semaines, sous le nom de Michel de Tarascon, dans la peau d'un personnage efféminé à l'extrême. L'expérience donne un nouveau trait d'humour à l'émission, si bien qu'elle sera renouvelée et que d'autres vedettes de la station participeront. Fred ne restera toutefois pas longtemps, emporté par l'accélération de sa carrière d'humoriste à la télévision et à la radio aux côtés d'Omar Sy dans le duo Omar et Fred.

Sans transcrire l'intégralité des débats, il semble difficile d'éviter de présenter quelques questions mythiques, qui n'ont pas toutes été rédigées par Gérard : « l'intelligence est-il nécessaire pour vous », « L'intelligence, c'est quand on en a dans la tête, de tout », « l'intelligence est-elle le prolongement de l'hypothalamus sur le temolo » (mintel), « peut-on prendre des cours d'intelligence », « pensez-vous que l'intelligence se perd comme la mémoire », « la duperie de l'intelligence biaise-t-elle la gouaille de l'esprit » (Minitel lu par Olivier), « êtes-vous intelligent dans la vie », « pour vous l'intelligence est-elle une qualité ou un défaut », « pensez-vous qu'une femme soit intelligente pour être avec un homme ». « Quelle est la différence entre la pornographie et la typographie ? »

Enfin, à titre de décor, il nous semble utile de rappeler le type de musique diffusé à cette époque-là. Rappelons-nous d'abord que les scènes se situent après minuit, heure où peu d'audimat est à évaluer et aucun sondage n'est fait. La liberté radiophonique est donc forte. Rappelons aussi que Max, pendant toute la période, a marqué la radio par son originalité et sa liberté, prêt à diffuser des titres totalement décalés par rapport à la couleur musicale de la station. Gérard s'inscrit dans cette logique : il réussit à obtenir la diffusion d'artistes comme Frédéric François, Gérard Lenorman, et autres chanteurs de variété française ou de musique rock des années 80.

Des débats de fond chaotiques[modifier | modifier le wikicode]

Le débat sur les médiums[modifier | modifier le wikicode]

Max propose ce débat à Gérard dès la fin de la soirée du 18 septembre, mais ce dernier refuse. Pourtant il insiste, en quête de renouvellement et aussi, il a une invitée. Ce débat mélange le chaos formel et le surréalisme de fond. Tout ne peut pas se retranscrire, mais nous reprendrons les interventions culte.

Dès son arrivée, on retrouve le rapport de forces entre Max et Gérard, le second se prenant pour une véritable vedette et le premier le recadrant violemment, sans toutefois l'en empêcher véritablement. Puis les auditeurs et téléspectateurs assistent à la lecture du courrier et aux réactions de Gérard (Homomag fictif, courrier annonçant Gérard en soirées, etc), pendant que Max prépare la suite : on sait que Cyril va jouer le sketch de la caméra. ON découvre une tendance qui avait commencé à s'initier depuis quelques mois, à savoir l'utilisation d'Internet comme vitrine de projets commerciaux divers. Internet et les portables commencent ainsi à s'installer dans nos vies. Ces révolutions n'empêchent pas les soucis techniques, bien sûr grossis par Max comme étant sérieux et de première importance.

Gérard reste toutefois calme jusqu'au début du débat. Les présentations sont difficiles, car l'invitée, Diana, est une fille (donc à respecter), mais envahissante (donc à faire taire). Elle se situe également à un degré de sérieux difficile à évaluer, dont il semble qu'il soit passé du premier au second en quelques secondes.

Ainsi, en se présentant, elle veut citer le nom et les coordonnées d'associations et collectifs travaillant sur les personnes à sensibilité télépathique et subissant des pressions de ce fait. Gérard s'y oppose vigoureusement, coupant son micro et allant au conflit. Celle-ci s'en émeut, lutte, Julie ne parvient pas à l'arrêter et Gérard refuse ces « informations ». C'est Max qui doit intervenir : « Mais c'est de la censure !

— Ben tu sors alors, c'est une radio publique ici donc ça se passe pas comme ça. »

On peut supposer ici que Max a réussi à la calmer. Commencent alors les questions, après présentations des auditeurs, dans un chaos certain :

« Pour ou contre les mediums ?

— C'est quoi un médium, demande Julie.

— C'est une personne qui peut vous dire ce qu'il va vous arriver dans les jours à venir, dans votre vie (loto, chevaux, etc). Moi je suis contre.

— Pourquoi ?

— J'y crois pas, c'est du bidon.

— Parce que personne ne t'a annoncé que tu serais Gérard sur Fun ?

— Voilà. »

Puis les auditeurs se lancent : contre, répond le premier, puis pour, dit-il et contre, bref, il perd le sens de la question. Gérard menace encore du départ.

« Je suis pour parce que c'est très bien, ça permet de connaître l'avenir.

— Mais ça c'est la définition d'un voyant, interrompt Diana. Un médium, il prédit pas forcément l'avenir mais il a une sensibilité dans un domaine (télépathique par exemple, pour communiquer à distance).

— Moi contre, ça sert à rien de savoir l'avenir, dit un autre auditeur.

— Pour et contre, dit une auditrice. Parce que beaucoup de charlatans, le pour car les bons te permettent d'éviter des bêtises.

— Et le contre ?

— Les charlatans

— Et le pour ?

— Ça t'évite de faire des bêtises.

— Mais elle dit deux fois l'histoire de l'accident de voiture, sur le pour et le contre. Bon autant pour moi. »

Feuille de Rose réagit, sous un prénom et non son pseudo.

« Mais y a pas à être pour ou contre, intervient Diana. Y a des phénomènes paranormaux qui existent, faudrait les étudier en tant que tels par la science. Par contre en voyance astrologie, beaucoup de charlatans. Il faudrait que les scientifiques reprennent la main.

— De toute manière tu viens de parler du paranodia, c'est le thème du débat de la semaine prochaine, répond Gérard. »

Elle éclate de rire et bascule au second degré.

« Croyez-vous en une quelconque forme de voyance ?

— Même question que la première, réplique Julie.

— Bon avez-vous consulté un médium, reprend Gérard après une hésitation. Si oui, ses prévisions sons-elles réalisées ? »

Caramel intervient. Cette fois, il est incarné par Max en personne. Il démarre immédiatement en interrompant Gérard et bloquant la progression de toute discussion : « Allô Gérard, c'est Caramel. Je voudrais répondre à la question.

— J'ai un fluide qui l'énerve, avance Diana, alors que Gérard hurle sur la caméra sans écouter un auditeur qui commence à répondre.

— Moi je veux répondre à la première question, dit timidement Caramel.

— Non, j'avance. »

Trop de contrariétés : Caramel, Cyril, Diana à qui ont dit de se taire (Gérard croît qu'on le lui dit à lui), il veut arrêter. Il faut dire aussi que c'est une occasion de passer à un thème qui l'intéresse davantage que celui-là. Julie le recadre, au milieu de « bonsoir » intempestifs de Caramel.

Pour ne rien arranger, le Minitel se plaint du débat (ennui, mots compliqués, etc). Gérard répète la question et donne la parole à Caramel. « Alors euh… la question c'est ?

— Tu retournes au standard, bonne nuit, comme ça t'auras compris la questions !

— Je crois que c'est moi qui l'énerve, j'ai un fluide qui lui réussit pas du tout, s'amuse désormais Diana, pendant que Gérard menace de partir du fait du silence de l'auditeur qu'il a interrogé. J'ai rien fait pour ça, j'ai été gentille avec lui mais… il s'énerve. Peut-être trop gentille avec lui, rit-elle.

— Je crois que vous l'avez énervé très très fort, dit Julie aux auditeurs, pendant que la foule rappelle l'artiste.

— Le studio manifeste, il se fait prier, il veut qu'on double son salaire, commente Diana. On a l'accord, on double le salaire.

— Max le calme, réplique Julie, il s'énerve après Fun TV.

— Bon, reprend Gérard au retour d'une pause, la troisième question.

— Oui, ça s'est réalisé, dit Feuille de Rose.

— Pourquoi ? Demande Gérard, voulant en fait le détail.

— Moi je n'ai jamais consulté, intervient une fille, car je suis un peu médium. Et je peux te dire que tu vas rencontrer le grand amour, mais tu le sais pas encore. Et tu la connais.

— Alors tu vas me donner le nom de la personne que je vais rencontrer. Puisque tu viens de dire que tu as consulté et que mes rêves vont se réaliser, tu me dis qui je vais rencontrer.

— Bon, finit Gérard incrédule.

— Moi j'y crois pas, dit un autre, parce qu'un médium que j'ai été voir m'a dit que tu allais devenir beau.

— Mais il est déjà beau, rit Diana.

— On va demander à Diana.

— Elle est pas partie elle ?

— C'est pas toi qui l'a invitée, rétorque sèchement Gérard.

— Toi non plus, fait observer une auditrice.

— C'est pas moi qui commande ici. En de bon entendeur salut.

— Moi, dit Diana, ça m'intéresse pas la voyance et astrologie. »

Les auditeurs l'interrompent, font des bruits de ronflement, font tout pour la déstabiliser.

« Et ta sensibilité télépathique par rapport à Gérard ?

— Pas besoin d'être sensible, répond Diana en riant. Il est nerveux, je sais pas à quoi c'est dû. »

Le sérieux de Diana dénote par rapport au ton général du débat.

« êtes-vous plus grave que les médiums ? Poursuit Gérard.

— Ou plus aigu, complète Julie, face au ton interrogatif de Gaëlle.

— Grave

— Pourquoi ?

— Parce que, quand même dit l'auditeur.

— Et toi, dit Julie.

— Moi, j'ai jamais été consulter.

— Pourquoi ?

— Je m'en fous ? Je suis neutre.

— On ne comprend pas la question, avoue Diana.

— Si le médium est un homme, je suis plus aigu tente une auditrice, sinon je suis plus grave.

— Croyez-vous en une quelconque influence des médiums sur votre avenir ?

— Possédez-vous un don de voyance, poursuit Gérard, face au cahot des auditeurs. Il est lassé, agacé.

— Moi je sais qui sera ton amour, dit quelqu'un, ce sera Robert.

— Pourquoi pas la main de ma sœur dans la culotte d'un zouave. J'ai aucun don moi

— Ça c'est vrai, complète Julie.

— Les médiums sont-ils plus faibles ? Continue Gérard. Que les exilés complète-t-il quelques secondes plus tard.

— T'en penses quoi ? Demande Julie

— Je m'en fous complètement

— Parce que tu poses des questions que tu ne comprends pas, s'emporte Julie.

— Bon Diana pose une question et je contrôle la situation.

— Avez-vous une expérience dans le domaine télépathique et, si oui, laquelle ?

— Pour vous, c'est quoi la télépathie, reprend-elle après une réponse absurde.

— Communiquer avec quelqu'un par la pensée.

— On pourrait faire une expérience, propose Diana. ON ferme les yeux très fort, on se concentre, on pense à Max, on va voir s'il rentre. Gérard on fait ?

— Non

— Dans le cahot, Diana déplore, c'est raté. »

Et le chaos de se réinstaller. Julie elle-même semble se lasser de cette ambiance d'apocalypse intellectuelle.

« Est-ce que pour toi, s'agace-t-elle, la télépathie est la maladie ou la communication de la télé ?

— Non, grogne Gérard.

— La question est intéressante, intervient Diana, sérieusement. S'il y a fascination de ces problèmes de télépathie, c'est peut-être l'influence des médias. »

Elle s'interrompt, dérangée par les cris, sifflements et vacarme des auditeurs. « Trop compliqué, dit Julie ». Diana est en décalage, rajoutant à ce chaos.

« Est-ce qu'à votre avis les phénomènes médianiques doivent être considérés comme scientifiques et étudiés comme tels ?

— On a un médium, annonce Julie.

— Mon appel a été entendu, dit Diana. »

Pendant que le médium salue, un fort bruit de larsen retentit. Il s'agit de Max. Très vite, il se dévoile :

« Je vois que Gérard est voyant, car effectivement, Caramel n'a pas compris la question.

— Donc je voudrais répondre à la question 7

— Non, tu réponds à la 10

— Mais il a le droit de répondre à une autre question non ? Dit Diana »

C'est dans la confusion que ce débat se termine. Caramel aurait aimé plus d'aigus et de graves, « j'ai hâte de parler des films porno avec vous. » S'en suit un affrontement : Gérard veut renouveler tout le monde, Caramel s'obstine à vouloir ester, les auditeurs s'associent. « Bon bonne nuit pour la conclusion, vous êtes tous des cons sur le premier débat ! »

Julie soutient Caramel, calme et poli, face à un Gérard surexcité. Julie lui refuse la pause tant qu'il n'a pas conclu. Les filles fuient cette ambiance, rendant fou Gérard. Elles soutiennent Caramel. Diana conclut enfin : « C'est plus gai les médiums, le porno ça va être triste. » Caramel se retrouve même à pouvoir maîtriser le groupe, contre Gérard qui veut tout changer. « Affaire à suivre, conclut Diana. Il faudrait en parler dans d'autres lieux de médias. » « Au premier débat, conclut Gérard, entrecoupé par les auditeurs, vous avez rien compris. »

C'est dans cette confusion que ce débat se terminera, avec Julie épuisée et lassée, Gérard redondant, et les auditeurs maintenant la tension. Gérard dira, au débat suivant, que Diana était responsable de ses écarts, elle avait de mauvaises vibrations. Quant à Max, il jouera souvent le rôle de ce personnage insupportable de Caramel, qu'il incarnera avec talent, et qu'il fera varier autour d'autres noms (Malabar, Carambar, etc), en clin d'œil aux auditeurs.

Le débat sur les positions[modifier | modifier le wikicode]

Attention : les propos de ce chapitre peuvent choquer, en ce qu'ils abordent des sujets pornographiques. Bien qu'ils n'aient aucune consistance, nous déconseillons aux mineurs la lecture de ce chapitre et préférons prévenir le lecteur que le contenu peut le choquer.'

Courant octobre, et malgré la complaisance de la station, Gérard s'est montré de plus en plus difficile à vivre. Régulièrement ivre, il est toujours spectaculaire mais commence à affronter Max lui-même. D'abord, lors de son anniversaire où Gérard est invité avec les parents de l'animateur, Gérard menace à de multiples reprises de s'en aller face aux allégations de Françoise sur de potentielles insultes. Puis, le jour du débat sur les couples (23 octobre 1997), Max commence à sérieusement reprocher à Gérard ses départs constants, et ce dernier se met dans des colères virulentes. Il commence à dénoncer les mensonges sur les faux magazines, comme s'il réalisait à quel point les rumeurs le concernant étaient faites pour l'agacer, mais en étant sous le contrôle moral de Max. Il n'en reste pas moins que leurs explications deviennent longues et plus approfondies.

Le cahot qui prédominait, par définition, ne saurait être stable, au sens où il devient récurrent et les acteurs mêmes s'en épuisent. Dès octobre, on remarquera donc certaines évolutions parmi les auditeurs habituels eux-mêmes. D'abord, l'essentiel des garçons qui participaient jusqu'à juillet ne reviennent pas, sauf Tony, Arnet et David. Toutefois cette petite équipe demeurera encore jusqu'à la fin de l'année. Côté filles, alors que Gérard réussit à constituer une équipe entre septembre et octobre, constituée de Feuille de Rose, Carole et Gwenaëlle, celle-ci semblera disparaître petit à petit début novembre. Mais comme souvent, la rupture aura des marqueurs mais une traduction en douceur.

Si Gwenaëlle quitte l'émission sans bruit le 23 octobre, au début sur les débats sur les films porno, le marqueur est le débat sur la mode du 30 octobre 1997, sur la mode. En ouverture de ce débat, les auditrices se déchaînent :

« On va accueillir Laura (Feuille de Rose).

— Bonsoir Gérard, dit-elle d'un ton solennel. Puis, enchaînant malgré les protestations de l'animateur qui veut enchaîner, ce soir ça va pas être le coup de gueule de Françoise mais celui de Laura : j'en ai vraiment ras-le-bol. Déjà les questions de tes débats, c'est pas les tiennes. T'es super vulgaire et tu me traites de pétasse. En plus y a que des mecs et pas de filles, et t'envoies chier tout le monde. C'est pas un dialogue, t'es seul à parler. Tu coupes la parole tout le temps. Personne peut s'exprimer. Tes débats sont nuls à chier. Tu me fais chier ! C'est tout ce que j'avais à te dire, je sais même pas pourquoi j'ai demandé à Gaëlle de participer au débat, je participerai pas. Au revoir.

— Hop, tu me rappelles quelqu'un d'autre. Stéphanie bonsoir.

— Bonsoir Gérard. T'as demandé qu'on me réveille à 1H du matin, mais pour qui tu te prends ? T'es pas tout seul, on va mettre les choses au point maintenant. T'as pas compris que je te prenais pour un con . Je ne veux plus te parler. Je veux plus entendre parler de toi, tu me gonfles, tu es vulgaire. Tu ne m'appelles plus, tu m’oublies, tu me gaves, au revoir.

— Bon hop, pas de débat. Je ne commence pas comme ça. Si ça commence comme ça, je fais pas de débat. Fanny bonsoir.

— Attends, mais tu te prends pour qui pour nous traiter de pétasses ? Tu t'es regardé ? Tu pues l'Adidas, t'arrêtes pas de crier, tu veux tout le temps partir des studios.

— Bonne nuit ! »

Heureusement, en parallèle, d'autres personnes prennent le relais. Le jour de l'anniversaire de Max (21 octobre 1997), une auditrice, vivant à Chartres, le contacte et lui assure qu'elle a une admiration pour lui. Elle effectuera le déplacement jusqu'à son domicile où elle découvrira l'univers du garçon, dont on retiendra qu'il dort sur un duvet, au milieu de 200 t-shirts en désordre, dans un deux pièces dont l'entretien est aussi douteux que le laisse présager l'odeur de Gérard. Toujours est-il que cette nouvelle arrivante participera activement aux débats du dernier trimestre.

Manu sera à l'origine d'un travail énorme de renouvellement des auditeurs, anticipant leur départ voire le suscitant pour réorienter le contenu même du programme. Comme il le dira plus tard, être au standard d'une radio nationale, surtout la nuit, implique de répondre en permanence à des centaines d'appels, souvent de gens sans lien avec l'esprit de l'émission. C'est la raison pour laquelle les habituels sont privilégiés, car la sélection est difficile. Le jour du débat sur la mode, il semble bien que la transition soit parfaitement orchestrée par Manu, sur fond de lassitude réelle de l'ancien groupe, ou en préparation d'une future rotation. Parmi les auditrices nouvelles, les auditeurs découvrent Mégane et Rita, qui font une entrée fracassante le 30 octobre 1997 :

« On accueille Mégane.

— Oui Gérard, je voulais te dire que tu n'es qu'un pauvre alcoolique, un sale connard, en de bon entendeur salut !

— Hop dégage-moi ça. Linda... Linda !!!!!, après un blanc de l'auditrice.

— Je voulais dire on en a marre. Tu nous saoules, t'arrêtes pas de gueuler, t'es trop vulgaire.

— Ok. Lady... Lady Scalator (Rita).

— Pourquoi tu gueules comme ça Gérard ? Où est le respect Gérard ? T'es vulgaire avec nous, tu fais chier. Tu ne respectes même pas, t'es qu'un pauvre alcoolo qui pue l'Adidas. J'ai mis les points sur les I et les barres sur les T. À bon entendeur Salut.

— OK bonne nuit. ON met un disque et j'espère qu'on va récupérer d'autres personnes. En de bon entendeur salut pour la suite des débats. »

Gérard est clairement déstabilisé, mais après la pause, on retrouvera les mêmes auditrices, sous d'autres noms, évidemment non reconnues par Gérard. Instantanément, il retrouve une bonne humeur totale, difficile de se dire qu'il venait de se faire insulter violemment moins de cinq minutes avant.

Le réel semble ici hésiter entre sketch et véracité. Mais comme d'habitude, la transition sera en douceur. Aussi retrouvera-t-on les auditrices pour quelques débats, en particulier le 6 novembre.

Ce soir du 6 novembre 1997, comme une suite du débat sur les OVNIs et de ceux du 30 octobre, Gérard recommence à basculer dans une véritable agressivité. Il a un nouvel ennemi : Fesse de Babouins. Véritable serpent de mer, ce personnage n'est autre que son ancien meilleur ami, qui vivra quelque temps avec lui et connaîtra presque toute l'intimité de Gérard. Il « animera » Gérard toute la période. Alternant entre sa vraie identité et ce pseudo, il accompagnera Gérard jusqu'à la fin de son histoire, en sachant tout de sa vie et en montant sur cette base des sketchs écrits où Gérard participe activement, en tant que victime crédule.

La lassitude de l'équipe, évoquée plus haut, est toujours présente. Ce soir-là, avant le débat, il est clair que Max a lui-même imposé un débat sur les positions à Gérard et les cunnilingus, et que Gérard est dans une période basse.

« Gérard, c'est un peu les Rolling Stones, un adieu et un retour chaque semaine au lieu de tous les cinq ans. »

Enfin, ce soir-là, on assiste à la première mise au point « posée » de Gérard vis-à-vis de Manu.

« On va accueillir Sophie, commence-t-il, la mine renfrognée.

— Le débat c'est sur quoi ? demande Olivier.

— D'abord J'accueille d'abord les gens et ensuite je dis de sur quoi que c'est le débat. Sophie bonsoir.

— Lolita bonsoir, reprit Gérard après la réponse. Celle-ci ne répondant pas : si t'as du monde derrière toi, c'est pas la peine. Audrey bonsoir. Sandrine bonsoir. Sex Machine.

— Bonsoir les filles, bonsoir Gérard, bonsoir Olivier.

— Hop, dégage-moi Sex Machine.

— Pourquoi ? demandent en cœur Olivier et Tony.

— Non mais attends, j'ai dit je veux pas des habituels !!!!

— Bon on verra après, réponde Olivier, deux fois, coupant les protestations de Gérard, avec fermeté. Continue à présenter les gens.

— Non mais il dégage, bonne nuit.

— Bon ok il va changer de prénom et il dégage.

— Non mais il va pas changer de prénom, d'accord Tony ? Ou Arnet ? Bon hop. Richard... bon comme j'avais prévu, les deux...

— C'est pas des habituels Gérard, tenta Manu.

— Non presque pas !

— Mais à chaque fois qu'il y a des mecs tu veux les virer de toute façon, argue Tony.

— Bon Gérard continue, c'est pas grave. C'est ton débat, c'est toi qui commande.

— Sex Machine et Gérard, dehors, maintient Gérard, alors que les filles tentent de le faire avancer.

— Il pleut dehors, c'est de la discrimination.

— Si ça te plaît pas, on n'avait pas besoin de t'appeler pour te faire changer de nom.

— Mais c'est mon nom d'artiste, vu que je suis une bête de sexe, lance Tony.

Gérard reste quelques secondes, renfrogné, à exiger le départ de ces deux auditeurs, Olivier tentant de le faire avancer à grand peine.

— Bon premier thème sur les positions. Connaissez-vous le Kamakutra ? Le Kamasutra, se reprit-il après une demande de confirmation d'Olivier.

— Oui, Audrey, répond Mégane. Oui Audrey connaît le Kamasutra.

— Et alors ? demande Gérard.

— C'est mon livre de chevet et je m'endors jamais sans le lire.

— Moi, je croyais que c'était une montagne au Japon, intervient Tony.

— Qu'est-ce que je viens de te dire ? hurle Gérard. Tu te fous de moi làç !

— Moi je connais pas, répondent trois filles. Tu nous expliques ?

— Audrey elle a dit qu'elle connaissait.

— Oui mais justement je préférerais que ça soit toi qui explique, tu expliqueras mieux que moi.

— Tu peux nous expliquer ?

— Je vais déjà demander aux filles.

— En fin de compte, finit Gérard, même moi... je suis coincé parce que... j'ai même pas été voir ce que ça voulait dire sur le dictionnaire.

— Mais à ton avis c'est quoi ? tente Olivier.

— À mon avis, ça doit être un 69 en l'air.

— En parachute ? dit Olivier

— Oui, dit Gérard, rouge et gêné.

— C'est un livre chinois Gérard, finit par dire une fille.

— Mais non, Gérard a vu juste, pousse Mégane. C'est un 69 en l'air.

— Bon ben voilà, je vous ai expliqué. Deuxième question. Quelle position préférez-vous, réussit-il à dire, après avoir accueilli Sabrina, suspicieux, à a place de Sex Machine.

— L'hélicoptère, dit Richard.

— Alors attends Richard, maintenant y a Sabrina, Sandrine, Audrey, Lolita et Sophie. Tu vas expliquer ce que c'est, l’hélicoptère.

— T'es allongé et tu fais tourner ton sexe le plus vite possible, tente-t-il dans un éclat de rire général et moqueur de Gérard. C'est de la poésie, une métaphore, appuie Richard.

— N'importe quoi. Alors attends, Richard, sans que les filles répondent, c'est quoi un 69 ?

— C'est quand on est devant, la fille derrière, commence le jeune homme, hésitant. Sous le regard de Gérard, se délectant de son malaise, il poursuit : la fille qui est sur le garçon retourné. Dans l'autre sens. À l'envers.

— T'as une opine dans la vie ?

— Je me suis fait larguer, répond idiotement Richard.

— Et pourquoi ?

— Peut-être parce que je savais pas des trucs, mais bon je suis jeune, j'ai 19 ans.

— T'as 19 ans mais attends, tu sais ce que c'est un 69 ?

— Ah ça me revient, j'avais noté sur ma fiche pour préparer l'émission.

— T'as noté que si tu continues tu vas retourner au standard vite fait bien fait, explose Gérard. Maintenant c'est moi qui vais parler.

— Expose ta position Gérard, je t'en supplie, pas de problème.

— Euh je t'en supplie... je couche pas avec toi d'accord ? Interrompu, il menace de s'arrêter avant de reprendre sa phrase : le 69, pour dire à Richard ce que c'est, c'est la nana qui se présente, qui vient, qui... bon Richard tais-toi je t'explique, parce que pour moi t'es un puceau.

— Un sondage te donne raison Gérard : à 19 ans, 79 % des jeunes sont puceaux, intervient Olivier.

— Gérard a raison oui, je suis puceau, confirme le garçon.

— Un 69, c'est la nana qui vient sur toi pour te lécher le gland, et toi tu lui lèches le sexe.

— Mais pas du tout, coupe Mégane.

— Vous avez affaire à un pro quand même, dit Olivier.

— J'ai le Kamasutra sous les yeux...

— Je te parle du 69 moi, pas du Kamasutra. Expliques au puceau alors, appuie Gérard, ravi d'humilier ce jeune homme

— Le 69 c'est quand tu passes le genou droit au-dessus de l'épaule gauche et le la main gauche par-dessous ta cuisse droite. dit mon livre.

— 2 réactions Minitel : 69 c'est un 70 moins un doigt. Et toi Gérard, t'es précoce, source Christine.

— Je répondrai pas à la question et le 69 c'est pas ça.

— Autre réaction : la position préférée de Gérard, c'est à genoux, dans les WCs de la Loco.

— Les prochaines questions comme ça, c'est même pas la peine. Comme Richard l'interrompt, en le soutenant faussement : est-ce que tu sais où c'est la Loco ? Laissez parler le puceau.

— Ouais, je suis puceau, confirme Richard, fier. La Loco, c'est une boîte de nuit à Paris, dans le 18e, mais bon moi je sais pas j'habite à Caen alors... Mais bon je disais que les gens disent des trucs sur toi alors que y a aucune preuve. C'est de la démagogie, tout simplement.

Après une séquence écho vocal (provoqué par la répétition de la phrase par Olivier et Max), Olivier diffuse un enregistrement de Christine, passant sur l'antenne à un moment, innovant dans ce registre en passant des extraits sonores préenregistrés au milieu du débat.

— Sophie ? C'est quoi ta position préférée, deuxième question.

— Moi je préfère la levrette. Tu sais ce que c'est ?

— Oui, la nana à quatre pattes et voilà.

— Déjà pratiqué Gérard ? T'aimerais bien ?

— Quand je trouverai la chaussure à mon pied. Audrey ?

— Moi c'est le missionnaire. Tu connais ?

— Je voudrais bien que tu m'expliques. Parce que j'en entends parler souvent mais je voudrais bien que tu m'expliques ce que c'est un missionnaire.

— C'est quand la fille se met à genoux, que le mec fait le poirier sur la tête et qu'en même temps, il la pénètre. C'est un truc spécialisé missionnaires dans le désert, puisque ça a été fait avec des animaux etc.

— Sur Minitel, reprend Olivier, après une protestation contre la caméra, la fumée d'ambiance et une déconcentration de l'animateur, un sondage dit qu'en Amérique, la position à la mode est celle de l'hippopotame alcoolique, et en Chine celle du Mène à la vapeur fait fureur.

— Je connais pas. Rien à foutre.

— Comment tu dis un slip en chinois ? demande une fille.

— Un Sacacouille.

— Gérard, réveille toi, interviens Max. Gueule un peu là ! Dans la foulée, Gérard hurle pour éliminer Richard, hure contre la fumée.

— À force de crier, Sandrine et Florence ont raccroché. constate Manu le gamin. Gérard a alors un échange où il veut qu'une auditrice vienne dans le studio, mais le sketch ne dure que quelques secondes.

— Moi ma position préférée, c'est la levrette, finit par dire Gérard.

— Sauf que t'as jamais essayé donc... dit une fille, à la gêne de Gérard, qui fait diversion en ordonnant l'élimination des garçons. Troisième question :pourquoi certaines personnes ne font pas la différence entre les positons et l'imposition ? dit-il sans comprendre la question.

— Sur minitel on parle de quelqu'un retrouvé près de Suresnes dans la position du chien qui bave.

— Les positions c'est l’hélicoptère, le crapaud, etc, alors que l'imposition c'est d'imposer ces positions à la fille, essaie une auditrice. ON impose de les faire aux positions.

— Dans la caméra opposée aux positions.

— Quelle est la position que vous pratiquez, demande alors Gérard, après avoir accueilli quelqu'un n'ayant pas entendu la question précédente.

— La masturbation, intervient Gérard, suscitant le hurlement de Gérard pour qu'il soit éjecté par le standardiste.

— La levrette, dit Aurore, qui venait d'arriver.

— Le missionnaire, essaie Sophie. Quelle est la position que tu pratiques le plus souvent ?

— La levrette espagnole, crie Gérard joyeusement. Vous prenez la nana allongée sur le lit, vous mettez le sexe entre les deux seins et vous lui jouez... Même chose que la branlette espagnole. Mais faut pas confondre tentacule et ... ta sœur, commence Gérard, à l'origine d'un échange un peu vulgaire avec les filles.

— Aimez-vous pratiquer les positions du choux-fleur, où l'homme est assis et la femme à cheval sur lui ? Essayez de chercher. Bon dans ces cas-là, quelle est la position relative de l'homme par rapport à la femme ?

— Mais j'aimerais bien comprendre la position du chou-fleur, tente Mégane, avant que Max n'intervienne pour reprocher à Gérard sa lenteur, sa mollesse, et le fait qu'il ne parle pas devant le micro. La fumée d'ambiance ponctue ensuite l'émission, pour exciter Gérard quelque peu, provoquant les cris de Gérard envers Manu au standard.Après une confusion générale : aimez-vous les positions du choux-fleurs, vous allez répondre. La confusion gagnante, Gérard menace de partir, et fait une mise au point pendant le lancement d'un titre. Au retour de deux titres, il répète la question, contrarié.

— Moi j'aime bien le cheval, dit Jennifer. Mon mec me fait le cheval avec moi. J'adore avoir mal.

Nouvelles protestations de Max, Gérard repart en hurlements sur les gens dans le studio, la fumée, et le décorum qui essaie de surexciter l'animateur et qui y parvient. La scène d'après présente Gérard, hurlant contre la fumée dans le studio, et les auditrices qui essaient de rester dans le débat. De son côté, Max est défié : avance ou je fais le deuxième débat moi-même.

— T'auras pas les questions.

Face à la confusion totale, Manu fait poser des questions à un auditeur. Le cahot s'(installe.

— Il est bourré, lance Max.

— Hop je pars.

— Si tu pars, tu ne reviens plus, même pas à la Loco.

S'en suit encore deux scènes: les auditeurs qui parlent entre eux sans le moindre fil conducteur et Max qui régule Gérard qui hurle sur ce que les auditeurs disent et ce qu'il se passe dans le studio. Mais l'alcool complique les choses. Gérard ivre, Max qui le bouscule, le cahot devient total.

— La position par rapport à l'homme est qu'il est toujours au-dessus de la femme. Bon toi Gérard, t'es soumis mais normalement non. Enfin t'aimerais être soumis ?

— Non.

— Moi j'aime bien qu'il soit au-dessus, au moins je me repose en prenant mon pied, dit une fille

— Mais toi Gérard, tu domines ou t'es soumis ? demande Mégane.

APrès un échange sans direction, Max intervient directement. Au standard, il prend les choses en main, en proposant à Gérard de parler à quelqu'un amoureuse de lui et très sexuelle. Effet garanti sur l'animateur en mal d'amour. Max pousse pour que des filles viennent séduire Gérard, afin de l'animer. En pratique, il faudra attendre le second débat pour que le cahot devienne absolu.

— Moi je préfère être sur la nana, c'est tout. Bon. Pratiquez-vous des positions variées, dont plus d'hérotisme dans l'intérêt des relations amoureuses ? S'en suit une discussion sur la sodomie, qu'on passera sous silence ici.

— Moi j'ai jamais fait ça pour jamais faire mal à une nana. J'ai jamais essayé.

— Mais non, c'est très agréable. intervient sensuellement une fille.

— Quelle est la position la plus difficile à réaliser ? demande Gérard, n'obtenant que des réponses cahotiques. Il faut aussi inscrire l'ambiance cahotique dans le fait qu'on voulait créer un spectacle visuel, au-delà de celui terne de la radio.

— Vous allez arrêter de comploter. Vous êtes de complice, hurla Gérard.

— La tour de contrôle. Je vais te faire expliquer par une copine. Qui n'est autre que la voix de Max jouant Caramel. Cela réouvre le cahot total entre Gérard, Olivier et le studio. Caramel occupe alors tout l'espace, Gérard boude. Caramel anime totalement le débat, Gérard restant silenieux, bougon. »

« La position la plus dure, c'est la sodomie, finit par reprendre Gérard. Et je ferai jamais de mal à une nana.

— Peut-être qu'il dit ça parce qu'il a un gros engin, tente Olivier.

— Quand une nana fait une pipe, combien de mètres pour arriver jusqu'au bout ?

— On va mesurer Gérard ? ajoute Phildar. J'ai un double décimètre.

— Pour moi la position la plus difficile, c'est debout car je mesure 1m10, les bras levés sur le tabouret.

— Pourquoi les femmes préfèrent la position du pachyderme à celle du paillasson, dit Gérard en ayant un mal énorme à lire.

— Ça rentre plus profond.

— Ça prouve une chose, intervint Max brusquement, c'est que tu ne tapes pas les questions mais tu ne les prépares pas non plus. Tu te fous du monde en fait.

— Tu sais très bien qui fait les questions, réplique Gérard, gêné et mal à l'aise.

— Tu me fais croire qu'on te les tape alors que tu ne fais rien.

— Arrêtez de vous foutre de moi avec la fumée et voilà.

— Lui non plus il est pas sympa puisqu'il nous fait croire qu'il prépare les débats et ce n'est pas vrai.

— Que pensez-vous des cunnilingus ? ? enchaîne Gérard, gêné.

Maëva répond, et prépare la suite.

— Tu n'as même pas conclu ton premier débat, reproche Olivier. Tu n'écoutes rien.

— Conclusion. Tiens, Max t'es où ? lance-t-il, persuadé qu'il est l'auteur des double voix, ce qui est le cas. Une rupture de confiance pointe à l’horizon.

— Bon conclusion, tu fais passer les gens l'un après l'autre et voilà, dit Olivier, qui tente le recadrage.

— Pour moi le débat, dit une fille, était vraiment exceptionnel par rapport à ceux faits il y a cinq ans et, oui, il était nul.

— Dans ce cas-là, le prochain coup, demande pas qu'on te rappelle. Si ça vous plaît pas vous envoyez vos questions et j'étudie vos débats. Sauf qu'on me propose les préservatifs et l'avortement. Je ferai pas un débat là-dessus.

— Sur minitel, on dit que Diana est morte car elle avortait sous le point de l'Alma. »

La fin du débat est un enchaînement de conclusions où Gérard trie entre les filles qui le critiquent et celles qui l'adorent. Cette conclusion préparera Gérard pour le second débat, où l'ambiance monte d'un cran.

Pour la pause, Olivier lance une parodie sur Gérard, où le texte est écrit en décrivant Gérard sous son profil le moins avantageux. Mais surtout, en fin de chanson, l'auteur donne le numéro de portable de Gérard. Pour la première fois, l'équipe coupe la musique pour faire entendre aux auditeurs les coulisses qui, étonnamment, divergent peu de l’émission en direct. Gérard est le même, à la scène comme à la ville.

À l'occasion du débat sur les cunnilingus, Gérard se fera séduire par Maëva, qui prétendra venir deux fois à la radio le voir. Mais non seulement elle se moque de son apparence par téléphone, mais ensuite elle lui demandera de se joindre à elle, en pleins ébats avec l'agent de sécurité, qui participera à l'émission pour la première fois. Thierry, responsable de la sécurité des locaux la nuit, participera pleinement au jeu. L'animateur, déçu et frustré, dans une ambiance électrisée par l'audace de l'auditrice vis-à-vis de Gérard, fût-elle fictive, menace encore d'un départ. De fait, il est peu probable que l'auditrice soit réellement venue, mais tout fut joué par Thierry et elle. Ce débat remettra brièvement en scène Frédéric Testot, dans le rôle de Michel de Tarascon.

Nous ne résumerons pas ce deuxième débat, inutilement obscène et comportant un cahot certain, autour des thèmes classiques déjà évoqués. ON relèvera toutefois deux faits intéressants : d'abord, Olivier laisse passer, par un mot discret, l'idée que le sketch doit trouver une limite. À un auditeur qui lancera à Gérard« Va te faire ... sale PD », Gérard veut l'éjecter de l'antenne, et Olivier intervient immédiatement pour dire : « Non là c'est pas bien, c'est vulgaire. Sérieusement, il dégage. » L'équipe s'exécute immédiatement. Tout n'est donc plus permis.


Le second, plus global, est que Gérard, pourtant entouré de toutes ses « conquêtes », notamment Carole, les abandonnera presque au profit de Maëva. Elle le frustre, mais au lieu de se rabattre sur ses « chéries », il voudra conclure le débat et sera très en colère. Son besoin de rencontre est fort, mais il est absolument incapable d'asseoir une relation de tout type.

Et si tout s'écroulait ?[modifier | modifier le wikicode]

Ce début novembre a donc été marqué par des évolutions quant aux participants aux débats de Gérard. Il semble que ces changements aient déçu Gérard, qui se fait rattraper par son alcoolisme et arrive en studio de plus en plus aigri.

S'ouvre ici un mois d'instabilité réelle que nous avons souhaité retracer ici. À deux reprises, Gérard va aller au bout de ses menaces de départ, parfois temporairement mais une fois plus sérieusement, pouvant faire douter sur la suite de ce moment de l'histoire radiophonique.

Le débat sur les portables[modifier | modifier le wikicode]

Ce soir du 13 novembre, Gérard arrive vraiment ivre et triste dans le studio. Les mots sont difficiles, les nerfs difficiles à maîtriser. Max a besoin de toute son équipe : il tente d'agiter Manu et Cyril, le caméraman, dans une ambiance confuse que Gérard met sous tension immédiatement. Ce soir-là, Gérard va rejouer le sketch de l'ultimatum. Mais cette fois, il s'adresse au nouveau patron de la radio : Axel Duroux. Gérard lui adressera un poème improvisé en quelques minutes : « Je lui présente mes félicitations pour qu'il vienne. Toi nouveau PDG de Fun Toi nouveau PDG de Funradio Toi nouveau PDG j'espère que tu resteras longtemps Toi, Axel, j'espère que tu resteras longtemps Toi Axel j'espère que tu pourras continuer longtemps et que tu pourras me laisser faire des libres antennes avec Max comme toujours Donc Axel, c'est Gérard de Suresnes qui te le dit, si tu es d'accord, on peut signer un petit contrat, sinon, j'arrête dès ce soir. »

Peu de temps après, Gérard pose ses ordres : il est hors de question que les auditeurs ayant des portables viennent, car le son est mauvais. Il ordonne à Max lui-même de cesser de rire de son courrier, pour lequel la plaisanterie est finie. Il est facile de le dire : Gérard démarre dans une ambiance chauffée à blanc.

« C'est les débats de Gérard, donc on va faire sur les portab.

— Au fait, Gérard, le nouveau réalisateur, c'est Daniel, intervient alors Max. »

Gérard a du mal à se concentrer pour commencer, et sans la moindre discrétion, cherche des stylos de couleurs, etc.

« Bonsoir Daniel et bonsoir Manu le malin.

— Manu le gamin, Gérard, corrigea Manu, soulignant la difficulté de Gérard à retenir son surnom de bizut.

— Et l'autre avec sa caméra... cherchant ses mots... le crocodile. Tu vas pas commencer à mettre ta main là, je couche pas avec toi, en de bon entendeur salut. C'est pas parce qu'il y a des gens qui nous regardent sur Fun TV que tu vas commencer comme ça ! On va accueillir Claire.

— Bonsoir, je t'entends mal, répondit Mégane, faisant bouger le fil de son téléphone dans un bruit de craquement épouvantable.

— Et là ? insiste Gérard, bien moins enclin à l'expulser de l'antenne du fait de son sexe.

— Non, j'ai un portable pourri donc je t'entends vraiment mal. Après une certaine confusion : bon ben je vous entends pas, donc je suis désolée, bonsoir Gérard, j'espère que tu m'entends, et... (alors que Gérard essaie de l'expulser mais sans succès), je t'aime pas. J'espère que tu m'entends, moi je peux pas entendre ta voix mélodieuse et crashienne, et je t'emmerde, salut !

— Bon ben bonne nuit. Et moi aussi je te chie dans le cul pouffiasse.

— Gérard ! J'ai mon nouveau boss alors tu te calmes, merci, intervint Max au milieu de cris outrés de Phildar et de l'équipe.

— Claire avait qu'à pas me dire je t'emmerde, j'aime pas me faire insulter, en de bon entendeur salut. Béa bonsoir. (la même scène se reproduit). Oh c'est quoi là ce cirque !

— Gérard faudrait parler plus fort, si tu palres pas devant ton micro c'est pas la peine je vais pas t'entendre j'ai un portable.

— Max s'il te plaît !!! Punaise c'est quoi ce bordel !

— Mais qu'est-ce que c'est que ce débat pourri ! appuie l'auditrice. Bon Gérard c'est vraiment un débat pourri, allo, allo ! insiste-t-elle pendant que Gérard hurle sur le standard qui a accepté des protables à l'antenne, contre ses instructions.

— Ça en fait deux ! Sophie Bonsoir.

— Je suis dans la rue avec mon portable, Gérard j'ai les flics devant moi !

— Aller hop, dehors ! Didier bonsoir.

— Allo, connard. Oui Didier à l'appareil depuis son portable.

— Allez hop tu balances un disque je commence pas les débats comme ça, finit Gérard après deux auditeurs encore sur des téléphones portables. »

Gérard hurle alors encore en réclamant un disque, mais son équipe refuse.

« Bon c'est nul là, intervint Max. Fais gaffe un peu Manu, bon on va rattraper ça comme on peut. Après un blanc à l'antenne, où Gérard échange avec Max et récupère une nouvelle liste d'auditeurs, relance le débat Gérard.

— Je préviens sur le débat sur les portab je veux aucune personne en portable ! Le minitel, tournes le vers moi quand même, dit Gérard en reprenant son calme. Sino Olivier tu me dis ce qu'il se passe. Bon si c'est pour recommencer avec la loco etc, ... Bon première question, finit-il après la relance de Max, êtes-vous pour ou contre les portables ? Je vous préviens, ya 20 % des Français qui possèdent un portab, 10 % pour leur travail, 11 % pour frimer devant les filles, et 8 % pour appeler le tatoo de Gérard. Alors les 8 %, ils peuvent se les carer où que je pense. Alors Manu le malin, tu vas te magner le c... au standard pour me trouver du monde.

— On a Lisa et Joannah, intervient Manu, alors que Gérard voulait mettre un disque et s'opposait au refus de Max.

— Allô Gégé, firent Mégane et sa complice en chœur après une certaine confusion où Gérard réclame la fiche et Manu répète les deux prénoms. Nous on n'a pas de portables on t'entend très bien, tout est parfait.

— Alors Joannah qu'est-ce que t'as à dire ?

— Pour l'instant t'as pas encore posé de question donc j'ai rien à dire.

— Pour ou contre les portables.

— On a Marie aussi, compléta Manu, alors que Mégane refuse de faire le débat à trois.

— Bonsoir Marie. Oh tu te réveilles, hurla-t-il alors qu'elle ne se fait pas bien entendre, converte par les autres voix des auditrices. J'ai pas de portab Gérard, je te rassure, complète-t-elle alors que Gérard, semblant agacé, sifflotte.

— Manu s'il te plaît, Manu le malin ou le gamin j'en ai rien à foutre, tu te réveilles au standards;

— T'as trois nanas là.

— Tu te réveilles plus. Quand je te demande quelque chose, t'es prié de...


— Je crois que Joannah a une question.

— Pour ou contre les portables ?

— C'est pas une question, corrige Mégane, y a pas de verbe.

— Mais si c'est une question.

— Très mal formulée.

— Joannah si t'es pas contente, tu...

— Ce n'est pas Joannah qui a dit ça.

— Qui alors ?

— On sait pas, répondirent les filles.

— Vous allez pas commencer comme ça. Marie, Joannah et... qui... il oublie le prénom de la troisième auditrice et s'emporte pour qu'on le lui répète. Bon Lisa, Marie et Joannah, est-ce que vous avez compris la première question ?

— Tu peux la répéter ? insiste Mégane.

— Êtes-vous pour ou contre les portables ? tenta Marie.

— Ah voilà, là y a un verbe. Moi je suis pour.

— Moi contre.

— Qui est pour ? Lisa pourquoi ?

— Parce que ça permet de rester en contact avec sa tribu.

— Non, les portab n'ont rien à voir avec la tribu.

— Si, moi c'est ma tribu qui m'appelle et ça m'est très utile, insista l'auditrice (Mégane), malgré la réprobation de Gérard. Moi je suis la cow-boy.

— Et moi je suis la gueunon, se risqua Gérard, après avoir cherché ses mots, sous les acclamations des filles. Bon Lisa tu vas aller faire dodo parce que t'es à côté de tes pompes. Oui ça va commencer comme ça si vous continuez et ça va aller vite.

— Moi j'aime les portables, dit Joannah, parce que je peux t'écouter partout, dans mon bain, je peux me promener dans la rue, dans l'ascenseur, en cours, et t'es tout le temps là.

— Lisa toujours là ? essaya Gérard, visiblement perdu face à son papier. Comme par hasard, suite à sa réponse affirmative, j'avais demandé à ce que Lisa elle saute et...

— Ah ben non tu m'as pas dit au revoir.

— Je te dirai au revoir quand ça me fera plaisir. Bon je dis bonsoir Joannah, Camille.

— Oui bonsoir c'est Camille à l'appareil, dit la voix d'Arnet.

— Hop, Gérard veut l'éliminer, à la surprise de Manu. Tu te fous de ma gueule, deux Camille !

— Mais non on a Joannah, Lisa, Marie, Camille, Michel et Nico. Oui j'ai mis une Camille de trop, peu importe ! essaya Manu face à l'emportement de Gérard.

— Tu vas pas me faire le bordel de la semaine dernière, poursuivit Gérard, plus enclin à en découdre qu'à échanger avec qui que ce soit. Il hurle pour avoir le monopole de la parole alors que les auditeurs font du bruit dans le téléphone pour parler. Tony tu vas la fermer ! hurle-t-il, au harard.

— Non je la ferme pas, rétorque Camille, je suis un rebel Gérard, poursuit-il alors que l'animateur hurle pour le faire taire. »

Finalement, Manu expulse Arnet et Gérard menace de nouveau de stopper. Il est de toute évidence hors de contrôle. Il semble n'avoir qu'une envie : en découdre, contre Manu qui rappellerait les habituels.

« Michel bonsoir. Après trois hurlements, il obtient une réponse. Max s'agace de ces hurlements constants.

— Bonsoir c'est Michel de Tarascon, intervient Frédéric Testot.

— On est spnosorisés par Efferalgan non ? hasarde une fille à la suite de la remarque de Max.

— Je vais t'en mettre moi de l'Efferalgan, coupe une autre fille.

— C'est ça, qu'ils commencent par être polis avec moi au départ, gémit Gérard. J'étais gentil je lui ai dit bonsoir, lança-t-il à Max, qui intervient, en sentant que le rythme va être difficile à impulser pour cette émission.

— J'aime bien les portables, finit par dire Marie, parce qu'on peut voler avec, se déplacer n'importe comment, c'est quelle heure on veut, etc. Par contre je suis contre pour les mecs qui ont des portables pour faire frimer.

— De toute façon, dit Gérard, ce n'est pas avec un portable qu'on va se la péter.

— C'est vrai qu'avec des tongues ça marche mieux, se moque Mégane.

— Bon moi je vous préviens d'une chose, attention au premier qui va dire une connerie, ...

— Bon on accueille Jeanine et AUrore, interrompit Manu, pour mettre fin à une phrase sans fin ni sens. »

Gérard se calme, car il n'y a que des filles. L'échange avec Manu se détend quelque peu.

« Michel, est-ce que tu crois, quand t'as la facture, est-ce que tu penses la payer ?

— C'est vrai que ça dépend de la facture.

— Oui et si t'appelles n'importe où, est-ce que t'es capable de la payer ?

— Ca dépend le fait d'où on appelle. C'est tout le problème, quand le mec prend le portable, il peut payer la communication ou pas la payer.

— Avec un portable, on peut se faire appeler aussi, intervint Jeanine, anciennement Feuille de Rose.

— Question Jeanine, une personne au chômage peut-elle payer une facture de 6200 balles. Même avec un forfait.

— Je viens d'acheter un portable, et je l'ai payé presque rien, répond Jeanine dans une certaine confusion.

— Tu vas pas me dire que t'as payé dix francs alors qu'on en voit à un franc, rétorque Gérard, enfin dans le débat. Bon bref, Lisa.

— Déjà répondu.

— Marie.

— Moi même à un franc j'achète pas, c'est juste pour frimer.

— Pourquoi ?

— Y a des mecs dans les voitures avec le portable, il se la jouent, nous regardent avec leur portable, ils croient qu'on va tomber sous leur charme avec leur portable...

— Moi j'en ai vu dans la rue, même en scooter, reprend Gérard, ils s'amusent à téléphoner. Mais je vais te dire une chose, normalement c'est interdit. Que çàa soit en voiture ou en scooter, c'est interdit (Phildar fait alors un écho sur les derniers mots). Ils interdisent tout maintenant. — Tu penses quoi, gérard, demanda alors Phildar, d'un mec qui offre un portable à un de ses potes mais sans abonnement ?

— Tu diras déjà à ton crocodile qu'il se calme avec son girophare. Je te réponds quand il se calmera avec. Et c'est pas parce qu'on m'a donné un portable, sans abonnement...

— Je vais donc donner le numéro du portable de Gérard alors, lança une fille. »

Gérard hurle, balance son casque, explose tandis que l'auditrice commence le numéro.

« Gérard, je te promets si tu enlèves ton casque je t'en mets une, lance Max, agancé, depuis un autre studio.

— Dans ce cas-là, tu viens prendre la poufiasse qui a été dire mon numéro.

— On te pose des questinos et tu ne réponds pas, s'insurge Max.

— Non mais y'n a une qui a donné mon numéro de tatoo à l'antenne. Alors tu viens et tu la chopes au standard, s'il te plaît merci.

— C'est à Manu de le faire mais il fait pas son boulot, s'amuse Max.

— Manu je sais pas ce qu'il fout, et après il me dit de faire mes débats c'est moi qui commande. Moi si c'est comme ça, c'est pas la peine.

— Réponds à la question de Phildar d'abord.

— Moi on m'a offert un portable et j'ai pas l'abonnement, j'ai pas les moyens de me payer la carte. Je l'ai même pas sur moi le portable. Donc je frime pas.

— Ca veut dire, note une auditrice, que tu traites Max de frimeur alors, puisqu'il a un portable

— Non marie je traite pas Max e frimeur. De toute manière toi je vais te moucher tu vas virer. C'est toi qui vient de dire que...

— Mais n'importe quoi, faudrait te laver les oreilles, c'est comme le cul ça se lave !

— Alors tu dégages !

— Gérard, c'est Michel. Qu'est-ce que tu penses de ceux qui offrent des portables à des manchots ? Tu trouves ça normal ? J'ai lu ça dans Elle, comme quoi certaines personnes faisaient cette blague en ANgleterre.

— Non mais là tu le dégages. Oui tu trouves ça idiot, ben toi t'es encore plus idiot parce que tu dis ça en direct. Mais moi j'en ai rien à foutre de ta demande, je lis pas le magazine Elle, poursuit Gérard, d'un ton presque larmoyant. J'ai pas les moyens de m'acheter un portable. ON m'e a donné un, j'ai pas les moyens de m'acheter une carte pour la rentrer dedans. Alors en de bon entendeur, pour tous ceux qui vont s'amuser à vouloir donner des numéros, vous allez virer. Bon on va s'écouter Les petits boudins j'aime bien, avec des Gros strings roses. Et la deuxième question : possédez-vous un portable, et si oui quelle marque ? ON accueille Lisa, Sonia, Justine, Jeanine, Vidal, RUrore. Et vous foutez pas de ma gueule, ça va aller vite sinon.

— Oui c'est Justine, dit une voix hautaine ou sensuelle. Je possède effectivement un portable et il me sert pour mes clients car j'ai beaucoup de clients la nuit. Je fais de la sécurité la nuit, je suis flic.

— La question, c'est possédez-vous un portable on n'en a rien à foutre de ce que tu fais comme métier. Est-ce que tu possèdes un portable, point final à la ligne ! assène violemment Gérard.

— Non mais Gérard, excuse-moi mais t'es tellement agressif, tu souris pas, c'est des filles, sympa, elles t'expliquent... On a l'impression que tu fais un interrogatoire dans un commissariat, c'est un débat. Gérard... je te jure que... je peux annoncer aux auditeurs que ça risque d'être le dernier débat, parce que là... c'est de pire en pire depuis des mois.

— Dans ces cas-là lui il dégage avec sa caméra et lui aussi avec le girophare et la batterie. Et au standard, il se réveille ! Et on se fout pas de ma gueule Max s'il te plaît !

— t'énerves pas, tente une auditrice.

— Si je vais m'énerver. Toi tu vas te réveiller, et toi tu dégages !

— Ils sont calmes là au standard.

— Peut-être mais... dégage ! hrule-t-il alors au caméraman, poussé à bout de son envie d'en découdre. Et voilà comme ça j'ai plus de stylos, chaque fois c'est moi qui les ramène. Pas besoin de voir ce que je prends dans ma malette, toi, là-bas. Célia.

— Je suis allergique moi aux portbles, ça fait bof.

— Ca gratte un peu non, intervient une voix d'auditeur.

— Celui qui dit ça, hurle Gérard, tu vas te gratter ta bouche ailleurs, pour l'instant c'est moi qui commande. En de bon entendeur salut pour toi Michel. Donc pour toi Célia, c'est un gadget.

— Moi j'ai un portable et besoin d'être joignable à tous moments de la journée.

— OUi moi, reprit Justine, c'est juste pour mon métier cr dans la vie, ce serait inutile d'avoir un portable.

— Avoir un portable, compléta Célia, ça gâche tout à fait le répondeur. T'as pas de répondeur toi gérard ? ou de fax ou de Minitel ?

— Bon vous allez pas commencer à me gonfler. Ya certaines personnes que je commence à reconnaître. Non je suis pas une balance, je donnerai pas de noms. Se retournant vers Manu, toi tu fais gaffe, tu cherches pas ! Attendez, toi t'essaies pas de lui balancer des noms au standard pour rappeler. — Tu pourrais éviter de parler dans le vide, reprit Max, à demander où est ton stylo, etc. Tu peux faire un débat pour la radio. T'es parano, t'as toujours l'impression que c'est les mêmes. À ce moment-là t'arrêtes, mais si c'est pour me dire...

— Dans ces cas-là on verra. On verra pour la semaine prochaine.

— Ok, ben tu me préviens et voilà. Mais fais ton débat, là on apprend rien. J'en ai marre que tu expliques, que tu gueules. Est-ce que ça intéresse les auditeurs de savoir que ya trois personnes à l'accueil. Pense aux milliers qui écoutent la radio et qui ne comprennent rien. Moi je vais faire les débats à ta place, me passer de toi.

— Ben tu les fais !

— Va-t-en alors, dit Max sous les remarques réprobatrices des auditrices qui veulent continuer avec Gérard.

— La semaine prochaine, tu feras tes débats, hurle Gérard, tremblant. Dans ces cas-là, moi j'en ai rien à foutre ! — Ça fait 49 minutes que t'as commencé on ne sait rien.

— Il me trouve que des cons !

— T'aimes personne.

— Il a pas besoin de lui dire de rappeler certaines personnes ! Julie t Gaëlle ont donné des numéros, alors j'en ai ras-le-bol ! Il change les noms ! hurle gérard, avec en bruit de fond les auditrices qui essaient de le ramener à elles. Ah oui, chui parano, alors attends, on va rigoler !

— Écoutes-moi bien, s'impose Max difficilement, on va finir ce débat-là avec ces gens-là, et dans le deuxième débat, entre les deux disques, au lieu d'aller fumer ta clope et de courir les filles dans les couloirs, tu vas choisir tes six auditeurs.

— Mes questions à la con, ya pas de deuxième débat, et c'est tout ! continue Gérard, hors de lui. »

La scène devient alors cahotique. Max tente de calmer le jeu avec l'équipe, Gérard est hors de lui.

« Je suis désolé mais à l'époque, tu préparais deux débats, aujourd'hui le premier a été préparé par un auditeur, celui de la semaine dernière yavait des questions que tu comprenais même pas—  »

Face à ce flot de réalités, Gérard reste sur son idée contre le caméraman et Manu qui appelle les habituels donnés par Julie et Gaëlle, qui sont pourtant parties depuis longtemps de l'émission.

« Pas de disque, poursuit Max, tu finis ton truc ou tu dégages définitivement. T'es carano Gérard, plaisante Max, tournant au sketch la scène.

— Dans ces cas-là, tu prends Françoise qui est à moitié bourrée.

— Je crois que la semaine dernière, t'étais un peu bourré non, rit Max.

— Oui, mais pas cette semaine.

— T'es carano, c'est pareil. Tu sais pas gérer tes débats. Même en les choisissant toi-même tu te perdrais. Moi je le gère le caméraman.

— Toi tu veux pas être filmé de faces;

— Mais si je suis.

— Non ! continue Gérard en hurlant sur le caméraman qui est trop orche de lui et trop tactile.

— Tu peux plus commander, c'est plus possible, tu penses qu'au stylo et à la rançon de la gloire. Or t'as rien, puisque tu fais rien. »

Ce règement de comptes entre Max et Gérard se poursuit, avec des blancs à l'antenne, difficilement comblés par les auditrices. Puis on entend les deux protagonistes, loin du micro :

« Puisque t'aimes bien rigoler, tu te démerdes avec les conneries que je reçois. » Gérard jette à Max trout son courrier parodique, dans une ambiance totalement cahotique. Max a beau jouer la scène de celui qui le soutient, le décalage persiste et le sketch joue à plein, prenant toutefois des proportions hors de contrôle. La remise en cause des débats s'amplifie pa Max et la dispute prend une tournure lointaine du micro, hors antenne mais vigoureuse.

L'équipe tente de combler l'antenne. « Et toi, entend-on Gérard, t'en as rien à foutre de mes merdes, t'as même pas été capable de trouver un avocat. »

Max est obligé de le calmer physiquement, Gérard jetant tout et frappant tout ce qui l'entoure. Il s'apprête à sortir du studio, quand Max l'arrête :

« Si tu t'en vas, tu prends tes affaires, définitivement.

— Prends ma défense ! T'es même pas capable de prendre ma défense !

— Mais je la prends ta défense.

— Non ça te fait rire, pas moi ! Oui je vais m'énvever, hurle-t-il en jetant un tas énorme de papiers à la figure de Max. Tu en as plein le bureau. Je t'en ai parlé mille fois ! »

Se rapprochant du micro, il demande un disque.

« Tu t'es cru à la maison, tu fais pas tes débats, tu les prépare pas et en plus faut passer tes disques.

— Toi t'es même pas capable de me défendre sur toute ma merde. La semaine t'en as eu du courrier tu l'as même pas dit à l'antenne.

— Tu m'as dit que j'étais un ? Attends j'arrive.

— Je t'ai même pas insulté alors désolé, corrige Gérard, brusquement inquiet. Max revient dans le studio, quitté quelques instants plus tôt pour organiser l'équipe à distance.

— Bon, reprit Max calmement, on va y aller calmement parce que là ça va plus être possible parce que j'ai pression de la direction.

— Dans ces cas-là, hurle Gérard, collé au micro, je préviens toute personne qui envoie du courrier de merde chez moi, avec des publicités mensongères, c'est pas la peine. Non pas de tribunal. Je vais reprendre le prochain débat et essayer de me calmer.

— Tu penses bien que pourtant, si tu interdis qu'on t'envoie du courrier chez toi ils vont t'en envoyer encore plus. Est-ce que j'y suis pour quelque chose moi que Fesse de babouin et autres t'appellent pas ?

— Ils vont pas appeler parce que Julie et Gaëlle vont pas les sélectionner.

— Parce que t'es pas là et quand t'es là, c'est Manu et lui, il est pas au courant. Et moi aussi je reçois du courrier chez moi. Et, poursuit Max face aux négations de Gérard, si tu ne me crois pas que je reçois aussi du courrier chez moi, je ne crois pas que toi tu en aies. Bon on peut reprendre le débat car là pour l'heure, il s'est rien passé. Bon Cyril on va stopper la caméra pendant à peu près un quart d'heure, termine Max, plus sérieusement qu'à la coutumée face à l'explosion sincère de Gérard. On va la poser et se calmer complètement, pour faire de la radio avec un vrai débat et des questions intéressantes. »

Mais Gérard a perdu les questions écrites du débat dans son déchaînement. Max repart alors en reproches, le calme étant précaire. Le sketch se termine sur deux disques, mais Gérard ne reprendra pas ce débat. C'est l'équipe qui devra combler pendant plus de vingt minutes. C'est le temps qu'il faudra pour que Gérard revienne dans le studio et accepte d'entamer le deuxième débat.

Les phobies[modifier | modifier le wikicode]

Drôle d'ambiance en ce début de débat. Gérard s'est calmé mais son explosion a marqué les esprits. Il est difficile de savoir ce que se sont dits les deux hommes en coulisses. D'autant que la suite semble confirmer la rupture. L'homme redevient vite lugubre, voire hors de contrôle.

« ON reprend un nouveau débat sur les phobies. La première question : avez-vous des phobies ?

— Et toi Gérard, t'as des phobies ? demande Phildar, en attendant l'arrivée de « nouveaux » auditeurs.

— Non, pas personnellement. C'est quoi une phobie ?

— Je te dis ça tout de suite, répond Gérard, comme un élève récitant sa leçon à son enseignant. Les phobies : aversion très vive, peur instinctive. Psychiatrie : dépression normale à l'égard des objets, des structurations ou des personnes dont le sujet reconnaît le caractère insubtil mais qu'il ne peut supporter. En gros ça veut dire, comme moi, que je peux pas supporter les conneires qu'on fait sur mon dos. Voilà ce que j'ai trouvé dans le dictionnaire. Aversion très vive eurastive. Une aversion, en réponse à Phildar, c'est typiquement t'as peur d'un serpent ou autre. Avion ou n'importe où. Maintenant j'attends que le standard se réveille. Quand je te demande quelque chose tu le fais. CIndy, ANgèle et Jenny bonsoir.

— Tu vas bien ? dit une fille, la voix miéleuse. Je pensais que t'étais parti et que tu voulais plus faire tes débats.

— Vous verrez la semaine prochaine.

— Gérard, faut pas que tu partes, moi je suis fan de toi, tu vas nous manquer.

— Bon on verra. Je dirai ça après l'émission ce que j'ai l'intention de faire la semaine prochaine.

— Gérard, ne nous quitte pas.

— De toute manière, ne me quitte pas, c'est une chanson. de Jacques Brel, j'adore Jacques Brel...

— Moi aussi, renchérit une fille. On a des points communs déjà. Gégé je t'aime, poursuivit-elle en ayant du mal à retenir son ironie.

— Bon ben arrêtez de me dire que vous m'aimez parce que je commence à e avoir ras-le-bol. Pour l'instant, je n'aime personne. Aucune personne n'est capable de me le dire. De me le prouver. S'il y a une nana capable de venir, ... »

Gérard se met à la recherche de Max qui finit par lui répondre, depuis un autre studio :

« Si des auditrices sont sur Paris et capables de m'aimer, qu'elles viennent directement devant la radio le dire en direct. »

Quand Max finit par prendre le relais de Phildar, qui n'arrive pas à faire progresser Gérard dans sa pensée :

« Max, tu me choppes la première naa capable de me dire...

— Non mais on a discuté trois quart d'heure là-haut, l'interrompt Max, furax, pour dire que tu te regardais le nombril et que tu ne penses qu'à toi. Et au lieu de faire ton débat, de te racheter de la conerie que t'as faite tout à l'heure où j'ai failli te mettre dehors définitivement, tu repars. On s'en fout !

— ok. Dans ce cas-là on fait le dernier débat, et c'est tout.

— Oui, on fait le dernier. C'est le dernier débat, le dernier jeudi. Profites-en, c'est les adieux de Gérard ce soir.

— Profitez-en. Avez-vous des phobies ?

— Moi Jenny, je sais pas ce que ça veut dire, phobie. J'ai pas compris la définition.

— Moi ANgèle j'ai compris. Cindy dans Friends, je l'aime bien. Et Rachel et Monica. Et toi Gérard, tu as des phobies ?

— Non, aucun. »

Gérard finit par relire la définition. Au mot instinctive :

« Moi j'ai très peur des insectes...

— Non, instinctives, ça veut pas dire insectes.

— Ah, l'instincteur alors ? Oui la phobie, ce serait pour éteindre les feux

— Je parle pas d'extincteur.

— Pourtant, l'inversion du feu, c'est l'extincteur. »

Ce cahot finira par faire relire à Gérard sa définition, dans une lecture maladroite.

« Lecture du Robert Maternelle, commente une fille.

— Non ça existe pas, s'énerve Gérard.

— Si, pour les études supérieures, plaisante une fille./

— Bon j'ai 36 ans et je suis pas un bébé, donc ça suffit, appuie l'animateur avant de repartir dans sa lecture.

— Jenny, par rapport à la première définition, c'est vrai que j'ai peur de me faire sodomiser parce que j'ai peur d'avoir mal.

— Mais dis-moi, c'est ANgèle, t'as compris la définition ? Tu peux l'expliquer avec des mots à toi ? »

Gérard occulte la réponse et tente de revenir sur la réponse précédente, confrontée à sa définition, dans une incohérence totale. Puis arrive Tony, alias Jérôme, qui rend Gérard dur et le pousse de nouveau à menacer du départ, dans une attitude immédiatement renfrognée.

« Bon on va passer à la deuxième question parce qu'apparemment vous comprenez pas le terme. Un provere dit : tu ferais mieux de prendre du sirop de Cordonne, ajouta-t-il après une quinte de toux, avant de s'en prendre directement à Jérôme. À quel moment se manifestent-elles ?

— Pour moi au moment où tu vas au lit avec un garçon, précise l'auditrice.

— Moi, c'est tous les mois, quelques jours, ma phobie, précise Mégane, sous un nom d'emprunt.

— Moi, c'est trois fois par semaine ma phobie.

— Euh CIndy, comment tu peux faire pour que ça soit tous les mois ? Tu changes de mec tous les mois ?

— Je change pas de mec, je change de b...

— On accueille Carla, intervint alors Manu.

— Bonsoir, commence la jeune fille, anciennement Feuille de rose.

— Pour moi à quel moment se manifestent les phobies, finit par répondre Gérard à une auditrice, pour l'instant j'ai pas trouvé le bonheur de ma vie. Et vu dans l'état que je suis et vu comme je suis vulgaire, je trouverai jamais personne. De toute façon, un proverbe dit vaut mieux être seul que mal accompagné. » Face à la réprobation des auditrices : « J'ai jamais dit que j'étais un monstre, mais bon. Déjà...

— Bon moi, finit par lâcher Tony, je déteste les gens qui partent et qui reviennent, je suis Gérarophobe.

— Bon dehors, hurle Gérard.

— Mais Gérard, reprit une auditrice, est-ce que tu penses que les phobies seraient une bouteille ¿ Quand tu as peur d'une bouteille. T'as peur des bouteilles avec des bombes ?

— Je vois pas le rapport.

— Et est-ce que tu as peur des plantes qui piquent ?

— Personnellement oui.

— Moi j'ai un figius chez moi, il est très agressif, rit une auditrice. Gérard troisième question. »

Avant de la poser, Gérard manifeste le plus grand mal à se contrôler : accueil difficile d'un nouvel auditeur masculin, double-son de Phildar, il est à bout et fait les efforts pour ne pas exploser.

« Que conseillez-vous aux personnes atteintes de phobie ?

— Jenny, moi je conseillerais aux femmes zatteintes psychologiquement de phobies ou de se jeter par la fenêtre, ou de se faire prendre...

— Par Gérard, termine une autre fille, et gérard explose car il croit que c'est Jenny qui s'est livrée à cette obsénité. »

De retour au calme :

« Moi ce que je conseillerais, dit Cindy, c'est d'arrêter de fumer, de se mettre aux gâteaux secs.

— Carla nous a laissé, est partie se coucher, déclare Manu, à la déception de Gérard?

— Il faut combattre le mal par le mal, tente l'auditeur, laissé de côté jusque-là par l'animateur.

— On accueille Pierre à la place de Carla, annonce Manu.

— Moi personnellement, j'ai adopté une phobie récemment, j'en suis très contente, poursuit une auditrice. »

Gérard tente de reprendre, mais Pierre vient jouer les trouble-fait. Il n'est autre que Max lui-même. En voilà assez pour faire exploser Gérard, mais il y ajoute les extraits de sa voix au téléphone. Gérard n'arrive plus à écouter la fille qui essaie de lui parler. Il perd le contrôle des choses, à la faveur de ce nouvel auditeur qui l'affronte avec applomb, ce qui le déstabilise. Face à son souhait de l'expulser, le cahos s'installe, avec l'encouragement de l'équipe et le bruit des auditeurs. Pierre finit par s'excuser au standard, le temps que Max vienne à la demande de Garard, et revient ensuite à l'antenne, envahissant et opressant. Gérard finit par s'en prendre à Manu et sa gestion du standard. Les autres filles se plaignent qu'il veuille réentendre Jenny, sensuelle, en permanence, et quand il tente de reprendre la maîtrise des choses, Pierre l'interrompt, à la fureur de Gérard qui réagit de manière épidermique à tout bruit de Pierre. La scène aboutit à un aaffrontement entre Gérard et l'auditeur, se plaignant d'être sous-considéré, se ralliant les autres auditeurs, face à un homme débordé par ses propres démons et ne pensant qu'à l'éliminer pour rester avec cette fille si sensuelle. Gérard hait Pierre, qu'il soupçonne de faire partie de la radio, mais qui argue le voir sur la télévision.

« Moi ce que je conseille aux gens atteints de phobies, c'est d'aller voir un spécialiste de la phobisation. La phobie est une maladie, les gens qui ont peur des araignées, fourmis, escargots... Mais ya des gens qui ont la phobie de Gérard, marre de le voir à la radio.

— Max s'il te plaît, viens faire le standard. »

C'est Phildar qui prend la voix de Max, avec succès pour gérer l'emportement de Gérard. Pierre devient le véritable Caramel de ce débat, à la rage de l'animateur. Il hurle, affronte Pierre qui le harcèle avec ses limites, avec des mots proches de Max.

Quand Pierre part enfin, Gérard reprend son calme, apaisé par le fait de parler à des auditrices. Comme d'habitude, elles dévient sur des questions privées, rendant le débat hors sujet et sans intérêt. Manu réintroduira donc deux garçons pour relancer la machine : Philippe-Hubert, incarné par Max, et Tony. Philippe-Hubert, ou Pubert, se montrera lui aussi envahissant.

« QUelles sont les plus connues ? » sera la question suivante. Face à l'envahissement par Pubert, Gérard recommence le sketch.

La suite du débat est plus classique, dans un ultime cahot entretenu par Max, l'équipe et les auditeurs, à travers les sketchs du silence radio de Gérard, des audituers qui le couvrent, et des autres déjà largement abordés. Max prend tellement la mesure du sketch que Tony est éliminé sans bruit, inutile et couvert par le reste du sketch. « Pubert, si je ne te connaissais pas, je t'insulterais, finit-il par dire. » On notera, parmi les moments savoureux, l'évocation de la phobie des moustaches par une auditrice, le moment où Gérard menace ubert de le prendre aux toilettes, alimentant encore un peu plus la rumeur à son sujet. En tout cas, en fin d'émission, Gérard n'est pas différent de ce qu'il est habituellement, laissant penser que l'explosion de la soirée ne fut que provisoire. Mais il vie son malêtre concernant Carole, ses ex, et croit même, à juste titre, les reconnaître à l'antenne. Il finit même par expulser des filles.

En définitive, le format vient probablement d'atteindre sa limite. Les auditeurs, peu inspirés, sont les moteurs de l'émission, mais elle devient redondante et, donc, la seule manière de la renouveler est d'augmenter l'intensité des insultes. Ils sont capables de relancer les sketch des dizaines de fois par débat, mais le cycle semble infini et devient donc grippé. Gérard, portant tout son malêtre et sa vie quotidienne difficile, répond par l'insulte, mais là encore, cela devient redondant. L'équipe, passive, laisse les choses se faire mais elles dépendent trop de l'énergie de la soirée que peuvent envoyer les auditeurs voire l'animateur. Le point d'équilibre atteint ici est délicat. D'un côté, par-delà l'émission, Gérard a eu accès, grâce à Max, au numéro de téléphone interne de la radio et, appelant souvent, harcèle les équipes pour satisfaire ses désirs féminins et son obsession des habituels et de sa réputation. Cela veut dire que le sketch se prolonge hors antenne, or personne ne le souhaite vraiment, mais gérard n'est pas capable de comprendre cette distinction, d'autant moins que chez lui, les deux ont une frontière poreuse. Gaëlle semble ne plus le supporter, et l'usure se fait clairement sentir (il faudra noter que Julie et elle ne font plus le standard de Gérard depuis octobre, alors qu'elles font encore partie de l'émission de Max. Enfin, la radio a un nouveau patron. Cette arrivée coïncide, curieusement, avec un virage très rapide de l'émission, rendant difficile de ne pas y voir un lien de causalité. Certes, Max conserve toute son indépenance, qui lui laissera la possibilité de produire une émission unique à son époque et totalement hors normes. Mais les débats de Gérard, tels qu'ils existaient, doivent être fondamentalement repensés. Même musicalement, Max reste en décalage, mais on n'entendra plus les titres de variété française qui sont totalement éloignés de la couleur musicale de la station.

De l'autre, Gérard a donné une dimension tellement extrême à l'émission qu'il semble difficile d'en finir. Entre les débats, il participe très régulièrement aux côtés de Max au Star System, via des histoires drôles, des canulars, des échanges libres avec Max. En outre, depuis octobre 1997, un renouvellement a déjà commencé au sein de l'équipe entourant Max et des auditeurs participants aux débats. S'appuyant sur Manu et Olivier, elle va sélectionner de nouveaux profils d'auditeurs, s'impliquer en amont dans la préparation de l'émission, et lui donner un élan nouveau. L'espoir est donc permis, car la volonté profonde de Max reste de conserver Gérard à ses côtés. L'histoire dira que Max s'est mis à payer Gérard, par ses propres ressources, pour l'aider à améliorer sa situation sociale.

Toujours est-il qu'en fin de débat, son départ, si évident l'heure d'avant, l'est moins, si bien qu'il est possible de supposer que même extrême, la scène semble encore un sketch. Max dira même en fin de soirée que les deux débats éatient bien, comme pour sortir du personnage pressurisant qu'il a été toute la soirée.

Le sketch de l'imposteur[modifier | modifier le wikicode]

Comme un pied-de-nez au destin, dès le lundi 17 novembre, un stade suivant est franchi dans le sketch de Gérard. Il commence par l'accueil, par Max, de Gérard. En réalité, quoique la voix soit ressemblante, il est très vite compris par Max et son équipe qu'il s'agit d'une imitation. La réaction de l'équipe et de l'animateur est sans équivoque : ils rient aux éclats mais créent immédiatement le sketch. Tout le monde va se laisser prendre au sketch, qui prendra des proportions surréalistes.

Le début du sketch est une lecture de courrier classique, à laquelle Gérard réagit fidèlement à son habitude, dans le cadre d'un classique sketch des autres radios, ici NRJ Côte d'Azur. Gérard, étonnamment, reconnaît l'envoi du courrier lu par Max et s'en explique. Max joue le sketch de la pression au départ. Pour les oreilles attentives, quelque chose sonne faux, bien que se référant à l'émission du jeudi précédent. Il lira alors un poème, étonnamment élaboré :

« J'ai léché des moules en tongue et en short mais j'ai choppé la crève J'ai léché des moules en regardant la télévision mais c'était la grève J'ai léché des moules sur ma barque mais elle a coulé J'ai léché des moules dans ma voiture mais la fourrière me l'a embarquée J'ai léché des moules avec mon couteau mais on me l'a volé J'ai léché des moules à la Loco mais je me suis fait enfiler J'ai léché des moules avec mon t-shirt Rickie Martins mais les mites l'ont bouffé J'ai léché des moules dans la cabine et les flics m'ont embarqué J'ai léché des moules avec du Ricard et j'étais déchiré. »

Deux poèmes plus loin, Gérard rit lui-même du texte, mais Max ne sorcille pas.

Comme un séisme, la radio reçoit un appel depuis le bureau privé des animateurs. Il serait furax, et Max annonce la nouvelle à l'antenne.

« À force, dit Max, je vais plus savoir qui est qui. Là on a un numéro de téléphone de cabine qui sonne occupé, je pense donc que c'était un canular, l'appel dans le bureau, mais à voir. S'il nous écoute, qu'il raccroche, on va le joindre. »

QUelques instants plus tard, un deuxième Gérard, qu'on nommera ici Gérard bis, passe à l'antenne. Bien sûr, il se fait insulter par le premier, très en colère de constater un imposteur. Gérard Bis reprochera au premier d'utiliser des K7 d'imitation. Max se montre incapable de savoir qui fait quoi.

Mais l'histoire va plus loin. Quand Gérard bis appelle, il a été amené par son ami, Henri, à l'accueil de la radio, pour prouver qu'il est l'original.

« C'est par toi Gégé qui ferait les deux voix en même temps ?

— Non. Bon, je descends. »

Gérard se retrouve alors dans le studio, près de Max. Ce dernier est alors forcé de reconnaître que le bis est le vrai, celui au téléphone est le faux.

« Tu vois bien que c'est pas des K8 puisqu'il te parle en direct, fit alors observer Max à son interlocuteur. Si tu lui poses une question et qu'il te répond, c'est vraiment une K7 ?

— Quelle heure il est ? »

Réponse cohérente, mais gérard cherche à comprendre maladroitement le mystère, qui n'en est guère un que pour lui-même. Après interrogatoire de Max, les deux hommes constatent qu'il y a deux Gérard de Suresne.

« Ce qui craint c'est qu'on saura plus qui est le vrai et le faux, s'inquiéta Max, alors même que le comportement du Gérard au téléphone était sans équivoque.

— Quel numéro de la cabine téléphonique, demanda Gérard.

— Je vais pas le donner à l'antenne non plus, répondit l'auditeur, habilement soutenu par Max. Mais je peux donner mon numéro de tatoo. » Et évidemment, c'est celui de Gérard, puisqu'il est de notriété publique.

L'auditeur en question va alors plus loin : « C'est toi qui te fait ... à la Loco, que les gens prennent des photos et qu'on m'emmerde après ? » Il obtiendra des insultes de Gérard bis dans un cahos total.

Le pauvre Gérard (bis) passe ensite son temps à se justifier, en prenant à témoin la personne qui l'héberge, Estelle, une signature. Pour la seconde fois, Max rejoue le sketch des autres radios et de la concurrence. Gérard s'énerve contre le standard et finit par exploser en insultes mutuelles très vulgaires.

Après un échange vif et peu constructif entre les deux Gérard, où Max semble avoir du mal à trouver la suite du sketch, les deux hommes en studio refont les sketchs classiques. Pourtant l'échange reprendra quelques minutes plus tard. Max conclut que ce faux personnage pourrait faire ce que Gérard ne veut plus faire : les poèmes, voire les débats. Il active ainsi le sketch de la jalousie.

« Les gens préfèrent tes poèmes à tes débats, qui marchent de moins en moins bien. Plus personne n'appelle et tu n'aides pas puisque tu es vulgaire. Or on a celui-là qui fait des poèmes. Comme t'es débordé, il va faire les poèmes.

— Dans ce cas-là tu le prends pour tout et voilà. De toute manière c'est un imposteur ! »

Comme si cela ne suffisait pas, Gérard bis pose des questions et finit par piéger son imposteur, devant le regard médusé de l'équipe : « On est en train de vivre un grand moment, dit Max. Notre vrai soi-disant gérard de Surense qui serait en face de moi essaie de piéger qui se fait passer pour le vrai Gérard et qui serait le faux. ON ne se rend pas compte de l'intelligence de notre vrai gérard, qui a un doute lui-même, à élucider, sur l'imposture de son imposteur. »

Ce résumé de situation correspond à ce qu'il se passe. Gérard veut tellement prouver que l'autre est un imposteur, alors que la preuve n'est plus à faire, qu'il en perd la lucidité. « Le vrai Gérard doute que c'est le vrai Gérard. » Profitant de cette confusion, Max finit par s'engouffrer dans la brèche.

« Mais en fait, tu es peut-être pas le vrai Gérard. Je reconnais pas ton parfum.

— Dans ces cas-là tu le prends pour les débats et tu vas voir s'il vient avec une malette.

— C'est peut-être pas le vrai Gérard, alors que le mec qu'on a au bout du fil est peut-être le vrai. Heureusement, on a failli se planter. T'es qui toi ? demande-t-il alors au Gérard bis.

— Je vais chercher Henri. »

Max pointe tous les défauts de Gérard pour le mettre en doute : n'a pas allumé son micro, n'a pas mis de parfum, autant de choses qui font douter. Après un échange entre Max et Gérard bis, Gérard soupçonne quelqu'un de la radio et Max veut entendre Henri. Comme Max refuse de faire venir Henri dans le studio, pour limiter la preuve, Gérard bondit et va le chercher physiquement mais ce dernier était déjà parti. Et lui-même évoque un doute.

Après un échange de preuves de Gérard bis, ce dernier quitte le studio. Max confie alors aux auditeurs que le moment est tout à fait surréaliste, puisque le sketch qu'il annonçait se déroule à merveille sans comédie de Gérard bis.

« Le vrai Gérard, dit Max, a des doutes sur sa propre existence. »


C'est à l'accueil de la station qu'on entendra alors Gérard bis, menacer encore de partir. Henri est pris à témoin. « Le vrai Gérard a bloqué sur lui, c'est bloquant. Le vrai Gérard... non ca ne peut pas être un comédien. C'est un vrai. »

Gérard termine en insultant Max pour sa crédulité. Il insulte aussi le Gérard du téléphone.

C'est ic que la tournure surréaliste de l'émission est totale. Max décide d'envoyer Phildar à l'accueil pour écouter Gérard bis faire le sketch et de mettre l'autre hors ligne. Phildar est chargé de parler à Gérard, en train de partir, pour lui dire que lui croit que c'est le vrai. Phildar rentre totalement dans le sketch, et ne sait pas qu'il acquiert ainsi ses honneurs pour faire partie, plus tard, de l'équipe de Max. L'échange est vif. Max pousse encore plus loins en demandant au gérard de l'accueil ses motifs, mais il persiste dans un énervement hors de propos. Henri s'associe totalement au sketch. « L'imposteur est un clone, affirmera Max pour enfoncer le clou. » Gérard bis reviendra plus tard, dans le studio, abattu, hébété, perdu, hagard.

Ce sketch est une transition entre les deux modèles. Mais elle ne sera pas immédiate. D'autres débats, de la même teneur que les deux précédents, auront encore lieu dès le jeudi de la semaine. Il est fort à parier que hors antenne, Max ait redressé la raison de Gérard pour le maintenir à flot. Le jeudi, il lui offirra même à boire.

Le plus marquant, c'est de voir que Gérard ne se souvient même pas de ses prestations : il oublie les insultes qu'il profère à l'antenne (Goldo en compte 313 je soir du 17 novembre). Comme un signe de la transition, dès le jeudi, Max annonce qu'il a fait les questions, en lien avec Phildar et Cyril, pour les deux débats. C'est donc l'équipe qui fait les questions, les auditeurs qui y réagissent avec l'appui de l'équipe, elle-même composée de Manu et Phildar au standard et d'Olivier à la technique, et l'animateur qui tient un vrai show, qui semblent se profiler pour la suite. La première expérimentation réelle intervient le 20 novembre 1997.

Le débat sur les célibataires[modifier | modifier le wikicode]

En préambule de la transcription de ce débat, nous aimerions faire relever au lecteur une circonstance savoureuse : un des auditeurs participant au débat, et ceci pour presque toute sa durée, n'est autre que celui à l'origine du Gérard bis, mais cette fois utilisant sa voix ordinaire. Il devient donc un nouvel acteur de cette distribution, aux côtés des habituels Tony, Mégane, Carole, Rita, Vanina. L'équipe est presqu'au complet, ne manquent que Arnet et Goldo.


— ON va donc essayer de mener les débats à bon terme, j'espère. Donc on va accueillir Céline, bonsoir. (Après sa réponse), Vanina bonsoir, Olivia bonsoir.

— Bonsoir Gérard, mon tendre prince, répond Rita.

— D'accord merci. Fabio bonsoir. Christophe bonsoir et Jérôme bonsoir.

— Bonsoir tout le monde, se présente Tony.

— Bon donc le débat premier thème, c'est sur le célibat. La première question c'est si vous êtes célibataire, l'avez-vous choisi ? Qui dit oui ? Manu hochant la tête, Gérard répond : c'est pas à vous que je pose la question, c'est aux auditeurs.

— Non pas moi, répond Christophe, juste j'ai pas eu l'occasion de rencontrer de filles donc...

— Moi c'est pareil, confirme Mégane. J'ai pas rencontré de filles, donc je suis célibataire.

— Je vois pas le rapport, reprend Gérard.

— Ben cherche, lui répond-elle.

— Ah parce que t'es gouine.

— Le vilain mot, finit-elle. Mais non c'est pas ça.

— Bon Jérôme, poursuit Gérard, après deux tentatives avortées par des effets sonores donnant à Gérard une voix de schtroumpf.Bon Fabio, enchaîne-t-il après une confusion entre auditeurs.

— Oui

— Non mais réveillez-vous ! Vous commencez à dormir, tout à l'heure ça va être vite fait moi hein !

— Ben je suis d'accord avec ta question quoi !

— Bon moi Jérôme, j'ai pas choisi, reprend Tonny. Je me suis fait lourder. Je suis un mec blasans il paraît.

— Bon Jérôme c'est pas à toi que je m'adresse, c'est à Fabio ! Jérôme et Christophe vous avez répondu, maintenant c'est à Fabio.

— Ouai, ben donc... ouai, moi ouai, quoi, Gérard, ouai.

— Tu vas te réveiller parce que sinon tu vas pas continuer longtemps toi !

— Bon lâche la bouteille et pose la deuxième question, intervient Tony.

— Non ! Pour l'instant vous répondez à la première et vous allez pas commencer.

— Je voudrais répondre, Olivia ! Moi, mon petit chou, je suis célibataire car je trouve toujours pas chaussure à mon pied. Je suis trop romantique et les garçons n'aiment pas ça.

— Vanina.

— Quelle conne ! lance Olivier.

— Qui a dit ça ? demande Rita.

— C'est gérard, intervient Olivier.

— Non c'est dans le studio.

— Bon c'est Vanina, je voudrais répondre. Moi personnellement j'ai choisi d'être célibataire parce que pour l'instant ya que des blaireaux, boutonneux qui flashent sur moi donc... ou des gros machos et franchement, j'en ai marre.

— Tu dis ça parce que t'es un boudin, commente Tony.

— Pas besoin d'être un boudin pour être célibataire.

— Pourtant tu l'es toi, répond-il.

— Moi si je suis célibataire, c'est que j'ai eu un problème que je dévolerai pas ici.

— Quoi ? Des verrues ou des trucs comme ça ? dit Tonny

— Bon restez polis parce que sinon vous allez voir comment ça va se terminer. Bon moi pour l'instant j'ai toujours pas trouvé la bonne personne avec qui pouvoir me confier, je suis célibtaaire comme Vanina, Olivia et Céline.

— Comment tu la voudrais ta fiancée, mon petit chou, demande alors Olivia (Rita).


— Alors, déjà une, qu'elle fasse 1m60 ou 70, qu'elle pèse entre 50-60, ...

Gérard est alors interrompu par les garçons, l'un proposant une autre description : femelle avec des poils sur les seins. Un instant de confusion s'installe avec l'imitateur de Gérard qui se lance dans une imitation d'Amédé, un autre auditeur des anciens formats d'émission de Max.

— Bon ben voilà, c'est tout, conclut Gérard

— Et l'âge, intervinrent les auditeurs.

— Non mais pour l'instant je réponds aux questions qu'on me pose, l'âge n'a rien à voir. Ce n'est pas l'âge qui compte.

— Et est-ce qu'il faut qu'elle porte des tongues ?demande un garçon.

— Alors là tu vois, je vais te dire une chose, tu commences à vouloir aller un peu loin, tu cherches la petite bête donc... en cherchant la petite bête tu vas trouver la grosse, vite fait. Bref. Qui voulait savoir, c'était Olivia, reprend Gérard, sous les acclamations suite à cette répartie.

— Et comment tu veux qu'elle soit habillée, repart Olivia (Rita).

— Peu importe, c'est pas la tenue qui compte. C'est la beauté.

— Est-ce que tu aimes que les filles sentent bon ? ajoute une autre auditrice.

— Moi je mets du parfum régulièrement donc...

— Oui, interrompt Mégane, mais faut se laver avant de mettre du parfum.

— Mais une fille, repart Christophe, peut être belle de l'intérieur, pas forcément physique.

— Mais on s'en fout des poumons, réagit Tonny. Les poumons, les intestins, on s'en fout.

— Si ça te plaît pas, rétorque Gérard, j'ai dit que je répondrais aux questions, j'ai déjà répondu à la première question. Deuxième question : croyez-vous au célibat toute une vie ? Christophe, finit-il après avoir été interrompu par Olivier, lui proposant un verre de Beaujolais nouveau.

— Non. Dans ta vie t'es oblité de rencontrer au moins une personne qui te plaît. Tu vas pas rester toute ta vie, tout seul, dans ton coin.

— Ya certaines personnes qui restent toutes seules dans leur vie, c'est leur problème. D'autres essaient de trouver quelqu'un mais s'ils se prennent des rateaux, ça c'est... de leur faute, pas de la faute aux gens. pas aux mecs. On dit que les mecs laissent les nanas tomber, mais les trois quart du temps, c'est vous les nanas qui nous plauqez. Plus vite que possible.

Réprobation générale, chahut et interruptions prennent ici le relais.

— Ça sent le vécu, dit Tony.

— Moi je dis ce que je pense ! lance Gérard. Ya que la vérité quiblesse. DOnc Christophe pour toi non, mais dis-moi pourquoi ?

— Ben... une personne qui travaille va forcément rencontrer quelqu'un.

— Pas besoin d'aller à son boulot pour trouver des nanas, répond Gérard.

— Ouai ben si tu sors le week-end, ya forcément moyen de faire des rencontres.

— Jérôme pour toi. Tu te réveilles.

— C'est impossible, ou alors ya un souci quelque part. Ou la personne est très moche, ou très conne.

— Bon s'il y a quelqu'un derrière toi, tu lui dis que c'est à toi que je m'adresse, pas à la personne derrière.

— pfff, dit Tony, cr'(était un autre auditeur. Deux ans de métier et tu comprends pas quand quelqu'un parle.

— Dis que je suis un con c'est ça.

— Pas du tout ! réagit Tony faussement outré.

— Fabio.

— On ne peut pas être célibataire toute sa vie, parce que Dieu nous a donné un outil, et il faut savoir l'utiliser.

— Olivia.


— Moi je n'y crois pas. Un jour ou l'autre, on va trouver chaussure à son pied.

— Moué, mais explique moi comment tu peux trouver quelqu'un à ton pied. Comment tu fais si tu rencontres quelqu'un qui te plaît pas.

— Genre c'est du 42 et tu chausses pas ça, intervient Olivier.

— Aux puces, ils vendent des sandales pas mal, poursuit Tony.

— Laissez Olivia terminer, j'aimerais qu'elle approfondisse sa questions.

— Bon ok Olivia t'essaieras de m'expliquer ça plus tard. Vanina, tu te réveilles.

— Je pense que pour rester célibataire plus d'un an, faut vraiment le faire exprès. Ça fait combien de temps que tu es célibataire, toi Gérard ?

— Cinq ans.

— Gérard, interrompt Tony, unijambiste, c'(est comme si tu étais cudjate, mais en plus avec une jambe.

— Bon on va pas commencer à 1H17 avec des mecs qui jouent sur des conneries. Tu vas leur dire gentiment qu'ils se calment.

— Mais peut-être, c'est vaninva, que tu es trop difficile aussi.

— Ça fait cinq ans, j'ai déjà dit plusieurs fois la cause...

— Il aime que les grosses, intervient Olivier, discret;

— C'est quoi la cause ? demande Olivia.

— Je l'ai déjà précisé plus d'une fois à l'antenne : je ressors d'un divorce suite à un accident. L'accident que j'ai eu, c'est suite à un accident de camion en 1993.

— Tragique, dit Olivia.

— Ça n'explique pas, intervient Vanina, pourquoi à chaque fois qu'une nana julie vient te voir tu la rejettes. À la loco, t'e zntouré de filles.

— Pour l'instant je n'ai jamais rejeté aucune nana encore.

— T'as divorcé parce que tu as eu un accident ? intervient Tonyu, incrédule.

— C'est elle qui est partie. Céline pour terminer.

— Oui on peut rester célibataire toute sa vie, finit par dire Mégane, après un instant confus où Gérard expulse un auditeur vulgaire et s'agace quelque peu, calmé par Olivia. Les bonnes sœurs et curés, sont célibataires toute leur vie.

— Oui mais ça c'est leur métier. C'est eux qui l'ont choisi. Troisième question : pense-vous qu'une femme peut subir le célibat ? Olivia, finit-il après un silence où chacun répond un oui hésitant.

— C'est très difficile pour les filles, parce qu'aujourd'hui, les hommes, sont de plus en plus exigeants.

— Dan quelles circonstances que les hommes sont plus exigeants ? essaie Gérard.

— Ils veulent des filles belles, intelligentes, et c'est trop.

— Ya pas besoin de chercher midi à 14h, on peut trouver une nana qui soit belle et intelligente, ça je suis d'accord avec toi, mais même si la personne est pas intelligente ou pas belle, on peut essayer de lier une amitié.

— Tu trouveras jamais personne, c'est clair, intervient Mégane, dans un relatif cahot suite à cette phrase. Une fille belle et intelligente voudra jamais de toi.

— Ta gueule ! intervient la voix de Gérard, envoyée d'une bande son par Olivier.

— Je suis vexée, lance alors Mé&gane, faussement outrée?

Gérard s'agace du cahot, de cet incident technique, mais réussit à repartir en faisant intervenir Tony, avant de totalement s'en désintéresser pour s'occuper du Minitel.

— Gérard, relaie alors Olivier, arrête d'être con et de boire. Oui dans les chiottes, oh oui... — Ok c'est bon. Les gens sur Minitel si c'est pour laisser des messages d'insulte comme ça, pas la peine.

— 50 connectés quand même, précise Olivier.

— Bon bref, si vous voulez réagir vous pouvez toujours appeler.

— Petite question, intervient Olivia. Si tu trouves une feille qui est pas belle, pas intelligente, mais super sympa, comment tu fais ?

— De toute manière, c'est pas l'intelligene ni la beauté qui comptent.

— C'est quoi, vas-y qu'on rigole ? demande Tony, sarcastique.

— C'est qu'elle couche qui est important ? demande Mégane.

— Mais tu vas pas forcer la personne à coucher dès le premier soir, se défend Gérard. C'est le thème du deuxième débat, pas du premier. Pour moi, qu'elle soit belle ou pas, j'en n'ai rien à foutre.

S'en suit une dissertation redondante sur le rôle de la beauté dans la séduction.

— J'ai une question, dit Christophe. Est-ce que tu crois que la beauté est plutôt anthracite par rapport au clibéat de la femme ?

— Si la nana est d'une beauté pas possible, reprend Gérard, après une intervention bruyante d'Olivier soulignant le caractère profond de la question, genre 1m70, 80x60x80, que ça soit un manequin ou une autre...

— Gérard, ce qu'il lui faut, c'est quelqu'un avec une grosse b..., lit Olivier.

— Mais est-ce que tu penses, continue Olivia, que la beatée est anthracite ?

— Mais tu me dis, est-ce que c'est en principe ou pas, mais quoi qui est en principe ?

— Anthracite, corrige Olivier. Entre la cite, explicite-t-il, face à l'incompréhension de Gérard.

Le cahot prend alors le dessus jusqu'à ce que Gérard exige qu'on laisse parler les filles, mais rien n'en sortira.

— Pensez-vous que le célibat peut exister partout ? Christophe.

— Oui, le célibat est présent partout. Genre mon chien est célibataire,

— Bon Manu, tu prends Chirstophe et tu lui demandes qu'il se calme, on aparle pas des chiens, ordonne Gérard, interrompu par des extraits de sa voix lancés par Olivier.

— Si vous continuez, le débat va s'arrêter là, je vais conclure et attaquer le deuxième, menace Gérard, face à la protestation des audituers revendiquant l'intérêt du sujet du célibat des chiens.

— Une devinette, intervient Olivier : comment Gérard fait-il pour enlever son préservatif après une relation ? Il pète.

— Bon, réintervient Manu, après un nouveau cahot, Christophe est calmé et s'excuse, il voulait pas blesser son chien.

— Le célibat, c'est mondial, reprend Rita (Olivia) après une moment de confusion. Il y a des célibataires aux quatre coins du monde. Même pour les animaux.

— Je suis d'accord avec elle, c'est vaina. Le célibat est universel.

— Fabio, je suis d'accord avec tout le monde. Le célibat est interplanétaire. Dark Vador est célibataire, la princesse Léa, etc.

— J'ai pas l'habitude de virer des nanas, mais si vous commencez à dormir, les trois que j'ai, vous allez au standard vite fait. Bref Céline.

— Oui, c'est interplanétaire. Propre à l'être humain.

— Jérôme, c'et international, dit Tony, accent anglais. que Gérard ne comprend donc pas, tout en mélangeant sa voix et celle de Christophe, lequel pourrait bien être son imitateur.

— C'est intergalactique, renchérit Christophe.

— Mood sur Minitel dit que le célibat est partout, même sous le pont de l'Alma et la princesse Diana.

Gérard ici explose, notamment parce que sa réponse d'indifférence fait l'objet d'(un écho, entretenu par la voix de Phildar lui-même. S'en suit des jeux de son propres à agacer l'animateur qui, dès lors, s'en prend à Olivier directement.

— Pourquoi qu'il y a tant de personnes célibataires, finit par reprendre Gérard.

Mais l'émission ne se relance pas. Gérard veut alors un disque, pour mettre fin à ce début de cahot. Après la musique, intitulée Une rustine elle pue de Une poupée gonflable, Gérard reprend mais s'agace immédiatement car Christophe renomme le titre Tu me la tiens de La ptite b...

— Je crois que je viens de vous dire quelque chose hors antenne, pendant le disque. Vous essayez de vous calmer ou ça va aller vite, je prends d'autres personnes. J'espère que vous avez pu réfléchir à la question.

S'en suit un jeu d'effets vocaux créant l'agacement de l'animateur avec l'équipe technique.

— Pourquoi donc, que ya tant de personnes célibataires ? Vanina.

— Y en a pas tant que ça, moi toutes les personnes que je connais sont mariées ou en couple.

— Je te coupe la parole, intervient Gérard, moi je peux te dire que y a quand même pas mal de célibataires encore.

S'en suit ici un échange entre Olivier, hilare, et Gérard, au sujet de potentiels sondages illustrant cette question et dont le contenu est totalement décalé. Gérard n'en croit rien, malgré l'affirmation de Manu de leur provenance, l'AFP.

— Phildar demande sur Minitel, intervient Olivier, si c'est vrai que pour éviter le célibat, tu as accepté que Christine te sodomise avec un vibromasseur dans les toilettes de la loco ?

— Je réponds même pas. Les questions minitel qui parlent de Christine et des chiottes, j'en n'ai rien à foutre.

— C'est toute l'histoire de ta vie pourtant, commente Tony.

— Dans ces cas-là tu vas retourner au standard. Bon Céline.

— Ça dépend du moment de ta vie. T'es jeune, célibataire, puis tu sors avec quelqu'un et ensuite ça ne va plus, etc.

— Le cycle infernal de la vie, commente Vanina.

— J'ai un larsen dans les oreilles, c'est pas agréable du tout, donc cellle qui a la radio derrière coupe. Olivia, tente Gérard, dans un larsen envoyé directement par Olivier. S'en suit ici un échange avec Manu sur l'origine de ce larsen, puis Olivier reprend le cours du débat par le prisme des sondages.

— 98% de célibataires dans les camionneurs et les CBistes.

— Rien à voir, rétorque Gérard. C'est des conneries !

Gérard se met alors très en colère, tandis qu'Olivier a du mal à lire, interrompu par ses propres rires face à l'absurdité de ce qu'il a sous les yeux. Gérard menace de le lui arracher des mains pour le mettre à la poubelle. Devenu plus irracible, Gérard n'artrive pas à faire repartir le débat et exige le départ des trois garçons, qui interrompent Rita.

— C'est vrai qu'il y a beaucoup de célibataires, repart Olivia, ça touche toutes les tranches d'âge, et on trouve pas assez chaussure à son pied. C'est difficile.

— Moi je suis pas difficile, dit Gérard. Le célibat, c'est pas nous qui le choisissons, c'est vous les nanas quand vous nous posez des lapins.

— Vanina, est-ce que tu penses que c'est parce que tu as été routier que tu es célibataire ?

— Ya des routiers mariés, qui font de la route et qui ont pas la chance de rentrer tout le temps chez eux. Ya des célibataires et yen a qui sont mariés.

— Et ya des cocus, interrompt Christophe.

— Là tu me le calmes, tu lui demandes qu'il reste poli ! ordonne Gérard à Manu. Y a des routiers qui écoutent.

— Un habitant de Suresne, dit alors Olivier, dit que je préfère être célibataire et aller voir des p... plutôt que de me marier avec Carole, on se demande si c'est pas Gérard.

— Olivia, un sondage dit que les routiers sont les hommes les plus séduisants de la terre, c'est vrai ?

— Je sais pas où t'es allée chercher ce sondage...

— Dans une revue féminine.

— Bon, question Minitel, puisque Olivier se marre comme un perdu.

— Marvin dit, reprend Olivier, riant aux éclats, est-il vrai que c'est pas une moustache que gérard a au-dessus de la bouche mais des poils de c... restés collés ?

— Vraiment n'importe quoi ! Bon Olivia.

— Ben mon sondage c'est donc une revue féminine, mondiale. Tu confirmes ?

— Ça dépend de la personne.

S'en suit un coup de pied à Cyril, tentant de nouveau de se rapprocher de lui excessivement.

— Je pense que si on élisait un mister routier, t'aurais des chances d'être élu, repart Vanina.

— De toute manière, qu'ils soient mariés, célibataires ou en concubinage, y a des routiers qui rentrent pas chez eux toutes les semaines.

— Mais 1% des célibataires déclarent se masturber dans les toilettes de la loco.

— Ton sondage, j'en ai rien à foutre !

Il essaie alors d'attraper le papier lu par Olivier pour le déchirer, sans écouter les auditeurs qui essaient de rebondir sur le sujet. Christophe repart, quand Gérard réussit à se remobiliser.

— Je técoute CHristophe, après on passe à la sixième.

— Il y a beaucoup de célibataires parce que ya pas assez de couples et qu'on trouve pas tout le temps chaussure à son pied.

— Moi, intervient Fabio, après un échange où Gérard se plaint que les gens ne donnent pas leur nom, je trouve que c'est vrai qu'il y a beaucoup de célibataires, quand j'ai été dans les clubs de rencontre, il y avait que ça.

— De toute manière, il y a des clubs de rencontre pour célibataires hein, reprend gérard.

— Il y a moins de clubs de rencontres pour gens mariés déjà, propose Manu.

— Je suis contre, tente alors Olivia. Je suis tout à fait contre les clubs de rencontre, parce que généralement, on ne trouve que des frustrés, des fous.

— De toute manière, après, c'est pas sûr que t'aboutisses à quelque chose avec la personne.

— Tu as déjà essayé ? demande une auditrice.

— Non

— Mais si, Paris Boumboum, lance Tony.

— Je te préviens, si tu continues à dire ça, tu vas voir où tu vas te retrouver toi. Pour l'instant je vous ai pas encore virés, mais si ça continue je vais peut-être en virer parce que là ça commence à être lourd. Bon hop, finit Gérard, quand Tony continue à parler d'une petite annonce de jeune homme amorphe, celui-là, tu le vires, je veux pas savoir qui c'est. Terminé pour lui, ça lui apprendra. J'avais prévenu tout à l'heure pendant la pause, j'avais dit qu'on reste polis, il a voulu jouer au con, hop.

— Mais si tu me dis pas qui c'est, moi je peux pas le virer, répond Manu. Je sais pas qui c'est non plus.

— Tu essaies de savoir lequel qui a été dire ça, ordonne Gérard. Sixième question : est-ce que le célibat ne vous donne pas ou plus de stress ? Jérôme. Des monsieur, j'en chie tout les matins ! lance un son de la voix de Gérard. Bon Olivier, s'emporte l'animateur, ou t'arrêtes tes conneries ou je vire tout le monde ! et j'arrête là.

— J'ai rien fait.

— Tu te calmes avec ce bordel.

— Bon, oui le célibat me provoque des stress, dit Tony. Puis il s'interrompt et Gérard explose.

— Bon aller hop, Jérôme tu me le saques ! Bonne nuit ! Non ya pas de problème technique chez moi ! Christophe.

— Oui, le célibat est plutôt stressant...

— Attends Christophe, interrompt Gérard en se tournant vers Manu. Tu me prends quelqu'un d'autre à la place de Jérôme hein.

— Une nana ! lance Max.

— Le célibat est donc plutôt stressant, tente de repartir Christophe, alors qu'Olivier applique un effet de son sur la voix de Gérard qui déforme celle-ci et irrite fortement ce dernier. Moi je vois, poursuit-il quand même, quand on boit trois ou quatre cafés on est stressé et si on n'a pas de femme, c'est dur pour faire l'amour.

— En fait, dit Vanina, c'est surtout le soir que c'est stressant.

— Tu viens de dire un truc avec le café, dit Gérard, moi je te demande pourquoi, tente Gérard.

— Je vais te dire, parce que, lance alors Christophe. Parce que ben... tu veux coucher avec une fille, poursuit-il sous la menace de l'expulsion par un animateur très en colère, or si t'es célibataire tu peux pas, donc tu te dit merde je peux pas, et donc forcément dans ton lit tu te sens seul.

— Moi ça me provoque un certain stress, enchaîne Fabio. Dans ces périodes de stress, j'ai la main et le poignet qui me démangent.

— C'est vrai que le célibat provoque un certain stress, complète Olivia. Parce que le soir, on est seul, les draps sont froids, on est seul, devant un café, bref...

— On accueille Carole, intervient Manu, sous les larsen provoqués par Olivier. À la place de Jérôme.

Après avoir protesté contre ce bruit, réclamant qu'on coupe les radios ou qu'on n'appelle pas d'un portable mais refusant de confirmer que Carole est à l'origine du bruit, gérard l'accueille et lui répète la question. Car au standard, on ne peut pas l'entendre.

— Moi oui, parce que je suis toute seule chez moi, je m'ennuie, donc je stresse, je travaille donc je stresse, donc le vendredi je vais m'amuser. Gérard, est-ce que tu as une soeur ? Un frère ?

— Une soeur qui s'appelle Christine ? intervient Olivier.

— Non. Le prochain coup Oliver, je te répondrai pas. Bon Vanina.

— Moi, le célibat, je le vis vachement bien, commence-t-elle, en jouant la crise de larmes, maladroitement car elle est en fait prise d'un immense fou-rire communicatif.

Il n'en faut pas plus à gérard pour exploser. À la surprise générale, il l'expulse, prenant le rire des autres pour celui de gens qui seraient près d'elle. C'est sous les ovations qu'il fera cette action peu banale.

— Moi ça me stresse pas du tout, au contraire, poursuit ensuite Mégane. Je préfère être toute seule.

— Ah, tu dis que c'est la présence de quelqu'un qui te stresse ? demande gérard, étonné. Donc si tu rencontres quelqu'un un jour dans ta vie, cette personne va te stresser, mais pourquoi ?

— Parce que la présence des gens me stressent.

— ON accueille CIndy, intervient Manu, sous les larsen.

— La radio derrière ! Je vais pas le dire encore une fois parce que tout à l'heure, ça va tourner au vinaigre. Impossible ce larsen, Manu, tu me prends tout le monde !

— Ok, plus personne sur l'antenne là, dit Manu.

— Tu me les remets et si j'entends un larsen, je mets un disque. Bon Céline.

— Le stress ne me rend pas célibataire, je préfère juste être seule, le voir, coucher, sortir et rester seule. Mais pas l'avor tout le temps dans mes pattes chez moi.

— Mais moi je vais te répondre à ta question, dans ces cas-là t'arriveras jamais à fonder une famille.

— Ah mais j'ai pas envie de fonder une famille dans l'immédiat.

Une confusion s'installe alors. D'abord car gérard se bat contre Phildar et Olivier, accusés de créer des problèmes de son. Ensuite car les auditeurs tentent de rebondir, sans succès, sur le concept de famille de Gérard.

— De toute façon, réussit à reprendre Gérard, je préfère trouver quelqu'un car c'est pas en restant seul qu'on trouvera une famille.

S'en suit une longue ovation du studio, rejoint par les auditeurs et dans une ambiance cahotique où Gérard revient sur sa mésaventure avec son imposteur, puis veut éliminer un inconnu criant "ta gueule" à une fille, qui n'est autre que sa propre voix enregistrée et diffusée sur un son de qualité téléphonique. Christophe en profite, en revanche, pour reprendre des expressions de gérard selon sa voix, puisqu'il est également son imitateur.

— APrès oui, en couple, on peut être stressé, tente de poursuivre Olivia. En couple, par exemple, tu es stressé d'attendre le coup de fil de ton petit ami.

— Oui, reprend gérard, quand on me promet de me téléphoner et qu'on le fait pas, c'est stressant.

— Gérard, c'est Cindy, ça te plairait d'avoir plusieurs nanas ?

— Je préfère vivre avec une seule nana, répond Gérard. Ça me suffit largement.

— Et tu sais faire les enfants ?

— J'ai déjà eu une petite fille, répond l'animateur.

Nouveau cahot, puis :

— Pensez-vous qu'une fille puisse rester célibataire avec quelqu'un ?

— Avant le disque, intervient Manu, rappelles les numéros de téléphone.

— DOnc 0800 08 5000, tente-t-il, tout en s'agaçant contre un écho provoqué par Phildar, sans qu'il ne détermine son origine. DOnc les numéros sont le 0800 70 5000 et 0803 08 5000 et 3615 funTV rubrique Direct, 1.29 franch par minute. Pour le belges, 0331 47 99 5000. Malgré que certains belges me disent qu'on n'arrive pas à nous joindre facilement, je suis désolé, c'est le standard qui décide. Bon le disque, c'est Le petit poucet se balade avec des hémoroïdes, voilà le titre du disque.

— On accueille Eddy, dit Manu, après le disque et au moment où Gérard a du mal à reprendre. C'est un belge qui a appelé tout à l'heure. À la place de personne.

— Je voulais que tu me répondes à une question en exclusivité, demande alors Olivia. Est-ce que vous avez eu une liaison avec Françoise ?

— Non. Suite du débat. Je rappelle les numéros : 0803 08 5000 et 0800 70 5000 et pour les belges 033147995000. 3615 funradio rubrique direct 1.29F/minute. Pensez-vous qu'une fille puisse rester célibataire avec quelqu'un ?

Un cahot s'installe alors du fait du larsen géré par l'équipe, permettant aux auditeurs, dont Carole, de le fair eépéter maladroitement cette question.

— Mais Gérard, finit par lancer Carole, tu peux pas rester célibataire en vivant avec quelqu'un.

— Non mais attendez, je vois pas le rapport, concède Gérard. Je me suis planté dans cette question.

— Pourtant, tente Mégane, je suis célibataire mais je suis avec quelqu'un.

— Christophe a raccroché, intervient Manu, et on le remplace par Jean-Philippe.

— D'accord, tu me mets ça au propre, ordonne Gérard à Manu en lui tendant la feuille contenant la liste des auditeurs, provoquant l'hilarité du studio face à cette autorité.

— QUand j'étais étudiante, corrige ensuite Carole, je vivais pas en couple puisque seule dans un studio.

— Moi je connais des gens, repart gérard, qui sont dans les études, qui sont dans des internats, et ils sont deux mais...

— Gérard, tu peux poser la question suivante, j'ai du mal à répondre à cette question, s'amuse alors Olivia.

— Non, tu réponds, si tu as entendu la réponse de Carole et la mienne, tu dois être capable de répondre. Si tu veux pas répondre à cette question-là, tu vas faire comme Vanina.

— Je suis du même avis que Carole, finit par dire Olivia.

— Bon Céline, on t'entend pa beaucoup, j'aimerais que tu répondes un peu pus.

— Moi j'ai un décalage de deux secondes avec la Belgique, intervient Eddy, d'une voix efféminée, c'est dur.

— Eh bien je te vire pas mais va voir avec Manu qui s'occupe de ça.

— C'est le staellite, dit Manu.

— Ah bon, c'est bizarre, il te faut le satellite pour communiquer en Beltique toi, s'étonne Gérard sans délicatesse.

— Oui, c'est pour le son numérique. — Bon et moi, repart Céline, je suis célibataire mais je suis avec quelqu'un. Je vis toute seule et j'ai un mec.

— En fait, complète Carole, face à l'incompréhension manifeste de l'animateur, elle vit toute seule chez elle mais elle est en couple puisqu'elle a un mec.

— Et tu le vois combien de fois par semaine ?

— C'est pas la question, je le vois tous les jours mais, voilà.

— Moi je suis d'accord avec Céline, poursuit Fabio à la demande de Gérard, et je comprends tout à fait ce qui provoque son émoi.

— Ça va chéri ? s'amuse alors Mégane.

— QUi parle come ça ? intervient gérard.

— Et pourquoi on n'entend pas Jean-Philippe, intervient Olivia.

— Moi je suis célibataire, répond-il, découvrant alors sa voix, qui n'est autre que celle de Tony. Un peu comme Céline, ça se passe très bien, j'ai un appartement et des fois, ma copine vient.

— Pour la sauter quoi, lance Carole.

— Mais enfin pas du tout ! s'exclame l'intéressé, faussement outré.

Un débat se lance entre Gérard et Manu sur l'origine du larsen, le premier voulant en rendre Tony responsable, le second préférant en accuser le belge. Ededy finit quand même par apporter sa pierre à cette discussion.

— Moi je suis pas vraiment dans le même cas, c'est-à-dire qu'on a vécu en couple avec un ami, et ça s'est terminé parce qu'il est parti travailler en Yougoslavie. Et maintenant, je suis célibataire mais bien tout seul.

Tony tente alors la moquerie envers Eddy et son décalage de deux secondes, associé à une réponse un peu molle. Gérard s'en émeut et exige son silence immédiatement. Ce dernier devenant vulgaire, Gérard exige son expulsion immédiate. — Huitième question : à quoi sert le célibataire dans notre pays ou dans les pays d'OUtre-mer ?

— Pour travailler dans les champs, répond alors Céline. Les célibataires ont pas de contraintes, d'enfants, pas de famille, rien à foutre, donc ils voyagent. Et en général ils vont dans les champs de coton, ils ramassent les pommes, les noix de coco, et puis voilà.

— En outre-mer, dit Cindy après une confusion sur la voix de la personne où gérard se perd, les célibataires sont vachement plus sympa.

— Ils sont vicieux, dit Carole, parce qu'ils sont en couple et trompent leur femme, et c'est pas normal.

Olivia fait répéter à Gérard la question trois fois, au prétexte de ne pas avoir entendu. Elle finira par obtenir : les oreilles c'est comme le cul, ça se lave, sous les ovations de l'assistance. Emporté dans le succès, gérard menace d'exclure Olivia, encore une fois.

— Vanina, elle comprend rien à la vie, c'est pour ça qu'elle s'est faite virer, et Olivia c'est pareil, intervient Cindy, qui, rappelons-le, n'est nulle autre que Vanina.

— Le célibat, repart Olivia sous pression, existe beaucoup plus dans les pays d'outre-mer qu'en France.

— Je vais vour répondre, reprend Gérard, écartant la tentative des auditeurs de l'influencer pour virer Rita. Tout à l'heure. Fabio.

— Le célibat en outre-mer, je suis allé là-bas, j'ai trouvé très sympa. J'ai rencontré pleins de célibataires...

— On a Philippe à la place de Jean-Philippe, interrompt Manu, réintroduisant Tony.

— J'ai donc eu la chance, poursuit Fabio, de les cotoyer dans les bars spécialisés, quant en France, ils sont plus durs, surtout dans le milieu urbain. C'est compliqué, parce que moi je suis un petit peu lent. Mais je conseille à tout le monde d'aller rencontrer des célibataires. Passer des vacances avec eux, c'est vachement cool.

— Est-ce que tu as déjà rencontré des célibataires dans l'espace ? interroge Carole.

— Ça m'est déjà arrivé, à la grande surprise de personnes.

— Moi, dit Philippe, je voudrais poser une question...

— Tu réponds déjà la mienne et tu poseras ensuite ta question si ça me fait plaisir.

— Ah, mais je viens d'arriver, aurais-tu l'obligeance de bien vouloir me la répéter ?

Il n'en faut pas plus pour lancer un cahot où Gérard s'impatiente, se fait ovationner et tout le monde hurle d'enthousiasme.

— Manu, tu vas lui demander à quoi sert le célibat dans notre pays ou dans les pays d'outre-mer, ordonne Gérard. TU lui poses la question à cet abruti qui comprend rien. Carole, continue Gérard, alors qu'Eddy essaie désespérément d'intervenir.

— J'ai pas entendu la question, commence-t-elle, trop de bruit.

— Malgré que eddy est en Belgique, il a entendu, tente encore le belge. Moi le célibat, pour vles hommes et les femmes, je sais pas trop, mais en Belgique, on a une espèce de vedette qui est le célibataire chez les routiers, et dans les relais, il se fait enc...

— Tu restes poli Eddy, rétorque gérard.

— Ah, eh bien oui, il paraît que le routier se fait sodomiser, corrige le belge, provoquant l'explosion de Gérard qui l'expulse avant de passer à Philippe.

— Je pense pas qu'il faudrait tourner la question comme ça, répond-il. Le célibat, c'est un état, un statut, donc ça sert à rien. — Mais c'est quoi les DOM TOM, s'amuse Carole.

— Les départements d'outre-mer, explique Gérard.

— C'est-à-dire ?

— La Martinique, la Guyanne...

— L'ïle d'Oléron, complètent Tony et Olivier. Ile de France.

— L'Australie aussi, lance une auditrice.

— Mais Gérard, tu as traduit DOM, mais pas TOM.

— Mais alors, intervient Max, le Vietnam, l'Autriche, l'INdonésie, c'est l'outre-mer ? la Belgique ? la Suisse, le Kenya ?

— En fait ça sert à rien, répond Carole, alors que Gérard s'agace de ce cahot car Max parle pendant toute la réponse pour citer tous les pays du monde. On est jamais célibataire puisqu'on couche toujours avec quelqu'un.

— Pensez-vous qu'un jour, avance Gérard, le célibataire disparaîtra ?

S'en suit une séquence où Céline insulte Olivia, lançant un débat avec Gérard sur la nature d'insulte de certains mots. Olivier insère un sondage, mais Gérard le rejette en bloc, trop vexé par l'heure précédente où les sondages étaient vulgaires et insultants.

— Oui, il va disparaître, finit par répondre Céline, c'est comme tout, il est en voie de disparition. — Comme les singes en voie de disparition, dit alors Gérard. Par contre pour faire disparaître un aligator, adresse-t-il à Cyril, ça va être vachement dur.

— Le célibat va disparaître automatiquement un jour ou l'autre, poursuit Olivia, comme les dinosaures.

— Il va jamais disparaître, corrige Carole, vu qu'on va faire des enfants et que ils vont grandir et être célibataires à leur tour.

— Mais non quand il n'y aura plus d'hommes sur terre, plus de célibat.

— Quand il y aura plus de célibataires, enfin plus beaucoup, on les mettra dans une réserve, avance Cindy.

Comme Tony intervient, Gérard s'en agace et veut l'expulser, mais se crée alors un cahot entre Philippe et Phildar.

— Bon je vais répondre à la question qu'on vient de poser, reprend Gérard. À l'heure actuelle, le célibat est pas près de disparaître, parce que vu qu'à l'heure actuelle on fait des enfants, donc automatiquement, les enfants qui vont nous succéder seront célibataires aussi aussi dans leur vie en nous succédant. — Mais comment un célibataire peut faire des enfants ? répond Cindy.

— Tu le clones, comme dans Juracid Park, répond Fabio.

— Est-ce que le célibat, demande Mégane, c'est comme la stérilité, c'est héréditaire ?

— Je peux pas te répondre, dit Gérard, semblant roublé de cette question, entretenu par les auditrices qui créent un climat non propice à la réflexion.

— Avant la dernière question, on va accueillir Charlie, intervient Manu, pour réintroduire Tony.

— Pensez-vous de la solitude en groupe, poursuit ensuite Gérard, peu convaincu de sa question.

— Je dirais cette phrase d'un grand poète, lance Céline : il vaut mieux avoir un oiseau dans sa main que dix sur une branche. — Je suis bien d'accord, lance Gérard, troublé.

Il ne sera toutefois pas capable d'expliquer le sens de la phrase.

— Je veux bien t'expliquer, complète Cindy, avec un autre proverbe qui dit que quand les amis sont borgnes, on les regarde de profil. Ça recoupe un peu ce que disait Céline.

— En gros, complète Carole.

— Ça, je suis bien d'accord, je le dis assez souvent, repart Gérard. Et être seul, souvent, c'est pas évident. À l'heure actuelle, c'est très dur à supporter. — Mais être seul et mal accompagné, ça donne quoi ? ironise Phildar.

Gérard ne répondra pas, au prétexte que la question vient de Phildar qui, au surplus, a voulu le tromper en se faisant passer pour Max. S'enchaînent des réponses ironiques reprenant la formule de Gérard. Comme un volcan, Tony se démasque alors et lance une question sur la famille de gérard, qui le fera totalementexploser, mais Manu l'interrompra. — En conclusion, moi je trouve qu'être célibataire, c'est bien, repart Céline, à la demande de Gérard. On a bien débattu, cerné la situation.

— Je penes moi, dit Gérard, que j'ai pu satisfaire à peu près tout le monde en répondant aux questions...

Le cahot s'installe alors, Gérard s'interrompant de surprise au passage près de lui d'un ballon de basket, lancé sans doute du couloir. Olivier rajoute ensuite des sons et Gérard s'agace.

— COnclusion claire et nette, dit Olivia, être célibataire, c'est pas si mal que ça. Il y a pleins d'avantages. Tu peux faire ce que tu veux dans tes draps. Et c'est encore plus cool quand on a quelqu'un.

Gérard n'écoute pas grand chose de ces conclusion, oubliant même qu'elles ont été dites, car il est troublé par Cyril qui tourne autour de lui dans le studio.

— Gérard, tu m'as montré, avec les autres protagonistes du débat, ta force. Pour la focaliser vers un avenir proche, donc le célibat, j'ai bien compris que les meuf, vous servez à rien.

— Fabio, je vais te répondre à ta question, intervient Gérard entre deux coups donnés à Olivier qui le perturbe, je vois pas ta conclusion.

— Ben j'ai compris que le reste de mes jours, je serai célibataire et j'irai au Tibet, termine Fabio.

— Je dirais que sans les femmes, les hommes ne pourraient pas être là, avance Carole. Moi pour le moment, je suis célibataire. Donc comme je t'ai dit Gérard, amitié sincère et plus si affinités.

— Toi, t'inquiètes pas, je te prends au standard après, dit Gérard, qui veut régler encore des comptes avec elle. — Moi je vais te dire, lance alors Olivia, la phrase d'un magazine : les hommes aiment les femmes qui aiment les hommes.

gérard n'a pas compris grand chose à cette dernière phrase.

— Bref pour une fois, finit-il, le premier débat s'est passé comme je le souhaitais.

Il est ensuite interrompu par des ovations, mais aussi par une remarque sur son nez qui coule et qu'il a bien du mal à nettoyer, sous les moqueries de l'équipe.

— Bref, pour une fois le premier débat s'est passé comme Max l'avait souhaité, j'ai pas gueulé, j'ai viré deux ou trois personnes qu'ont voulu trop savoir sur ma vie privée et insultuer mes parents. J'espère que le deuxième débat va se passer aussi bien que le premier, car si oui, ça finit à 4H. Sinon, j'arrête à 3H30. Ya dix questions, je veux qu'on fasse aussi les dix, comme pour le premier.

Malheureusement, le second débat sera fort différent, et renouera avec le cahot qu'on connaît, alliant bruitages, insultes et interventions diverses. On y retrouvera Frédéric Teston, mais Max lui-même interviendra comme auditeur, dans une ambiance totalement confuse et cahotique.

Le débat sur le show business[modifier | modifier le wikicode]

En ce soir du 28 novembre, la transition se poursuit. L'avant-débat reste dans le même lignée et les deux débats, qu'on retranscrit ici, accentuent le côté surréaliste de cette émission. Quoique cahotique, elle commence à prendre un autre aspect qui se confirme cette semaine-là. Nous ne transcrirons pas, bien sûr, le cahot, qui se caractérise principalement par les bruitages et les sons envoyés par l'équipe et dont nous avons déjà parlé. Par lisibilité, nous nous limiterons aux échanges compréhensibles, afin d'en montrer le caractère surréaliste et moins la dimension cahotique, déjà largement présentée.

Factuellement, cette semaine-là est marquée par une intervention de Christine, ex compagne récente de Gérard, dont on sait qu'il ne veut plus entendre parler. Fidèle à lui-même, il refuse tout retour sur son passé en l'occultant totalement, et lui en parler peut le mettre très en colère. Christine, dont on peut imaginer le profil social et psychologique, se prend toutefois à ce jeux et témoignera auprès de Max sur sa relation avec Gérard, tout en alimentant, de manière espiègle, sur certains aspects de son mythe et en les valorisant. On trouvera ainsi des expressions ce soir-là qui rentreront dans l'histoire de Gérard et de son émission.

Parmi ces expressions, Christine décrit ses rapports sexuels avec l'animateur. Quoique peu vraisemblables, ses dires sont repris tels quels par l'équipe et rediffusés, sous toutes les formes, lors des débats. On retrouve ainsi un célèbre « il jouillait pas » ou un « il montait sur moi, c'est tout » ou encore le plus courant « tu sais ce qu'il aime bien ? Mettre un coton tige dans son c... ». Cette dernière expression sera le thème de plaisanterie du deuxième débat, créant presqu'un cahot, mais n'y allant pas grâce à la participation active et explicite de Max.

Dans le prolongement des soirées que Gérard passe le vendredi à la Locomotive de Paris, on retrouve ce soir-là Estelle, avec laquelle il semble avoir un début de rapprochement, et les autres auditrices habituelles. Les garçons habituels sont également présents, accompagnés de Mégane, ayant rejoint la fine équipe en ce second semestre.

Enfin, on précisera que Max venait alors, à cette période, de faire ses premiers pas sur les plateaux de télévision, au sein de la chaîne M6, dans une émission nommée Techno Max. Cette émission musicale, comme la chaîne en organisait beaucoup à l'époque, évoquait toute l'actualité de ce style de musique et l'animateur était présent en presque voix off. Elle sera souvent évoquée lors de ce débat et de ceux suivants, d'abord car les fans de l'animateur la suivaient attentivement, et ensuite car le concept était assez innovant à l'époque, où la télévision française ne comportait que six chaînes.

Dès le début de ce débat, Gérard est pris de cours, occupé à se détendre et arrive avec une trentaine de secondes de retard au micro, occasion pour l'équipe de plaisanter. Olivier gère la technique et ses atouts, Manu est au standard, Phildar prend de plus en plus de place à travers Fun TV, aux côtés de Cyril. Nous ne décrirons pas les premières minutes de cet épisode, relativement banales. Comme on l'a fait au précédent débat, nous ne retranscrirons pas non plus les réponses banales de bonsoir des auditeurs, sauf si elles revêtent un intérêt particulier. Comme l'émission, nous transitons vers la prochaine partie en faisant évoluer notre retranscription.

— On va donc accueillir Estelle, Lisa, Cécile.

— Bonsoir mon petit père Noël, lance Cécile.

— D'accord. Suliban, Jérôme (Tony) et DoubleSaron. Je vous préviens que le premier débat, s'il se passe mal, il n'y en a qu'un. Donc je préviens les trois mecs, réveillez-vous.

— Pourquoi les trois mecs ? protestent Manu et Tony.

— Et celui qui s'amuse à avoir du monde derrière lui, c'est pas la peine, il va aller faire un petit stage au standard et voir Manu. Bon hop, tu me les prends et tu me calmes ces trois-là pour commencer, réagit Gérard à une voix de fille au téléphone disant « Gérard j'ai envie de toi ». Cette bande son animera aussi de nombreuses futures émissions.

— ON n'a même pas commencé que tu gueules déjà, se plaint Mégane.

— Oui, ça va être comme ça maintenant. Aimez-vous les gens du show biz ? Cécile, finit-il après des interruptions obsènes de voix de garçons et de la fameuse bande.

L'émission s'interrompt alors car un auditeur lance « Ta gueule », ce qui énerve gérard, d'autant que les filles lui font croire que c'est lui qui le dit, source de fermes protestations.

— J'aime bien les gens du show biz, ça me permet de rêver, commence enfin Cécile (Rita). C'est un monde plein de paillettes et je rêve.

— Je suis d'accord avec elle, poursuit Lisa (Mégane). Ils font tellement ce qu'ils veulent... ils s'éclatent, ils savent que rien ne les arrête.

— Moi, enchaîne Tony, les gens du show biz, ce sont surtout les filles sexy qui courent en maillot rouge sur les plages à Malibou. Ça me fait rêver.

— On va accueillir Sylvie à la place de Suliban, interrompt Manu.

— Bon par contre tu me vires le mec qui a une nana derrière lui qui s'amuse à dire des conneries, interrompt Gérard en réaction à la bande son diffusée, effectivement, par un téléphone.

— Mais toi Gérard, reprend Cécile, en fait, tu es un show business.

— Vous verrez bien les questions au fur et à mesure.

— On accueille Moctar, interrompt encore Manu.

— C'est vrai, reprend Sylvie, que tu fais partie du show business.

— Allo Gérard, interrompt bruyamment Moctar.

— Ouai ça y est, lance Gérard, agacé, on t'a entendu Moctard.

— Je suis moi-même producteur de...

&dmash. Pour l'instant, tu laisses parler Sylvie, s'il te plaît.

— Ben par exemple, finit par dire Sylvie après moultes interruptions du producteur, pour des gens qui commencent comme Amédé, qui commencent à se faire connaître dans le cinéma, je les considère comme de nouvelles star de show biz et j'apprécie beaucoup, la qualité, c'est énorme.

— ok, et toi Estelle ?

— Pour moi... le show business est quelque chose qui fait vachement rêver, mais c'est ce qu'on nous laisse voir.

— Oh Gérard ta gueule ! émet une voix derrière un combiné.

— S'il vous plaît, vous restez polis derrière parce que sinon, ça va gerber sec encore. Je sens que y'en a deux qui vont déménager.

— Bon Moctar, qu'est-ce que tu voulais dire ? intervient Tony.

— Euh Jérôme, c'est aps toi qui commande. C'est moi.

— D'accord, bon Moctar, qu'est-ce que tu voulais dire ?

— Jérôme tu dégages. Tu dis à Jérôme, poursuit Gérard en se retournant vers Manu, que c'est pas lui qui commande lors des débats, c'est moi. Si ça lui plaît pas, il dégage.

Pendant ce temps, le bruit de fond de la voix enregistrée retentit toujours, créant un parasite à ce qui précède.

— Moctar vas-y, enchaîne Gérard.

— Bonsoir Monsieur Gérard, répond-il, d'un accent étranger exagéré. Moi-même je suis producteur de Rai, grand producteur d'une grande Raïeuse, chanteuse que je peux pas dire le nom et je crois que vous pouvez faire une grande carrière show business. — C'est vrai, reprit Rita, que toi t'es show business en fait.

— Moctar tais-toi, interrompt Gérard face au bruit de fond de l'auditeur.

— J'ai le droit de donner mon avis, Monsieur Gérard.

— Tu te tais s'il te plaît.

— Gérard, t'es chiant, lance la voix enregistrée dans le téléphone.

— Bon hop, tu me dégages celui qui a une nana derrière. Allez-vous souvent voir les stars du show business chez elles ?

— Non, répond Olivier. Sur Minitel, il y a un message, puisqu'on parlait de la Loco : Rose dit sur Minitel, elle habite à Paris et a 26 ans, tous les vendredis soirs à la Loco, il y a un sodomisateur qui commence à se faire connaître, qu'en pense-tu ? Ça aussi, c'est du show business ?

— Très chaud, très business, intervient Moctar.

— Tu écrases Moctar, eprend Gérard. Je crois que j'avais bien dit hier, quand je suis venu dans les studios, que je voulais pas entendre parler de ça, donc sa question, j'y répondrai pas. Comme ça ça va plus vite, c'est vite.

— C'est de la concurrence déloyale, ajoute Mégane.

— Bon donc Sylvie, t'as entendu la deuxième ?

— Si j'aime bien voir les stars chez elles ? Non, parce que faut savoir où elles habitent.

— C'est pas qu'on veut pas, c'est qu'on peut pas, complète Mégane.

— Je peux donner l'adresse de George Clooney si ça intéresse quelqu'un, interrompt Moctar.

— Moi, je connais des stars qui habitent Cité Carno, lance Jérôme (Tony), provoquant l'ordre de Gérard de l'évacuer de l'antenne immédiatement.

— Cécile tu disais donc ?

— Moi je vais dévoiler un scoup, j'ai vu Max Dillon moi avec sa femme.

— Moi j'ai vu Jean-Marie Bigard ! lance Sylvie.

— Et moi, poursuit Cécile, j'aime les stars du show business parce que par exemle, toi, tu fais le show tous les jeudis, et tu fais du business pour Fun, donc oui j'aime bien les stars du show business.

— Lisa, interroge Gérard, niant les interventions parasites de Moctar et autres sons.

— Moi je t'ai déjà répondu, dit Lisa (Mégane).

— Estelle ?

— Moi je connais qu'une star du show business, c'est toi Gégé, et j'ai la grande chance de pouvoir aller chez toi et je suis très heureuse.

— Merci pour le larsen derrière, du coup j'ai pas entendu ce que m'a dit Estelle. Moctar tu la fermes ou tu vas dégager quand on me parle !

— Gégé calme toi, je vais répéter, dit Estelle.

— Bon tu me le calmes, poursuit Gérard, entendant encore la bande son parlant de coton tige.

— C'est une fille Gérard, fait remarquer Olivier.

— À mon avis, c'est pas une des quatre. Maintenant je voudrais qu'Estelle répète parce que Moctar arrêtait pas de l'ouvrir.

— J'ai rien dit Gérard ! hurle Moctar, le ton outré et dans un accent toujours très prononcé.

— Moctar tu te tais !

La cahot ici s'installe, avec une imitation par Moctar d'un auditeur chantant à tue-tête une chansons paillarde, le son de la bande qui jouit, Gérard veut donc l'éliminer mas Manu s'y oppose.

— Il est pas à l'antenne là.

— C'est qui ça alors ?

— Ya que les filles à l'antenne là Gérard.

— Celui qui s'amuse à faire ça est prié d'arrêter, tente Gérard après un silence. Bon Sylvie t'arrêtes s'il te plaît.

— C'est pas moi  proteste-t-elle, mais la bande s'arrête en même temps.

— Bizarre, comme par hasard, reprend gérard à l'unison d'O Olivier.

— Bon et c'est vrai que ça pue chez lui ? demande Mégane, quand Estelle répète qu'elle est allée chez Gérard.

— QUi c'est qui vient de poser une question qui est complètement con ?

— C'est vrai que ça pue ? insiste Mégane.

— Estelle, si tu pouvais répondre à la questin de Sylvie qui vient de dire une connerie plus grosse qu'elle.

— Non je pense pas que ça pue non, dit cette dernière.

— Moi, dit Cécile (Rita) après u instant où gérard ignore le producteur qui veut lui parler, je voudrais poser une question à Moctar, qui est producteur. Je m'adresse à vous, Monsieur le producteur, quel rôle vous donneriez à Gérard ?

— Je suis en train de tourner un nouveau film, une nouvelle production qui s'appelle Collégiennes perverses, et avec beaucoup de décor, dans la nature, et ya un château, avec beaucoup de scènes dans beaucoup de pièces, avec des animal...

— Non animaux ! lance Gérard, qui avait déjà it ne pas croire dans ce personnage. En France on dit des animaux !

— Raciste ! Raciste Monsieur Gérard ! hurle l'homme, indigné. Je préfère ne pas rester dans le débat ! finit-il en raccrochant.

— Une question qui va s'adresser au Star System, et ça je pense que toutes les filles vont me répondre oui, pensez-vous que Max fera du show business plus tard ?

— Non, répond immédiatement Lisa (Mégane). Parce que c'est pas son truc. TU peux lui demander, il te dira que c'est pas son truc. Ça va cinq minutes pour frimer un peu mais bon, c'est pas son truc. Ça le lassera vite.

— Cécile, poursuit Gérard, après avoir reproché à Olivier d'activer un écho très marqué dans le son de son micro.

— Mon petit chéri, moi je dis que oui. Max va être une star de show business, parce qu'il est beau, talentueux, et ça va venir.

— Moi je pense, continue Sylvie, qu'il a pas vraiment la grosse tête, même s'il fait croire qu'il l'a.

— Mais ça n'a rien à voir, objecte Rita. Une star c'est pas avoir la grosse tête.

— Qu'est-ce que t'appelles Show Business ? dit Lisa. Est-ce que c'est traîner avec des gens célèbres ou être vachement connu

— C'est d'être avec des chanteurs célèbres et se faire voir comme il fait sur M6. Et toi Estelle pour finir ?

— Comme tu viens de le dire, il vient de débuter une émission sur M6, donc à mon avis il y est déjà dans le show business.

— D'ailleurs, interrompt Rita, Techno Max était vraiment bien.

— Merci pour lui.

— Sur le Minitel, tu fais vraiment exploser les scores. On était 0 quand Max est parti, on est 17. Et quelqu'un te demande si c'est vrai que t'as fait des shows scato à la Loco avec Christine.

— Avant une autre question, intervient Manu face à l'animateur qui refuse de répondre, on accueille Anthony.

— Bonsoir jeunes gazelles fougueuses, introduit Tony.

— Qui s'amuse à sortir ça ? lance Gérard, assailli par la bande son qui l'insulte et enchaîne les vulgarités.

— C'est moi, tente Lisa. J'ai une poupée qui s'appelle Barby CHristine et quaudn tu lui appuies sue le ventre, elle parle.

— Lisa, je te souhaite une bonne nuit. AU revoir !

— VOilà, première nana de la soirée qui dégage ! lance Hégard, triomphal.

— Moi j'ai une peluche qui s'appelle Gérard, dit Tony, et quand je lui mets un doigt dans le fion, elle fait « de toute manière ».

— ANthony, tu dégages aussi !

— Pensez-vous qu'un jour je ferai du show business, poursuit Gérard.

— Ya un sondage d'il y a deux jours du service vétérinaire de Paris qui annonce qu'on a retrouvé tous les chevaux de Vincennes la queue coupée, on pense que c'est quelqu'un de Suresne qui aurait agi.

— Pour l'instant on parle du show business, pas des quaueus de cheval. Je vois pas le rapport, le sondage, signé Manu.

— J'ai Jean-Barnard à la place de Moctar, intervient Manu, avec en fond le son de la bande qui reprend.

— En changeant de look, répond Sylvie, après que Jean-Bernard se soit présenté avec son bégaiment qui annonce une suite difficile, peut-être.

— Mon petit chou, je suis certaine à 1OO% que tu seras une star du show business vu ton talent et t'es mignon.

— C'est pour me donner des gants que tu me dis que je suis super mignon, tu m'as jamais vu.

— Sur Fun TV si, la semaine dernière. Avec ta moustache.

— Je pense que tu seras une grande star du show business, commence Estelle, interrompue par Jean-Bernard qui hurle en bégayant Allô. Tu vas casser la barraque.

Intervient alors une réponse de Jean-Bernard, peu audible car coupée maladroitement de fau bégaiement, si bien qu'on dirait davantage une voix mal transmise par le réseau mobile qu'un bégaiement.

— Il a dit, intervient Manu en traduction, que comme tu fais partie du show business, il aimerait avoir un conseil de ta part.

Gérard débat ensuite avec Olivier autour du son de sa voix, déformé par un effet grossissant.

— À votre avis, combien gagne une star du show business ? ON va demander à Jean-Bernard.

— Merci pour la réponse, commence-t-il difficilement. Beaucoup d'argent.

— Gérard devrait travailler dans une boucherie/charcuterie, il serait connu en star du show business, dit Olivier.

C'est alors que Jean-Bernard décide de partir.

— Une star, dit Sylvie, doit gagner... entre 0 franc et 65 milliards.

— Ah ben là le magasin de Porsch peut fermer boutique avec toi. répond Gérard, amusé.

— Et si tu gagnais autant de milliards, demande Cécile, qu'est-ce que tu t'offrirais ?

— Une maison, commence Gérard, couvert par la bande son habituelle de jouissance et autres bruitages féminins. Je me demande si c'est pas Sylvie qui joue là !

— Qui jouit, corrige malicieusement Manu.

— Et comme par hasard, tu dis que tu es tranquille et ça s'arrête. Comme par hasard. Prendre les gens comme un canard sauvage.

— Pour moi, répond Cécile, une star doit gagner des millions et des millions.

— Ça dépend des stars, certaines gagnent 10000 France comme ça et d'autres des millions. Ça dépend de la notiriété.

— Ok la colombe, sourit Gérard, brusquement attendri.

— Mais rassure-moi, demande Antoine, qui vient d'arriver incarné par Tony, t'es pas payé là ?

— Pour l'instant tu vas répondre à ma question, rétorque Gérard.

— Ben oui ça dépend des artistes, ceux qui font du cinéma sont très bien payés. D'autres font de la télé et n'en branlent pas une et sont bien payés.

— Je te préviens d'une chose, c'est que ce que tu viens de dire, ça m'a pas fait plaisir. Donc tu te calmes ou tu vas dégager au standard. J'ai vaguement entendu un truc sur le Star System. Attention à toi.

— D'ailleurs, intervient Phildar, il paraît que M6 est sur un projet de Techno Gérard mais on n'en sait pas plus.

— ON accueille une grande star dans les débats de Gérard, intervient Manu, après une nouvelle mise en accusation de Sylvie de la bande son, c'est Garcimore.

— Bonsoir Gérard, c'est Garcimore, lance une voix similaire à celle de Moctar.

— Bon tu réponds s'il te plaît, je vais pas m'endormir là il reste encore six questions.

— Je gagne à peu près 1500 francs par tour de magie, commence Garcimore, après un hurlement de Gérard sur son micro victime d'effets techniques, calmé par Estelle.

— J'aimerais répondre à ta question, commence Lucie (Mégane), elle aussi apparaissant dans ce début de cahot venant du micro de Gérard. Quand ils tournent un film, un téléfilm par exemple, le prix le plus bas pour les figurants est de 2740 francs. Les autres gagnent 500 ; un acteur pas très connu gagne pas très cher, et des gens comme Depardieu gagnent jusqu'à 30000 balles par jour.

— Dommage qu'on puise pas avoir, parce que sinon j'aurais pas pu en placer une, notre alcoolo de hier soir qui s'est amusé à m'insulte rcomme du poisson pourri, lance Gérard. Parce qu'il connaît tous els acteurs de cinéma, tourne avec tout le monde, je voudrais bien savoir.

Nouveau cahot basé sur la bande son féminine. Pas beaucoup sont calmes. Gérard tente, au hasard, de calmer les filles.

— Pensez-vous que les stars du show business sont heureuses ?

— Question Minitel : est-ce que c'est vrai que dans le livre des records, Gégé détient celui du nombre de coton-tiges dans le cul ? Il serait de 25 000.

— Je répondrai pas. Antoine, comme tu viens de parler, abruti.

— Euh pourquoi tu m'insultes comme ça, moi je t'insulte pas. Je pense qu'elles sont heureuses les stars. Elles gagnent bien leur vie, pour ce qu'elles font... Quand je vois dehors, cet hiver, ceux qui dorment dehors et qui font la manche dans le métro. Face à ces gens qui gagnent des milliards. Je vouserais pousser mon cri d'alarme.

— C'est pas lt thème du débat, répond Gérard, gêné. Tu l'as poussé ton cri d'alarme, on va demander à Sylvie.

— Je pense pas qu'on puisse être heureux, quand on voit le cas de Lady D.

— J'avais bien précisé, si t'as écouté hier la libre antenne, qu'on parlait pas de ...

— ni le pont de l'Alma, ni Carole, ni Christine, interrompt Tony.

— Moi je pense, dit Cécile, que les stars sont malheureuses car elles vivent que la nuit et sont tout le temps harcelées par les paparazzi. Pas une vie agréable.

— Moi je pense qu'elles sont comme nous, dit Lucie à la demande de Gérard. C'est des êtres humains, elles gagnent du fric, font un boulot qu'ils aiment, et voilà. Rien de plus que nous.

— Et la colomba du Zimbabwé, lance Gérard, quoiqu'interrompu par la bande son.

— Moi je dirais comme Lucie, que les stars sont des gens comme les autres et certains sont heureux, d'autres non. Certaines divorcent, ont des enfants, se marient, comme tout le monde.

— Le Minitel te demande si ce que tu préfères des stars du show business, c'est leur quaue de cheval ou pas.

— Rien à voir. AUcun rapport.

— Les stars sont très heureuses, intervient Garcimore, poussé par Manu. Et je vais t'offrir un tour de magie en direct Gérard. Je vais disparaître de l'antenne à trois : un, deux, trois. et il raccroche.

— Dans votre vie, avez-vous croisé une star de show business ?

— Non, à part toi à ton anniversaire, jamais, dit Antoine. Et Max, Stéphane aussi. Impressionnant.

S'en suit un débat agité sur la bande son, dont Gérard cherche l'origine, en soupçonnant Sylvie et les autres de mettre une cassette audio de bruitage. Il entend bien démêler le vrai du faux pour se débarrasser de cet effet sonore.

Après une courte pause musicale, le débat reprend ses droits. Johnny Rebel, nouvel arrivant, est alors sollciité pour répondre à la question, mais comme il préfère se mettre en avant sur sa qualité de star et son succès, Gérard le renvoie au standard. C'est Sylvie qui est donc sollciitée, sans que la bande son qui fait le fil rouge de ce débat ne se soit arrêtée :

— Moi j'ai croisé une star oui, Francis Lalane. Il fait partie du show business et a une queue de cheval.

— Ok mais les queues de cheval c'est pas le thème du débat, c'est pas maintenant, répond Gérard.

— Sylvie, sur Minitel, dit d'ailleurs : est-il vrai que Christine se prenait pour Diana quand tu la tirais sous le pont de l'Alma ?

— Je répondrai pas, ça lui apprendra, rétorque Gérard. Cécile.

— Oui moi j'ai rencontré deux stars : Mc Gullon et Richard ANconina au Bar Fly à Paris.

— Moi, dit Lucie, j'ai rencontré Richard Boringer et Romane. En conférence.

— Et moi, ANtoine, j'ai rencontré ANnie Girardo et Régine, reprend Antoine après avoir peu de temps avant déjà répondu à la même question, mais suivant les autres.

— Non mais ça y est toi t'avais répondu avant la pause. Le show business continuera-t-il encore longtemps ? Antoine.

— Je pense que ya de l'avenir dans le show buiz, et qu'il a un bon avenir devant lui. Tant que tu feras des débats sur Funradio, je pense que le show buiz aura un grand avenir.

— Sylvie, tu réponds s'il te plaît, poursuit Gérard, après avoir réactivé le sujet bande son et désespéré l'auditrice, cible de Manu et des autres comme auteur de cette bande.

— Je suis sûr que c'est Olivier, défend ANtoine (Tony).

— Olivier il est en face de moi, donc toi tu vas la fermer ou dégager au standard si tu dis encore un nom des gens de la radio.

— Je pense, dit Sylvie, que tant qu'il y aura des hommes, il y aura des femmes, et donc du show buiz.

— Pour moi mon petit chou, tant qu'il y aura des beaux mecs comme Manu le gamin et du cinéma à Holiwood, il y aura des stars.

— Bon Estelle des Zimbabwé, eu... la colombe des Zimbabwé, continue Gérard, après une réponse de Lucie qui confirme la précédente.

— Bon tu ferais mieux de m'appeler par mon prénom, c'est Estelle. Tant qu'il y aura des types comme toi, il y aura des super stars.

— Et sur Minitel on a Attention, âge 69 ans, qui demande est-ce que c'est vrai que c'est en serrant une queue de cheval que tu as perdu tes dents de devan.

— Laisse ton numéro pour le deuxième débat et je vais m'occuper de ton matricule toi, répond Gérard. Tu vas voir mon As_du_69.

— On accueille Corinne à la place de Johnny Rebel.

— Bonsoir Gé"rard, je suis de Toulouse, répond une voix masculine imitant celle d'une fille. Je voulais dire que pour entrer dans le milieu du show business, ...

— Mais tu peux pas reconnaître un travelo d'une nana ? s'emporte Gérard envers Manu.

— Je suis de Toulouse, repart Corinne, et j'aurais voulu monter sur la capitale pour être soit actrice, soit chanteuse.

— Je voudrais répondre, coupe Cécile avec l'approbation de Gérard. Ta place est au Queen, ils font des shows.

— Mais c'est quoi le Queen, demande-t-elle, pendant que Gérard s'énerve contre la bande son, l'écho fait par la voix de Max lui-même qu'il ne reconnaît pas et Sylvie qu'il veut éliminer.

— C'est une boîte de travelo, comme tu es à l'heure actuelle, lance Gérard. Puis il s'énerve envers Olivier et Max intervient :

— Arrête un peu Olivier, dit-il d'un ton faussement sévère.

— Pour l'instant je pose la neuvième question, continue Gérard, malgré des effets de son déstabilisant.

— Ta gueule Gérard, lance la voix de Max.

— Bon, bonne nuit à tous. Deuxième débat. Tu me vires Corinne, poursuit-il alors que celle-ci répète la même phrase en boucle.

— Gérard, pense que t'es une vraie star et mène ton débat correctement, ordonne Estelle.

Gérard n'arrive pas à se reconcentrer, distrait par les bruits, les effets sonores et une odeur de brôlé dans le studio.

— Pensez-vous qu'une star de show buiz puisse faire voir son ventre ? ANtoine.

Après un échange avec Tony prétendant ne pas avoir entendu la question car pris au standard par Manu pour avoir son numéro de téléphone, Gérard s'agace de la réverbération mise dans sa voix et hurle. Corinne intervient encore mais Gérard finit par éliminer Antoine.

— On accueille Johanna à la place de Lucie, intervient Manu dans ce cahos.

Gérard élimine alors Corinne, qui ne répond pas immédiatement car elle se dénude.

— Va voir Manu il va te dénuder.

— Ben oui, dit Johanna, elle peut faire voir son ventre quand elle va prendre sa douche.

— Non mais sur scène !

— Et on peut voir le tien ? tente Johanna malicieusement.

— Non, répond Gérard. Cécile.

— Moi mon petit chéri...

— Lèche-cul, lance une voix.

— Qui a dit ça ? J'espère que c'est pas Johanna, s'indigne Rita.

— Oh ben non, rit cette dernière.

— Les stars, repart Cécile, elles montrent bien leurs fesses, donc le ventre, aucun problème.

— Sur scène j'ai jamais vu un mec faire voir son froc, il a montré son torse, mais pas plus.

— Non mais les nanas oui.

— Pas toutes, je citerai pas de noms pour certaines nanas que je connais pas. Lucii.

— Je pense que ça les dérange pas de montrer leur ventre.

— ON accueille Gontran, interrompt Manu pour réintroduire Tony.

— T'as un nom ridicule, rit Johanna.

— Je sais, mais c'est pas moi qui ai choisi, renvoie Tony.

— Bon tu as entendu la question ? Mais écoutez-les avant d'appeler ! s'emporte Gérard à la réponse négative de l'auditeur. Ça commence à être lourd tous les jeudis.

— Je pense que oui, pourquoi les stars n'auraient pas le droit de montrer leur ventre ?

— Oui mais un détail, dit Johanna, il faut qu'ils mettent un cache-nombril parce que c'est indécent de montrer son nombril.

— Maintenant, à l'heure actuelle, les trois quart des stars, que ça soit des nanas, ou pas les mecs j'en n'ai pas vus, ben au lieu de montrer leur nombril, elles mettent un piercing. Je vais citer un nom car tout le monde l'a vu la semaine dernière à la télé : c'est Severine Ferrer. Estelle.

Nous passons sous silence les interruptionse et rperises de phrases provoquées par Olivier et les effet soores.

— Moi je trouve que Séverine Ferrer a la gueule d'un pékinois, lance Gontran.

— Si on te considère comme une star, continue Estelle, étant donné que je t'ai vu pour la première fois et que tu as montré ton torse et ton nombril, oui.

— On accueille un nouvel auditeur, interrompt Manu.

— Salut l'inconnu. On peut savoir ton nom ?

— Je préférerais pas, répond-il, dans la voix de Max.

Après un échange vulgaire sur son nom, puis un refus de Gérard de répéterla question, ce dernier enchaîne. Mais il est encore interrompu pour accueillir Pierre-Henri, pourtant vite rejeté car une radio allumée derrière lui faisait un son de larsen épouvantable. Puis il essaie d'éliminer les deux autres garçons mais n'y parviendra pas.

— Est-ce qu'on peut écouter ce que l'inconnu a à dire ? tente Cécile.

— La question, c'est si les stars peuvent montrer leur nombril, finit par dire l'auditeur.

— Tu vois que tu la connaissais ! explose Gérard.

Toujours gêné par la bande son, il décide d'éliminer au hasard Lucie. L'auditeur inconnu tente alors de répondre, mais Gérard ne s'y intéresse pas, jusqu'à ce qu'il prononce mal le mot « piercing », qu'il dira « pursing », que Gérard reprendra. Celui-ci insistant dans son erreur, Gérard enchaîne pour contrôler un minimum le débat. Mais il n'y arrive pas.

— Mais gérard, reprend Cécile, si tu devais te faire un piercing sur le corps, où tu te le ferais ?

— Je te le dis tout de suite, je m'en ferai jamais, répond Gérard.

— Mais si tu devais en faire un, où tu aimerais qu'il soit ?

— Nulle part, rétoruq eGérard.

Les filles lui proposent alors la poitirne, le téton, la langue, il refuse en bloc.

— Citez cinq noms d'une star de show business que vous aimez.

— Gérard de Suresne, lance immédiatement l'inconnu.

— Alors moi mon préféré de tous, commence Pierre-Henri, à la demande de Géard, c'est forcément Sim, our son humour. Il est un peu devant toi pour sa classe et l'odeur. Ensuite, j'aime beaucoup Philippe Bouvard. Je trouve que c'est un grand homme. Après en quatrième, je mettrais Stéphane Colaro, que je peux d'ailleurs vous imiter.

Il tente alors une bien mâle imitation de la personne, pendant que Gérard s'agace des effets sonores sur sa voix appliqués par Olivier.

— Bon Gontran.

— Top chrono : Riri, PHiphi, Loulou, Clara Bell, Pim pam poum.

— Johanna.

— Le docteur Carter, le docteur Ross, le docteur River et le docteur Hanspo.

— Rien que des stars d'une série télévisée. Vas-y l'inconnu.

— Les stars drôles, on a d'abord Gérard de Suresne. Difool de Skyrock. Boris de Skyrock, continue-t-il, malgré l'agacement de Gérard de l'entendre citer d'autres stations concurrentes de radio. Philippe Jeanjean de NRJ, et le Festival Robles sur NRJ.

— Tu me sor l'inconnu, il a pas besoin de citer toutes les radios. Bonne nuit ! Cécile.

— Oui je réponds mon petit chou. En premier, le doc, de Funradio. Louis de Funès. Bourvil. Fernandel et Gérard de Suresne.

— C'est bien, tu me mets en dernier, pétasse. T'es vraiment une pétasse avec moi.

— On garde toujours le meilleur pour la fin, répond-elle, dans l'hilarité générale.

— En parlant du meilleur on a une question Minitel : est-ce vrai que Gégé a sorti une cassette qui s'intitule Comment prendre son pied avec un coton-tige ?

— Bonne nuit à lui. Pour finir, continue Gérard en exigeant la sortie de l'inconnu qui continue à citer les radios (Europe 1, ETL, France Culture), Manu tardant à l'identifier et à l'éliminer, Estelle. L'inconnu tu t'écrases, s'il te plaît.

— Moi je dirais en premier toi, en deuxième Anconina, commence Estelle malgré des interruptions permanentes par la bande son et les tentatives de Gérard de la laisser parler seule et sans interférences. En toirisième, je dirais Depardieu. En quatrième je dirais Jean-Marc Bar. En en cinquième, encore toi.

Entre-temps, Gérard doit gérer un larsen et Max, qui lui dit sous son pseudo : Gérard, ça te dirait de me sucer ? Bien sûr, il réussit toutefois à rester sur Estelle. Bien sûr les autres ayant compris le jeu, Tony se permet un :

— Mais techno Max c'est totalement nul, c'est pas possible.

— Bon tu me sors Gontran, Pierre-Henri et l'inconnu. Bon vous voulez peut-être que je vous donne mes réponses.

— Non on s'en fout, crache Olivier.

— C'est bien, du coup j'ai pas le droit de répondre. Tu te démerderas pour le deuxième, je répondrai pas non plus aux questions.

Mais l'équipe finit par créer un énorme bruit collectif pour qu'il cite, ein fin de compte, ses préférences.

— C'est vrai qu'il a volé 10 francs dans le porte-monnaie de CHristine ? lance l'inconnu, toujours en ligne.

— Alors donc, tente Gérard. Rickie Martins, Guy ontagné, Jean-Luc Lahaye, Joe Dassin et Phil Barney.

Toute l'équipe applaudit.

— AUcune star féminine ?

— Diana, quand elle est morte dans le tunnel, lance cette fois l'inconnu.

émadsh; Bon alors lui, bonne nuit, tu me vires L'inconnu. Je veux pas savoir d'où il sort, tu essaies de le trouver.

Mais l'auditeur persiste, si bien que Gérard veut la conclusion.

— Ya marqué sur le Minitel, reprend Olivier, Clint dit que Gérard se ferait des pipes sous le pont de l'Alma depuis que Diana est morte, ça lui ramène du monde.

— Celui-là il va se faire foutre, il raccroche, ça lui coûtera mons cher plutôt que de dire des conneries comme ça. Dernière question et après on dra la conclusion, il est 2 heures, donc on pourra attaquer le deuxième débat. Pensez-vous qu'une star risque sa vie avec ses fans ? Ceux qui ont l'habitude d'aller les voir lors des concerts.

— Ben écoute, dit Johanna, moi Stéphane l'alcoolo je l'aime bien. Je trouve qu'il parle un peu trop tout le temps. Il devrait arrêter d'insulter Max.

— A chaque fois il rappelle le lendemain pour dire excuse mo j'avais trop bu, répond Gérard à ce jeu de mots. Je crois qu'il avait trop bu de Beaugeolet la veille. Et le soir-m^mee car pour avoir dit ce qu'il a été dire hier soir à l'antenne, jvais te dire une chose... ça m'a pas fait plaisir. Parce que j'étais en haut et...

— Tony dit sur Minitel que les cinq préférés de Gégé sont le pont de l'Alma, Lady Die, la sodomie, les chiottes de la Loco, et les cotons tiges dans le cul.

— C'est ça... bon Cécile.

— Les stars risquent leur vi, comme John Lenon.

— Non John Lemon, ou John citron, hasarde Pierre-Henri malgré les oppositions de Gérard, qui accuse au passage Gontran.

— Tu te tais stp. Gontran ! Bon aller conclusion, la dernière question est vite baclée, explose-t-il en entendant encore la jouissance féminine de la bande sonore. Quand j'entends un bruit comme ça ça commence à m'énerver. Tu me sors Pierr-Hrnei et Gontra, hop.

— Je m'insurge, je m'inscris en faux, je n'ai rien dit, proteste Pierre-Henri. Je pense que, poursuit-il, quand Gérard sort de la radio, il doit effectivement risquer sa vie avec ses fans qui le poursuivent. Et je ne voudrais pas être à sa place, voilà.

— Gérard, quand tu parles de fans, tu me fais rigoler, parce que je t'envoie des lettres à ton adresse et tu me réponds jamais, place Tony.

— Je te répondrai jamais, je l'ai bien précisé mercredi soir. J'ai dit que je ne répondrai jamais aux mecs. C'est clair, net et précis.

— Je trouve ça hontable et lamenteux, proteste Pierre-Henri.

— Peut-être pour toi mais moi, ça me fait bien plaisir de pas vous répondre. Ca me fait une belle jambe, répond-il à Gontran qui revendique être un de ses premiers fans. Johanna.

— Ton patron est un mec tu sais, dit-elle.

— Bon il reste plus que ma colombe alors.

— Pour moi, les stars risquent leur vie dès lors qu'elles suscitent des jalousies auprès de personnes mentalement dérangées.

Gérard cherche alors une nouvelle fille qui n'a pas répondu et revient, pour découvrir que Lucie est revenue.

— Je l'ai calmée, explique Manu, elle a été sage.

— Bon ben alors Lucie vas-y, réponds.

— Je suis d'accord avec la dame.

— La dame c'est la colombe, reprend Gérard.

— Mais moi je connais pas personnellement la colombe, donc c'est une dame pour moi.

— Conclusion sur le débat : Pierre-Henri.

— Je pense qu'effectivement, le show business est un milieu à part. Il doit être difficile de le pénétrer.

— Mais réponds Gérard, intervient Johanna en entendant la sonnerie d'un téléphone. Tu pourrais arrêter de téléphoner pendan tes émissions ?

— Ca c'est quelqu'un qui joue avec un gadget, répond Gérard. Je suis pas au téléphone pour l'instant, je suis devant le micro. — Difficile donc de pénétrer ce monde et je te félicite d'avoir pénétré ce monde. Et quand je parle de pénétration, je crois que tu sais de quoi je parle.

— Je vois pas du tout le rapport avec la conclusion du débat. Gontran.

— J'ai trouvé ton débat nickel, bien à ton image et tu serais prié de répondre à mes lettres.

— Si ça me fait plaisir, bonne nuit. En de bon entendeur salut ! Tu me les retires au fur et à mesure, demande-t-il à Manu. Johanna.

— Le show nuiz, c'est super bien. Voilà.

— Ma conclusion, dit Cécile, c'est que les stars seront toujours des stars et tant qu'il y aura des stars, il y aura du show business. Et comme disait Marlyne Monroe, je crois que Gérard, tu connais cette phrase très célèbre : There is not business without show business.

Bien sûr, Gérard ne comprend pas.

— Gérard, tu es d'acord avec ça ou pas ? insiste Cécile

— Oui, je suis d'accord avec toi. Lucie.

Profitant de ce passage en anglais, Johanna et l'équipe lancent un happy birthday to you qui agance Gérard. — Ma conclusion c'est que moi j'aimerais bien en faire partie...

Max intervient alors, par la vitre de communication du studio, et crache :

— Gérard, c'est nul !

— Ben je sais pas, là yen a un qui passe sur tout le monde, ya des bruits partout, ça vient d'où ?

Max entre dans le studio et reprend sa phrase, Gérard n'y répondant que timidement. Il poursuit toutefois son agacement face à Olivier qui déforme sa voix dans le micro.

— Je voulais juste dire, insiste Pierre-Henri, no god in the job.

— Je vois pas ce que ça veut dire mais ok. Lucie conclsuion.

— C'était pas génial, mais bon j'aimerais bien en faire partie.

— D'accord. Estelle conclusion.

— Je pense que le monde du show business est un monde particulier, il fait des envieux auprès de beaucoup de monde, mais par d'autres côtés, il doit falloir être fort pour vivre dans ce monde-là.

— Ok. Pour moi la conclusion, c'est que c'est bizarre qu'à chaque fois, le premier débat se passe mieux d'habitude que le deuxième, mais j'ai l'impression que Manu tu vas te réveiller au deuxième débat j'espère. Et Olivier pareil. Et pour moi, une star restera toujours une star et c'est tout.

— Donc pour toi, intervient Max, Jean-Luc Lahaye restera toujours une star même si c'est plus rien?

— On l'entend plus beaucoup mais il a fait partie des stars. — Conclusion du minitel : l'inconu dit que maintenant, c'est à cause de coton-tige qu'il aurait eu un accident sous le pont de l'Alma.

— C'est ça, ben celui qui s'amuse à dire ça de l'inconnu, moi je l'emmerde.

— Je voulais dire, complète Cécile, qu'à Funradio il y avait deux grandes stars : Gégé de Suresne. Mais j'avais une objection, c'est que sur l'affiche Funradio qui est géniale, pourquoi tu n'y es pas ?

— C'est pas moi qui ai décidé de pas y être, c'est tout. C'est la direction.

Le débat sur les queues de cheval[modifier | modifier le wikicode]

Après une pause musicale, les hostilités reprennent. Pour ce débat, Max est présent dans les studios et participe activement à la déstabilisation de l'animateur, sans s'en cacher. Le thème surréaliste sera largement abordé et complété par des interruptions bruyantes basées sur des bandes son et des effets sonores, grand jeu de l'époque qui découvrait la magie des technologies liées au traitement électronique de la voix.

Les auditeurs les moins engagées dans cette aventure découvrent ce soir-là le nom de Gérard. Il est prononcé plusieurs fois, mais ce dernier y réagit vivement, au lieu de masquer la vérité par une indifférence.

Dès le début, une communauté d'intérêts se met en place entre auditeurs et équipe, reprenant les éléments de l'avant-débat.

— On accueille Claude, Sylvain (Tony), Mitsuco, Rita... comme par hasard, on a Rita et Mitsuco. Lucie et Estelle.

— Techno Max, génial, lance Sylvain, confrmé par des filles disant que Max est beau.

— Merci beaucoup les lèche-cul, renvoie Max en riant.

— On a Rita Mitsuco, c'est un peu comme si un auditeur s'appelait Gérard et un autre COusin.

— Comment ? hurle Gérard, j'entends mal ! Mon nom de famille, t'es prié de pas le dire à l'antenne s'il te plaît.

— Mais fallait pas le dire ! s'emporte Max. Personne le savait.

— Moi je croyais que tu t'appelais Mangeline, lance Lucie.

— Les voix de cochonnes... réagit Max pendant que Gérard tente de déterminer qui a parlé.


S'en suit alors une série de compliments sur Max et son émission télévisée, suscitant les moqueries de Gérard sur le désir des filles de lui parler hors-antenne.

— Moi j'ai rien compris de l'émission, lance Sylvain, yavait une seule caéra et un mec toujours hors du champ de la caméra. Pas compris le principe.

— En plus je danse n'importe comment, rit Max. Faisons le débat.

— Gérard, c'est Claude, c'est vrai que tu pues tellement qu'n pigbull a failli te violer ?

— Claude bonne nuit ! Ca t'apprendra. Que pensez-vous des nanas avec une queue de cheval ? On va commencer par Sylvain.

— Moi je trouve ça très sexy.

— Un fait divers dit, interrompt Max, qu'on a retrouvé un homme habitant Suresne avec une queue de cheval entre les dents et qui aurait déclaré « bbbb bon c'est bon ». Et dans le livre des records, on a pu voir un homme avec une quaue de cheval de 17m50. Et on a retrouvé un homme, comme par hasard à Suresne, qui se lave ses moustaches et ses cheveux à l'Adidas pour que ses cheveux poussent plus vite.

— N'importe quoi. De toute façon je sais qui a fait ce sondage, il va me dire où il l'a pris avant de se prendre une tarte... Bref... Mitsuco.

— Moi j'habitde dans un appartement, donc un cheval, c'est pas très pratique...

— Que penbsez-vous des nanas avec une queue de cheval ? répète-t-il, agacé. Sa voix est encore assortie d'effets sonores, dont Gérard accuse Max, qui évidemment renvoie vers Olivier.

— Moi je trouve ça joli mais je préfère les queues de cheval basses que hautes.

— Moué d'accord. Rita.

— Mon petit chou à la crème, les queues de cheval je trouve ça très ringard, commence Rita, non sans avoir été interrompue et traitée de lèche-cul, comme au précédent débat.

— Moi je voulais dire que j'ai une quaue de cheval, interrompt Sylvain, et je recherche une fille avec une chatte de jument et je laisse mes coordonnées hors antenne.

— Personne te répondra, lancent Gérard et Rita en m^peme temps. Bref Lucie.

— Moi j'ai pas beaucoup de cheveux, alors je fais une queue de lapin.

— Les grandes queues oui, répond Estelle, mais les petites, ça vaut pas le coup.

— Moi je vais vous répondre, repart gérard, après avoir obtenu des explications détaillées de Estelle qu'il ne comprenait pas, déconcentré par son café qu'il était en train de boire. Normalement j'avais pas envie de répondre, mais...

— ON a pas le temps, interrompt Phildar.

— Quoi on n'a pas le temps ? Je réponds aux questions et c'est tout ! Moi je préfère les nanas qui ont une quaue de cheval, voilà.

— Et est-ce que tu aimes si elle a les cheveux gras ?

— Non, pas du tout.

— Et qu'est-ce que tu veux qu'elles te fassent avec leur queue de cheval ? Est-ce que tu veux qu'elles te fouettent ?

— Non.

— Est-ce que je peux te fouetter avec ma queue de cheval ? plaisante Sylvain.

— Toi Sylvain, quand je t'appellerai pot de chambre, tu sortiras de dessous le lit.

— Est-ce que tu veux qu'elles te caressent avec ? demande Estelle.

&mdash Oui pourquoi pas. Parce que t'as l'intention de t'en faire une ?

— Non, elle a un cheval, intervient Phildar.

— Maisse tomber, ça tombe de trop bas, continue Gérard.

— Est-ce que tu aimes faire des queues de cheval à des filles ? demande Johanna.

— Moi je sais pas les faire, personnellement.

— Pas très dur, dit Estelle, tu prends un élastique et voilà.

— Un élastique dans le cul, ça doit faire mal, intervient une voix masculine.

— Bon Sylvain bonne nuit, ça t'apprendra d'être poli. Comme ça, je vais rester qu'avec les nanas.

— Ah c'est ça le but en fait, ironise Sylvain (Tony)

— Je viens de te dire de rester poli si tu veux rester. Est-ce que les chauves peuvent avoir une quaue de cheval ?

S'ensuit un nouvel effet sonore qui déplaît à Gérard et des auditeurs perplexes face au génie de cette question. Mitsuko, enchaîne-t-il après une nuvelle altercation avec Sylvain, qui n'aboutira pas, car il aurait des personnes derrière lui et Tony, s'negouffrant dans la brèche, l'y invite.

— Bien sûr que les chauve-souris peuvent avior des queues de cheval, répond la jeune fille. Surtout si elles sont enragées. Mais moi j'ai peur des chauve-souris. C'est donc une question que je te répondrai pas.

— Mon petit lapin en sucre... eh Manu, c'est quoi cette pétasse ! s'emporte Rita après un « lèche-cul » taquin lancé par une fille.

— Tu traites pas les gens de pétasses, rétorque Gérard.

— On n'a pas le droit de s'exprimer, elles sont pas polies, je suis pas d'accord, Gérard.

— Tu vas pas en faire tout un fromage, interrompt Sylvain, après une insistance particulière de Rita sur cette impolitesse alors qu'elle tente de répondre aux questions.

— Toi Sylvain, si ça te plaît pas tu vas dégager au standard, ok ? Déjà c'est toi qui a du monde derrière toi, qui fais la teuf derrière, donc ça cmmence à suffire ton bordel aussi. Rita.

— Oui mon petit chéri... les chavues, reprend-elle après une nouvelle interruption, allant jusqu'à la mise hors antenne, peuvent pas avoir des cheveux et se les tenir avec quelque chose. À part mettre des perruques...

— Allo, je suis à l'antenne ou pas ? Je suis un nouvel auditeur, commence une voix dont on entend bien qu'elle émane d'un studio, pas d'un téléphone.

— On accueille Simon à la place de Claude, complète Manu.

— Je suis agent de sécurité dans un bowling, c'est pour ça qu'il y a de l'ambiance, continue la voix.

— Merci pour la voix, d'accord le chef, là-haut ?

— Je suis dans un bowling, termine Max avant de disparaître, en laissant le bruit envahissant du bowling.

— Moi sauf à s'en faire greffer une, répond Estelle, je vois pas comment il pourrait faire.

— Moi je vais empiler tous les godes à Gégé et faire un strike, lance Simon, provoquant le départ de Sylvain. Sur sa lancée, il poursuit : est-ce que c'est vrai que quand tu étais petit, tu as eu ta première érection au salon de l'agriculture et en voyant une queue de cheval ?

— Préférez-vous les queues de cheval ou les tresses ? poursuit l'animateur cependant. Simon, tu te réveilles parce que tout à l'heure, tu vas gerber aussi toi.

Sa réponse est couverte par une musique intense. Max reprend la parole, mais avec une voix déformée, et Gérard le devine facilement.

— Moi c'est ni les queues de cheval, ni les tresses, dit Mitsuko, c'est les couettes. Je trouve ça beaucoup plus joli.

Tout en laissant l'ambiance et le bruit de musique, Max entre dans le studio, outré d'être accusé.

— C'est qui qui s'amuse avec les klaxons ? demande Gérard, agacé.

Une personne masculine à la voix déformée intervient alors, énervant de plus en plus l'animateur.

— Simon est parti en tout cas, ça peutpas être lui, avance Manu.

— Gérard, tu exploses le Minitel en tout cas, lance Olivier.

— Moi, commence Rita, mon petit lapin en sucre... je t'emmerde, rugit-elle contre la fille disant lèche-cul

— Mitsuko tu te calmes ! reprend Gérard. Tu vas te calmer parce que sinon tu vas dégager au standard. Rita tu réponds.

— Moi je préfère les tresses, c'est un style indien qui fait très aventure, calimity jane. Moi, je suis une rebelle Gérard.

Un cahos démarre alors, en accueillant un nouvel auditeur prénommé Esteban. Parallèlement, Olivier envoie des effets sonores à la voix, un auditeur envoie de la musique dans le téléphone. Le calme ne reviendra qu'après sa disparition.

— Ça commence à bien faire tous les jeudis avec toi au standard, s'énerge Gérard. Je sens que le débat il va se terminer à deux heures et demi.

Il finit par relancer Lucie, sous les acclamations de la foule (Manu, Max et le reste du studio) :

— Moi je m'en fous, ça dépend des fringues que je porte, des fois je me fais des tresses, d'autres fois des couettes, des fois un chignon, bref ça dépend.

Une musique d'horreur tourne alors et des voix interviennent cahotiquement. Gérard sort du studio dans ce cahot. Max appelle au calme en demandant l'interruption e la musique. Une sorte d'ambiance digne de Halowden s'installe quelques instants.

— Trouvez-vous normal que certaines personnes fassent des queues de cheval à leur animaux ? Question complètement con, indique Gérard.

— Moi je fais des tresses à ma truie, intervient Lucie.

— C'est débile oui, dit Mitsuko, mais ya des maîtres qui aiment bien que leur chien leur ressemble.

— Si la fille t'appelle le chou à la crème, est-ce que je peux t'appeler mon caca au rhum ? demande Esteban, qui n'est autre que Tony.

— TOi tu vas te faire une grosse crotte au standard, renvoie l'animateur.

— Pour moi, c'est hyper esthétique. Je fais de l'équitation, poursuit Rita après un nouvel échange sur l'interuption féminine habituelle, et pour les chevaux on a un concours où on tresse la queue, c'est très joli.

— Moi je fais des tresses à ma truie, répète-t-elle, Gérard n'ayant sans doute pas entendu et lui reposant la question. Ou alors je rajoute des plums es à mon canari.

En fond de ces répliques, on entend la musique d'horreur et Olivier rit.

— Merci pour celui qui passe sur tout le monde, dit Gérard, déstabilisé par les interuptions musicales, les voix parasites issues du studio, émanant de Cyril, Olivier et Max.

Pour Manu, la musique vient de chez une fille, sachant qu'elle est aussi clair qu'à la radio. Ce dernier leur permet de démentir et acte que la radio est à l'origine de ce cahot. Il semblerait, au fond, que ces essais sonores fassent suite à un ennui général. Car si rien ne se passe, les auditeurs n'étant plus assez violents, les questions surréalistes, l'ennui s'installe. Le problème, c'est qu'Olivier ne peut pas passer son temps à lire des questions sur Minitel, toutes vulgaires et jouant sur le personnage de Gérard. Ces bruitages semblent donc un essai pour combler l'impatience générale.

— Peut-on aussi avoir des queues de cheval ailleurs qu'en France ?

— OUi, en Espagne, poursuit Lucie, on a des queues de caballo, en Angleterre de queues de horse, en Allemagne des queues de Pferd, en Italie des queues de cavalli, bref ça dépend du pays.

— Je sais pas s'ils jouent au tiercet, quartet, quintet, ailleurs, continue Mitruko, en tout cas ils ont des queues de cheval.

— Pour moi c'est intergalactique, avance Rita, après un nouvel échange d'amabilités avec les filles qui la harcèlent pour son excès de gentillesse à l'égard de Gérard. Ca touche tous les coins de la terre. Même sur la planète des singes.

— Dans tous les pays où ils ont les cheveux longs, complète Estelle à la demande de Gérard, ils peuvent se faire des queues aussi.

— Croyez-vous que les couettes ou les nattes sont plus belles que les queues de cheval ? Mitsuko

— Ca dépend de la forme du visage, à mon avis. Quand on a un visage rond, les couettes sont jolies.

— CHristine elle devait être belle avec des couettes, lance Tony.

Gérard explose et demande son renvoi immédiat.

— Gérard, est-ce que c'est vrai que t'es comme les Teckle et que t'a pris l'habitude d'uriner contre des meufs et que c'est pour ça que CHristine et Carole se sont cassées ? lance une voix, assimilable à celle précédente.

— Celui-là tu le sors ! s'emporte 'animateur.

— Je cherche où il est, répond Manu, parce que là ya que des filles à l'antenne.

L'échange se durcit avec la voix, qui, ivre d'anonymat, crée un rapport de force violent avec l'animateur qui, immédiatement, cède.

— Bonne nuit à tous ! Bon, Rita.

— Je trouve moi que les couettes ça fait très Walt Disney.

— Ça fait surtout Spice Girls, interrompt Lucie.

— C'était la mode l'année dernière les couettes sur les nanas. Et les nattes ça fait aventurière, et quaues de cheval ça fait très sain, none. T'es déjà sorti avec une nana qui portait des couettes ?

— Non. Lucie.

Max réintervient d'un ton démoniaque, mais couvert par une réverbération qui masque sa voix. L'ambiance d'horreur reprend le dessus et laisse le cahot gagner. Gérard menace alors du départ, devant Olivier, hilare.

— Moi je préfère les couettes, termine Lucie.

— Moi je préfère les couettes et les tresses, dit Estelle à la demande de Gérard, on en a deux pour le prix d'une.

— Moi je me fais des tresses au pubi, intervient Lucie.

— Moi si on me donnait le choix, par rapport à une nana que je voudrais bien rencontrer, je préférerais trouver des nattes. C'est plus beau. Je préfère les nattes que les queues de cheval ou les couettes, confirme-t-il quand Estelle lui dit se faire souvent des nattes.

COmmence alors une dispute entre filles : Rita proposant à Gérard de lui faire une natte dans ses cheveux longs, une autre fille la traitant comme d'habitude, et Rita finissant par un « je t'emmerde » que G&érard prend pour lui directement. Olivier lit du Minitel vulgaire et insultant, et Gérard répond à la même hauteur.

— DOnc yen a qu'une qui m'a dit qu'elle aimait les couettes et les queues de cheval. Donc je vais faire mon tri après.

— Non mais tu rêves !

— Oui, je rêve, qui a osé me dire que je rêvais ?

Sans réponse, les filles relancent l'échange et redisent leurs préférences. L'ennui domine.

— Quand vous croisez une nana avec une queue de cheval, vous rigolez ?

— Oui, c'est évident que c'est marrant, répond Lucie immédiatement.

— Personnellement, je rigole aussi, complète Gérard, avant de s'emporter sur la lacheté des insultes sur le Minitel qui ne laissent pas de numéro pour êtr erappelés. Mitsuko.

— Rien que de t'entendre en parler, ça me fait rire, répond-elle. Rita.

Dans un bruit confus et parasite, animé par Max, Gérard tente d'obtenir une réponse.

— Je disais que c'est tout à fait normal de voir une nana avec une queue de cheval, donc ça fait pas rire.

— Moi je voulais dire, complète un nouvel arrivant, Tristan ('Tony), que les filles en couettes ça m'excite beaucoup, donc j'ai vu Pokaountas pleins de fois en me tapant des queues, j'ai éjaculé sur l'écran, un bon trip. Je le conseille à tous les adolescents qui nous écoutent.

— C'est ça t'as raison. Tu peux me dire quel âge que tu as ?

— J'ai 20 ans, j'habite Paris (précisons qu'il en avait alors 16). Mais faut qu'ils se vident aussi les jeunes. — T'as vraiment rien dans la tête toi.

— Mais j'ai tout dans le cul.

— C'est vrai que Pokahountas, c'est un vrai film de cul, c'est dégueulasse.

— Mais évidemment, repart Lucie après cet échange entre Johanna et Tristan sur le dessin animé, que ça me fait rire. T'imagines la situation, non mais une fille en queue de cheval, mais quelle idée !

— Moi je me moque pas, finit Estelle, j'aime pas me moquer des gens.

— Comme moi, répond Gérard miéleusement. J'ai un petit sourire mais j'irais pas à m'éclater de rire dans la rue.

S'en suit une pause musicale, Gérard voulant rallonger la durée du débat qu'il fait défiler très vite. Faute d'avoir un titre prêt, l'équipe relance les effets sonores d'horreur, azvec un texte prononcé par la voix de Max déformée et autres. Il faudra bien deux minutes avant que le débat ne reprenne son cours, Gérard étant très en colère de cette interruption absurde.

Pendant cette pause, finalement obtenue, l'équipe diffuse une bribe de l'échange, avant l'émission, entre CHristine et Max, où celle-ci lance tout un tas de révélations sur l'animateur qui vont tourner en boucle toute la seconde partie de cette émission, malgré les protestations de l'animateur. Probablement fausses, ces révélations vont alimenter le personnage de Gérard et le décalage entre l'homme et celui-ci, mais ce décalage provoquera de nouveau l'hilarité.

Après la pause, on retrouve Julia (Johanna), Tristan (Tony), Linda, Rita, Lucie et Estelle.

— Quand les nanas font l'amour, retirent-elles leur queue de cheval ? repart Gérard. Comme on a un mec, on va laisser le sexe fort.

— T'y as goûté ? Comment tu sais que j'ai le sexe fort ?

— T'es le seul donc bon, ) moins que tu te fasses passer pour un travelo mais bon.

— Bon donc la question. C'est vrai que ça pourrait gêner. Les coups de tresse dans la tête, c'est pas très agréable.

— Ça dépend la position. Moi je préfère la garder, répond Linda à la demande de Gérard, parce que quand t'es en levrette, ça permet de te faire attraper par les cheveux et...

— Ouai enfin ça c'est plus faire l'mour, c'est vraiment très très dur. Personnellement je voudrais pas que la nana garde sa queue de cheval en faisant l'amour avec moi, parce que j'aime pas les queues de cheval, je préfère les nattes et les couettes, et donc c'est encore un truc que... j'éviterais de faire l'amour avec.

— Moi je crois qu'il faut garder les queues de cheval, avance Julia, sinon quand tu suces un mec, ça le gratte.

— Moi personnellement ça me gênerait pas trop, reprend Tristan, après un grand éclat de rire de Gérard.

Au moment où Rita va répondre, l'équipe relance le sketch du son (musique de fond, voix déformées avec texte angoissant, etc). Elle devra attendre quelques secondes avant de pouvoir répondre. Max intervient, alors que sa propre voix joue les effets en arrière-plan, il semble l'avoir enregistrée. Au moment où Gérard tente de rassembler les choses, son micro est alternativement coupé, sa voix déformé, et Max reste pour arbitrer.

— Pour moi mon pti chou, finit par dire Rita, avant de faire l'amour, mieux vaut que la fille ait les cheveux lachés, ça fait féline, sauvage, mieux.

Gérard est à ce moment hors micro, en train de patienter et de crier envers Manu vis-à-vis des auditeurs, pendant que Max a le micro et lit des messages scatologiques sur Minitel tout en mangeant un sandwich. Gérard ne parvient pas à retrouver un son de micro normal et la diffusion de sons parasites se multiplie, Max lançant qu'un auditeur est responsable de ce son, pourtant clairement issu d'une insertion de son en direct.

— On entend rien, le micro se coupe de Gérard, comme par hasard, se plaint Max.

Max fait alors semblant de calmer les choses, mais le fait ridiculement. Ce sketch de Gérard sans micro durera au moins cinq minutes.

— Moi je te répondrai quand j'aurai fait l'amour pour la première fois, propose Estelle, timidement, suscitant les petites moqueries des autres filles.

Max prend alors clairement la main. S'appuyant sur cette virginité, il drague tout à tour Rita puis Estelle. Cyril réinterrompt la conversation par un sketch musical sur 30 millions d'amis.

— Je sais d'où ça vient, finit par dire Gérard, du studio de pro. Parce que ya que des nanas.

— Mais non, on a un mec, dit Max. regarde, poursuit-il quand Manu met Tony hors antenne et que la musique s'arrête, Manu met hors antenne et après il va croire que c'est la pro, la dernière fois il a cru que c'était moi. Tu te calmes Manu.

— Tu le vires carrément, lance Gérard.

Rita se lance alors dans une louange de Max, suscitant la virulence d'un débat avec Lucie et la jalousie entre filles.

— Moi je dis que Max est trop maigre, rien à bouffer dessus, lance Estelle.

— De toute façon, intervient Hohanna, si tu travailles pas à M6, t'as aucune chance.

Le débat s'anime entre filles jalouses, pendant que Gérard perd le contrôle du fil des choses.

— Neuvième question, reprend-il, pourquoi que les mecs ont aussi une queue de cheval ? Linda

Sa réponse est alors couverte par les extraits de Christine, qui deviendront fort célèbres : ~ Gégé vas te laver les fesses tu pues » ou « Tu sais ce qu'il aime bien ? Se mettre un coton tige dans son c... ! »

— C'est pour faire drag queen, lance alors Julia, le soir ils lâchent leurs cheveux et on croit que c'est de vraies nanas.

— Moi je pense que les mecs portent des queues de cheval pour se donner un genre, précise Rita, tandis que Gérard hurle contre Olivier qu'il juge responsable de ces intereuptions intempestives.

— Pour moi, réussit à placer Lucie entre les extraits de Christine et les rires de Max, plus la queue est longue, plus la queue est courte.

Gérard s'en prend aussi directement à Max, qui assume passer les extraits montés de ce moment de radio hors du commun, où CHristine laissera des traces dans la suite de l'expérience de son ex compagnon. C'est l'hilarité générale et un début de cahot mêlant extraits de Christine, sons, perturbations de Cyril, Olivier, Max lui-même.

— Trouvez-vous ça à la mode en ce moment, essaie encore Gérard.

— Ça n'a jamais été démodé, on en a toujours vu et on en verra encore, répond Linda.

— La queue de cheval, c'est purement pratique, c'est pas une question de mode, poursuit Julia. C'est juste qu'on n'aime pas avoir les cheveux dans les yeux ou autre.

— Moi je pense que pour les nanas, les queues de cheval, la mode est passée, répond alors Rita. Pour les mecs, la mode, c'est le crâne rasé et le bouc.

— Ya un message sur Minitel qui dit que Gérard, quand il jouit, ça doit ressembler à un âne qui braille, avance Olivir.

— Lui on dirait un cochon qui a même aps de couilles au c... pour donner un vrai numéro, rétorque Gérard.

— Moi j'ai jamais aimé les queues de cheval, répond enfin Estelle, donc pour moi ça a jamais été à la mode.

— Moi je trouve ça très bien les queues de cheval, que ce soit pour hommes ou pour femmes, intervient Roco, nouveau surnom de Tony, seul garçon de cette soirée.

— Si tu avais els cheveux longs, tu te ferais une queue de cheval ? demande Julia à Gérard.

— Non parce que je trouve que c'est pas beau sur un homme. J'irais chez le coiffeur régulièrement, précise Gérard à Estelle. J'aime pas les cheveux longs.

— La mode aujourd'hui, c'est les cheveux rasés, relance Rita. Est-ce que toi, Gérard, tu sacrifierais ta chevelure pour une nana ?

— Mais t'as vu la forme de tête qu'il a ! lance Roco.

— Toi tu t'écrases ! rugit Gérard. Rita je vais te dire une chose, j'irais pas sacrifier mes cheveux pour une nana.

— Moi je le trouve vachement plus beau coiffé à la brosse, précise Estelle pendant que Gérard tente de se débarrasser du seul garçon.

S'en suit ici une discussion entre elle et Gérard sur sa coiffure, lui préférant les cheveux en arrière, elle les cheveux raides sur la tête. Rita permet ensuite à Gérard de dire qu'il ne s'est jamais teint les cheveux et qu'il va chez le coiffeur une fois tous les trois mois.

— Sauf que c'est pas pour les couper, c'est pour faire un shampoing, précise Max malicieusement.

Gérard ne réagit pas vraiment. Il conteinue la discussion sereine avec Estelle sur ses préférences capillaires : il préfère se faire coiffer par une femme, quoique cela le laisse insensible. Cette conversation, sans le moindre intérêt, aboutit à l'idée que Gérard ne va pas « chez le coiffeur des autres », ici celui de Max qui habite loin de chez lui, et sur l'idée que Estelle va lui assurer le service elle-même sous peu et devoir apporter tout le matériel. Parallèlement, Tony se lance dans un affrontement humoristique avec Max, qu'il taquine sur son train de vie depuis son apparition à la télévision, suscitant la colère de Max qui l'expulse de l'antenne.

Ravi, Gérard répond aux questions miéleuses des filles : il ne va pas chez un visagiste (ou paysagiste), ni un toiletteur pour chien. Cette discussion de comptoir se prolonge. Sans garçon, Gérard veut prolonger la soirée et répondre aux questions des filles jusqu'à 4H du matin, soit encore près de trois quart d'heures. Mais Max intervient et, aidé d'Olivier, ils relancent les interruptions par la voix de Christine. Le débat est décousu, Max prenant désormais part avec humour aux échanges.

— Manu au lieu de passer tes coups de fi perso, quand tu nous repasses un Tony ou Arnet ? lance alors Max en riant.

Manu introduit alors Rosa, immédiatement expédiée hors antenne car reconnue par Max sous la voix de Tony.

— T'as voulu me griller Tony, je vais te griller ! rit Max. Bon le débat devient n'importe quoi.

— Mais j'ai plus que deux questions.

— QUel est ton plus gros fantasme ? demande Estelle.

— Se laver ! lance Max, qui a bien l'intention d'aller jusqu'au bout en mode libre antenne.

Cette libre antenne montrera une nouvelle fois la carence affective de Gérard, dont les fantasmes se résument à peu de choses. Au fil du temps, Max rit des effets sonores d'Olivier sur la voix de Gérard, il finit même par provoquer Gérard à l'extrême en faisant appeler Christine dans son foyer pour « régler les comptes » vis-à-vis des autres filles qui veulent, elles, qu'elle dise tout sur Gérard en sa présence. En réalité, l'équipe ne fera qu'émettre la sonnerie téléhonique et l'extrait de l'émission précédente. Un autre moment fort est celui où Max et Olivier essaient de draguer Estelle qui, par jeu, fait croire à Gérard qu'elle va dormir chez Max. Bien sûr, Gérard exprimera sa fureur envers Olivier, et un certain désarroi vis-à-vis de Max. L'échange de taquineries entre Tony et Max se poursuivra aussi.

Les extraits de Christine et les déformations de voix réussiront à prolonger le sujet d'une bonne dizaine de minutes.

Au moment de conclure, Tony remerciera l'équipe et les autres auditeurs, pour ces moments de fou-rire intenses. Les auditrices elles-mêmes reconnaitront que ces fous-rire étaient vraiment géniaux. Gérard feindra une jalousie de sa part vis-à-vis d'Estelle, qui toutefois l'amadouera très vite à chaque démonstration anti-garçons. Au surplus, il ne s'émeut pas quand elle lui demande ce qu'il penserait d'une première fois avec un autre homme, saufs'il s'agit de Henri, un ami de Gérard rencontré lors de so court séjour à un poste d'agent de sécurité. « Si c'était moi ça me dérangerait pas du tout », répond Gérard à la perspective de dépuceler sa promise.

Ce soir-là, Estelle avouera clairement que la relation avec Gérard est embryonnaire, celle-ci ne voulant pas s'engager mais Gérard en étant amoureux. On découvrira aussi les échanges épistolaires qu'il entretient avec elle et, probablement, d'autres auditrices. Pour les fêtes de fin d'année, gérard n'a rien prévu, « sauf si ma Colombe est parmi moi ».

Nous ne retranscrirons pas la libre antenne, qu sera essentiellement redondante sur les autres moments de la soirée, remis en avant pour rire par l'équipe et les auditrices.

Le débat sur les ronflements[modifier | modifier le wikicode]

Une semaine après le débat sur les queues de cheval, il serait légitime de penser que l'émission de Gérard semble repartir sous les meilleurs auspices. Ce n'est pourtant pas ce qui ressort de l'arrivée de Gérard en ce soir du 4 décembre 1997. En effet, harcelé chez lui par ses voisins de la cité, par le courrier et son personnage, il menace de nouveau du départ définitif. En réponse, Max se montre virulent, allant jusqu'à déclarer à l'animateur que son émission ne l'intéresse plus, n'intéresse plus personne et qu'il peut s'en aller. Le registre est toujours le même, comme le montre la suite où gérard reste régulièrement à l'antenne, mais le ton de Max est crédible et constant.

C'est également dans ce contexte que ce débat commence alors que Max avait exigé un premier débat sur la virginité, Gérard commençant par celui sur les ronflements, à sa seule initiative. Du reste, Max reprohe ici à Gérard de traiter des thèmes déjà abordés tels que la virginité. Autant d'éléments qui annoncent un débat mouvementé.

Dès les premières minutes, Gérard refuse de commencer en l'absence de filles à l'antenne. Il faut dire que deux individus nouveaux font leurs premiers pas dans l'émission : Golod qui passe des statistiques à une participation directe, et Reego qui occupera le standard quelques instants.

Après plusieurs minutes de cahot, entre Gérard refusant tout début, Olivier tentant de le faire avancer tout de même, il accueille les permiers auditeurs. On retrouve les remarques selon lesquelles les questions ont été écrites par d'autres, mai aussi le sketch sur la caméra, le départ sur d'autres radios, les bruitages, joués par Olivier et l'animateur pour meubler. Parmi les gens accueillis, on retrouve DJ Michel, Fred (Goldo) et Gilbert (Tony). Il faudra attendre cinq minutes pour avoir six personnes en ligne et que Gérard dègne lancer les hostilités, non sans un débat avec Manu qui reproche à Gérard de ne pa sfaire son travail. Comme rien ne se passe, les insultes commencent à fuser entre les auditeurs et l'animateur. Max finit par intervenir pour trancher les choses et pousser la scène.

— Est-ce que votre copine ou votre copain ronfle la nuit ? Claire (alias Feuille de Rose).

— Moi mon copain, il ronfle pas mais il respire très fort. C'est chiant.

— Moi mon copain ronfle, continue Barbara (Mégane). Et quand je l'entends je lui demande de se tourner, il se tourne et ronfle plus.

— Moi j'ai un copain qui arrête pas de ronfler, poursuit Rita, après un bref échange avec Gérard. Et je lui donne des claques.

— C'est peut-être pas la meilleure solution hein.

— Si parce que je lui donne des claques, je sussure son nom tout doucement et ça s'arrête.

— Moi j'ai pas de copine, continue Fred, interrogé par Gérard. Mais j'ai un chat et il ronfle.

— On en a rien à foutre que t'aies un chat !

— Il dort avec moi sur mon lit et il ronfle. Il s'appelle Géralde en hommage à quelqu'un.

— Je te préviens t'as intérêt de rester poli, s'il te plaît, sinon tu vas gerber vite fait. Gilbert.

Mais Tony est alors pris d'un fou-rire et doit quitter l'antenne. DJ Michel prend donc le relais.

— Sorry, je t'appelle de New York, commence-t-il avec un fort accent américain. Je voulais juste dire que je t'écoute par Internet. Il est 19h15 à New York et je voulais juste saluer les américains qui sont très nombreux à écouter les débats de Gérard.

— Bon aller hop, bonne nuit. Bon tu réponds à la question, c'est tout ! se reprend Gérard sous l'insistance d'une fille.

— Moi je dors avec mon ordinateur et il ronfle pas.

— Ouai d'accord, bientôt je vais te faire dormir avec un téléphone aussi.

— Gérard, je suis seul et n'ai pas d'amis, commence à larmoyer l'auditeur.

— Je m'en fous. Deuxième question, comme ça ça va aller vite.

— Gérard, j'aimerais répondre à la question, c'est Gilbert, je suis revenu. Donc moi, ma copine elle ronfle pas, mais par contre je suis vierge.

— Et alors je m'en fous ! C'est pas le thème du premier débat, d'accord ? Deuxième question : ronflez-vous souvent en conduisant ?

— Mais t'as pas répondu à la première question Gérard, intervient Olivier.

— Pour l'instant, j'ai pas de copine, bougonne Gérard. En de bon entendeur salut.

— Et CHristine, elle ronflait ?

— Je te répondrai pas.

— Et ta colombe elle ronfle, demande DJ Michel.

— Vous lui demanderez un peu plus tard. Ronflez-vous souvent en conduisant ? Claire.

— Jusqu'à preuve du contraire, je m'endors pas quand je conduis. Donc à mon avis pour ronfler, vaut mieux dormir, donc non je ronfle pas quand je conduis.

— Et est-ce qu'on peut ronfler quand on n'a pas le permis ? intervient Phildar, derrière les caméras de Fun TV.

— On peut ronfler en mobilette, propose Fred.

— Ca sera dur pour toi. Barbara.

— Je ronfle pas en conduisant, par contre ça m'arrive de ronfler en prenant la voiture, et ça ça m'inquiète.

— Moi, mon petit sucre d'orge, jamais je n'ai ronflé en conduisant.

— Mais est-ce que t'as ton permis ? Depuis combien de tems ?

— Ça va faire six mois.

— Ah t'es une jeune conductrice. Ok donc t'as le petit A derrière. Bon calmez-vous les mecs parce que vous commencez à me gonfler. Fred.

— Moi je sais pas puisque je dors, donc je me rends pas compte si je ronfle.

— D'accord, donc quand tu conduis tu dors ?

— Je vais pas ronfler réveillé, abruti.

— Abruti toi-même ! Est-ce que tu ronfles en voiture ?

— Ben si je conduis en dormant, je conduis en ronflant.

— Toi t'as des cases de vides hein.

— Mais pour ronfler en conduisant, il faut que je dorme. Donc je m'en rends pas compte parce que je dors. Donc je sais pas si je ronfle.

— Et tu sais pas si tu conduis non plus.

— Oui t'as raison, bravo Gégé.

— J'ai pas très bien compris, on fait des mathématiques ? interroge Rita. C'est le théorème de Pythagore ou quoi ? On a une voiture, le permis, bref j'ai l'impression que c'est très mathématique, que ça forme un angle droit. Qu'est-ce que t'en penses ?

— Pour l'instant, j'ai jamais conduit en ronflant. Attendez Gilbert a pas répondu.

— Moi je ronfle en dormant oui. Et je dors en même temps que je conduis, donc je me prends un mur et je dirais pas sous quel pont...

Gérard explose alors pour l'éliminer, mais les autres s'y opposent : il n'a pas parlé du Point de l'Alma insiste Phildar, à l'appui d'Olivier.

— Je me tepa un mur donc l'airbag s'ouvre et hop

— Sous quel pont ? demande sournoisement Olivier.

— Sous le pont d'Avignon.

— Bon Gérard petite question parce que je comprends pas, coupe DJ Michel alors que Gérard tente d'expulser Gilbert. La question c'est ronfler en conduisant ou conduire en ronflant.

— C'est ronflez-vous en conduisant, précise Gérard.

— Alors moi je suis seul, parce que j'ai eu un accident parce que je ronflais en conduisant, et depuis je suis en fauteuil.

— Il a combien de roues ton fauteuil ? demande Barbara face au silence général.

— C'est une quatre roues motrices, répond DJ Michel.

— _a serait pas un train non plus, se moque Gérard.

— Moi j'aimerais savoir s'il a fait le Paris-Dakar, demande Gilbert, après une question de Barbara pour savoir si le fauteuil avait un airbag.

— Bon si vous me laissez parler je pourrai peut-être répondre aux deux premières questions. Je ronfle pas la nuit.

— Comment tu le sais ? interrogent les filles, tandis que gérard tente de se débarrasser de l'auditeur américain.

— Dehors il avait qu'à pas parler de CHristine ! s'emporte Gérard. Et toi tu restes poli, lance-t-il à Olviier.

— Ah, c'est une insulte Carole ? s'étonne ce dernier.

— Christine, Carole et toutes celles qui m'ont posé des lapins ou qui me prennent pour un con, c'est bon. Tu t'amuses pas avec le double son sinon, dans cinq minutes, j'arrête. En de bon entendeur salut. Je peux te dire que je ronfle pas la nuit, repart-il, parce que vu aux heures où je me couche, je risque pas de ronfler. De tte manière, que je dorme le jour ou la nuit, je ronfle pas. Je sais comment que je dors et j'ai jamais ronflé.

— Sur Minitel, une réponse dit que effectivement, Gérard ne ronfle pas puisque Hristine posait son cul sur ses narines quand il dormait.

— Dans ces cas-là, bonne nuit pour lui, il aura pas de réponse.

— Comment tu peux savoir ? insiste Gilbert. L'autre jour t'étais tellement bourré que quand t'es rentré chez toi, t'as fait caca sur le paillasson.

— Manu, dehors ! hurle-t-il. Dehors pour lui, ça lui apprendra. Je me doute maintenant qui c'est qui s'amuse à mettre ça devant ma porte. Le ronflement vous gêne-t-il en avion ?

— Mais ta copine imaginaire elle ronfle ? insiste Fred. Ta poupée gonflable.

— Ma poupée gonflable elle t'emmerde, connard jette Gérard.

— Pour pas ronfler, lance DJ Michel, il faut dormir sur le ventre.

— Avec un coton tige dans le nez, complète Fred.

— Sur Minitel ya un sondage, on a trouvé dans un magazine que l'institut de lutte contre le ronflement a trouvé un remède miracle : pour arrêter de ronfler instantanément, il suffit de mettre un coton tige dans son c...

— Dans ces cas-là, continue comme ça, troisième question : le ronflement vous gêne-t-il en avion ? et on passe Je ronfle comme un cochon avec un doigt où je pense, et on se retrouve de suite après.

Au retour, Manu s'insurge qu'il n'a pas pu calmer les garçons, Gérard ayant littéralement pris le standard en otage pour discuter avec les filles. Chaque garçon le provoque : DJ Michel parle en anglais, Fred l'appelle mon chou, et Gérard explose pour éliminer Gilbert, brutalement.

— C'est pas moi qui ai parlé, tente-t-il

— C'est pas toi ? et mon cul t'en veux une aile ?

— À tout de suite.

— C'est ça, passe sous un autre nom.

— Manu, change de prénom, tu mets René, ça marche, intervient Phildar.

— Dans ces cas-là, c'est pas la peine, s'insurge l'animateur. APrès avoir terminé le tour de table et menacé d'arrêter mais détourné par Olivier, il repose la question à Claire. Si quelqu'un est à côté de toi pendant trois ou quatre heures d'avion... OLIVIER ÇA SUFFIT S'IL TE PLAÎT ! OK ? hurle-t-il quand ce dernier fait un léger écho à ses mots avec sa propre voix. Bon Claire, est-ce que tu penses qu'en faisant six heures d'avion, par exemple, est-ce que quelqu'un qui ronfle à côté de toi ça te gêne ?

— Oui, je le prends par la peau du cul et je le mets par la fenêtre.

— Tu vas ouvrir le hublot, ironise Gérard.

— Mais c'est affreux de ronfler ! s'indigne-t-elle.

— C'est le ronflement des réacteurs moi qui me gêne, pousse Olivier.

— Parce que quand tu ronfles, complète Gilbert, on l'entend pas le ronflement des réacteurs. Alors à quoi ça sert de prendre l'avion si on entend pas le le réacteur ?

Gérard s'étonne de le retrouver, mais Manu lui précise que c'est René, provoquant l'ire de l'animateur, rapidement déportée sur Cyril et sa caméra. Barbara poursuivra, Olivier réussissant à maintenir le cap.

— Moi ça me gêne pas.

— Pas la peine de lui dire de changer de voix, insiste Gérard.

—: Je le calme, répond Manu, pour que tes débats soient bien. Alors gueule pas.

— Toi tu vas te taire, crache alors Gzrard à l'auditeur, tu vas pas te faire passer pour Gilbert puis René derrière. Tu vas pas continuer comme ça.

— Bref, repart Barbara, moi ça me gonfle pas parce que je prends pas l'avion donc bon.

— T'as déjà pris l'avion ?

— Oui et les gens ne ronflaient pas, donc pas de souci.

Nouveau débat entre Gérard et son équipe, à commencer par les bruits d'Olivier et le maintien des auditeurs par Manu, aboutissant à une menace d'arrêt.

— J'ai le nouvea patron en ligne, intervient Olivier, qui demande à ce que tu termines. Je te le passe.

— Monsieur Gérard, lance une voix sévère, jouée par Goldo.

— Je vous écoute, magnez-vous.

— C'est Axel, vous continuez l'émission et vous me parlez autrement s'il vous plaît, Monsieur Gérard. On va voir si c'est pas moi.

— C'est même pas le vrai patron, dans ces cas-là vous descendez.

— J'arrive, coupe la voix.

Gérard recommence ensuite la scène avec Manu, avant d'empêcher Olivier de lire des sondages à son encontre. Rita finit par avancer :

— Moi j'ai beaucoup voyagé en avion et une fois, un mec s'est assis à côté de moi et il arrêtait pas de ronfler. Je lui ai mis des claques et il a pas arrêté pendant tout le vol.

— T'es pas un peu violente ? rit une fille.

— Non pas du tout ma chère, mais ça me gonfle énormément. C'est de petites tapes, pas des boulets dans la figure.

— On accueille Moctar à la place de DJ Michel, intervient Manu, faisant intervenir la même personne nsupportable à Gérard que celle du débat sur le show business.

— Je t'ai dit de choisir d'autres personnes, s'agace Gérard. Moi je continue pas un débat comme ça dans un bordel comme ça, poursuit-il sur fond de Max parlant dans son sommeil et ronflant ostensiblement.

— Ton débat est tellement chiant que y'en a qui dorment, réagit Phildar.

— Mais c'est à toi de les calmer Gérard, répond Manu sérieusement à un nouvel énervement. Au lieu de les calmer, tu gueules tout le temps.

— Déjà lui, tu lui retires le jouet qu'il arrête les double bruits, s'emporte Gérard devant Max, venu arbitrer les choses.

— Bon Manu tu te réveilles, lance ce dernier, d'un air supérieur. Et gérard, pas la peine de t'énerver toutes les deux secondes, on a l'impression que dès qu'il se passe un embryon de quelque chose, tu t'énerves. Or c'est comme dans les hommes politiques, un débat ça gueule un peu, comme à la télé, donc il faut ccepter. Bon c'est vrai que j'entends peu d'hommes politiques avec des coton tiges dans le cul mais

— Quand je lui demande de virer Gilbert, inutile qu'il revienne sous le nom de René, poursuit Gérard.

C'est alors que Gérard veut que Cyril s'associe au standard, décroche lui-même et demande à Ringo (Reego) de prendre des lignes. DJ Ringo découvre le concept pour la première fois de sa vie, en silence, et semble subjugué. Le cahot s'installe alors, entre bruitages et propos incohérents durant plusieurs minutes, où même Barbara (Mégane) est éliminée. Pendant ce temps, Max informe qu'Estelle, nouvelle copine de Gérard, est dans les locaux de la radio. Olivier poursuit son travail de cadrage et étonnamment, y parvient, aidé de Max qui rassure l'animateur sur sa copine.

— La colombe,desncends me faire un massage, s'il te plaît merci. Y a-t-il un moyen pour arrêter le ronflement ? Claire

— Oui, il faut savoir que le ronflement est une maladie, et ça se soigne, on peut se faire opérer pour arrêter de ronfler.

— Je suis d'accord avec Claire, enchaîne Barbara. Il y a aussi des espèces de scotch sur les narines qui t'empêchent de ronfler.

— Pour moi, la seule solution mon petit chou, c'est les claques. Sans passer par l'hôpital et autres.

— Non mais sans violence. Par exemple, si vous avez un copain qui ronfle, vous faites quoi ? À part lui mettre des baffes dans la figure.

— Moi aussi je lui demande de se retourner et hoplà la surpise ! interrompt René.

— René tu te calmes ! Pour l'instant, c'est des réponses sérieuses qu'on a, pas des conneries. Claire.

— Moi je fais une...

— Tu fais une fellation ! Ben dis-le ! interrompt Gérard.

— Je suis un peu plus caline que ça, repart la jeune fille.

— Ok bon moi j'adore les câlins. Toutes les semaines je le dis que j'adore les câlins, donc ça commence à bien faire.

Agacé par les bruitages de ronflement, Gé"rard enchaîne : pensez-vous que Max ronfle la nuit ? Hop on continue. Quand ça arrêtera de ronfler quand on me répond on verra. Gérard devient alors expéditif, n'écoutant plus rien de Phildar, Thierry (Goldo) et Barbara (Mégane) lui signifiant qu'on se fout pas mal de ça.

— J'aimerais répondre à la question d'avant, lance Thierry. C'est un peu violent mais quand ma copine ronfle, je l'arrête en la sodomisant avec du sable et des graviers.

— Pauvre tache, crache Gérard. T'adores faire mal à une nana. Bien sûr qu'une sodo ça fait mal, arrêtez vos conneriezs, faites chier là.

— Elle aime ça, j'ai la sexualité que je veux, s'indigne Thierry.

— Tu lui fais mal si tu veux mais dans ces cas-là tu me le dis pas à moi dans un micro.

Le cahot se réinstalle, entre bruits de ronflement faits par Max depuis un autre studio, auditeurs incontrôlés et autres. C'est alors que Max découvre le thème du débat et la désobéissance de Gérard, s'emportant et l'abandonnant furieusement à son sort, tandis que Reego découvre le standard aux côtés de Manu. À cette occasion, on découvrira le côté puéril et de mauvaise foi de la personne, qui tentera d'inculper le standard du choix du thème.

Après un échange houleux avec l'équipe, Gérard exige de la musique refusée par Phildar et Olivier.

— Pensez-vous que les femmes ronflent 24h/24 ? Ca apprendra à tout le monde d'être poli. Ya treize questions sur le ronflement, donc ... continuez vous allez voir le deuxième débat.

— La dernière fois que j'ai entendu une femme ronfler, arrive à placer Thierry, c'était dans un avion quand je l'ai prise dans les chiottes de l'avion.

— Comme par hasard, tu dis l'avion pour pas dire la loco ! Olivier stop le double son ! Te fous pas de ma gueule ! Bon les éléphants avec une capote tout nu, à tout de suite, interompt-il suite à un écho fait par Olivier.

Au retour, au bord de quitter le débat, quelqu'un le relance :

— Le débat sur le ronflement ne serait pas un peu soporiphique ?

— C'est quoi ça ? crie Gérard, ne comprenant pas le mot. Abrégez quand vous voulez poser des questions qui tiennent pas debout. Bon c'est bon, on attaque le deuxième et voilà.

— C'est pas du tout ce qu'o a dit hors antenne, cadre Olivier. On a dit que tu finissais avec deux outrois questions et après, on attaque l'autre, et t'as dit OK. Fais celles qui t'intéressent le plus.

— Bon coryez-vous que les femmes ronflent 24h/24 ? Si on pouvait retrouver Barbara, Rita, Fred, René et Thierry. Si je demande à chacun de répondre, c'est pas aux mecs de parler parce que le premier qui l'ouvre dégage. C'est clair et net. Ca va aller vite. Alors Claire.

— Toutes les femmes ne ronflent pas mais beacoup ronflent aussi, donc... moi on m'a jamais dit que je ronflait. — 24/24 ça fait beaucoup, poursuit Barbara. Je mettrais plutôt à 50%.

— Je pense que la plupart des femmes ne ronflent pas mais une catégorie de femmes, les femme-marmottes, ronflent 24/24.

— C'est quoi une femme marmotte ? finit par demander Gérard.

— Un animal qui dort tout le temps, elle peut dormir 24/24. Ça a été prouvé scientifiquement.

— À mon avis, Rita, c'est un truc que t'as été chercher dans...

— un magazine scientifique.

— Ouai ben c'est un proverbe, repart Gérard, soutenu par Olivier dans les tentatives de mettre les garçons au silence. Bon Fred.

— Moi je suis d'accord, les marmottes, les femmes qui dorment tout le temps, qui hibernent.

— C'est pas la peine de reprendre ce que Rita vient de dire ok ?

— Mais si elles ronflent 24/24, c'est qu'elles dorment 24/24. Donc elles hibernent. D'où les marmottes.

— Les femmes marmottes, complète alors René, c'est les copines aux hommes-blaireaux. Donc Gérard, est-ce que Christine était une femme marmotte ?

— René dehors, bonne nuit ! Terminé pour lui. Même pas la peine qu'il passe sous un autre nom. Je continuerai pas les débats avec lui.

— Moi j'ai lu dans un magazine américain que les femmes qui dormaient constamment étaient tributaires et dépendantes de toute forme ecclésiastique. Elles étaient confinées au mode de vie recules en hermites.

— Pas la peine de se marrer comme des pétasses derrère, rugit Gérard face à l'hilarité générale provoquée par cette réponse. Dernière question : pensez-vous qu'on peut ronfler lors d'un mariage ou d'un divorce ? Claire. Euh non, Thierry, comme par hasard.

— Tu me donnes le temps de la réflexion ?

— Non vas-y, et attention à ce que tu vas dire parce que tu vas dégager vite fait !

— Moi j'ai lu dans Spif Gadget que il était préférable d'avoir l'alliance au petit doigt.

— Je confirme, j'ai lu dans Pif, confirme Fred.

— Faudrait quand même parler français, réagit Gérard. Pif, c'est en français.

— Mais non les pif gadgets c'est des trucs avec des godes derrière, alors que Pif (prononcé à l'anglaise) c'est un truc sérieux. C'est un magazine américain sur le ronflement.

— Moi la dernière fois que j'ai assisté à un mariage, donc anecdote, reprend Rita, le mariage était tellement chiant que la moitié de la salle était en train de ronfler. _a a empêché le mariage.

Aux moqueries d'une fille, Rita s'agace, mais est rappelée à l'ordre par Gérard qui se pose en garant de la discipline.

— Bon et arrêtez de me parler de magazines, mio je vous demande si vous l'avez vécu ou pas. Et je vous demande pas de me sortir des trucs des magazines. Les trucs de magazines, j'en n'ai rien à foutre.

— C'est plus dans les enterrements que les mariages que les gens ronflent, enchaîne Barbara malgré tout. Je n'ai pas vécu ça mais je l'ai lu dans un magazine.

— Un proverbe tbétin dit : mariage en ronflant, divorce en pétant, lance alors Thierry.

— Bon Philippe, interpelle Gérard, au nouvel arrivant.

— Excuse-moi je suis en train de démouler un cake.

— Bon tu vas pas me dire que celui-là il a pas encore changé de voix ! s'emporte l'animateur. Il a la même voix que les trois autres. Bon calem-le il me prend la te^te, finit Gérard quand Tony fait des frottements sur son combiné. Donc pensez-vous qu'on peut ronfler, répète-t-il à Claire, lors d'un mariage ou d'un divorce. Si t'as déjà assisté au moins à un mariage, parce qu'un divorce, ça m'étonnerait.

— Cela reste possible.

— Bon qui parle ? Thierry, pour l'instant tu as répondu, tu laisses répondre Claire, s'il te plaît merci.

— Mais je lis le code civil là, s'amuse Thierry.

— T'as pas besoin de lire le code civil, c'est pas sur le code civil qu'on est mais sur les ronflements. Te te tais s'il te plaît merci.

— On a un article sur les ronflements...

— Tu te tais merci, dernière fois. Claire.

— J'ai jamais assisté à des ronflements lors d'un mariage. Mais c'est possible quand c'est chiant, on s'ennuie.

— Après le code civil, continue Rita, c'est vrai Gérard. C'est la loi.

— J'en n'ai rien à foutre, c'est pas le thème du débat. Je vais pas m'amuser à faire un débat sur les bouquins du code civil pour savoir qui a tort ou raison lors d'un mariage ou autre, et les sondages sur le code civil j'en ai rien à foutre. Ca m'étonnerait que ça soit marqué les clauses du ronflement lors d'un dirorce ou d'un mariage. AU lieu de me dire oui, dans ces cas-là, vous envoyez les preuves. Come personne est capable d'envoyer les preuves réelles sur ça, pour moi c'est des conneries. Et je reçois des messages d'insulte, pas des trucs sur les débats, répond-il à Therrry qui s'étonne des plaintes régulières de ce que reçoit Gérard chez lui alors qu'il dit, ici, ne rien recevoir.

— Insulte moins les gens à l'antenne ils t'enverront moins d'insultes, répond Thierry.

— Dans ces cas-là, moi des thèmes de débat j'en ai, sur les préservatifs, l'avortement et tout ça. Je vais à faire des débats à 2H du matin là-dessus ? Peut-on ronfler lors d'un accouchement ? Claire.


— Mais t'as combien de neurones Gérard ? s'esclaffe Thierry. Un pour respirer et un pour chier.

— Gérard, les neurones, c'est de petits chiens, détourne Phildar.

— Tu me chopes les trois mecs...

— On n'en a plus que deux, le troisième est parti depuis au moins trente minutes et tu t'en es même pas rendu compte, interrompt Manu. On accueille Ténar (Arnet).

— Drôle de question, repart Claire. J'ai jamais encore accouché donc je peu pas te dire mon expérience personnelle. À mon avis, si elle fait un béné ronfleur, elles peuvent oui.

— Moi je sais pas mais j'essaierai, répond ensuite Barbara. Quand on t'endort, car on t'ouvre pas le ventre comme ça lors d'une césarienne, tu peux ronfler puisque tu dors.

— D'accord avec ce qu'a dit Barbara, continue Rita, une femme sous césarienne, c'est possible qu'elle ronfle.

— Je pense que ta mère devait dormir, lance alors thierry, faisant exploser Gérard. On reste polis avec la vie privée des gens. Ténar.

— Moi Gérard, comme je suis arrivé en cours de débat, je demanderais gentiment de répéter la question. Tout dépend.

— Manu t'a dit comment fallait faire, donc soit tu réponds gentiment à la question, soit tu joues.

— C'est pas bien de ronfler à un accouchement, tente alors Ténar.

Gérard lance alors un os en plastique bruyant, jouet pour animal, à Olivier qui faisait mine de s'assoupir, cette fois en riant.

— Tu veux un petit câlin ? lance-t-il ironiquement. Oui je veux bien.

— Si quelqu'un qui pouvait venir faire un petit câlin à Olivier dans les studios...

— Commence, le temps qu'on trouve une fille, lance Phildar.

— En plus il vient de me balancer un os dans la gueule, se plaint Olivier.

— Pour moi, repart Thierry, le ronflement est indispensable si la perfusion intraveineuse au niveau de l'input de la line A.

— Parle français s'il te plaît et on parle pas pllitique sinon tu dégages.

— Il parle anglais, pas politique, corrige Phildar.

— Ce sont des termes médicaux, je n'y peux rien. Je ne fais que restituer des termes que j'ai lus.

— Bon terminé. On met deux disques. Celui qui dit perfusion dehors. COnclusion. On reviendra sur les quatre dernières questions en fin de débat sur la virginité. Thierry.

— Franchement, je pense qu'il faut, à un certain niveau, faire la séparation des corps et des biens au niveau de l'exlégatif...

— Non c'est pas la conclusion.

— La périodicité menstruelle des femmes ne permet pas le ronflement, c'est tout, poursuit-il quand même.

— Bonne nuit. Ténar.

Ce dernier répond en diffusant une bande son d'un enfant qui chante une chanson enfantine. Puis, après avoir ordonné que les garçons soient éliminés après leur conclusion pour en prendre d'autres, Gérard a un échange avec Rita où il tente un rapprochement, bien sûr maladroit, déçu de ne plus l'entendre utiliser des termes affectueux suite à son énervement depuis la semaine précédente.

— Sur Minitel Chris me dit que sa femme va accoucher et ne ronfle pas, intervient Olivier.

— En espérant que ça soit un garçon ou une fille, répond Gérard.

— Non, c'est un Gérard, rit Olivier.

— Bon ma conclusion, reprend Rita, ya plusieurs sortes de ronfleurs. Come les femmes marmottes, et la meilleurs solution est de donner des baffes.

— Ne quitte pas je te prends hors antenne. Barbara.

— On s'est bien débrouillés, répond-elle.

— Mais la virginité on va rigoler un peu plus.

— En tout cas j'ai beaucoup appris ce soir, merci, conclut-elle avant de se voir autorisée à participer au second débat.

— Ton débat était un peu soporiphique, conclut Claire, mais à un moment je t'ai entendu rire, c'est vachement agréable. Si ça pouvait continuer comme ça, ça serait bien.

— T'es beau quand tu ris, ajoute Barbara, émoustillant Gérard.

Les autres garçons seront éliminés.

— COnclusion : il reste quatre questions sur celui-là mais on va abréger car apparemment...

— Sur Minitel, Franchie conclut, département 69, âge 18 ans, le dicton philosophique du jour : qui s'endort avec le cul qui gratte se réveille avec le coton tige qui pue.

— Bon conclusion, c'est bizarre parce que ya des gens qui passent...

— COmme tous les jeudis, mais à part oa.

— C'est bizarre parce que la semaine dernière on avait fait jusqu'à 3H du matin, là il est 2H20 et on passe au deuxième.

— Mais ton avis à toi sur le ronflement, les gens qui ronflent, etc

— Moi ça m'a jamais gêné. J'ai jamais eu de femme qui ronflait à côté de moi. Dommage que ça soiye pas réveillé plus tôt et on aurait pu faire autre chose que le ronflement comme débat, mais bon. Le Star Systemavait dit que c'ztait bon comme questions. Et personnellement, ronfle qui voudra la nuit, finit-il sous pression d'Olivier. Non je ronfle pas.

La musique prend la suite de ces mots. Le second débat sera trop cahotique pour être retranscrit, se terminant d'ailleurs par un grand karaoké de l'équipe.

Le débat sur les bestioles[modifier | modifier le wikicode]

Comme pour la semaine d'avant, les apparences étant sauves, personne ne s'attendait vraiment à un dérapage en ce soir du 11 décembre. Mais lers semaines sont pénibles pour Gérard, face à ses démons. Aussi à son retour, Max et lui repartent sur le même ton que lors de l'émission précédant les débats de la semaine d'avant : le courrier, les statistiques, les autres radios, la dernière de Gérard. Max ajoute une menace : ne pas suivre Max en Belgique lors d'une soirée du samedi. Ce soir-là, le sketch de la caméra reprend ses droits.

Deux débats sont prévus e soir-là : les bestioles et le sillicone. Gérard reste très aigri : Max lui fait observer, cette fois sérieusement, que ses faux départs amusent le monde et que les filles avec lesquelles il échange son téléphone sont les principales à l'origine de sa diffusion partout. Gérard, quoique gêné, répond et abîme le décor de Noël que Cyril met en place pour la télévision, dont une guirlande luminescente.

Un certain nombre de découvertes apparaît ce soir-là. Tout d'abord, Gérard vient de se procurer un téléphone mobile. Banal de nos jours, ce n'est pas rien pour l'époque, le matériel restant cher et rustique. C'est donc presqu'une élévation sociale. Du coup, il est évidemment souvent sollicité sur ce numéro.

L'autre moment important est le lancement d'un sketch impliquant un personnage historique : Françoise. Cette personne, dite Françoise de la Coure-neuve, débute la libre antenne en attirant Max par ses propos incohérents et amusants, tenus essentiellement sous l'emprise de l'alcool dès fin 1996. Crédule à l'extrême, entourée d'adolescents qui en usent et en abusent, elle vient d'apprendre que Gérard lui a envoyé des lettres d'insultes, tapées à la machine à écrire. Bien sûr, c'est improbable, mais Max lance le sketch. Comme Gérard n'a pas été joignable sur son téléphone dans la soirée, Max en déduit qu'il a réellement envoyé le courrier et refusé de se justifier ou de s'excuser en direct devant Françoise. Vexé d'être encore accusé, Gérard quitte le studio et n'y revient que pour son débat, de mauvaise humeur. En attendant, il s'agace auprès des membres de l'équipe de télévision, dirigée par Phildar.

Dès les premières minutes du débat, l'affrontement avec Olivier commence autour du double-son, ou des effets de voix en réalité. Gérard est sombre ce soir, aussi Olivier tente de l'amadouer en citant des messages Minitel de filles qui l'admirent. Curieusement, Gérard se montre à nouveau très ouvert à toute nouvelle fille, alors qu'on le croyait sur la bonne voie avec Estelle. Comme d'habitude, à chaque demande « ça va ? », il répond le fameux « je sais pas, j'ai pas regardé ce matin ».

C'est ainsi qu'il accueille Lisa (Rita), la Gueunon (Estelle, qui immédiatement lui demande de l'appeler autrement), Fany, Chris, Stéphane et Pierre (Tony). Pierre est aussitôt identifié par Gérard qui s'en explique avec Manu, Max appuyant ici Manu.

— J'ai demandé à vraiment que ça se calme, donc ce soir on a que des nouveaux, dit Max avec sérieux.

Mais Gérard n'en démord pas, au détail près qu'il ne sait pas dire si l'auditeur est Arnet, Luigi ou autre, voire Françoise, renchérit Olivier. Manu accepte cependant de le retirer de l'antenne.

— Gérard est très remonté ce soir et à mon avis, la première erreur, ça va valser. Le gégé va pas faire de cadeaux, précise Max.

Après de nouvelles digressions sur la caméra de Cyril, on accueille Antoine (encore Tony). Gérard avance, renfrogné d'entendre encore cette voix qu'il connaît.


— Je trouve que t'as pas la pêche Gérard, commente Olivier.

— Je suis du même avis, confirme Lisa.

Gérard veut son nom, ne l'obtient pas et s'énerve. Il reconnaît sa petite forme, pendant que les auditeurs et l'équipe tentent de pousser. Mais brusquement, Gérard hurle sur le standard, qui dort, attendant qu'il pose une question ou, au moins, le thème du débat. Ringo fait à nouveau partie de la soirée, en toute discrétion.

— Tout à l'heure c'est moi qui va faire le standard, bougonne Gérard. Mais moi je vais pas prendre les fiches, je vais prendre là, sur toutes les lignes qui sonnent.

— Mais c'est toi qui es endormi, argue Stéphane.

— Si t'es pas content, tu dégages. Le débat c'est sur les araignées : avez-vous peur des araignées ou des cafards ?

— Les araignées à petit corps ou les araignées à gros corps et à grande pattes ? demande Fanny.

— Donnez vos noms quand vous parlez. Bon, avez-vous peur des araignées ou des cafards ? Les araignées, vous savez ce que c'est ? Les cafards c'est pareil. Après ça dépend du style d'araignée, c'est tout.

— C'est Lisa, pon petit chéri.

— Calme toi un peu toi, rétorque Gérard. Pas la peine de t'amuser à me dire mon petit chéri, tout ça, on se connaît pas. Et yen a un qui va commencer par se taire : hurle-t-il après une interférence d'Antoine. Les histoires de mon chéri, etc, je commence à en avoir ras-le-bol.

— Mais Gérard, proteste Lisa, moi je fais pas partie des filles qui te posent des lapins.

— On donne pas ton téléphone, nous, renchérit Fanny.

— On me demande si t'as besoin d'un coton tige pour que t'aies l'air un peu moins stressé, intervient Olivier.

— Des questions comme ça, Minitel, je répondrai pas.

— Moi j'ai un petit problème pour répondre à la question, tente Estelle, je sais pas de quoi tu parles. Araignées, je sais ce que c'est, cafards je sais pas.

— C'est ce qui court dans la cuisine, répond Gérard. Ça ressemble à un scarabbé, complète-t-il, à la demande d'Estelle, tout en buvant une gorgée de café. C'est aussi gros qu'un scarabbé. Lisa.

— Moi je n'aime pas les araignées et les cafards. Parce que c'est dégoûtant, c'est des petites bestioles qui arrêtent pas de courir très vite... complète-t-elle, à la demande de Gérard.

— Moi ça me dérange pas trop, parce que c'est pas des bestioles qui sautent. Donc ça me dérange pas, dit Fanny.

— Moi j'ai très très peur des araignées, je les supporte pas, dit Krys (Johanna), d'ailleurs yen a une dans ma chambre et je voulais savoir si tu pouvais venir l'écraser cette nuit et me défendre contre elle, parce que t'es tellement beau et tellement fort...

— Tu te débrouilles toute seule, appuie Gérard trois fois.

— Une invitation à venir écraser une araignée, ça se refuse pas, proteste-t-elle.

— Tu te débrouilles toute seule, je vais chez personne. Tu prends un chiffon et tu la tues toi-même, poursuit-il, malgré les promesses d'aller plus loin par l'auditrice.

— Moi, j'ai carrément horreur des araignées, poursuit Stéphane. Chez moi c'est propre, j'en n'ai pas.

— Parce que tu crois que chez moi c'est dégueulasse, c'est ça ? reprend Gérard. Puis il poursuit après un début de débat avec l'auditeur.

— Moi ça me fait pas trop peur, enchaîne Antoine.

— Comme par hasard, tu t'appellerais pas Arnet, Luigi ou autre ?

— Pas du tout, je pense que tu es un petit peu trop parano.

Gérard persiste, Antoine aussi, Manu également.

— J'appelle de Limoges et j'ai 25 ans.

— C'est ça. T'appelles de Limoges parce qu'on t'a dit de dire ça, mais t'appelles ee Paris.

— Sur Minitel, Chiarus dit qu'il a ton numéro de portable et que c'est sur le site Internet, déjà.

— T'inquiète pas, yen a une, je vais m'occuper de son cas dans moins de deux heures. Pour finir, la Colomba en voie de disparition.

— Les araignées j'ai pas peur, les cafards j'ai toujours pas pigé ce que c'était, donc je peux pas te répondre, dit Estelle, sans enthousiasme.

— Un scarabbé t'en as déjà vu non ? tente Gérard.

— Au Mcdo de Neuilly, intervient la voix de Phildar.

— Parce que t'es au courant ? tente Gérard.

— Et ça fait quoi un cafard : ça marche, ça vole, ça fait quoi ?

— Ça rampe, répondent Fanny et Gérard. Et celui qui s'amuse à dire des conneries ça va dégager vite fait. Ya deux mecs et si vous me gonflez trop, ça va chauffer.

— C'est toi qui te réveilles, t'es mou, lance Max, de retour. T'as piccolé ou quoi ? s'énerve-t-il, face à Gérard, butté sur l'identité d'Antoine.

— T'inquiètes pas qu'Antoine, tu vas pas rester longtemps, je te le dis tout de suite. Tu dégages, j'ai reconnu ta voix, aller hop ! Bonne nuit.

Une montagne de hurlements arrive, d'autant que Manu le provoque : si on vire les habituels, on vire Estelle aussi.

— Dans ces cas-là, je fais pas de débat.

— Estelle, t'es une habituelle ? interroge Max.

— Mais elle, elle répond aux questions, s'emporte Gérard.

— Le problème, c'est que elle c'est une fille, rétorque Olivier, Antoine est un garçon. Et systématiquement, dès qu'il y a un truc qui va pas, c'est le garçon. Tu veux pas faire de débat, tu veux juste que des filles te parlent.

— Fais un essai, insiste Estelle, il a pas dit de conneries encore, pour l'instant.

— Sur Minitel, une question : comment s'écrit scarabbé ?

— Comme ça se prononce.

— Et si t'es chez toi, tente Lisa, le soir, tu dors et tu vois une araignée ou un cafard, quelle est ta réaction ?

— Quand je dors, je vois pas d'araignée, ni de cafard. J'ai les yeux fermés, donc je peux pas voir si ya des araignées ou des cafards.

— Est-ce que t'as souvent le cafard ? demande Stéphane.

— Non mais les cafards, c'est ce qui court dans les cuisines. C'est pas sur la vie privée des gens.

— Ya peut-être une relation entre avoir le cafard et les cafards, tente Olivier. Avoir le cafard peut-être attire les cafards, ou peut-être l'inverse.

— Pas du tout. Pensez-vous que dans le métro, ya des rats ?

— Mais réponds à la première question : est-ce que toi tu as peur des araignées et des cafards ?

— Je viens d'y répondre, quand j'ai les yeux fermés je les vois pas.

— Mais ça dit pas si t'en as peur ou pas. Si t'en vois un, t'as peur ou pas ?

— De tte manière, je l'écrase. T'es contente de ta question Lisa ?

— Mais qu'est-ce qui te prend ce soir ? rétorque la jeune fille.

— Si Gérard pouvait se réveiller et être un petit peu moins aigri, ça serait bien parce que sinon, à 2H on est parti, commente Max.

— Tout à fait d'accord avec Max, enchaîne Lisa. Au moins Max, il a la pêche.

— Si t'es pas contente, c'est le même prix, tu vas gerber? Je fais ce que je veux, lance-t-il à Olivier qui réclame la seconde question, alors que l'émission a démarré depuis plus d'un quart d'heure. Pensez-vous que dans le métro y'a-t-il des rats ?

— Ça dépend, est-ce que tu prends le métro ? interroge Krys.

— Oui

— Ben y'an a alors.

— Toi tu vas te calmer, pasque taleur tu vas gerber mais vite fait !

— Moi j'ai pas le tétro chez moi, enchaîne Fanny, juste des bus et des cars.

— Pareil pour moi, intervient Stéphane. Pour ce qui est des rats, par contre, ça dépend des endroits.

Gérard se plaint alors du rbuit de musique et d'écho dans son casque, qu'il impute à un auditeur ayant un portable. Il réussit tant bien que mal à se reconcentrer sur Krys qui répète.

— Pourquoi tu réponds à ses questions et pas aux miennes ? se plaint Stéphane.

— T'habites où ?

— Compiègne.

— Et ya pas le métro à Compiègne ?

— Négatif, ya que des bus. Et t'es jamais venu sur Paris pour prendre le métro ?

— Si, c'est pour ça que je te dis que ça dépend des endroits dans le métro.

— Dans toutes les rames de métro, je suis désolé, ya quand même des rats.

Mais Gérard perd encore le fil, du fait de bruits parasites, attribués à un téléphone sans fil, technologie pas tout à fait parfaite à l'époque, notamment du fait de la sensibilité des ondes radio utilisées alors. Max tente de réduire le bruit, qu'il confirme. Après un nouvel échange paranoïaque, dénoncé avec force par Max et Olivier, Gérard tente de reprendre le fil avec Krys.

— J'en ai jamais vu, dit-elle, mais j'ai pas de métro où j'habite. J'habite à Aix en Provence. Ya un métro à Marseille, mais j'ai jamais vu de rats dans le métro à Marseille, enchaîne-t-elle en réponse aux questions de Gérard.

— C'est quelle ligne la ligne Aix-en-Provence-Paris ? demande Antoine.

— Je vois pas le rapport.

— C'est la nouvelle ligne de métro, insiste-t-il.

— Ah ! La nouvelle construite récemment ? Je sais pas, c'est Nord-Sud, plus vite, plus loin, plus haut, tente Krys, se référant aux slogan de la nouvelle ligne TGV construite entre Paris et Marseille et passant par Aix depuis 1996.

— C'est révolutionnaire, c'est un tramway qui roule dans un tunnel, poursuit Antoine.

— Et ya beaucoup de rats sur cette ligne, plaisante la jeune fille.

— Moi c'est pareil, j'ai pas de métro ici Gérard, je l'ai pris qu'une fois et j'ai rien vu, enchaîne Estelle après un blanc sur l'antenne.

— Ça dépend des endroits, poursuit Lisa, peu convaincue. Ça dépend des lignes.

— Beaucoup de questions au standard, intervient Reego, dont on découvre la voix, quel rapport entre les rats et les araignées ? et les métro? et les cafards? et les cuisines?

— Je vais répondre à la question standard. Dans le métro, à l'heure actuelle, ya des rats, et vous le savez très bien. Pour ceux qui habitent la région parisienne, et je sais qu'il y en a. Certains me disent qu'ils habitent en banlieue alors que c'est faux.

— Mais quelles sont les lignes où tu trouves les rats ? demande Lisa.

Il ne répondra pas, interrompu par Le standard qui répète sa question, puis Lia, puis Tony qui lui demande s'il s'est déjà fait courser par un rat en chaleur. Gérard l'élimine encore.

— Hier il avait annoncé qu'il participerait, c'était Arnet.

— Eh non, perdu, dit Manu, c'était Tony.

— Qu'est-ce que j'ai dit hier ? J'aime pas trop qu'on se foute de ma gueule.

— Qu'est-ce qu'on t'a dit ya deux minutes ? Fais un peu attention à ton débat, lance Olivier.

— Croyez-vous qu'une chauve-souris, ça fait mal à quelqu'un ? Celui qui prend la voix des habituels il va se calmer. Je sens que je vais pas faire les douze questions sur celui-là.

— Tu vas t'arrêter dans 15 minutes et c'est tout, c'est tellement nul... ose Olivier. T'as pas la pêche.

— Ça dépend des races des chauve-souris, tente Fanny. Ya des chauve-souris qui attaquent les chevaux et qui leur sucent le sang.

— Ça c'est pas les chauve-souris, coupe Stéphane.

— Peut-être que les vampires, c'est une race de chauve-souris.

— Mais ça fait mal quand quoi ? demande Krys.

— Si elle vous attrape les cheveux.

— Elles s'attaquent rarement à l'Homme les chauve-souris, suggère Fanny.

— Si la personne a de longs cheveux, elle s'attaque sur elle.

— C'est pas qu'elles attaquent, c'est qu'elles ont peur donc en fuyant elles vont dans tes cheveux, tente Stéphane.

— Et dans les moustaches, il paraît, joue Phildar.

— C'est l'odeur du shampoing qui les attire, lance Estelle.

— Pour l'instant, c'est nul, depuis un quart d'heure, c'est mou se plaint Max.

— Avez-vous déjà croisé des hibous dans la campagne ? repart Gérard, bougon.

Face à l'étonnement général de ne pas avoir entendu Gérard répondre, ni même répondu pour certains, une fille lance une blague : c'est chouette comme question. Un sursaut d'énergie semble alors apparaître.

— Ah mais Gérard a fait une blague en fait il faisait genre j'ai pas la pêche.

— On va s'amuser sur le silicon, ya dix questions. Je continue pas, comme ça on me prendra pas pour un con. C'est moi qui aie fait les questions, si ça te plaît pas c'est le même prix ! crache-t-il à Olivier. Je fais ce que je veux comme débat.

— Mais tes questions sont intelligentes, glisse Lisa, donc on répond.

— Réveillez-vous un peu.

— Sinon, intervient Max, tu fais ton second débat, t'arrêtes à 2h30 et j'en fais un derrière. Puisqu'apparemment tu veux rien faire, t'es aigri. Je pense que tu vas prendre tes quinze jours, à Noël, et moi je ferai les débats à sa place pendant quinze jours, ça lui fera du bien. Il se passe rien, t'es mou ! Tu sais qu'on fera même pas le silicon, si t'es mou comme ça, je préfère arrêter et mettre de la musique.

— Mais pourquoi tu te laisses faire comme ça ? s'emporte Estelle. C'est bien tes débats, Gérard. Réveille-toi ! Réagis !

— Quel est le problème Gérard ? finit par demander Olivier face à des débuts de protestations de l'animateur.

— Une, tu vas essayer de mettre moins de bordel dans mes oreilles parce que ça commence à bien faire.

— Le bordel dans les oreilles, j'y suis pour rien. Ya des gens au téléphone, tu entends des gens au téléphone, tu parles et c'est tout, pose Olivier, ferme. J'ai rien fait depuis le début.

— Deux, au standard, vous allez vous réveiller un petit peu...

— C'est l'animateur qui va se réveiller ! lance Max. C'est toi qui es mou, tu dis rien, c'est mou. ON va pas à 4h, on arrête à 3h.

— Moi j'arrête à 2h30, comme ça tu te débrouilleras la semaine prochaine.

— Gérard, c'est Estelle. Franchement, t'exagères, tu nous réveilles, tu nous demandes de participer à tes débats, t'arrives et t'es mou comme jamais t'as été de ta vie, tu fous rien, tu nous dis à nous qu'on est mous alors que c'est toi qui fous rien !

La scène déborde, avec Gérard en duel face au standard. On notera, à ce stade, qu'il n'a pas tort dans ses reproches, mais son aigreur rend la chose lourde et peu amusante.

— On va être clair, intervient Max. Si dans trente secondes tu démarres pas ton débat, tu te mets à la place d'Olivier comme ça aucun souci de production, et ça se passera bien. Si le débat est pas bien, je l'arrête et je fais la suite tout seul.

— Dans ces cas-là, eux, ils ont pas à appuyer sur la touche blanche pour parler à Olivier dans le casque !

— Mais tu te prends pour qui ? ON dirait un dictateur. Si t'es parano tu fais toi-même ta réa. Fais-le à sa place !

— Y'a-t-il des souris dans toues les caves et dans tous les égoûts ?

— Mais tu sautes les questions, se plaint Lisa, on n'a même pas répondu aux questions précédentes.

Nouvelle attaque du standard. Manu, cette fois, semble s'agacer un peu. Alors que les auditeurs essaient de repartir, Gérard reste fixé sur le standard qui, lui, s'agace.

— T'accuses en permanence Manu, Olivier, toute la bande... on aimerait bien comprendre, avance Lisa.

Le débat repart sur la question des hibous, encouragés par Olivier :

— Moi j'ai des hibous à la fenêtre de chez moi, ou des chouettes je sais pas les différencier. Ça fait un cri strident J'en ai déjà rencontrés.

— J'en ai déjà rencontrés, complète Lisa, arès que Krys ait tenté une réponse humoristique qui tombe à plat. Je leur ai donné un coup de carabine. Trop de bruit, ils te sautent dessus. Je suis pas d'accord.

— Pas le droit de tuer les hibous, c'est protégé, proteste Fanny.

— Mais quand ils font un bruit strident, faut bien se protéger.

— Gérard fait la gueule, interrompt Manu, mais on accueille Yves à la place d'Antoine.

Yves, ce n'est nul autre que Max lui-même qui rentre dans le sketch pour le faire décoller.

— J'en ai déjà vus moi des hibous, en forêt, c'est impressionnant, avance Stéphane.

— Yves, tu as du monde derrière toi ! tu demandes aux gens qu'ils se calment ou tu sort !

— Je suis tout seul. Je sais que t'es parano, mais ya personne. Et non ça me laît pas mais je suis tout seul dans mon appartement de 15m2. Mais 25m2 dans mon slip.

Ici Gérard hurle pour que Yves se taise, confondant joyeusement Stéphane avec lui.

— Bon je vois que l'accueil est sympathique, maugrée Yves.

— Minitel : Gérard j'ai envie de toi. Ça tu l'entends par contre hein... sourit Olivier quand Yves s'esclafe bruyamment.

— J'en ai donc croisés dans la forêt, reprend Stéphane, et je trouve ça super au niveau des yeux. Impressionnant dans la nuit.

— Un hibou c'est un oiseau qui est sur un arbre et qui arrête pas de hurler toute la nuit, ok ? expliue Gérard.

— Et ça fait quoi comme bruit ? demande Olivier.

— J'en sais rien, j'en ai jamais vu. Bon la grande gueule qui vient d'arriver et qui veut parler au-dessus de tout le monde ! — Non je voulais juste intervenir et dire que le hibou est un animal chouette animal, comme le disait tout à l'heure une demoiselle, et c'est un oiseau qui est très joli à regarder la nuit. Je fais une école d'animaux, donc je l'ai beaucoup étudié...

— ON en a rien à foutre de ce que tu fais comme études !

— C'était pour dire, bon ok je sais que Gérard est très aigri, il a l'air dans le pâté...

— Taleur tu vas retourner au standard.

— Comme par hasard !

— Sur Minitel on a quelqu'un qui dit qu'il faudrait peut-être trouver une femme à Gérard pour qu'il soit moins aigri.

— Il a qu'à prendre son habituelle, et pas nous gonfler.

Gérard explose et veut éliminer Yves. — Tu me récupères Yves a lieu de téléphoner !

— Mais c'est mon boulot de téléphoner Gérard, rétorque Manu.

— Je t'ai dit de récupérer Yves et de le calmer ! Pas la peine d'essayer de jacter avec quelqu'un d'autre quand je te parle !

— Un comité Extrême Gérard, ont fait un ultimatum, précise Olivier, où si dans cinq minutes ton débat était pas bien, ils allaient diffuser ton numéro de portable sur Internet et sur toutes les télé du monde.

— J'ai calmé Yves, revient Manu, mais c'était pas lui.

— Je n'ai rien dit ! s'insurge-t-il. J'ai même pas fini de répondre à la question. J'étais en train de parler de mes études.

— Mais on en a rien à foutre de tes études ok ?!

— Pour dire que par rapport à mes études, j'étudiais donc la chouette et le hibou et je trouvais que c'était une belle bête.

— Mais on en a rien à foutre de tes études et ya du monde derrière toi !

— Je suis tout seul, espèce d'abruti ! hurle Yves, comme un défoulement.

Gérard explose en insultes, mais Yves résiste et répond face à face. Manu le soutient face aux accusations abusives de lanimateur.

— Je peux parler ? tente Lisa.

— Oui vas-y, répond Yves.

— C'est pas toi qui commande :

— C'est pas toi non plus.

— Yves a des choses intéressantes à dire, tente Lisa.

— Le problème, c'est qu'il a des questions et que dès qu'on en sort un tout petit peu, Monsieur s'énerve. On se croirait un dictateur.

— Bon tu me mets Yves et Lisa hors antenne, ils vont se régler les comptes hors antenne.

— Non c'est à toi de régler ton compte, c'est pas à la nana, donc c'est toi que je vais avoir hors antenne, défie Yves.

Les insultes se croisent alors, Olivier reprochant à Gérard son langage. « Tu as pas été poli ! » boucle Yves, plusieurs fois, tenu en ligne par Manu et Olivier. Gérard se butte à vouloir le départ de cet auditeur et refuse toute suite en l'état.

— On est tanquille, précise malicieusement Olivier, Gérard a éteint son micro.

— La chouette naquit en 1757 dans la forêt de Fontainebleau, commence Yves. Tout est venu de là, et ..

— Gérard va chercher Max, précise Olivier, astucieusement. Yves disparaît.

Gérard part donc à la recherche de Max, hors du studio, en hurlant, pendant que Olivier et les auditeurs meublent. Il le cherche plusieurs minutes, sans succès.

— Ce serait bien qu'il s'intéresse à nous, fait ermarquer une fille.

— Il s'intéresse surtout à lui, regrette Olivier.

— Déjà si t'es un mec, t'as aucune chance, renchérit Manu.

Sachant que Gérard entend dans les eneintes extérieures de la radio, Olivier précise qu'il a une adresse Internet pour avoir le numéro de portable de Gérard. L'animateur finit par revenir en trombe, suivi de Max. Gérard lui demande de calmer Yves, mais il est parti, et Manu lui rappelle qu'il l'a fait plus tôt mais qu'il n'était plus en direct.

— Mais moi j'ai entendu que Yves voulait parler de ses études, rit Max.

La violence réexplose, en presque bagarre. Max tient alors des propos sévères envers Gérard pour tenter de le ramener au calmAprès une pause musicale, Gérard finit par retrouver son calme :

— ON va essayer de reprendre la suite des débats jusqu'à 2h30 et après on verra. Y'a-t-il des souris dans les caves et dans les égoût ?

— Les souris à la limite si, mais les chauve-souris non, répond Fanny. Plus dans les caves les souris, continuent en choeur les auditeurs.

— Moi j'ai une question, lance une fille : pour ou contre le silicon chez les araignées ?

— Mais non ! quelle abrutie celle-là ! hurle la voix de Yves.

— Tu restes poli avec elle, ordonne Gérard.

— Moi je pense qu'il y a des rats dans les égoûts, précise Lisa.

Au moment où Gérard veut enchaîner, il se fait reprocher de sauter des questions et de ne pas y répondre, tant par les auditeurs que par Olivier.

— Il se passe rien dans ces débats, lane Yves.

— Si t'es pas content, parvient à placer Gérard, tu donnes tes thèmes de débat et tu les envoies.

— J'ai pas dit que c'était pas bien, mais là t'enquilles les questions, tu poses pas, se passe rien, t'es aigir ce soir.

— J'ai le droit, bougonne Gérard.

— Est-il possible de faire un débat avec Gérard ? lance Stéphane.

— Aujourd'hui c'est non, répond Yves.

— Dans ces cas-là vous faites une chose, si ça vous plaît pas, la semaine prochaine, vous allez avoir Françoise. Vous compterez plus sur moi, poursuit-il face à Yves lui disant qu'il l'aimait bien.

S'en suit un échange avec les auditeurs criant leur amour pour Gérard, mais il n'est pas très réceptif.

— On se demande, reprend une fille, si la réponse d'Yves tout à l'heure, était pas trop intelligente pour toi quand il a parlé de ses études.

Vaincu, Gérard accepte même de rappeler Yves. Il refuse toutefois de s'excuser et dès son retour, cherche à dénoncer une supercherie du standard, vite battue en brèche avec vigueur par l'équipe. Yves lui-même le convainc, ou du moins essaie.

— Je disais donc que le hibou est né en 1752 dans la forêt de Fontainebleau.

— Tu peux nous donner son état naturel ? demande espièglement Lisa.

— Il est à la fois poilu et a une paire de c..., par rapport à la chouette qui n'en a pas.

— _a se reproduit comment ? demande Stéphane.

— C'est surtout en fin d'arès-midi. Ça dépend de la saison, mais si on prend l'automne comme exemple, couple entre 18h et 20h30, poursuit-il en prolongeant son intervention par un dialogue direct avec les auditeurs, tandis que Gérard continue son agacement du reste de l'équipe.

— Manu le Malin demande si ya des rats sous le point de l'Alma.

— Je répondrai pas.

Gérard envoie, cette fois, une giffle sur Cyril et sa caméra, laissant Yves repartir.

— Ya trios couleurs : le noir, le rouge et le blanc. La hiboulette blanche est plus dure d'accès ; on peut la trouer pendant des périodes de saison plutôt hivernal, sous ton blanc manteau, hirondelle prends mon envol, hirondelle, tu es toujours plus belle quand tu es assise sur ta branche, montre-moi ton manche. Je voudrais te sauter mais je n'ai plus de blé. C'st une phrase de Louis XVI en 1854... je voulais savoir ce que Gérard en pensait.

— J'en ai rien à foutre.

— Si t'en as rien à foutre, tu raccroches, glisse Yves.

— Tu vas vite fait gerber Yves.

— Non, on dit jarter Gérard, gerber, c'est vomir.

— Mais au moins, se réjouit Lisa, t'as été un peu compréhensif, tu l'as laissé parler.

— Il a compris que j'étais intelligent. Mais il s'excuse jamais le Gérard. C'est une bestiole qui ne s'excuse pas. Ca se trouve nulle part, dans les catacombles, et ça se reproduit pas, c'est une erreur de la nature, poursuit joyeusement Yves en réponse aux questions successives des auditeurs.

— Mais non, c'est une créature unique le Gérard. Bon question suivante, lancent Stéphane et Lisa.

— Le sucre attire-t-il les fourmis ? hurle Gérard en baffouillant.

— Mais c'est du sucre en poudre ou en morceau ? demande Yves.

— Les deux, maugrée Gérard.

— C'est plutôt le sucre qui va vers les fourmis, lance Fanny.

— D'ailleurs, pousse Stéphane, le sucre est rapide ou lent.

— C'est pour ça que faut mettre le sucre en boîte.

— Bon, je vais faire le débat à la place de Gérard, s'incruste Yves. Vas-y Lisa.

— Yves tu la fermes.

— Bon Gérard je réponds. C'est Lisa. Oui, les fourmis sont toujours attirées vers le sucre glacé, roux, sucre blanc, lent.

— Particulièrement le sucre roux, intervient Fanny.

— Je suis pas d'accord, coupe bruyamment Yves.

mdash; Écrase ! crie Gérard.

— Si j'écrase, une formi, ça va mourir, ironise l'auditeur. Je suis le seul qui aie fait des études, donc je peux parler.

— Parce que le sucre glacé et roux, ça a des propriétés très appréciées par les fourmis.

— Bon je peux donner la vraie réponse maintenant ? J'ai fait des études, lance Yves, méprisant.

— Pour l'instant, personne a répondu, mais si tu veux répondre à la place de tout le monde, vas-y, réponds. Come c'est toi qui veu faire le chef, eh bien fais le chef.

— Bon ben ok, demande-leur avant, qu'ils donnent des mauvaises réponses et je ferai derrière.

— Julien, sur Minitel, précise Olivier, précise que la fourmi peut porter deux fois son poids.

— Moi j'ai participé au tournage de micro cosmos quand même, repart Yves. Bon la fourmi n'est pas attirée par le sucre mais par l'eau. Apparemment Gérard le savait aussi, puisqu'il confirme.

— Il fait oui de la tête, ponctue Olivier.

— On a donc des fourmis rouges, noires et vertes, comme le dit la chanson...

— Bon, on va arrêter là, interrompt Gérard après que tout le monde ait chanté la contine Une souris verte. On va faire le débat sur le silicon. À 2h30 j'arrête, comme ça... mdash; À ce rythme, à 2h t'auras fini, dit Olivier. Au moins on sera couché tôt.

— Gérard, on est comme dans un débat politique, à la télévision, essaie Lisa. Tout le monde a le droit de s'exprimer, yen a qui parlent plus longtemps que d'autres, donc gère.

— Parce que j'ai plus de choses à dire que les autres, coupe Yves.

— Gérard, lance Estelle, je vais raccrocher, j'en ai franchement marre de t'écouter. Tu m'as demandé de rester réveillée alors que demain matin je me lève à 6h pour aller en cours. Tout ce que tu fais depuis le début est vraiment nul à chier. Tu me rappelleras quand tu seras de meilleure humeur et que t'auras des trucs intéressants à me dire.

Seul contre tous, abandonné par ce projet amoureux, Gérard accuse le coup.

— Toutes les filles vont suivre cet exemple, propose Lisa.

— Faites ce que vous voulez, j'arrête tout.

— Laetitia sur Minitel dit qu'elle t'adore et aimerait que tu souries.

— J'en ai rien à foutre.

— Mais tu respectes personne ! s'emporte Yves.

— Tu respectes ta mère au moins ? dérape Fanny.

— Dehors ! assène Gérard.

— Gérard a éteint son micro et retiré son casque, décrit Olivier. Et il appuie sur le bouton du micro pour pas que je puisse le rallumer.

— Moi je continue le débat, poursuit Yves. Quelle est la bête qui vous fait le plus peur vous ?

— Les fourmis bleues, lance Lisa.

— Et toi Stéphane ?

— Moi c'est les fours micro-ondes.

— Moi c'est les araignées, enchaîne Olivier.

— J'ai entendu dire que yavait des araignées à Fun, repart Yves. Et les autres, is sont partis les mecs ?

— Moi c'est Laurence, intervient Phildar. Les Laurence à poils.

— Y'en a une qui aimait bien les grosses velues et juteuses, plaisante Stéphane.

— Estelle et Fanny ont raccroché, on accueille Nadia.

— Gérard a raccroché aussin je crois, ironise Olivier.

— Il veut plus, confirme Manu. Il boude.

— Moi je voudrais dire une petite déclaration, commence Lisa. Je m'adresse à Gérard : Gérard tu es beau, tout le monde le sait, s'il te plaît, reviens on veut répondre aux questions.

— Il a mis une oreillette du casque, donc je pense que si tu lui dis qu'il est très joli, il va remettre le casque en entier.

— T'es joli avec ta grosse moustache.

S'en suit un tonnerre d'acclamations des auditeurs et de l'équipe pour que Gé"rard rebondisse. Renfrogné, il réitère son désir de partir à 2h30.

— C'est sur le silicon, je vous préviens.

— Ok, est-ce que les araignées ont du silicon aux pattes ? plaisante Olivier.

— Maintenant on fait les silicon, on va mettre un disque. Je veux un disque, je fais ce que je veux ! rugit-il en retirant son casque et provoquant un larcène dénoncé par Olivier.

— J'ai plus de disque. C'était le dernier.

— Continue bordel ! Max a raison, t'es nul :

— Silicon et terminé.

— C'est pas parce qu'on annonce deux débats qu'on est obligé d'entendre les deux, si t'en as marre, tu te barres avant, aies le respect de l'auditeur quand même, pousse Yves.

— Sony dit : « Va chier Gérard, tu nous emmerdes avec ta façon de jouer la star. » C'est vrai que tu joues la star, ce soir.

— S'il est pas content, c'est le même prix.

— Non c'st pas le même prix, s'insurge Yves. On est auditeur, si c'est pas bien, tu t'en vas.

Pendant ce temps, on lui glisse un titre de disque dans la main, qu'il finira par annoncer, non sans avoir tempêté contre le titre : les Demoiselles de Suresnes avec des porte-jartel, nouveau son de la semaine.

Au retour du disque, c'est Max qui prend l'antenne.

— Gérard est parti, parce que nous avons décidé qu'il valait mieux s'arrêter là. Gérard qui ne voulait pas aborder le débat sur le silicon voulait absolument aborder ce débat alors qu'au début, il ne le souhaitait pas. C'est moi qui lui avais demandé de le faire. C'est même pas lui qui avait préparé les questions. Le premier débat, il l'a abrégé. En interne, Monsieur se la jouait star, c'est-à-dire que Olivier n'a pas cessé de mettre des sons derrière, alors qu'on a strictement rien entendu, Manu ne faisait pas son travail, avec Reego, ils ne passaient que des habituels. Gérard a besoin de vacances. Il est possible qu'on ne le revoie plus puisque Gérard a souhaité ne plus jamais intervenir sur cette antenne. ON le retrouvera pas jeudi prochain, ça c'est sûr. ON lui donnera un peu de vacances. »

Un bilan surréaliste[modifier | modifier le wikicode]

Comment ne pas douter, en ce soir du 13 décembre, de l'avenir des débats ? Des thèmes répétés, une équipe fatiguée d'excès d'un personnage et d'une personne en souffrance, un animateur décidément précaire, tout semble réuni. D'un autre côté, au vu de cette première partie, o peut se demander si Max, par ce discours introductif à un débat qu'il animera lui-même, dans le style le plus surréaliste et durant 1h45, ne joue pas tout simplement le sketch du départ, comme il l'avait fait un mois plus tôt.

Certes, ce soir-là, et c'est la première fois, Gérard ne reviendra pas. Il quittera le studio, triste et déprimé. Certes, plus aucune nouvelle ne parviendra à l'antenne pendant quinze jours. Mais d'une part, il faut se rappeler que quand Max parle, il sait que Gérard écoute. Donc, il reste dans le personnage qu'il veut jouer dans ce contexte. D'autre part, son attitude, ainsi que celle de l'équipe, malgré sa fatigue sans doute réelle, n'en demeure pas moins théâtrales. L'équipe, face aux critiques de Gérard, qui comprend désormais parfaitement les rouages de son émission, dément mais il est avéré qu'il a raison en regrettant le passage d'auditeurs habituels. Max lui-même, tout en le critiquant sévèrement, joue le personnage qui poussera la logique et l'aigreur à son comble. Au début de ce débat sur le silicon, Max sera d'ailleurs transparent à une reprise : il accueille le faux Gérard, Arnet, Tony, Mégane, en disant « c'est quand même les plus futés, les habitués ». Mais Olivier, très vite, relance le scénario en parlant d'un minitel qui s'effondre, et finira même par partir.

Enfin, pour Gérard, il traverse une phase difficile, de dépression et de déceptions amoureuses, sur fond de harcèlement dans une cité populaire de Suresnes. Mais tout en comprenant, clairement, qu'il est tourné en dérision, peut-il se passer de la vie sociale que lui offre la radio ?

En tout état de cause, les débats de décembre préfigurent une grande part du surréalisme de la suite, mais manquent de structure, l'élément d'instabilité tenant à Gérard. Il manque à cet homme un appui, une béquille, pour vivre les choses avec du recul et, alors, jouer lui aussi le personnage qu'on attend de lui : un vrai amour. Et comme le destin est le seul à tout décider de cette histoire, il le trouvera, justement au coeur de cette période difficile.

Notes et référence[modifier | modifier le wikicode]

  1. Discothèque
  2. Julie
  3. prononcé à la française