Modèle:La Mabilière/Histoire du fief

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Paléolithique[modifier le wikicode]

Découverte à Courcoué[1] : reste d'un coup-de-poing en amande largement entamé par des enlèvements gélifs. Récolté entre la Rivière-Marteau et la Bonde.

Néolithique[modifier le wikicode]

Les recherches[2] qui font l'objet de cette note ont été effectuées en 1945-1946 et 1947[3]. Elles ont porté particulièrement sur les communes de La Tour-Saint-Gelin et Courcoué, dont le territoire a été parcouru pas à pas, à l'occasion des travaux topographiques de révision de leur cadastre[4]. Le docteur Louis Dubreuil-Chambardel[5][6] signale que « le territoire de Courcoué, surtout la région élevée qui domine la Veude, a livré une quantité inusitée de belles haches polies ».

Deux points de trouvailles :

  • Il a été trouvé à La Mabilière (aux environs de la ferme) deux grattoirs. Sur le deuxième d'entre eux, les encoches symétriques de la base, sûrement pour accommoder pour un emmanchement.
  • Entre La Mabilière et Les Bruères il fut trouvé une hache polie en diorite (133 mm x 49 mm x 34 mm) et hache polie en roche verdâtre (112 mm x 49 mm x 29 mm).

Le fief de l’Amabilière[modifier le wikicode]

Au XVIIe siècle les châteaux forts sont en décadences. Le "Château de Boisé" est en ruine, le "Château de Courcoué" a été reconstruit au XVIe siècle et "La Mabilière" est délaissée[7] pour la maison de "Preugny" (XVIe siècle - XVIIe siècle).

La Mabilière (un bref rappel historique)[modifier le wikicode]

C’est un ancien fief qui relevait de la châtellenie de Faye-la-Vineuse et qui, sous le règne de Charles VII, avait pour seigneur et propriétaire un écuyer du nom de Jehan Poret.[8]

Consistance et dépendances[9][modifier le wikicode]

À la différence de la seigneurie de Courcoué, la seigneurie de Preugny s’est transmise sans solution de continuité entre la fin du XVIe siècle et la veille de la Révolution française (1789), passant simplement de la famille Butan à la famille Gébert par épuisement de la première dans la seconde. La généalogie foncière de l’ensemble territorial détenu par ces familles est néanmoins complexe.

Depuis la seconde moitié du XVe siècle, les Butan étaient, sur le territoire de la paroisse Saint-Denis de Courcoué, seigneurs de "La Mabilière" (fief relevant de Germigny, à Braye-sous-Faye, et suivant la coutume d’Anjou) et de Preugny (fief relevant d’Oigné, à Cravant, relevant lui-même de la châtellenie de lÎle-Bouchard; mais dépendant de la juridiction royale de Châtellerault, du présidial de Poitiers, et suivant la coutume du Poitou). Ils jouissaient encore du fief de Poully (apporté par Révérande Briant, épouse de Dimanche Butan[10][11]), de la forteresse de Preugny (incluant divers droits dans le bourg de Courcoué) et les paroisses de Braslou, Chaveignes, La Tour-Saint-Gelin, Le Sablon.

Afin d’honorer la lourde dot accordée à Gabrielle de Butan pour la marier à Josias Pierres, sa famille lui donna en partage "La Mabilière" et le fief de Poully, à tenir en indivis avec son frère Jean Butan, qui conservait la seigneurie de Preugny et son droit d’aîné dans les deux seigneuries en indivis. Isaac de Gébert, époux de la fille de Jean Butan, prénommée Gabrielle (comme sa tante), fit entrer dans l’hommage qu’il rendit en 1642 à Oigné comme seigneur de Preugny et aîné du fief de Poully, son cousin germain, fils de Josias Pierres et de Famille de Bustan (XVIe-XVIIe)|Gabrielle de Butan]], Hector Pierres, sieur de Narçay et de "La Mabilière", considéré ainsi comme tenancier d’un « arrière-fief » de Preugny. De même, Famille de Pierres (XVIe-XVIIe)|Anne Suzanne Pierres]], fille de Josias Pierres et de sa première épouse, Suzanne Carré', et veuve d’Isaac, fils du précédent Isaac de Gébert, fit entrer Gabrielle Pierres, dame de "La Mabilière", fille cadette d’Hector Pierres et épouse de Prosper de La Mothe, seigneur de Montberard, dans l’hommage qu’elle rendit à Oigné. Entre-temps, le fief de Poully, tenu conjointement de 1612 à 1657, avait été partagé entre Isaac de Gébert et Hector Pierres. La partie vers Chaveignes et Le Sablon, principalement Les Varennes Rouées, les frérêches de La Combe (village de La Mabilière) et des Douets, le clos de vigne des Horson, fut réunie à "La Mabilière". Le reste (c’est-à-dire en premier lieu les droits au Bois Godet, aux Bouchets, à Bourg-Neuf, à La Picardie, les dîmes et les droits dans l’église de Courcoué), demeura à l’aîné des Butan, comme annexé au fief de Preugny. Ces règlements familiaux dépossédèrent le chartrier de Preugny non seulement des titres propres de "La Mabilière", mais aussi de titres de la famille Butan, dont les Pierres avaient à connaître pour prouver leur noblesse en ligne maternelle.

"La Mabilière" revint à François de La Fouchardière, puis fut vendue à Charles Drouin, seigneur de Courcoué, sans être confondue avec ce fond principal : elle resta dans la famille Drouin au-delà de la Révolution.

Titres des dîmes de L’Aubuis et des Chilloux[modifier le wikicode]

Titres des dîmes de L’Aubuis et des Chilloux[12] (1449-1769)

Désaveu du fief de "La Touche-Boisé" ou "Monbracq" pour le quart de la dîme de L’Aubuis dépendant de "Preugny", portée sous le fief de "Poully" à la châtellenie des "Roches-Tranchelion" à cause de la seigneurie "d’Oigné" : vente par Jeanne de Targé, au seigneur de "La Touche-Boisé", de la dîme de "La Nonnain", portion de la dîme de L’Aubuis levée à Courcoué et Chaveignes (1449, copie collationnée de 1643), sentence de la cour de la seigneurie de "Boullier", fief de "La Chapelle-Baillou", "La Touche", "Monbracq" et dépendances, appelant Isaac de Gébert à réviser la déclaration de ses biens, assignation à comparaître (1641). Baux (1616-1757), cession de bail (1623), lettre du curé de Courcoué envisageant d’affermer la dîme de L’Aubuis à François de La Fouchardière (1729). Règlement de dîme (1728), portant notes complémentaires (1732, 1744). Accords avec François de La Fouchardière, sieur de "La Mabilière" : acte de vente de la petite dîme des Chilloux, paroisse de Chaveignes, à partager par moitié avec François de La Fouchardière, prêtre, fils du précédent (1747), acte de constitution de rente en remboursement de lourdes dettes (1752)[13]. Contestation entre le curé de Courcoué et le fermier de "La Mabilière" : lettre (1769).

Cens et rentes[modifier le wikicode]

Cens et rentes dus aux seigneurs de "Preugny", "La Mabilière", et du fief de "Poully" (1566-1771)

Rentes des seigneuries de "Preugny", de "La Mabilière" et du fief de "Poully" : livre de recette (1579-1595). Biens tenus de "Preugny" et du fief de "Poully" en dépendant : déclarations (1683, 1738). Cens et rentes dus à "La Mabilière" : déclaration (v. 1722), actes d’acquisitions de terres entre particuliers formant titre (1566, 1771)[14].

Dépendances[modifier le wikicode]

Généralité sur le fief de "Poully", la partie réuni à "Preugny", et la partie à "La Mabilière". Soutien de l’exemption des gabelles et des privilèges du sel pour tous les domiciliés et tenanciers du fief de "Poully". 1720-[1755] Sentence d’adjudication de la maison des "Varennes Rouées" à Gabrielle Pierres, épouse de Prosper de La Mothe, chevalier seigneur de "Montberard", héritière de Maximilien Pierres, seigneur des "Varennes Rouées" (1676-1677, copie de 1726). Procès-verbal ou inventaire des titres justificatifs en vertu desquels Isaac Prosper de Gébert prétend prouver être rédîmé de gabelle (1720). Notes et anciennes analyses de liasses destinées à « prouver le Poitou » des terres de Courcoué (1726 et s.d.)[15]. Rôle et mémoire des sommes que chaque domicilier du fief de "Poully" doit donner pour soutenir le privilège du sel contre les adjudicataires des gabelles [1755].

Accord entre Isaac de Gébert, sieur de "Baugé", "Preugny" et autres places, et Gabrielle de Butan, son épouse, d’une part, et d’autre part Hector Pierres, sieur de "Narçay", "La Mabilière" et autres places, afin de régler entre eux les censive, droits, propriété, jouissance et revenus du fief de "Poully", et de partager les rentes des fiefs de "Poully", "Preugny" et "La Mabilière"[16].

Mémoire justificatif des droits que le seigneur de "Preugny" prétend, comme aîné du fief de "Poully", sur la partie de ce fief annexée en partage à la seigneurie de "La Mabilière". (document lacunaire) s.d., ap. 1723. Ce cahier regroupe :

  • un état général des biens des Butan (sous Pierre II);
  • une copie de l’autorisation de rebâtir une fuie à pigeons près la forteresse de "Preugny", délivrée à Pierre Butan par les sieurs "d’Oigné" (1582);
  • le consiste du fief de "Poully", divisé en deux lots entre Jean de Butan, seigneur de "Preugny", et sa sœur Gabrielle de Butan, épouse de Josias Pierres;
  • une généalogie de la famille Butan;
  • des notes critiques sur le partage [de 1612] entre Jean de Butan et Josias Pierres et ses conséquences.

Contestation de droits[modifier le wikicode]

Contestation de droits à "La Mabilière"[17] (1686-1772)[18] ====

Sortie de biens de "La Mabilière" au village de "La Combe" : accord entre Hector Pierres, écuyer, sieur de ""Narçay" et de "La Mabilière", et Antoine Michau, son domestique, portant notamment don d’une maison, cour et jardin au village de "La Combe" (1636, copie 1686). Dossier de procédure contre Charles Drouin, seigneur de Courcoué (1765, copie-1772).

Suite au décès de Maximilien de Pierres, la seigneurie des Varennes Rouées revint en 1677 à Gabrielle de Pierres, fille d’Hector de Pierres, nièce du défunt. En 1726, elle appartenait à Archambault de La Gatinelle.

L'histoire de "La Mabilière" est très liée a celle de "Preugny", car les deux fiefs ont souvent appartenu à la même famille. Nous allons maintenant suivre la descendance des différents propriétaires des murs de l'Amabilière/"La Mabilière" et poursuivre avec l'histoire du fief au travers de leur vie.

  • Notes et références (Histoire du fief)
  1. Bulletin - Amis du vieux Chinon; Identifiant : ISSN 09881867; Date d'édition : 1905-1971; Source : les Amis du Vieux Chinon, 2010-30094; bnf.fr; Droits : domaine public
  2. Bulletin - Amis du vieux Chinon; Identifiant : ISSN 09881867; Date d'édition : 1905-1971; Source : les Amis du Vieux Chinon, 2010-30094; bnf.fr; Droits : domaine public
  3. Un premier compte-rendu succinct a été fait à la Société Archéologique de Touraine en 1948, Cordier : « Recherches préhistoriques dans la région de La Tour Saint-Gelin » (avec observation de Janin), Bulletin de la Société Archéologique de Touraine, tome XXIX, 1946, page 209. Ce compte-rendu n'étant que préliminaire à la présente note, il n'en est pas fait état dans les renseignements bibliographiques donnés pour chaque commune
  4. Tous ceux qui ont participé à ces travaux — géomètres et auxiliaires — ont apporté d'intéressantes trouvailles et des renseignements précieux. En particulier nous remercions bien cordialement : Marius Ondet (L'Ile-Bouchard),Pierre Jouvault (Richelieu), Gaétan Baranger (Pouzay), Joseph Bougreau et René Segrettrain (La Tour-Saint-Gelin), Jarnes Deplaix (Courcoué).
  5. Dubreuil-Chambardel : La Touraine préhistorique, 1923.
  6. Dubreuil-Chambardel : « La Préhistoire du Chinonais », B. S. A. V. C, 1924, pp. 262 à 264)
  7. Histoire de la migration de "La Mabilière" à "Preugny"
  8. On a peu de renseignement sur ce personnage qui semble pourtant avoir connu, de son vivant, une notoriété certaine
  9. Fonds des seigneuries de Courcoué, Preugny et Dépendances 1336-[1836]; Sous-série 35 J; établi par Éric Syssau, assistant qualifié de conservation du patrimoine; Archives Départementales d'Indre-et-Loire Tours 2006.
  10. Note portée sur la « chemise » de la liasse 35 J 23.
  11. Bulletin - Amis du vieux Chinon; Identifiant : ISSN 09881867; Date d'édition : 1905-1971; Source : les Amis du Vieux Chinon, 2010-30094; bnf.fr; Droits : domaine public
  12. 35 J 24, Documents copieusement annotés au XVIIIe siècle. La dîme de L’Aubuis est partagée entre les seigneurs de "Preugny" et de "La Mabilière" (un quart chacun), et le curé de Courcoué (la moitié). La dépendance de la seigneurie de "Preugny" est d’un quart en ce qui est de la paroisse de Courcoué, et pour une moitié en ce qui est de celle de La Tour-Saint-Gelin et Chaveignes. La dîme des Chilloux, paroisse de Chaveignes, appartient pour moitié au seigneur de "Preugny", pour moitié à celui de "La Mabilière". Elle relève censitairement du fief de "Poully", réuni à la seigneurie de "Preugny". Les baux, de deux à neuf ans selon les cas, datent de 1616, 1649, 1674, 1689 (deux exemplaires), 1746, 1752 et 1757.
  13. Acte attaché au précédent.
  14. L’acte de 1771 concerne également un cens dû au seigneur de Courcoué.
  15. Concerne également les partages entre aînés et cadets de "Preugny", avec mention d’actes absents du fonds.
  16. Cet accord du 23 octobre 1657 met un terme à la jouissance commune du fief de "Poully" entre les familles Butan et Pierres, décidée par Jean de Butan, père de Gabrielle (« la jeune », épouse d’Isaac de Gébert), et Josias Pierres, époux de Gabrielle de Butan (« l’aînée », sœur de Jean) et père d’Hector, à l’occasion du règlement de la succession de Pierre Butan, père de Jean et Gabrielle (« l’aînée »), et afin d’honorer les clauses du contrat de mariage conclu en 1599 pour Gabrielle de Butan et Josias Pierres (partage du 15 mars 1612 devant Guerain, notaire sous la baronnie de Faye, confirmé par sentence du siège royal de Châtellerault du 17 septembre 1620) – qu’une seconde transaction du 8 février 1642 devant Deforges, notaire royal à Saumur, n’avait pas remis en cause. Désormais, le seigneur de "Preugny" jouira de la censive et féodalité dépendant du fief de "Poully" du côté de Courcoué (à l’exception des "Varennes Rouées", revenant aux Pierres), et le seigneur de "La Mabilière" jouira de la censive et féodalité du fief de "Poully" du côté de Richelieu. Les actes de 1612, 1620 et 1642, mentionnés dans le présent accord de1657, sont absents du fonds. Notes d’Isaac Prosper de Gébert au revers de l’acte et sur un feuillet ajouté (1737). Pièces jointes : deux billets signés d’Hector Pierres de "Narçay" (1657-1658).
  17. voir "Titres de La Picardie"
  18. 35 J 29