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Recherches sur les naissances « physiologique » et « naturelle »/Prémisses des naissances « physiologique » et « naturelle »

Un livre de Wikilivres.

Pour mes recherches, j’ai utilisé diverses bases de données, dont je n’ai pas tenu les rendus exacts puisqu’il ne s’agit pas d’une revue systématique. Les plus communes furent Cochrane, Pubmed, Sciencedirect, Researchgate, Persée, Cairn, HAL, et j’y ai activé les mots-clés suivants :

  • « Naissance physiologique »,
  • « Naissance naturelle »,
  • « Accouchement physiologique »,
  • « Accouchement naturel »,
  • « Physiological birth »,
  • « Natural birth »,
  • « Undisturbed physiological birth »,
  • « Pain-free birth »,
  • « Prepared childbirt ».

Pour m’immerger j’ai lu beaucoup d’histoire de la maïeutique. Je ne garde ici que ce qui me semble documenter le propos, essentiellement sur l’Europe de l’Ouest.

Évincement progressif puis accéléré des matrones[modifier | modifier le wikicode]

Du XVIIe au XXe, le rôle central des sages-femmes et des ventrières ou matrones – les hommes par « décence » n’ayant pas le droit d’assister aux couches ; avec env 5 à 10 % d’accouchements à problèmes (à rapporter « avec prudence » aux scores actuels des taux des césariennes qui ne cessent d’augmenter : les chiffres consensuels donnent France (21 %), États-Unis (33 %), Italie (37 %), Iran (40 %), Turquie (48 %), Chine (50 %), Brésil (51 %), à exception des Pays-Bas qui se maintiennent autour de 15 % ; prudence car les modes de collecte de données n’ont rien de comparable).

1650 voit l'apparition des chirurgiens accoucheurs et de la « mode » de l’accoucheur (homme) qui se répand dans la noblesse et la bourgeoisie[1].

Il semble néanmoins que la mainmise masculine progressive, quoi que réelle, soit l’objet d’une scénarisation quelque peu forcée . Marie-France Morel écrit par exemple :

« En 1972, deux historiennes américaines féministes, Barbara Ehrenreich et Deirdre English, ont analysé dans un livre célèbre, Witches, Midwives, and Nurses : A History of Women Healers, la montée en puissance de l’accoucheur comme une lutte de pouvoir sans merci, se terminant par le triomphe absolu des hommes au détriment des pauvres sages-femmes et des parturientes. Cette thèse ne peut plus être défendue aujourd’hui. En réalité, le combat n’a jamais opposé des hommes tout-puissants à de faibles femmes. Les sages-femmes, comme Louise Bourgeois au XVIIe siècle, ou Marie-Louise Lachapelle au XIXe siècle, sont de fortes personnalités reconnues par les chirurgiens qui ne menacent pas leur pratique. Les chirurgiens, qui se cherchent encore une identité comme accoucheurs, reconnaissent souvent qu’ils ont beaucoup appris des sages-femmes expérimentées. Les conflits de pouvoir les plus violents ne les opposent pas aux sages-femmes, mais aux médecins et aux autres accoucheurs, les mêmes types d’arguments étant échangés de part et d’autre, qu’on soit homme ou femme »[2].

Les forceps[modifier | modifier le wikicode]

Les forceps obstétricaux un peu élaborés furent inventés pat le fils aîné d’une famille de chirurgiens huguenots de Normandie Pierre « le vieux » Chamberlen (son frère s’appelait Pierre aussi, dit « le jeune »). Ils sont attestés vers 1634, mais gardés secrets quatre générations durant. Les frères sont connus aussi sous le nom de Peter, puisque leur père William a émigré en Angleterre en 1569 pour fuir les guerres de religion. L'inventeur fut probablement Pierre l'aîné, qui devint chirurgien et accoucheur de la reine Henriette, épouse de Charles 1er roi d'Angleterre et fille de Henri IV de France. À la Cour lui succéda ensuite son neveu, Peter III dit Doctor Peter, car le premier de la dynastie à obtenir le titre envié de docteur en médecine (les chirurgiens-barbiers accoucheurs n'étaient pas médecins – même chose en France, c’est le même genre de problème qu’a dû affronter Ambroise Paré).

Les forceps de la famille Chamberlen, très introduits dans les familles royale et princières, étaient basés sur l'idée de séparer les deux branches de la « pince à sucre ». Dans l'intérêt du secret, les forceps étaient transportés dans la salle d'accouchement dans un coffret fermé et n'étaient utilisés qu'une fois que tout le monde était sorti de la pièce et que la mère avait les yeux bandés. Les succès de cette dynastie d'accoucheurs, d'origine étrangère, dans la famille royale et les milieux princiers, étaient liés en partie à l'utilisation d'un instrument secret qui permettait de dégager des enfants vivants de situations difficiles. L'instrument était toujours transporté dans un coffret fermé, l'accouchée avait les yeux bandés, et l'accouchement se déroulait derrière des couvertures avec la seule présence des Chamberlen[3]. Hugh Chamberlen, petit neveu de Peter aîné, tenta de vendre l'instrument à Paris, en 1670, mais la démonstration qu'il en fit devant François Mauriceau, accoucheur responsable de la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris, fut un échec retentissant, se soldant par la mort de l'enfant et de la mère. Le secret des forceps aurait alors été vendu par ce même Hugh à un accoucheur hollandais, au tout début du XVIIIe siècle, qui lui-même le céda au Collegium Medico-pharmaceuticum d'Amsterdam. Il existe des doutes sur l'authenticité de ce qui fut alors réellement fourni aux acheteurs et de la vente elle-même : en effet, une première publication en 1753, décrit l'instrument comme formé d'une seule branche, on ne sait si l'escroquerie est de Hugh Chamberlen lui-même ou des accoucheurs hollandais D’après Sukhera Sheikh & al[4], on aurait retrouvé les forceps en 1813 seulement, sous le plancher du grenier de leur résidence d’Essex (soi-disant cachés par Ann, la femme de Pierre le Jeune, mais ce point paraît discutable).

Anecdote tragique : la princesse Charlotte, unique enfant de George IV, le prince de Galles, avait 21 ans et était jeune mariée lorsqu'elle a accouché avec son premier enfant. Elle était très aimée du public. À 3 heures du matin, le 4 novembre 1817, les principaux ministres de la couronne ont été convoqués. Le bébé était exceptionnellement grand et s'est coincé dans son bassin. Mais Sir Richard Croft, le préposé masculin, qui appartenait à une école de pensée non interventionniste, a choisi de ne pas utiliser de forceps.

Après 50 heures de travail, Charlotte a accouché d'un fils mort-né de neuf livres. Quelques heures plus tard, elle s'est plainte de fortes douleurs abdominales et est décédée d'une hémorragie interne le 6 novembre. Sa mort a déclenché un flot de chagrin qui a depuis été comparé à l'effusion lors des funérailles de la princesse Diana. Sir Richard, boudé par ses collègues après cette catastrophe, s'est ensuite suicidé[5].

Les différentes « innovations »[modifier | modifier le wikicode]

Parmi les « innovations », apparaît l’imposition progressif du décubitus dorsal, l’accouchement sur le dos[6], qui ne laisse pas d’étonner.

Les premiers traités imprimés, comme celui du médecin allemand Rösslin en 1513, ne vantent pas l’accouchement sur le dos, et décrivent par exemple un « modèle de chaise d’accouchement à dossier incurvé et incliné et munie de deux poignées latérales que la parturiente saisissait lors des poussées expulsives[7] ». Ambroise Paré recommande également la chaise d’accouchement[8].

C’est François Mauriceau (1637-1709), célèbre accoucheur français qu’on a déjà vu plus haut, qui recommande la position couchée ou semi couchée pour l’accouchement. Il élève l’obstétrique en spécialité médicale en freinant pratiques profanes et superstitions entourant l’accouchement. On lui doit l’une des premières descriptions de grossesse extra-utérine, ainsi qu’une manœuvre de maïeutique appelée « sur tête dernière » lors de la présentation de l'enfant par le siège. Dans cette situation, la tête défléchie (renversée en arrière) peut rester bloquée contre les os pubiens par le menton, contrairement à l'ancien adage alors en cours : « Là où le cul passe, la teste y peut bien passer »[9]. La manœuvre consiste à placer l'avant-bras gauche sous le corps de l'enfant en introduisant un ou deux doigts dans sa bouche pour fléchir, orienter et diriger correctement la tête pour la dégager progressivement avec la main droite.

Cette manœuvre n'est vraiment décrite que dans la troisième édition de son traité Les maladies des femmes grosses... Elle était déjà mentionnée avant Mauriceau par Jacques Guillemeau, mais il est le premier à la codifier avec précision[10]. Il remplace la chaise d’accouchement par le lit d’accouchement et encourage la position couchée ou semi-couchée pour l’accouchement à partir de 1668. En effet, il considère que cette position est la plus confortable pour les femmes, en améliorant leur respiration et en leur donnant plus de force lors des efforts expulsifs, mais aussi pour les accoucheurs. Ainsi, cette position favoriserait une meilleure prévention des lésions périnéales et une facilité d’accès au périnée pour les examens et en cas d’utilisation d’instruments. D’autre part, de nombreux chirurgiens jugent les positions courbées ou accroupies comme impudiques, barbares et beaucoup trop bestiales[11]

Il est surnommé par certains auteurs le « Roi Soleil de l’obstétrique » probablement du fait de sa proximité avec Louis XIV. Contrairement à ce qui est raconté partout, ce n'est pas lui qui a procédé lors de l’accouchement de Louise de la Vallière, maîtresse du roi – mais Julien Clément. Mais Clément l’a vraisemblablement placé en décubitus dorsal pour les bons plaisirs du roi. Ça n’a pas empêché Mauriceau de considérer dans un traité de 1668 que la position couchée pour donner naissance est la plus confortable pour les accoucheurs comme pour les femmes. Cette position serait appelée « French position » et se répand ensuite par une sorte d’effet de mode en Europe.

Il y a une grosse mainmise médicale sur la position (en France, la position a été un enjeu de rixe entre les sages-femmes et les chirurgiens au XVIIe siècle). On inventa le nom d'accoucheur pour désigner ce nouveau type de chirurgien. Alors l’influence des chirurgiens pénètre plus rapidement les milieux urbains et avec eux l’habitude d’accoucher allongé d’où la création des lits de travail spécifiques à la parturition aussi appelés « lits de misère », utilisés de peur de salir la literie.

Lors des récents recueils d'expériences de McKenzie et Montgomery en 2021[12], les positions d'accouchement déclarées par les femmes de cette cohorte étaient étonnamment similaires. Aucune femme n'a accouché sur le dos, sur le côté ou dans une position dans laquelle elle était physiquement soutenue par une autre personne. Cette situation est également mise en évidence dans les archives photographiques de Becky Reed (2016)[13], dont l'expérience est que, livrées à elles-mêmes, les femmes choisissent rarement des positions couchées ou semi-allongées pour accoucher, mais adoptent le plus souvent des positions à quatre pattes ou à genoux. Aucune participante de notre cohorte n'a accouché debout. À l'exception de Mme I qui n'a pas utilisé explicitement le mot « s'agenouiller », toutes les femmes de cette cohorte ont adopté une position basse et penchée en avant qui incorporait une certaine forme d'agenouillement.

En compilant un certain nombre de lectures, on constate que les parturientes ont tendance à se mettre dans des positions vers l’avant (à quatre pattes, accroupie, penchée sur un meuble), asymétriques ou suspendues quand on ne leur donne pas d’indications et qu’elles sont dans leur bulle. Certaines changent de position à chaque contraction, certaines bougent en continu, marchent, se balancent, certaines ne bougent pas. Personne ne peut prédire la bonne position pour cette femme, cet accouchement, cette contraction. La position la plus douloureuse et contre-productive semble être celle couchée sur le dos. Dans cette position, le sacrum est bloqué par la table et ne peut s’ouvrir et le bébé doit aller contre la gravité, remonter le vagin. Au moment de la sortie, la pression se fait sur les tissus mous entre le vagin et l’anus qui risquent de se déchirer. Lors d’une sortie à quatre pattes par exemple, la pression se fait sur l’os de pubis et les tissus ont moins de risque de se déchirer. La position couchée sur le dos est une position d’extrême vulnérabilité et de passivité, surtout si d’autres personnes sont debout autour à observer la femme. Une position vers l’avant permet plus d’intimité et se sentir maître de son corps (et donc éviter la sécrétion d’adrénaline et l’activation néocorticale). Les parturientes qui changent de position pendant l’accouchement ou se tiennent debout ont moins besoin d’antalgiques. Les contractions sont plus efficaces et permettent une dilatation plus rapide du col dans les positions debout ou assise, et donc une durée de travail plus réduite. Être immobile pendant le travail n’aide pas le fœtus à se fléchir, s’engager et descendre dans le bassin. Si le fœtus est défléchi ou asynclite, une position allongée ne favorise pas la descente car les contractions poussent le fœtus en direction de la symphyse pubienne. Au contraire si la mère se tient debout et penchée en avant, la gravité permet que les contractions dirigent le fœtus vers le sacrum où il aura plus de place pour se fléchir et descendre dans le bassin. Au niveau périnéal, la position allongée augmente le risque de déchirures et d’anxiété[14].

En se référant aux archives photographiques de Becky Reed (2016)[15], on constate que livrées à elles-mêmes, les femmes choisissent rarement des positions couchées ou semi-allongées pour accoucher, mais adoptent le plus souvent des positions à quatre pattes ou à genoux. Aucune participante de la cohorte analysée n'a accouché debout. Dire que le décubitus détourne de la position que prendrait une femme intuitivement est assez manifeste. Mais en tirer que cela explique de manière unilatérale les pbs de perturbation de lactation, les dépressions post-partum, les suicides des mère, les violences… Cela semble assez artificiel.

Notons en passant que l’injection d’ocytocine de synthèse rend les contractions difficilement supportables pour la mère et le bébé, entraînant une surveillance obligatoire continue et pouvant aboutir à une souffrance fœtale et à une augmentation du risque d’hémorragie[16]. Dans ce genre de scénario la parturiente sera plus facilement amenée à demander la péridurale (l’obligeant à rester sur le dos), ce qui peut, à son tour, ralentir le travail et, si celui-ci est trop long, rendre la césarienne nécessaire. Cela peut venir entraver le processus physiologique

Parmi les autres « innovations » :

  • Chloroforme, éther et débuts de l’anesthésie 1831 (cf. plus loin)
  • Lavement des mains en vue de l'asepsie par I. Semmelweis en 1847 (histoire tragique bien connue).
  • L’invention par Lister (et d’autres comme Volkmann) du premier antiseptique, publication en 1867[17], mais moquée, comme Semmelweis (on parlait de « rites listériens »).
  • Création en 1882 du corps des accoucheurs des hôpitaux, sous la pression de jeunes internes très arqueboutés sur la IIIe république, pour au moins deux raisons : primo, la laïcisation des soins (et leur technicisation) au nom du progrès, pour sortir de l’Assistance publique et des bureaux de bienfaisances, religieux, et secundo, évincer les chirurgiens pour maintenir leurs avantages acquis et leurs privilèges[18].
  • Le « grand déménagement » des années 1950, ou migration des accouchements du domicile à l’hôpital (terme que l’on doit à Knibiehler, 2016[19]). En 1900, 92 % des naissances se faisaient à domicile[20]. Comme l'écrit Morel (2018)[2] :

« Dès 1960, l’accouchement à domicile a presque disparu. Les femmes n’ont pas été « forcées » d’aller accoucher en milieu hospitalier : elles l’ont voulu, parce que l’hôpital était plus propre et confortable que leur logement souvent exigu et parce que les assurances sociales ont commencé à prendre en charge les frais d’accouchement. Elles ont aussi été sensibles à la propagande des médecins instrumentalisant la mortalité du passé pour faire peur aux femmes et les dissuader d’accoucher à domicile. ».

  • La péridurale 1980 (80 % des naissances se font aujourd’hui en France sous péridurale).

Davis et Pascali-Bonaro (2010)[21] parlent d’âge noir de la naissance pour désigner tout ce qui précède 1972 :

  • compagnons non admis en salle d’accouchement (sans parler des compagnes).
  • Lavement et rasage pubiens.
  • Poignets et chevilles sanglées à la table d’accouchement afin d’éviter qu’elles « contaminent le champ stérile ».
  • Tétée immédiatement après la naissance était aussi rare que l’allaitement.
  • La plupart des femmes n’étaient pas autorisées à toucher le bébé avant de longues heures.
  • Pas de soutien social, qui était pourtant là dans les accouchements pré-modernes.
  • Usage fréquent d’analgésiques généraux tels que le Demerol[21].

En 2003 naît le collectif d’associations d’usagers autour de la naissance (CIANE) qui mène un combat contre la surmédicalisation de la naissance.

« Ce que nous dit le CIANE aujourd’hui à propos des souhaits des parents pour un accouchement respecté n’est pas du domaine de l’écoféminisme ou du retour au naturel. C’est plutôt de l’empowerment[22]», un reprise d’autonomie, d’intimité, un lieu familier et éviter les actes invasifs répétés ».

Tu accoucheras dans la douleur[modifier | modifier le wikicode]

On peut dire que la littérature historique sur la maïeutique montre que, quelles que soient les inventions techniques dans l’art de l’accouchement, le pavois moral qui résiste jusqu’au XIXe et XXe siècles est celui de l’injonction divine à la douleur des femmes en couches, en lien avec la condamnation du Dieu chrétien dans la Genèse 3.16 :

« [L’éternel Dieu] dit à la femme : j’augmenterai la souffrance de tes grossesses,tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. »

Le chloroforme avait été inventé en 1831, mais ses utilisations n'avaient pas encore été beaucoup étudiées. Le Docteur Robert Mortimer Glover avait décrit pour la première fois les propriétés anesthésiques du chloroforme sur les animaux en 1842 dans une thèse qui a remporté la médaille d'or de la Harveian Society cette année-là, mais n'avait pas pensé (osé ?) l'utiliser sur les humains. En 1846 William Thomas Green Morton, un dentiste étasunien, conduit la première anesthésie générale avec de l'éther sulfurique, qui aura un grand écho dans la presse. John Snow assiste dès le 28 décembre 1846 à une démonstration conduite par le dentiste James Robinson à Londres. Préparé par ses recherches sur l'asphyxie dans ses effets sur l'appareil circulatoire, il s'intéresse immédiatement au procédé et invente un inhalateur ; il améliore la méthode d'administration à tel point qu'en peu de temps cette technique dédaignée, car jugée d'abord peu fiable, est adoptée par les plus grands chirurgiens de Londres. En 1847, Snow publie On the inhalation of the vapour of ether.La même année il commence à s'intéresser à l'usage anesthésique du chloroforme découvert quasi-fortuitement (il faillit y laisser sa peau) par James Young Simpson à Édimbourg.

Le 19 janvier 1847, Simpson employait pour la première fois l’éther chez une femme en travail ; Il existe un mythe répandu selon lequel la mère du premier enfant livré sous chloroforme a baptisé son enfant Anesthésie ; l'histoire est détaillée dans la biographie de Simpson telle qu'écrite par sa fille Eve. Cependant, le fils du premier bébé né au chloroforme a expliqué que la patiente de Simpson était Jane Carstairs et que son enfant avait été baptisé Wilhelmina. Anesthésie était seulement un surnom que Simpson avait donné au bébé[23].
Deux ans plus tard Simpson annonçait 1519 succès sur 1519 accouchements[24]. Simpson mit aussi au point un forceps qui porte son nom, ainsi que la conception du Air Tractor en 1838, premier aspirateur connu pour aider à l'accouchement. Mais ce procédé n'est devenu populaire qu'avec l'invention de la ventouse plus d'un siècle plus tard, et deviendra l'aspiration utérine actuellement utilisé dans l'interruption volontaire de grossesse. Il s'intéressa aussi à la médecine fœtale ainsi qu'à ce qu’on n’appelait pas encore l’intersexuation, mais « hermaphrodisme ».
Snow lui aussi traite 77 patientes parturientes avec le chloroforme, à la deuxième phase de travail et dose de façon à ce que la parturiente ne tombe pas dans les pommes[25].

Caton écrit [26] :

« Once the patient was delivering the baby, they would only feel the first half of the contraction and be on the border of unconsciousness, but not fully there. Regarding administration of the anaesthetic, Snow believed that it would be safer if another person that was not the surgeon applied it. The queen, who was pregnant or nursing for 16 years of her adult life, called pregnancy the “Schattenseite,” or shadow side, of marriage, and told her daughter that childbirth was “a complete violence to all one’s feelings of propriety (which God knows receive a shock enough in marriage alone). »

L’usage du chloroforme a été considéré comme immoral par de nombreux médecins et par la Church of England. La reine Victoria avait déjà pensé vers 1848 s’en servir, mais en avait probablement été dissuadée par ses médecins proches. Le 7 avril 1853, la reine demanda du chloroforme à Snow à l'occasion de la naissance de Leopold, réalisant ainsi le premier accouchement sous anesthésie, au moyen de la open-drop method – son masque inhalateur ne sera inventé que plus tard. L'inhalation, lit-on, dura 53 minutes, et le chloroforme fut administré sur un mouchoir en 15 doses minimes. Beaucoup de médecins de l’époque y virent une dérogation à la sentence de l’Écriture Paries in dolore et désapprouvèrent. On raconte complaisamment que l’accouchement de la Reine eut un fort retentissement qui changea les mœurs, mais comme le montrent Connor & Connor[27], ça n’aura pas été réellement le cas. La presse ne se fit guère l’écho de la prestation de Snow avec son chloroforme.

« In the medical bulletins following the birth there was no mention either of Dr Snow or of chloroform having been used, although his name did appear in the Court Circular published in The Tinzes on 8 April. No mention was made of the use of anaesthesia in the newspapers and it seems as if there may have been a move, at least initially, to keep this fact concealed. The first report that chloroform had been used came in a leading article in the Association Med. Journal[28]. »

Tout le monde médical semblait un peu indécis à savoir quoi faire avec cette information. Cartwright[29] raconte ceci :

« The Journal obtained its information from Professor Simpson. He, in turn, had received it direct from Sir James Clark: « . . . But I am almost rorgetting to notice the chief object of my writing you, which was to tell yoii that tlie Queen had chloroform exhibited to her during her late confinement at any time given so strongly as to render the Queen insensible . ., I know this information will greatly please you and I have little doubt it will lead to a more general use of chloroform in Midwifery practice in this quarter than has hitherto prevailed »[30].

(…) The Lancet : «  we could not imagine that anyone had incurred the awful responsibility of advising the administration of chloroform to Her Majesty during a perfectly natural labour with her seventh child. On inquiry, therefore, we were not at all surprised to learn that in her late confinement the Queen was not rendered insensible by chloroform or any other anaesthetic agent (...)[31]

On 21 May the Medical Times and Gazette[32] stated that Dr Snow had administered chloroform on a handkerchief and that the Queen was never completely insensible. Mais ce fut quasiment le seul journal à le narrer. It was not until 1859, 6 years later, when commenting on an obituary of John Snow in the Medical Times, that The Times informed its readers of the event and also of the second administration during the birth of Princess Beatrice in 1857[33]. Many believed that by the Royal example ‘great violence has been done to the judgement of many of the best accouchers in the country[34].

No female for whom I have any regard shall ever, with my consent, inhale chloroform. I look upon its exhibition as a pandering to the weakness of‘ humanity, especially the weaker sex »[35].

Connor & Connor reviennent sur ce point :

« L'utilisation du chloroforme par la Reine pendant le travail n'a rien fait pour minimiser l'antagonisme des médecins qui s'opposaient à l'utilisation de l'anesthésie obstétricale ; il n'y a pas eu d'augmentation proportionnelle de la pratique d'anesthésie obstétricale de l'anesthésiste de la reine après son utilisation du chloroforme. Ainsi, l'examen de la littérature contemporaine ne soutient pas l'affirmation selon laquelle l'utilisation par la reine Victoria du chloroforme lors d'un travail fatigant a donné un stimulus important à l'acceptation de l'analgésie obstétricale par le public ou la profession médicale. Les affirmations selon lesquelles il l'a fait ont peut-être été influencées plus par un recul romantique que par un fait historique »[27].

Le 14 mai 1853 The Lancet critiqua le Dr Snow (sans le nommer) ainsi que les médecins de la Reine Victoria d’avoir utilisé du chloroforme pour la naissance du Prince Leopold (En 2013, The Lancet publiera une nécro un peu remaniée). Devant le succès, la Reine le convoqua pour son neuvième enfant, sa fille Beatrice en 1857[36].

Snow mourra en 1858, à 45 ans. Il n’aura lui-même pas augmenté significativement sa proportion d’anesthésie lors d’accouchement entre avant et après l’accouchement de la Reine. Anecdote, il fut végan, et teetotaller, abstème, c’est-à-dire militant contre l’alcool et membre des ligues de tempérance. Mais désormais on pouvait citer l'exemple de la reine pour s'affranchir de la malédiction du livre de la Genèse.

Comme le faisait déjà remarquer Albert Dastre en 1880 :

« Il y a contre l’anesthésie complète de la femme en travail, une objection physiologique plus grave : en annihilant la conscience et la volonté, elle entraverait le jeu naturel de la fonction. L’enfantement exige la participation active de la femme : ses efforts volontaires sont nécessaires pour la terminaison du travail. (...) nous voulons faire comprendre seulement qu’aucun homme de l’art n’a pu avoir l’idée d’insensibiliser les femmes en couches au même degré que le malade qui va subir une opération chirurgicale. Ce qui conviendrait, dans la conjoncture présente, ce serait l’analgésie ; la femme conserverait ainsi l’exercice de sa volonté et de ses mouvements ; elle pourrait « voir, entendre, parler, avoir conscience de ce qui se passe en elle et seconder librement par ses efforts, et sans crainte de souffrir l’œuvre de la parturition. » On devait prévoir que la méthode mixte, l’association de la morphine et du chloroforme, est, entre tous les moyens, le plus propre à amener le résultat désiré, l’indoloréité complète avec conservation des fonctions cérébrales. Un praticien distingué, le Dr Guibert, de Saint-Brieuc, l’a appliqué, dès l’année 1872 avec le plus heureux succès, dans les accouchements laborieux. On n’avait pas attendu de connaître la méthode mixte pour soulager les douleurs de l’enfantement.

C’est, en effet, la théorie de l’anesthésie obstétricale qui a nui à la pratique. Les accoucheurs ont imaginé que l’anesthésie ordinaire avait des degrés successifs : un premier degré qui produit un soulagement général ; un second degré, l’indoloréité, dans lequel la souffrance paraît comme voilée, dolor velo obdurtus ; un troisième degré, qui est l’analgésie parfaite, la perte totale, mais isolée, de la sensibilité à la douleur. Au-delà se trouve placée la véritable anesthésie chirurgicale, l’abolition du sens du tact, l’anéantissement de la motilité. Cette loi de succession est peut-être réelle ; mais il est non moins réel qu’elle rencontre plus d’exceptions que d’applications, sans qu’on sache expliquer les écarts. Aussi vaut-il mieux se contenter de dire que l’on a fait avec succès des milliers d’accouchements avec le chloroforme. J. Campbell déclarait, en 1877, avoir chloroformé mille cinquante-deux femmes sur seize cent cinquante-sept accouchemens, avec l’avantage d’un soulagement très appréciable dans la plupart des cas. Le succès paraît dépendre surtout du mode d’administration. Il faut se maintenir à un point si précis, que le moindre écart dû à la tactique d’inhalation ou aux prédispositions du sujet le rejette en-deçà ou au-delà, dans l’agitation ou dans l’inertie complète. Les accoucheurs anglais font inhaler le chloroforme à petites doses au moment du retour de chaque effort ; on appelle cela le procédé de Snow, ou encore « le procédé à la reine. » On a trop affecté en France de ridiculiser ce moyen. On nous a représenté la femme elle-même tenant à la main le mouchoir sur lequel le médecin jette quelques gouttes de chloroforme à l’approche d’une contraction nouvelle, et le portant vivement à son nez comme si elle respirait de l’eau de Cologne ou des sels anglais. Il est certain que, dans la grande chirurgie, ce procédé n’aurait pas beaucoup de chances de succès. Il a été essayé il y a quelque vingt ans, lorsque les premiers acciden[t]s mortels vinrent paralyser la hardiesse des chirurgiens. Les partisans de la méthode timorée, Gerdy, Blandin, Baudens, ne voulaient plus d’une anesthésie poussée à fond, et ils prétendaient se contenter d’une demi-anesthésie qui allégerait la souffrance et obscurcirait l’effet de la douleur.

Pour cela, au lieu de donner des doses massives, foudroyantes de chloroforme, il fallait procéder à petits coups, entrecouper les inhalations, les interrompre en donnant accès à l’air ordinaire. Mais en procédant ainsi, l’événement a prouvé que le chirurgien allait le plus souvent contre le but qu’il poursuit. Pour un cas d’indoloréité ou d’analgésie accidentellement obtenu, il y a cent cas de surexcitation violente, dans lesquels le malade épuise ses forces et celles des opérateurs qui le maintiennent. Dans la pratique des accouchements, le succès est beaucoup plus fréquent. Il semble qu’il y ait une grâce d’état pour la femme en travail. Les inhalations de chloroforme l’excitent rarement ; d’ordinaire, elles la calment et quelquefois l’insensibilisent sans lui faire perdre connaissance : dans tous les cas, elles sont sans danger. Les usages de la méthode combinée ne sont pas exclusivement limités à la pratique des accouchements. Elle a été employée avec profit dans la grande chirurgie, par MM. Rigaud et Sarrazin, à Strasbourg, par M. Guibert, par MM. Labbé et Goujon, à Paris, par M. Molow, à Moscou. Elle n’a pas dit son dernier mot. Lorsqu’on l’aura complétée, comme nous l’avons proposé, par l’addition de l’atropine, qui corrigera en partie l’action nauséeuse de la morphine et diminuera les dangers de syncope, elle pourra devenir un des agen[t]s les plus précieux de la chirurgie contemporaine ».[37]

Le sommeil crépusculaire[modifier | modifier le wikicode]

En 1899-1900, le docteur allemand Eduard Schneiderlin a recommandé l'utilisation de l'hyoscine (ou scopolamine, appelée aussi Devil’s Breath, le souffle du Diable, présente dans les solanacées – hyoscyamus désignant la Jusquiame) et de la morphine pour l'anesthésie chirurgicale, et elles ont commencé à être utilisées comme telle de manière sporadique[38]. L'utilisation de cette combinaison pour faciliter l'accouchement a été proposée pour la première fois par le médecin autrichien Richard von Steinbuchel en 1902, avant d'être reprise et développée par Carl Gauss et Bernhardt Kronig à Fribourg, en Allemagne, à partir de 1903[39]. La méthode est devenue connue sous le nom de Dämmerschlaf (sommeil crépusculaire) ou « méthode de Fribourg » lorsqu'elle est exécutée selon la technique spécifique de Gauss et Kronig. Les recherches de Gauss et Kronig ont montré que l'utilisation de la scopolamine pendant l'accouchement entraînait moins de complications et une récupération plus rapide. Les deux ont présenté leurs conclusions sur l'utilisation de la scopolamine pendant l'accouchement à la Conférence nationale d'obstétrique de 1906 à Berlin, en Allemagne. Ils ont enregistré les dosages préférés et les effets secondaires indésirables de la scopolamine, qui comprenaient un pouls ralenti, une bradypnée, un délire, des pupilles dilatées, une peau rouge et la soif.

Son utilisation s'est répandue lentement et différentes cliniques ont expérimenté différents dosages et ingrédients. En 1907, Gauss appliquait la méthode de Fribourg à toutes ses patientes enceintes, et de riches femmes allemandes ont commencé à se rendre à Fribourg pour accoucher afin de recevoir la méthode de sommeil crépusculaire de Kronig et Gauss. La clinique des femmes de l' Université d'État de Baden, où Gauss était médecin, avait les taux de mortalité maternelle et néonatale les plus bas de la ville, augmentant encore la popularité de la procédure. Finalement, les femmes enceintes riches des États-Unis ont commencé à voyager en Allemagne pour recevoir un sommeil crépusculaire pendant l'accouchement.

Le sommeil crépusculaire a gagné en popularité à New York grâce à une campagne menée par des femmes et étroitement liée au mouvement féministe de la première vague[40]. Beaucoup des activistes dans la campagne étaient aussi des suffragettes et elles ont utilisé des techniques apprises dans les mouvements suffragistes/suffragettes pour populariser le sommeil crépusculaire. La procédure a été initialement annoncée comme l'aube d'une « ère nouvelle pour la femme et à travers elle pour toute la race humaine », comme on peut le lire dans un article du New York Times de 1915[41]. Les défenseuses du Dämmerschlaf, comme Hanna Rion, considéraient la lutte pour la gestion de la douleur lors de l'accouchement comme fortement liée à la lutte pour l'égalité des sexes. Elles ont dénoncé le fait que médecins hommes méconnaissaient les difficultés de la maternité[42].

Les premières féministes de Manhattan ont formé la National Twilight Sleep Association (NTSA) en 1914. Elles ont rédigé des documents sur le sommeil crépusculaire, des conférences et encouragé les médecins locaux de New York à proposer la pratique; des articles parurent dans le New York Times, The Ladies' Home Journal et Reader's Digest. Une image animée montrant la procédure, l'un des premiers films médicaux, a également été créée et projetée pour les femmes intéressées[43].

(j’ai retrouvé une affiche de 1916 ici https://www.flickr.com/photos/albanygroup/10801644466/in/photostream/ et un article du Boston Sunday de 1915).

Les conférences de Mary Boyd attireraient des foules de près de 300 femmes. Boyd et Tracy ont vu le sommeil crépusculaire comme un tournant dans la médecine, le décrivant comme « la première fois… que tout le corps des patients se lève pour dicter aux médecins » (“first time… that the whole body of patients have risen to dictate to the doctors. »)[44] (j’ai trouvé une image de campagne).

De nombreux médecins ont accusé Gauss et Kronig de faire de la propagande féministe à des fins lucratives. De même, le pic de popularité du traitement étant concomitant avec la Première Guerre mondiale, les femmes qui prônaient la technique allemande étaient également accusées d'être déloyales envers les États-Unis.

L'une des premières avocates, Frances X. Carmody, s'est rendue en Allemagne pour son premier accouchement sous Twilight Sleep et, quatre mois plus tard, a déclaré à un groupe de femmes réunies lors d'un rassemblement chez Gimbel's à New York : « Je n'ai ressenti aucune douleur. un petit déjeuner copieux une heure après la naissance du bébé, et ni la mère ni l'enfant n'ont eu d'effets néfastes »[45]. Tragiquement, Frances X. Carmody est décédée d'une hémorragie en accouchant de son second enfant en utilisant le sommeil crépusculaire, et bien que son mari et son médecin eurent affirmé que sa mort n'était pas liée à l'utilisation de la technique, cela eut un impact sur la campagne de promotion de la méthode.

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