« Livre de cuisine/Cuisine médiévale » : différence entre les versions
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== Le pain ==
[[Image:Baker punishment.jpg|thumb|upright|left|Un boulanger pris en train de tromper un client peut
Le pain était avec les fromages, les racines et les fruits, la base de la nourriture paysanne. Ils avaient la forme d’une grosse miche ronde, ou d’une couronne ou de petits pains individuels.
Il
On se servait des grandes tranches épaisses et rassis, nommées «tranchoirs», qui servaient d’assiettes et de support aux viandes en sauce, que l’on jetait ensuite aux chiens ou aux pauvres mais non pas aux serviteurs, avec les restes.
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Le beurre est quasiment absent des recettes de cuisine médiévale : il est réservé aux paysans. L'huile d'olive, le lard et le saindoux sont très utilisés, même si le lard et le saindoux sont interdits pendant les jours maigres (jours où l'Église interdit de manger de la viande et des produits d'origine animale, pendant environ 150 jours par an). Ils sont alors remplacés par l'huile d'olive, rarement par le beurre.
Les poissons, lorsqu’ils ne sont pas
== Tartes, tourtes, pâtés ==
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== La beauté des couleurs ==
Les couleurs sont particulièrement importantes et mises en valeur par la cuisine médiévale. Les couleurs figurent souvent dans les recettes car chaque
== La viande ==
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[[Image:Tacuinum Sanitatis-fishing lamprey.jpg|thumb|upright|Pêche d'[[anguille]] ruisseau; ''[[Tacuinum Sanitatis]]'', 15th century.]]
La consommation de [[poisson]] était encouragée par l’[[Église (institution)|Église]] un jour sur trois. En période de [[carême]], la [[viande]], les œufs et le [[beurre]] étaient
== Légumes, fruits, céréales et herbes ==
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Les nobles consommaient peu de fruits, les fruits étaient donc consommés en grande partie par le peuple. On consommait les fruits de la région et de la saison à cause de leurs problèmes de fraicheur et de conservation. On importait les dattes, les figues, les [[orange (fruit)|oranges]], les citrons, les [[abricots]], les pêches qui ont été implantées dans les régions les plus chaudes après les [[croisades]]. Les [[pommes]], les prunes, les [[raisins]] et les poires étaient cultivés dans les jardins ; on récoltait les [[fraise (fruit)|fraises]], les [[framboise]]s et les [[mûres]] en forêt.
Le [[blé]], ainsi que son ancêtre l’[[épeautre]], le [[millet (graminée)|millet]], l’[[avoine cultivée|avoine]] et le [[riz]], produit de luxe provenant d'Asie, d'Espagne ou d'Italie sont les céréales les plus utilisées à cette époque.
Les légumes et la viande, ou le poisson, ou la
Bien qu’il semble que les cuisiniers médiévaux préféraient les [[épice]]s, ils utilisaient aussi les [[plantes aromatiques]] ou bonnes herbes comme l’[[aneth]], l’[[anis]], le [[basilic (plante)|basilic]], la [[ciboule]], le [[cumin]], la [[coriandre]], la [[livèche]], la [[menthe]], l’[[origan]], la [[roquette (plante)|roquette]], le [[persil]], le [[romarin]], la sarriette ou [[sauge]]… ainsi que des plantes aromatiques, aujourd’hui peu usitées comme l’[[aurone (plante)|aurone]], l’[[hysope]], la rue, le [[sénevé]] (graines de [[moutarde (condiment)|moutarde]]). Il est à noter que le [[thym]] n’est pas utilisé dans la cuisine médiévale alors qu’il pousse à l’état naturel dans toute l’Europe de sud, on lui préfère le [[serpolet]].
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Il y avait une façon de cuisiner différente entre les nobles et le [[peuple]] : les nobles cuisinaient à la [[broche]] et en [[sauce]] alors que le peuple cuisinait en [[ragoût]] ou en [[pâté]].
Les gibiers étaient préalablement bouillis pour être plus tendres, puis rôtis à la broche ou étaient découpés en morceaux et cuits dans une sauce au [[vin]] épaissie de [[pain]] ou de [[purée]] de [[féculent]], appelé [[civet]] ou hochepot. On mélangeait aussi les [[abats]] de plusieurs sortes de [[viande]], coupés en morceaux et mis en sauce, ou broyés puis
Les poissons étaient soit cuits au [[court-bouillon]] et aromatisés, soit frits. Ils étaient accompagnés d’une sauce au vin ou présentés en [[gelée]], ou bien mêlés et broyés en pâtés comme les escherois, ou en tourte.
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Le [[palais de la Cité]] était la résidence des rois capétiens à Paris. Il abritait la Maison du roi qui comprenait au temps de [[Louis IX de France|Saint Louis]] et de [[Philippe IV de France|Philippe IV]] six ''métiers'': la paneterie, l'échansonnerie, la cuisine, la fruiterie, l'écurie et la fourrière.
La paneterie comptait cinq panetiers, trois sommeliers responsables du linge de table, trois porte-chapes, un pâtissier qui confectionnait les pâtés, un oublier qui faisait les oublies (pâtisseries légères) et une lavandière des nappes. L'échansonnerie avait quatre
La reine avait sa propre Maison, calquée sur celle du Roi mais limitée à seulement une trentaine de domestiques.
Le grand maître d'hôtel était responsable devant le roi de plus de deux cents personnes. Le grand maître d'hôtel, les comptables de la chambre au deniers, le chapelain, le confesseur et l'aumônier résidaient au palais.
Des ordonnances complétaient ce
== La documentation ==
Les sources de l'[[histoire]] de la [[cuisine]] [[Moyen Âge|médiévale]] sont variées: réceptaires manuscrits (notamment le fameux ''Viandier'': traditionnellement attribué au maître
L'intérêt scientifique pour l'histoire de la cuisine médiévale est relativement récent. Jean-Louis Flandrin s'y est d'abord intéressé (après avoir inauguré l'histoire de la sexualité), et quelques historiens issus de son séminaire continuent, dépassent son œuvre. Bruno Laurioux (université de Versailles-Saint-Quentin) en particulier insiste sur la possibilité, et la nécessité d'une histoire qualitative de l'alimentation médiévale. Pour un parcours historiographique du sujet, voir la communication d'Odile Redon et Bruno Laurioux au colloque en hommage à Jean-Louis Flandrin (''Le Désir et le goût'', 2005).
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