Formation musicale/Qu'est-ce que la musique ?

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1. Qu'est-ce que la musique ?


La musique est l'art de d'organiser les sons et les silences afin de provoquer une émotion.

Technique de production des sons[modifier | modifier le wikicode]

Puisqu'il faut organiser les sons, il faut pouvoir déterminer l'instant où ils vont se produire : la musique concerne donc initialement les sons provoqués par les humains. Il peut s'agir de sons créés par l'utilisation du seul corps :

  • voix ;
  • sifflement ;
  • percussions corporelles : claquer des mains ou des doigts, frapper des pieds par terre, frapper ses cuisses, sa poitrine, claquer la langue…

Il peut également s'agir de sons produits des instruments : flûte, tambour, piano, violon, guitare… Les instruments de musique sont des outils, des objets créés par les humains dans un but précis (ici créer des sons) ; ils consistent à créer des vibrations de l'air, soit en faisant vibrer une surface (surface d'une percussion, caisse de résonance d'un instrument à cordes), soit en provoquant des perturbations dans un flux d'air (instruments à vent).

Grâce à l'invention de l'enregistrement à la fin du xixe siècle, il est possible d'utiliser des sons naturels dans des œuvres. Mais le bruit naturel environnant, par exemple lorsque l'on est en plein air, peut aussi faire partie de la musique, en tant que « fond, papier peint, tapisserie » (pour les bruits d'un court d'eau ou le sifflement du vent) ou en tant que sons aléatoires (ressac, chants d'oiseaux dont on ne peut prévoir quand ils vont survenir).

L'invention du haut-parleur à la fin du xixe siècle donne naissance à la musique amplifiée : les sons peuvent être captés par un microphone (ou micro) puis transmis à distance et rejoués plus fort ou plus bas ; soit transmis par un fil, le haut-parleur étant éloigné du micro (cas d'une salle de concert mais aussi de la musique écoutée en ligne par Internet), soit transmis par les ondes radio (radio, télévision, téléphone portable, oreillette bluetooth, liaison wifi). L'invention de l'électronique au début du xxe siècle fournit de nouvelles manières de créer des sons : le son produit par le haut-parleur n'est plus la reproduction d'un son capté mais est un son créé directement par un circuit électronique, ce qui donne le thérémine ou les ondes Martenot vers 1920. Puis le développement de l'informatique permet de définir le son à produire par un programme ce qui donne naissance à la musique synthétisée, et en particulier au synthétiseur dans les années 1950.

Usage de la musique[modifier | modifier le wikicode]

La musique se retrouve dans toutes les cultures. Lorsqu'elle est pratiquée en groupe, elle rejoint les autres pratiques sociales : respecter des règles communes, partager un moment, créer quelque chose ensemble, faire partie d'un groupe… Si elle est en soi une activité, elle accompagne aussi les autres pratiques de représentation : danse, théâtre, cirque, cinéma. Elle accompagne également les cérémonies, célébrations et rites. Mais la musique provoque aussi des émotions individuellement, lorsque l'on joue ou que l'on écoute de la musique seul·e.

Notons toutefois que la musique n'est pas identifiée comme une pratique explicite dans toutes les cultures. Par exemple, dans certains cas, la musique est utilisée exclusivement pour accompagner une activité, il n'y a pas forcément de mot spécifique pour désigner la musique en dehors de l'activité à laquelle elle est liée.

Exemples de musique rituelle

La musique a parfois une utilité pratique, en particulier dans le cas des chants de travail (working song). Ces chants permettent :

  • de se donner du cœur à l'ouvrage ;
  • de garder le moral dans des conditions difficiles, par exemple dans le cas des chants de marins qui restent longtemps sans toucher terre, ou des chants de bagnards ou d'esclaves ;
  • de se coordonner, de synchroniser ses gestes, de rythmer le travail ;
  • c'est parfois une manière de mesurer le temps : la durée du chant correspond à la durée de l'opération.
Exemples de chants de travail

Dans certains cas, on veut inscrire la production de musique dans un lieu ayant ses propres sons, par exemple un théâtre de nature ou dans les rues, le métro… Dans d'autres cas, on veut au contraire se couper de l'environnement, s'isoler des bruits extérieurs considérés comme parasites, la musique se joue alors dans une salle de concert ou de spectacle. Dans certains cas on cherche à faire participer le public, qu'il danse, tape des mains et des pieds, chante en chœur ; dans d'autres cas, la musique ne sera qu'un tapis sonore pour une autre activité, par exemple un repas, un trajet en ascenseur ou des courses au supermarché ; parfois, on voudra que le public soit attentif et discret afin de ne pas interférer avec la musique produite.

Participation du public

Musique et langage[modifier | modifier le wikicode]

La musique est également un moyen de communication à distance : certains sons produits peuvent se propager bien plus loin que la voix et ces sons se distinguent d'autres bruits ambiants (et en particulier sur un champ de bataille). C'est le cas par exemple des langues sifflées, des langues tambourinées (par exemple utilisation du tama ou du tambour à lèvres en Afrique), des cors (corne ou olifant, cor postal, cor des Alpes), et des sonneries militaires (fifre, clairon, tambour d'ordonnance).

Exemple de langues musicales

On peut toutefois se demander si les langues musicales relèvent de la musique ou bien sont simplement l'utilisation d'instruments de musique pour communiquer ; par exemple, si l'on utilise un piano pour faire du morse, est-ce encore de la musique ? Un compositeur ou interprète peut bien sûr intégrer du morse dans son morceau mais alors le sens du message ainsi codé devient secondaire. Par exemple, le silbo gomero est utilisé comme élément de la chanson Silbo de Féloche (album Silbo, 2013) mais on ne s'intéresse pas au sens de ce qui est sifflé.

« Si j'émets le son , selon que je parle français, anglais ou allemand, cela signifiera une interjection de douleur, le pronom « je », ou un « œuf », tandis qu'en musique c'est le son seul qui agira en tant que tel, avec sa sonorité, sa hauteur, sa durée, son timbre, etc. La musique nous apprend donc à écouter les sons par aux-mêmes, et à les situer dans un ensemble d'autres sons dont la réunion traduit une pensée musicale, qui ne doit rien au langage parlé. […] Contrairement au langage parlé, la musique agit directement sur la sensibilité. »

— Jacques Chailley, La Musique, (éd. Van de Velde, 1975), ISBN 2-85868-024-8, p. 7.

Il n'y a probablement pas une frontière nette entre langage et musique. Aux deux extrêmes, il y a d'un côté la communication « purement pratique » (transmettre des informations), de l'autre une musique pensée uniquement comme un arrangement abstrait de sons. Mais dès que l'on prend en considération la prosodie de la langue — sonorités (rimes), intonations, rythme, scansion —, en particulier avec la poésie, on fait un pas vers la musique ; et lorsque la musique sert à exprimer un ressenti (sentiment, sensation, humeur) ou appuie une description, elle fait un pas vers le langage. Nous avons ainsi un continuum

communication pratique — poésie — chant — musique expressive — musique abstraite

et une même œuvre peut alterner différents modes, par exemple une opérette alterne en général des parties parlées (dialogues ou monologues théâtraux), des récitatifs (parties parlées-chantées), des parties chantées (airs) et des mouvements instrumentaux.

Pour clarifier les termes utilisés : pour la musique que nous avons appelé « expressive », nous pouvons citer la Lettre à Élise (Für Elise, Bagatelle no25 en la mineur WoO 59 de Ludwig van Beethoven, 1810), une lettre d'amour jouée ; ou bien les Tableaux d'une exposition (Картинки с выставки, Kartinki s vystavki, Modeste Moussorgski, 1874), chaque pièce évoquant un tableau du peintre Viktor Hartmann, un ami du compositeur mort peu avant.

Pour la musique que nous avons qualifiée abstraite, nous pouvons citer les fugues de Bach : chaque fugue présente un thème, une phrase musicale, puis ce thème est repris dans des variations, la composition suivant des règles assez strictes. Bien que composée a priori sans volonté de communiquer un ressenti ni penser à une personne, une scène ou un objet, l'écoute d'une fugue provoque un ressenti voire une émotion.

Le chant, lorsqu'il comporte des paroles, permet d'associer un message à la musique, de raconter une histoire. La musique est alors en général composée pour soutenir le sens des paroles (mais elle peut aussi introduire un décalage). Prenons par exemple La Truite de Schubert (Die Forelle, lied op. 32, D.550, 1817) : il évoque une truite qui bondit dans un cours d'eau et la musique qui l'accompagne est légère et sautillante. Dans le cas de l'air de Kleinzach dans l'opérette Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach (1851) : le chanteur incarne le poète Hoffmann qui entonne un chant de taverne où il se moque d'un personnage disgracieux nommé Kleinzach. Dans la chanson Diamonds and Rust (1975), la chanteuse Joan Baez évoque la mélancolie dans laquelle la plonge un appel téléphonique d'un ancien amant. Lorsque le message est revendicatif et contestataire, la musique peut prendre une certaine violence : par exemple le morceau Anarchy in the UK des Sex Pistols (album Never Mind the Bollocks, 1976) qui se révolte contre la société anglaise de cette époque, ou bien Antisocial du groupe Trust (album Répression, 1980). Mais la contestation ne s'accompagne pas forcément d'une musique violente ; les chansons engagées (protest song) étatsuniennes des années 1960 se rapprochent de la musique folk, comme par exemple Blowin' in the Wind de Bob Dylan (1962), les chansons réalistes françaises du début du xxe siècle sont proche du bal musette, comme par exemple La Butte rouge (Montéhus et Georges Krier, 1923) qui dénonce les horreurs de la Première Guerre mondiale.

La voix n'est pas nécessairement utilisée pour former des mots. Il peut s'agir d'imiter des animaux, comme par exemple dans le Duo de chats de Gioachino Rossini (Duetto buffo di due gatti, 1825). La voix peut aussi être utilisée comme n'importe quel instrument : les phonèmes sont utilisés uniquement pour leurs sonorités ; c'est par exemple le cas de Nuits de Iannis Xenakis (1967). On peut aussi générer des sons avec la bouche autres que la voix, par exemple dans le cas de la beatbox.

Musique et bruit[modifier | modifier le wikicode]

La musique utilise des sons ; elle peut donc utiliser des bruits.

Les musiciens peuvent vouloir évoquer des bruits avec leurs instruments. On peut par exemple citer le Cappriccio stravagante de Carlo Farina (1627), œuvre dans laquelle il veut évoquer des bruits de la nature (à 13 min. 30 sec. puis à 14 min. 28 sec. dans la vidéo ci-dessous), miaulements, aboiements, pépiements, au sein d'une œuvre plutôt baroque par ailleurs.

Les compositeurs peuvent aussi utiliser des bruits dans leurs œuvres.

Musique et autres arts[modifier | modifier le wikicode]

La musique peut s'associer à d'autres arts. La danse évidemment (voir plus loin) mais aussi le théâtre, la poésie, le cinéma, les arts du cirque, les jeux vidéo et maintenant les jeux de société (en général sous la forme d'une bande son diffusée par un appareil mobile : téléphone portable, tablette tactile). Elle est diffusée dans de nombreux média : radio, télévision, pages internet…

Son association avec la poésie est très ancienne ; on peut par exemple citer les aèdes de la Grèce antique qui chantaient les épopées, le plus célèbre étant Homère. De même pour le théâtre, les chœurs du théâtre grec antique chante et danse dans l’orchestra (une zone dédiée du théâtre) pour accompagner la pièce.

Au cinéma, la musique intervient dès le cinéma muet, un pianiste accompagnant la projection. La musique, partiellement écrite et largement improvisée, permet de renforcer le rythme et l'émotion transmise. Camille Saint-Saëns est le premier à composer une musique pour un film, L'Assassinat du duc de Guise d’André Calmettes et Charles Le Bargy en 1908. Lorsque le cinéma devient sonore en 1927, la musique s'inscrit naturellement dans la bande son. Comme il n'y a plus de problème de synchronisation (puisque la musique est très vite inscrite sur la pellicule), cela permet de faire intervenir plus d'instruments, des orchestres symphoniques complets.

Au cinéma, la musique peut aller du simple rôle de « papier peint  » comme le disait Igor Stravinsky, c'est-à-dire qu'elle se déroule en arrière-plan sans attirer l'attention sur elle pour laisser la priorité à l'image et à la parole, jusqu'à être intimement lié à l'image comme un opéra. La musique peut être « intra-diégétique », c'est-à-dire qu'elle fait partie de la fiction, qu'elle est entendue par les personnages, par exemple s'ils assistent à un concert ou si elle est diffusée par des haut-parleurs (radio, télé, chaîne hifi, enceinte connectée, musique d'ambiance d'un lieu public) dans l'histoire. Elle peut aussi être « extra-diégétique » c'est-à-dire hors fiction, elle accompagne les images mais n'est pas entendue par les personnages. Il y a parfois un passage intra-diégétique/extra-diégétique, par exemple la musique est diffusée à la radio (avec le son légèrement nasillard caractéristique) puis devenir la musique de fond du film (avec une qualité sonore alors irréprochable), ou vice-versa.

L'opposition intra/extra-diégétique n'est pas toujours pertinente. Par exemple, dans le cas d'un opéra, une comédie musicale, un film musical… les personnages s'expriment en chantant. Il ne s'agit pas d'un monde imaginaire dans lequel les gens chanteraient et où de la musique se ferait entendre dans l'air… mais pourtant les personnages entendent bien la musique, puisqu'ils chantent en rythme et juste avec cet accompagnement, et ils entendent ce que chantent les autres. C'est en fait comme dans les pièces de théâtre écrites en vers : les personnages ne s'expriment pas de manière « naturelle » mais avec des contraintes esthétiques.

La musique peut renforcer des sentiments éprouvés par les personnages pour essayer de les faire ressentir aux spectateurs et spectatrices (joie, tristesse, peur…), elle peut accompagner le rythme de l'action (rapide, lent). Elle peut évoquer une époque, un lieu et un milieu social, par exemple musique baroque à l'époque baroque, rock 'n roll dans les années 1950 aux États-Unis… Elle peut contenir des thèmes liés aux personnages ou à des éléments de l'histoire, à l'image des leitmotiv utilisés par Richard Wagner et Franz Liszt.

La musique est également un marqueur de l'époque à laquelle a été faite le film. Par exemple, dans les années 1950-1960, les films de science-fiction utilisaient souvent de la musique électronique (thérémine, ondes Marteneau) car cela « faisait moderne » et permettait de se projeter dans l'avenir ; on pourra écouter la bande son du Jour où la Terre s'arrêta (Robert Wise, 1951, musique de Bernard Herrmann), La Guerre des mondes (Byron Haskin, 1953, musique de Leith Stevens) ou Planète interdite (Fred McLeod Wilcox, 1956, musique de Louis et Bebe Barron). Mais dans 2001, l'Odyssée de l'espace (1969), Stanley Kubrick décide d'utiliser de la musique classique (Richard Strauss, Johan Strauss fils, Aram Khatchatourian) et contemporaine (György Ligeti, Alex North).

La musique peut aussi accompagner des expositions d'art plastique ou des performances.

Dans les médias, la musique peut servir :

  • de ponctuation, pour annoncer le début ou la fin d'une émission, d'une chronique, par un générique ou un sonal (jingle) ;
  • de respiration en radio : elle fournit une pause dans une émission ou un reportage, ce qui permet à l'auditeur ou à l'auditrice de relâcher son attention ou de faire le point d'assimiler les informations énoncées précédemment ;
  • de véhiculer une émotion, d'attirer l'attention, pour supporter une fiction (comme avec la poésie, le théâtre ou le cinéma) ou pour promouvoir une idée, un produit (publicité, propagande) ;
  • dans les lieux recevant du public, la musique peut servir à créer une ambiance particulière et les sonals (jingles) servent à attirer l'attention avant une annonce ;
  • les médias sont aussi une manière de diffuser la musique et de promouvoir les artistes.

Étude de cas : quelques exemples d'utilisation de musique au cinéma et dans les séries télévisées

1. M le maudit, Fritz Lang (1931)

C'est le premier film parlant de Fritz Lang. Dans ce film policier, le criminel est reconnu par un mendiant aveugle car il siffle Dans l'antre du roi de la montagne (thème de Peer Gynt d'Edvard Grieg, 1874). C'est un exemple de musique intra-diégétique et la musique est au cœur de l'intrigue.

2. Il était une fois dans l'Ouest, Sergio Leone (1968)

La musique de ce western « spaghetti » (réalisé par un italien et pas par un étatsunien) est signée Ennio Morricone, comme tous les autres films du réalisateur. Un des personnages (incarné par Charles Bronson) est un joueur d'harmonica, d'ailleurs surnommé « Harmonica ». Ce personnage est attaché à un thème, L'Homme à l'harmonica, et fait référence au passé du personnage et en particulier à sa respiration et à la fatigue.

3. 2001, l'Odyssée de l'espace

Le film utilise six compositeurs aux points clef. Le premier morceau est le début d’Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss (1896). Ce thème introduit la côté de divin et prophétique des mystérieux monolithes, des rectangles de pierre noire qui subliment l'humain.

Le deuxième morceau est Le beau Danube bleu de Johann Strauss fils (1866) ; ici, ce n'est pas la musique qui se plie à l'action, c'est l'action qui suit la musique, la pièce étant diffusée en entier. La valse évoque le voyage spatial et la rotation des stations spatiales qui permet d'assurer une gravité artificielle, dessinant une danse avec la navette de transport.

Le troisième compositeur est György Ligeti, avec un extrait du Requiem (1965) et un autre de Lux Æterna (1966). Il s'agit là encore de morceaux à connotation religieuse, et c'est de la musique atonale. Le spectateur n'a ainsi pas les références musicales habituelles, les morceaux ont un côté désagréable, et introduit ici une forme de peur et de vertige face à l'inconnu.

Le quatrième est Aram Khatchatourian avec l’Adagio de Gayaneh (1939). Son caractère désolé et apaisé évoque l'isolement du vaisseau spatial Discovery dans l'espace.

Kubrick a commandé une partition originale à Alex North pour l'introduction du film et la césure au milieu. Ces morceaux de deux minutes sont diffusés avec un écran noir et servent à mettre le spectateur ou la spectatrice dans l'ambiance.

Enfin, l'ordinateur HAL 9000 (CARL 500 en français) chante Daisy Bell de Harry Dacre, une chanson pour enfant qu'a apprise l'ordinateur lors de son apprentissage. C'est la première chanson qui a été interprétée par un ordinateur (un IBM 7094) en 1961 ; la musique est donc un clin d’œil caché (ce que l'on appelle maintenant un « œuf de Pâque », Easteregg).

4. Cold case : Affaires classées/Victimes du passé, Meredith Stiehm, 2003-2010

Cette série télévisée parle d'affaire classées, de crimes anciens non élucidés. Chaque épisode utilise des morceaux de musique populaires à l'époque des meurtres.

Musiques savante, populaire et traditionnelle[modifier | modifier le wikicode]

On distingue parfois la musique savante, la musique populaire et la musique traditionnelle.

La musique savante est une musique suivant des règles strictes ; elle nécessite d'être étudiée pour pouvoir être jouée et est conservée sous forme écrite (partition). En occident, elle regroupe la musique classique et la musique contemporaine.

La musique populaire, ou « musique pop », est une musique jouée par des personnes issues du milieu populaire, à destination de personnes du milieu populaire.

La musique traditionnelle est une musique liée à une zone géographique ; elle est souvent de tradition orale, transmise par enseignement direct.

Ces distinctions ont un caractère artificiel. Ainsi, le jazz peut être considéré comme une musique populaire puisqu'elle est née dans les couches populaires des États-Unis ; pourtant, il peut suivre des règles strictes, est enseigné dans des écoles, par exemple les conservatoires en France, et est en partie conservé par écrit (thèmes et grilles d'accords). La musique traditionnelle est à l'origine aussi une musique populaire. La musique rock, une musique populaire par essence, peut parfois avoir une complexité qui la rapproche de la musique savante en particulier dans le rock progressif et le heavy metal.

Exemples de musiques populaires

Les instruments de musique[modifier | modifier le wikicode]

On classe en général les instruments de musique par la manière dont ils produisent les sons.

Pour découvrir les instruments, l'idéal est d'assister à des concerts ou des présentations par des musiciens et musiciennes. On peut également utiliser des contes musicaux comme par exemple Pierre et le Loup (Петя и волк, Pétya i volk, Sergueï Prokofiev, 1936) ou Piccolo, Saxo et compagnie (Jean Broussolle et André Popp, 1956), ou encore diffuser Les Zinstrus, émission de Saskia de Ville sur France Musique.

Saskia de Ville, « Les Zinstrus », sur France Musique, (consulté le 7 juin 2021)

Les instruments naturels[modifier | modifier le wikicode]

Les sons sont produits par le corps humain seul :

  • voix, chant ;
  • percussions corporelles ;
  • sifflements.

Les instruments à corde[modifier | modifier le wikicode]

Les sons sont produits par une corde qui vibre.

Corde frottée par un archet (violoncelle).
Instruments à corde frottée
Les cordes sont frottées par un archet ou par une roue
  • violon ;
  • violon alto, ou alto ;
  • violoncelle ;
  • contrebasse ;
  • viole de gambe ;
  • vielle à roue ;
  • psaltérion ;
  • arc musical ;
  • erhu (violon chinois à deux cordes) ;
  • sokou (violon africain) ;
  • endingidi (violon africain) ;
  • orutu (violon africain).
Instruments à cordes pincées
Les cordes sont pincées avec les doigts, un plectre (médiator) ou un dispositif mécanique (sautereau du clavecin)
  • harpe ;
  • guitare ;
  • violon, alto, violoncelle, contrebasse joués en pizzicati ;
  • clavecin ;
  • luth ;
  • théorbe ;
  • lyre ;
  • épinette ;
  • psaltérion ;
  • cithare ;
  • oud ;
  • saz, baglama, tambûr ;
  • sanxian, shamisen ;
  • pipa, biwa ;
  • monocorde (cithare vietnamienne, đàn bầu) ;
  • kora ;
  • koto ;
  • nyatiti ;
  • simbing.
Instruments à cordes frappées
Les cordes sont frappées avec une mailloche ou un système mécanique à marteau
  • piano ;
  • tympanon ;
  • berimbau, m'bulumbumba (arc musical afro-brésilien).

Les instruments à vent[modifier | modifier le wikicode]

Instruments préhistoriques

Les sons sont produits en perturbant un flux d'air.

Les bois[modifier | modifier le wikicode]

Le son est produit par un « sifflet ». Contrairement à son nom, un bois n'est pas nécessairement en bois : les flûtes traversières modernes et les saxophones sont en métal, les flûtes et sifflets préhistoriques pouvaient être en os.

Bouche des tuyaux d'orgue (sifflet).
Instruments à biseau
L'air est dévié par un biseau ou par la position de la bouche par rapport à l'ouverture de l'instrument
  • flûte à bec, pipeau, tin whistle ;
  • flûte traversière et piccolo ;
  • flûte oblique ;
  • flûte de Pan ;
  • tuyaux d'orgue à bouche ;
  • sifflet ;
  • rhombe (plaque qui siffle lorsqu'on la fait tournoyer).
Anche double pour basson.
Instruments à anche
Le sifflet est composé d'une ou deux lames de roseau (anche simple, anche double), parfois de métal
  • hautbois, cor anglais ;
  • clarinette ;
  • saxophone ;
  • bombarde ;
  • biniou, cornemuse, uilleann pipes pipe ;
  • harmonica ;
  • accordéon, bandonéon ;
  • jeu d'anche (tuyaux d'orgue à anche).

Les cuivres[modifier | modifier le wikicode]

Les sons sont créés par la vibration des lèvres. Le nom provient du fait qu'ils sont souvent faits en laiton, un alliage de cuivre, mais ce n'est pas systématique.

  • Trompette ;
  • cornet à pistons ;
  • clairon ;
  • trombone à coulisse ;
  • trombone à piston ;
  • tuba ;
  • saxhorn, bugle ;
  • hélicon ;
  • soubassophone ;
  • cor d'harmonie ;
  • cor de chasse ;
  • cor des Alpes ;
  • didjeridoo (ou didgeridoo).
Vidéo

Les percussions[modifier | modifier le wikicode]

Les sons sont produits en frappant un objet avec la main, le pied ou un maillet :

  • tambour ;
  • timbale ;
  • triangle ;
  • xylophone, métallophone, glockenspiel, balafon ;
  • carillon ;
  • cloches ;
  • caisse claire ;
  • charleston ;
  • grosse caisse ;
  • cymbale ;
  • batterie : association de plusieurs percussions, en général une caisse claire, un charleston, une grosse caisse à pédale, des toms, des cymbales (dont un ride, un crash) ;
  • percussions corporelles ;
  • darbouka ;
  • djembé.

Les instruments à lamelles ressort[modifier | modifier le wikicode]

Le son est produit par une lamelle que l'on fléchit avant de la lâcher :

  • guimbarde ;
  • piano à pouce : sanza, mbira.

classification Hornbostel-Sachs[modifier | modifier le wikicode]

La classification « classique » est hérité de l'Histoire de la musique savante occidentale et donnes quelques étrangetés, comme des bois qui sont en métal (flûte traversière, saxophones) ou des cuivres qui sont en bois (didjeridoo). En 1914, Erich von Hornbostel et Curt Sachs ont créé un système de classification plus systématique.

Idiophone
instrument dont le son est produit par la vibration de l'instrument suite à une percussion ;
  • idiophone frappé : l'instrument est mis en vibration en le frappant ;
    • idiophone frappé directement : l'instrumentiste fait un mouvement de frappe, que ce soit direct ou par un mécanisme intermédiaire (pédale, touche de clavier…) :
      • instrument à concussion : deux ou plusieurs parties sont entrechoquées : bâtons (claves), plaques (fouet), gouttières (cuillers, castagnettes, cymbales) ;
      • idiophones à percussion : la percussion se fait avec un objet qui lui-même ne sonne pas (main, baguette…) : bâtons à percussion (triangle, xylophone, marimba), plaque (métallophone, glockenspiel, célesta, vibraphone), tube (cloche tubulaire, tambour à lèvre, carillon), récipient (cymbale, gong, wood-block, steel drum, cloche)
    • idiophone frappé indirectement : l'instrumentiste fait un mouvement mais ce n'est pas une frappe :
      • idiophone secoué : maracas, bâton de pluie, tambourin ;
      • idiophone raclé : crécelle, washboard ;
      • idiophone fendu : une baguette est fendue et les lamelles s'entrechoquent ;
  • idiophone pincé : en forme de cadre (guimbarde), en forme de peigne (kalimba, sanza, boîte à musique) ;
  • idiophone frotté
  • idiophone soufflé
  • autres idiophones

Danse[modifier | modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]


Introduction < > Transmettre la musique