L'éco-construction en Nord-Pas-de-Calais/Partie1/L'architecture vernaculaire

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Carte 7 : Le bois dans la construction traditionnelle[modifier | modifier le wikicode]

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* Les charpentes traditionnelles Dans les maisons en torchis, le bois constitue à la fois l’ossature des murs (chêne, frêne) et une structure d’accroche (noisetier, châtaignier) pour le remplissage des murs. Il est possible de restaurer une charpente dont certaines pièces sont abîmées en faisant appel à des artisans charpentiers spécialisés dans la restauration

* Les évolutions de la construction bois L’habitat à pan de bois et torchis est remplacé progressivement par la brique tandis que les charpentes restent en bois. Un bon nombre de fermes de la région qui avaient été détruites pendant la seconde guerre mondiale furent reconstruites selon le modèle de la fermette, au détriment des charpentes traditionnelles. Les structures métalliques ont pu remplacer le bois pour les hangars industriels. Les menuiseries, dont la production était artisanale et issue de bois locaux (aulne, peuplier) sont aujourd’hui fabriquées de manière industrielle. L’apparition de nouveaux matériaux permet de démultiplier les utilisations du bois dans la construction. Pensons par exemple à la laine de bois qui offre un bon confort thermique et sanitaire (moindre nocivité).

* Bois locaux et nouveaux matériaux L’ossature bois connaît un regain d’intérêt en ce qu’elle permet des architectures variées. La production évolue avec la préfabrication des caissons en atelier, qui permet d’optimiser la mise en œuvre des chantiers. Le tableau ci-dessous reprend les principales essences produites en région ainsi que leurs utilisations dans la construction moderne. Nous pourrions mentionner également le mélèze et l’aulne pour le bardage ou encore le robinier pour les terrasses.


Essence Utilisation
Chêne pédonculé Menuiseries extérieures & intérieures, meuble, parquet, lambris, escalier, charpentes, bardage, bardeaux de toiture
Frêne Menuiseries intérieures, parquet, agencement, pièces de tournerie ou cintrées, manches d’outils
Hêtre Menuiseries intérieures, parquet, meuble, lambris, escalier, tournerie et cintrage
Peuplier Menuiseries intérieures, parquet, meuble, contreplaqué, tournerie, bardages
Châtaignier Menuiseries extérieures, menuiseries intérieures, meuble, parquet, lambris, bardage, bardeaux de toiture


Carte 8 : La pierre dans l'habitat régional[modifier | modifier le wikicode]

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Les pierres locales étaient notamment utilisées en soubassement pour leurs qualités mécaniques ainsi qu’hygrométriques. Le tableau ci-bas synthétise les différents usages des pierres dans la construction.

Un matériau d’ancrage Les soubassements en pierre permettaient d’asseoir la maison sur une fondation stable qui protège les murs des problèmes d’humidité. Les pierres sont également utilisées pour réaliser harpages, des chaîneaux, des linteaux et appuis de baies ou encore des emmarchements.

Un matériau d’élévation Les moellons de pierre étaient également maçonnés à la chaux pour élever les murs. La diversité des pierres constructives se retrouve sur les façades. Le matériau utilisé donne un caractère local aux bâtisses.

Roche Utilisation
Calcaire dur Chaînages d’angle, linteaux, soubassements, dallage, pavage, corps de maçonnerie
Calcaire tendre Encadrements de fenêtres, maçonneries de moellons
Craie Pierre de taille (craie grise) ; Pierre à chaux
Granites Granit (Pierre à bâtir) ; pavage
Grès Pierre à bâtir : soubassement, moellons pour les murs; pavage
Schiste Ardoise de Fumay (lauze) ; Murs composites
Silex Soubassement, murs composites
Pierre bleue Pierre à bâtir (granit) : soubassement, harpage ; Pierre d’ornement (polie ou non)



Carte 9 : L'habitat en terre[modifier | modifier le wikicode]

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L’habitat en terre crue était très répandu dans la région. Les paysans construisaient leurs maisons avec « ce qu’ils avaient sous les pieds », à savoir les terres locales. Ils se servaient également des pailles de seigle pour la confection du torchis.

La construction en terre crue

Le torchis est le mode constructif le plus répandu dans la région. Certains observateurs ont pu rapporter la présence sporadique d’autres modes constructifs comme la bauge ou le pisé. Cette spécificité s’explique facilement : à chaque région correspond un système constructif qui à son tour naît d’une terre particulière. Ainsi, on estime que quatre régions françaises totalisent 15% du bâti en terre crue : • Le torchis pour notre région, car il réclame une terre argileuse. • L’adobe pour le Sud-Ouest (terre fine) • Le pisé en Rhône-Alpes (terre caillouteuse) • La bauge en Bretagne

La spécificité du torchis comparé aux autres modes constructifs en terre réside dans le fait qu’il soit associé à une ossature bois qui porte le bâtiment. Les guerres mondiales ont entraîné une perte de savoir-faire lié au torchis.

Aujourd'hui, la construction en terre connaît un regain d'intérêt manifeste. Au niveau du département du Pas-de-Calais, le groupe partenarial Torchis contribue à faire connaître cette technique. La CAPEB 62 forme pour sa part les artisans au torchis.


Les techniques constructives

1) La bauge est un mélange de mottes de terres humides mélangées à des fibres (végétales ou animales). La terre est façonnée à la main et gâchée pour être empilée pour édifier des murs. On peut éventuellement réaliser un banchage afin d’obtenir des murs plus réguliers.

2) Le torchis est utilisé pour le remplissage des murs à ossature bois porteuse. Il s’obtient en mélangeant une terre concassée, de l’eau et des fibres (par exemple : de la paille de seigle).

3) L’adobe est l’une des techniques les plus ancestrales. L’argile – qui peut être mélangée à des fibres hachées – est séchée au soleil. Les premières villes étaient constituées de maisons en briques d’adobe. C’est une technique qui a évolué car la terre a été compressée pour être plus résistante.

4) Le pisé est un « béton de terre » constitué de graviers, d’argile et d’eau. On le met en œuvre dans des coffrages qui permettent le damage de la terre avec un pisoir.

L'apogée de la terre cuite

La découverte du charbon dans la région a conduit à une généralisation progressive de l’habitat en terre cuite. Le torchis est remplacé par la brique. Le chaume (paille ou roseaux) est remplacé par des tuiles. Une multitude de villages comportaient des briqueteries artisanales. Des familles entières pouvaient vivre de cette activité.

L’appareillage le plus répandu est l’appareillage flamand (alternance de panne et de boutisses). L’association de deux rangées de briques et d’une rangée de pierre calcaire en « rouge-barre » est également typique et assez répandu (ci-contre). On peut également croiser parfois des briques de sables, de couleur jaune.

La brique a peu à peu recouvert le paysage régional jusqu’à devenir un élément « typique » du bâti. Elle est dorénavant remplacé par des blocs monomurs « à isolation répartie » et porteurs dans le même temps.