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La documentation/Rédaction technique/Quelques questions préliminaires

Un livre de Wikilivres.

Ce chapitre est commun aux livres Rédaction technique et Du bon usage d'un traitement de texte.


Avant d'entamer la rédaction d'un document, il est utile de se poser quelques questions

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Quels objectifs se fixe-t-on ? Pour quel public-cible (enfants, adultes, experts, débutants, etc.) ? Quels choix faire pour répondre aux souhaits ou besoins des auteurs et des lecteurs ?

On peut lister un certain nombre de questions élémentaires de type

  • « quoi ? » : de quoi parle-ton ?
  • « qui ? » : qui fait ?… pour qui ?
  • « quand ? », « où? » : dans quelle circonstance sera-t-il lu ?
  • « pourquoi ? » : causes, pour quelles raisons rédige-t-on le document ?
  • « pour quoi ? » : finalités, quel est l'objectif ?
  • « combien ? » : aspects quantitatifs, coûts, etc.

Ces choix vont déterminer une grande partie du travail dont le choix du logiciel, du format de fichier, des fontes, des illustrations…

La question « pour qui ? » comprend l'accessibilité du texte, en particulier aux malvoyants et aux dyslexiques. Pour les malvoyants, on privilégie des fontes de grande taille et des couleurs contrastées, on envisage de créer un fichier pouvant être lu par un lecteur vocal. Pour les dyslexiques, on privilégie les polices sans empattement (Arial, Helvetica, Univers, Comis Sans…).

Vocabulaire utile

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Les traitements de texte utilisent rarement le vocabulaire des typographes, pourtant plus précis, ce qui peut induire des erreurs.
Voici quelques définitions de termes typographiques (Glossaire de typographie) :

  • fonte :
    • police : famille de forme des caractères (Times New Roman, Courier, Arial…),
    • corps : taille de police (10 pt, 12 pt…) ;
    • graisse : épaisseur du caractère, graisse moyenne (caractère « normal ») ou caractère gras,
    • romain : caractère droit, par opposition à italique,
    • italique : caractère penché,
    • supérieur : en exposant (petit caractère en haut),
    • capitale : « majuscule » ;
  • composition : format de paragraphe :
    • en drapeau : aligné à gauche (drapeau droit) ou à droite (drapeau gauche), gauche et droite désignant le côté où le texte flotte (comme un drapeau)
    • au fer à droite : aligné à droite,
    • au fer à gauche : aligné à gauche,
    • justifié : aligné à gauche et à droite,
    • en alinéa : paragraphe justifié avec première ligne en retrait, pas d'espace entre les paragraphes,
    • en pavé : paragraphe entièrement justifié, avec espace entre les paragraphes.

Notez que le terme « police » désigne la forme des lettres tandis que le terme « fonte » désigne également leur taille, leur graisse, le caractère droit ou penché… « Times New Roman » est une police, « Times New Roman corps 12 pt romain de graisse moyenne » est une fonte.

Travailler seul ou à plusieurs

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Si vous travaillez seul et que vous assurez vous-même l'impression avec votre imprimante, vous avez toute liberté. Votre système est en général compatible et vous pouvez progresser par tâtonnement pour faire des choix.

Le cas est différent si vous travaillez à plusieurs auteurs, ou si vous déléguez le travail d'impression, voire plus, par exemple si vous soumettez un article à un journal, un texte à un éditeur, ou si vous désirez travailler avec un imprimeur.

Se posent alors les questions suivantes :

  • quel logiciel utiliser ?
    • un traitement de texte ou un logiciel de pagination assistée par ordinateur (PAO) ? Devez-vous faire la mise en page finale, ou simplement fournir le texte et les images, la mise en page étant assurée par l'éditeur ou l'imprimeur ?
    • tout le monde possède-t-il le logiciel en question, les versions sont-elles compatibles ? Même si tout le monde a le même logiciel (par exemple Microsoft Word, LibreOffice Writer ou Scribus), il peut y avoir des incompatibilités liées à la version (1997, 2000, 2003, 2007, …), aux paramètres régionaux (pays, langue) ou au système d'exploitation ;
  • quel format de fichier ? le format par défaut du logiciel répond-il aux besoins de l'éditeur, imprimeur ou autre destinataire ?
    • si le document n'est pas utilisé tel-quel mais importé (par exemple si le texte est importé dans un logiciel de PAO), le prestataire (éditeur, imprimeur) dispose-t-il des filtres d'importation gérant votre format de fichier, votre mise en forme ?
  • le choix du format de papier (livre, livret, tract ou prospectus « flyer », affiche « poster ») : un imprimeur imprime sur de grandes feuilles (typiquement 70×100 cm ou 40×64 cm), le nombre de pages imprimables sur une feuille (imposition), et l'excédent jeté (chutes), déterminent une partie du prix de l'impression ;
  • le choix des fontes : tout le monde possède-t-il ces fontes ? L'imprimante gère-t-elle ces fontes ? Pour l'imprimeur, vaut-il mieux une police TrueType, PostScript, OpenType ? Voir aussi les restrictions pour le format PDF ci-après ;
  • format et rendu des images : le rendu à l'écran est souvent très différent du rendu à l'impression. La question est donc primordiale.

Si vous travaillez avec un imprimeur ou une maison d'édition, il est important de dialoguer avec eux pour avoir leurs conseils. Si vous déléguez une partie du travail à l'imprimeur, vous aurez un travail a priori de qualité (et facturé), mais l'imprimeur sera — probablement — le propriétaire du fichier final, donc de la mise en forme ; si vous désirez réimprimer le document (ou bien une version mise à jour) chez un autre imprimeur, il faudra repayer la mise en page complète.

Demandez toujours l'impression d'une page test contenant les différentes mises en forme et une image. Pour les gros tirages, l'imprimeur réalise souvent un tirage d'essai appelé « épreuve contractuelle » ; si le résultat est accepté, il fait signer un « bon à tirer » (BAT). Par extention, le terme BAT désigne souvent l'épreuve contractuelle elle-même.

Quel mode de diffusion ?

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Si c'est un document papier, les questions suivantes se posent :

  • mode de manipulation, de rangement : un petit format se transporte facilement et se lit facilement dans les transports en commun ;
  • cible : un grand format permet des illustrations plus claire, plus détaillées, avec davantage d'informations ;
  • poids : efforts pour porter l'ouvrage, coût d'expédition plus élevé.

Si c'est un document électronique distribué par l'Internet (téléchargement Web ou ftp, courriel) :

  • format : la personne dispose-t-elle d'un logiciel permettant de lire le format (universalité du format) ;
  • taille : coût de la mise à disposition (upload), du téléchargement (download), capacité des machines.

Certains formats ne sont pas compressés (le RTF par exemple), donc prennent beaucoup de place, mais les fichiers peuvent être compressés par une application extérieure (zippeur) ; il est inutile de compresser les formats déjà compressés, comme le PDF.

À propos du format PDF

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Les lecteurs de fichiers PDF connaissent par défaut les polices Times, Helvetica, Courier et Zapf Dingbats ; un document rédigé avec ces polices sera de fait « plus léger ». Cette solution de fonte par défaut devrait être réservée aux documents distribués de manière électronique : les imprimeurs n'apprécient pas l'absence de police dans un document PDF (les flasheuses ne possèdent que rarement les polices par défaut) [1] .

D'autre part, on n'a pas la garantie que la police sur l'ordinateur servant à la visualisation ou à l'impression soit installée (bien que les polices listées soient gratuites et courantes) et surtout qu'elles soient strictement identiques. [2][1].

Notons aussi que certaines fontes indiquent dans leur licence « print and preview only ». Cela signifie que la fonte ne sera pas incluse dans le fichier PDF, elle ne peut être utilisée que pour l'impression sur un ordinateur possédant la police.

À propos de l'impression

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Impression dite « in-quarto » (in-4o, en quatre) : huit pages sont imprimées sur une grande feuille recto-verso ; cette feuille est ensuite pliée en quatre et massicotée (on coupe les bords pour libérer les pages.

L'impression est une étape technique avec ses contraintes et ses coûts[2]. Dans les éléments principaux, notons :

  • la qualité du papier[3] : grammage (épaisseur), papier bouffant (brut), papier offset (le plus courant), papier couché (glacé)… Plus un papier est lourd, plus il est cher, mais mieux il résiste à l'usage ; un papier couché est considéré comme « plus classieux », il est par ailleurs plus opaque et plus blanc donc permet de mieux faire ressortir les détails et couleurs, et du fait de son traitement, l'encre reste en surface et ne pénètre pas (ne bave pas) ce qui donne des images plus nettes et empêche les encres de se mélanger ; mais le papier couché est plus cher, et il est difficile d'écrire dessus (donc à éviter pour les ouvrages susceptibles d'être annotés par le lecteur) ;
  • le grammage (nombre de grammes que pèse une feuille de 1 m²) est important car il détermine le poids de l'ouvrage final, son prix et en grande partie la solidité des feuilles ; la « raideur » d'une feuille (est-elle souple ou rigide ?) est déterminée par la « main » c'est-à-dire le rapport entre l'épaisseur de la feuille et le grammage ;
  • la couleur, plus chère que le noir et blanc ; il est possible de mettre des cahiers couleur dans un ouvrage noir-et-blanc, cependant, comme cela rajoute une opération manuelle, ce n'est pas toujours moins cher que d'imprimer tout en couleur ; pour un bon rendu, une impression en couleur peut nécessiter de prendre du papier couché (glacé) pour éviter les mélanges par effet buvard, ce qui augmente encore le prix ;
  • le format de page : un ouvrage avec des grandes pages n'est pas plus ou moins cher qu'un ouvrage avec de petites pages ; cependant, les ouvrages sont imprimés sur des grandes feuilles qui sont ensuite découpées (massicotées) au format final ; selon la manière dont s'imbriquent les pages de texte sur les feuilles, une partie plus ou moins grande de papier est jetée, c'est ce que l'on appelle le « fond perdu » ; le fond perdu est du papier payé mais non utilisé dans l'ouvrage final ;
  • le type de reliure : la reliure cousue résiste mieux aux manipulations (en particulier si le nombre de pages est important), mais est plus chère que la reliure collée ;
  • le type de couverture : souple ou rigide (plus résistante, plus « classieuse », mais plus chère) ;
  • le pays d'impression : certains pays sont moins chers que d'autres, toutefois, les pays les moins chers sont souvent des pays non francophones et lointains des pays francophones ; cela pose le problème de la compréhension réciproque, de la contractualisation, des délais et de la réactivité ; cela peut avoir un impact sur la qualité du produit ; le choix du pays peut également intégrer des contraintes morales, comme les conditions sociales liées au travail.

S'il s'agit d'une impression avec une imprimante de bureau, le format est imposé par le format de page disponible (en général A4, parfois A3 en France). En outre, il faut prendre en compte les possibilités de l'imprimante et du logiciel ou du pilote (gestion du recto-verso, imprimer deux A5 sur un A4), la rapidité d'impression (laser plus rapide que le jet d'encre, noir-et-blanc plus rapide que la couleur), le coût de l'encre (la couleur plus chère que le noir-et-blanc, et si l'imprimante laser est plus chère que l'imprimante à jet d'encre à l'achat, le prix des cartouches jet d'encre par rapport au toner pour un nombre de pages donné fait que l'impression laser est moins chère), les manipulations nécessaires (relier les pages manuellement, massicoter ou plier les cahier A4 pour faire du A5).

Toutes ces contraintes ont un impact sur la composition du texte : couleur ou noir-et-blanc, format de page, résolution des images.

« Bien que plus de 10 ans se soient écoulées, nous tenions à maintenir le prix de 2 €. Nous ne voulions pas sacrifier la qualité des articles, il a donc fallu agir sur d'autres paramètres. Le plus évident était le coût de l'impression, et nous nous sommes rendus pour cela au même endroit que des magazines gratuits (notre précédent imprimeur ayant fait faillite il y a quelques années). Nous avons choisi un papier plus fin, moins cher mais aussi recyclé (cette option entraînant un léger surcoût). Le procédé d'impression, lui aussi écologique (sans eau ni séchage), nous a poussé à utiliser une encre moins dense, le noir paraît donc gris. Nous avons eu aussi des contraintes de marges à cause du format de la machine, vous pouvez du coup voir une bande blanche disgracieuse au-dessus de notre logo en couverture. Ces marges blanches nous ont aussi empêchés de mettre les fonds colorés habituels de nos rubriques (rose pour les tests, gris pour les pages pratiques). Enfin, des petits trous désagréables apparaissent sur les bords des dernières pages : ces trous permettent au magazine d'avancer sur la chaîne de fabrication. Nous aurions pu découper les bords pour les faire disparaître, mais nous tenions aussi à conserver un format de 23 cm sur 30, afin que le numéro 27 puisse rejoindre votre collection des numéros précédents. Nous n'étions nous mêmes pas conscients de tous ces désagréments découverts tardivement. Si nous pouvons faire un numéro 28, nous ferons un test d'impression différent afin de nous approcher plus de notre formule habituelle.

[…] nous n'avons pas pu utiliser l'encre de couleur habituelle (Pantone C032) en sus du noir, nous avons du imprimer avec un mélange de couleurs basiques pour obtenir une couleur (moins jolie) s'en rapprochant. Regardez avec une loupe, vous verrez des points jaunes par exemple ! En fait, nous aurions pu imprimer ce numéro… en couleurs. »

— Jean Némard, « Au sujet de l'impression de Virus Info 27 (et un secret dévoilé !) », sur ACBM, (consulté le 22 février 2016)

À propos de la couleur

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Un point important est l'étalonnage : c'est l'opération qui consiste à s'assurer que la couleur du produit que recevra le lecteur ou la lectrice sera bien la couleur voulue.

Pour un fichier lu sur écran, on pourrait croire qu'il n'y a pas de problème. En fait, le profil des couleurs peut varier selon le logiciel utilisé et le système d'exploitation. Si l'on ne sait pas ce qu'il en est du côté du lecteur ou de la lectrice, on peut en revanche être attentif ou attentive pour soi. Par exemple, Microsoft Windows 11 a une option « Gérer automatiquement la couleur des applications » (Paramètres > Système > Afficher > Profil de couleur > Gestion des couleurs) qui peut perturber le rendu.

Dans un fichier informatique, les couleurs sont codées, c'est-à-dire représentées par un nombre. La manière dont les couleurs sont codées s'appelle le « profil de couleur ». Pour un rendu sur écran, on utilise le profil « RVB » (rouge-vert-bleu, ou « RGB » : red-green-blue) ; il correspond aux couleurs des photophores des écrans (télévisions, moniteurs d'ordinateur, écran de tablette ou de téléphone).

Si le fichier est transmis à un imprimeur, ou imprimé à la demande, il faut se renseigner sur le profil des couleurs optimum. Les imprimeurs préfèrent souvent le « CMJN » (ou « CMYK » en anglais) car cela correspond aux quatre encres utilisées (cyan, magenta, jaune/yellow, noir/black). Le site d'impression à la demande Lulu recommande d'utiliser le « sRGB »[4] (standard RGB, soit en français RVB standard). IngramSparks[5] (et donc Lightning Source[6]) recommande le « CMJN » (« CMYK ») ; et les formats de fichier PDF/X-1a:2001 ou PDF/X-3:2002, en particulier pour la gestion de la transparence.

Il importe de faire des essais. Si l'on passe par un imprimeur, on a une impression d'essai (une épreuve contractuelle) qui, si elle est satisfaisante, entraîne la signature du « bon à tirer » (BÀT), c'est-à-dire l'ordre de lancer l'impression des ouvrages (par extension, l'épreuve d'essais est elle-même appelée BÀT).


Pour plus de détails voir : La documentation/Rédaction technique/De l'usage des couleurs dans un document#Vision et codage des couleurs.

Formats de fichier

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Le format par défaut d'un logiciel permet d'en exploiter au maximum les possibilités et de conserver chaque action réalisée ; cependant, il peut être spécifique à ce logiciel et donc difficilement échangeable avec des personnes qui ne le possèdent pas. Il peut donc être intéressant d'utiliser un autre format universel :

  • le format RTF (Rich Text Format) ;
  • le format HTML ; le HTML engendré par les logiciels de traitement de texte est cependant souvent peu optimisé, voire non conforme aux spécifications du langage HTML, et cette méthode est déconseillée pour engendrer des pages Web ;
  • le format LaTeX : disponible sur toutes les plate-formes, il peut être engendré par LyX ou bien tapé dans un éditeur de texte sans rendu immédiat (voir Programmation LaTeX) ; c'est sans doute la solution la plus robuste et donnant le meilleur rendu, mais l'interface graphique est peu attrayante ; il permet d'engendrer du DVI (format lisible avec des lecteurs disponibles gratuitement), du PostScript (PS) ou du PDF ;
  • le format PDF : il permet également de verrouiller le document (la mise en page est préservée et le document n'est modifiable que si l'on possède un logiciel idoine), mais il rend difficile la collaboration ; on peut réserver le format PDF pour la production finale et utiliser un autre format pour le travail.

Pour améliorer la compatibilité des documents, deux formats ouverts ont vu le jour :

Si la mise en page est déléguée, il suffit généralement de taper le texte « au kilomètre » et de l'enregistrer au format RTF. Le contenu sera ensuite intégré dans le document final et mis en forme à ce moment-là.

Charte graphique

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La charte graphique (corporate design) garantit l'uniformité d'un document ou d'une série de documents. C'est la description de la mise en forme : marges, fontes (police, corps, …), dispositions du texte (justifié, en alinéas ou en pavés, en drapeau au fer à gauche, …), couleurs, … et ce, selon la fonction de telle ou telle portion de texte (titres de chapitre ou de section, corps du texte, notes de bas de page, citations hors-paragraphe, formules mathématiques, …).

Notons que la notion de charte graphique est plus vaste que la création de documents et peut inclure également l'ordonnancement de lieux, la couleur des meubles, la manière de s'habiller, le positionnement de logos, … Nous nous limitons ici à la partie « règles typographiques », « consignes aux auteurs ».

C'est un document indispensable si vous travaillez à plusieurs mais il est intéressant même si vous travaillez seul : lorsque vous prenez une décision, vous en souviendrez-vous plus tard dans le document, ou pour un autre document ?

La séparation du fond et de la forme permet de garantir cette charte graphique par la définition d'un modèle (template) : fichier .dot (jusqu'à la version 2003) ou .dotx[7] sous Microsoft Word, ott[8] pour LibreOffice, et pour LaTeX classe (fichier .cls), extension (package, fichier .sty), ou fichier LaTeX (.tex) à inclure et contenant le préambule (avec la commande \input{nom_de_fichier}).

Si vous travaillez seul, vous pouvez très bien créer votre charte graphique au fur et à mesure de la création de votre document.

Si vous travaillez avec un organisme (association, éditeur, journal, administration, entreprise privée), vous devrez peut-être respecter une charte graphique et l'organisme pourra même, le cas échéant, vous fournir le modèle idoine. Il convient d'éclaircir ce point avant de commencer le travail.

La charte graphique devrait prévoir au moins les données suivantes :

  • document : dimensions de la page, dimension des blancs (marges) ;
  • corps de texte :
    • nombre de colonnes, gouttière (espace entre les colonnes) le cas échéant,
    • fonte : police (famille), corps (taille), interligne,
    • composition : justifié ou en drapeau droit (aligné à gauche), en alinéa (avec retrait de paragraphe à la première ligne) ou en pavés (avec un interligne entre les paragraphes), avec ou sans lettrine ;
  • titres, selon le niveau : titre de l'ouvrage, titre de partie, titre de chapitre, titre de section, de sous-section, titre courant, … ; mêmes paramètres que pour le corps de texte, avec en plus
    • de possibles effets (couleurs, filets),
    • la possibilité de centrer ou d'aligner au fer à droite,
    • l'éventuelle numérotation (sans numérotation, numérotation de type « 2.2.5 », de type « chapitre II section 2 sous-section e) », …) ;
  • citations dans le texte : dans quels cas utiliser l'italique, dans quels cas utiliser les guillemets, quels guillemets utiliser (guillemets français avec espace fine insécable « … », guillemets anglais sans espace “…”, guillemets allemands sans espace „…“, …) ainsi qu'imbrication de citation (en français, guillemets français en premier niveau, anglais en second niveau et simples apostrophes et apostrophes inversées en troisième niveau ;
  • citations hors paragraphe : quelle fonte (en général un corps plus petit), quelle marge ;
  • légendes d'image, de tableaux : même paramètres que le corps de texte, avec en plus le positionnement (en général, au-dessus pour un tableau et en dessous pour une image), et le type de numérotation (recommencer à 1 à chaque chapitre, inclure le numéro du chapitre, …) ;
  • listes :
    • composition en sommaire (première ligne saillante) ou en alinéa (première ligne rentrante),
    • pour les listes numérotées : type de numérotation selon le niveau (par exemple chiffres arabes au premier niveau, lettres minuscules au deuxième niveau, chiffres romains minuscules au troisième niveau),
    • pour les listes non numérotées : caractère d'introduction (tiret demi-cadratin en typographie française, puce en typographie anglo-saxonne), voire caractère différent selon le niveau ;
  • tableaux : type de filets (traits), fonte des éléments du tableau (en général la même que pour le corps de texte, parfois d'un corps plus petit), fonte des titres de lignes et de colonnes ;
  • notes :
    • position : en bas de page, en marge, en fin de chapitre,
    • fonte : en général, de même famille que le texte mais d'un corps plus petit ;
  • bibliographie :
    • type de référence numérotation par ordre d'apparition, par ordre chronologique, mention des auteurs et année de parution, initiales des auteurs et année,
    • description de l'ouvrage : ordre des éléments, abréviations utilisées ;
  • formules mathématiques, équations chimiques :
    • quel placement lorsqu'elles sont hors paragraphe,
    • quelle fonte.

Avec un traitement de texte, l'idéal est de définir un style pour chacune de ces situations.

Voir les articles :

Le droit d'auteur

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Tout texte, toute image a un auteur, même s'il est publié sur l'Internet et non cité. Dans un certain nombre de pays, et notamment ceux qui ont signé la Convention de Berne, l'auteur a des droits sur ses œuvres, elles sont sa propriété intellectuelle. En particulier, il a le droit d'en autoriser ou d'en interdire la reproduction par autrui et/ou de demander une rémunération en échange de la reproduction.

Le problème du droit d'auteur se pose pour l'utilisation d'un contenu créé par d'autres, mais aussi pour protéger votre texte.

Le droit d'auteur est un problème complexe car il s'appuie beaucoup sur la jurisprudence et dépend du pays. Nous allons évoquer ici quelques pistes, mais cela ne remplacera en rien des conseils d'un avocat ou d'un organisme spécialisé.

Utilisation de contenu créé par d'autres

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Il faut toujours citer le nom de l'auteur de l'œuvre reprise et la source (par exemple, donner les références de l'ouvrage dont elle est tirée). Plus qu'une nécessité légale, c'est un devoir moral et une preuve d'honnêteté et donc de sérieux.

La deuxième chose à faire est de contacter l'auteur ou ses ayant droits (héritiers, exploitants de l'œuvre, …), ou la personne chargée de gérer ses droit. Dans le cas d'un site internet, on a fréquemment un lien « licence » ou « mention légale » ; il convient de lire ce qui y est écrit et de s'y conformer.

Si l'auteur ou ses ayant droits refusent la reproduction de l'œuvre, vous avez tout de même la possibilité d'en faire une courte citation à des fins d'analyse, de critique, de pédagogie.
Notons que dans le cas d'une œuvre graphique, la notion de « courte citation » est ambiguë, il vaut mieux s'abstenir de reproduire, même partiellement, même à basse résolution, sans le consentement de l'auteur ou les conseils éclairés d'un spécialiste.

Sachez que, en droit français (droit d'auteur) l'on distingue le droit patrimonial, cessible, et le droit moral, inaliénable. Il en va différemment en droit anglo-saxon (copyright). Là encore, mieux vaut passer par un spécialiste du droit. Voir plus bas la section « En droit français ».

Protection de vos œuvres

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Dans certains pays, et notamment la France, vous avez des droits sur vos œuvres du seul fait que vous en êtes l'auteur. Mais pour faire respecter votre droit, il faut pouvoir prouver que vous êtes l'auteur.

La première précaution est de mettre votre nom[9]. Mais il faut aussi pouvoir dater la création de l'œuvre, pour marquer l'antériorité par rapport à des plagiats. En théorie, tous les moyens sont bons, on peut par exemple s'envoyer à soi-même son manuscrit dans une enveloppe scellée en recommandé avec avis de réception et faire ouvrir cette enveloppe devant huissier en cas de problème. Mais le mieux est de déposer le manuscrit auprès d'un organisme chargé de la défense du droit d'auteur comme la Société des Gens de Lettres (SGDL) en France (enveloppe Soleau). Il existe également des sites internet permettant le dépôt des œuvres[10], mais il faut s'assurer de la validité de l'opération vis-à-vis du droit national et international. Enfin, il existe de solutions plus robustes comme la signature électronique (à ne pas confondre avec la signature numérique, qui est une numérisation d'une signature manuscrite et n'as pas de valeur légale contrairement à la première) ou l'utilisation de la technologie de chaîne de blocs (blockchain).

Il faut bien avoir conscience qu'il est difficile de maîtriser soi-même la diffusion de son œuvre et de faire valoir ses droits. Si l'on passe par un éditeur, cet aspect est pris en charge par le service juridique de l'éditeur (mais se pose alors le problème du contrat avec lui).

Rien n'est plus facile que de faire une copie de nos jours : copier-coller d'un document électronique, reconnaissance de caractères à partir d'une capture d'écran ou d'une numérisation (scan), ou même tout simplement recopie à la main, c'est uniquement une question de moyens, donc de motivation.

Licences libres

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Il existe plusieurs types de licences libres. L'idée est que si une personne accepte que l'on reproduise son œuvre gratuitement, elle ne désire en revanche pas que l'on en fasse une exploitation commerciale — qu'on se fasse de l'argent avec son œuvre gratuite. Mais, la publication demandant un effort financier, l'auteur peut éventuellement accepter que l'on vende une reproduction de son œuvre, à condition que l'on puisse librement copier cette reproduction, par exemple dans le cas de la licence GFDL ; l'éditeur ne peut ainsi pas empêcher la copie de l'ouvrage, à partir du moment ou une partie du contenu est sous licence GFDL (sauf s'il ne s'agit que d'une courte citation pour analyse, critique, …).

Si vous utilisez du contenu sous licence libre, il faut bien étudier les répercussions sur votre propre droit de propriété intellectuelle, et si vous choisissez de publier votre œuvre en utilisant une licence libre, il convient de choisir la mieux adaptée à votre point de vue.

La licence doit bien entendu être mentionnée clairement, elle doit aussi en général être reproduite en entier (typiquement en fin d'ouvrage).

Voir sur Wikipédia

En droit français

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En droit français, le droit d'auteur est géré par le Code de la propriété intellectuelle (CPI). Il distingue le droit moral du droit patrimonial :

  • le droit moral concerne le droit qu'a l'auteur d'autoriser ou d'interdire la publication de son œuvre, et l'obligation de citer le nom de l'auteur d'une œuvre ; il est inaliénable et incessible (ce qui n'est pas le cas pour d'autres pays), toutefois, si l'auteur s'est engagé par contrat avec un éditeur, celui-ci peut réclamer des dommages-intérêts en cas de rupture abusive de contrat : si l'auteur décide d'interdire la publication de son œuvre alors que celle-ci est déjà imprimée, l'éditeur est lésé car il fournit du travail qui ne sera pas rémunéré ;
  • le droit patrimonial concerne la possibilité d'être rémunéré pour l'exploitation de son œuvre (parfois appelé royalties) ; l'auteur peut y renoncer (il ne touche pas de droits d'auteur si son œuvre est publiée et vendue), il peut la céder (contrat d'édition).

Dans le contrat d'édition, l'auteur délègue à un éditeur la fabrication (papier ou numérique), la publication et la diffusion (informer les libraires, expédier les ouvrages) sous certaines conditions financières : l'éditeur paie à l'auteur un pourcentage des ventes ou bien une somme forfaitaire. C'est l'éditeur qui prend tous les risques financiers (l'auteur ne perd rien si son ouvrage ne se vend pas), mais c'est aussi lui qui empoche la plus grande partie des gains s'il y en a. Il existe d'autres contrats qui ne sont pas des contrats d'édition : le contrat à compte d'auteur (l'auteur paie l'éditeur pour la prestation mais engrange tous les produits de la vente, c'est donc lui qui prend les risques financiers) et le contrat de compte à demi (l'éditeur et l'auteur s'associent pour partager les coûts, et donc les risques, ainsi que le cas échéant les gains).

Notez que du fait du droit moral, les licences libres ne s'appliquent pas dans le droit français, puisque la possibilité pour l'auteur d'interdire la publication est inaliénable et incessible. Dans ce contexte, le fait de publier sous licence libre est simplement un engagement de l'auteur, qui pourra par la suite se rétracter.

  1. sur ce sujet, on pourra également consulter l'article sur les différents Garamonds : Peter Gabor, « Garamond vs. Garamond », sur Design et typo (blog Le Monde), (consulté le 22 février 2016)
  2. Pour voir ce à quoi ressemble un ouvrage en cours d'impression : « Des nouvelles de l'imprimeur ! », sur Black Book Éditions, (consulté le 22 février 2018)
  3. « Types de papiers : lequel choisir ? », sur Impression du livre (Ets Ciais) (consulté le 22 février 2016)
  4. « Color Differences », sur Lulu.com, (consulté le 30 août 2024).
  5. « File Creation Guide » [PDF], (consulté le 30 août 2024), p. 11.
  6. « Lightning Source France » (consulté le 30 août 2024).
  7. document template, XML
  8. open document text template
  9. vous pouvez ajouter des mentions du type « tous droits réservés » ou « Copyright » (ou « © », ou « (c) ») avec l'année, mais cela n'apporte rien en terme de preuve de paternité
  10. il y avait par exemple Créasafe mais le site a cessé ces activités en 2009 et le nom de domaine a été récupéré par d'autres entreprises. Voir l'archive du 1er février 2009

Rédaction technique
Du bon usage d'un traitement de texte

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