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Utilisateur:Simon Villeneuve/Wikipédia en éducation/Avant-propos

Un livre de Wikilivres.
Image présentant une version de la pyramide de la complexité. Le travail collaboratif en ligne est difficile à maîtriser. J'ai ainsi, sans le vouloir, violé le droit d'auteur en plaçant cette image en ligne sous licence libre sans avoir obtenu préalablement le consentement de l'auteur. Après que ce dernier, qui se trouve être l'un de mes anciens confrères de travail, m'ait contacté en privé pour m'expliquer mon erreur, il a eu la générosité de m'expliquer les nuances du droit d'auteur et a, par la suite, accepté de mettre cette image sous licence libre. Ainsi, grâce à lui, j'ai pu apprendre de mon erreur sans que le problème prenne une ampleur démesurée et l'Internet a gagné une illustration sous licence libre de la pyramide de la complexité.
Cette anecdote sert à illustrer que la générosité et la pédagogie de la communauté sont des aspects indispensables à l'apprentissage du travail collaboratif.

« Le savoir n'est pas inné : il s'acquiert. Son développement dépend donc grandement de la capacité des générations précédentes à transmettre ses acquis aux générations suivantes. Négliger cela mène l'humanité à sombrer rapidement dans une inévitable amnésie qui finit par lui faire croire, à nouveau, que la Terre est plate[1]. »

« So whether information represents one man's sentimental archive, the accumulating knowledge base of the human-machine civilization, or the mind files stored in our brains, what can we conclude about the ultimate longevity of software? The answer is simply this: Information lasts only so long as someone cares about it. The conclusion that I've come [...] is that there is no set of hardware and software standards existing today, nor any likely to come along, that will provide any reasonable level of confidence that the stored information will still be accessible [...] decades from now. »

— Ray Kurzweil, The Singularity Is Near: When Humans Transcend Biology

« En mémoire d'Alexandrie et pour que cessent de brûler les bibliothèques »

Il est difficile d'établir les motivations qui poussent les Wikipédiens à consacrer bénévolement une quantité d'heures plus ou moins grande à Wikipédia. Les études à ce sujet montrent que les motivations sont très diverses[note 1]. L'une qui semble se retrouver chez l'ensemble des contributeurs est le plaisir de participer (fun).

Dans mon cas, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été intéressé par la vulgarisation. C'est ce qui m'a poussé, à la fin des années 1990, à participer à plusieurs forums sur Internet et à créer des pages web de vulgarisation scientifique. C'est ce qui m'a également poussé à devenir animateur en astronomie à l'ASTROLab du Parc national du mont Mégantic au début des années 2000.

Au début de ma carrière d'enseignant, j'ai eu la chance de rencontrer Jean-Marie Tremblay, fondateur de la bibliothèque numérique Les Classiques des sciences sociales. Il m'a montré, notamment, une voie pour poursuivre cette passion pour la communication scientifique dans un milieu éducatif, notamment en visant à donner accès à la connaissance au plus grand nombre en limitant le plus possible les barrières de toutes sortes.

C'est en 2006 que j'ai compris les bases contributives de Wikipédia, lors d'une conférence donnée à mon collège par Patrick Giroux[2] et présentant l'utilisation pédagogique de divers outils du web. J'ai d'abord cru que le travail investi dans cette encyclopédie libre était à la merci de la première annulation venue. En faisant part à M. Giroux de mes réticences, ce dernier m'a fait découvrir l'historique d'une page et la possibilité d'annuler en un clic toute modification, y compris une annulation. J'ai alors réalisé que quelque chose faisait en sorte que l'« équilibre des versions » se maintenait du « bon » côté des choses et que le vandalisme (à l'époque, je ne connaissais pas encore la définition wikipédienne de ce mot) ne prenait pas le dessus. À cet instant, je me rappelle avoir soudainement eu une bouffée d'espoir en l'humanité.

Bien que j'aie touché légèrement au site à l'été 2006, c'est seulement en novembre 2007 que j'ai commencé à contribuer de manière significative. J'ai constaté que la pyramide de la complexité, concept utilisé par Hubert Reeves pour expliquer la structuration du cosmos et sa compréhension par les scientifiques, n'était pas expliquée dans l'encyclopédie libre. J'ai donc fait une ébauche sur le sujet. « On » a par la suite apposé des bandeaux de maintenance en tête de l'article demandant des références. J'en ai ajouté 2, puis une image, puis j'ai continué à développer un peu le concept. J'ai constaté que l'article est demeuré en place et que les internautes francophones pouvaient désormais avoir accès à une brève définition du concept. Voilà, j'étais maintenant accro.

J'ai tranquillement appris sur le tas le travail collaboratif. J'ai fait (et je fais encore) un grand nombre d'erreurs (voir l'image de la pyramide ci-contre), mais j'ai bénéficié de la patience et de la pédagogie d'amis et d'autres contributeurs au projet.

En plus de mon utilisation personnelle, j'ai rapidement vu l'utilité de l'encyclopédie comme outil pédagogique. Non seulement de manière « passive » (en exploration seulement), mais également de manière « active » (en contribuant). À l'époque, je complétais une formation en éducation fortement axée sur l'éducation nouvelle. J'ai constaté qu'un wiki public est le meilleur exemple qui soit du constructivisme social et j'ai décidé de mettre mes étudiants d'astronomie en contact avec cela dès l'automne 2008. J'ai développé plusieurs applications pédagogiques et j'ai étendu l'utilisation de l'outil auprès de mes étudiants d'astrophysique du collège et de l'université en 2013.

Avec les années, j'ai fait une très grande quantité d'expérimentations pédagogiques sur les wikis de savoir libre hébergés par la Wikimedia Foundation (WMF). J'expose ces dernières dans mes deux livres : Wikipédia en éducation et Savoir libre en éducation (à paraître). J'y présente non seulement les succès, mais également les échecs de mon parcours. J'espère sincèrement que ces livres donneront le goût de se lancer à d'autres intervenant-e-s en éducation et leur permettront de partir avec une certaine longueur d'avance.

« Notre hypothèse est que le dispositif du libre éclaire, dans le dédale du rêve et des utopies, des sentiers menant ailleurs que dans le dogme ou l'indifférence. Quel est cet ailleurs ? »

— Jacques Daignault, Conférence du 22 octobre sur les logiciels libres[3]

  1. www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/03/23/en-nba-penser-que-la-terre-est-plate-est-une-opinion-comme-une-autre_5099593_4832693.html
  2. repertoire.uqac.ca/Fiche.aspx?id=OjErNz0cSA2&link=1
  3. Jacques Daignault, « Conférence du 22 octobre sur les logiciels libres », sur http://pedagotic.uqac.ca,


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