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Photographie/Thèmes/Couchers et levers de soleil

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Généralités

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Le coucher (et le lever) du Soleil sont des moments privilégiés pour les photographes lorsque la nature se pare de belles couleurs chaudes qui vont du jaune d'or au pourpre en passant par toutes les nuances du rouge, du rose ou du mauve. Les mauvaises langues disent d'ailleurs qu'il y a deux sortes de photographes : ceux qui photographient le lever du soleil et ceux qui photographient son coucher ... question de rythme de vie !

Lorsque les photons traversent l'atmosphère, ils subissent une certaine diffusion en raison de leurs interactions avec les molécules présentes dans l'air et plus encore avec les microparticules en suspension. Les lumières de plus courtes longueurs d'onde sont les premières dispersées, d'abord le bleu-violet, puis le vert, ensuite éventuellement le jaune, d'où la proportion croissante d'orangé et de rouge dans la lumière qui réussit à traverser.

Lorsque le Soleil se situe très haut dans le ciel, sa lumière traverse une couche d'atmosphère d'épaisseur relativement faible et ce phénomène intervient relativement peu. Au contraire, lors de son lever ou de son coucher, le parcours des rayons dans l'atmosphère est beaucoup plus long et la lumière qui nous parvient après diffusion présente une dominante « chaude » plus ou moins forte.

Un autre effet se produit dans l'épaisseur de l'atmosphère, la réfraction ; l'atmosphère se comporte comme une lentille, les rayons sont déviés et l'image du Soleil nous parvient encore quelques instants après qu'il s'est réellement couché. Contrairement au précédent, ce phénomène n'a pratiquement pas d'incidence pour les photographies.

Au cours des années 1980 les couchers de soleil furent particulièrement somptueux ! Non, ce n'est pas une plaisanterie ... Le 18 mai 1980, l'explosion du mont Saint-Helens projeta dans la haute atmosphère des milliers de tonnes de fines poussières qui ont mis près d'une dizaine d'années à retomber sur terre. Entre temps, la diffusion de Rayleigh fit les délices des photographes !

D'une manière générale, l'aurore et le crépuscule sont rarement intéressants lorsque le ciel est vide et l'air limpide. La présence de brume ou de nuages est quasi nécessaire à l'obtention de belles photographies, mais il en faut ni trop, ni trop peu.

La restitution des couleurs

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Nous sommes là dans un des cas où les automatismes des tireuses (en photographie argentique) et des appareils numériques se font piéger le plus facilement. Ils confondent en effet très facilement les teintes particulières des scènes photographiées avec de simples dominantes colorées et opèrent alors des corrections qui sont purement et simplement catastrophiques : le déplacement chromatique se fait vers les couleurs complémentaires, les teintes brillantes et chaudes des parties claires se trouvent ramenées vers le gris tandis que les zones sombres deviennent verdâtres.

Ceux qui chargent leur appareil avec des films pour diapositives (type lumière du jour) ont un avantage certain car ils peuvent refuser les tirages des laboratoires tant que ceux-ci ne respectent pas les teintes de l'original. À partir de négatifs couleur c'est beaucoup plus délicat s'il n'y a pas de tirage positif de référence. Avec les appareils numériques, il est impératif de fixer la balance des blancs sur la position lumière du jour, quand l'appareil le permet.

Aucun film coloré n'est nécessaire et les faux couchers de soleil obtenus en fin de journée avec des filtres orangés sont presque toujours immédiatement reconnaissables. Les meilleures lumières se présentent généralement en automne et en hiver, très rarement au plein cœur de l'été.

Mesure du temps de pose

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Avant d'aller plus loin, il faut être bien conscient qu'un coucher de soleil peut présenter des contrastes trop importants pour que l'on puisse enregistrer toutes les valeurs sur une seule image. Ceci est vrai aussi bien en argentique qu'en numérique, car les caractéristiques de base des capteurs sont grosso modo celles d'un film de 100 ISO. Ces contrastes élevés obligent à soigner particulièrement l'exposition.

Le soleil est encore très apparent

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Sa lumière risque d'influencer de façon prépondérante le posemètre de l'appareil, dans ce cas l'image obtenue sera bien trop sombre et beaucoup de détails essentiels seront perdus. Avec le soleil « en pleine pastille » on met toutes les chances de son côté pour obtenir une image sous-exposée de façon massive (et par dessus le marché mal composée).

Sans intervention particulière, lorsque la pose est bonne pour le ciel, tous les éléments placés en contre-jour donneront des ombres chinoises sans aucun détail. Un coup de flash, de préférence discret, peut éventuellement être utile pour « déboucher » les ombres des sujets proches, mais il faut choisir car alors ces éléments deviendront des sujets pouvant entrer en conflit avec le décor.

  • si l'on peut désactiver l'automatisme ou mémoriser l'exposition, il faut faire une mesure sur des zones de luminosité moyenne et recadrer. On peut aussi mesurer la lumière sur la paume de sa main éclairée par le soleil et doubler l'exposition (donc multiplier le temps de pose par 2 ou encore ouvrir le diaphragme d'une division). Si l'appareil est sur pied, on peut aussi déterminer l'exposition, après avoir cadré, en plaçant à une certaine distance devant l'appareil un objet capable de faire de l'ombre à l'objectif. Un simple bâton de randonnée peut suffire.
  • certains appareils sont dotés de programmes spécifiques pour les couchers ou les levers de soleil, la façon dont ils réagiront en fonction du sujet n'est pas toujours facile à deviner. Il faut les essayer à diverses reprises pour se faire une idée ...
  • un filtre gris dégradé judicieusement positionné peut diminuer dans une large mesure le contraste existant entre le ciel et la terre et donc permettre d'enregistrer davantage de détails. L'image originale sera donc beaucoup plus riche et il en sera de même pour les tirages ultérieurs. Cette méthode est infiniment préférable à un assombrissement du ciel grâce à un traitement informatique, celui-ci étant évidemment incapable de faire apparaitre des détails qui n'auraient pas été enregistrés lors de la prise de vue.
  • en l'absence d'éléments mobiles on peut aussi opérer sur pied et effectuer deux poses très différentes, l'une nettement surexposée enregistrera les détails des ombres, l'autre nettement sous-exposée enregistrera ceux des hautes lumières ; les deux images seront ensuite superposées grâce à un logiciel de traitement d'image pour donner la photographie finale. Il est impossible de donner des valeurs précises car le résultat dépendra très fortement des contrastes en présence, un rapport de 4 à 8 entre les deux temps de pose (il vaut mieux ne pas toucher au diaphragme) peut donner un bon point de départ.

Le soleil est peu visible, masqué, ou il a déjà disparu derrière l'horizon

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C'est le moment d'en profiter ! Lorsque les nuages sont éclairés par dessous et que l'on se situe au-dessus d'un plan d'eau, tous les contrastes sont abaissés, la luminosité semble remonter et il n'y a pas grand inconvénient à laisser l'appareil se débrouiller pour le temps de pose (mais pas pour la balance des couleurs !). Il faut généralement attendre 15 à 20 minutes après la disparition du soleil derrière l'horizon pour que ce petit miracle se produise mais cela ne marche pas à tous les coups, loin de là !

En attendant encore un peu, on atteint progressivement le domaine très différent de la photograhie de nuit.

Quelques conseils

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  • Soyez un peu prévoyant : beaucoup de très belles photographies de coucher et de lever de soleil sont faites un peu par hasard, de façon spontanée en tous cas. Il n'est cependant pas interdit de repérer à l'avance les « bons coins » où, en plus de la possibilité de photographier le ciel, vous pourrez bénéficier d'un décor intéressant, de sujets à mettre en silhouettes, etc. Il faut être sur le terrain environ une demi-heure avant l'heure prévue pour le coucher ou le lever du soleil.
  • Surveillez le temps : selon que le ciel sera dégagé ou au contraire qu'il comportera des nuages d'altitude, de la brume, des nuages d'orage, l'aurore ou le crépuscule prendront un aspect fort différent.
  • Prévoyez l'équipement adéquat : les objectifs de diverses focales, les jeux de batteries indispensables au fonctionnement de l'appareil seront bien sûr du voyage, de même qu'un solide trépied.
  • Variez systématiquement les focales et donc les cadrages. Si vous souhaitez inclure directement le soleil dans le champ, il faut alors un très puissant téléobjectif pour ne pas avoir comme résultat un point lumineux beaucoup trop petit. Le besoin d'un trépied sera d'autant plus nécessaire. Attention à vos yeux, ils risquent de subir de graves lésions à travers le viseur si l'astre est encore trop haut sur l'horizon et trop brillant.
  • Utilisez des silhouettes comme centres d'intérêt : le ciel tout seul peut être intéressant pour ses couleurs mais il ne suffit généralement pas à obtenir une composition satisfaisante. Une montagne, un arbre, un bateau, un bâtiment, etc. pourront faire l'affaire, une silhouette humaine également. Ce genre d'élément peut créer une ambiance particulière ou même définir un lieu particulier. Avec la Tour Eiffel dans le champ, par exemple, la localisation ne fera guère de doute.
  • Pensez à la règle des tiers : on peut souvent la transgresser mais le fait de placer le soleil « en pleine pastille » n'est que rarement une bonne idée.
  • Tentez toujours diverses expositions : même si votre appareil possède une position « coucher de soleil », vous n'êtes nullement obligé(e) de lui faire entièrement confiance car tous les couchers ou levers de soleil ne se ressemblent pas et les réglages automatiques ne seront pas toujours les meilleurs. En fait, avec de tels sujets, les critères habituels de détermination de l'exposition sont mis en défaut, surtout si le soleil est dans le champ, et la seule pose convenable est celle qui donnera les résultats les plus agréables à regarder. Le « bracketing », que d'aucuns appelaient la « méthode portefeuille » au temps où la diapo était reine, ne présente plus les mêmes inconvénients avec les appareils numériques.
  • Réglez manuellement la balance des blancs : si vous la laissez en position automatique, il y a de forte chances que les dominantes colorées très chaudes seront compensées et vous vous retrouverez avec des teintes trop froides, voire carrément verdâtres ; ces photos seront très difficiles à rattraper par la suite. Le réglage sur « lumière du jour » vous donnera des résultats bien plus proches de la réalité, mais vous aurez peut-être encore mieux en utilisant les positions « temps nuageux » ou « ombre » qui réchaufferont encore les couleurs.
  • Utilisez un trépied : les poses sont souvent longues et c'est la seule manière de maintenir l'appareil suffisamment immobile.
  • Faites la mise au point à la main si c'est possible : le système autofocus de beaucoup d'appareils aura parfois beaucoup de mal à fonctionner convenablement en raison du faible niveau lumineux et de l'absence d'éléments suffisamment contrastés.
  • Observez l'environnement : même quand la lumière est très faible, elle peut être très belle et les objets éclairés par le coucher de soleil peuvent prendre un aspect intéressant. Parfois, il reste même assez de lumière pour réaliser des portraits ou des nus.
  • Ne cessez pas de photographier : la lumière change perpétuellement au lever ou au coucher de soleil et il serait dommage de manquer un épisode ...

Galerie de photos

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Château de Kaloe, Danemark (1313)

Le soleil est encore très haut par rapport à l'horizon, les couleurs du couchant commencent à apparaître. Les contrastes violents ont fait perdre des détails à la fois dans les hautes lumières, qui sont « brûlées », et dans les ombres réduites pour l'essentiel à des masses sombres. Il est difficile d'obtenir une meilleure image autrement qu'en effectuant deux poses très différentes et en les assemblant, au prix évidemment d'un changement radical de l'ambiance lumineuse.
Pêcheurs sur le lac Tanganyika

Le soleil est toujours visible mais sa lumière est très probablement assez atténuée par la brume pour que l'on puisse le regarder à l'œil nu sans que cela provoque de dégâts oculaires. Intrinsèquement, le ciel et l'eau sont plutôt vides mais les couleurs sont agréables, l'image est bien composée et les pêcheurs apportent un élément de vie fort intéressant.
Soleil de minuit dans le fjord d'Itivdleq

Le soleil de minuit donne une ambiance crépusculaire de longue durée. Le voile atmosphérique asoucit les contrastes et les montagnes ne sont plus noires mais brunes. Cette photographie n'est pas vraiment bien composée, l'auteur aurait dû choisir entre le ciel et l'eau au lieu de nous proposer deux parties égales. Un cadrage panoramique obtenu en coupant le haut du ciel aurait sans doute été plus harmonieux mais le principal problème est l'absence d'un premier plan.
Soleil de minuit dans la baie de Disko

Cette photographie peut être considérée comme beaucoup plus intéressante que la précédente par l'ambiance lumineuse qui s'en dégage. Le regard s'éloigne des détails nets au premier plan pour aller se perdre dans les brumes, au lieu de venir buter sur les montagnes.
Coucher de soleil à Kushing, Sarawak

Avec l'habitude, on devient vite difficile pour les photos de couchers de soleil. Celle-ci est bien exposée mais relativement banale, la ville est assez plate et peu visible, à l'exception de deux immeubles pas forcément très esthétiques. Celui de gauche cache malheureusement une montagne, mais il n'était sans doute pas possible de changer de point de vue pour se décaler à gauche ou à droite.
Portovenere

Une photographie agréable mais pas extraordinaire. Elle est l'occasion de faire remarquer un phénomène coloré intéressant : les nuages jaunes et le ciel bleu présentent des couleurs à peu près complémentaires et occupent des surfaces approximativement égales. Le mélange de ces deux couleurs au niveau des vaguelettes de la mer, qui sont trop petites pour que l'œil puisse les distinguer, tend vers le gris. C'est pourquoi, au lieu de réfléter les couleurs chatoyantes du ciel, la mer paraît aussi terne.
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Images en réserve

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Thèmes photographiques