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Histoire du clavier alphabétique/Machine à écrire

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Machine à écrire portative Olivetti Lettera 32, avec un clavier arabe

Une machine à écrire est une machine mécanographique permettant d'écrire des documents avec des caractères imprimés. Elle se présente sous la forme d'un clavier comportant un certain nombre de touches représentant les caractères qui seront imprimés sur le papier. Ces touches sont généralement disposées en quinconce, comme sur un accordéon (cf chapitre précédent).

Elle peut être portative et légère (pour travailler en voyageant), ou de bureau (plus lourde et encombrante).

Elle a été utilisée de la fin du XIXe siècle, notamment par les dactylographes, jusqu'à l'apparition des machines à mémoire électronique, qui pré-figurent le déclin et le remplacement par l'ordinateur. Celui-ci met en effet à disposition des fonctionnalités puissantes reposant sur les techniques de numérisation, le traitement de texte, les outils bureautiques et multimédias, la PAO (publication assistée par ordinateur), ou applications de diffusion, qui se trouvent aujourd'hui être largement accessibles et utilisés par un nombre croissant d'utilisateurs.

Paul-Louis Courier attribue à un mathématicien allemand , Kirkhausen, l'invention de l'appareil de tachytypie, consistant en une nouvelle presse mobile légère maniable et portative, qui permet d'« écrire comme on parle »[1].
Avant 1827, Monsieur Conti a inventé le concept de Tachygraphe et de tachytype, (sans trouver l'argent pour le financer)[2].
  • 1829 : The Typographer de l'Américain William Austin Burt, breveté le 23 juillet.
  • 1833 : Le Français Xavier Progin amène une innovation majeure : la touche, qu’il suffit de frapper pour imprimer le caractère désiré.
  • 1837 : Cembalo scrivano de l’italien Giuseppe Ravizza.
  • 1839 : François-Pierre Foucault, ami de Louis Braille invente une machine à écrire constituée d‘un ensemble de leviers terminés par des poinçons gravés et actionnés par un ensemble de touches, qui permet d’écrire en raphigraphie, un système typographique initialement inventé par Braille de reproduction en relief des lettres sur papier d’une façon lisible à la fois de façon tactile par les aveugles et de façon visuelle par les voyants non formés à l’alphabet Braille, ce qui facilite les échanges par écrit entre les aveugles et leur famille.
  • 1850: invention de la machine à écrire avec ruban encreur par Oliver T Eddy. Baltimore
  • 1867 : Mise au point par Christopher Latham Sholes - un imprimeur - d'un prototype artisanal qui sera ultérieurement produit en série et commercialisé par la firme « Remington ».
  • 1865 : Skrivekügel du Danois Rasmus Malling-Hansen.
1870 : première machine , « The Writing Ball » de Rasmus Malling-Hansen.
  • Fin du XIXe siècle, la machine à écrire Blickensderfer (en) utilise déjà le principe de la boule ou du cylindre tronqué. Ce qui offre la possibilité de changer les polices. Néanmoins, malgré un succès initial de la Blickensderfer, celle-ci se fit détrôner par d'autres types, notamment la Remington ;
  • 1873 : Remington, « The typewriter » jusque là producteur d'armes, de matériel agricole et de machines à coudre, produit en série et commercialise la machine à écrire de C. L. Sholes (modèle dit Machine à écrire Sholes et Glidden).
  • Dans les années 1870, Mark Twain est séduit par le procédé et devient l'un des premiers écrivains à soumettre à son éditeur ses œuvres écrites avec une machine à écrire (La Vie sur le Mississippi et Les Aventures de Tom Sawyer).
  • 1874 : le téléscripteur d'Émile Baudot.
  • 1914 : première machine électrique.
  • 1935 : la petite machine portable, l’« Hermes-Baby ».

Machine à écrire entièrement mécanique

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Usine de montage de machines à écrire en Allemagne en 1934

Les premières machines étaient entièrement mécaniques, sans processeur, sans électricité. Seulement des engrenages, des leviers, des ressorts, des articulations. Chaque lettre est gravée sur un petit bloc de métal appelé caractère, soudé au bout d'une tige rigide appelée « barre à caractère ». L'appui décale légèrement sur la gauche sous l'effet d'un ressort afin que la lettre suivante vienne s'imprimer légèrement à droite, et le ruban encreur se décale aussi, afin que le caractère suivant soit correctement encré grâce à une portion neuve du ruban.

Lorsqu'on arrive à l'extrémité de la feuille, ou lorsqu'on veut aller à la ligne, on actionne le levier de retour de chariot, situé au bout de celui-ci, ce qui permet de réarmer le ressort en ramenant le chariot en début de ligne et d'actionner un mécanisme qui fait tourner le cylindre d'un cran pour aller à la ligne suivante. Ces actions se réalisent, sur les machines électriques, par appui sur une touche spéciale qui fait tourner le cylindre (afin qu'on imprime sur la ligne suivante) et qui fait revenir l'ensemble (chariot, papier et ruban) au début de la ligne. Le chariot et le levier (ou la touche sur les machines électriques) qui effectue ce saut de ligne s'appelle le « retour chariot ». D'où l'abréviation RC (CR = Carriage Return), qui désigne, pour les programmeurs, un retour au début de la ligne et un saut de ligne (LF= Line Feed), encore maintenant.

Barres de lettres coincées lors de la frappe.

Évolution technique

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Exemple de texte en caractères normaux, gras et italiques obtenus en changeant la boule.


  • Les différents claviers
Machine à écrire allemande « Royal » avec clavier français.

La disposition des touches sur le clavier a été adoptée en fonction de la fréquence de frappe des différents caractères selon chaque langue et la facilité naturelle d'emploi des différents doigts de la main, ceci afin d'augmenter la vitesse de frappe et de la rendre aussi « fluide » que possible en limitant le risque de présenter simultanément divers caractères au point de frappe (accident de frappe appelé emmêlement des barres à caractère).

Concernant l'emploi de l'alphabet dit latin (lettres de A à Z), propre aux langues occidentales, il existe plusieurs modèles de clavier afin de tenir compte justement de la différence de fréquence d'emploi des lettres selon chaque langue, mais aussi des signes de ponctuation propres à chacune :

  • le clavier anglais QWERTY, pour la langue anglaise, avec variante pour le Canada de langue française
  • le clavier français AZERTY, pour la langue française, avec variantes pour la Belgique
  • le clavier germanique QWERTZ, pour la langue allemande avec variante pour la Suisse de langue française

Les langues employant des alphabets autres que l'alphabet latin tels que le japonais (kana), l'arabe, le cyrillique, le grec, l'hébreu, etc. donnent lieu à la fabrication d'autant de machines comportant des caractères et des claviers correspondants. Le chinois et le japonais (kanji), langues non alphabétiques, ont suscité des machines spécifiques qui n'ont jamais été largement répandues.

  • L'ensemble des barres (à caractères) ayant à leur extrémité les caractères s'appelle la corbeille.
  • Le pied de la barre à caractère est mobile dans une des fentes du segment au moyen d'une biellette qui agit quand la dactylo tape sur une touche.
  • Le rouleau en caoutchouc autour duquel on enroule la feuille est appelé le cylindre. Quand il est trop marqué par la frappe où que le caoutchouc, trop dur, « écrase » les caractères, le cylindre doit être rechapé.
  • La vitesse de frappe est fonction de la qualité du bloc d'échappement. Les machines Underwood avaient la réputation de posséder des blocs d'échappement qui permettaient aux dactylos une frappe rapide.

Dispositions régionales

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Distribution géographique des différents claviers en Europe:
   QWERTY
   QWERTZ
   AZERTY
   Dispositions nationales (turc FGĞIOD, letton ŪGJRMV, lituanien ĄŽERTY)
   écritures non-latines
Disposition des touches sur un clavier QWERTY au Québec et au Canada français.
Disposition QWERTY américaine.

Le QWERTY est une disposition des touches de clavier de machine à écrire breveté en 1873 par Christopher Latham Sholes. Il tire son nom des six premières touches de la rangée alphabétique supérieure. Le modèle des claviers des machines à écrire, a été créé pour répondre aux contraintes mécaniques de la première machine à écrire de Sholes.

Selon certaines théories, Les touches correspondant aux paires de lettres les plus usitées dans la langue anglaise sont réparties de manière à éloigner le plus possible les marteaux qui lui correspondent, ce qui limite les risques de blocage des tiges.

La disposition QWERTY, éventuellement complétée d’autres signes et diacritiques, est utilisée pour la majorité des claviers écrivant en alphabet dits latin, à un niveau international.

Les Québécois utilisent des claviers de type QWERTY normalisés par le gouvernement du Québec et adaptés à la langue française[3],[4]. Cette variante ajoute notamment des touches pour les accents. Des touches sont aujourd’hui dites « mortes », comme celle qui permet de taper directement « ç », qui a été remplacée par une touche cédille plus générale[5].

En outre, l’AFNOR a publié à titre expérimental en 1976 une norme française de type QWERTY (NF XP E55-060), qui prévoyait cependant une période de transition pour passer d’un modèle à l’autre. La disposition AZERTY n’est pas décrite par une norme française.

L’armurier Eliphalet Remington a acquis ce clavier en 1873 et l’a popularisé par la production massive de machines à écrire.

Une anecdote veut que les lettres du mot typewriter (« machine à écrire » en anglais) se trouvent toutes sur la même ligne pour le bien des démonstrations des vendeurs.

Q W E R T Y U I O P
A S D F G H J K L ;
Z X C V B N M , .

Il existe de nombreuses variantes nationales du QWERTY, où les caractères utiles à la langue locale sont ajoutés. Par exemple, en Espagne les touches du QWERTY sont disposées ainsi :

Q W E R T Y U I O P ^
A S D F G H J K L Ñ ¨
Z X C V B N M ; :


Disposition AZERTY en usage en France.
Disposition AZERTY en usage en Belgique.

La disposition AZERTY est un arrangement spécifique des caractères de l’alphabet latin et de divers caractères typographiques sur les touches des machines à écrire et claviers d’ordinateur. Elle se différencie, tout comme le QWERTZ germanique, de la disposition QWERTY anglaise et possède ses propres variantes nationales en France et en Belgique. Son nom provient des six premières lettres de la première rangée des touches alphabétiques.

Machine à écrire allemande "Royal" avec clavier français

La disposition azerty apparaît en France dans la dernière décennie du XIXe siècle comme déclinaison de certaines machines à écrire américaines qwerty. Son origine est inconnue des historiens, pionniers et propagandistes de la machine à écrire. En 1907, la disposition française « zhjay » d’Albert Navarre ne trouve pas son public : les secrétaires sont déjà habituées au qwerty et à l’azerty[6],[7].

Le Minitel disposait d'un clavier azerty

La disposition azerty est un standard de fait en France. Elle ne fait pas l’objet d’une description dans une norme française. En revanche, une disposition qwerty adaptée au français a été proposée comme norme expérimentale par AFNOR en 1976 (NF XP E 55-060). Cette norme prévoyait une période transitoire d’adaptation durant laquelle les lettres A, Q, Z, W pouvaient être situées comme dans la disposition azerty traditionnelle. En outre, aucune adaptation n’était prévue pour la touche M, même à titre transitoire.


En Belgique, l'azerty est la disposition de clavier la plus répandue : le placement alphabétique est identique à l'azerty français avec quelques variantes pour les caractères typographiques.

  1. L'ouvrage date de 1828, mais est rédigé sous la forme d'une lettre datant de 1820 Lettre XI du 10 mars 1820, page 396 Procès-verbaux des séances de l'Académie (Académie des sciences) Courier, Paul-Louis (1772-1825), Œuvres complètes de P. L. Courier.... Tome 1, Librairie parisienne (Bruxelles), .
  2. Séance du 6 aout 1827 Page 575, Procès-verbaux des séances de l'Académie (Académie des sciences) Académie des sciences (France), Procès-verbaux des séances de l'Académie tenues depuis la fondation de l'Institut jusqu'au mois d'août 1835 : publiés conformément à une décision de l'Académie par MM. les secrétaires perpétuels / Institut de France, Académie des sciences, Impr. de l'Observatoire d'Abbadia (Hendaye), 1910-1922 (lire en ligne).
  3. Office québécois de la langue française, Le clavier de votre ordinateur est-il normalisé ?.
  4. Alain LaBonté, 2001 FAQ. La démystification du clavier québécois (norme CAN/CSA Z243.200-92).
  5. Services gouvernementaux du Québec, Standard sur le clavier québécois.
  6. Henri-Jean Martin, The history and power of writing, University of Chicago Press, 1995, 608 pages (ISBN 978-0-226-50836-8).
  7. Delphine Gardey, « La standardisation d'une pratique technique : La dactylographie (1883-1930) », dans Réseaux, CNET, vol. 16, no 87 « Les claviers », janvier-février 1998, p. 75–103 (ISSN 0751-7971) [texte intégral] 


Liens externes

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