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La documentation/Introduction

Un livre de Wikilivres.

LA DOCUMENTATION


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  1. Introduction
  2. La documentation et l'enseignement
  3. Notions de documentation et de document
  4. Chaîne documentaire et fonctions des documentalistes
  5. Performances d'un système documentaire
  6. Langages documentaires à structure hiérarchique, classifications
  7. Langages documentaires à structure combinatoire, thésaurus
  8. Informatique documentaire
  9. Rédaction technique
  10. Durées de conservation
  11. Gestion d'un centre de documentation et d'information
  12. Essai : les catégories dans Wikibooks
  13. Bibliographie


Un développement exponentiel de l'information

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Au développement spectaculaire des sciences et des techniques correspond un accroissement sans précédent des connaissances humaines. Il n'est pas exagéré de parler d'un « règne de l'information ». Cette dernière, sous toutes ses formes, est plus que jamais à la base de toute activité humaine. L'apparition récente de systèmes d'information libres tels que Wikipédia ou Wikilivres accompagne depuis quelques années ce mouvement général.

Les spécialistes disent que le nombre des données disponibles double tous les dix ans. Cela correspond à une multiplication par mille en un siècle et par seize, ce qui n'est déjà pas si mal, au cours des quelques quarante années d'une vie professionnelle. Naturellement, il ne s'agit là que d'une moyenne, certains domaines de la connaissance sont « en léthargie », on ne fait plus guère de recherches sur la machine à vapeur, tandis que d'autres connaissent au contraire un développement quasi explosif.

Chaque découverte suscitant plusieurs nouvelles questions, disait un humoriste, il s'ensuit que la quantité d'ignorance croît beaucoup plus vite que la quantité de savoir ! On peut s'en amuser mais c'est un vrai sujet de préoccupation. Chaque cerveau ne peut emmagasiner qu'une partie de plus en plus faible des connaissances humaines, celles-ci sont donc de plus en plus dispersées chez des spécialistes dont le niveau est très élevé dans quelques domaines très restreints mais de plus en plus faible en valeur relative dans la quasi totalité des autres domaines, même quand ceux-ci sont relativement proches de leur domaine d'excellence.

Le problème n'est pas nouveau

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Les « Observations sur la physique », créées en 1771 par l'abbé Rozier, sont particulièrement intéressantes. Leur fondateur présente ainsi les caractéristiques et les fonctions du périodique scientifique spécialisé, et s'alarme par la même occasion des délais de publication par les académies :

« Ces motifs ont fait désirer qu'un ouvrage périodique, d'un débit sûr et animé, annonçât les découvertes qui se font chaque jour dans les différentes parties des Sciences, soit par des notices abrégées, soit par des mémoires très étendus, qui continssent le développement de toutes les preuves de ces découvertes, en traçant même la marche de l'esprit inventeur ».

La forme des publications et la démarche scientifique sont bien définies dans son esprit. L'auteur précise encore quelques critères de choix des travaux à publier :

« Nous rejetterons (ce qui) ne seroit que compilation indigeste et dénuée de vues neuves et utiles. L'importance des matières, la manière dont elles sont présentées, nous décideront sur le choix des morceaux qui doivent être insérés dans ce recueil ».

Et il ajoute :

« Les vrais savans n'ont pas la manie de faire des secrets de leurs découvertes ; amis de l'humanité, leur gloire est de lui être utile ; aussi c'est à eux que nous offrons ce Recueil, comme un dépôt où ils ont droit de prendre acte de leur découverte ».

Transmission des connaissances, enrichissement et appauvrissement

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L'information n'est pas une « marchandise » comme les autres. Lorsqu'une information est communiquée d'un « émetteur » à un « récepteur », le second est normalement enrichi sans que le premier s'en trouve appauvri. C'est que le savoir, au contraire des biens matériels, se multiplie par transmission. Sa possession et sa diffusion au sein d'une communauté humaine sont deux préalables au rêve d'une société à la fois plus riche et plus juste.

La concurrence effrénée, au contraire, engendre la rétention d'information, le secret, voire la falsification, qui sont autant de facteurs d'appauvrissement collectif. Elle a finalement les mêmes effets pervers que la soif du pouvoir, dont elle n'est au fond qu'un autre aspect. Nous en reparlerons sans doute un peu plus loin, à propos du financement de la recherche par des sociétés privées et de ses conséquences sur la publication des résultats.

Reste que voir dans l'information une simple marchandise serait absurde mais pas autant que minimiser l'aspect de valeur économique et humaine qu'elle prend chaque jour davantage.