Culture (simplifiée) des bonsaïs/Ch 2

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Culture (simplifiée) des bonsaïs
Sommaire

La culture des bonsaïs
Les soins
La taille et la mise en forme
Expérience personnelle : bonsaïs d'intérieur
Expérience personnelle : bonsaïs d'extérieur
Quelques mots de conclusion

L'arrosage[modifier | modifier le wikicode]

C'est le soin essentiel pour le développement du bonsaï et même sa survie.

Dans la culture traditionnelle des bonsaïs, le pot (ou la coupe) est de petite taille. Et de plus peu profond. Certains bonsaïs sont même plantés dans un simple tas de terre posé sur une plaque. De ce fait, la terre dans le récipient est de faible volume ainsi que l'eau qui s'évapore rapidement.

De plus, pour des raisons esthétiques, bien souvent, la terre du pot n'est pas plate, mais bombée pour donner l'impression d'un arbre planté au sommet d'une petite colline. Et toujours pour des raisons esthétiques, la terre arrive au niveau du sommet des parois du pot. Il n'y a pas d'espace entre la terre et le sommet du pot pour contenir de l'eau lors de l'arrosage, le temps qu'elle pénètre dans le sol.

En conséquence, dans cette culture traditionnelle, on recommande d'arroser par bassinage, c'est-à-dire avec un arrosoir à pomme très fine pour que les gouttes d'eau soient très petites et pénètrent facilement dans la terre. En effet, dans le cas d'un arrosage normal, l'eau ruissellerait sur la terre et déborderait au-dessus du pot. Cette technique de bassinage demande bien sûr plus de temps vu que la quantité d'eau délivrée est moindre.

Dans la culture simplifiée, la terre sera totalement horizontale, on ménagera un espace de 1 à 2 cm entre la terre et le haut du pot pour accueillir l'eau le temps qu'elle imbibe la terre du pot.

On peut même utiliser des pots à réserve d'eau du genre des pots Riviera. Pour les puristes, c'est une aberration esthétique, mais c'est un moyen de réduire les conséquences d'oublis d'arrosage.

Quand faut-il arroser ?[modifier | modifier le wikicode]

C'est la grande question, car arroser trop peut être aussi toxique qu'arroser insuffisamment.

Il faut arroser quand la terre commence à être sèche. C'est-à-dire quand elle est de couleur plus claire et qu'elle ne colle plus aux doigts. Et c'est encore plus urgent quand le substrat se rétracte et laisse apparaître un espace entre lui et la poterie.

Il faut arroser en 2 ou 3 fois jusqu'à ce qu'un peu d'eau coule dans la soucoupe en dessous du pot (cela signifie que la totalité de la terre du pot est humidifiée).

Si l'arrosage est insuffisant en quantité de façon régulière, seules les racines superficielles seront imprégnées d'eau. Les racines profondes vont se dessécher et mourir et la totalité de l'arbre risque d'en faire autant.

Les pulvérisations[modifier | modifier le wikicode]

Il est intéressant (et pas très contraignant) d'utiliser un petit pulvérisateur manuel pour projeter de l'eau en gouttes fines sur les bonsaïs. Cela augmente le niveau d'humidité et cela nettoie les feuilles.

On peut aussi pulvériser de l'eau légèrement vinaigrée sur le sol des bonsaïs contre les taches blanches d'amas calcaires.

Le pot[modifier | modifier le wikicode]

Il faut bien choisir sa taille. Plus le pot est petit, plus la taille du bonsaï sera réduite ; mais plus le bonsaï sera fragile, car notamment sensible aux retards d'arrosage éventuels.

La matière (céramique ou plastique), la forme (ronde ou rectangulaire) et la couleur ne relèvent que de considérations esthétiques.

Cependant, Les pots en céramique à l'extérieur peuvent se fendre avec le gel. Et les pots en plastique à l'extérieur peuvent se casser avec le gel et les variations de température.

Un point majeur : comme pour toutes les plantes, il doit y avoir un trou au fond du pot pour évacuer l'eau en excès. Sans cet orifice, la plante (bonsaï ou pas) est condamnée[2]. Ne pas utiliser par exemple de cache-pot sans trou au fond (ou bien faire un trou au fond à la perceuse).

Le compost à utiliser[modifier | modifier le wikicode]

Dans la culture traditionnelle des bonsaïs, on conseille des compositions de compost selon les espèces de bonsaï.

On peut faire plus simple :

  • Pour les bonsaïs d'extérieur, on peut utiliser du terreau pour plante d'appartement commercialisé en jardinerie.
  • Pour les autres bonsaïs, on peut utiliser de la terre de jardin standard si elle ne présente pas de particularités telles que sableuse, argileuse, avec trop de petits cailloux.

Une mention particulière pour les plantes d'orangerie dites calcifuges (qui craignent le calcaire) telles qu'azalées ou rhododendrons. Pour elles, il faut utiliser de la terre de bruyère. Mais aussi arroser avec de l'eau non calcaire (eau minérale). Dans la pratique ces plantes sont fragiles et déconseillées pour les débutants, bien qu'elles puissent fleurir et soient magnifiques.

Les engrais[modifier | modifier le wikicode]

Bonsaï de murier atteint de chlorose[1].

Utiliser seulement des engrais pour bonsaïs vendus dans le commerce. Ou à la rigueur des engrais pour cactus car ils ont un dosage en azote (N) faible. Un dosage plus fort en azote provoquerait une croissance excessive des feuilles.

Suivre les indications d'emploi. Ne jamais surdoser. Pour les bonsaïs d'extérieur, utiliser de l'engrais seulement au printemps et en été. Pour les bonsaïs d'intérieur toute l'année, mais moins en hiver.

Si les feuilles du bonsaï sont de couleur vert clair avec les nervures de couleur vert plus foncé, c'est que l'arbre souffre de chlorose, c'est-à-dire d'un manque de fer. Utiliser des produits du commerce pour rétablir l'équilibre.

Le rempotage[modifier | modifier le wikicode]

Bonsaï de figuier commun dépoté avec un écheveau racinaire [1].

Le rempotage a 3 objectifs :

  • Remplacer une bonne partie de la terre du pot qui a été utilisée par le bonsaï, qui s'épuise et qui devient trop compacte avec le temps.
  • Diminuer la motte racinaire pour permettre au bonsaï de continuer à croître.
  • Le cas échéant (mais rarement si on veut conserver un bonsaï de petites dimensions), passer à un récipient de plus grande taille.

Le pratiquer tous les 2-3 ans pour les feuillus, tous les 4-5 ans pour les conifères. Pour la plupart des espèces, la meilleure période est la fin de l'automne et le début de l'hiver.

Dépoter le bonsaï délicatement. En général, le bonsaï se sépare facilement du pot. Si ce n'est pas le cas, il faut sacrifier le pot en le cassant pour ne pas endommager la motte racinaire.

Démêler l'écheveau des racines. Supprimer les éventuelles racines abîmées. Sauf s'il reste beaucoup de place dans le pot, réduire les racines d'environ 1/3 pour leur permettre un nouveau développement. Après le rempotage, il faudra procéder à une taille du feuillage du bonsaï pour qu'il ne soit pas affecté par la diminution du volume des racines.

Dans le nouveau pot, déposer un (ou plusieurs) tessons de pot (face bombée vers le haut) au-dessus du trou d'évacuation de l'eau pour réduire la quantité de terre qui s'échappe avec l'eau. Versez le nouveau compost et tasser un peu. Installer le bonsai en s'assurant que le pied du bonsai sera au niveau de la terre. Une astuce consiste à rempoter le bonsaï un peu haut (faire que le sommet des racines soit au dessus du sol). Cela conduit à faire apparaitre un tronc plus gros que précédemment. Ou bien des racines apparentes au niveau du sol. Cela donne l'impression d'un bonsaï plus âgé.

Ajouter du nouveau compost pour remplir le pot en laissant une marge de 1 à 2 centimètres entre le niveau de la terre et le bord supérieur du pot (pour accueillir l'eau d'arrosage avant qu'elle s'enfonce dans la terre). Bien tasser la terre. S'assurer que le bonsaï est bien installé (qu'il ne risque pas de basculer). Compléter avec du compost si nécessaire. Tasser pour éviter la présence de vides dans la terre.

Arroser 2 ou 3 fois jusqu'à ce qu'un peu d'eau s'échappe par le trou au fond du pot

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Bonsaï élevé par l'auteur de l'article.
  2. Seul un nombre minime de plantes comme le papyrus (Cyperus alternifolius) accepte d'avoir les racines trempant dans l'eau