Pour un point matériel de masse dans un potentiel ,
l'action élémentaire sur un intervalle de temps est définie par
différence de l'énergie cinétique et de l'énergie potentielle fois l'intervalle de temps.
Soient les coordonnées orthonormales du point,
les composantes de sa vitesse. L'action
entre les instants et est l'intégrale
L'action peut être calculée sur la trajectoire réellement suivie par le point matériel
entre les instants et , mais aussi sur une trajectoire
infiniment voisine .
On suppose dans cette section que les points de départ et les points d'arrivée restent inchanchés :
La variation de l'action entre ces deux trajectoires vaut
Au mème instant, et pendant un intervalle de temps , on a une coordonnée qui passe de à sur une trajectoire
et de à sur l'autre. On a donc ,
ce qui nous permet d'intégrer
Comme est supposé nul en et , il ne reste que le second terme, que l'on peut introduire dans le calcul de la variation de l'action :
Il est équivalent d'écrire que l'action est extrémale pour une variation quelconque de la trajectoire
sauf aux extrémités (principe de la "moindre" action de Hamilton), que est nul, et que l'on a les équations de la dynamique
Par rapport à la section précédente, on permet que la trajectoire diffère aux extrémités, en position aussi bien spatiale que temporelle.
À la variation déjà calculée, il faut rajouter le terme
ainsi que le terme
Pour calculer ce terme, on remarque que la variation de l'extrémité est la somme de la variation de la trajectoire et de , et par suite
On peut finalement écrire
avec
ou
La variation de l'action entre trajectoires réelles se réduit donc à
En considérant une famille de trajectoires formant un tube de l'espace-temps, la somme est nulle
et les intégrales sur les deux courbes fermées de l'espace-temps à chaque extrémité du tube sont égales.
On a
Étant donné un ensemble de trajectoires formant un tube de l'espace-temps,
l'intégrale
étendue à une courbe fermée formée de points du tube est indépendante du choix de cette courbe, elle ne dépend que du tube. Le terme intégré est quadrivecteur énergie-impulsion
.
Henri Poincaré a donné le nom d'invariant intégral à une forme restreinte de la formule
précédente, ne considérant l'intégrale que sur des courbes à constant,
donc sans que l'énergie intervienne :
L'intégration du vecteur énergie-impulsion sur une des trajectoires formant le tube conduit à remplacer
par , etc. et donc l'intégrale sur cette courbe
(en principe ouverte) donne
c'est à dire tout simplement l'action de Hamilton.
Le fait que soit un invariant intégral est une condition nécessaire des équations du mouvement. On va montrer que c'est aussi une condition suffisante, qui remplace le
principe de Hamilton.
Partant d'équations différentielles quelconques
- ,
où les dénominateurs sont des fonctions de
Soit l'intégrale sur une courbe
donnée et l'intégrale sur une
courbe voisine portée par le même tube de trajectoires. On a
On calcule
et idem pour les trois autres termes, donc
ou
Ce terme doit être nul pour tout déplacement du contour
On en tire les équations du mouvement
- ou
- ou
idem et
Invariants intégraux/Cartan1922/006
Invariants intégraux/Cartan1922/007
Considérons un système de N équations différentielles ordinaires du premier ordre, en notant
le vecteur des N variables dépendantes et t la variable indépendante :
Une solution
est appelée trajectoire du système.
Une fonction quelconque a pour différentielle
Prise sur une trajectoire, cette différentielle devient
On appelle intégrales premières du système d'équations différentielles les fonctions qui restent constantes le long d'une trajectoire quelconque. Ces fonctions sont donc les solutions de l'équation aux dérivées partielles linéaire du premier ordre
Réécrivons la différentielle de f sous la forme
Pour une intégrale première, on a
Donc la différentielle d'une intégrale première quelconque est une combinaison linéaire des N formes
différentielles linéaires
Réciproquement, si la différentielle de est une combinaison linéaire
des N formes, écrivant
on en déduit et
,
donc que est une intégrale première.
Si l'on se donne N intégrales premières indépendantes, le système linéaire
peut être inversé, c'est à dire que chaque forme est une combinaison linéaire des