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Cynologie/Lupus

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Lupus érythémateux disséminé.
Lupus érythémateux disséminé.

Le lupus érythémateux disséminé (LED) est une maladie systémique auto-immune chronique, de la famille des connectivites, c'est-à-dire touchant plusieurs organes, du tissu conjonctif, qui se manifeste différemment selon les animaux. L'adjectif associé est lupique.

Causes et facteurs favorisants

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Les causes restent inconnues. Cependant, certains facteurs favorisants exogènes et endogènes ont été identifiés.

  • Facteurs exogènes :
    • L'exposition au soleil (plus particulièrement aux rayons ultraviolets) est un facteur typiquement favorisant des poussées de la maladie.
    • Certains médicaments (procaïnamide, quinidine, hydralazine) peuvent donner des syndromes lupiques se limitant à des atteintes articulaires et cutanées. Ainsi que : la terbinafine, les anti-TNF, les anti-épileptiques, et les inhibiteurs de la pompe à proton
    • Une infection récente avec le virus d'Epstein-Barr pourrait jouer un rôle dans le déclenchement de la maladie, possiblement en raison de la ressemblance de certains antigènes du virus avec la cible de certains auto-anticorps.
  • Facteurs endogènes : il existe également des facteurs génétiques à cette maladie. La présence d'une mutation sur un certain nombre de gènes semblent contribuer à l'apparition de la maladie. Ainsi que des déficits en plusieurs facteurs du système du complément ont été identifiés. L'atteinte de certains de ces gènes a été liée à d'autres maladies et il est probable que l'apparition d'un lupus nécessite l'atteinte de plusieurs gènes en plus d'un facteur exogène.

Mécanisme de la maladie

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Le lupus érythémateux disséminé est principalement une maladie auto-immune attaquant le tissu conjonctif du corps, présent dans tout l'organisme (peau, yeux, tendons, muscles, organes, etc). Des anticorps spécifiques sont produits par le système immunitaire de l'animal infecté. Ces molécules reconnues anormalement comme étrangères sont issues :

  • des nucléosomes ;
  • des spliceosomes (utiles dans l'épissage alternatif) ;
  • d'un complexe ribonucléoprotéique cytoplasmique.

Ces entités cellulaires sont présentes chez la quasi-totalité des cellules et par conséquent susceptibles d'être détectées lorsqu'une cellule est lysée. Cela conduit en retour à la destruction d'autres cellules environnantes, provoquant ainsi les symptômes évoqués et faisant la gravité de la maladie.

Complexe et polymorphe, on distingue plusieurs phases pour cette affection :

  • Des signes avant-coureurs (qui ne sont jamais identifiés comme annonçant un lupus car trop peu spécifiques) : fièvre, malaises, fatigue, douleur musculaire.
  • Commencement articulaire ou cutané (parfois les deux) : on peut observer une polyarthrite dans le premier cas et un érythème facial (typique, en « aile de papillon » ou « vespertilio » ou « masque de loup »).
  • Par la suite (une rémission est possible entre temps), peuvent apparaître diverses complications :
    • Atteinte glomérulaire : les plus fréquentes sont les atteintes de type III (glomérulonéphrite proliférative segmentaire et focale), et celles de type IV (glomérulonéphrite proliférative diffuse) qui sont un des critères de gravité de la maladie.
    • Atteinte du système nerveux central : manifestations neurologiques causées par la formation de lésions cérébrales démyélinisantes (convulsions, comitialité, paresthésies, fourmillements), perte de sensibilité des membres.
    • Problèmes cardiovasculaires : on trouve des péricardites (très corticosensibles), une association fréquente au Syndrome des antiphospholipides, des endocardites fibreuses aseptiques de Libman-Sacks, des myocardites, mais aussi une augmentation de la prévalence de la maladie athéromateuse par rapport à la population générale.
    • De nombreux autres signes cliniques, plus rares, peuvent être retrouvés : alopécie, purpura thrombopénique auto-immun, syndrome de Raynaud, pleurésie.

Critères de classification

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Quatre critères sont nécessaires sur les onze possibles, avec une sensibilité et une spécificité de 96 % :

  • Rash malaire
  • Lupus discoïde
  • Photosensibilité
  • Ulcérations orales ou nasopharyngées
  • Arthrite non érosive touchant au moins 2 articulations périphériques
  • Épanchement
    • pleurésie
    • péricardite
  • Atteinte rénale :
    • protéinurie > 0,5 g/jour ou
    • cylindrurie
  • Atteinte neurologique :
    • comitialité
    • psychose
  • Anomalie hématologique :
    • anémie hémolytique ou
    • leucopénie < 4 000 constatée à deux reprises ou
    • lymphopénie < 1 500 constatée à deux reprises ou
    • thrombocytopénie < 100 000 en l'absence de médicaments cytopénisants
  • Désordre immunologique :
    • cellules LE + ou
    • anti-ADN natif ou
    • anti-Sm ou
    • fausse sérologie syphilitique constatée à 2 reprises en 6 mois
  • Anticorps antinucléaires (en l’absence de médicaments inducteurs).

L'utilisation de ces critères pour poser un diagnostic du lupus manque de sensibilité et de spécificité lors des manifestations initiales de la maladies, ceci a été évalué dans plusieurs études de suivi (spécificité entre 50 % et 90 % en fonction des études). En effet, l'animal présente rarement les quatre critères diagnostiques d'emblée et ceux-ci peuvent mettre beaucoup de temps à apparaître (La spécificité mesurée au terme de ces études est d'environ 96 %).

Diagnostic différentiel

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Il se fait d'abord avec les autres formes cliniques de lupus :

  • lupus érythémateux chronique (dit LEC) qui regroupe les lupus discoïde, tumidus, pernio (à type d'engelures) et profond (ou panniculite) ;
  • lupus érythémateux (cutané) aigu (LEA ou LECA) ;
  • lupus érythémateux (cutané) subaigu (LES ou LECS)

Le lupus érythémateux disséminé peut aussi s'apparenter aux autres maladies connectives auto-immunes, avec lesquelles il est parfois couplé : sclérodermie, Syndrome de Goujerot-Sjögren. Maladie dite "polymorphe" d'expressions variées, le lupus systémique peut aussi « mimer » d'autres maladies comme la sclérose en plaque lorsque son atteinte devient neurologique, ou mimer des maladies organiques lorsqu'il est localisé sur un organe ou un système.

À noter qu'il a été constaté que les patients souffrant du LED sont souvent atteints d'insuffisances touchant les organes du système endocrinien pendant une poussée. Enfin, la poussée lupique peut être accompagnée de neuropathies optiques (soit simultanées, soit postérieures), comme dans les cas de sclérose en plaque, maladie avec laquelle elle partage un certain nombre de symptômes dans sa forme neurologique, caractérisée par l'apparition de lésions cérébrales démyélinisantes (la gaine des nerfs est attaquée), de formes ovoïdes et en position périventriculaire.

La molécule de référence est l'hydroxychloroquine (Plaquenil), avec une action anti-inflammatoire et antalgique. Son principal effet indésirable est sa toxicité oculaire, qui la contre indique en cas de rétinopathie. Les glucocorticoïdes sont utilisés dans les formes viscérales, puis les immunosuppresseurs, et le rituximab, anticorps monoclonal anti-lymphocyte B. Le belimumab, un anticorps monoclonal ciblant une cytokine nommée BAFF, ayant un rôle essentiel pour la survie des lymphocytes B, semble être prometteur dans cette maladie.

La survie atteint actuellement plusieurs années dans la majeure partie des cas. Les formes cutanéo-articulaires sont a priori bénignes tandis que les formes avec atteintes neurologiques ou viscérales sont plutôt des formes graves. Les causes de décès sont essentiellement infectieuses et lupiques dans un premier temps, cardiaques et cérébrales lorsque la maladie est plus avancée. Le code de cette maladie dans la classification internationale des maladies dans sa dixième version (CIM-10) est : M32.