Ville30/Adopter une communication adéquate

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Plan Ville30
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Une thématique transversale[modifier | modifier le wikicode]

Recherchez des arguments susceptibles d’intéresser chacun des publics visés. En Belgique, la « Ville 30 » peu populaire et peu connue semble réservée à une seule famille politique. Pourtant, les exemples étrangers nous montre que tous les courants politiques peuvent se montrer intéressés pourvu qu’on adapte le discours. Ainsi, en caricaturant les différentes idéologies, on peut dire que :

  • les libéraux se réapproprieront les avantages portant sur la sécurité routière, la revitalisation des commerces locaux, la fluidité du trafic et insisteront sur le fait que tout ceci peut se faire sans que l’automobiliste ne perde de temps lors de ses trajets ;
  • les socialistes souligneront l’importance de renouer des liens entre les habitants d’un même quartier et de rendre plus équitable le partage de l’espace public ;
  • les humanistes insisteront sur la protection de la famille, l’autonomie des enfants pouvant retrouver par eux-mêmes le chemin de l’école et la tranquillité des aînés ;
  • les écologistes mettront en avant le transfert modal vers la marche et le vélo et la diminution de la pollution grâce à une conduite plus apaisée.

D’une manière générale, tout le monde peut voir un intérêt dans la mise en place d’une Zone 30 élargie. Il s’agit donc de définir les différents publics et de communiquer en fonction. Le même exercice peut être fait avec les différents bénéficiaires d’un quartier apaisé:

  • les automobilistes lèveront le pied parce qu’ils ne veulent pas provoquer d’accidents et se rendront vite compte qu’ils peuvent le faire sans perdre de temps ;
  • bon nombre d’enfants seront fiers de prendre eux-même le chemin de l’école à pieds ou à vélo. Leurs parents, en confiance, ne se sentiront plus obligés de les déposer à la porte du bâtiment scolaire ;
  • les habitants du quartier prendront plus de plaisir à l’extérieur de leur maison et prendront soin du bout de trottoir jouxtant leur façade, le considérant comme une extension de leur maison et un lieu de rencontre avec leurs voisins ;
  • piétons, cyclistes et personnes à mobilité réduite circuleront en confiance dans un espace plus sécurisé.


Formuler en termes positifs[modifier | modifier le wikicode]

Les revendications militantes véhiculent généralement des images pessimistes et des discours alarmistes: violence, pollution, crise, austérité, pauvreté, etc. Ces messages choquent et dérangent et, même s’ils témoignent d’une certaine réalité, ils s’insèrent dans un flux saturé de mauvaises nouvelles transmises par les médias. Nous finissons, tous autant que nous sommes, par refuser d’entendre, de croire ou de s’approprier la dure réalité de ces informations. Ce type de communication peut engranger la révolte et l’engagement militant mais il peut à l’inverse développer un sentiment de fatalité, l’individualisme et la peur de l’autre. Le secteur publicitaire a depuis longtemps compris ce mécanisme psychologique. Les causes amenant à l’utilisation d’un produit ne sont plus définies, pas plus que ses qualités directes. À la place, les commerciaux créent un univers de valeurs positives. C’est ainsi que la magie de Noël est utilisée pour vendre du soda ou que la préservation de la nature est récupérée par des producteurs de pétrole. Les publicités actuelles donnent des réponses aux envies du consommateur: famille heureuse et souriante, besoins matériels, perfection esthétique, tranquillité, etc.

Le secteur associatif devrait s’inspirer de cette méthode. Bien sûr, il doit faire preuve d’éthique et ne pas tomber dans les travers de la publicité manipulatrice et mensongère. Mais il peut s’insérer honnêtement dans cette démarche et communiquer sur le bien être à gagner plutôt qu’entretenir le catastrophisme.

Si la demande d’une généralisation des Zones 30 est souvent mal perçue, c’est avant tout du à une communication maladroite. Les mots "réduction" ou "limitation" sont des contraintes qui n’incitent pas à découvrir les avantages qui en découlent. Évitons également de stigmatiser et d’exclure un public. Mais imaginons, tant que possible, ce que pourrait être une ville ou un village apaisé. De la même manière, un discours du type « nous nous sentons en sécurité et le quartier est maintenant plus tranquille » à une formulation moins concrète tel que « le nombre de morts a baissé d'autant de % » rappelant des notions négatives (l'insécurité routière a certes diminué mais elle est toujours présente).