Enseignement de l'indonésien/Pourquoi apprendre l'indonésien ?

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Lessons
Introduction
0.01 Pourquoi apprendre l'indonésien ?
0.02 Apprentissage de l'indonésien
0.03 L'alphabet
0.04 Pronunciation
0.05 Salutations
0.06 Discours formel
0.07 Comment ça va?
0.08 Les Nombres
0.09 Dates
0.10 Dire l'heure
Review Test
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Pourquoi apprendre l'indonésien[modifier | modifier le wikicode]

Bonjour, bienvenue dans ce tutoriel d'indonésien.

Vous pourriez vous demander pourquoi sur Terre vous devriez apprendre l'indonésien. Permettez-moi de vous en persuader.

Raisons économiques[modifier | modifier le wikicode]

L'Indonésie est actuellement (2015) la 16ème économie mondiale. Un rapport du cabinet américain McKinsey paru en 2012 estime qu'elle a le potentiel pour passer au 7ème en 2030.

Raisons démographiques[modifier | modifier le wikicode]

Étudier l'indonésien signifie que vous pouvez communiquer avec plus de 250 millions d'Indonésiens (2015), dont seul un faible pourcentage peut parler anglais. De plus, le malaisien (malais de Malaisie) est proche de l'indonésien. Vous pouvez apprendre les deux aisément puisqu'il n'y a que quelques différences mineures dans le vocabulaire. Ainsi, apprendre l'indonésien confère un immense accès à près de 270 millions de personnes, y compris les habitants de la Malaisie, de Singapour et de Brunei.

Raisons pratiques[modifier | modifier le wikicode]

L'indonésien est une des formes de malais, un groupe de langues parlées sur la côte orientale de Sumatra, la péninsule de Malacca et le littoral de Bornéo. Ces langues étant souvent très proches les unes des autres, on a tendance à les considérer comme des variétés d'une même langue. Le malais est depuis des siècles la langue véhiculaire de l'archipel et de la péninsule, qui permet à des populations de langues différentes de se comprendre. Les premiers Européens en constatent l'usage dans les ports de la région.

Les Néerlandais utilisent le malais pour certains aspects de leur administration des territoires dont ils prennent le contrôle : d’abord pour diffuser le christianisme, puis comme langue d’enseignement dans les écoles chrétiennes. Plus généralement, ils communiquent avec la population indigène en malais. Ce dernier devient officiellement la deuxième langue d’administration en 1865, aux côtés du néerlandais.

Lorsque un mouvement national apparaît dans les Indes néerlandaises dans les années 1920, le nom d'"Indonésie" est adopté pour désigner le pays, qui est encore une colonie néerlandaise. Les nationalistes commencent à se désigner comme "Indonésiens" et non plus comme "Inlanders" ("indigènes"). Un "congrès de la jeunesse" réuni à Batavia (aujourd'hui Jakarta) en 1928 déclare solennellement œuvrer pour un pays, une nation et une langue, l'"indonésien", c'est-à-dire la langue officielle des Indes néerlandaises avec le néerlandais.

Moins de 12% des Indonésiens ont l'indonésien comme première langue. Pour la plupart, la première langue est une langue régionale comme le javanais, le sundanais, le madurais, le batak ou le minangkabau, ou encore différents dialectes chinois. L'indonésien est la langue de l'éducation à travers le pays, de l'école primaire à l'université, de l'administration, des média, de la littérature et de la vie de tous les jours dans les grandes villes.

Les principales difficultés[modifier | modifier le wikicode]

La grammaire[modifier | modifier le wikicode]

L'indonésien présente un nombre de caractéristiques grammaticales qu'il partage avec les autres langues malayo-polynésiennes occidentales.

Les affixes[modifier | modifier le wikicode]

L'indonésien possède un système d'affixe qui permet de produire des mots dérivés à partir d'une base.

La notion de thème[modifier | modifier le wikicode]

L'indonésien marque le "thème", c'est-à-dire ce sur quoi se focalise (les linguistes anglophones parlent de focus) l'énoncé. Ce thème peut se marquer de différentes façons :

  • Par l'utilisation du mot kalau (qui signifie soit "quand", soit "si") avant le mot ou l'expression thématisée.
  • S'il s'agit d'un nom ou d'un groupe nominal complément d'objet direct d'un verbe transitif :
    • Soit en préfixant le verbe transitif avec me-, ce qui fait passer l'action au second plan, donc le complément au premier plan,
    • Soit en utilisant la tournure dite "passive", dans laquelle le complément est en début de phrase.

La réduplication[modifier | modifier le wikicode]

Ce procédé consiste à répéter le mot, le plus souvent sous forme de base.

Ce procédé est souvent décrit à tort comme le "pluriel". En fait, l'indonésien ne marque pas le pluriel grammatical. Seul le contexte du discours, ou alors des marqueurs comme le nombre ou d'autres mots exprimant la pluralité, permet de savoir si l'on parle d'un ou plusieurs objets ou personnes.

La réduplication est en réalité un procédé morphologique caractéristique des langues austronésiennes (qui ne sont toutefois pas les seules à le posséder) est d'une grande richesse d'utilisation. À la limite, la réduplication est tout sauf la formation du pluriel grammatical.

L'aspect verbal[modifier | modifier le wikicode]

L'indonésien marque l'aspect verbal, c'est-à-dire le stade auquel se trouve le processus exprimé par le verbe, par différents verbes auxiliaires. Les principaux auxiliaires d'aspect sont :

  • Sudah pour l'accompli, c'est-à-dire que l'action a eu lieu (que l'on peut souvent, mais pas toujours, traduire par "déjà"),
  • Belum pour l'inaccompli, c'est-à-dire que l'action n'a pas encore eu lieu (que l'on peut souvent, mais pas toujours, traduire par "pas encore"),
  • Sedang pour le progressif, c'est-à-dire que l'action est en train d'avoir lieu,
  • Baru pour l'accompli récent, c'est-à-dire que l'action vient d'avoir lieu,
  • Masih pour le continuatif, c'est-à-dire que l'action a encore lieu,
  • Pernah pour le semelfactif, c'est-à-dire que l'action a eu lieu une fois dans le passé.

Les auxiliaires d'aspects peuvent être combinés :

  • Avec d'autres auxiliaires d'aspect, ce qui permet d'exprimer des "aspects d'aspects",
  • Avec des auxiliaires de mode.

Le temps[modifier | modifier le wikicode]

L'indonésien ne marque pas le temps verbal, c'est-à-dire le moment où a lieu l'action. Le temps est marqué par des indicateurs de temps (hier, la semaine prochaine, etc.) et des marqueurs d'aspects (fini, en cours, etc.).

  • "Pas de genre ou de cas". En indonésien il n'y a pas de genre ou de cas grammatical attaché au nom. Cela fait donc une règle de moins à apprendre.

Les registres[modifier | modifier le wikicode]

L'indonésien se caractérise par une situation de diglossie, dans laquelle deux registres coexistent :

  • Le formel,
  • L'informel.

La conception indonésienne d'une bonne manière de vivre ensemble repose sur un idéal d'ouverture, de proximité et de convivialité. La préférence va donc au registre informel.

Toutefois :

  • La maîtrise du registre informel exige celle préalable du formel.
  • Le passage du registre formel à l'informel ne peut se faire que si on a une compréhension culturelle du contexte.

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L'indonésien est parlé par plus ou moins 220 millions de gens pour qui c'est leur première ou deuxième langue. Combinées avec la connaissance de l'histoire, de la culture et des habitudes indonésiennes, des compétences de langue indonésienne peuvent devenir la clé pour communiquer efficacement avec les importantes communautés indonésiennes à la fois en Asie et en Australie. Avec différents forums coopératifs établis entre l'Indonésie et l'Australie, de plus en plus d'étudiants reconnaissent l'utilité de leurs connaissances et compétences en indonésien. Les employeurs apprécient ces compétences. En tant qu'un des voisins les plus proches de l'Australie, l'Indonésie est amenée à vivre des changements profonds qu'il pourra être intéressant d'étudier.

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