Ville30/Appropriation de la rue par des activités socioculturelles
Pour revendiquer qu'une plus grande proportion de l'espace public soit consacré aux échanges sociaux, le meilleur moyen est encore... de le prendre. Organisez ou improvisez un rendez-vous avec vos voisins : verre de l'amitié, auberge espagnole, concert, animation théâtrale, brocante de quartier ou encore une braderie des commerces locaux ou un village associatif.
L'occupation de l'espace public est un droit que peuvent s'approprier tous les citoyens. Mais si ce droit n'est pas utilisé, d'autres acteurs pourraient y voir une autre occupation telle que des projets immobiliers ou l'aménagement de nouvelles routes. Un événement convivial peut donc être aussi une manifestation pour la préservation de l'espace public.
En 2005, le collectif d'artistes Rebar constate qu'une grande partie de leur ville, San Francisco, est consacrée à la circulation. Cette répartition de l'espace public leur paraît inéquitable, inesthétique et non adaptée aux besoins des habitants. En tant qu'artistes, ils regrettent également le peu de place et de visibilité qui leur est accordé pour partager leurs œuvres. Face à cette situation, ils décident d'organiser une exposition temporaire sur les 8 à 10 m² d'espace habituellement réservé à un emplacement de stationnement. Les réactions à cette manifestation est extrêmement positive. Cette nouvelle place pour l'art urbain est approuvée à l'unanimité, même par les automobilistes reconnaissant l'intérêt public de cette initiative. Le mouvement s'est alors étendu à travers le monde (En 2011, il y eut 975 parcs dans 162 villes de 35 pays différents). Sous le couvert du nom Park(ing) Day, amis, voisins et collègues sont invités à s'approprier une place de parking pour lui donner une autre fonction. Certains se contentent de sortir une table et des chaises pour inviter voisins et promeneurs à partager un moment de détente et de discussions. D'autres en font une utilisation plus artistique avec un mini-concert, une galerie de peintures, un atelier d'écriture, des animations théâtrales, etc. D'autres encore y voient un geste politique pour dénoncer la politique immobilière[1], lancer un débat concernant un projet affectant le quartier, faire connaître un mouvement associatif, etc. Ces activités sont toujours ludiques, conviviales et invitent les citoyens à la réflexion. |
Notes et références
[modifier | modifier le wikicode]- ↑ À Liège, une place de parking coûte 1€ par heure pour un maximum de 7€ par jour... Ou 1,4€ par jour pourvu qu'on réalimente le parcmètre toutes les demi-heures (un partenariat à développer avec votre nouvelle communauté de voisins?). 30 jours moins les dimanches – et sans compter les jours fériés – coûtent donc 42€ pour 10m². Ajoutez à cela la location d'un conteneur-maison et vous obtiendrez un prix inégalable pour un logement dont vous choisirez la vue.