Ville30/La technologie au secours du respect des limitations de vitesse ?

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Depuis le début des années 2000, différents centres de recherche tentent développent des mécanismes de limitation de vitesse au sein d'un véhicule. ISA (Intelligent Speed Adaptation ou système intelligent d'adaptation de vitesse) est un nom générique pour définir ces différents systèmes.

Trois pistes sont envisagées :

  • Variante ouverte (ou informative) : Le conducteur est averti par un signal sonore, visuel et/ou tactile que sa vitesse est supérieure à celle autorisée. Il conserve le choix de sa vitesse et est invité à l'adapter.
  • Variante semi-ouverte (ou débrayable) : une contre-pression est exercée sur l'accélérateur lorsque le conducteur dépasse la limite autorisée. Le conducteur a la possibilité de rouler plus vite, mais il devra forcer cette résistance.
  • Variante fermée (ou contrainte) : un mécanisme empêche de dépasser la vitesse maximale autorisée. Le système ISA agit alors automatiquement sur le moteur, les freins ou l'injonction de carburant pour ralentir le véhicule. Le conducteur a la possibilité de désactiver le système.

Cette dernière hypothèse a été rapidement éliminée car elle pourrait mettre le conducteur en danger, si ce dernier devait éviter un obstacle en urgence. C'est donc celle qui a le moins été étudiée. On peut également craindre que l'automobiliste fasse aveuglément confiance à la technologie et diminue son attention pour la signalisation locale (une situation que l'on peut constater avec l'utilisation des GPS). Pour informer le véhicule de la vitesse autorisée, il y a deux possibilités :

  • Créer une base de données des limitations de vitesse. Cette possibilité serait plus facile à mettre à jour et limiterait les coûts pour la collectivité. Par contre, cette solution nécessite que chaque véhicule soit équipé d'un GPS et que les données soient mises à jour (par un système automatique ou par l'intervention de l'utilisateur).
  • Installer des capteurs sur les routes. Un tel système serait bien plus coûteux pour les pouvoirs publics et serait plus lent à mettre en place. Par contre, cette solution offre l'avantage de redéfinir rapidement et facilement une nouvelle limitation (de façon temporaire pour des travaux par exemple).

La première solution semble être celle qui remporte le plus de succès. Néanmoins, si le problème des mises à jours ne trouve pas de solution satisfaisante, il serait utile de pouvoir la combiner avec un système de capteurs dont les informations prévaudraient à celles de la base de données. Dans les deux cas, les véhicules doivent être équipés d'un ordinateur de bord, d'un logiciel exploitant les données et des avertisseurs choisis.

Une expérience-pilote d'un an a été menée en 2002 à Gand avec 62 participants. Le système utilisé était un modèle débrayable combiné à une carte des limitations de vitesse. Les test est concluant : la plupart des conducteurs affirment rouler de façon plus sereine et courtoise et qu’il est plus facile de conserver une vitesse constante.

ISA représente donc des coûts non négligeables, pose encore beaucoup de question et ne serait pas la solution ultime pour « dépoliciciser » le contrôle des excès de vitesse. Néanmoins, il pourrait jouer un rôle sensibilisateur dont les conséquences sur la sécurité routière seraient bénéfique. Selon Johan De Mol et Sven Vlassenroot, assistants scientifiques à l'Université de Gand, le système ISA pourrait être généralisé à l'ensemble du parc automobile belge dès 2019.